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MARS 2017
ÉDITO … À LA UNE
BATI FLASH – N° 44 – MARS 2017 PAGE 1
Les approches collaboratives de projets et les outils de conception de demain ont également porté les échanges. Les
participants ont pu s’immerger en réalité virtuelle dans un bâtiment d’élevage, démonstration appréciée et écho technologique
à l’exposition « Un autre regard sur les bâtiments d’élevage de demain », proposée durant tout le colloque par l’Atelier Paysan.
La qualité des présentations et des échanges, et une organisation efficace et conviviale ont souvent été soulignées dans les
avis recueillis à chaud. Ces échanges viennent judicieusement nourrir les travaux du RMT sur les prototypes de bâtiments de
demain dont l’aboutissement est prévu pour 2018.
Contact :
> Stéphane MILLE
Institut de l’Elevage – 04 72 72 49 87
stephane.mille@idele.fr
> Ressources du colloque en ligne : http://www.rmt‐batiments.org/spip.php?rubrique164
ACTUALITÉS
Evolutions des seuils pour les ICPE
Pour faire suite aux engagements pris par le Gouvernement lors de l’annonce de son plan de soutien à l’élevage en juillet 2015,
un allègement des contraintes réglementaires pour les élevages de bovins a été acté par un décret publié au Journal Officiel
du 6 décembre 2016.
Ce texte vient modifier la nomenclature des installations classées (ICPE) et propose notamment :
un rehaussement des seuils d’autorisation pour les élevages laitiers et la filière veaux de boucherie / bovins à
l’engraissement,
l’introduction d’un régime d’enregistrement pour les élevages de bovins à l'engraissement.
Pour ce qui concerne les élevages de veaux de boucherie ou de bovins à l'engraissement, le seuil d'autorisation passe de 400
à 800 animaux. Le régime d'enregistrement est créé pour les installations comprenant de 401 à 800 animaux, tandis que les
établissements comprenant entre 50 et 400 animaux (contre 50 à 200 animaux aujourd'hui) sont soumis au régime de
déclaration.
Pour les élevages de vaches laitières, le seuil d'autorisation passe de 200 à 400 vaches. Les élevages comprenant de 151 à 400
vaches sont soumis aux procédures de l’enregistrement (contre 151 à 200 vaches jusqu'à présent) et à déclaration lorsque
l’effectif est compris entre 50 et 150 vaches (contre 50 à 100 vaches aujourd'hui). Le régime de la déclaration avec contrôle
périodique disparaît (historiquement de 101 à 150 vaches).
Afin de réduire le coût des contrôles extérieurs à la charge des éleveurs, le gouvernement a décidé de mettre fin à l’obligation
de contrôles périodiques par des organismes extérieurs pour les élevages soumis à déclaration. Les contrôles seront
exclusivement réalisés par l’administration.
La publication du décret est complétée par celle d'un arrêté ministériel, qui vient modifier l'arrêté du 27 décembre 2013 fixant
les prescriptions générales applicables aux élevages relevant du régime de l'enregistrement, afin de prendre en compte ces
modifications.
Les nouvelles règles d’affiliation des élevages aux différents régimes ICPE en vigueur depuis décembre 2016
Déclaration Enregistrement Autorisation
Vaches allaitantes A partir de 100 vaches
Veaux de boucherie et/ou
50 à 400 animaux 401 à 800 animaux Plus de 800 animaux
de bovins à l’engraissement
BATI FLASH – N° 44 – MARS 2017 PAGE 2
Des obligations administratives différentes selon les régimes
L'autorisation impose de réaliser une étude d'impact et des dangers avec enquête publique. L’étude d’impact doit décrire
spécifiquement les mesures prises par l’exploitant au regard des dangers liés à son activité. Son contenu comprend au
minimum une analyse de l’état initial du site et de son environnement, l’étude des modifications que le projet engendrera, une
étude des risques sanitaires et les mesures envisagées pour supprimer, réduire et, si possible, compenser les conséquences
dommageables pour l’environnement et la santé.
L'enregistrement impose de réaliser un dossier permettant de prouver que l'exploitation respecte certaines prescriptions
techniques. C'est un régime intermédiaire qui évite l'enquête publique, mais qui suppose que l'exploitant justifie l'ensemble
du fonctionnement de son élevage dans un dossier qui s'apparentera à une étude d'impact. Il peut être exigé au cas par cas
une enquête publique dans les situations où les intérêts environnementaux seraient menacés.
La déclaration : l'exploitant déclare la mise en œuvre de son activité et respecte les prescriptions techniques applicables à son
élevage. Depuis le 1er janvier 2016, la procédure de déclaration peut se faire par télédéclaration sur www.service‐public.fr.
