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• Attentat manqué : Obama déclare la guerre à al-Qaida

J.J. (avec AFP)

Mardi, de retour à Washington, Barack Obama devrait annoncer des mesures pour lutter contre le
terrorisme au Yémen. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Parlant d'un «réseau de haine», le président américain a accusé samedi pour la première fois
la branche yéménite d'al-Qaida d'être coupable de l'attentat déjoué du vol Amsterdam-Détroit.

Jusqu'à présent, jamais les autorités américaines n'avaient accusé publiquement al-Qaïda d'être
responsable de la tentative d'attentat contre l'avion de la Northwest. Elles s'étaient simplement
contentées de noter qu'il semblait y avoir un «lien» avec le groupe terroriste.

Mais après avoir passé deux jours à examiner les résultats de l'enquête préliminaire sur cette
tentative d'attentat, Barack Obama a pris position, samedi. Depuis Hawaï, le président américain
accuse pour la première fois la branche yéménite d'al-Qaida d'avoir armé et entraîné le jeune
Nigérian qui a tenté de faire sauter l'avion de ligne. Dans son discours hebdomadaire radiotélévisé,
Obama a déclaré que les Etats-Unis étaient en guerre contre un «réseau de haine et de violence de
grande envergure».

Parlant du suspect nigérian arrêté, Umar Farouk Abdulmutallab, le président américain a ajouté:
«Nous savons qu'il venait du Yémen, un pays en proie à une grande pauvreté et à des insurrections
mortelles. Il apparaît qu'il y a rejoint une branche affiliée à al-Qaida et que ce groupe de la péninsule
arabe l'a entraîné, équipé avec les explosifs et dirigé pour l'attaque de cet avion en route vers
l'Amérique».

Obama a indiqué qu'en raison des attaques passées d'al-Qaida au Yémen, avant même la tentative
d'attentat à Noël, il avait demandé de renforcer la coopération des autorités américaines avec ce
pays. «Des camps d'entraînements ont été frappés, des leaders éliminés, des complots déjoués. Et
tous ceux qui sont impliqués dans la tentative d'attentat de Noël doivent savoir qu'ils auront à rendre
des comptes».

Brown propose une réunion internationale

Pour répondre aux critiques des Républicains qui lui reprochent d'avoir abandonné le terme de
«guerre contre le terrorisme» cher à George W. Bush, le président américain a évoqué son discours
de prise de fonction il y a un an. «Ce jour là, j'ai été très clair en rappelant que notre nation était en
guerre contre un réseau de haine et de violence de grande envergure et que nous prendrions toutes
les mesures nécessaires pour le combattre et défendre notre pays tout en soutenant les valeurs qui
ont toujours distingué l'Amérique parmi les nations».

De retour à Washington, le président américain évoquera mardi à Washington avec les responsables
concernés des mesures à prendre.

Barack Obama n'est pas le seul à s'inquiéter de la montée en puissance des groupes terroristes au
Yémen. Vendredi, le Premier ministre britannique Gordon Brown a proposé l'organisation d'une
réunion internationale de haut niveau le 28 janvier pour discuter des moyens de s'opposer à
l'influence d'Al-Qaïda au Yémen. Cette réunion sera organisée au même moment qu'une conférence
internationale sur l'Afghanistan qui doit se tenir à Londres.

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Une proposition accueillie favorablement par le Yémen, qui est actuellement en proie à une guerre
qui oppose l'armée aux rebelles chiites. «C'est un pas dans la bonne direction», a déclaré un porte-
parole officiel à du gouvernement de Sanaa. «Un pas qui va permettre de mobiliser un soutien
international au Yémen pour le développement et pour ses efforts destinés à combattre le chômage
et à atténuer les effets de la pauvreté».

• Le Yémen, dernier refuge des apprentis terroristes


Georges Malbrunot

Dans une vidéo diffusée par Al-Jezira, un membre d'al-Qaida a promettait, dans le sud du Yémen, de
venger les combattants tués lors d'un raid aérien de l'armée yéménite contre un camp d'entraînement
du réseau terroriste. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
De plus en plus de djihadistes s'installent dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

Oussama Ben Laden confia à son garde du corps à la fin des années 1990, dans leur repaire de
Kandahar : «Le Yémen pourrait nous servir de refuge, si un jour al-Qaida devait abandonner
l'Afghanistan. » Si la direction centrale de l'organisation est finalement restée à la frontière afghano-
pakistanaise, depuis lors, à l'image d'Abdul Farouk Abdulmutallab, de nombreux apprentis terroristes
sont venus s'entraîner au Yémen. Selon un document fédéral américain cité par CNN, le Nigérian
aurait déclaré y être allé chercher matériel et instructions.

Depuis plus d'un an, les services de renseignements américains et européens s'inquiètent de voir
que, sous pression en Afghanistan au Pakistan et en Arabie saoudite, des djihadistes quittent ces
zones pour se réfugier dans ce pays pauvre de la péninsule arabique. Ils se cachent et préparent
leurs attaques sur le sol yéménite, mais aussi en dehors. Fin août, c'est de la patrie ancestrale de la
famille Ben Laden qu'est parti le kamikaze qui faillit tuer à Djeddah le patron de l'antiterrorisme
saoudien, le prince Mohamed Ben Nayef. Et comme le révélait Le Figaro, le 18 novembre, un
Français est actuellement emprisonné à Sanaa pour avoir tenté de franchir la frontière avec l'Arabie
saoudite.

Avec ses montagnes truffées de grottes, ses tribus toujours prêtes à monnayer leur soutien, et un
pouvoir central faible confronté actuellement à deux rébellions, le Yémen est un paradis pour al-
Qaida. Sans compter la tradition locale de « guerre sainte », d'abord contre les Soviétiques en
Afghanistan, puis contre les Américains en Irak. Ce n'est pas un hasard si la garde rapprochée
d'Oussama Ben Laden a longtemps été constituée de Yéménites ou de Saoudiens, comme lui,
originaires du Yémen.

Fusion des branches saoudienne et yéménite

Les craintes occidentales ont été aggravées en janvier dernier par la fusion des branches saoudienne
et yéménite d'al-Qaida, sous la direction de Nasser al-Wahayshi, l'ancien secrétaire de Ben Laden en
Afghanistan, qui s'était évadé d'une prison yéménite en 2006 grâce à des complicités parmi les
gardiens. Depuis ce regroupement, de nombreux Saoudiens recherchés et d'anciens détenus de
Guantanamo ont profité de la porosité de la frontière saoudo-yéménite pour rejoindre « al-Qaida dans
la péninsule arabique ». « Ces dernières années, al-Wahayshi a cherché à créer une infrastructure
solide qui survive à la mort de ses responsables », explique le chercheur américain Gregory
Johnsen, spécialiste d'al-Qaida au Yémen.

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Après un attentat contre une caserne des forces de sécurité en août 2008, le pouvoir s'est finalement
lancé dans une traque impitoyable contre al-Qaida, comme l'illustrent les récents raids de l'armée,
conduits avec un soutien américain, à l'issue desquels plusieurs dizaines d'activistes auraient été
tués, dans la province reculée de Shabwa, à 650 km à l'est de Sanaa, la capitale. Peu après, le
ministère de la Défense révélait que l'ambassade de Grande-Bretagne à Sanaa était la cible d'un
attentat suicide que préparait une cellule d'al-Qaïda.

• Le Yémen au bord de l'éclatement


Pierre Prier
22/12/2009 | Mise à jour : 21:

Dans une vidéo diffusée par Al-Jezira, un membre d'al-Qaida a promis, mardi dans le sud du Yémen,
de venger les combattants tués lors d'un raid aérien de l'armée yéménite contre un camp
d'entraînement du réseau terroriste. Crédits photo : AFP
Le gouvernement se bat sur trois frontspour préserver l'unité du pays.

Dans le sud du Yémen, des combattants d'al-Qaida sont pour la première fois apparus
publiquement dans un village. Une vidéo diffusée par la chaîne qatarienne al-Jezira montre un
homme barbu, flanqué de gardes du corps, promettre de venger les combattants tués lors d'un raid
aérien contre un de leurs camps d'entraînement.

Dans le Sud encore, des manifestants défient régulièrement le pouvoir en réclamant l'autonomie. Une
revendication inquiétante alors que le rattachement au Yémen du Sud marxiste, l'ancienne
République démocratique et populaire du Yémen, ne date que de 1990. Les Sudistes tentèrent
encore une sécession en 1994, déclenchant une sanglante guerre civile.

Dans le nord du pays, la situation est encore pire. La guerre commencée en 2004 contre le
mouvement «houthiste», inspiré par le zaïdisme, une version locale du chiisme dont les imams ont
gouverné le pays jusqu'en 1962, est en train de tourner au désavantage du président Ali Abdullah
Saleh. Le conflit s'est internationalisé avec l'entrée en guerre aux côtés du gouvernement yéménite,
en novembre, de l'Arabie saoudite. Riyad, qui défend sa frontière, affirme que les rebelles houthistes
bénéficient du soutien de l'Iran, sans pouvoir le démontrer.

Les Saoudiens sont à la peine. La monarchie a pour la première fois mardi annoncé ses pertes : 73
tués, 26 disparus et 470 blessés depuis novembre. Selon une récente analyse de la revue de
défense britannique Jane's, l'Arabie saoudite, confrontée à des rebelles bien armés et maîtres dans
l'art de la guérilla, n'aura pourtant d'autre choix que «d'augmenter son soutien financier et militaire au
gouvernement de Sanaa».

La parade d'al-Qaida

L'Arabie saoudite n'est pas seule à redouter l'éclatement de ce pays de plus de 23 millions
d'habitants. Le risque de voir le Yémen devenir un «État failli» transformé en base arrière pour al-
Qaida, hante les capitales arabes et occidentales. L'armée yéménite, gangrenée par la corruption,
selon le Jane's, ne semble pas pouvoir se battre seule sur trois fronts, contre la rébellion du Nord,
l'agitation de la nébuleuse de comités autonomistes sudistes et les groupes d'al-Qaida. L'armée, peu
disciplinée, se méfie en outre de ses soldats issus du Sud, raison pour laquelle elle privilégie, dans la
lutte contre les «houthistes» l'aviation et le recours à des tribus armées. Des méthodes à double
tranchant : les rebelles, qui possèdent des missiles sol-air, ont déjà revendiqué la destruction de deux

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appareils. Quant à l'emploi de tribus, composées de sunnites, il creuse le fossé entre sunnites et
zaïdites, ces derniers représentant un tiers des habitants, parmi lesquels le président Saleh lui-
même.

LIRE AUSSI

• Le Yémen, nouvelle base arrière d'al-Qaida


Georges Malbrunot, envoyé spécial à Sanaa
01/06/2009 | Mise à jour : 11:07

Musaad al Nahdi (à gauche) et Khalid Ba Tais (droite) accusés d'avoir orchestré plusieurs attaques
contre des étrangers résidants au Yémen, assistent au procès d'une cellule terroriste affiliée à al-
Qaida, le 11 mai 2009. Crédits photo : AP
Washington refuse de renvoyer à Sanaa les prisonniers yéménites de Guantanamo, de peur
qu'ils rallient les djihadistes qui multiplient les attentats.

Et si le sort de la prison de Guantanamo, que Barack Obama a promis de fermer d'ici à janvier, se
jouait à des milliers de kilomètres de là, dans les sables du désert du Yémen. Plus d'un tiers de ses
captifs - 96 exactement sur 240 - sont originaires de ce pays du Golfe, le plus pauvre et l'un des plus
instables des États arabes. Les Yéménites forment le plus important contingent de détenus sur la
base américaine de l'île de Cuba. Mais Washington refuse de renvoyer chez eux ces «combattants
ennemis», au risque de créer une crise de confiance avec l'un de ses alliés dans la lutte antiterroriste.

L'Administration américaine redoute que, sitôt libérés, les Yéménites rejoignent la mouvance locale
d'al-Qaida, qui a fusionné en janvier avec la branche saoudienne du réseau terroriste, faisant
craindre du même coup à Riyad l'émergence d'«un nouvel Afghanistan» à sa frontière sud. Depuis,
deux attentats suicides ont tué quatre touristes sud-coréens. Et en avril, la visite de Nicolas Sarkozy
a dû être reportée, en raison d'incidents sécuritaires répétés sur le site d'exportation de gaz par Total
que le président de la République devait inaugurer dans le golfe d'Aden. L'an dernier déjà, deux
Belges ont été tués en visitant un site touristique dans l'Hadramaout, et l'ambassade américaine à
Sanaa était la cible d'un attentat suicide causant 17 morts, yéménites.

«Le Yémen est devenu un refuge pour djihadistes», met en garde le général David Petraeus, le plus
haut gradé américain au Moyen-Orient. Deux des Saoudiens les plus recherchés ont été arrêtés en
mars près de Taez, au sud de Sanaa. Mais la plupart de la centaine d'autres traqués par Riyad sont
toujours repliés au-delà des 1 300 km de la frontière poreuse entre les deux pays. Début avril, la
découverte d'une grotte - avec armes, cordes et caméras pour ligoter et filmer des otages - est venue
confirmer les craintes de Dennis C. Blair, le directeur du renseignement américain : la patrie
ancestrale d'Oussama Ben Laden sert non seulement de «base pour des opérations d'al-Qaida à
l'intérieur et à l'extérieur du pays », mais contribue «aussi à l'entraînement de terroristes et à faciliter
leurs déplacements ».

«Il devient une source d'informations»

«La menace est sérieuse», reconnaît Abdel Karim Eriani, le conseiller politique du président Ali
Abdallah Saleh. «Al-Qaida dispose d'argent pour recruter, souligne-t-il dans son salon encombré de
livres, et Ben Laden ne s'est jamais caché pour dire que le Yémen constituait un terrain idéal pour
son organisation.» Un État faible, des tribus puissantes, enclines à abriter des activistes au nom de la

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légendaire hospitalité clanique, et des montagnes pour cacher les cellules terroristes : les similitudes
avec l'Afghanistan sont frappantes.

Pendant longtemps, le président Ali Abdallah Saleh a joué la carte islamiste pour consolider son
fragile pouvoir. Après avoir envoyé des milliers de djihadistes combattre les Russes à Kaboul dans
les années 1980, Sanaa les a enrôlés, à leur retour, dans l'armée pour mater la rébellion séparatiste
du Sud. Plus récemment, le pouvoir utilisa encore ces supplétifs contre les insurgés zaïdites (chiites)
dans le nord.

La menace islamiste a été provisoirement neutralisée par un programme de réhabilitation des


terroristes, auquel participèrent plus de 400 sympathisants d'al-Qaida, emprisonnés sous pression
américaine, après les attentats du 11 septembre 2001. Mais «ce programme a surtout permis aux
autorités de sceller un accord tacite avec les djihadistes aux termes duquel ces derniers
s'engageaient à ne pas commettre d'attentats au Yémen, mais ailleurs, le pouvoir fermait les yeux»,
déplore l'analyste politique Mourad Zafer. Quelques-uns sont allés en Irak combattre les forces
américaines. «“Vous nous avez trompés”, nous disent aujourd'hui les Américains, qui n'ont plus
confiance dans les Yéménites pour accueillir les prisonniers de Guantanamo et les réhabiliter»,
constate, amer, Eriani.

Furieux, les Américains le furent déjà quand Sanaa libéra fin 2007 Jamal Badawi, l'un des cerveaux
de l'attentat contre le torpilleur USS Cole, qui tua 17 marines, en octobre 2000 au large d'Aden. Mais
en matière de reconversion d'activistes, le Yémen voit les choses différemment. «Badawi est en
résidence surveillée, il rencontre sa famille, il est coopératif», affirme un ministre qui tient à rester
anonyme. «N'est-ce pas mieux de le neutraliser ainsi ? Il devient une source d'informations. Les
Américains ne sont pas très contents, mais ce n'est pas notre problème», assure-t-il.

Pour manger avec le diable, mieux vaut se munir d'une longue cuillère. Depuis l'attentat contre un
bâtiment des forces de sécurité, en août 2008, les autorités mesurent les limites de la coopération
des djihadistes. «En visant désormais le régime, les terroristes ont franchi un nouveau palier», relève
un diplomate occidental.

«Al-Qaida cherche à harceler le pouvoir en multipliant ses opérations, pas forcément spectaculaires,
afin de maintenir un état de peur à travers le pays, déjà confronté à la reprise de la rébellion au sud
et à une révolte au nord pas complètement éteinte », affirme le journaliste Abdulilah Shaya, le seul à
avoir pu rencontrer, en début d'année, Nasser Abdel-Karim al-Wahaishi, le chef clandestin d'al-Qaida
dans la péninsule arabique. Ce dernier lui a énoncé les cibles de l'organisation terroriste : « Les
étrangers, leurs intérêts (ambassades ou installations pétrolières, NDLR) et les responsables
yéménites de la sécurité.»

Les militants ne sont peut-être que quelques centaines dans le pays, mais leur présence est
suffisamment inquiétante pour que le président Saleh ait demandé en février aux tribus du «triangle
du mal» de livrer les extrémistes qu'elles abritent dans ces trois provinces limitrophes de l'Arabie
saoudite. Message bien reçu. De récentes arrestations auraient été rendues possibles grâce aux
informations que les tribus ont fournies aux forces de sécurité. «Nos services ont récupéré de
nombreux ordinateurs, poursuit le vice-ministre des Affaires étrangères, Mulhi al-Dhabi. Nous avons
pu remonter des filières et démasquer des sympathisants. Nous menons une bataille, mais elle n'est
pas encore gagnée.»

D'autant moins que la dernière génération d'activistes ne veut plus entendre parler de «deal» avec le
pouvoir. Influencés par la guerre en Irak, ces jeunes désœuvrés sont en opposition totale avec le

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gouvernement, et considèrent les anciens djihadistes comme des traîtres, ayant coopéré avec les
autorités. Leur leader, al-Wahaishi, est un ancien collaborateur de Ben Laden. Avec 22 autres
militants, il s'est évadé en 2006 d'une prison de Sanaa, grâce à d'évidentes complicités parmi le
personnel de sécurité du pénitencier.

«Personne ne veut les employer»

Nul doute que pour ces radicaux, les futurs libérés de Guantanamo constituent une cible de choix à
recruter. Après sept ans d'emprisonnement sans qu'aucune charge n'ait été reconnue contre eux, la
rancœur, aggravée par les mauvais traitements, est profonde. Pourtant, Safiah, la mère de l'un
d'entre eux, le jure en levant les bras : «Salman ne retournera pas avec les moudjahidins, on le
gardera enfermé à la maison, s'il le faut», s'écrie la vieille dame recouverte de la longue abbaya noire
traditionnelle. Comme la plupart des autres détenus yéménites de Guantanamo, Salman, capturé en
2001 au Pakistan, s'oppose à un transfert dans le centre saoudien de réhabilitation des terroristes, le
compromis qui semble se dessiner entre Sanaa et Washington.

En décembre, après une longue détention, l'ancien chauffeur d'Oussama Ben Laden est rentré au
Yémen. Depuis, Salim Hamdane est au chômage. Comme les treize autres Yéménites revenus au
pays, ces deux dernières années. «Personne ne veut les employer», regrette l'ONG locale Hood, qui
milite pour leur réhabilitation dans la société. Dans son dernier rapport, l'organisation américaine
Human Rights Watch dénonce, de son côté, les tortures dont la plupart ont été victimes, durant leur
passage en prison à leur retour au Yémen. Aucun d'entre eux n'a pourtant «repiqué» au terrorisme.
Mais un journaliste, qui a réussi à contourner l'interdiction officielle de les rencontrer, met en garde :
«Les anciens de Guantanamo sont étroitement surveillés. Certains se sont mariés. Leurs familles se
sont portées garantes de leurs agissements. Mais à moyen terme, ceux qui n'auront toujours pas
retrouvé du travail succomberont de nouveau aux sirènes d'al-Qaida.»

Le caricaturiste de Mahomet

échappe à la mort
AFP
02/01/2010 | Mise à jour : 12:43
Un Somalien armé d'une hache et d'un couteau a tenté d'assassiner l'un des dessinateurs danois des
"caricatures de Mahomet" chez lui hier soir, selon les services de renseignements du Danemark. La
victime désignée, Kurt Westergaard, a alerté la police qui a arrêté l'agresseur, un Somalien de 28 ans
soupçonné d'implication dans des activités terroristes en Afrique de l'Est.

Il a été inculpé par la justice danoise de tentatives de meurtres sur le dessinateur et un policier.

Le suspect a cassé une fenêtre au domicile du dessinateur peu après 22h, dans la ville d'Aarhus,
située à 200km au nord-ouest de Copenhague. Kurt Westergaard, âgé de 75 ans, s'est réfugié dans
une chambre forte avec sa petite-fille âgée de 5 ans, qui passait la nuit chez lui, et a pressé un
bouton d'alarme.

Les policiers sont arrivés deux minutes plus tard et ont essayé d'arrêter l'agresseur, qui a été blessé
par balle au genou et à la main par un agent qu'il menaçait avec sa hache, a affirmé Preben Nielsen.
Le suspect, qui possède un permis de séjour au Danemark, devait être inculpé aujourd'hui de
tentatives de meurtre contre Westergaard et un policier.

Kurt Westergaard s'est déclaré "très choqué". "C'était terrifiant. C'est passé près, très près, mais on

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s'en est sorti", a-t-il confié au journal qui l'emploie, le "Jyllands-Posten". Son agresseur aurait hurlé
"vengeance" et réclamé du "sang" en tentant d'entrer dans la salle de bain où était réfugiée sa
victime.

L'ombre d'al-Qaida

La pièce avait été fortifiée et équipée d'un dispositif d'alerte à la suite de l'affaire des "caricatures de
Mahomet". La publication de ces 12 dessins dans le "Jyllens-Posten" en 2005 avait déclenché de
grandes manifestations quelques mois plus tard dans plusieurs pays du monde arabo-musulman, où
des ambassades danoises et d'autres représentations diplomatiques occidentales avaient été
incendiées.

Des musulmans s'étaient sentis insultés dans leur foi par ces vignettes sur le thème de l'intégrisme et
du terrorisme, d'autant plus que l'islam interdit de représenter le prophète. Kurt Westergaard, qui
avait dessiné Mahomet avec la tête ceinte d'un turban en forme de bombe, avait reçu des menaces
de mort et aurait été visé par un projet d'assassinat.

La tentative d'hier soir "confirme une fois de plus que la menace terroriste vise le Danemark, et le
dessinateur Kurt Westergaard en particulier", a souligné le chef du renseignement danois.

Jakob Scharf a estimé que cet attentat était "lié au terrorisme". "Selon nos informations, l'homme qui
a été arrêté a des liens étroits avec le groupe terroriste somalien al-Shabab et des responsables d'al-
Qaida en Afrique de l'Est", a-t-il précisé, ajoutant que le suspect était surveillé par le renseignement
sans que ce soit lié au dessinateur.

Les milices Shahab, considérées comme proches d'al-Qaida, se sont emparées de la plupart du sud
de la Somalie et d'une bonne partie de Mogadiscio, où elles essaient de faire tomber le fragile
gouvernement

Un attentat au Pakistan fait 93 morts


AFP
02/01/2010 | Mise à jour : 12:25
Le Pakistan est en deuil aujourd'hui après le massacre de 93 villageois tués la veille lors d'un match
de volley-ball dans le nord-ouest. C'est le troisième attentat suicide le plus meurtrier jamais perpétré
dans le pays, qui a commencé 2010 comme il avait achevé 2009 : dans le sang.

