Le château de Versailles est un château et un monument historique
français qui se situe à Versailles, dans les Yvelines, en France. Il fut la
résidence des rois de France Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Le roi et la cour y résidèrent de façon permanente du 6 mai 1682 au 6 octobre 1789, à l'exception des années de la Régence de 1715 à 1723. Situés au sud-ouest de Paris, ce château et son domaine visaient à glorifier la monarchie française. Le château est constitué d'une succession d'éléments ayant une harmonie architecturale. Il s'étale sur 63 154 m2, répartis en 2 300 pièces, dont, actuellement, 1 000 pièces de musée1. Le parc du château de Versailles s'étend sur 815 ha, contre environ 8 000 ha avant la Révolution françaisenote 1, dont 93 ha de jardins. Il comprend de nombreux éléments, dont le Petit et le Grand Trianon (qui fut également résidence de Napoléon Ier, Louis XVIII, Charles X, Louis- Philippe Ier, et Napoléon III), le hameau de la Reine, le Grand et le Petit Canal, une ménagerie (aujourd’hui détruite), une orangerie et la pièce d'eau des Suisses. Aux origines du lieu Avant le château, la première mention de Versailles remonte à 1038 dans une charte de l’abbaye Saint-Père de Chartres2. En 1561, le domaine de Versailles et sa demeure seigneuriale sont vendus à Martial de Loménie, secrétaire des finances de Charles IX3. Albert de Gondi, comte de Retz, favori italien de la reine Catherine de Médicis, devient pour 35 000 livres propriétaire de la seigneurie de Versailles et de son château, consistant alors en une demeure seigneuriale située à l’emplacement de l’actuel hôtel des Affaires étrangères et de la Marine4. En 1589, un mois avant qu’il ne devienne roi de France, le roi de Navarre séjourne à Versailles5. Revenant de Blois, il s’y arrête du 7 au 9 juillet et est reçu par Albert de Gondi ; il y retourne en 1604 et 1609. Dès 1607, le futur Louis XIII, alors âgé de six ans, fait sa première chasse à Versailles6. Au début du XVIIe siècle, les terres environnantes sont la propriété, d’une part, de la famille de Gondi et, d’autre part, du prieuré Saint-Julien de Versailles dont le prieur est Mathieu Mercerie. De 1622 à 1654, Jean- François de Gondi est archevêque de Paris dont dépend hiérarchiquement le prieuré Saint-Julien. Jean-François de Gondi, seigneur de Versailles, est donc propriétaire du domaine qui est acquis par le roi en 16237. « La terre et seigneurie de Versailles » sont elles vendues au roi le 8 avril 1632 par ce même Jean-François de Gondi8,note 2. Sur le terrain de l’actuel château de Versailles, ne se trouve alors qu’un moulin à vent9. Le premier château En 1623 Louis XIII, atteint d’agoraphobie et pris d'un besoin de retraite spirituelle10 décide de faire construire un modeste pavillon de chasse en brique et pierre au sommet du plateau de Versailles, sur le chemin allant de Versailles à Trianon11, en un lieu appelé le Val-de-Galie. Il fait acheter le 23 mars 1624 le moulin et la maison du meunier sis sur la butte entourée de marais12,13. On ignore le nom de l'architecte mais le maître maçon se nomme Nicolas Huaut11. Comme le mentionne le marché publié par Jean Coural en 195914, le bâtiment consiste alors en un simple corps de logis de 35 mètres de long sur 5,80 mètres de large, s'élevant sur trois niveaux (trois étages : rez-de-chaussée, premier étage et galetas) à sept travées auquel s'ajoutent deux ailes en retournote 3, légèrement plus basses (deux étages) et également en sept travées, de 27,30 mètres de long sur 4,85 mètres de large15. L'ensemble est entouré de fossés précédés d'une terrasse et d'un jardin de deux hectares dessiné par l'intendant des jardins du roi Jacques Boyceau. L'avant de la cour est fermé par un mur percé d'une porte cochère surmontée d’un tympan sculpté aux armes royales16. Louis XIII participe personnellement à l'élaboration du plan de ce premier édifice17 et en prend possession le 9 mars 1624. S’il constitue son rendez-vous de chasse favori, il ne forme pourtant qu’une construction rustique et purement utilitaire12. La disposition bastionnée de terre et les fossés qui l’entourent, rappellent encore certaines constructions féodales4. Ses matériaux de médiocre qualité (moellon avec mortier de chaux et sable enduit d'un crépi, encadrement des fenêtres en fausses pierres de plâtre) rappellent quant à eux l'hôtel de Guénégaud18. Louis XIII achète à Jean de Soisy un terrain dont la famille de celui-ci est propriétaire depuis le XIVe siècle19 et y fait bâtir une nouvelle habitation. Dans sa petite demeure, il reçoit de temps à autre sa mère Marie de Médicis et son épouse Anne d’Autriche12. Elles ne font qu’y passer sans jamais y coucher, le château de Louis XIII ne comportant pas d'appartement