Cette dématérialisation de la procédure de déclaration des installations classées est l’une des mesures de simplification
décidées par le Gouvernement afin de faciliter les échanges entre les entreprises et les administrations. La déclaration sous
format papier est toujours possible jusqu’au 31 décembre 2020.
Références
Décret n° 2016‐1661 du 5 décembre 2016 modifiant le code de l'environnement et la nomenclature des installations
classées pour la protection de l'environnement
Arrêté du 7 décembre 2016 portant modification des prescriptions générales applicables aux installations relevant du
régime de l'enregistrement au titre des rubriques n° 2101‐2, 2102 et 2111 de la nomenclature des installations
classées pour la protection de l'environnement
Décret n° 2015‐1614 du 9 décembre 2015 modifiant et simplifiant le régime des installations classées pour la
protection de l’environnement et relatif à la prévention des risques
Arrêté ministériel du 15 décembre 2015 relatif à la dématérialisation de la déclaration des installations classées pour
la protection de l’environnement et à l’usage des formulaires Cerfa
Contacts :
> Élise LORINQUER > Sylvain FORAY
Institut de l’Elevage – 02 99 14 89 53 Institut de l’Elevage – 02 99 14 86 24
elise.lorinquer@idele.fr sylvain.foray@idele.fr
Guide de calcul des capacités de stockage des effluents d’élevage ruminant, équin,
porcin, avicole et cunicole – Note explicative et repères techniques
Cette brochure rassemble les méthodes et références nécessaires au calcul des capacités de stockage
des effluents d’élevage ruminant, équin, porcin, avicole et cunicole. Pour chaque catégorie animale, sont
précisés les différents types d’effluents, les quantités produites et les obligations réglementaires, pour
aboutir aux capacités de stockage à mettre en place en exploitation.
Ce guide technique dont le contenu constitue une mise à jour majeure de la Circulaire Capacités de
Stockage de Décembre 2001 n’a plus le statut de circulaire, mais celui de recueil de références
techniques. La circulaire à paraitre fera mention explicite de ce guide comme seule référence officielle
en France.
Vous pouvez vous procurer ce guide de deux façons :
En téléchargeant gratuitement le document au format PDF à l’adresse : http://idele.fr/domaines‐
techniques/sequiper‐et‐sorganiser/logement‐et‐batiments/publication/idelesolr/recommends/calcul‐des‐
capacites‐de‐stockage‐des‐effluents‐delevage‐ruminant‐equin‐porcin‐avicole‐et‐cunicol‐1.html
Cet ouvrage est en vente sous forme d’une brochure reliée sur www.technipel.fr au prix de 18 €.
Contact :
> Jacques CAPDEVILLE
Institut de l’Elevage – 05 61 75 44 31
jacques.capdeville@idele.fr
BATI FLASH – N° 44 – MARS 2017 PAGE 3
Stockage des effluents d'élevage : des solutions à moindre coût sur mon exploitation
Cette plaquette de 6 pages destinée aux éleveurs leur permet, en tenant compte de la réglementation
concernant le stockage et l'épandage des effluents d'élevage, de réfléchir aux solutions adaptées à leur
exploitation. Elle concerne les exploitations en zone vulnérable (Directive Nitrates) pour l’ensemble des
filières d’élevage.
Ce document permet à un éleveur d'effectuer rapidement une vérification des besoins de stockage de
son élevage par rapport aux installations déjà existantes et de tester l’effet de la mise en place
d'ajustements de pratiques ou de modifications de ses installations sur leurs possibilités de stockage
d’effluents.
Pour ce faire une démarche en 3 temps est proposée :
1. faire le point de la situation de l’exploitation,
2. chercher des solutions,
3. valider les choix techniques.
Ce document est téléchargeable : http://idele.fr/domaines‐techniques/sequiper‐et‐sorganiser/logement‐et‐
batiments/publication/idelesolr/recommends/stockage‐des‐effluents‐delevage.html
Contacts :
> Vincent MANNEVILLE > Sophie AGASSE > Julia DE CASTRO > Nelly LE CORRE GABENS
Institut de l’Elevage APCA Coop de France FNSEA
vincent.manneville@idele.fr sophie.agasse@apca.chambagri.fr Julia.decastro@coopdefrance.com nelly.lecorre@fnsea.fr
Qualité de l’air : le point sur les évolutions réglementaires
Définition et rappel des enjeux
La pollution atmosphérique ou pollution de l’air a des conséquences préjudiciables pour la santé humaine et les écosystèmes
(eutrophisation et acidification).