Les autorités et villageois s'affairaient toujours autour des décombres de l'attaque de Shah Hasan
Khan, un village du district de Bannu voisin des zones tribales où l'armée combat les talibans alliés à
Al-Qaïda.

Ces derniers sont considérés comme les principaux auteurs de la vague d'attentat qui a fait plus de
2.800 morts dans le pays depuis moins de deux ans et demi, et s'est accélérée depuis octobre,
lorsque l'armée a lancé une offensive dans leur fief du Waziristan du Sud, voisin de Bannu.

Les funérailles des victimes de l'attentat d'hier après-midi devaient avoir lieu aujourd'hui, a indiqué un
porte-parole de la police locale, Shahid Hameed, sans donner plus de détails "pour raisons de
sécurité". Les autorités craignent notamment de nouveaux attentats lors de ces rassemblements.

Le kamikaze a fait exploser sa voiture, chargée de 300 kg d'explosifs selon la police, sur un terrain de
volley-ball où se déroulait un tournoi entre villages organisé par le "comité de paix" local, un
groupement de villageois anti-taliban, qui se réunissait au même moment dans une mosquée voisine.

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Ce comité avait soutenu l'armée lorsqu'elle est intervenue l'an dernier pour chasser les talibans de
Bannu. Quelques mois plus tard, les responsables militaires avaient annoncé que le district était
délivré des rebelles.

"J'ai commencé à saigner"

Ramzan Bittani, un chauffeur de 33 ans hospitalisé après l'attentat, assistait au match mais s'en est
éloigné pour répondre à un coup de téléphone. "J'ai vu un énorme éclair bleu et blanc, suivi d'une
explosion à en fendre les tympans. Lorsque j'ai réalisé ce qu'il se passait, j'ai vu des cadavres et de
la fumée partout autour, et j'avais la main fracturée", raconte-t-il.

Anwer Khan, un étudiant de 18 ans, a vu la camionnette noire prendre de la vitesse en se dirigeant


vers les spectateurs. Puis "une flamme géante est montée au ciel. Deux éclats ont frappé mon front,
et j'ai commencé à saigner".

Une vingtaine de maisons situées autour du terrain de volley-ball se sont effondrées, créant un
paysage de désolation, jonché de gravats et de restes de murs, dans un village isolé totalement
démuni en matière médicale.

Dans la matinée, la police a annoncé un dernier bilan de 93 morts. "Cinq autre personnes sont
décédées pendant la nuit à l'hôpital public de Lakki Marwat", la ville la plus proche, a déclaré
Mohammad Ayoub Khan, chef de la police de Bannu, qui avait fait état de 88 morts la veille au soir.

Seules deux autres attaques suicide ont été plus meurtrières par le passé au Pakistan: celle du 18
octobre 2007 à Karachi (sud) lors du retour de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto (139 morts) et
celle sur un marché bondé de Peshawar (nord-ouest) le 28 octobre dernier (au moins 118 morts).

• . Afghanistan : les reporters français seraient en vie


Thierry Portes
01/01/2010 | Mise à jour : 21:47

Arrivée du ministre la Défense Hervé Morin, pour une visite aux troupes françaises sur la base de
Nijrab, dans la province de Kapissa, en Afghanistan, le 31 décembre. Crédits photo : AFP
L'équipe de France 3 serait «bien traitée», selon des sources proches de la cellule de crise à
Kaboul.

Préférant travailler dans la discrétion, les fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères et de
la Défense ont enjoint la direction de France 3 de ne pas communiquer, ni même de donner les noms
de ses deux journalistes qui ont été enlevés mercredi dernier au nord-est de Kaboul, dans la province
de Kapissa, où sont stationnées les troupes françaises. «Ils sont a priori vivants, en bonne santé et
bien traités», selon une source à Kaboul citée vendredi par l'AFP, qui ne donnait en revanche
aucune nouvelle des trois Afghans accompagnant les journalistes.

Ces enlèvements s'ajoutent à une série de mauvaises nouvelles pour la population afghane et pour
les forces de la coalition. Ces dernières n'avaient jamais connu autant de pertes depuis leur arrivée
en 2001, avec 512 morts contre 295 en 2008, année où avait été enregistré le dernier record de tués
parmi les forces internationales. En Afghanistan, 2009 s'achève donc dans le sang. Dans le sud du
pays, c'est une journaliste canadienne qui a été tuée avec quatre militaires dans l'explosion d'un
véhicule blindé sur la route menant à Kandahar. Dans la province de Khost, un attentat suicide a

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causé la mort de sept agents de la CIA. Et, tandis que les forces de l'Otan sont à nouveau
accusées par le président Hamid Karzaï d'avoir tué des civils, cinq Afghans ont péri dans l'explosion
de leur minibus sur une route de la province de Badghis. Jeudi, dans la province d'Oruzgan, des
talibans ont en outre décapité six hommes, des talibans plus modérés qu'eux, qu'ils considéraient
comme des «espions».

Pas de revendication

Dans ce contexte particulièrement sinistre, le kidnapping des deux journalistes de France 3 peut
légitimement donner du souci aux autorités françaises. «Pour nous, il n'y a pas d'enlèvement,
puisqu'il n'y a pas de revendication», disait vendredi un militaire à Kaboul, tandis que les forces
tricolores se déployaient dans la province de Kapissa survolée par de nombreux drones (avions sans
pilote). L'objectif était d'empêcher une fuite des ravisseurs et de leurs otages vers une autre province
afghane au sud, ou vers le Pakistan à l'est. Les nouvelles plutôt optimistes sur le sort des otages
données par la cellule de crise en début de soirée, vendredi, prouveraient-elles que la vigueur de
l'action des militaires français a déjà porté quelques fruits ?

Les deux journalistes travaillant pour le magazine «Pièces à conviction» venaient de passer deux
semaines en compagnie de ces mêmes troupes basées en Kapissa. Tandis qu'une autre équipe de
France Télévisions demeure toujours à Kaboul, après avoir quitté les militaires français, les deux
journalistes de France 3 accompagnés de leur traducteur afghan, du frère et du cousin de celui-ci,
sont revenus, par leurs propres moyens, sur la route qui relie la province de Kapissa à celle de
Surobi, toutes deux dévolues aux forces françaises. Cet axe, qui permet de contourner Kaboul par
l'est, reliera à terme du nord au sud, Bagram, siège d'une importante base militaire américaine, les
bases françaises de Nijrab et Tagab, puis Jalalabad et, de l'autre côté de la frontière, la ville
pakistanaise de Peshawar. Cette voie n'a pas seulement de l'importance pour les militaires de la
coalition. Son achèvement conditionne le désenclavement de nombreuses vallées et l'essor du
commerce entre le nord-est de l'Afghanistan et le Pakistan.

Cette «route» - un chemin de pierre bien souvent - a été de longue histoire celle de tous les trafics,
et, depuis l'invasion soviétique, une voie de passage des bandes armées. C'est en cherchant à
interviewer la population de Kapissa que les deux journalistes, sans doute trahis par un de leurs
«contacts» sur place, ont été enlevés quelques kilomètres au sud de la base française de Tagab.

• Plan de bataille pour protéger les écoles de la délinquance


Christophe Cornevin
30/12/2009 | Mise à jour : 10:02
Un nouveau dispositif, jusque là tenu confidentiel, vise à limiter les intrusions dans les
établissements et à dissuader les revendeurs de drogue.

Cliquez sur l'aperçu pour agrandir l'infographie

Jusqu'alors tenu confidentiel, le nouveau dispositif imaginé par les gendarmes pour protéger les
écoles en proie à la délinquance fait ses preuves. Baptisé SAGES - Sanctuarisation globale de
l'espace scolaire - et porté à la connaissance du Figaro, ce plan de bataille s'inscrit en droite ligne
d'une volonté exprimée par Nicolas Sarkozy le 18 mars dernier à Gagny, où une dizaine de jeunes
encagoulés et armés avaient mené une expédition punitive dans un lycée professionnel. «Je
n'abandonnerai aucune parcelle de notre pays à la logique des bandes, des caïds, avait alors lancé
le chef de l'État. Notre pays doit enrayer les phénomènes de bandes et de haine dirigés contre deux

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piliers de la République, l'école et la police .» Dans la foulée, les experts avaient repéré une centaine
d'établissements touchés par les intrusions pour mieux les sanctuariser.

«En matière de prévention, beaucoup de choses ont déjà été mises en place de manière empirique
mais la spécificité du bassin d'implantation de chaque établissement était négligée, remarque le
lieutenant-colonel Samuel Dubuis, chef du bureau de la sécurité publique à la direction générale de la
gendarmerie. Pour lutter en profondeur contre les trafics et la violence qui minent la vie scolaire, il a
fallu trouver une nouvelle coordination de notre action qui parte du cœur même de l'établissement
jusqu'aux quartiers où se replient les voyous…»

Selon une rigueur de raisonnement toute militaire, les gendarmes se sont attaqués au fléau en
dessinant trois cercles concentriques : au sein même de l'établissement, des gendarmes chargés de
la prévention de la délinquance juvénile se rapprochent des chefs d'établissement, des associations
de parents et des élèves pour évoquer le péril de la drogue, des jeux dangereux, d'Internet ou encore
du racket. Ne disposant pas d'une qualification d'officier de police judiciaire, ces militaires repèrent
aussi les profils déviants. Ils deviennent alors des «capteurs» de délinquance implantés dans l'école,
qui transmettent leurs informations à des collègues déployés en un deuxième périmètre, aux abords
de l'école. Là, des réservistes en uniforme de la gendarmerie organisent des patrouilles très visibles
aux «heures de pointe» et tissent des liens avec des parents qui pourraient leur livrer des
informations. Des brigades de recherches en civil et en voiture banalisées se mettent en planque et
détectent les fauteurs de troubles, les identifient et bâtissent des dossiers photos.

«Les abords de l'école sont le théâtre de violentes pressions psychologiques, insiste le lieutenant-
colonel Dubuis. C'est là que les bandes se forment, que la drogue s'écoule, que le vandalisme et les
rackets s'exercent. Ce travail de renseignement permet de comprendre pourquoi des jeunes a priori
sages à l'école deviennent enragés dès qu'ils en sortent.»

Les procédures de surveillance sont alors transmises à des gendarmes mobilisés dans un troisième
cercle, où vivent retranchés les voyous. «Il s'agit de frapper de manière très ciblée ceux qui ont été
identifiés, de les harceler, de gêner les gêneurs, note-t-on à la direction générale de la gendarmerie.
Ainsi, des opérations ponctuelles se multiplient sur les lignes de bus aux heures où elles sont
empruntées par les racketteurs ou les dealers.» De subites missions de sécurité routière fleurissent
aux pieds de leurs immeubles, où ils circulent en scooters. Et les terrains de jeux, bars et autres
zones d'errance sont quadrillés jusqu'à ce que les interpellations interviennent.

Fonctionnement à plein régime

Sur le terrain, le dispositif SAGES avance à marche forcée. Après une directive en fixant le cadre dès
le 24 juillet, cette stratégie est déclenchée depuis le 23 septembre dernier. Elle cible douze
établissements, quatre lycées et huit collèges, dans le Bas-Rhin, l'Oise, les Côtes-d'Armor, la
Moselle, les Vosges, le Rhône, le Vaucluse, l'Essonne ou encore l'Ain. Une «note express» du
8 octobre a demandé aux gendarmes d'y «démanteler au minimum un réseau de trafic de drogue
d'ici à la fin de l'année». La tactique fonctionne à plein régime, permettant d'interpeller une vingtaine
de trafiquants aux abords d'un lycée de Rillieux-la-Pape, de saisir plusieurs kilos d'héroïne et de
cannabis aux portes d'un lycée de Noyons ou encore de neutraliser de gros revendeurs alimentant
des lycéens à l'Isle-sur-la-Sorgue. «En moyenne, un trimestre peut suffire pour désosser un réseau»,
assure le lieutenant-colonel Dubuis.

Fort de ces succès, le système devrait monter en puissance en 2010, sachant que 184 écoles ont été
classées à risques par les services spécialisés. Selon nos informations, les stratèges de la

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gendarmerie réfléchissent désormais à adapter la recette à une autre population vulnérable, celle des
personnes âgées.

Le policier renversé est décédé


AFP
30/12/2009 | Mise à jour : 10:02
Un policier grièvement blessé dimanche après avoir été renversé par deux malfaiteurs qui
prenaient la fuite suite à un cambriolage à Montévrain (Seine-et-Marne), est décédé dans la nuit
d'hier à aujourd'hui, a-t-on appris de source policière.

Ce policier, grièvement blessé au bassin avait été héliporté à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-
Marne), où son état avait été jugé "très critique" hier soir.

Selon Le Parisien, Brice Hortefeux est attendu en fin de matinée au commissariat de police de
Chessy. Le ministre de l'intérieur doit y rencontrer les collègues de Patrice Point qui ont participé à
l'intervention.

Il devrait également y rendre un dernier hommage au policier, originaire de la commune qui travaillait
au commissariat local depuis neuf ans où il était apprécié de ses collègues qu'il encadrait.

Dimanche, un couple avait aperçu vers 12h30 deux hommes cagoulés et gantés en train de
cambrioler la maison de voisins et avait prévenu les secours. Arrivée sur les lieux, une patrouille du
commissariat de Chessy (Seine-et-Marne) avait surpris les cambrioleurs en flagrant délit.

Les malfaiteurs avaient alors pris la fuite à bord d'un 4x4 dérobé dans le garage de la maison. Ils
avaient "volontairement foncé en direction" de deux policiers qui avaient ouvert le portail du pavillon
et gravement blessé l'un d'eux en le percutant, selon une source policière.

L'autre policier avait ouvert le feu à plusieurs reprises sur le véhicule en fuite, immédiatement imité
par ses deux collègues qui se trouvaient dans la rue, sans faire de blessé. Le 4x4 avait été retrouvé
peu de temps après les faits entièrement calciné dans un bois situé entre Montévrain et Lagny-sur-
Marne (Seine-et-Marne).

• Mon petit couteau n'a jamais été détecté dans un aéroport»


Océane Ciuni (lefigaro.fr)
29/12/2009 | Mise à jour : 19:
VOS TEMOIGNAGES - Le passage au contôle de sécurité dans les aéroports ressemble
parfois à un parcours du combattant. Florilège de vos aventures.

Un jeune Nigérian, qui affirme avoir des liens avec al-Qaida, a tenté vendredi 25 décembre 2009 de
faire détoner un engin explosif à bord d'un avion de la compagnie américaine Northwest Airlines.
Avec 278 passagers à bord, le vol reliait Amsterdam à Detroit, au nord des Etats-Unis.

Suite à l'arrestation de l'auteur présumé des faits, la sécurité au sein des aéroports a été
renforcée dans le monde entier. Chaque passager a vécu l'expérience du contrôle de sécurité. Vous
avez été nombreux à nous faire part de vos anecdotes lors de vos voyages.

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Et contourner ces règles de sécurité n'est pas si difficile, selon l'internaute candide00100620 : «Je
prends l'avion une douzaine de fois par an et ne me sépare jamais de mon petit couteau ‘multi-
usages' qui n'a jamais été détecté... »

«Mes ciseaux ont passé tous les contrôles»

L'internaute valeur aurait oublié des ciseaux de 25 cm dans son petit bagage à main : «Ils sont restés
dans la valise, au moins pendant un an, à raison d'au moins quatre vols par mois... Ils en ont passé
des contrôles !»

Un manque de rigueur, c'est ce que reproche winniegan aux agents de sécurité des aéroports : «J'ai
passé plusieurs fois les contrôles France Royaume-Uni avec dans mon bagage à main une petite
bombe lacrymogène que j'ai souvent sur moi, ainsi que deux ou trois briquets oubliés au fond de mon
sac à main... Sans jamais aucun problème. Par contre on m'a déjà fait ouvrir ma valise pour des
bonbons où une brosse à dent. Cherchez l'erreur», raconte-t-il avec ironie.

«ll la laisse passer avec tout son attirail en lui disant : ‘Ça va pour cette fois'»

Certains réussissent à échapper aux règles lors des contrôles qui précèdent l'embarquement : «Une
dame, environ 70 ans, accompagnée d'un jeune homme, se présente avec un sac de voyage
contenant sirop pour la toux, liquides divers, le tout dépassant largement le volume autorisé. Le
chargé de la sécurité lui fait remarquer que ce n'est pas autorisé, s'ensuit une discussion
interminable. Enfin, il la laisse passer avec tout son attirail en lui disant : ‘ça va pour cette fois'. Vous
avez dit sécurité ?», s'interroge mimi1318.

Se plier aux contrôles de sécurité n'est pas toujours chose facile. Cela peut même s'avérer très
désagréable : «C'était en 1955, dans un aéroport français, nous partions en Turquie. Mon mari sonne
lors de son passage au portique de sécurité, il se souvient qu'il a toujours dans sa poche son Opinel
qui nous a servi maintes fois à couper nos pommes en voyage par exemple. Mon mari sort son
Opinel et le montre, mais le garde considère que c'est une arme ! Il nous a fallu un interprète, malgré
nos signes lui montrant que l'on pouvait étaler du beurre sur le pain, rien à faire ! Je pense qu'il a fait
du zèle. Comment peut-on ne pas reconnaître ce type de petit couteau pratique que même les scouts
portaient dans le temps !», s'étonne verveine.

«Lorsque mon sac est passé aux rayons X, les membres de l'équipe de sécurité se sont mis à
rire»

Heureusement, les fouilles à l'aéroport, ce n'est pas toujours un calvaire, comme le raconte legios :
«De retour d'un voyage au Bélarus, je suis rentré avec deux bouteilles de champagne soviétique.
Lorsque mon sac est passé aux rayons X, les contrôleurs se sont mis à rire. J'ai compris qu'ils
trouvaient très drôle qu'un Français ramène du champagne soviétique avec lui».

Selon legios, chaque pays doit prendre exemple sur les bonnes idées des autres : «À mon arrivée à
Irkutsk, une employée s'assurait que chaque personne parte bien avec ses propres bagages en
contrôlant le ticket collé sur le sac avec celui collé sur le passeport».

• Cristian Mungiu : «On riait bien plus à cette époque»


Propos recueillis par Emmanuèle Frois
30/12/2009 | Mise à jour : 09:58

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Cristian Mungiu, à la fois scénariste et producteur de Contes de l'âge d'or, a reçu la palme d'or au
Festival de Cannes en 2007, pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Crédits photo : Abaca
INTERVIEW - Vingt ans après la chute du régime communiste, le cinéaste roumain nous régale
avec quatre légendes urbaines inspirées des absurdités du système. Irrésistible.

Cristian Mungiu, qui recevait la palme d'or à Cannes pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours en 2007, a eu
l'idée de réunir quatre réalisateurs roumains de sa génération. Ils signent Contes de l'âge d'or, une
comédie à sketchs sur la Roumanie des années 1980, dont Mungiu est à la fois le scénariste et le
producteur.

LE FIGARO. - Comment sont nés ces Contes de l'âge d'or ?

Cristian MUNGIU. - Après avoir discuté avec des Roumains de ma génération qui étaient partis à
l'étranger à la fin des années 1990, j'ai vraiment senti qu'ils avaient envie de voir un film sur notre
enfance et notre adolescence. Mais impossible de capturer la complexité du régime communiste en
une histoire. J'ai alors imaginé ce portrait de la Roumanie des années 1980 à travers quatre
légendes urbaines qui reflètent avec humour les effets pervers, néfastes du système sur la vie
quotidienne de mes compatriotes. Les dernières années du régime de Ceausescu ont été les pires
de notre histoire, bien que la propagande officielle avait surnommé cette époque «l'âge d'or» !

Ces légendes, irrésistiblement drôles, absurdes et surréalistes, sont-elles vraies ?

Absolument authentiques ! Mais elles ont été racontées tant de fois par tellement de personnes qu'il
en existe des variantes. « La Visite officielle », qui a fait l'objet d'un livre après la chute du
communisme, s'est terminée plus tragiquement que dans le film. Pour célébrer l'annulation de la
visite du parti, un fonctionnaire a forcé les villageois à faire un tour de manège. Mais à force de
tourner sur ce manège devenu fou, certains ont sauté de leurs chaises volantes et sont morts.
L'épisode du «Policier avide» est tiré d'une gazette de la police que mes parents recevaient à la
maison. Notre vie était réglée par la censure. L'unique chaîne de télé diffusait deux heures de
programme, dont une heure de propagande. Impossible aussi de se procurer des livres français,
alors on dévorait cette gazette comme un roman policier. À la rubrique «Ne faites pas comme eux»,
on parlait de ce policier qui avait gazé un cochon pour ne pas alerter ses voisins affamés !

L'épisode du «Photographe officiel» évoque la censure de la presse…

L'un des rédacteurs adjoints du journal du parti Scinteia m'a raconté l'incident de la photo de
Ceausescu et de son chapeau. À la suite de l'incident, il a été renvoyé du quotidien. Les photos
comme les articles répondaient à des directives strictes du parti et souvent absurdes : Ceausescu ne
devait jamais retirer son chapeau devant un représentant du capitalisme alors qu'on le voyait tête nue
sur le cliché !

Avez-vous souffert de la dictature sous Ceausescu ?

Oui, évidemment, et malgré tout on riait bien plus à cette époque, sans doute grâce à l'humour du
désespoir. La population était affamée. Tout était rationalisé : six œufs et un kilo de viande par mois,
électricité coupée de 19 heures à 20 heures, pas d'eau courante après 22 heures… Nous étions
devenus des spécialistes des files d'attente. On ne dormait plus parce qu'on faisait la queue durant la
nuit et la journée du lendemain. Mais on passait le temps en racontant des histoires et des blagues

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essentiellement politiques. C'est ainsi que les légendes urbaines ont circulé et sont devenues si
populaires.

Sans avoir à craindre la Securitate ?

Les deux dernières années, nous avions moins peur du régime. En revanche, la situation
économique était catastrophique. À la fin des années 1970, Ceausescu avait décidé de payer la dette
extérieure du pays en misant sur l'exportation de tous nos produits. En 1989, la Roumanie était le
seul pays dans le monde à avoir réglé sa dette extérieure mais à un prix terrible : la famine et une
technologie obsolète. Nous n'étions plus compétitifs. Aujourd'hui, nous avons la liberté mais
impossible de rattraper 50 années de retard et de noirceu

• Michel Piccoli : «“Le Bel Âge” est un film plein de secrets»


Marie-Noëlle Tranchant
29/12/2009 | Mise à jour : 23:51

Michel Piccoli joue Maurice, un ancien maquisarddu Vercors qui se méfie de la nostalgie. Crédits
photo : Sophie Dulac Distribution
Avant de devenir un drôle de pape dans le prochain long-métrage de Nanni Moretti, l'acteur
est l'interprète principal du subtil premier film de Laurent Perreau.

Michel Piccoli pourrait apparaître comme un patriarche majestueux, avec en guise de barbe blanche
son imposante carrière cinématographique et théâtrale.

Mais le rôle ne convient guère à sa légèreté poétique et ludique, qui se glisse avec une discrète
aisance entre deux débutants, le réalisateur Laurent Perreau, auteur d'un subtil premier film, Le Bel
Âge, et la jeune actrice Pauline Etienne.