pour les femmes20. L’appartement du roi comprend une petite galerie où était accroché un tableau représentant le siège de La Rochelle, puis viennent quatre pièces dont les murs sont couverts de tapisseries12. Le salon du roi occupe le centre de l’édifice, emplacement qui correspond aujourd'hui à celui du lit de Louis XIV21. Le 11 novembre 1630, le cardinal de Richelieu se rend secrètement à Versailles dans le but de regagner la confiance du roi en dépit des pressions exercées sur ce dernier par la reine mère et le parti dévot22. Cet événement sera connu, plus tard, sous le nom de journée des Dupes et constitue pour le château le premier acte politique d'importance avant qu'il ne devienne une résidence d'État23. Richelieu resta Premier ministre et la reine mère fut exilée. Ce château est surnommé à cause de sa petite taille « le chétif château », ou « le chestif chasteau » en ancien français, par le maréchal de Bassompierre12. Saint-Simon l'appelle aussi « le château de cartes », à cause de ses couleurs (les briques rouges, le toit d'ardoises noires et la pierre blanche) qui rappellent celles d'un jeu de cartes, ou « le méchant cabaret à rouliers » pour souligner ainsi la modestie de la construction de Louis XIII par rapport à celle de son fils24. Un inventaire de 1630 fait en effet état uniquement pour l'appartement du roi au premier étage de quatre pièces tendues de tapisseries, d'une antichambre, d'une garde-robe, d'un bureau et d'une chambre14 Le deuxième château
Plan du château vers 1630 - 1640, estampe de Jacques Gomboust25.
Le 8 avril 1632, Louis XIII rachète le domaine de Versailles à Jean- François de Gondi, archevêque de Parisnote 2. En mai 1631 débutent des travaux d’agrandissement qui sont dirigés par l’ingénieur-architecte Philibert Le Roy : à chaque angle sont ajoutés des petits pavillons en décroché, les ailes sont remaniées ; en 1634, le mur fermant la cour est remplacé par un portique en pierre à six arcades garnies de ferronneries26. Le nouveau château reçoit sa première décoration florale ; les jardins sont agencés « à la française » par Boyceau et Menours27, décorés d’arabesques et d’entrelacs. Les crépis sur moellons sont remplacés par des façades de briques et de pierre. Une terrasse servant de promenade, avec une balustrade décorée d’oves, est aménagée en 1639 devant la façade principale du château au-dessus du parterre qui est accessible par un escalier. Ce château correspond actuellement à la partie en U qui entoure la cour de marbre28. En 1643, sentant sa mort approcher, Louis XIII déclare : « Si Dieu me rend la santé, disait-il à son confesseur, le jésuite Jacques Dinet, j'arrêterai le cours du libertinage, j'abolirai les duels, je réprimerai l'injustice, je communierai tous les huit jours, et sitôt que je verrai mon dauphin en état de monter à cheval et en âge de majorité, je le mettrai en ma place et je me retirerai à Versailles avec quatre de vos Pères, pour m'entretenir avec eux des choses divines et pour ne plus penser de tout qu'aux affaires de mon âme et de mon salut29 ». Le 14 mai, il meurt laissant le Royaume à son fils Louis XIV, âgé de quatre ans et trop jeune pour gouverner. Sous la régence d’Anne d'Autriche, Versailles cesse alors d'être une résidence royale pendant presque dix-huit ans Contexte : la régence d'Anne d'Autriche À la mort de Louis XIII, le 14 mai 1643, son descendant, le jeune Louis XIV, n'est âgé que de quatre ans et huit mois. Selon un édit du défunt roi passé en avril, le gouvernement de la France est alors confié à sa veuve, Anne d'Autriche, assistée d'un conseil de régence comprenant le duc d'Orléans, lieutenant-général du Royaume, le cardinal Mazarin, le chancelier Séguier, les secrétaires d'État Bouthillier et son fils Chavigny. Mais la reine, qui ne souhaite pas gouverner avec ces créatures placées par Louis XIII et feu le cardinal de Richelieu30, obtient du Parlement, le 15 mai 1643 l'administration du Royaume et l'éducation du jeune roi31. Bien vite, cependant, la reine prend conscience de l'extrême difficulté à exercer seule le pouvoir32. Elle fait donc appel au cardinal Mazarin en lui donnant, le 18 mai 1643, le poste de Premier ministre. Elle fait également de lui le tuteur de son fils. Le lendemain de la mort du roi30, Louis et son jeune frère, le duc Philippe d’Anjou, ont quitté Saint-Germain-en-Laye pour s’installer à Paris, au Palais-Cardinal, rebaptisé Palais-Royal33.
Physiologie historique, politique et descriptive du château des Tuileries: Par l'auteur des "Mémoires d'une femme de qualité sur le Consulat, l'Empire et la Restauration"
Ateliers monétaires des rois de France. Ateliers provençaux : monnaies des rois de France. Marseille 1492-1857, Aix 1481-1786, Tarascon 1481-1518 / [ A. Babut]