La qualité de l’air en lien avec les émissions de particules, d’ammoniac, impactée par les transports, le tertiaire, les industries
et l’agriculture est un sujet différent des gaz à effet de serre. Le secteur agricole, concerné par les émissions d’ammoniac (NH3),
contribue à hauteur de 97 % des émissions nationales, dont plus de 50 % sont émises par les bovins (postes d’émissions
majeurs : bâtiment, stockage, épandage).
Les objectifs de réduction des plafonds d’émissions
Cette notion de qualité de l’air a fait l’objet d’accords internationaux afin de fixer des plafonds d’émissions par pays
(Convention de Genève (1979) et Protocole de Göteborg (1999)). Ces engagements se traduisent par des directives
européennes et sont transcrites aux niveaux national et régional. La directive NEC (National Emissions Ceilings) fixant les
plafonds d’émissions et objectifs de réductions de ces plafonds a été révisée courant 2016. Dans le cadre des objectifs de
réductions, publiés le 14/12/2016 au Journal Officiel de l’Union Européenne, la France devra baisser d’ici à 2030 de 13% ses
émissions d’ammoniac par rapport au seuil de 2005 (baisse de 85,5 kt de NH3).
Au niveau national, le PREPA (Plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques) est en cours de révision. Il a pour
objectif de réduire les émissions de polluants pour améliorer la qualité de l’air en lien avec les directives européennes. Les
objectifs chiffrés de la directive NEC sont détaillés dans le projet de décret dont l’annexe précise les points ci‐après :
Limiter la volatilisation de l'ammoniac liée aux épandages : matériels peu émetteurs (pendillards) et vitesse
d’incorporation des effluents.
Accompagner les changements de pratiques et investissements en faveur de la qualité de l'air :
‐ Élaboration d'un code de bonnes pratiques agricoles pour réduire les émissions de polluants,
‐ Diffusion des bonnes pratiques agricoles dans le cadre des formations à l'attention des acteurs du monde agricole,
‐ Aides aux investissements pour réduire la volatilisation de l'ammoniac dans les élevages et lors des épandages,
‐ Lancement d'opérations pilotes en agriculture.
Renforcer la prise en compte de la qualité de l'air dans les politiques agricoles.
Limiter le brûlage à l'air libre des résidus agricoles.
Évaluer et réduire la présence des pesticides dans l'air.
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Quels enjeux pour les bâtiments et la gestion des effluents ?
L’étude préalable à la révision du PREPA a mis en avant un certain nombre de mesures visant à limiter la pollution de l’air.
Celles qui concernent les ruminants sont essentiellement liées à la gestion des déjections :
Couverture des fosses à lisier,
Épandage des lisiers par pendillards et/ou enfouisseurs,
Incorporation très rapide des lisiers et/ou fumiers (< 4 h, dans les 12 h, dans les 24 h après épandage),
Raclage des lisiers de bovins au bâtiment.
Le scénario permettant d’atteindre l’objectif de réduction de ‐ 13% des émissions d’ammoniac à échéance 2030 combine
différentes mesures agricoles dont la couverture de toutes les fosses et l’incorporation immédiate des déjections. Des mesures
complémentaires spécifiques aux filières porcs et volailles ont également été comptabilisées afin d’atteindre l’objectif de
réduction (lavage d’air, alimentation bi‐phase, évacuation gravitaire tous les 15 j, brumisation…).
Le bâtiment est le lieu qui détermine le type de déjections à gérer tout au long de la chaîne de gestion des déjections
(traitement, stockage, épandage). La production d’un produit bien « typé solide ou liquide » facilite par la suite la bonne
gestion du produit (exemple pour les lisiers couverture de fosses, utilisation de pendillards) et en limite le risque de pertes
gazeuses. Ce nouvel enjeu est à intégrer dans la réflexion des projets de rénovation ou de construction de bâtiment.
Mesures d’accompagnement
L’ADEME et le MEEM mobilisent 10 millions d’euros en complément de crédits du MAAF au travers du Plan de compétitivité
et d'adaptation des exploitations (PCAE) dans le cadre de l’appel à projets Agr’Air, afin d’encourager la diffusion des pratiques
et équipements peu émetteurs. L’objectif est de faire émerger des projets pilotes, collectifs et exemplaires, visant à diffuser
les technologies et pratiques contribuant à réduire les émissions d’ammoniac. L’appel à projets permet de financer des actions
d’animation, de formation, de sensibilisation et de communication ainsi que des investissements en faveur de la qualité de l’air
dans les exploitations agricoles : pratiques de fertilisation minérale, gestion des effluents d'élevage et brûlage à l'air libre de
résidus agricoles ; des actions d’évaluation des techniques mises en œuvre.