Elle est sa petite-fille, Claire, orpheline rebelle et mutique habitant avec lui une vieille maison de
famille. Claire traverse les angoisses, les doutes et les élans de ses 18 ans ; Maurice, ancien
maquisard du Vercors, regarde grandir les ombres du crépuscule. Deux solitudes qui s'évitent,
s'épient, et ne se croisent que pour se heurter et s'agresser. Le Bel Âge passe d'un style vif et
nerveux à une tonalité plus sourde pour entre-tisser l'histoire de ces proches qui s'ignorent et se
rejoindront enfin, comme les parallèles, à l'infini.

«C'est un film plein de secrets, confie Michel Piccoli, des secrets douloureux qui nous inquiètent et
nous bouleversent. Est-ce que le public va y être attentif ? Tout cela est très fragile, très délicat, et
dépend tellement de l'humeur où l'on se trouve, des personnes qui vous accompagnent. C'est
compliqué de faire un film, et compliqué aussi d'en être spectateur. Pour ma part, je préfère voir les
films seul, ne pas me laisser conditionner par l'autre, garder mes perceptions intactes.»

Le comédien avoue avoir aimé travailler avec ce jeune cinéaste «très rigoureux, très ferme, avec
beaucoup d'élégance et de courtoisie». En revanche, il s'est délibérément tenu à l'écart de sa jeune
partenaire.

«C'était son premier grand rôle, explique-t-il (elle a tourné depuis dans Qu'un seul tienne et les autres
suivront, NDLR), et je pensais qu'il valait mieux que je ne l'approche pas trop. Je craignais de
l'intimider, de l'encombrer, de lui peser avec ma stature d'acteur connu. J'ai laissé Perreau travailler
avec elle sans m'en mêler. J'étais très attentif à elle, mais nous restions muets, ce qui correspond

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d'ailleurs à la relation de ce grand-père et de sa petite-fille, qui se guettent mais ne vivent pas dans le
même univers. Nous ne faisions que nous regarder de loin. Mais nous attendions la scène finale.»

Une très belle scène : brève et soudaine étreinte qui répare et relève, remettant chacun sur son
chemin, libre et réconcilié.

«J'aime que mon personnage, Maurice, se méfie de la nostalgie, commente Piccoli. Quand il donne
une bague de famille à sa petite-fille, magnifique déclaration d'amour, il la remet dans une filiation
mais il lui conseille de partir, de ne pas s'encombrer, il lui fait cadeau de la liberté. Et quand il -
retrouve son vieux copain de Résistance (Claude Duneton, aussi savoureux en acteur qu'en
chroniqueur du Figaro littéraire, NDLR), ils sont dans l'énergie, pas dans la nostalgie. S'il lui ment en
faisant croire que tout va bien, c'est par pudeur. D'ailleurs, le film aurait pu s'intituler “La Pudeur : un
sentiment merveilleusement présent entre les personnages”.»

Le Bel Âge est à peine sorti que Michel Piccoli change de décor : il s'apprête à s'installer au Vatican,
dans le nouveau film de Nanni Moretti Habemus Papam. «J'y interpréterai un pape nouvellement élu
qui refuse sa charge. Aucune référence historique. C'est même franchement contre-historique.»

• Eva Green, plus «craquante» que jamais


Olivier Delcroix
29/12/2009 | Mise à jour : 23:30

Eva Green dans le rôle de Miss G, tantôt terrifiante, tantôt séduisante. Crédit photos : Studio Canal
Dans le premier film de Jordan Scott, Cracks, l'ex-James Bond girl incarne une charismatique
professeur de plongée, mi-ange mi-démon, qui vampirise ses élèves jusqu'à l'obsession.

Elle aurait dû interpréter le rôle de Charlotte Gainsbourg dans le film Antichrist de Lars Von Trier.
Aujourd'hui, elle ne le regrette absolument pas.

Dans un des salons feutrés du Fouquet's, Eva Green semble d'abord sur la défensive. Toute de noir
vêtue, cette brune incendiaire au troublant regard clair se révèle pourtant passionnée - et
passionnante - dès lors qu'elle parle de son nouveau film Cracks, réalisé par la fille de Ridley Scott,
Jordan.

À 29 ans, la fille de Marlène Jobert (égérie du parfum Midnight Poison de Dior) mène sa carrière
d'actrice comme elle l'entend. Avec discrétion, prudence et discernement. Entre Les Innocents de
Bertolucci, son premier film en 2003, le péplum Kingdom of Heaven de Ridley Scott, ou Casino
Royale, l'un des meilleurs James Bond, elle aligne des films totalement différents, aux climats variés,
dans lesquels elle impose toujours son jeu de séduction singulier, au charme vénéneux.

Crédit photo : Studio Canal

On ne s'étonnera donc pas qu'elle ait plongé dans le premier film de Jordan Scott. L'histoire ? Au
cœur des années 1930, Fiamma, une jeune aristocrate italienne (Maria Valverde), arrive dans un
pensionnat pour jeunes filles situé sur une île irlandaise. Bien vite, la jeune fille se rend compte
qu'elle doit s'intégrer à un groupe d'élèves qui idolâtrent leur professeur de plongée, Miss G (Eva
Green), femme charismatique qui les fait toutes rêver…

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«Avec Jordan Scott, nous avons tout de suite connecté, se souvient la comédienne. Elle m'a d'abord
écrit une lettre à laquelle elle avait joint le scénario. Je l'ai lu et relu. Je l'ai d'abord trouvé ambigu. Le
climat particulier, très anglo-saxon, à la frontière entre le conte de fées et le fantastique, des
pensionnats pour jeunes filles m'étaient assez inconnus. J'ai trouvé fascinant le personnage de
Miss G. Lors de notre première rencontre à Londres, Jordan Scott m'a conseillé quelques lectures,
quelques films, Sa Majesté des mouches, Créatures célestes et Picnic à Hanging Rock. Cela m'a
beaucoup aidé à pousser le personnage de Miss G jusqu'au bout de son obsession pour la belle
Fiamma, qui comme son nom l'indique met le feu aux poudres. Ce qui m'a fasciné chez Miss G, c'est
son trajet psychologique, ce crescendo vers la folie. J'ai essayé d'humaniser le personnage au
maximum, pour ne pas simplement en faire une méchante de films d'horreurs.»

Adapté du roman éponyme de Sheila Kohler, il est clair que Cracks ne manque pas de charme, et de
noirceur. Une sorte de Cercle des poètes disparus au féminin, en plus ténébreux.

Perte d'innocence

Quant au rôle de Miss G, Eva Green y est parfaite, tantôt aussi terrifiante que Cruella, tantôt aussi
séduisante que Greta Garbo. Notamment lorsqu'elle plonge dans les eaux noires du lac Guinness.
«Attention, précise-t-elle en riant, moi j'ai eu plus de chance que les filles qui ont dû être très
courageuses et nager dans les eaux glacées de ce lac irlandais. J'ai tourné mes scènes dans un
studio à Londres, avec une eau à quarante degrés. Sinon, je pense que je n'aurai pas été aussi
détendue !»

Après le tournage de ce conte horrifique sur la perte d'innocence, révélant une réalisatrice
prometteuse, Eva Green a repris le chemin des studios. «Après Cracks, j'ai interprété un personnage
à l'opposé de Miss G, s'amuse-t-elle. Dans Womb de Benedek Fliegauf, j'incarne une jeune femme
ingénue, vierge et maladivement timide !»

On la verra également bientôt aux côtés de Ewan McGregor dans le film The Last Word, réalisé par
David McKenzie. À moins que d'ici là, Michel Gondry ne s'entiche d'elle et la choisisse parmi trois
autres actrices (Diane Kruger, Jennifer Garner, Blake Lively) pour incarner l'héroïne du prochain film
de superhéros hollywoodien Green Lantern… À suivre.

• Le studio français Mac Guff fournit Hollywood


P. G.
25/12/2009 | Mise à jour : 19:50

Despicable Me, le film d'animation réalisé par Chris Renaud et Pierre Coffin sortira en France en
septembre 2010. Crédits photo : Universal pictures
Le film Despicable Me d'Universal a été entièrement fabriqué en 3D à Paris.

Le prochain grand «hit» du cinéma d'animation ne sera pas exclusivement américain. Despicable Me,
qui sortira en juillet prochain aux États-Unis et en septembre en France, le premier film du genre
d'Universal, a été entièrement fabriqué à Paris par le studio d'animation Mac Guff à qui l'on doit le
somptueux film de Michel Ocelot, Azur et Asmar. C'est notamment ce film, mais aussi la qualité des
images de Chasseurs de dragon, et même les effets spéciaux des films publicitaires réalisés pour La
Française des jeux ou la Caisse d'épargne, qui ont décidé Chris Meledandri, l'un des pères de
l'animation américaine 3D, à conclure l'alliance avec le petit studio français. Despicable Me a été l'un

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des tout premiers films à obtenir le crédit d'impôt international, destiné aux films étrangers tournés en
France.

Un enjeu important

Pour la major, l'enjeu est d'importance. Il lui faut non seulement relever le gant et prouver qu'elle est
à la hauteur de ses concurrents comme Disney ou la Fox, mais aussi faire sa place dans un marché
saturé : pas moins d'une quinzaine de films 3D sortent chaque année de Hollywood.

C'est une sorte de coup de foudre artistique qui a présidé à l'association entre Mac Guff et Universal.
C'est autant sur la qualité du travail que sur les projets que Mac Guff concoctait pour lui-même que la
relation s'est nouée. L'accord de départ prévoyait que Mac Guff fabriquerait le futur Despicable Me
mais n'excluait pas qu'Universal puisse un jour s'impliquer dans des projets proposés par Mac Guff.

En quelques mois, le studio, qui ne travaillait qu'avec une centaine de salariés, s'est transformé en
une entreprise de 270 personnes travaillant en temps réel sur 100 millions de fichiers, pour un film
dont le budget dépasserait les 100 millions d'euros. «C'était un changement d'échelle d'autant plus
périlleux que les méthodes de travail ne sont pas tout à fait les mêmes ici et aux États-Unis»,
explique Jacques Bled, son fondateur, qui avoue avoir joué son va-tout dans cette alliance.

«Nos graphistes sont tous issus d'écoles d'art, autant dire que travailler de manière industrielle était
très loin d'eux au départ et constituait une vraie révolution culturelle, ajoute Jacques Bled. De plus,
les Américains travaillent de manière extrêmement empirique. Ce qui signifie que le scénario évolue
en même temps que le film se fabrique. Aussi, ce qui a été fait un jour peut être complètement
modifié le lendemain parce que les tests réalisés entre-temps auront incité la production à suivre un
autre chemin que celui initialement prévu. Cela peut être très anxiogène pour des artistes qui peuvent
le prendre comme une remise en question de leur travail alors qu'il s'agit d'ajustements dont le but
est d'améliorer la qualité du film.»

Convoitises des concurrents

Mais cette puissance se traduit aussi en termes de délais de fabrication. Il a fallu moins de dix-huit
mois à Mac Guff pour réaliser ce long-métrage dont la réflexion a été lancée en mars 2008, la
fabrication en septembre 2008 et qui aujourd'hui en est à ses derniers réglages.

«Le film d'animation est sans doute le genre le plus industrialisé du cinéma. Le coût dépend tout
simplement du nombre de personnes qui travaillent sur les personnages. En France, l'animation
coûte moins cher parce que deux fois moins de personnes sont mobilisées. Cela signifie, par
exemple, qu'elles vont devoir s'occuper de plus de personnages chacune», explique Jacques Bled.

Mac Guff pense déjà à l'avenir. Si Despicable Me est un succès planétaire, nul doute qu'il excitera les
convoitises des concurrents d'Universal. Pour sécuriser ses succès à venir, la major sera-t-elle
tentée, comme Disney avec Pixar, d'envisager une alliance à plus long terme avec le français ? C'est
ce qui se murmure dans le petit milieu de l'animation 3D. Dans quelques mois, en tout cas,
démarrera un deuxième projet avec Universal, Lorax, qui sera d'une envergure et d'un budget
équivalents à ceux de Despicable Me.

ET SI L’HUMOUR ÉTAIT UN BESOIN SOCIAL, ENCORE PLUS FORT EN TEMPS DE CRISE?


ANNE ROUMANOFF EN EST UNE AMBASSADRICE ÉCLATANTE. MARTIN HIRSCH, L’HOMME

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DES SUJETS GRAVES, Y VOIT UN INSTRUMENT DE PARTAGE. POUR MADAME FIGARO,
L’HUMORISTE ET LE HAUT-COMMISSAIRE AUX SOLIDARITÉS ACTIVES ET À LA JEUNESSE
ÉCHANGENT SUR LE BONHEUR, L’ENTRAIDE… ET LEURS DERNIÈRES CRISES DE RIRE.
Paru le 02.01.2010 , par Dalila Kerchouche

« Madame Figaro ». – Le bonheur est-il, pour vous, un gros mot en temps de crise ?
Martin Hirsch. – Quand il est insolent, oui. Et quand on prétend le faire rimer avec richesse.
Revendiquer le bonheur de l’opulence quand il y a du malheur de privation, cela me choque
profondément.
Anne Roumanoff. – D’autant plus quand il est étalé ! Le bonheur n’est évidemment pas dans les
choses matérielles. Mais quand on manque de tout, quand on n’a pas d’argent, pas de logement, pas
de travail, ça devient très difficile d’être heureux, voire impossible.

– Qu’est-ce qui nourrit vos moments de félicité ?


Martin Hirsch. – Je pense à Proust, qui trouvait la félicité en se couchant. Souvent, je me suis
couché de bonheur.
Anne Roumanoff. – Elle est bonne ! Cela dit, moi aussi je suis heureuse dans un lit de manière
générale.

– Notre époque exalte particulièrement le bonheur individualiste. Qu’en pensez-vous ?


Anne Roumanoff. – Je suis toujours très énervée quand je lis, dans certains magazines, des
phrases du genre « Pour être heureuse, il faut prendre du temps pour soi » ou « Faites-vous couler
un bain et achetez des bougies parfumées ». Comme si, pour une femme, le bien-être se limitait à se
la couler douce dans une baignoire. Cette idéologie dominante du bonheur égoïste et solitaire
m’agace au plus haut point. Je trouve plus de satisfactions dans le fait d’échanger avec mes proches
ou de donner du temps aux autres. C’est infiniment plus gratifiant.
Martin Hirsch. – Pour moi, la quête d’un bonheur égoïste ne colle tout simplement pas avec l’idée de
bonheur. Ne chercher que sa propre satisfaction, sans s’interroger sur celle des autres, sans vouloir
partager ni aider ceux qui dépendent de vous, c’est une chose que je n’arrive pas à comprendre. Je
ne conçois pas le bonheur sans la solidarité.

– Le bonheur est-il une maladie socialement transmissible ?


Anne Roumanoff. – C’est le cas quand toute la société se fédère autour d’un projet commun. La
Coupe du monde 1998 a été un moment d’euphorie collective.
Martin Hirsch. – Un « ministère du bonheur » ne pourrait exister que dans un régime totalitaire. Je
pense aussi qu’il ne peut pas y avoir de politique du bien-être, ce serait terriblement normatif. En
revanche, je trouve qu’on associe trop le bonheur au statut social. Pour les personnes en difficulté
que je rencontre, l’élément constitutif du bonheur n’est pas la quête de satisfactions individualistes,
mais le sentiment de reconnaissance et d’utilité sociale. Pour être heureux, on doit d’abord être
reconnu comme une personne à part entière, un membre d’une société qui a besoin de vous et qui
vous respecte, dans lequel vous jouez un rôle. Et si la société vous considère, cela signifie qu’elle ne
peut pas vous laisser sans moyens dignes d’existence. Sur ce point-là, les politiques publiques
peuvent agir.
Anne Roumanoff. – Je suis d’accord. Il m’arrive parfois d’aller dans des petites entreprises. J’ai vu
des salariés heureux de travailler, parce que leur patron leur témoignait de la reconnaissance. Par
exemple, j’ai vu des cantinières d’école très épanouies, des aides-soignantes aussi. À une époque où
tout est déshumanisé, le lien social joue un rôle de plus en plus grand dans notre bien-être.

LE RIRE EST UN BESOIN SOCIAL


– Pourquoi, d’après vous, la célébrité est-elle autant synonyme de félicité ?
Anne Roumanoff. – Parce que la société française est très hiérarchisée. Quand des gens me
reconnaissent dans la rue, j’explique à mes enfants qu’il y a des personnes géniales qui sont
célèbres, des abrutis qui sont connus, et des gens formidables totalement anonymes. Je me

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souviens des dernières heures de mon beau-père. Alors qu’il était en réanimation, avec des tubes
partout et sa famille en larmes autour de lui, une aide-soignante est entrée et lui a dit en rigolant : «
Oh la la, arrêtez de me draguer comme ça, je vais devoir en parler à votre femme. » Tout le monde
s’est mis à rire, même mon beau-père ! Cette femme a donné du bonheur à un vieil homme au seuil
de la mort. Je trouve cela formidable.
Martin Hirsch. – Il est important d’apprendre à ses enfants la considération des autres,
indépendamment du statut social. Un jour, ma fille est rentrée de l’école en larmes. Elle pleurait car
sa maîtresse lui avait demandé le métier de son père. « J’ai honte que tu sois homme pipi », m’a-t-
elle avoué. À l’époque, j’étais « directeur de cabinet ». Pour la consoler, je l’ai emmenée dans les
toilettes d’une gare pour discuter avec une vraie « dame pipi ». Elle a vu qu’il n’y avait pas de honte à
faire ce métier. Le regard de ma fille sur cette femme avec laquelle elle a rigolé a complètement
changé.

– Martin Hirsch, vous qui sillonnez les lycées, rencontrez-vous une jeunesse qui rigole ou, au
contraire, inquiète et morose ?
Martin Hirsch. – Les deux ! Je vois des adolescents à la fois anxieux et qui se marrent. Toutes les
enquêtes montrent que les jeunes Français sont ceux qui,
en Europe, ont le moins confiance en leur avenir. Mais en discutant avec eux, j’ai compris que leur
quête la plus fréquente, c’était le désir de reconnaissance et de considération. Ce sont les mots qu’ils
utilisent le plus.

– Est-ce que l’on rit parce que l’on est heureux ?


Anne Roumanoff. – On peut se marrer même dans le malheur ! Le rire est une réaction
émotionnelle, qui repose sur la vérité et la souffrance. Mes sketchs, par exemple, ne sont jamais
basés sur le bonheur. Si je dis : « Ils se marièrent et vécurent heureux », cela ennuie tout le monde.
Si, au contraire, je lance : « Ils se marièrent et eurent des tas de problèmes… », on se frotte les
mains, et tout d’un coup, l’histoire devient intéressante. Le bonheur, ce n’est pas toujours drôle.

– Anne Roumanoff, votre dernier spectacle cartonne. D’où vient, d’après vous, notre besoin
de rire ensemble ?
Anne Roumanoff. – Les humoristes prospèrent toujours en temps de crise. Plus ça va mal, plus on a
besoin de rire pour oublier le contexte morose. À la fin de mon spectacle, mon personnage interpelle
le public : « Vous ne trouvez pas ça pathétique, ces gens qui ont besoin de payer pour rire ? Vous-
mêmes, pensez à toutes les merdes que vous avez dans votre vie en ce moment et que vous avez
tenté d’oublier en venant ici ce soir. » Et là, plus personne ne rit dans la salle. Puis je lance, pour
détendre l’atmosphère : « Vous voyez, on ne peut pas rire et réfléchir en même temps. »
Martin Hirsch. – Le philosophe Bergson a montré que le rire est un besoin social. Imaginez que vous
êtes dans un wagon de métro ou de train. Un type raconte une blague à ses copains. Vous ne riez
pas parce que vous ne les connaissez pas. Le lendemain, vous racontez la même blague à vos
copines, vous allez vous esclaffer. »

LE RIRE EST-IL UNE ARME OU UNE ÉCHAPPATOIRE ?


– Martin Hirsch, vous vous coltinez des dossiers graves. Quelle place a le rire dans votre vie ?
Et vous, Anne Roumanoff, quelle place a le combat collectif dans votre quotidien ?
Martin Hirsch. – J’utilise le rire dans mon boulot. Je travaille avec des personnes qui ont bien plus
de problèmes matériels et de reconnaissance que moi. Le fait d’être capable de rire ensemble permet
de briser la glace, d’abolir les frontières. C’est un élément de partage qui soude l’esprit d’une équipe,
aide à inventer et fait sentir qu’on est tous du même côté : le camp du rire devient celui de la
solidarité.
Anne Roumanoff. – Moi, en revanche, je n’ai pas vraiment de combats collectifs. Je dois avoir une
tête de marraine parce que beaucoup d’associations me sollicitent. Je soutiens la fondation Ifrad,
pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer, le Secours populaire au moment de Noël, et Mécénat
chirurgie cardiaque, de Francine Leca, qui opère des enfants malades.

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– Le rire est souvent incontrôlable. Racontez-nous votre dernier fou rire…
Martin Hirsch. – Il y a quelques semaines, dans le TGV, une jolie fille m’a sauté dessus et m’a dit : «
Je vous reconnais, vous. Vous êtes l’agent de la SNCF qui m’a contrôlée à l’aller. » Sur le coup, je
me suis marré, mais c’était un rire un peu vexé devant mon équipe hilare.
Anne Roumanoff. – Je risque de vous décevoir, mais les humoristes ne sont pas des gens qui rient
forcément du matin au soir. Notre boulot consiste à faire rire les autres. Mais nous sommes difficiles
à faire rire, peut-être parce que trop blasés.
Martin Hirsch. – J’ai eu mon fou rire le plus incongru à 17 ans. Je travaillais à l’hôpital Sainte-Anne.
Avec un copain, j’étais chargé de conduire un cadavre à la morgue. Comme nous voulions surmonter
notre émotion, nous n’avons rien trouvé de plus bête que de faire une course de brancards. Et
forcément, le corps est tombé dans le fossé, avec un pied qui dépassait du drap. Et là, j’ai été pris
d’un fou rire irrépressible ! Comme pour libérer mon angoisse face à ce premier contact avec la mort.

– Pour vous, le rire est-il une arme ou une échappatoire ?


Martin Hirsch. – Une arme pacifiste pour briser la glace.
Anne Roumanoff. – Une échappatoire. L’humour, c’est ce qui permet de supporter la dureté de la
vie.

LE TEMPS D’UN SOURIRE OU D’UN ÉCLAT DE RIRE SAISI PAR DENIS ROUVRE, CES
PERSONNALITÉS ONT DÉVOILÉ LEUR ÂME. EFFETS DE ZYGOMATIQUES TRÈS
RÉVÉLATEURS.
Paru le 02.01.2010 , par Sophie Grassin

(1/3)

MICHEL BLANC, ACTEUR (1)

Dernier fou rire.


« Avec Muriel Robin lors de la promotion de Musée haut, musée bas, de Jean-Michel Ribes, sur
France 3 Strasbourg. Avant nous, un type vantait les pèlerinages à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Allez savoir pourquoi, nous ne pouvions même plus nous regarder. »
Dernier rire jaune.
« Ça m’arrive peu. Ou je ris, ou je ne ris pas. »
Dernier rire sous cape.
« Dans le métro ; une mine de situations cocasses. Les gens braillent des trucs insensés sur leur
portable en oubliant qu’ils sont dans un lieu public. Il suffirait d’un rien pour que le wagon entier
n’éclate de rire. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Démocratie participative. »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Omar Sy. Sa décontraction et son talent m’embarquent forcément. Sinon, Gérard Jugnot et Thierry
Lhermitte, revus lors d’un dîner pendant lequel nous n’avons pas fait que pleurer. »

(1) On le retrouve dans Une petite zone de turbulences, d’Alfred Lot, en salles le 13 janvier.

VALÉRIE WERTHEIMER, PRÉSIDENTE D’ACTION INNOCENCE (2)

Dernier fou rire.


« Quand j’ai retrouvé les clés de voiture et le portable – que je cherchais depuis quarante-huit heures
– dans le frigo. »
Dernier rire jaune.
« La séquence du poulet dans LOL, de Lisa Azuelos (une jeune fille y utilise un poulet pour feindre de

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se masturber devant sa webcam). Elle pourrait être drôle mais elle ne me fait pas rire : moi, je suis
témoin de ces dérives au quotidien. »
Dernier rire sous cape.
« Avec une amie dans un aéroport. Un type nous matait. Il est allé aux toilettes et en est ressorti en
ayant oublié de fermer sa braguette, d’où dépassait un pan de chemise. Nous ne lui avons rien dit.
Autant que d’autres en profitent. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Cameron Diaz dans Mary à tout prix, des frères Farrelly. Mary a effectivement… tout pris sur la
tête. »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Elles sont deux : Michel Leeb et Florence Foresti. »

(2) Association de lutte contre la pédophilie et la pédopornographie sur Internet.

HYMNE À LA JOIE (SUITE)


(2/3)

SABINE AZÉMA, ACTRICE (1)

Dernier fou rire.


« Avec vous, en faisant ces photos. On ne peut pas rire seul. Comme tous les comédiens, je me suis
donc improvisée scénariste comique et je me suis fait un film dans ma tête. »
Dernier rire jaune.
« Jamais. Je n’ai peut-être pas assez d’humour pour ça. Mon visage me trahit. »
Dernier rire sous cape.
« Si rire sous cape revient à rire aux dépens de quelqu’un d’autre, ce n’est pas trop mon truc. Mais
les enfants rient souvent sous cape, non ? »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Une phrase d’ Annie Hall, de Woody Allen. Un type dit à son médecin : “Docteur, mon frère est fou :
il se prend pour une poule.” Le docteur répond : “Faites-le enfermer.” Réplique du type : “Je le ferais
bien mais… j’ai besoin des œufs.” »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Sacha Baron Cohen dans Borat. J’ai entraîné toute la salle tellement je riais. Faire rire, c’est créer
la surprise et dépasser les bornes, or il ose tout. Mes grands-parents étaient, eux aussi, très
originaux, donc très comiques. »

(1) Elle est à l’affiche du film Les Herbes folles, d’Alain Resnais.

DIANE VON FURSTENBERG, CRÉATRICE DE MODE

Dernier fou rire.


« Avec moi-même, en lisant la lettre que m’avait adressée un ami. »
Dernier rire jaune.
« Il y a dix minutes, lors de votre séance photo. »
Dernier rire sous cape.
« Absolument tout le temps. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Alors là, je sèche. »
*La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Louis de Funès et ses grimaces. »

MARCEL RUFO, PÉDOPSYCHIATRE

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Dernier fou rire.
« Un très joli souvenir à Tende, dans la Vallée des Merveilles, après l’enterrement de Mario, un ami.
Avec Aldo, un copain, nous remontions chez moi en ayant bu pas mal de verres de génépi.
J’accélérais le rythme. Il dressait les mains en l’air, histoire de respirer. »
Dernier rire jaune.
« Quand le document concernant les ados cancéreux guéris a été retiré de la circulation. »
Dernier rire sous cape.
« Lors d’une montée vers la mairie d’Ajaccio rythmée par la garde impériale et organisée pour
m’honorer. Je venais faire un exposé sur la petite enfance. C’était un peu trop. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Sans aucun doute, le Il peut le faire de Francis Blanche. »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Gilles (Perret), directeur de la Maison des arts de Toulon, 65 ans le 16 décembre dernier : un
homme éblouissant. »

FUMIKO KONO, CRÉATRICE CULINAIRE

Dernier fou rire.


« Avec mon mari. Il sait dépasser la réserve japonaise pour se moquer des autres. Ou avec Arrow
("la flèche”), mon rottweiller de 40 kilos, qui se comporte comme un être humain. »
Dernier rire jaune.
« À l’instant, en entendant votre question. »
Dernier rire sous cape.
« Constamment. Les Japonais ont inventé le rire sous cape. Ma mère me répétait toujours qu’il ne
fallait jamais montrer ses sentiments. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Mes confusions sur la langue française. J’ai mis un certain temps à comprendre qu’une table ronde
pouvait désigner une réunion et pas seulement l’endroit où l’on se met à table. Idem pour “avoir le
cafard”, que je prenais au sens propre, c’est-à-dire être envahi de bestioles. »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Dany Boon. Il m’est parfois arrivé de cuisiner chez lui. Il a une façon absolument unique de me faire
le compte rendu de ses appréciations ou de celles de ses convives sur chaque plat. »

ANTOINE DE CAUNES, ACTEUR (1)

Dernier fou rire.


« Avec Patrice Thibaud, un mime qui a travaillé chez Jérôme Deschamps, et joue dans Cocorico, à
Chaillot. Il traduit de façon extrêmement imagée ce que vous dites. »
Dernier rire jaune.
« Quand j’ai vu que Rama Yade n’était pas conviée par Nicolas Sarkozy lors de son voyage en
Chine… »
Dernier rire sous cape.
« Il est quotidien. Tout me désole et tout m’amuse. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Ceux qui dénotent une certaine cuistrerie. Je ne vous donne pas d’exemple. Il y a l’embarras du
choix. »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« J’adore l’understatement. Les personnages qui restent stoïques dans les circonstances les plus
tragiques. Peter Sellers, par exemple. Mais j’aime aussi beaucoup Lee Mack, comédien anglais de
stand-up. »

(1) À l’affiche de La Folle Histoire d’amour de Simon Eskenazy, de Jean-Jacques Zilbermann.

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FRANÇOIS BERLÉAND, ACTEUR (2)

Dernier fou rire.


« Sur scène dans_Les Sentiments provisoires_, avec Sylvie Testud et Pierre Arditi. Ma langue a
fourché sur une réplique. Pierre et moi sommes “partis en live”. Sylvie a dû se débrouiller toute seule.
Elle a articulé “Adieu”, et elle est partie. J’en pleurais. »
Dernier rire jaune.
« Quand j’ai demandé à un copain que je n’avais pas vu depuis sept ou huit mois : “Comment va ton
père ?” alors que je réalisais en parlant qu’il venait de casser sa pipe. Il a répondu : “Toujours mort.”
»
Dernier rire sous cape.
« Le spectacle politique. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Plus c’est bête, plus je me marre. Donc, Bourvil dans Le Corniaud, de Gérard Oury, avec son
“Forcément, maintenant, elle va moins bien marcher”. »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Laurent Gerra dans son imitation de Léon Zitrone commentant la nuit de noces de Charles et
Camilla. C’est-à-dire le décalage entre une allure classieuse et des textes… qui le sont un peu moins.
»

(2) On le retrouve dans Le Siffleur, de Philippe Lefebvre, en salles le 6 janvier.

JUSTINE LÉVY, ÉCRIVAIN (3)

Dernier fou rire.


« Sur Ouï FM, où j’étais interviewée par un ami. Je l’entendais me poser des questions sérieuses et
me vouvoyer. J’ai été prise d’un rire communicatif. »
Dernier rire jaune.
« Lorsqu’on me parle de mon père (Bernard-Henri Lévy) de manière ironique. Mais aussi lorsque ma
fille me demande si elle peut épouser son papa. Ou quand elle m’explique qu’elle a très peur d’aller
au ciel parce qu’elle risque de tomber. »
Dernier rire sous cape.
« Il était inattendu et régressif. Mon mari et moi sommes allés à une réunion de parents d’élèves où
nous avons dû nous asseoir sur des chaises d’enfants. »
Le mot ou la scène qui vous fait mourir de rire.
« Les gros mots et l’expression “Sois pas bégueule”. »
La personne qui vous fait rire aux éclats.
« Mon époux dans son bain. Les hommes ont une manière si consciencieuse, si méticuleuse et si
concernée de se laver. »

(3) Dernier ouvrage paru : Mauvaise Fille (éd. Stock).

• Burqa : «l'interdiction sera absolue dans les lieux publics»


Propos recueillis par Sophie Huet
21/01/2010 | Mise à jour : 07:27

André Gerin, député maire communiste de Vénissieux. Crédits photo : AFP


La mission parlementaire présidée par André Gerin va rendre son rapport le 26 janvier. Elle va
demander, dans une proposition de résolution, que le port du voile intégral soit «prohibé sur
le territoire de la République».

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LE FIGARO. À titre personnel, êtes-vous favorable à une loi pour interdire le port de la burqa
en France ?

André GERIN. Sur le principe, bien sûr. D'ailleurs, au sein de la mission parlementaire, personne
n'est opposé à cette idée. Le problème, c'est le contenu de la loi, qui doit être élaborée de façon
pluraliste, en prenant le temps nécessaire. J'espère que nous obtiendrons un point de vue partagé
par toutes les sensibilités de l'Assemblée nationale.

Que pensez-vous de la proposition de loi portée par Jean-François Copé, qui préconise
l'interdiction du voile intégral dans tout l'espace public ?

Sur la méthode, je considère que Jean-François Copé confond vitesse et précipitation et qu'il se
comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je note que le président du groupe
UMP ne faisait pas partie des 58 députés signataires, en majorité UMP, d'une demande de création,
en juin 2009, d'une commission d'enquête sur le sujet. Sur le fond, s'il s'agit vraiment d'une
contribution, je la mettrai dans le dossier des travaux de la mission parlementaire. Mais le problème
de l'espace public, c'est-à-dire la rue, est très délicat. Cela dépasse complètement la question du
voile intégral en tant que tel.

Quel pourrait être le cadre d'une loi susceptible de recueillir un consensus ?

Il faut prendre en compte les notions d'ordre public, de dignité de la femme, de relations avec autrui.
Pour être efficace, cette loi doit aller dans le sens de la libération des femmes contraintes. Car se
couvrir le visage, ce n'est pas un vêtement, c'est un linceul, ce qui signifie la négation de l'identité, de
la personnalité. Je suis tout à fait d'accord avec Martine Aubry quand elle dit que cela ne doit pas
être une loi de circonstance. Il faut traiter aussi le problème des talibans français, qui obligent ces
femmes mineures ou majeures à être voilées. Je désigne par le terme de taliban le mari, le grand
frère, la famille, voire le quartier, car il y a une sorte de charia dans certains quartiers. Et le voile
intégral, c'est la partie visible de cette marée noire de l'intégrisme fondamentalisme.

Marie-George Buffet, la secrétaire nationale du PCF, est totalement opposée à une loi qui
risquerait de « stigmatiser l'islam ». Comment réagissez-vous ?

Je pense qu'au sein du Parti communiste, on n'est pas sorti de l'angélisme. Il n'y a eu aucun débat
sérieux sur le sujet, y compris au plus haut niveau. Et je ne suis pas sûr que la majorité des
communistes partage l'avis de la direction. Ce qui est gravissime, c'est la complaisance d'une partie
de la gauche.

Avez-vous, comme président de cette mission, découvert des réalités que vous ne
soupçonniez pas ?

En six mois, j'ai découvert que le problème est encore plus grave que je ne pensais. Dans certaines
entreprises du CAC 40 se constituent des syndicats religieux ou communautaristes qui remettent en
cause la mixité au travail, ou la tenue vestimentaire des femmes. Dans certains établissements
scolaires, 50 % des jeunes filles mineures sont exonérées de gymnastique ou de piscine, et des
gamins contestent les cours d'histoire ou de sciences naturelles. Les enseignants nous supplient de
les aider. En milieu hospitalier, des médecins hommes sont menacés individuellement par des
gourous qui accompagnent des femmes voilées et qui exigent que leurs médecins soient des
femmes. Une chose est sûre : dans les lieux ouverts au public, ce sera comme une lame de couteau.
L'interdiction du voile intégral sera absolue.

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Quel rôle peut jouer le Conseil français du culte musulman ?

Je demande à ses dirigeants d'avoir une voix plus forte pour combattre l'intégrisme à leur manière. Il
faut que l'islam soit « républiquement compatible».

La Malaisie se déchire
au nom d'Allah

Florence Compain - Envoyée spéciale à Kuala Lumpur


29/01/2010 | Mise à jour : 19:29

La semaine dernière, des extrémistesont vandalisé l'église Sainte-Elizabethdans la ville touristique de


Kota Tinggi, dans l'État de Johor. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Les actes de vandalisme contre les lieux de culte se multiplient et les relations entre
musulmans et chrétiens s'enveniment.

Ils tendent leurs paumes vers un Christ auréolé de rose fluo et ils pleurent. De leurs prières, des mots
s'échappent : «cocktail Molotov», «stupeur», «liberté religieuse menacée». La brume ne s'est pas
encore dissipée sur les faubourgs de Kuala Lumpur, mais, dans l'église de l'Assomption, vandalisée il
y a peu, les paroissiens sont venus nombreux pour évoquer la «querelle d'Allah».

La Malaisie est secouée par une vague de violences inédites contre ses églises. En quelques jours,
onze lieux de culte ont été la cible d'attaques et de dégradations. Au départ de la polémique qui
divise le pays : The Herald. Cet hebdomadaire catholique local revendique le droit d'user, pour
désigner Dieu, du terme d'«Allah» dans son édition de langue malaise, destinée aux fidèles de l'île de
Bornéo. À l'issue d'une longue bataille juridique, la Haute Cour de Kuala Lumpur a autorisé, le
30 décembre dernier, les non-musulmans à utiliser le nom «Allah» dans leurs écrits. Mais, face à la
colère de groupes islamiques et aux pressions du gouvernement, qui a agité la menace de tensions
interconfessionnelles, cette même cour a suspendu son autorisation le 6 janvier dans l'attente d'un
jugement en appel.

Dans l'église de l'Assomption, sous des ventilateurs qui peinent à dissiper la moiteur de l'été tropical
permanent, le ton du sermon du révérend Larry Tan est ferme : «Si nous cédons sur ce point, nous
ne cesserons de perdre du terrain pour notre pratique religieuse.»

Changement de décor : à la sortie de la mosquée Asy-Shyakirin, à deux pas des tours jumelles
Petronas, emblème de la modernité malaisienne, Muhammad Faisal Abdul Aziz, président d'une
association d'étudiants musulmans, explique que l'emploi du terme «Allah» par les chrétiens est
susceptible de «créer la confusion et favoriser le prosélytisme». «Où s'arrêteront les chrétiens ?
Bientôt, ils vont appeler leur église la maison d'Allah et leur Bible, les versets d'Allah». Derrière lui, un
homme bedonnant, ne décolère pas : «Allah n'appartient qu'aux musulmans.» Peu lui importe que
dans la plupart des pays arabophones, le mot «Allah» désigne à la fois le mot «dieu» et le Dieu de
l'islam et qu'il soit utilisé par les non-musulmans. «En Malaisie, l'usage du nom d'Allah est une
exclusivité musulmane», insiste-t-il.

«La religion est devenue un facteur de division de notre société», estime l'analyste politique, Chandra
Muzaffar. La Malaisie qui était autrefois une nation multiraciale unie est aujourd'hui tiraillée entre ses
trois communautés ethniques : les Malais musulmans (60 % des 28 millions d'habitants du pays) et
les minorités chinoises et indiennes, réparties entre chrétiens (9 %), bouddhistes et hindouistes.

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Derrière «l'absurdité de cette histoire de sémantique», c'est l'islamisation de la société et du débat
public qui inquiète le père Lawrence Andrew, directeur du journal catholique au cœur de la
polémique. «Cette mainmise sur le mot d'“Allah” est une façon de réaffirmer l'identité et la
prééminence politique des Malais, estime-t-il. C'est dans la même veine que la notion de “suprématie
malaise”, dont le gouvernement nous rebat les oreilles.»

Anwar Ibrahim, principal opposant du pays, y voit également «une manipulation de la question
religieuse». «Ce rigorisme affiché par l'Umno, la coalition gouvernementale sclérosée et gangrenée
par la corruption, est une tentative désespérée de se faire passer pour un parti islamique et récupérer
l'électorat malais conservateur qui l'a déserté au dernier scrutin», explique le chef de l'opposition
parlementaire.

Pour Aziz Bari, spécialiste de droit constitutionnel, l'explication tient aussi dans la Constitution du
pays, un texte quelque peu ambigu qui garantit la liberté de religion, mais qualifie l'islam de religion
officielle. «Dans un pays où la Constitution met en équation les identités malaise et musulmane, la
ligne de démarcation entre la race et la religion ne peut être que floue», estime l'universitaire.

Dans cette ambiance délétère, la Malaisie a du mal à échapper au poids des divisions
communautaires : sur le campus de l'université islamique internationale, les discussions sur la
supériorité et l'identité malaises nourrissent la haine contre les «pilleurs chrétiens». Et l'ostracisme
des non-musulmans est tel qu'ils perdent leur sentiment d'appartenance à ce pays qu'ils
considéraient jadis comme le leur. L'implosion guette un pays, dévoré par le démon identitaire.

D'étranges missionnaires fondent sur Port-au-Prince

De notre envoyé spécial à Port-au-Prince, Tanguy Berthemet


26/01/2010 | Mise à jour : 22:39 La paroisse du Sacré Cœur à Port-au-Prince, détruite par le séisme.
Crédits photo : AFP

REPORTAGE - Plusieurs groupes chrétiens fondamentalistes américains ont afflué en masse


dans la capitale haïtienne pour «venir en aide» aux sinistrés.

Sur le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince, Rose attend sur une chaise pliante. Cette pimpante
retraitée de Floride a débarqué en Haïti il y a une semaine «pour aider» car «le Seigneur nous a dit
de montrer de la compassion envers les plus pauvres». Mais tout comme ses six compagnons de
voyage, dont son pasteur d'époux, envoyés par son église évangéliste de Tampa, en Floride, Rose
n'a pas dépassé les environs de l'aéroport. «C'est mal organisé. On ne nous dit pas où aller. Nous
avons tout de même dépensé 10.000 dollars pour louer un avion», proteste-t-elle.

Des Rose, Port-au-Prince en compte désormais des centaines. Les groupes chrétiens
fondamentalistes américains ont afflué en masse en Haïti, île catholique considérée comme terre de
mission. Devant une petite clinique montée à la hâte, Justin Boland, de l'ONG Act of Mercy, se
présente aussi comme le directeur de la communication du Temple d'Antioch, une Église
«indépendante» basée à Waco, Texas. Les quinze médecins que l'association affirme soutenir dans
différentes cliniques de la capitale sont invisibles.

Act of Mercy, comme la plupart des groupes fondamentalistes chrétiens, se concentre sur les
nombreux orphelinats qui manquent de tout. Les 135 pensionnaires de l'un de ces établissements, la
Maison des enfants de Dieu, campent autour de leur bâtiment fissuré. Une quinzaine de
missionnaires américains, pour la plupart des adolescents, campent à leurs côtés, encombrés de
lourds bagages. Le directeur adjoint de la Maison, Alexis Pierre-Delet, ignore l'origine de ces
«Blancs» et leur mission : «Ils ont promis de nous aider mais ils n'ont rien donné. Je crois qu'ils
veulent rapatrier les enfants aux États-Unis.»

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Des scientologues dans les couloirs de l'hôpital

Tim Morris, un infirmier du groupe Open Hands, s'est vu pour sa part refoulé par les Nations unies
des grands centres de santé de la ville. La réputation de l'association, qui dit pouvoir soigner le sida
par la nutrition, a passé les frontières. Dans les allées de l'hôpital universitaire, ce sont des fidèles de
la Scientologie qui se penchent sur les malades. Une adepte appose les mains sur la tête d'un
patient à la jambe brisée. «Nous libérons les énergies qui sont restées coincées lors du choc»,
explique la jeune femme.

La prolifération de ces médecines parallèles agace les grandes ONG. «Ces gens accaparent des
ressources qui pourraient être plus utiles pour des associations plus performantes», explique un haut
fonctionnaire onusien. L'armée américaine a mis un terme au ballet des petits avions «chrétiens» qui
encombrent l'aéroport, déjà surchargé, de Port-au-Prince. «On ne sait pas ce que font ces groupes,
ni qui ils sont. Il faut les recenser avant qu'ils ne fassent du mal», tempête Véronique Ductan, un
médecin haïtien.

Dans le quartier Delmas, la Quisqueya Christian School (QCS) sert de point d'appui aux différents
groupes. La très coûteuse école, qui se revendique «100% chrétienne», accueille en particulier, la
Crisis Response International (CRI) qui se présente comme une «armée de la fin des temps». Mais la
lourde porte de métal de l'établissement reste fermée : «Nous ne recevons pas la presse.» Sur son
site Internet, CRI affirmait mardi accueillir dans ses locaux une partie du commandement américaine
en Haïti.

Le scandale qui fait frémir l'élite berlinoise

Patrick Saint-Paul, correspondant à Berlin


29/01/2010 | Mise à jour : 21:31

Le directeur du collège jésuite Canisius s'excuse pour les abus sexuels commis il y a trente
ans.

Les frères jésuites du collège Canisius auront mis trente ans à rompre leur vœu de silence. Jeudi
matin, le père Klaus Mertes, directeur du prestigieux établissement de l'élite berlinoise, a rassemblé
les 850 élèves dans la cour de récréation, pour dissiper les folles rumeurs et suspicions qui agitaient
le collège. Les deux frères jésuites, qui se sont rendus coupables d'abus sexuels contre au moins
vingt-cinq élèves, ont quitté Canisius depuis des années : les faits remontent aux années 1970
et 1980.

Dans une lettre adressée à 600 anciens élèves, datée du 19 janvier, le père Mertes avait admis qu'il
y avait eu des agressions «systématiques et pendant des années» dans ce collège qui a formé de
nombreux membres de l'élite économique et politique du pays.

Tabous et obsessions

Le scandale aura mis plus de dix jours à faire les gros titres des journaux allemands. «C'est avec une
émotion et une honte profonde que j'ai appris qu'il s'était produit, non pas des actes isolés, mais des
agressions systématiques et pendant des années», écrit le prêtre dans sa lettre d'excuses qui a été
distribuée à la presse. Il a reconnu la responsabilité qui incombait à son établissement et à l'Église
catholique : les victimes n'ont pas reçu «la protection obligatoire qu'elles étaient en droit d'attendre du
collège Canisius et de l'Ordre, mais ont au contraire été confrontées à des gens qui ont détourné le
regard».

Quelque 25 élèves âgés entre 13 et 17 ans, tous des garçons, se sont manifestés auprès du
procureur pour apporter leur témoignage et porter plainte. La police criminelle berlinoise mène

27
l'enquête. Mais les faits devraient être prescrits. Au moins deux anciens enseignants de l'institution
sont soupçonnés : ils se couvraient mutuellement et ont quitté l'établissement et les ordres du jour au
lendemain, dans les années 1980, dans des circonstances qui restent à éclaircir.