Pour en savoir plus
La parution au Journal Officiel de l’UE des objectifs de réduction des plafonds d’émissions
Le projet de décret en version 8/08/2016
Le projet d’arrêté en version 8/08/2016
Les émissions agricoles de particules dans l’air : état des lieux et leviers d’action
Agriculture et qualité de l’air
Qualité de l’air : tous concernés
Appel à projet Agr’Air
Contacts :
> Élise LORINQUER > Jean‐Baptiste DOLLÉ
Institut de l’Elevage – 02 99 14 89 53 Institut de l’Elevage – 03 21 60 57 91
elise.lorinquer@idele.fr jean‐baptiste.dolle@idele.fr
SUITES COLLOQUE RMT BATIMENTS – LILLE, FÉVRIER 2017
Le colloque organisé par le RMT Bâtiments s’est déroulé tout récemment à Lille. Des articles témoignent des échanges entre
les participants dans ce numéro de Bâti‐Flash (et dans les prochains).
Outils de conception de bâtiments d’élevage : de la CAO à la réalité virtuelle
Dans le cadre du colloque, des posters, des vidéos et des démonstrations ont permis à chacun de découvrir ou de tester de
nouveaux outils.
Aujourd’hui, les concepteurs de bâtiments d’élevage utilisent au quotidien un logiciel de CAO (Conception Assistée par
Ordinateur). Cette technologie regroupe l'ensemble des logiciels et des techniques de modélisation géométrique permettant
de concevoir, de tester virtuellement et de réaliser des bâtiments pour les construire. De nouveaux moyens pour présenter
ces projets sont en cours de développement comme la réalité virtuelle, la réalité augmentée ou d’outil collaboratif comme le
BIM (Building Information Modeling).
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Dans un processus de conception, la maquette numérique (nommée BIM) est un outil pour coordonner les contraintes
techniques, réglementaires et économiques
pour construire mieux et plus vite. Son
principe est qu’elle soit partagée par tous les
intervenants aux différentes étapes du projet,
afin que ceux‐ci puissent examiner la
commande sous tous les angles. Tout au long
de la vie du projet, le maitre d’œuvre dispose
ainsi d’une mémoire complète. Cela peut être
une aide au choix des produits ou
équipements puisque le BIM permet de
croiser maquettes et catalogues de produits.
Le recours à ces outils pose la question des
logiciels de dessins utilisés en amont, qui
doivent permettre de passer facilement de la
2D à la 3D, mais aussi, du niveau de détails des
plans établis pour des projets de bâtiment
d’élevage. En utilisation à l’échelle d’un projet
d’une exploitation, un fichier de dessin 3D
suffisamment complet est rarement réalisé La maquette numérique : un outil utile à toutes les étapes d’une construction
Source : Autodesk ‐ https://msbim.estp.fr/?p=2601
dans l’accompagnement des projets (surcroit
de travail, coût de la prestation).
L’utilisation de la réalité virtuelle parait opérationnelle dans le cadre de démonstration collective ou dans le cadre de formation.
Des pistes sont à développer pour favoriser l’utilisation de tels outils :
Pour tester des fonctionnalités : par exemple, positionner certains éléments d’aménagement (emplacement d’un
passage d’homme), déplacer ou animer certains éléments (ouverture d’un portillon, d’une barrière, d’un rideau brise
vent), faire varier des niveaux de sols (hauteur de quai de traite, hauteur de seuil de logette, …);
Pour développer des liens avec les constructeurs et fournisseurs (tubulaires, équipements de traite, structures de
charpentes…).
Démonstration de réalité virtuelle dans le cadre du colloque
Thomas CHANET de la Chambre d’Agriculture de la Mayenne a animé cette démonstration suite à l’acquisition du matériel
par son service bâtiment. Le matériel se compose d’un masque de réalité virtuelle (HTC Vive) combiné à ses capteurs et un
ordinateur dédié. Il est nécessaire de dessiner les plans en 2D et la maquette 3D puis de convertir la maquette en réalité
virtuelle.
La réalité virtuelle permet de visualiser en 3D grandeur nature un projet bâtiment (circulations, volumes, etc.). Avant
réalisation, la visite virtuelle du projet permet de déceler plus facilement les erreurs techniques ou de conception. Une des
limites est la nécessaire conversion du fichier 3D en réalité virtuelle par un prestataire ou la formation d’une personne à
cette tâche. Cette opération est inadaptée à de petits projets mais offre un intérêt pour sensibiliser les porteurs de projets
(par exemple en formation).