Le père Mertes déplore dans sa missive les «tabous et obsessions dans la pédagogie sexuelle
ecclésiastique», qui peuvent mener, selon lui, à des abus sexuels en cachette.

Guerre en Irak : Tony Blair campe sur ses positions

T.V. (lefigaro.fr) avec AFP et AP


29/01/2010 | Mise à jour : 21:08

«Je n'aurais pas fait l'Irak si je n'avais pas pensé que c'était juste», a martelé l'ancien premier
ministre britannique.

Entendu vendredi par une commission d'enquête, l'ancien premier ministre britannique a
assumé sa décision de lancer le Royaume-Uni dans cette guerre, déclarant n'avoir aucun
regret d'avoir renversé Saddam Hussein.

L'ex-premier ministre britannique face à l'opinion publique. Tony Blair a été entendu vendredi par une
commission d'enquête sur les motivations qui l'ont mené, comme chef du gouvernement, à engager
son pays dans la guerre contre l'Irak, au côté des Américains en mars 2003. Une audition très
attendue par les Britanniques et retransmise par les médias.

L'audition devait permettre à la commission d'enquête sur l'Irak de savoir si l'ex-chef de


gouvernement a manipulé ou exagéré les informations dont il disposait sur la menace présumée
d'armes de destruction massive (AMD) aux mains de Saddam Hussein. Mais cette enquête, pour
l'histoire, n'a aucune visée juridique et l'intéressé ne risque aucune mise en cause pénale ou civile.
C'est donc un Tony Blair parfaitement maître de lui-même qui est apparu devant les six membres de
la commission. L'avocat de profession s'est pied à pied sans rien changer à ses positions,
notamment sur deux points cruciaux.

«Saddam Hussein violait les résolutions de l'ONU»

D'abord, l'ancien premier ministre a dû de nouveau s'expliquer sur les raisons mêmes de
l'engagement du Royaume-Uni en Irak. En décembre dernier une interview, diffusée à la BBC, avait
relancé la polémique ce sujet. Tony Blair s'était vu demander s'il aurait agi de la sorte même s'il avait
su que Saddam Hussein ne disposait d'armes de destruction massive. «J'aurais continué à penser
qu'il était juste de le renverser», avait-il répondu. Devant la commission d'enquête vendredi, il a réfuté
avoir parlé de changement de régime lors de cet entretien. Fidèle à ses positions, il a répété qu'il
avait décidé de prendre part à cette invasion parce que Sadam Hussein violait les résolutions de
l'ONU concernant les ADM, et non pas pour le chasser du pouvoir. «Je n'ai aucun regret d'avoir
renversé Saddam Hussein», a-t-il insisté.

Le second point important portait sur la question d'un accord secret avec son homologue américain
de l'époque, George W. Bush. Des témoins entendus par la commission, au cours d'une des 34
précédentes journées d'audiences publiques, ont en effet suggéré que, lors d'une rencontre avec le
président américain dans son ranch du Texas en avril 2002, Tony Blair avait promis son soutien
militaire au président américain, avec ou sans mandat de l'ONU. L'ex-premier ministre l'a nié. «Ce
que je disais (…) c'était : 'Nous allons être avec vous pour faire face et régler cette menace'», s'est-il
défendu, ajoutant que «la manière de procéder dans cette affaire était ouverte» à débat.

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Des centaines de manifestants anti-Blair

L'audition a débuté vendredi matin par des questions sur le régime de Saddam Hussein après les
attentats du 11 septembre 2001. L'ancien premier ministre a reconnu que le président irakien ne
représentait pas une menace plus importante après le 11 Septembre qu'auparavant. Selon lui c'est
en revanche «la perception» du risque qui a été considérablement changée par les attentats de New
York. «Après cette époque, mon opinion était qu'on ne pouvait pas prendre de risques avec ces
questions», a-t-il déclaré.

Avant que Tony Blair ne prenne la parole, le président de la commission, John Chilcot, a rappelé que
l'engagement du Royaume-Uni dans ce conflit reste «un sujet qui divise et qui provoque des
émotions tranchées» dans le pays. L'ex-premier ministre a d'ailleurs dû entrer dans le centre de
conférence Queen Elizabeth II, dans le centre de Londres, par une porte dérobée, afin d'éviter les
manifestants. A l'extérieur de la salle d'audience, ceux-ci étaient plusieurs centaines à manifester,
arborant des panneaux qualifiant leur ancien chef de gouvernement de «menteur» ou encore de
«criminel de guerre». Des proches des 179 soldats britanniques morts en Irak s'étaient également
déplacés.

• Agatha Christie, Molière : la vie de brillants épileptiques

Mots clés : épiilepsie, Molière, Agatha Christie

N. S.-M.
01/03/2010 | Mise à jour : 10:17 Réagir
L'épilepsie n'est pas incompatible, dans la majorité des cas, avec une bonne intégration. Et
elle n'a pas empêché des esprits talentueux de marquer leur époque.

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, était sujet à des crises d'épilepsie (peinture deCharles-Antoine
Coypel).

Que va devenir mon enfant épileptique ? Cette question, bien légitime, les parents des 60 000
enfants concernés se la posent tôt ou tard. Agatha Christie était épileptique tout comme Molière, ce
qui ne les a pas empêchés de faire travailler les méninges de millions de lecteurs. Ainsi, on peut être
épileptique et mener une vie normale. Car sur la quarantaine de formes d'épilepsies existantes, la
majorité ne pose pas de problème majeur : les deux tiers sont représentés par des épilepsies isolées
et de bons pronostics, même si certaines s'accompagnent transitoirement de phases d'aggravation. Il
est donc grand temps que le regard des autres change. Oui, l'épilepsie est une maladie neurologique
qui peut être le plus souvent contrôlée. Non, lorsqu'on s'en donne les moyens, cette maladie n'est
pas incompatible, dans la majorité des cas, avec une bonne intégration. D'ailleurs, les crises
disparaissent près d'une fois sur deux avant l'âge adulte.

Les écoliers atteints d'épilepsie ne font pas tous un premier cycle normal alors que l'intelligence
globale n'est pas affectée pour la grande majorité d'entre eux. En cause : certains troubles de
l'attention ou du langage, sans compter l'impact parfois délétère du traitement anti-épileptique. C'est
d'autant plus dommage que la plupart de ces problèmes pourraient être améliorés par le suivi d'un
neuropsychologue et par la présence d'une aide de vie scolaire, au moins durant les phases
transitoires d'aggravation. «C'est l'un des chevaux de bataille de l'Institut des épilepsies de l'enfant et
de l'adolescent (Idée*) dont le centre de Ressources aura pour vocation d'accompagner les familles.
C'est capital car le simple fait de contacter l'enseignant d'un enfant épileptique pour lui expliquer
comment l'aider peut suffire à sauver sa scolarité», insiste le Pr Arzimanoglou.

L'épanouissement de l'enfant passe aussi par le sport. Seules les activités au cours desquelles une
perte de connaissance mettrait le jeune en danger (escalade, plongée, parachutisme, etc.) lui sont
interdites. Hormis ces exceptions, l'activité physique favorise l'insertion et peut même susciter des

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vocations : malgré son épilepsie, Marion Clignet a obtenu six titres mondiaux et deux médailles
d'argent olympiques en course de vélo : une belle victoire.

Bouffée d'autonomie

Depuis l'arrêté du 21 décembre 2005, des compatibilités temporaires d'un an pour conduire un
véhicule peuvent être envisagées après avis d'un neurologue agréé. C'est une bouffée d'autonomie
pour les épileptiques qui présentent un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. Or il n'y a
aucune raison qu'ils soient privés d'exercer certains métiers sans risque, comme ceux du secteur
tertiaire (services). Les voyages d'agrément ou d'affaires ne sont pas non plus un problème, à
condition d'emporter suffisamment de médicaments. Même les grossesses sont devenues possibles.
Comme tous les médicaments antiépileptiques ne peuvent convenir, une adaptation (avant d'être
enceinte) peut être nécessaire. Un suivi rapproché et un accouchement en milieu médicalisé font le
reste…

* Idée est un projet pilote national, validé par le ministère de la Santé et en cours de réalisation par
les Hospices civils de Lyon.

• Stress : les relations professionnelles à l'épreuve


Pascale Senk
01/03/2010 | Mise à jour : 15:48 Réactions (3)
Derrière les mots fourre-tout de « stress au travail »se cachent des situations très différentes.

«Suis-je asociale ?» se demande Rachel sur le forum d'un site féminin. Cette jeune diplômée qui
occupe un premier poste dans «une grande boîte nationale» se décrit comme plutôt solitaire, «aimant
bosser seule dans son bureau». Le problème, c'est qu'elle est différente de ses collègues. «Tous les
matins, certains font le tour des bureaux de l'étage pour dire bonjour, parler un peu… Moi
personnellement, je n'en éprouve pas le besoin. En dehors des heures de travail, je suis quelqu'un de
très souriant, même amusante… Et au boulot, je ne veux rien savoir de mes collègues. Pourtant
j'adore mon travail ! Avez-vous des conseils ?»

Une plainte à laquelle Tatiana, autre internaute, s'empresse de répondre : «Je te comprends, ça m'a
souvent fait ça aussi. Mais tu sais, moi ça m'a porté préjudice, je pense malheureusement qu'il vaut
mieux “rentrer dans le moule” et faire comme tout le monde si tu ne veux pas être mise de côté…»
Un conseil qui était sans doute moins impératif au temps du plein-emploi.

Aujourd'hui, à l'heure de la crise, quand être en poste et posséder un CDI s'avère être le plus
précieux des sésames, l'adaptation demandée monte d'un cran en apportant plus de contraintes.
C'est ainsi, peu à peu et étage par étage, que les incertitudes économiques modifient sensiblement
nos rapports professionnels, comme l'observent coachs et psychologues du travail : les relations que
nous avons avec notre poste changent, tout comme celles que nous avons avec nos collègues et
notre employeur.

Ce sont, sans évoquer les facteurs personnels, ces changements qui accentuent le fameux stress au
travail, «un bruit de fond qu'on ne peut réduire à quelques lignes générales», selon le psychiatre Éric
Albert, créateur de l'Ifas (Institut français contre le stress et l'anxiété). La définition du stress
correspond bien à ce que vit Tatiana : «L'état de stress survient lorsqu'il y a déséquilibre entre la
perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception
qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face» (tel que défini par un accord national
interprofessionnel conclu en 2008).

Premier gros domaine de changement dans lesquels les salariés peuvent perdre pied : le regard
qu'ils posent sur leur travail. «Pour beaucoup, c'est le radeau auquel on s'accroche à un moment où

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entreprises comme cadres manquent de vision et de projet», observe Marc Traverson, psychanalyste
et coach au cabinet Acteus Management. Une position qui accentue les mécanismes de défense :
peur, méfiance, repli sur soi… Mais le plus notable est un fort sentiment d'ambivalence : «On veut
garder ce travail coûte que coûte tout en se disant “la vraie vie est ailleurs”. C'est là l'un des effets
puissants du discours qui a accompagné la mise en place des 35 heures», poursuit Éric Albert.

Effets contradictoires de la crise

Deuxième champ dans lequel valsent beaucoup de données jugées acquises, les relations à
l'employeur. Le fameux contrat implicite (aussi important au moins que le contrat juridique) qui lie les
salariés à leur patron bat de l'aile. «Certaines boîtes très cocoonantes comme les banques qui
offraient promotion et augmentation régulières à leurs employés licencient, observe Marc Traverson.
Comment s'y faire quand vous avez toujours compté sur cette sécurité ?» Les non-dits, les messages
contradictoires («soyez autonomes mais si vous prenez des décisions on vous tapera sur les doigts»)
malmènent en première ligne ceux qui sont censés réguler les relations direction-salariés, les cadres.
Et puis, il y a ceux qui font plus de ronds de jambe, tandis que d'autres cherchent à devenir
transparents pour se faire moins remarquer… la question de la reconnaissance devient centrale.

S'ensuivent évidemment de nouvelles relations entre collègues : «Si on a en tête qu'on doit être
productif et performant en permanence, on consacre moins de temps aux conversations entre
collègues», explique Éric Albert. Sur ce point, Marc Traverson est plus mitigé : «La crise a des effets
contradictoires selon les endroits. Elle peut créer de la rivalité dans des services, mais elle peut aussi
paradoxalement renforcer des liens de solidarité entre employés malmenés ou désorientés. Tous ne
cherchent pas à tirer leur seule épingle du jeu…» Ce sont donc bien tous les pans de la vie
professionnelle qui tanguent aujourd'hui. Un bouleversement des rapports qui fait dire à Éric Albert
que «la réelle compétence aujourd'hui, c'est l'adaptabilité». Encore faut-il qu'elle ne soit pas vécue
comme une contrainte.

Les robots de Wu Yulu : de la fantaisie à l’utilité


Reuters
Par Reuters
Si Wu Yulu a réussi à se faire un nom en Chine avec ses robots artisanaux, cet agriculteur de 49 ans
installé dans les environs de Pékin ne compte pas s'arrêter là. Construits à partir de bouts de ferraille,
les 47 enfants humanoïdes de Wu Yulu peuvent servir le thé, allumer une cigarette ou encore
dessiner.

« A l'Exposition, je pourrai recevoir la reconnaissance du public. Je représente tous les agriculteurs,


c'est quelque chose de très glorieux », se réjouit Wu Yulu. Déjà célébré dans les médias chinois, cet
autodidacte -qui a quitté l'école après la primaire- est aujourd'hui courtisé par les médias du monde
entier.

Ce bricoleur passionné doit se rendre à l'Exposition universelle de Shanghai (mai-octobre 2010) : «


Je suis une petite célébrité maintenant. (…) Je fais cela depuis plus de vingt ans et j'ai l'impression
que chaque année les gens sont plus nombreux à découvrir mes inventions », a-t-il déclaré.

Issu d'une famille de fermiers, ce bricoleur a mis au point dans son village de Mawu des outils
destinés à améliorer les rendements agricoles, comme le vélo devenu machine à ensemencer.

31
Son dernier projet en date est un robot pour prodiguer des massages. Désormais, « Je veux créer
des robots plus utiles pour aider les gens. J'ai également mis au point un robot qui peut aider à
couper la viande », a-t-il déclaré.

Les créations métalliques bariolées de Wu Yulu, auxquelles il donne un visage humain, ont déjà été
présentées au Japon, en Corée et à Hong Kong. Mais Wu Yulu, qui a franchi le pas en 1986,
reconnaît que sa passion pèse très lourd sur les finances de sa famille.

Les robots de Wu Yulu : de la fantaisie à l’utilité


Par Reuters
Si Wu Yulu a réussi à se faire un nom en Chine avec ses robots artisanaux, cet agriculteur de 49 ans
installé dans les environs de Pékin ne compte pas s'arrêter là. Construits à partir de bouts de ferraille,
les 47 enfants humanoïdes de Wu Yulu peuvent servir le thé, allumer une cigarette ou encore
dessiner.

« A l'Exposition, je pourrai recevoir la reconnaissance du public. Je représente tous les agriculteurs,


c'est quelque chose de très glorieux », se réjouit Wu Yulu. Déjà célébré dans les médias chinois, cet
autodidacte -qui a quitté l'école après la primaire- est aujourd'hui courtisé par les médias du monde
entier.

Ce bricoleur passionné doit se rendre à l'Exposition universelle de Shanghai (mai-octobre 2010) : «


Je suis une petite célébrité maintenant. (…) Je fais cela depuis plus de vingt ans et j'ai l'impression
que chaque année les gens sont plus nombreux à découvrir mes inventions », a-t-il déclaré.

Issu d'une famille de fermiers, ce bricoleur a mis au point dans son village de Mawu des outils
destinés à améliorer les rendements agricoles, comme le vélo devenu machine à ensemencer.

Son dernier projet en date est un robot pour prodiguer des massages. Désormais, « Je veux créer
des robots plus utiles pour aider les gens. J'ai également mis au point un robot qui peut aider à
couper la viande », a-t-il déclaré.

Les créations métalliques bariolées de Wu Yulu, auxquelles il donne un visage humain, ont déjà été
présentées au Japon, en Corée et à Hong Kong. Mais Wu Yulu, qui a franchi le pas en 1986,
reconnaît que sa passion pèse très lourd sur les finances de sa famille.

L’armée américaine a lancé un nouveau vaisseau spatial dont la mission est top secret
AFP / US Air Force
Par RFI
Un nouveau vaisseau spatial de l'armée de l'air américaine sans occupant, ressemblant à une petite
navette, a été lancé jeudi soir 22 avril dans le plus grand secret depuis la base de Cap Canaveral. Ce

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vaisseau spatial, le X-37B47, est si secret que le Pentagone se refuse à dire quelle est sa mission et
combien coûte sa construction.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

C’est une version miniature de la navette spatiale : mesurant près de 9 m de long et ayant une
envergure de 4 mètres et demi, ce véhicule sans équipage a été placé en orbite avec succès par une
fusée Atlas V.

Tout au plus, l’US Air Force se limite à dire que c’est un véhicule d’essai orbital. Il peut rester dans
l’espace jusqu’à 270 jours, contre 16 jours pour une navette ordinaire.

Frapper n'importe quelle cible dans le monde en moins d'une heure

Les Etats-Unis vont pouvoir mener des expériences sur de longues périodes, et se livrer notamment
à des essais sur un système d’arme utilisant des rayons laser.
Le X-B37 pourrait aussi lancer de petits satellites qui, en période de tension internationale,
permettraient aux Américains d’avoir des oreilles et des yeux sur tous les points chauds du globe.

Bien qu’ayant reçu moins de publicité, un autre engin spatial a été lancé jeudi 22 avril, également par
une fusée Minotaur IV, depuis la base de Vandenberg, en Californie. Il s’agit d’un planeur
hypersonique capable de frapper n’importe quelle cible dans le monde en moins d’une heure. Il peut
parcourir près de 7000 km en 30 minutes.

Ces essais, estiment les analystes, font tout de même courir le risque aux Etats-Unis d’être accusés
de vouloir militariser l’espace.

Barack Obama affirme ses ambitions spatiales : objectif Mars pour 2035

Le président américain Barack Obama.


Reuters
Par RFI
Le président Barack Obama a annoncé jeudi 15 avril l'objectif des Etats-Unis de mettre des
astronautes sur orbite de Mars vers 2035 s'efforçant ainsi de convaincre ses nombreux critiques du
bien-fondé de sa vision de l'exploration spatiale.

Objectif lointain mais programme spatial quand même, des astronautes pourraient être mis en orbite
autour de la planète Mars d'ici un quart de siècle.

Avant cela, les Américains tenteront une première dans l'histoire du monde : des hommes sur un
astéroïde. Et Barack Obama le promet, dès la prochaine décennie, de nouveaux vaisseaux spatiaux

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vont sans doute permettre d'envoyer des missions habitées au-delà de la Lune, dans l'espace
sidéral.

Le président américain se veut optimiste, enthousiaste même, pour faire passer la pilule de l'abandon
du programme Constellation, le programme phare de l'agence spatiale américaine. Le retour sur la
Lune coûterait trop cher.

Mais Barack Obama soutient toujours la Nasa, à 100% dit-il. Et il le prouve en augmentant son
budget de 6 milliards de dollars. De quoi créer plus de 2 500 emplois d'ici deux ans dans la région de
Cap Canaveral. Cela risque toutefois de ne pas suffire à compenser les milliers d'emplois qui vont
disparaître en même temps que le programme Constellation dans une Floride déjà marquée par le
chômage et la crise immobilière, une Floride électoralement sensible où Barack Obama a tenu à
venir lui-même défendre ses choix budgétaires.

CryoSat 2, un satellite chargé d’observer la banquise


Par David Baché
L'agence spatiale européenne va pour la troisième fois, ce 8 avril 2010, tenter de lancer un satellite,
CryoSat 2, qui a pour mission de collecter des données sur la fonte de la glace polaire, et donc de
mesurer les effets du réchauffement climatique sur la banquise.

L'étude de la fonte des glaces polaires -qui est avérée dans l'hémisphère nord- représente un enjeu
majeur pour comprendre le réchauffement climatique. Destiné à mesurer précisément l'altitude des
glaces continentales et l'épaisseur de la banquise, CryoSat 2 devait être placé en orbite ce jour par
un lanceur russe depuis Baïkonour, au Kazakhstan.

En réfléchissant la lumière du Soleil, la masse blanche des glaces limite la quantité de chaleur
absorbée par la Terre. La banquise agit également comme un isolant en réduisant très fortement les
échanges thermiques entre l'océan gelé et l'atmosphère.

Enfin, la fonte des calottes polaires fait monter le niveau des mers à un rythme qui est passé de 1,8
mm/an à 3 mm/an au cours du demi-siècle passé. Les scientifiques disposent déjà de relevés
ponctuels et de certaines mesures d'autres satellites comme Envisat, mais aucun n'est
spécifiquement dédié à l'observation des glaces. « La hauteur très précise des glaces continentales
et l'épaisseur des glaces de mer est une dimension qui manque aux géophysiciens », souligne Eric
Perez, directeur des programmes d'observation de la Terre chez Astrium, le maître d'oeuvre
industriel qui a réalisé le satellite pour l'ESA. Cette épaisseur sera mesurée avec une précision de 2 à
5 centimètres.

On commence à en savoir un peu plus sur Faisal Shahzad, Américain d’origine pakistanaise,
principal suspect de l'attentat raté du samedi 1er mai à New York. Les éléments fournis par les

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enquêteurs dressent le portrait d’un homme que rien ne destinait à priori à se transformer en apprenti
terroriste. Il se trouve depuis hier mardi inculpé par la justice américaine de cinq chefs d'accusation,
dont celui de tentative d'usage d'une arme de destruction massive.

Selon les médias américains, il s’agit du fils d’un officier de haut rang de l’armée pakistanaise, âgé de
trente ans, et qui vivait depuis de longues années aux Etats-Unis où il avait fait ses études
supérieures, même si semble-t-il, son anglais laissait un peu à désirer. Marié, père de deux jeunes
enfants, Faisal Shahzad travaillait comme analyste financer. Il avait acheté une jolie maison.

Et puis, tout semble avoir basculé l’année dernière. Il obtient la citoyenneté américaine, et très vite
après il disparaît. Il embarque femme et enfants, abandonne la maison, et part au Pakistan sans
donner d’explications à personne. Il revient seul cinq mois plus tard, s’installe dans un quartier où
personne ne le connaît et se fait particulièrement discret jusqu'à samedi dernier, où il abandonne une
voiture piégée en plein coeur de New York.

Faisal Shahzad coopère avec les enquêteurs

A partir de celà on peut se poser des questions évidemment pour tenter de comprendre ce qui a fait
basculer cet homme dans un acte desespéré. C’est ce que les enquêteurs vont évidemment chercher
à savoir.

Pour l'heure Faisal Shahzad coopère avec les enquêteurs. Il continue semble-t-il à parler, à donner
des détails et probablement à donner des indications sur d’éventuelles complicités aux Etats-Unis ou
au Pakistan. Si l’on indique de source officielle qu’il donne des pistes, on ne dit évidemment pas
lesquelles.

Tout cela est pris très au sérieux, parce que si ce jeune homme n’était pas très doué pour fabriquer
des voitures piégées, son cheminement personnel a permis aux spécialistes de la lutte anti-terroriste
d’accumuler des informations sur cette menace qui apparaît comme l’une des plus sérieuses aux
Etats-Unis en ce moment, celle de gens qui sont installés, voire intégrés dans le pays et qui décident
un jour, sans éveiller les soupçons, de passer à l’action.