Equipé d'un masque de réalité virtuelle, on peut entrer dans le bâtiment visible l'écran (second plan),
s'y déplacer et percevoir son environnement"
Contacts :
> Jean‐Yves BLANCHIN > Thomas CHANET
Institut de l’Elevage – 04 92 72 33 57 Chambre d’Agriculture de la Mayenne
jean‐yves.blanchin@idele.fr thomas.chanet@mayenne.chambagri.fr
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RETOUR SUR LA BIENNALE DES CBE – MUR DE BRETAGNE, JUIN 2016
Compte‐rendu atelier « Bâtiments pour grands troupeaux laitiers – Conduite en lots,
organisation de la circulation avec la traite et les locaux d’isolement »
Sur la base des visites et de l’expérience des participants, cet atelier a permis des échanges sur la conduite en lots.
La conduite en lots des vaches laitières est peu courante en France. Est‐ce une conduite à développer pour les grands troupeaux
laitiers ? Pour y réfléchir, trois axes ont été proposés :
Quels intérêts et quelles limites selon les critères d’allotement des vaches en production ?
Quel dimensionnement et quelle organisation des locaux d’isolement, plus complexes et avec des fonctions
spécifiques (soins, parage, IA…) ?
Quelles conséquences sur les aménagements des bâtiments, la circulation des animaux, la différenciation des
solutions techniques selon les lots ?
L’allotement a plusieurs justifications (tableau 1) et présente des conséquences positives sur les coûts : réduction de l’aire
d’attente et adaptation du bloc traite à la taille d’un lot, différenciation des aménagements et du type de logement selon les
lots. Mais, il a aussi ses limites qui expliquent la réticence des éleveurs avec une nouvelle organisation du travail, la circulation
des lots d’animaux, l’inadaptation des bâtiments existants …
Tableau 1 : Les principales raisons de l’allotement des vaches laitières en production
Spécificités de la conduite en lots
Limites ou questions liées de la
et/ou aménagements liés à la Intérêts de la conduite en lots
conduite en lots
conduite en lots
Sanitaire
Pour le lot de vaches à problème en Possibilité de gérer un lot de vaches infectées
bâtiment logettes : prévoir au moins 10 % (cellules) pour le traire en dernier, d’une
de l’effectif en aire paillée. façon temporaire en période à problème ou
lors de regroupements de troupeaux.
Stade de lactation et niveau de production
Le lot des débuts de lactation doit être le Adapté aux vêlages étalés (ou avec 2 pics de Limites : conséquences des changements
mieux équipé pour la surveillance sanitaire vêlage) et niveau de production élevé avec fréquents de lot sur la hiérarchie du
et des chaleurs, l’accès aux locaux une alimentation spécifique selon les lots. troupeau. Retour à la normale = 5 jours
d’isolement. minimum ! Cet effet est réduit avec une
introduction de moins de 4 % de l’effectif du
lot.
Numéro de lactation
Lot des primipares ayant encore des Traite du lot des primipares en premier pour Lots à effectifs déséquilibrés si primipares
besoins de croissance (surtout pour les des raisons sanitaires (attention à son uniquement (équilibre avec une partie des
vêlages à 2 ans) et présentes jusqu’au positionnement pour l’accès à la traite). 2èmes lactations).
tarissement (pas de changement de lot).
Equipement de traite et taille de l’aire d’attente
La constitution de lots permet de pallier à Equipement de traite optimisé à la taille des
une cadence de traite trop faible : réduit les lots.
temps d’attente avant la traite en Organisation des circulations des différents
particulier pour les vaches à problème pour les accès et retours de traite
(objectif = 1h30 maximum).
Les fraîches vêlées
Intérêt pour éviter la désorganisation de la Aire paillée largement dimensionnée pour
traite dans les grands troupeaux et pour une présence de 5 à 15 jours ?
surveiller ces animaux sur une période
délicate (remise en forme suite au vêlage,
adaptation à la traite, pathologies post‐
vêlage, stress avec les autres animaux, bonne
alimentation et abreuvement…).
Les échanges des participants à l’atelier
A la question « A partir de quel effectif considère‐t‐on un grand troupeau ? », deux réponses ont été apportées en lien avec la
problématique des bâtiments et de la conduite en lots :
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Un troupeau peut être considéré comme « grand » lorsque l’éleveur prévoit de mettre en place des lots pour
différentes raisons voire que cela est nécessaire avec l’équipement de traite existant (rythme de traite limité, capacité
de l’aire d’attente…). Une réflexion approfondie spécifique aux grands troupeaux est alors nécessaire notamment sur
la circulation des lots vers la traite ou les locaux d’isolement.
L’accès au « vrai » pâturage (différent de l’accès à une parcelle de « détente ») est adapté jusqu’à des effectifs de 80
à 100 vaches, compte‐tenu de facteurs souvent limitants comme la surface accessible. L’effectif possible pour accéder
à un vrai pâturage permet de dimensionner un lot « pâturant » aux périodes favorables. L’application de cahiers des
charges avec par exemple 120 jours/an de pâturage est alors difficile dans les grands troupeaux.
Il n’y a pas un effectif précis ; il dépend des spécificités de chaque élevage.
Les personnes présentes s’accordent sur la complexité de la conception et du dimensionnement des locaux d’isolement dans
les grands troupeaux. Il faut aussi les adapter à des interventions spécifiques pour des groupes de vaches ou des individus :
boiteries, IA, soins (photo A), parage (photo B), contention collective (si absence de cornadis)… Les vaches fraiches vêlées ne
doivent pas ralentir la traite et nécessitent un lot spécifique. Il est préférable de les loger sur des aires paillées assez grandes
pour « retaper » les vaches après vêlage (70 % des problèmes sont après cette période). Ces aires paillées doivent être
modulables en lien avec les boxes de vêlage ou d’isolement… En cas de problème pour installer une aire paillée, des solutions
sur tapis sont possibles. Mais pour les vaches à problème, la solution d’une aire libre même sans paille et malaxée tous les
jours est envisageable pour une vraie aire de repos ! La distribution de l’alimentation et l’entretien du couchage de ces locaux
doivent être facilités et mécanisables.
La simulation mois par mois des effectifs des différentes catégories d’animaux du troupeau est nécessaire avec une conduite
en lots. C’est utile pour identifier les périodes critiques qui permettront de bien aménager un site laitier existant ou à construire
et pour dimensionner les différentes zones des locaux d’isolement. Le groupe exprime le besoin d’un tel outil pour simuler les
effectifs qui pourrait tenir compte de différents facteurs comme l’âge au vêlage des génisses, la(les) période(s) de vêlage, la
durée de lactation, le taux de renouvellement et de réformes, le taux de mortalité des veaux et des génisses, la reproduction
et l’IVV…
Photo A – 24 stalles dans un troupeau de 250 vaches pour les IA, Photo B – Un box équipé d’une cage de contention pour le
les diagnostics de gestation, les soins groupés ou individuels. parage apparaît indispensable dans un grand troupeau, cela
Local accessible par une des portes de tri à la sortie du roto. permet d’intervenir rapidement sur un animal à problème
Présence d’une porte d’entrée indépendante pour les intervenants (éleveur formé) et vient en complément d’un parage au moins
extérieurs une fois par an (pareur professionnel)
L’expérience de trois des élevages visités a aussi été analysée
Deux élevages de 120 et 140 VL avec chacun 2 robots en conduite libre et 2 lots en logettes
Après plusieurs années d’expérience, un des élevages a une stratégie d’allotement qui permet d’équilibrer les effectifs et la
production laitière entre les 2 robots : un premier lot avec les primipares et les VL en 2ème lactation ayant les gabarits les plus
réduits, un 2ème lot avec les autres multipares. Les vaches ne changent pas de lot jusqu’au tarissement sauf pour quelques
vaches en 2ème lactation pour équilibrer les deux lots. Le 2ème élevage venait de mettre en service son bâtiment neuf et il est
probable qu’il choisira la même stratégie d’allotement.
La disposition des bâtiments et la conception des locaux d’isolement sont différentes entre ces deux élevages :
L’un a un bâtiment équipé d’un couloir de distribution central avec deux lots indépendants séparés par ce couloir.
Chaque lot a des locaux d’isolement spécifiques et équivalents : 2 boxes d’isolement temporaire sur caillebotis, un en
amont du robot et l’autre à sa sortie (photo C) et une aire paillée d’isolement collective.
L’autre dispose d’un bâtiment équipé de deux couloirs de distribution sur les longs pans : les locaux de vêlage, les
boxes d’isolement individuel et l’aire paillée pour l’isolement collectif sont communs aux deux lots et donc en lien
avec les deux robots (photo D).
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Photo C – Box d’isolement temporaire à la sortie du robot avec Photo D – Une grande aire paillée pour les fraîches vêlées et les
accès à l’alimentation. Sur la droite, accès à l’aire paillée, croisant vaches ayant des problèmes. Au fond à droite, les box d’isolement
le couloir de circulation des hommes (accès au robot et à la et de vêlage. A gauche, l’accès aux deux robots
laiterie)
Un élevage de 250 VL (220 VL traites en moyenne) équipé d’une salle de traite rotative de 50 postes, avec un seul lot dans
un bâtiment logettes fumier (5 kg/VL/J)
Malgré l’effectif important, un niveau de production élevé et une conduite sans pâturage, cet élevage n’a jamais fait de
conduite en lots dans le bâtiment pour deux raisons :