A lire sur France24.com

• Les internautes traquent la photo de Faisal Shahzad

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Ledu

Les enquêteurs américains ont travaillé, beaucoup, vite et bien. En parvenant à interpeller Faisal
Shazad, quelques minutes seulement avant que son avion ne décolle en direction de Dubaï, ils ont
eu aussi beaucoup de chance. Une «chance» qui s'était déjà manifestée par le degré d'amateurisme
de cet homme dans la fabrication de la voiture piégée.

Aujourd'hui, les américains se demandent désormais pendant combien de temps la chance sera au
rendez vous. Et le ministre de la Justice, Eric Holder, n'a eu de cesse depuis hier mardi de répéter le
même message :

« Les Américains doivent être vigilants. Il y a des réseaux terroristes organisés qui nous menacent.
Ils y a des terroristes isolés, ici ou à l’étranger, qui nous menacent. Cela fait des mois et même des
années qu’il n’y a pas eu d’attentat réussi, le plus dangereux pour nous serait d’avoir la fausse
impression que la menace a disparu ».

Du complot déjoué contre le métro de New York en septembre, à la menace contre un avion en
décembre, en passant par l’interpellation au Pakistan cet hiver de plusieurs étudiants américains qui

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étaient allés s’entrainer, il est vrai que les menaces ont été nombreuses et multiples ces derniers
mois. Et c’est ce message que répètent les autorités américaines.

Les députés ont entamé hier mardi 4 mai 2010 l'examen du deuxième projet de loi Grenelle. Les
discussions sont déjà marquées par un affrontement entre pro et anti-éoliens et les suspicions de
renoncement aux ambitions de la révolution verte.

Jean-François Copé, président du groupe UMP, estime que les accusations selon lesquelles ce texte
marque un recul par rapport aux ambitions du Grenelle 1 ne sont pas fondées :

« Je vous rappelle quand même que le Grenelle 2 programme 440 milliards d’euros d’investissement
public et privé exclusivement dédiés au développement durable, ça veut dire pour inciter à réduire de
20% la consommation d’énergie dans les logements, ce qui conduit à faire 20% supplémentaires
d’énergie renouvelable.

Cela veut dire que dans les domaines des transports, on met en place des dispositifs comme il n’en a
jamais existé pour favoriser par exemple le ferroviaire plutôt que le routier. J’arrête là la liste mais
c’est déjà considérable. Qu’on puisse faire mieux, d’accord mais qu’on ait déjà fait ça, c’est pas si
mal… »

A l'inverse, pour Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, le texte est en recul par rapport à
l'ambition du Grenelle 1 et ne peut plus obtenir le même soutien :

« Le Grenelle 1 avait porté beaucoup de promesses qui s’étaient traduites dans un projet de loi qui a
été adopté par une grande majorité dont les socialistes. Depuis, on a le sentiment que ça ne paye
plus électoralement pour Monsieur Sarkozy et l’UMP donc c’est plus intéressant. L’écologie, c’était
une posture, c’est ce qu’on est en train de découvrir.

Quand on regarde le texte du Grenelle 2, c’est peu de moyens et puis des reculs : sur les pesticides,
sur les transports des marchandises par camion sur les routes, sur l’éolien... Nous ne voulons pas
soutenir un projet où l’ambition affichée du début du quinquennat a quasiment disparu ».

Le plan d'aide à la Grèce à peine bouclé, la crainte d'une contagion de cette crise de la dette au reste
de l'Europe, et particulièrement à l'Espagne, a entraîné hier un mardi 4 mai noir sur les Bourses
européennes et fait rechuter l'euro sous le seuil de 1,30 dollar. Pour la première fois ce climat
d'alarme a eu des répercussions sur la Bourse de New York.

Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugas

A cause d’un rebond plus marqué que prévu de l’activité aux Etats-Unis, Wall Street a été longtemps
peu sensible au problème de la Grèce, d’autant que le pays paraît petit et ne pèse pas lourd au sein
de l’Europe. Aujourd’hui, la donne a changé. Les investisseurs sont alarmés, car ils redoutent que
l’opinion grecque refuse les sacrifices énormes qu’on lui demande. Et que dans la foulée, les
réductions de dépenses publiques en Espagne, au Portugal ou en Irlande par exemple, deviennent
elles aussi politiquement inacceptables.

Deux menaces découlent de ce scénario. La première est une contraction des économies des pays
les plus endettés d’Europe qui fasse replonger tout le continent en récession. L’autre, est un
éclatement à terme de la zone euro, avec une sortie des pays les moins compétitifs et les plus
endettés, et une série de défauts de paiement de ces nations.

Les investisseurs fuient l'euro

36
Face à ces dangers, le 4 mai, les investisseurs ont de nouveau fui les obligations grecques,
espagnoles et portugaises. Ils ont aussi fui l’euro, au profit d’obligations du Trésor américain et du
dollar.

Par ailleurs, la perspective d’un ralentissement en Europe et d’une décélération délibérée en Chine
ont fait plonger les cours du pétrole et d’autres matières premières. Au même moment, les actions
ont décroché sur toutes les grandes bourses de la planète, car les perspectives de rebonds marqués
des profits des sociétés semblent tout à coup trop optimistes.

La Guinée Conakry a été soumise mardi 4 mai 2010 à ce qu'on appelle «l'examen périodique
universel». Il s'agit de passer au crible la situation des droits de l'homme dans le pays. Un examen
très attendu après une série de violations ces dernières années, et notamment le massacre du 28
septembre 2009 au stade de Conakry. Maintenant que le chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis
Camara, a été mis à l'écart, lui qui était désigné par les forces vives comme l'un des principaux
responsables de ces exactions. Le Président «par intérim», Sékouba Konaté et le gouvernement de
transition semblent avoir bien passé l'épreuve devant le Conseil des droits de l’homme.

Le ministre guinéen des Affaires étrangères, à la tête de la délégation officielle, affiche sa


satisfaction. Bakary Fofana déclare que la Guinée a répondu à l’ensemble des questions de manière
transparente, en assumant tout ce qui s’est passé. Mais surtout, en insistant sur la volonté du
gouvernement de transition de mettre en place un cadre permettant la promotion et la consolidation
des principes des droits de l’homme dans le pays.

Conakry va ainsi coopérer avec les instances spécialisées des Nations unies sur ces questions.
Ainsi, ce mardi après-midi 4 mai, à Genève, juste après l’examen de la situation dans le pays, la
délégation guinéenne et le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) ont
signé un accord, portant sur l’ouverture dans les prochains jours d’un bureau à Conakry.

L'absence remarquée des Occidentaux

Seul bémol, la délégation guinéenne n’a pas véritablement été mise en difficulté dans la matinée lors
de l’examen de la situation. Beaucoup de pays africains étaient absents. Et les Occidentaux,
Américains, Britanniques et Français notamment, habituellement les plus offensifs lorsqu’il s’agit des
pays peu respectueux des droits de l’homme, se sont peu manifestés.

La raison ? Lors de la session de la Commission des droits de l’homme en mars dernier, ils avaient
obtenus la coopération du gouvernement de la transition guinéenne, qui avait justement accepté
d'être aidé sur le plan du respect des droits de l'h

Les Etats-Unis accusent Damas de soutenir des organisations terroristes et de chercher à détenir
des missiles et des armes de destruction massive. C’est la deuxième fois que Barack Obama
prolonge ce régime de sanctions, en vigueur depuis 2004. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le
président américain a relancé le dialogue avec le Syrie.

C'est un avertissement clair qu'Hillary Clinton a adressé au président syrien la semaine dernière : les
décisions de Bachar al-Assad « peuvent signifier la guerre ou la paix dans la région », a lancé la
secrétaire d'Etat américaine. Déclaration alarmiste, en écho à des informations israéliennes selon
lesquelles Damas aurait livré des armes à ses alliés libanais du Hezbollah (en l'occurrence des
missiles SCUD à longue portée, information non confirmée à ce jour).

Le soutien de la Syrie au Hezbollah mais aussi au Hamas palestinien, c'est l'un des reproches
formulé par l'administration américaine, mais pas le seul : Washington s'inquiète aussi des projets de
Damas dans le domaine des armes de destruction massive. On peut rappeler à ce propos qu’une
mystérieuse installation syrienne a été détruite par un raid israélien à Al Kibar en septembre 2007.

37
S'agissait-il d'une usine nucléaire secrète ? La question reste posée et les inspections de l’AIEA
partiellement autorisées par Damas n’ont pas permis de faire toute la lumière sur cette affaire.

Les sanctions américaines contre la Syrie sont entrées en vigueur en 2004. Elles limitent fortement
les exportations de produits manufacturés américains vers la Syrie. L’objectif était alors de faire
pression sur Damas pour qu’il renonce à son soutien au Hezbollah et aux groupes armés
déstabilisant l’Irak.

En renouvelant les sanctions contre la Syrie, le président américain évoque « une menace
inhabituelle et extraordinaire » pour « la sécurité nationale, la politique étrangère et l'économie des
Etats-Unis ». Des propos très durs, selon le chercheur syrien Salam Kawakibi, qui critique des
phrases « assez dangereuses, surtout de la part d’un président américain connu pour son
intelligence qui le distingue de l’administration précédente ».

Des progrès sur l’Irak

A l’inverse, l’administration américaine souligne un point positif : Damas a fait des efforts pour
empêcher des infiltrations de combattants étrangers en Irak à travers la longue frontière commune
aux deux pays.

A son arrivée à la Maison Blanche l'an passé, Barack Obama a choisi de travailler au rapprochement
avec la Syrie. Un ambassadeur américain à Damas a été nommé pour la première fois depuis cinq
ans mais il attend encore sa confirmation par le Sénat.

La politique de rapprochement à petits pas entre les Etats-Unis et la Syrie est-elle entrée dans un
moment d’hésitation ? Selon Karim-Emile Bitar, chercheur associé à l’IRIS (Institut des relations
internationales et stratégiques), une partie de l’establishment américain aurait vu d’un très mauvais
œil la levée des sanctions américaines contre la Syrie, au moment où Washington exerce des
pressions sur Israël pour la reprise du processus de paix avec les Palestiniens.

La décision américaine peut aussi s’expliquer par un « malentendu », selon Karim-Emile Bitar, qui
explique : « Certains à Washington s’imaginaient qu’il suffisait d’offrir quelques carottes à la Syrie
pour qu’elle renonce à sa relation avec Téhéran. Or, c’est une relation stratégique et là-dessus
Damas n’a pas bougé d’un iota. De même, la Syrie n’a pas remis en cause son soutien au
Hezbollah ».

L'Assemblée nationale a adopté cette nuit le plan d'aide d'urgence à la Grèce, une enveloppe de 16,8
milliards sur trois ans, la quote-part que versera Paris sur les 110 milliards d'euros décidés ce week-
end par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Pour une fois, les élus socialistes et
UMP ont voté dans le même sens. Seuls les communistes se sont prononcés contre ce qu'ils
appellent «un plan d'aide aux créanciers».

A entendre la ministre de l'Economie Christine Lagarde, depuis la crise, le libéralisme n'est plus ce
qu'il était : « Le marché c’est bien, mais rien que le marché, très clairement, c’est trop », affirme-t-elle.

Sauver la Grèce, c'est sauver l'euro, et le socialiste Henri Emmanuelli ne peut pas dire autre chose :
«Ce serait quand même assez paradoxal de reprocher au gouvernement de ne pas aller assez vite
pour venir en aide aux Grecs, et ensuite de ne pas voter l’aide accordée à ce pays. Que ce soit le
gouvernement ou l’opposition, nous ou eux, il n’y a pas de raison de se féliciter. On a pas le choix ».

L'union nationale ou presque

Une prise de position que ne manque pas de saluer le ministre du Budget, François Baroin : « Je
veux rendre hommage au groupe socialiste. C’est une attitude responsable, respectable, et que le
gouvernement salue ».

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Voilà, c'est l'union nationale, ou presque : les communistes votent contre ce qu'ils appellent « un plan
d'aide aux créanciers et non au peuple grec », comme l'explique Jean-Pierre Brard : « J’imagine,
madame Lagarde, le petit paysan grec ramassant des olives, et que vous allez presser encore
davantage pour lui faire rendre quelques centimes d’euro pour mettre dans la poche des
actionnaires. C’est immoral. C’est insupportable de s’enrichir ainsi du travail de la misère, et vous
êtes en train de pousser le peuple grec à la révolte ».

Le gouvernement français l'a fait savoir : il sera extrêmement vigilant sur les mesures d'austérité
promises par la Grèce.

C’est ce mardi 4 mai 2010 que Mohammed Ajmal Kasab connaîtra sa peine. Il risque la pendaison.
Seul survivant du commando islamiste des attentats de Bombay en novembre 2008, ce Pakistanais
de 22 ans a été reconnu coupable par la justice indienne. Le groupe jihadiste pakistanais considéré
par New Dehli comme le responsable des attaques de Bombay s’est insurgé contre cette décision de
justice qui marque un message fort envoyé au Pakistan, selon le ministre de l'Intérieur indien.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

Ce verdict survient alors qu’une rencontre récente entre les Premiers ministres indien et pakistanais a
marqué un réchauffement des relations entre les deux puissances nucléaires de l’Asie du Sud.

Mais l’apaisement entre les deux voisins reste fragile, et les tensions promptes à être ranimées.
Islamabad continue d’être blâmé par New Dehli, qui lui reproche de ne pas s’en prendre aux groupes
jihadistes basés sur son territoire.

A l’issue du procès d’Ajmal Kasab, le seul survivant du commando qui a perpétré les attaques de
Bombay, le ministre de l’Intérieur indien s’est fait l’écho de la méfiance de son pays à l’égard de son
voisin : « Ce verdict est un message fort envoyé au Pakistan qui doit comprendre qu’il ne peut pas
exporter le terrorisme en Inde » a-t-il expliqué.

Côté pakistanais une réaction peu surprenante, l’un des porte-paroles d’Hafiz Saeed autrement dit le
fondateur du Lashkar-e-taiba, le groupe jihadiste pakistanais considéré par New Dehli comme le
responsable des attaques de Bombay s’est insurgé contre la décision de justice.

« L’inde essaye de dénigrer un groupe qui est un mouvement de libération du Cachemire. Seul un
Pakistanais a été condamné. Quant aux co-accusés indiens de Kasab, ils ont été acquittés. On peut
se poser des questions » a-t-il affirmé.
Une manière non dissimulée d’essayer d’attiser une nouvelle fois les tensions entre l’Inde et le
Pakistan.

Le nuage de cendres volcaniques est au dessus du sud de l'espace aérien irlandais. Les pistes des
aéroports de Dublin, Shannon et Cork seront donc fermées et tous les avions cloués au sol ce mardi
4 mai 2010, jusqu'à 14 heures, heure de Paris.

Pas de départ, pas d'arrivée. L'interdiction de voler ne s'applique pas au Royaume Uni en dehors des
Hébrides, au nord ouest de l'Ecosse. Pas de problème donc pour les aéroports de Londres ni même
pour celui de Belfast en Irlande du Nord. Il s'agit d'un petit nuage, peu épais.

Pas de problème non plus, pour l'instant, pour les avions du Royaume Uni et d'Europe continentale
qui doivent survoler l'Irlande. Le nuage se situe au dessous d'un plafond de 20 000 pieds.

Les autorités de l'aviation civile irlandaise doivent actualiser en milieu de matinée leur décision pour
décider si les avions pourront décoller à nouveau du sud de l'Irlande cet après midi, ou non.

39
Le siège des Nations unies à New York accueille depuis le 3 mai et pour un mois la conférence de
suivi du Traité de non-prolifération nucléaire. Pour donner l'exemple, le Pentagone a dévoilé la
composition de son arsenal nucléaire, une information restée secrète depuis 1961. En septembre
2009, les Etats-Unis possédaient 5 113 têtes nucléaires, un chiffre en réduction de 87 % depuis
1967.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

Les Etats-Unis détenaient à la fin du mois de septembre dernier, un total de 5 113 têtes nucléaires.
C’est ce qu’a annoncé le Pentagone, hier lundi 3 mai 2010, en ajoutant qu’il y avait aussi un nombre
non précis d’armes nucléaires en attente de démantèlement, sans doute plusieurs milliers.

Ce chiffre ne surprend pas fondamentalement les experts. Il correspond à peu près aux estimations
qui circulaient. Ce qui a un peu surpris, en revanche, c’est que ce chiffre soit publié. L'information
érait considéré par les Etats-Unis comme relevant du secret défense le plus absolu, et ce depuis le
début des années soixante.

On apprend aussi que le chiffre est en constante diminution. Il y avait au total un peu plus de 31 000
têtes nucléaires au pic de la guerre froide en 1967, et il y en avait encore 22 000 en 1989, au
moment de la chute du Mur de Berlin.

Cette annonce spectaculaire est encore une fois un effort de la part des Etats-Unis, de promouvoir la
transparence et donc d’inciter les autres pays à faire de même. Il vient un mois à peine après la
publication par Barack Obama des documents stratégiques qui régissent l’emploi de l’arme atomique
par les Etats-Unis, et après la signature avec la Russie d’un nouvel accord Start de réduction des
armes stratégiques.

Les enquêteurs du FBI viennent d’identifier le propriétaire de la voiture piégée abandonnée à Times
Square pour provoquer un attentat. Il s’agirait d’un homme d’origine pakistanaise, naturalisé
américain, qui rentrait du Pakistan et avait eu de nombreux contacts téléphoniques hors Etats-Unis.
Dans la foulée de cette annonce, un homme a été arrêté alors qu'il tentait de quitter le pays pour se
rendre à Dubaï.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Ledu

Les enquêteurs du FBI ont annoncé mardi 4 mai 2010 avoir identifié l’homme qui a acheté, il y a trois
semaines, la voiture qui était censée exploser samedi soir en plein cœur de New York.

Il s’agirait d’un homme d’origine pakistanaise naturalisé américain. Il aurait acheté le véhicule via un
site Internet de petites annonces dans l’état du Connecticut où il résidait. L’acheteur et le vendeur
avaient finalisé la transaction sur le parking d’un centre commercial. L’homme a payé en liquide et
aucun papier n’a été rempli. Ce serait l’échange de courriers électroniques afin de fixer le rendez-
vous qui aurait permis de localiser le suspect.

Les enquêteurs précisent tout de même que rien ne permet d’affirmer que l’homme qui a acheté la
voiture est le même que celui qui l’a bourré d’explosifs et l’a abandonné à Times Square samedi soir.
Ils se prononcent en revanche sur les relevés téléphoniques qui permettent d’affirmer que le suspect
a eu récemment de nombreux contacts avec des correspondants hors des Etats-Unis. Il revenait
d’ailleurs, semble-t-il, d’un voyage au Pakistan.

Ce mardi 4 avril commence à l'Assemblé nationale l'examen du projet de loi Grenelle 2, qui a pour
but de concrétiser les engagements pris par le gouvernement à l'automne 2008, dans le cadre du
Grenelle de l'environnement. Certains sujets ont été éclipsés de l'ordre du jour, comme la taxe
carbone. Les débats s'achèveront en fin de semaine.

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Le Grenelle 2 n'est pas à proprement parler la suite de la loi dite Grenelle 1. Il s'agit plus exactement
du dernier volet d'un ensemble de textes qui devront enfin mettre en place une série de mesures
concernant le développement durable et l'environnement. Le ministre de l'environnement, Jean Louis
Borloo, a présenté au milieu de la semaine dernière le projet de loi Grenelle 2 :

« On l’appelle Grenelle 2 par habitude de langage, tout simplement. C’est ce dispositif global qui
permet qu’on aille vers les voitures électriques, les voitures décarbonées, vers les bâtiments à 50
kilowatts pour faire des économies d’énergie, la mutation de l’agriculture bio, les chantiers
d’économie d’énergie dans le bâtiment, la multiplication par quatre ou cinq des tramways en ville,
bref, les TGV. Tout ça, les énergies renouvelables, c’est beaucoup, beaucoup de textes techniques
qui arrivent à cette solution là ».

Certains sujets ne sont plus à l'ordre du jour

Même si le fond de cette loi qui va être discuté à l'Assemblée Nationale représente les détails
techniques, il y a des sujets qui ne sont plus à l'ordre du jour. Comme de nombreux écologistes le
regrettent, les points importants de la lutte contre le réchauffement climatique ont tout simplement
disparu. Il n'est plus question de la taxe carbone, abandonnée récemment par le gouvernement.

Le débat du jour : le projet de loi Grenelle 2

Avec Paul Ariès, politologue et écrivain, et Bertrand Pancher, député UMP de la Meuse et rapporteur
de la loi Grenelle II à l’Assemblée nationale

(15:59)

03/05/2010
par Jean-François Cadet

Modifier
La taxe sur les poids lourds est reportée pour la fin de l'année prochaine, mais aussi on ne parle plus
du péage urbain. D'autres mesures ont été supprimées, ce que déplore le député Vert, Noël
Mamère :

« Ce que le ministre de l’Ecologie, M. Borloo présente comme une cathédrale ressemble aujourd’hui
malheureusement à un champ de ruines. Les députés de la majorité se sont attachés à vider de sa
substance le Grenelle 2, ce Grenelle de l’Environnement dans lequel de nombreux partenaires
avaient beaucoup investi et pensaient qu’il pouvait être un outil efficace de la mise en œuvre d’une
politique contre le réchauffement climatique, et au lieu de cela, c’est une victoire des lobbies.

Le Grenelle de l’Environnement, ce n’est plus qu’un astre mort. Je sais que de la part des grande
associations et des militants de l’environnement, il y a une grande déception, et qu’ils doivent
aujourd’hui se sentir très mal ».

L'implantation des éoliennes rendue plus contraignante

Les débats s'annoncent houleux au sein du parlement, surtout autour du sujet concernant le
développement des éoliennes. Le texte de loi ne facilite pas le développement de cette énergie
propre, il est plus contraignant et risque de réduire de plus de 60 % le potentiel d'implantation
d'éoliennes en France. Par conséquent, il devient difficile d'atteindre l'objectif qui est de 8000
éoliennes d'ici 2020 : à présent moins de 3000 installations sont en fonction, précise Anne Bringault,
directrice de l'association Les Amis de la Terre :

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« Ces amendements qui mettraient en fait le parc éolien dans la même catégorie que des
installations classées comme des usines chimiques, avec des processus extrêmement lourds pour
pouvoir installer de nouvelles éoliennes et puis l’interdiction aussi de petites éoliennes. Il faudrait une
taille minimale.

On ne sait pas pour quelles raisons, cela va à l’encontre des mesures du Grenelle qui demandait à la
fois une baisse de la consommation d’énergie, mais aussi un développement des énergies
renouvelables ».

Un malaise quasi-général

Nicolas Hulot qui était l'un des acteurs principaux du processus depuis le premier jour, a quitté le
groupe de travail du Grenelle. Parmi les associations écologistes restantes, le malaise est quasi-
général. La plupart des écologistes se sentent trahis et très déçus par ce changement de cap,
comme nous le confirme Anne Bringault :

« Depuis fin 2007, on a réalisé finalement que les engagements de Grenelle commençaient à être un
petit peu rognés à la fois au sein des autres ministères, et puis ensuite au sein du Parlement, que
l’on a commencé à prendre du recul par rapport à ce Grenelle. Et on est très critiques maintenant,
sur les réalisations concrètes. Nous continuons à participer aux groupes de travail, mais c’est vrai
qu’on y met pas un investissement très important ».

On ne doit toutefois pas s'attendre à de longs débats au palais Bourbon, car la nouvelle
réglementation dite du « temps législatif programmé » prévoit seulement 30 heures de débats, et tout
devrait être terminé d'ici la fin de la semaine.

Reste à savoir quel effet auront les manifestations devant l'Assemble nationale ce matin, suite à
l'appel d'une douzaine d'associations écologistes.

Le président nord-coréen est en visite en Chine ce lundi 3 mai 2010. Le passage d’un train spécial a
été signalé par des employés des chemins de fer et des responsables du tourisme chinois et sud-
coréens. Ce n’est pas la première fois qu’un mystérieux train nord-coréen met en alerte services de
sécurité et médias mais cette visite survient alors que s'ouvre à New York, aux Nations unies, la
conférence de suivi du Traité de non-prolifération nuclaire .

Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman

Bien malin celui capable de prévoir les visites de Kim Jong-il en Chine. Si l’on en croit le bureau du
tourisme de Dandong, ville-frontière entre la Chine et la Corée du Nord, Kim Jong-il est arrivé à 5
heures du matin sur le sol chinois. Le mois dernier, il était déjà annoncé à Pékin. La presse sud-
coréenne avait cru identifier son train… Erreur, le numéro un nord-coréen n’y était pas ! Cette fois-ci,
l’information est plus fiable puisqu’elle émane directement des Chinois. Kim Jong-il se dirigerait vers
Pékin où il doit rencontrer le président Hu Jintao pour discuter de l’aide économique chinoise à son
pays et du retour éventuel de Kim Jong-il à la table des pourparlers à six nations sur le nucléaire.

Le président chinois utilisera certainement la carte de l’aide économique pour faire pression sur le
dirigeant nord-coréen et le ramener à la table des négociations. Et pour que les négociations
progressent, il faudra ensuite que les Nord-Coréens acceptent de démanteler leur site nucléaire de
Yongbyon où ils produisent du plutonium, et qu’ils autorisent le retour des inspecteurs de l’AIEA,
l’Agence internationale de l’énergie atomique.

C’est très loin d’être gagné. Les pessimistes n’espèrent aucune avancée, mais plutôt la poursuite du
statu quo avec les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud qui maintiennent la pression pour que
s’appliquent les sanctions contre Pyongyang déjà votées à l’ONU.

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Les responsables de l'attentat déjoué à New York samedi 1er mai 2010, seront retrouvés et punis, a
déclaré le président américain de Venice, en Louisiane où il était en déplacement dimanche.
L’enquête se poursuit. Le SITE, organisme de surveillance des sites islamistes a annoncé qu’un chef
taliban pakistanais, Hakimullah Mehsud avait déclaré, en avril, dans une vidéo son intention
d’organiser des attentats aux Etats-Unis. C’est son groupe, Tehrik-e-Taliban, qui a revendiqué
l’attentat mais cette revendication n’a pas être confirmée par les enquêteurs. Le chef de la police de
New York, Raymond Kelly, puis le maire de la ville, Michael Bloomberg ont déclaré dimanche qu’à ce
stade de l’enquête, il n’y avait pas preuve que al-Qaïda ou un groupe terroriste de cette importance
soient impliqués.

Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion

La vie semblait avoir repris un cours normal, dimanche, à Times Square. En plein coeur touristique
de New York, la foule était de retour au lendemain d’une tentative d’attentat, considérée comme une
possible attaque terroriste par les autorités américaines.

La bombe était rudimentaire, mais elle aurait pu faire des dégâts. L’enquête avance. La police
s’intéresse à un homme blanc d’une quarantaine d’année, qu’on voit changer de chemise sur une
caméra de surveillance. Le propriétaire de la voiture piégée a été identifié, et les enquêteurs ont été
contactés par un touriste qui pense avoir filmé le conducteur qui a abandonné la voiture, samedi soir,
en laissant le moteur et les clignotants allumés.

Selon le chef de la police new-yorkaise, Ray Kelly, rien ne prouve une quelconque implication des
talibans pakistanais, qui ont revendiqué, dimanche, l’attentat. Les insurgés pakistanais avaient déjà
revendiqué, l’année dernière, une fusillade à Binghamton, dans l’Etat de New York, qui avait fait 14
morts mais dans laquelle ils n’avaient, selon le FBI, joué aucun rôle. On ignore encore si la tentative
d’attentat est à mettre au compte d’une personne isolée ou d’un groupe terroriste, domestique ou
international. Mais le président américain, Barack Obama, a promis que justice serait faite.

A son arrivée en Louisiane, Barack Obama a tenu à rassurer ses concitoyens sur l'attentat manqué
de New York

Je veux tout saluer d'abord le travail de la police de New York, des pompiers de la ville et du FBI qui
ont réagi rapidement et efficacement dans un contexte dangereux. Et je veux aussi saluer les
citoyens qui ont remarqué une activité suspecte et l'ont signalée aux autorités. Je viens de parler au
maire de New York, Michael Bloomberg, pour m'assurer que l'Etat de New York et les autorités
fédérales coopèrent efficacement. Depuis samedi soir, tous les services de la sécurité nationale
agissent pour que les Etats et les partenaires locaux reçoivent le soutien total du gouvernement
fédéral. Nous allons faire tout le nécessaire pour protéger le peuple américain pour trouver qui se
cache derrière ce projet potentiellement meurtrier et pour que justice soit rendue. Je vais continuer à
suivre avec attention la situation et prendre les mesures tant dans le pays qu'à l'étranger pour la
protection et la sécurité du peuple américain.

Une nouvelle vidéo confirme la première revendication de l'attentat par les talibans
pakistanais

Avec AFP

Le Centre de surveillance des islamistes (SITE) a rapporté ce lundi que le chef taliban pakistanais,
Hakimullah Mehsud, est apparu sur une vidéo datée de début avril. Il y annonçait des attentats dans
les grandes villes des Etats-Unis. Selon SITE, la vidéo aurait été tournée le 4 avril, or des
responsables américains et pakistanais avaient annoncé la mort de Mehsud dans une attaque de
drônes au Pakistan en janvier. «L'heure est très proche où nos soldats attaqueront les grandes villes
des Etats-Unis» déclare Mehsud dans la vidéo où il apparaît aux côtés d'hommes en armes.

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Le Tehrik-e-Taliban (TTP) dirigé par Mehsud a revendiqué l’attentat avorté de samedi soir à New
York dans une autre vidéo dont l’authenticité n’a pu être démontrée.

Ce 3 mai, c'est la Journée mondiale de la liberté de la presse. Elle a été instituée par les Nations
unies en 1993, à la suite de la Déclaration de Windhoek sur la promotion de médias indépendants et
pluralistes, le 3 mai 1991. «La liberté d'information, le droit de savoir», c'est le thème choisi cette
année. A l'occasion de cette journée, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé qu'à
travers le monde, «des gouvernements et d'autres détenteurs de pouvoir trouvent de nombreux
moyens d'entraver» la liberté de la presse. Selon l'Unesco, 77 journalistes ont été assassinés l'année
dernière.

L’association Reporters sans frontières a dressé une liste de quarante «prédateurs de la liberté de la
presse». Ce sont des responsables politiques ou religieux ou encore des groupes armés : les cartels
de la drogue au Mexique ou les groupes armés en Colombie, les organisations mafieuses en Italie ;
c’est aussi Than Shwe, chef de la junte en Birmanie, Vladimir Poutine en Russie, les plus hautes
autorités en Iran ou encore le président Ben Ali en Tunisie.

Parmi ces «prédateurs», le chef des talibans de l’Afghanistan et du Pakistan, le mollah Omar.
L'occasion de rappeler que deux journalistes français de la chaîne de télévision France 3 sont
toujours détenus en otage en Afghanistan. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été enlevés
par un groupe taliban le 30 décembre dernier à l’est du pays, en compagnie de leur chauffeur et de
leur traducteur.

Concernant le continent africain, la situation est très contrastée entre pays vertueux et pays où
sévissent les «prédateurs» pointés par Reporters sans frontières qui a relevé huit noms en Afrique
subsaharienne. Les prédateurs exercent leur répression en Erythrée, Gambie, Guinée équatoriale,
Nigeria, Rwanda, Somalie, Swaziland et Zimbabwe. L'année 2009 a été très difficile pour les
journalistes en Afrique comme le rappelle Ambroise Pierre, responsable Afrique à RSF.

L'état des lieux dressé par Ambroise Pierre, responsable Afrique à RSF

Evidemment, on ne peut pas faire de généralités. Le Mali n’est pas le Cameroun et le Cameroun
n’est pas la Somalie. Cinq pays africains font partie des 50 pays les plus respectueux de la liberté de
la presse : le Mali, le Ghana, le Cap Vert, l'Afrique du Sud et la Namibie. De l’autre côté du
classement, il y a des pays qui, année après année, continuent de mener la vie dure aux journalistes,
des pays où règne l’insécurité, où règne l’intimidation ; ce sont le Nigeria, la RDC, le Zimbabwe et
bien d’autres

(00:47)

03/05/2010 par Sarah Tisseyre


Modifier
Le Nigeria est donc un pays où le métier de journaliste semble devenu bien difficile à exercer.

Au Nigeria, c'est presque toujours le même scénario, un ou plusieurs articles déplaisants, et


c'est un journaliste qui est tué, sans qu'aucune véritable enquête n’ait jamais abouti. Le
Syndicat des journalistes vient d'alerter les autorités concernant des menaces de mort
portées contre 4 journalistes de médias privés dont les écrits auraient précipité le limogeage
du président de la Commission nationale électorale indépendante.

En moins d'une année, quatre journalistes ont été abattus, dans des circonstances liées à l'exercice

44
de leur profession : en septembre dernier, le rédacteur en chef adjoint du quotidien The Guardian,
Bayo Ohu, avait été abattu à son domicile alors qu'il travaillait sur des dossiers compromettants pour
certaines personnalités de l'Etat. Son téléphone et son ordinateur ont été emportés par les assassins.
Plus récemment, au cours du même weekend du 24 avril, un journaliste à Lagos a été tué par balles
à son domicile tandis que deux autres ont été lynchés par une foule en colère lors d'émeutes
intercommunautaires près de Jos, dans l'Etat de Plateau. A ce jour, la police n'a pas encore réussi à
élucider les mobiles réels des meurtres et l'enquête suit son cours.
L'Union des journalistes du Nigeria veut dès lors prendre les devants pour éviter que les mêmes
causes ne produisent les mêmes effets. Le syndicat lance alors une alerte préventive. Les
journalistes concernés ont reçu des menaces directes de mort. Ils sont accusés d'avoir écrit des
articles à l'origine du limogeage mercredi 28 avril, du chef de la Commission électorale, Maurice Iwu.
L’Union des journalistes a donc alerté les autorités.

Modifier

Pour Maria Burnett, qui a participé à l’enquête de HRW, ces atteintes à la liberté de la presse
seraient organisées au plus haut niveau de l’Etat

(01:14)

03/05/2010
par Gabriel Kahn

Modifier

Autre grand pays anglophone pointé par une organisation de défense des droits de l'homme pour les
entraves mises à la liberté d'informer, l'Ouganda. L'association Human Rights Watch dénonce les
campagnes d'intimidation des médias en province.

Côté Afrique francophone, au Rwanda, la situation des journalistes, déjà difficile, s'est aggravée en
2009-2010. Ambroise Pierre, de Reporters sans frontières, rappelle que le contexte électoral incite le
pouvoir à compliquer encore le travail des journalistes.

«A l’approche de l’élection, les pouvoirs qui ne souhaitent pas être contestés, font en sorte de
museler les voix indépendantes»

… Au Rwanda, la liberté de la presse était déjà dans un mauvais état. Il y a évidemment des médias
proches du pouvoir qui peuvent s’exprimer relativement librement mais pour ce qui est des
journalistes et des médias indépendants, c’est vraiment extrêmement difficile…

(00:53)

03/05/2010 par Sarah Tisseyre

Barack Obama s’est rendu le 2 mai sur la côte du golfe du Mexique pour encourager les efforts de
lutte contre une gigantesque marée noire dont les premières traces ont été relevées en Louisiane. Le
pétrole se déverse en mer à un débit de 5.000 barils (800.000 litres) par jour, selon des estimations
du gouvernement, mais des experts notent que les quantités déversées sont difficiles à mesurer et
qu'elles pourraient être supérieures.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

45
En se rendant en Louisiane, le président Obama a voulu montrer qu’il était sensible à la gravité de la
situation. Epouvanté à l’idée d’être comparé à Georges Bush, qui avait bien tardé à évaluer l’ampleur
du désastre provoqué par l'ouragan Katrina, Barack Obama a consacré une partie de la déclaration
qu’il a faite, après avoir consulté les gardes-côtes et les responsables locaux, à souligner que son
administration avait réagi dès le premier jour de la crise.

Après l’explosion du 20 avril, pourtant, la Maison Blanche avait eu plutôt tendance à en minimiser les
conséquences. Ce n’est que le neuvième jour que le gouvernement est intervenu massivement.

«... BP est responsable de cette marée noire, BP paiera la note» a déclaré Barack Obama

(00:15)

03/05/2010
par Jean-Louis Pourtet

Modifier
« Je veux que chaque Américain affecté par la marée sache que son gouvernement fera tout ce qu’il
faut, aussi longtemps qu’il est nécessaire, pour stopper cette crise» a-t-il déclaré. Et il n’a pas
ménagé la British Petroleum.

Barack Obama a fait sa déclaration sous une pluie battante qui l’a empêché de survoler en
hélicoptère la zone menacée. Le mauvais temps a en effet ralenti les efforts pour stopper la
progression du gros de la nappe.

Barack Obama, sous la pluie et dans le vent... visite éclair sur la côte sinistrée, reportage

La tempête s’est levée dans le sud de la Louisiane et c’est trempé de la tête aux pieds que Barack
Obama a essayé de rassurer cette région, aux prises, selon ses propres termes à une «catastrophe
écologique potentiellement sans précédent». Le président américain a promis de protéger,
compenser, reconstruire, en un voyage éclair qui n’a pas duré plus d’une heure et demie…

(01:22)

03/05/2010 par France Info

La ville de New York a bien échappé à un attentat. La police et le maire de New York, Michael
Bloomberg, ont confirmé que le véhicule suspect, découvert samedi soir était effectivement piégé. Le
4x4 était stationné en plein coeur de Manhattan, dans le quartier de Times Square, très fréquenté en
raison de ses nombreux théâtres. La zone a été bouclée par la police samedi soir 1er mai.

Une équipe de déminage, aidée d'un robot, a démonté le véhicule tout terrain. Un peu plus tôt les
pompiers new-yorkais avaient évoqué la présence d'une bombe, d'éléments explosifs, notamment
des bombonnes de gaz, d’essence et des fils électriques.

Le dispositif n'a pas explosé, heureusement car ce quartier touristique est très fréquenté,
particulièrement le samedi soir. C'est vers 18h30 samedi à Times Square, quartier des théâtres,
qu'un policier à cheval a remarqué de la fumée s'échappant d'un colis à l'intérieur d’un véhicule garé
dans la 45ème rue entre la 7ème et 8ème avenue.

46
Très vite, dans le calme, les milliers de personnes présentes sur le site ont été évacuées et des
dizaines de voitures de police et de pompiers ont bloqué tous les accès à Times Square. Le quartier
s'est retrouvé totalement bouclé. La police délivre ses informations au compte-gouttes.

Seoul Police Link 1,700 Pairs of Shoes to 2 Feet


Lim Sang-Gyu/Reuters
After finding a warehouse full of stolen shoes, police struck on a “Cinderella solution,” letting the
public claim shoes that fit.
By CHOE SANG-HUN

Published: March 6, 2010


SEOUL, South Korea — In South Korea, where people often remove their shoes before entering
homes, restaurants or funeral parlors, it is a nagging problem: people walking off with others’ shoes,
either by mistake or, sometimes, intentionally.

Still, Detective Kim Jeong-gu’s jaw dropped recently when he opened the warehouse of an ex-convict
in Seoul and found 170 apple boxes packed with 1,700 pairs of expensive designer shoes, sorted by
size and brand, and all believed to have been stolen.

“Shoe theft is not unusual here,” Detective Kim, 28, said. “But we gasped at this one.”

The 59-year-old suspect, a former convict identified only by his last name, Park, was a onetime used-
shoe vendor who had been convicted twice in the past five years of pilfering shoes and operated
around funeral homes, the police said.

Attached to major general hospitals, such facilities have 20 to 40 rooms where grieving families
receive guests who bow on the floor in a show of respect for the deceased. They usually arrive in
their best shoes and invariably leave them outside. They also linger for a while, eating, drinking and
catching up with relatives, old friends or colleagues who have come for the same service.

For Mr. Park, the police said, stealing shoes was a case of if the shoe fits, take it. Last month, Mr.
Park, disguised as a mourner dressed in black, strolled into the funeral parlor of the Samsung
Medical Center in Seoul, took off his cheap footwear, paid his respects and then slipped on an
expensive pair and left.

He hid the shoes behind a tree and returned in sandals. He repeated this twice before he was caught
by Detective Kim. The hospital’s security staff members had been scrutinizing images from security
cameras after a guest complained about losing a pair of shoes, and they alerted the police when they
found Mr. Park behaving oddly, said Chung Jae-hong, a hospital spokesman.

“He admitted stealing three pairs that day,” Detective Kim said. “But he insisted that he had bought
the rest of the shoes from used shoe dealers and had intended to resell them. But he could not
explain how a jobless man like him, living in a small rented room, could buy so many designer shoes.
We believe he stole them all.”

47
Mr. Park, now behind bars, was not available for comment. Police records showed that he was
sentenced to one and a half years in prison in 2005 for stealing shoes, but that the sentence was
suspended. In 2008, when he was arrested again and fined $4,300 for the same crime, he was found
with 1,200 pairs of shoes.

He was allowed to keep most of them because no one claimed them, and the police could not prove
that they all were stolen.

While few shoe thieves operate on the scale of Mr. Park, his is by no means an isolated case. Losing
shoes, either to thieves or to drunken people who mistake others’ shoes for their own, has become
such a common problem here that many restaurants have shoe lockers for customers or hire “shoe
arrangers,” part-timers who keep an eye on the customers’ shoes.

Some places hand out black plastic bags so patrons can keep their footwear with them while dining.
Still, most restaurants do not take such precautionary measures, simply putting up a sign: “We are
not responsible for lost shoes.”

“It’s distressing when you have a good meal and come out, only to find your brand-new boots gone,”
said Weon Yeun-suk, 48, a homemaker in Seoul, who has lost her shoes twice in recent years.
“Once, I was all dressed up for Sunday and yet had to cancel everything and walk back home,
wearing a pair of oversize men’s rubber sandals provided by the restaurant owner.”

Many people who take others’ footwear while drunk do not bother to return them, said Cho Chang-
hyun, 53, who owns a restaurant in Seoul and recently blogged about shoe-snatching.

“This happens quite often in my place,” Mr. Cho said. “Customers who lost their shoes demand
compensation, and they overprice their lost shoes. It’s part of the restaurant’s business to negotiate a
settlement.

“The worst are customers who came in dirty sneakers and now claim that they have lost expensive
leather shoes.”

Mr. Cho recently installed a closed-circuit camera to fight shoe theft.

After catching Mr. Park, officers at the Suseo Police Station in southern Seoul faced a new problem:
how to find the owners of the shoes recovered from his warehouse. Few people, or shop owners,
take the trouble to report stolen shoes to the police.

Finally, the police came up with what they called the “Cinderella solution.”

For four days last month, they spread out Mr. Park’s footwear on an outdoor basketball court and let
anyone who claimed to have lost shoes drop by and try them on — all 1,700 pairs, if they liked. But
before doing that, a claimant was required to write down his or her shoe size, design, color and brand
to limit the chances of a person’s taking someone else’s pair.

48
About 400 people showed up, but only 95 found their shoes.

The police said there was a decent chance that Mr. Park would eventually keep most of those
unclaimed shoes.

“But we hope our crackdown will scare away shoe snatchers for a while,” Detective Kim said.

No Endangered Status for Plains Bird


Jerret Raffety/Rawlins Daily Times, via Associated Press
A male sage grouse fighting for the attention of a female sage grouse on a mating ground southwest
of Rawlins, Wyo.
WASHINGTON — The Interior Department said Friday that the greater sage grouse, a dweller of the
high plains of the American West, was facing extinction but would not be designated an endangered
species for now.

Yet the decision in essence reverses a 2004 determination by the Bush administration that the sage
grouse did not need protection, a decision that a federal court later ruled was tainted by political
tampering with the Interior Department’s scientific conclusions.

Interior Secretary Ken Salazar, a conservative Democrat from a Colorado ranching family, sought to
carve a middle course between conservationists who wanted ironclad protections for the ground-
hugging bird and industry interests and landowners who sought the ability to locate mines, wells,
windmills and power lines in areas where the grouse roam.

Mr. Salazar said that scientists at the United States Fish and Wildlife Service had concluded that the
sage grouse deserved inclusion on the endangered species list but that other species were facing
more imminent threats, leading the government to assign the bird a status known as “warranted but
precluded.”

As a compromise measure, he said, the bird will be placed on the list of “candidate species” for future
inclusion on the list and its status will be reviewed yearly.

The middle-ground decision is typical of Mr. Salazar’s stewardship at the Interior Department, where
he has tried to mediate between competing energy and environmental interests. Like many previous
decisions, including compromises on oil drilling in Utah and habitat protection for the polar bear in the
Arctic, Mr. Salazar’s action left both sides somewhat disgruntled.

Residential building and energy development have shrunk the sage grouse habitat over the past
several decades, causing its population in 11 Western states to dwindle from an estimated 16 million
100 years ago to 200,000 to 500,000 today.

“The sage grouse’s decline reflects the extent to which open land in the West has been developed in
the last century,” Mr. Salazar said in a statement. “This development has provided important benefits,
but we must find common-sense ways of protecting, restoring and reconnecting the Western lands

49
that are most important to the species’ survival while responsibly developing much-needed energy
resources.”

He said that state resource agencies would be instructed to take stronger steps to preserve the
sagebrush where the birds live. Federal wildlife and lands agencies will oversee those efforts.

In 2004, the Bush administration Interior Department decided against listing the sage grouse as
endangered or threatened, despite reports from agency scientists that the bird and its habitat were in
jeopardy. Three years later, a federal judge ruled that a senior Interior Department political appointee,
Julie MacDonald, had intimidated agency scientists and overruled their findings. She later resigned
from the department over several similar incidents.

The judge ordered the department to review the sage grouse decision, which led to Friday’s
announcement.

A group of lawmakers from Western states had strongly urged Mr. Salazar to keep the sage grouse
off the endangered species list, saying that the states had made significant progress in protecting its
habitat. They said adding the bird to the list would hurt ranchers and energy producers who need
access to sagebrush-covered lands that would be off limits under the listing.

“Today’s unnecessary federal designation is one more on a growing list of examples that this
administration places environmental special interests before job creation,” Representative Rob
Bishop, Republican of Utah, said Friday.