1. Conduite alimentaire avec ration semi‐complète simple à préparer et à distribuer et avec des DAC.
2. Hygiène de traite maximale avec 2 trayeurs en début de traite et un automate de post‐trempage des trayons.
La conduite en lots nécessiterait une personne présente en plus notamment pour gérer les lots …
De 2008 à 2013, l’élevage avait 170 vaches avec une salle de traite TPA 2x8 postes et une aire d’attente de taille limitée. La
traite était réalisée en 2 lots constitués avant chaque traite : le 1er lot de traite rassemblait rapidement, sur l’aire d’attente, les
vaches debout en particulier dans le couloir d’alimentation soit environ la moitié du troupeau. Juste après, les autres vaches
du 2ème lot de traite étaient orientées vers la moitié du bâtiment proche de l’aire d’attente. Une barrière temporaire permettait
le retour de la traite des vaches du 1er lot vers l’autre partie du bâtiment. A la fin de la traite du 1er lot, les vaches du 2ème lot
étaient transférées vers l’aire d’attente. Cette période illustre la conduite en 2 lots pour la traite face à un équipement et une
cadence de traite limitée.
Depuis 2014, le troupeau de 250 vaches est conduit avec une salle de traite rotative de 50 postes et une aire d’attente de
300 m2 sur caillebotis (photo E), permettant de rassembler l’ensemble des vaches. Cet équipement important permet une
cadence de traite à 2 trayeurs de 180 à 200 vaches à l’heure (hors temps de nettoyage et de rassemblement des vaches). Le
retour permet d’orienter les animaux grâce à une porte de tri vers le bâtiment ou vers un couloir desservant 6 boxes
d’isolement à fonctions différenciées (petite aire paillée, stalles de contention IA, boxes…).
Une extension est envisagée sur la zone de l’ancienne salle de traite pour
aménager une aire paillée pour les vaches à problème, les fraîches vêlées
et des boxes de vêlage supplémentaires. Les animaux isolés seront traits
à part.
Cet élevage montre la nécessité de mettre en place un équipement de
traite très important pour éviter une conduite en lots des vaches en
production. Les locaux d’isolement doivent être adaptés pour
correspondre à la taille du troupeau et conduira prochainement à traire
à part les fraîches vêlées. Les éleveurs se sont orientés vers la
construction d’un parc d’attente spécifique afin de pouvoir conduire
éventuellement en lots si le troupeau augmentait, ce qui est plus difficile
avec une aire d’attente intégrée, partiellement ou totalement, à l’aire de
vie. Photo E – Aire d’attente de 300 m2 sur caillebotis avec barrière
poussante équipée d’une lame de raclage en caoutchouc
Contacts :
> Jean‐Luc MÉNARD > Pierrick EOUZAN
Institut de l’Elevage – 02 41 18 61 72 Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor
jean‐luc.menard@idele.fr pierrick.eouzan@cotes‐d‐armor.chambagri.fr
BATI FLASH – N° 44 – MARS 2017 PAGE 9
FORMATIONS / COLLOQUES
RESOLIA Chambres d’Agriculture et CRB Institut de l’Elevage
de Bretagne La méthanisation agricole
Réaliser des plans et dessins des Paris – les 26 et 27 juin 2017
bâtiments bovins Valoriser les effluents d’élevage
Quintenic (22) – les 11 et 12 mai 2017 Paris – les 7 et 8 novembre 2017
Des formations à la demande sur les thèmes :
Contact Resolia : Le logement des bovins allaitants
> Sandra CHARRON Concevoir une chèvrerie performante, l’éco‐construction des
02 23 48 27 60 bâtiments d’élevage
sandra.charron@resolia.chambagri.fr Ambiance dans les bâtiments d’élevage
Catalogue de formation RESOLIA : Contact Institut de l’Elevage :
www.resolia.chambagri.fr > Céline ROY
Rubrique Bâtiments d'élevage, agro‐ 01 40 04 52 50
équipement ou rubrique Energie. formation.externe@idele.fr
Lien vers le catalogue de formation Institut de l’Elevage :
http://www.idele.fr/index.php?id=310
Les formations concernant les bâtiments d’élevage sont accessibles
dans « S’équiper et s’organiser / Logement, bâtiments et
équipements ». Les sous‐rubriques « Energie » ou « Travail »
peuvent également proposer des sessions concernant les bâtiments.