“Not only is today’s announcement a direct attack on the hundreds of Western communities that
depend on access to federal lands for ranching, livestock, mining and energy production, it also could
potentially destroy opportunities for development of our renewable resources,” he said.

Representative Jason Chaffetz, another Utah Republican, has been more pungent in his opinion.
“The only good place for a sage grouse to be listed is on the menu of a French bistro,” he said
recently. “It does not deserve federal protection, period.”

Brian Rutledge, Rocky Mountain regional director for the Audubon Society, said he agreed with Mr.
Salazar that other species were facing greater danger. But he said he hoped the decision to make the
sage grouse a candidate for endangered species protection would mean that state and federal
agencies would act much more aggressively to protect the bird’s threatened habitat.

“We’ve already achieved 50 percent total destruction of the sagebrush ecosystem and a large part of
what’s left we’ve seriously compromised,” he said. “We have been told clearly that the science tells us
this bird is in trouble. This is an absolute straightforward clarion call for us to pull together to save it.”

As for Mr. Chaffetz’s suggestion, Mr. Rutledge said: “All I can say is he never tasted a sage grouse;
they taste horrible. It’s like eating sagebrush.”

50
Asked how he knew that, Mr. Rutledge responded, “Anecdotally.”

Lawmakers From Coal States Seek to Delay Emission Limits


By JOHN M. BRODER

WASHINGTON — Coal-country lawmakers moved Thursday to impose a two-year moratorium on


potential federal regulation of carbon dioxide and other climate-altering gases.

Senator John D. Rockefeller IV, Democrat of West Virginia, said the Environmental Protection
Agency should refrain from issuing any new rules on greenhouse gas emissions from power plants
and other major stationary sources for two years to allow Congress to pass comprehensive legislation
on energy and climate change.

Representatives Alan B. Mollohan and Nick J. Rahall II of West Virginia and Rick Boucher of Virginia,
also Democrats, introduced a similar bill in the House.

The moves are the latest effort by members of both parties in Congress to slow or halt carbon
regulation by the administration. Separate bills are before both houses that would essentially prevent
the E.P.A. from issuing any greenhouse gas regulations.

Lisa P. Jackson, the agency’s administrator, wrote Mr. Rockefeller and seven other Democratic
senators last week outlining her timetable for such regulation. She said that limits on carbon dioxide
pollution from vehicles would be issued this year under an agreement negotiated last year with major
automakers.

Limits for large coal-burning power plants and industrial facilities would be phased in beginning in
2011, with no restrictions on smaller sources until 2016.

But that timetable is apparently too fast for Mr. Rockefeller and other representatives of coal-
producing regions.

“This is a positive change and good progress,” Mr. Rockefeller said, referring to Ms. Jackson’s
timetable, “but I am concerned it may not be enough time. We must set this delay in stone and give
Congress enough time to consider a comprehensive energy bill to develop the clean coal
technologies we need.”

He added that decisions with such a broad impact on the nation’s economy and energy future should
be made by elected representatives, not bureaucrats.

51
The E.P.A. said it was studying the Rockefeller proposal but that it was not as dismaying as the
measure introduced by Senator Lisa Murkowski, Republican of Alaska, and several others that would
ban any regulation of carbon dioxide, including emissions from vehicles.

“It is important to note that Senator Rockefeller’s bill, unlike Senator Murkowski’s resolution, does not
attempt to overturn or deny the scientific fact that unchecked greenhouse gas pollution threatens the
well-being of the American people,” said Adora Andy, an E.P.A. spokeswoman, “nor would it threaten
the historic clean cars program announced by the Obama administration last year.”

The agency’s proposed regulations are opposed not only by coal companies and their customers but
also by a wide range of American industries that fear that new rules will impose huge costs and make
it difficult for American manufacturers to compete with goods from countries without carbon dioxide
limits.

Environmental groups generally support the prospect of E.P.A. regulation as a prod to Congress to
impose carbon restrictions across the economy. Several issued statements opposing Mr.
Rockefeller’s measure.

Risk and Opportunity for Women in 21st-Century

PARIS — Daniel Louvard does not believe in affirmative action. Time and again, the scientists in his
Left Bank cancer laboratory have urged him to recruit with gender diversity in mind. But Mr. Louvard,
research director at the Institut Curie and one of France’s top biochemists, just keeps hiring more
women.

In a yearlong series of articles, columns and multimedia reports, The International Herald Tribune
examines where women stand in the early 21st century.

THE FEMALE FACTOR: CONVERSATIONS


Achievements abound, but not everywhere and not in equal measure. Where are women falling
behind, both geographically and by economic strata? Are there jobs still out of reach for women?

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“I take the best candidates, period,” Mr. Louvard said. There are 21 women and 4 men on his team.

The quiet revolution that has seen women across the developed world catch up with men in the work
force and in education has also touched science, that most stubbornly male bastion.

Last year, three women received Nobel prizes in the sciences, a record for any year. Women now
earn 42 percent of the science degrees in the 30 countries of the Organization for Economic
Cooperation and Development; in the life sciences, such as biology and medicine, more than 6 out of
10 graduates are women.

52
Younger women, too, are sticking more with science after graduating: In the European Union, the
number of women researchers is growing at a rate nearly twice that of their male counterparts, giving
rise to what some have dubbed a fledgling “old girls network.”

Even Barbie, the iconic doll who in 1992 was infamously made to say, “Math class is tough,” has had
a makeover as a computer engineer for her 2010 edition, complete with pink glasses and pink laptop.

But if progress has been dramatic since the two-time Nobel physicist Marie Curie was barred from
France’s science academy a century ago, it has been slower than in other parts of society — and
much less uniform.

In computer science, for example, the percentage of female graduates from American universities
peaked in the mid-1980s at more than 40 percent and has since dropped to half that, said Sue
Rosser, a scholar who has written extensively on women in science. In electrical and mechanical
engineering, enrollment percentages remain in the single digits. The number of women who are full
science professors at elite universities in the United States has been stuck at 10 percent for the past
half century. Throughout the world, only a handful of women preside over a national science
academy. Women have been awarded only 16 of the 540 Nobels in science.

The tug-of-war between encouraging numbers and depressing details is in many ways the story of
the advancement of women overall. Women get more degrees and score higher grades than men in
industrialized countries. But they are still paid less and are more likely to work part time. Only 18
percent of tenured professors in the 27 countries of the European Union are women.

And the big money in science these days is in computers and engineering — the two fields with the
fewest women.

In the 21st century, perhaps more than ever before, there will be a premium on scientific and
technological knowledge. Science, in effect, will be the last frontier for the women’s movement. With
humanity poised to tackle pressing challenges — from climate change to complex illness to the fallout
from the digital revolution — shortages of people with the right skill sets loom in many countries.

Therein lie both opportunity and risk for women: In the years to come, the people who master the
sciences will change the world — and most likely command the big paychecks.

“Women need science and science needs women,” said Béatrice Dautresme, chief executive of
L’Oréal Foundation and architect of the L’Oréal-Unesco For Women in Science awards, honoring five
scientists each year from across the world. “If women can make it in science, they can make it
anywhere.”

Many obstacles women face in general are starkly crystallized in scientific and technological
professions. Balancing a career with family is particularly tricky when the tenure clock competes with
the biological clock or an engineering post requires long stints on an offshore oil rig.

53
For couples, coordinating two careers is especially tough when both are in science. And 83 percent of
women scientists in the United States have scientist partners, compared to 54 percent of male
scientists.

THE FEMALE FACTOR


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Achievements abound, but not everywhere and not in equal measure. Where are women falling
behind, both geographically and by economic strata? Are there jobs still out of reach for women?

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Battling subtle and not-so-subtle prejudices is that much harder when they are transmitted by
educators, from preschool teachers to Lawrence H. Summers, the former president of Harvard
University. Ms. Rosser was one of the speakers at a conference in January 2005, where Mr.
Summers said that differences in “intrinsic aptitude” between men and women were more important
than cultural factors and discrimination in explaining why fewer women succeeded in the sciences.

At least one woman in the audience left in protest, Ms. Rosser recalled. Others, like herself,
challenged Mr. Summers after his comments.

The notion that intellectual ability in men has a greater variability — that the most brilliant and the
most deficient brains are found in men — first arose in 1894 to explain why there were more men in
mental hospitals and fewer women geniuses. It has been discredited by empirical studies, most
recently in June, by Janet Hyde and Janet Mertz of the University of Wisconsin, who showed that in
some countries there is no difference between men and women at the highest level. Where a
difference remains, it is shrinking and correlated with gender inequality, suggesting that cultural,
rather than intrinsic, factors are at play.

But stereotypes run deep. At a presentation to high school girls a few years ago, Gigliola Staffilani, a
professor of mathematics at the Massachusetts Institute of Technology, was asked whether for a
woman being smart “makes it hard to date.” Mathematics departments in several universities lament
a drop in the number of female applicants. At M.I.T., for example, the share of women applicants to
the mathematics graduate program has declined to 13 percent this year from about 17 percent in
previous years, Ms. Staffilani said. (But the quality of their applications was so strong, she added, that
they will make up 22 percent of the student intake.)

The lack of women role models worries her. It reinforces a view that for girls, well, math class is
tough.

54
Often, conditioning starts early. Blanca Treviño, a Mexican computer scientist and chief executive
officer of Softtek, the largest private information-technology service provider in Latin America, recalls
that the kindergarten teacher would call her to complain about her daughter, who was playing with a
calculator instead of with dolls.

“The lady told me that my daughter was making up stories, saying that her mother had an office and
an assistant,” Ms. Treviño said. “The idea that this could be true did not occur to her.”

In India, women scientists have complained that even in science textbooks women are depicted in
traditional roles. And in the United States, some psychologists say that the surge in computer games
marketed to boys is one explanation for the widening gap in computer sciences since the 1980s.

“There should be a concerted effort to undo these continuing stereotyped expectations,” said Lotte
Bailyn, a professor at M.I.T.’s Sloan School of Management, who studied the phenomenon. “We need
more TV shows with women forensic and other scientists. We need female doctor and scientist dolls.”

History shows that good science alone rarely has helped women get the credit they deserved.

Take Lise Meitner, an Austrian-born physicist who was instrumental in discovering nuclear fission
with Otto Hahn but who did not share his 1944 Nobel Prize for it. Or Hedy Lamarr, another Austrian,
who is remembered for the nude scenes in the notorious 1933 feature film “Ecstasy” and her
Hollywood career rather than for developing a technology, with George Antheil, that became the basis
for mobile telephony.

It was not until 1967 that the street outside Mr. Louvard’s office window in the Latin Quarter, named
Rue Pierre Curie after Marie Curie’s physicist husband, was renamed Rue Pierre et Marie Curie. And
it was not until 1995 that Marie Curie’s body was moved to the Panthéon, the monument to the
French Republic’s greatest minds. The inscription above the entrance still reads: “To the Great Men.”

It is a detail, but details matter. In dozens of conversations with women scientists and technology
executives from the United States, Europe and Asia, a pattern emerged: Many attended single-sex
schools and a significant number had scientist parents.

THE FEMALE FACTOR


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Achievements abound, but not everywhere and not in equal measure. Where are women falling
behind, both geographically and by economic strata? Are there jobs still out of reach for women?

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Although somewhat shielded from stereotyping, they still had to balance work and private life. Many
do not have children (or have only one), and they are still more likely than the average educated
woman to be single or divorced, Ms. Bailyn said.

In the Philippines, Lourdes Cruz, a biochemist and L’Oréal-Unesco laureate for the Asia-Pacific
region this year, is a case in point. Educated in a girls’ school and encouraged by a chemist father,
she had a successful research career between the University of Utah and the Marine Science
Institute in Quezon City. There was never time for marriage, let alone children, she said.

“I spent a lot of time in the laboratory and that was my priority,” said Ms. Cruz, who studies the
medical applications of a nerve poison in cone snails.

She often slept on a foam mattress in her office and set her timer to take night-time measurements
during long-running experiments.

Women who managed to combine a career in science with family almost invariably say they got lucky
in some way. Elizabeth Blackburn, 61, an Australian molecular biologist who shared the Nobel Prize
in Medicine last year with Carol Greider, found out in the same week — when she was 37 — that she
was pregnant with her son and that she had been offered tenure at the University of California at
Berkeley.

Ms. Staffilani, 44, was offered tenure early, at 34, an age when many scientists in American
academia have barely embarked on assistant professorships that give them about six years to strive
for a permanent post. She was 36 when she had twins. By having two children at once, she had to
spend only half the time away from teaching and publishing.

Edith Heard, 44, a British geneticist who runs the developmental biology and genetics department at
the Institut Curie, said her good fortune had been moving to Paris with her French partner early on in
her career.

“It was a turning point,” said Ms. Heard, a mother of two. “I couldn’t have done it in the U.K. and I
couldn’t have done it in the U.S.”

Several of the women with whom she went to university in Britain abandoned scientific careers when
they had children, she said.

Ms. Heard benefited from a permanent contract with the French government when she was 28,
allowing her to undertake risky experiments often not funded by short-term contracts more common
elsewhere. She took 10 weeks’ maternity leave after the birth of each child and relied on France’s
state-subsidized child-care system. Perhaps most important, her husband, also a geneticist, shares
family duties.

56
In this, too, Pierre and Marie Curie were trailblazers. If she is still an inspiration for women scientists,
it is not only because she received two Nobel prizes, one in physics and one in chemistry. She also
had a longtime marriage and two successful daughters.

Pierre, with whom she discovered radioactivity, refused to accept the 1903 Nobel Prize in Physics
that was offered to him and Henri Becquerel unless his wife shared it.

Their daughter Irène Joliot-Curie won her own Nobel Prize in Chemistry, with her husband, Frédéric
Joliot, in 1935. The other daughter, Eve, made the cover of Paris Match, became one of the first
women war reporters in World War II and wrote her mother’s biography.Ms. Blackburn read that
biography when she was in her teens. “I was impressed by her ability to find great satisfaction in
doing science, the message that passionate involvement in science was something an admirable
person could do, and her family life as described by her daughter,” she recalled.

Helpful husbands are becoming less rare. Mr. Louvard, whose wife also has a doctorate but gave up
her science career to care for their three children, noted: “I see scientists turn up at conferences with
their husbands and children now. That was unthinkable until pretty recently.”

But good will alone will not suffice. “The institutions have to change,” Ms. Blackburn said.

Ms. Rosser noted that at the Georgia Institute of Technology, where she served as dean until a year
ago, women had to take sick leave to give birth, like all state employees.

Thomas H. Pigford, Nuclear Engineer, Is Dead at 87


Thomas H. Pigford, an independent-minded nuclear engineer who was recruited by the federal
government for his advice on major nuclear accidents and nuclear waste, died Saturday at his home
in Oakland, Calif.. He was 87.

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Thomas H. Pigford

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His death was confirmed by the nuclear engineering department at the University of California,
Berkeley, of which he was the first chairman. Dr. Pigford had been treated for Parkinson’s disease for
nine years, his wife, Elizabeth Pigford, said.

57
In 1979 he was a member of the commission that investigated the accident at the Three Mile Island
reactor, near Harrisburg, Pa. The panel found that poorly trained operators had turned off key safety
systems, allowing a simple malfunction to grow into a harrowing accident that reduced the nuclear
core to rubble.

Dr. Pigford, who was often pointed and even discordant in his views, was highly critical of the Nuclear
Regulatory Commission, which he said had made technical errors and been unduly alarmist during
the accident. He also maintained that his panel’s findings were limited and should not be used to form
a general indictment of nuclear power plants.

“Every technology imposes a finite degree of risk upon society, both in its routine operation and in the
occurrence of accidents,” he wrote. “The essential question is the trade-off between the risks and the
benefits. The commission neither received any evidence nor reached any conclusions that the risks of
nuclear power outweigh its benefits.”

Seven years later, when the Soviet-designed reactor in Chernobyl, Ukraine, exploded and sent a
cloud of radioactive material over Europe, he was appointed by the secretary of energy to a
committee to evaluate the accident and the safety of a similar reactor operated by the department in
Hanford, Wash. Dr. Pigford said that the American plant, which was used to make plutonium for
nuclear bombs, was far more dangerous than American commercial reactors, and that one safety
measure proposed by the department would be no help at all. Soon after, the department closed the
reactor.

In the mid-1990s, he also served on an Environmental Protection Agency panel that advised on what
the standards should be for a nuclear repository then under consideration at Yucca Mountain, Nev.
(The Energy Department said last month that it would kill the project.)

The E.P.A. panel advised that standards for the waste dump should allow only very small radiation
exposures to future generations. But to Dr. Pigford’s dissatisfaction, the panel also said the
government should be able to make assumptions about how land in the area would be used in future
millenniums, a major factor in determining radiation exposure.

The E.P.A. had assumed that water that had passed through the repository and picked up
contaminants would be used by farm families to irrigate their crops and grow their own food, creating
a pathway for exposure. But the panel advised that the agency should be allowed to assume that
contaminated water from the site would not be used by subsistence farmers. The effect would be to
permit higher levels of contamination.

Dr. Pigford complained about the advisory panel’s approach. "They end up with such a less stringent
result that cannot be defended,” he said. “That’s bad for the project; it’s bad for the country."

Thomas Harrington Pigford was born on April 21, 1922, in Meridian, Miss., to Lamar and Zula Pigford.
He graduated magna cum laude from the Georgia Institute of Technology in 1943, served in the Navy

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in World War II, and was asked by the Massachusetts Institute of Technology to join the faculty while
still completing his doctorate there, his wife said.

Before going to Berkeley, Dr. Pigford helped establish the nuclear engineering department at M.I.T.

A chemical engineer, Dr. Pigford helped develop the process used by the government for years to
harvest plutonium for bombs from irradiated reactor fuel. He was a co-author of “Nuclear Chemical
Engineering,” published in 1958, revised in 1983 and considered the first text in the field.

Dr. Pigford’s first wife, the former Catherine Kennedy Cathey, died in 1992. Besides his wife, the
former Elizabeth Hood Weekes, who is known as Betty and whom he married in 1994, Dr. Pigford is
survived by two daughters, Cynthia Pigford Naylor, of Durham, Calif., and Julie Pigford Earnest, of
Portland, Ore.; two stepdaughters, Janvrin Demler, of Dedham, Mass., and Laura Weekes, of Los
Angeles; five grandchildren; and one great-grandson.

One of Dr. Pigford’s most memorable projects was perhaps the least successful: a cold war effort to
develop a reactor to power an airplane.

“It had worlds of engineering problems, and they were all fun to work on,” Dr. Pigford said in an oral
history published in 1999.

But he acknowledged that the project was allowed to continue for too long. “You see,” he said, “the
trouble is, the Air Force was the one who made the decisions and managed the money, and it fell in
love with almost anything nuclear.”

Correction: An earlier version of this article misspelled the surname of one of Dr. Pigford's
stepdaughters. She is Janvrin Demler, not Deler.

• Le Parlement européen exige l'arrêt


des expulsions de Roms
Mots clés : roms, expulsions, union européenn, ROUMANIE, STARSBOURG, BRUXELLES, Resolution

Par Tristan Vey


09/09/2010 | Mise à jour : 18:56 Réagir

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Les parlementaires brandissaient des affiches «Egalité de droits pour tous les citoyens» avant le vote jeudi à
Strasbourg d'une résolution dénonçant les expulsions de Roms dans l'UE. Crédits photo : AFP
Les eurodéputés ont adopté jeudi une résolution demandant à Paris la suspension immédiate des
renvois de Roms dans leur pays. Si le texte n'a aucune valeur contraignante, il reste un symbole
fort de la désapprobation de l'Union européenne.

Si le président de la Commission européenne a conclu mardi un armistice avec le président français


sur la question rom, les eurodéputés, eux, ne sont prêts à aucune concession pour le moment. Ils jugent
inacceptable la politique de démantèlement des camps et de reconduites à la frontière, ainsi que le discours
qui l'accompagne. Le Parlement européen ea voté jeudi une résolution demandant «de suspendre
immédiatement toutes les expulsions de Roms» (337 voix contre 245). Les élus européens de Strasbourg
s'inquiètent en particulier «de la rhétorique provocatrice et ouvertement discriminatoire qui a marqué le
discours politique au cours des opérations de renvois des Roms dans leur pays, ce qui donne de la crédibilité
à des propos racistes et aux agissements de groupes d'extrême-droite». La France n'est pas l'unique Etat
visé par ce texte, mais il est le seul à être mentionné explicitement.

Le vote de cette résolution, un texte non-contraignant sur le plan juridique, a été diversement apprécié par
les différents courants politiques du Parlement. Si les Verts, qui ont présenté cette résolution avec les
socialistes, les libéraux et les communistes, se sont félicités de voir l'institution européenne «jouer son rôle
de garde-fou pour préserver les valeurs fondamentales de l'UE», la délégation française des députés de
droite a regretté dans un communiqué que «par ses anthèmes hypocrites et ses condamnations sans
fondements, la Parlement européen contribue à enliser le débat».

«Pas question» de suspendre les reconduites pour Besson

Le ministre de l'Immigration Eric Besson, en visite à Bucarest, a d'ores et déjà réagi en déclarant qu'il n'était
«pas question» de suspendre les reconduites dans les pays d'origine, «qu'il s'agisse d'ailleurs de
Roumains, de Bulgares ou de tout autre ressortissant». Le ministre a en outre jugé que le Parlement était
«sorti de ses prérogatives». La France continue en effet de penser que tous les démantèlements de camps
et les reconduites se déroulent dans un cadre légal.

Plus d'infos en vidéo sur itélé.fr

Le Parlement accuse lui Paris de procéder à des expulsions collectives jugées discriminatoires et interdites
par la charte des droits fondamentaux de l'UE. Brice Hortefeux avait déjà répondu à ces accusations en

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assurant qu'il s'agissait uniquement d'expulsions individuelles justifiées par la directive-loi de 2004 qui
stipule que «les États membres peuvent restreindre la liberté de circulation et de séjour d'un citoyen de
l'Union ou d'un membre de sa famille, quelle que soit sa nationalité, pour des raisons d'ordre public, de
sécurité publique ou de santé publique».

«Ces retours, dans leur immense majorité, sont des retours volontaires», avait par ailleurs tenu à souligner
le ministre de l'Intérieur. La France accorde en effet une aide financière de 300 euros aux volontaires, plus
100 euros par enfant. Dans un souci d'apaisement, la Commission de Bruxelles s'était dite mardi
globalement satisfaite des conditions apportées par la France. L'enquête sur la conformité au droit
européen engagée par les services juridiques de la Commission a ainsi été reléguée mardi au rang de note
interne. Le texte s'interrogeait notamment sur la nature «volontaire» des retours des Roms dans leur pays
d'origine.

Depuis le début de l'année, entre 8000 et 9000 Roms ont été expulsés du territoire. La France souhaite
que la Roumanie, pays qui compte le plus importante communauté rom d'Europe, prenne des engagements
pour «insérer les Roms sur son territoire». Les deux pays ont d'ailleurs convenu «d'agir de concert» à
Bruxelles pour améliorer les conditions de vie des millions de Roms de l'Union et obtenir les fonds
nécessaires à une vraie politique d'intégration. Afin de montrer sa volonté de «mettre fin aux polémiques
stériles», le chef de la diplomatie roumaine Teodor Baconschi a d'ailleurs préféré «s'abstenir» de commenter
la décision du Parlement européen.

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