ÉCHO DES RÉGIONS
Le 29 juin 2017, Journée Portes Ouvertes régionales à la ferme expérimentale des
Etablières (La Roche‐sur‐Yon en Vendée) : de nouveaux bâtiments à visiter
La ferme expérimentale des Etablières ouvrira ses portes le jeudi 29 juin 2017 de Mise en route du bâtiment logettes
10 h à 17 h dans le cadre d’Innov’action. Au programme, une présentation de la
ferme sous son nouveau jour à la suite des travaux réalisés en 2016 et 2017. Les
sujets concernant les bâtiments et les équipements seront présentés :
Un nouveau bâtiment pour les vaches allaitantes est équipé de 4 cases de 16
logettes en conduite lisier (tapis + paille hachée) avec cases à veaux à l’arrière
(voir photos). Les veaux sont bloqués la journée et libérés pour une tétée
matin et soir. Le troupeau de vaches et veaux de printemps (vêlages janvier‐
début mars) est rentré dans ce nouveau bâtiment le 28 février. Le passage de
l’aire paillée aux logettes s’est bien déroulé avec une surveillance en continu
sur 48 heures au bout desquelles 80 % des vaches se sont habituées aux
logettes. Les cases à veaux à l’arrière de l’aire du
Un 2ème nouveau bâtiment pour l’engraissement équipé d’auges peseuses lot des vaches
individuelles.
Des panneaux photovoltaïques installés sur les bâtiments d’élevage et la
fumière.
Une contention collective circulaire et couverte au milieu du site.
Un pont bascule avec pesée automatique.
Des équipements pour gérer l’ambiance et la luminosité dans les bâtiments :
toiture isolée pour les cases à veaux, parois translucides sur les pignons nords,
parois amovibles sur glissières sur long pan …
Un « pôle végétal » sera proposé sur la production de fourrages, le pâturage,
l’autonomie protéique ainsi qu’une valorisation de résultats d’essais et données
80% des vaches allaitantes se sont
chiffrées sur la conduite du troupeau et de l’engraissement de taurillon.
habituées aux logettes en 48 heures
Contact :
> Jean‐François PRUDHOMME
Chambre d’agriculture de Vendée
Jean‐Francois.PRUDHOMME@vendee.chambagri.fr
BATI FLASH – N° 44 – MARS 2017 PAGE 10
VIE DU RÉSEAU
Recrutement de Julien HAMON au service bâtiments des CA 44‐49
Après 13 années comme conseiller bâtiment à Eylips, Julien HAMON a intégré le service
bâtiment des Chambres d'agriculture 44 / 49 depuis l’automne 2016 en tant que concepteur et
maître d'œuvre en bâtiments agricoles. Il a pris la succession de Laurent Cordier à l’antenne de
Saint Gildas des Bois dans le nord du département de Loire‐Atlantique.
A noter que les services bâtiments des chambres d’agriculture 44 et 49 ont fusionné depuis
début 2016 avec 6 conseillers bâtiment sous la responsabilité de Cyril GODET.
Julien HAMON
AGRICULTURES & TERRITOIRES
Chambre d’agriculture de Loire‐Atlantique
Rue de la Gare
44530 ST GILDAS DES BOIS
02 53 46 60 01
06 45 70 22 03
julien.hamon@loire‐atlantique.chambagri.fr
Bâti fl@sh : bulletin de liaison des conseillers bâtiments, réalisé dans le cadre du Programme National Bâtiment d’Elevage
Partenariat Institut de l’Elevage / APCA
Comité de rédaction : JY. BLANCHIN, JB. DOLLÉ, MC. LECLERC, S. MILLE (Institut de l’Elevage), David PEREIRA (APCA)
Contact : JY. BLANCHIN – Institut de l’Elevage – 570 avenue de la Libération – 04100 MANOSQUE – Tél : 04 92 72 33 57 – Fax : 04 92 72 73 13
jean‐yves.blanchin@idele.fr
Ont participé à ce numéro : Jean‐Yves BLANCHIN, Jacques CAPDEVILLE, Jean‐Baptiste DOLLÉ, Sylvain FORAY, François GERVAIS, Elise LORINQUER,
Vincent MANNEVILLE, Jean‐Luc MÉNARD, Stéphane MILLE (Institut de l’Elevage), Thomas CHANET (Chambre d’agriculture de la Mayenne), Pierrick
EOUZAN (Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor), Jean‐François PRUDHOMME (Chambre d’agriculture de Vendée)
Edité par : Institut de l’Elevage ‐ 149 rue de Bercy ‐ 75595 Paris cedex 12 ‐ www.idele.fr
Dépôt légal : 1er trimestre 2017 ‐ © Tous droits réservés à l’Institut de l’Elevage
Mars 2017 ‐ Réf : 00 17 304 012
Mise en page : Isabelle GUIGUE (Institut de l’Elevage)
Vous pouvez retrouver ce Bâti fl@sh ainsi que d’autres informations sur le site Web de l’Institut de l’Elevage
> http ://www.idele.fr, Domaines techniques, S’équiper et s’organiser, Logement et bâtiments