1. Définition de l'intégrale dans le cas d'une fonction continue positive sur un segment [a, b]
Remarques :
r r
· OIKJ peut être un carré lorsque le repère (O ; i , j ) est orthonormé.
· Si l'on a, par exemple, OI = 3 cm et OJ = 2 cm, alors une unité d'aire correspond à 6 cm2.
1.2. Définition Notion d'intégrale d'une fonction continue positive en tant qu'aire
r r
Soit P un plan muni d'un repère orthogonal (O ; i , j ).
Soient :
· a et b deux réels avec a b.
· ¦ une fonction continue (ou continue par morceaux(1)) et positive sur le segment(2) [a, b].
On appelle intégrale de ¦ de a à b l'aire, exprimée en u.a., du domaine D suivant :
D = {M(x, y) Î P tels que a x b et 0 y ¦(x)}
(D est le domaine délimité par la courbe de ¦, l'axe des abscisses et les deux droites verticales d'équations x = a et x = b)
ò
b b
On note cette quantité :
a
¦ (t ) dt ou ò a
¦( x ) dx
Remarques :
La variable t (ou x ou autre) figurant dans l'intégrale est "muette" ; elle peut être notée par toute autre lettre. Le
symbole dt (ou dx) ne joue aucun rôle pour le moment, si ce n'est de préciser quelle est la variable.
(1)
Cette hypothèse est indispensable pour définir l'intégrale d'une fonction en escalier.
(2)
Un segment est un intervalle fermé borné.
Calcul intégral. Page 1 G. COSTANTINI http://bacamaths.net/
Premiers exemples :
r r r r
Rapportons le plan à un repère orthonormé (O ; i , j ) avec || i || = || j || = 1 cm. (Ainsi 1 u.a. correspond à 1 cm2)
Cas d'une fonction ¦ égale à une constante positive (notée k Î +) sur [a, b] alors :
ò
b b
a
¦ (t ) dt = ò a
k dt = (b - a)k u.a .
(On a simplement appliqué la formule longueur ´ largeur pour calculer l'aire d'un rectangle !)
C¦
k
D
J
1 u.a.
O I a b x
ò
b
En particulier, si ¦ est nulle sur [a, b] alors : ¦ (t ) dt = 0
a
Cas d'une fonction ¦ affine (notons ¦(x) = mx + p) supposée positive sur [a, b] alors :
(petite base + grande base) ´ hauteur
ò
b
¦ (t ) dt = Aire du trapèze ABB'A' =
a 2
y
mb + p
B'
C¦
ma + p
A' D
J
1 u.a.
A B
O I a b x
¦(x) = x 2
On a vu (voir le DM 1 sur la quadrature de la parabole) qu'alors :
1
ò
1
x 2 dx =
0 3
ò å (a
b
¦ (t ) dt = i +1 - ai ) li
a
i =0
Illustration avec n = 4.
l0
l4
l3
O a = a0 a1 a2 a3 a4 = b x
Remarques :
· ¦ peut prendre n'importe quelle valeur en chacun des points ai ; cela ne modifie pas l'aire.
· La formule donnée ci-dessus pour les fonctions en escaliers en fondamentale. C'est cette formule
(généralisée à des li réels quelconques) qui sera prise en définition plus tard (classes post-bac). En effet,
d'une part, il est facile de prouver les propriétés (telle que la linéarité) des intégrales pour les fonctions en
escaliers. D'autre part, il y a un résultat très fort qui est que "toute fonction continue sur un segment peut
être approchée par des fonctions en escaliers" ce qui permet d'étendre les propriétés obtenues sur les
fonctions en escaliers aux fonctions continues. C'est ainsi que l'on construit, par exemple, l'intégrale dite de
Riemann.
1
t0
1
t
O 1 t0 t x
Cas 1 : t0 t. Alors S(t) - S(t0) est l'aire du domaine délimité par la courbe de la fonction inverse, l'axe des
En passant à la limite lorsque t tend vers t0, le théorème des gendarmes permet d'affirmer que l'accroissement
S (t ) - S (t 0 ) 1
moyen admet une limite en t0 égal à , la fonction S est donc dérivable à droite en t0.
t - t0 t0
Cas 2 : t t0. Un raisonnement analogue à ci-dessus montre que S est dérivable à gauche en t0.
1
Bilan : on a donc : S'(t0) =
t0
Ce raisonnement étant valable pour tout réel t0 de [1, +¥[, on a donc pour tout x de [1, +¥[ :
1
S'(x) =
x
Considérons maintenant la fonction ¦ définie sur [1, +¥[ par :
¦(x) = S(x) - ln x
La fonction ¦ est dérivable sur [1, +¥[ (car la fonction S et le logarithme népérien le sont) et on a :
1 1
¦'(x) = S'(x) - (ln x)' = - =0
x x
En conséquence, ¦ est constante sur [1, +¥[ : ¦(x) = k
Or, ¦(1) = S(1) - ln 1 = 0
D'où k = 0 et ¦ est nulle sur [1, +¥[, on conclut : S = ln
x1
On a montré que pour tout réel x de [1, +¥[ : ò 1 t
dt = ln x
De plus : OM2 = x 2 + y 2 = x 2 + 1 - x 2 = 1
b 0 et a 2 + b 2 = 1
b 0 et b 2 = 1 - a 2
b = ¦(a)
N Î C¦
On a montré que la courbe C¦ coïncide avec le demi-cercle de centre O et de rayon 1 qui est situé dans le
demi-plan des ordonnées positives.
1
2. La quantité ò 0
1 - x 2 dx représente l'aire du domaine délimité par C¦, l'axe des abscisses et les droites
verticales d'équations respectives x = 0 et x = 1. Ce domaine est un quart de disque de rayon 1. Son aire est
p
donc égale à :
4
1 p
ò 0
1 - x 2 dx =
4
u.a.
y
1
C¦
-1 O 1 x
Démonstration :
Notons, pour toute fonction continue ¦ sur [a, b] :
D(¦) = {M(x, y) Î P tels que a x b et y compris entre 0 et ¦(x)}
D'où le résultat.
Exemple :
Cg C¦
Avec ¦ et g définies sur [0 ; 1] par :
1
¦(x) = x et g(x) = x 2
L'aire D hachurée ci-contre est donnée par :
1 1 1
ò ò
1 1
Aire(D) = x dx - x 2 dx = - =
0 0 2 3 6 1
Exercice :
1
ò
2
Démontrer que : x dx =
0 3
(On pourra se placer dans un repère orthonormé et utiliser la fait que les courbes représentatives des fonctions
Soient a et b deux réels avec a b et ¦ une fonction continue sur [a, b].
a b
On convient alors que : ò b
¦(t ) dt = - ò a
¦(t ) dt
Soit ¦ une fonction continue (ou continue par morceaux) et négative sur le segment [a, b].
On appelle intégrale de ¦ de a à b l'opposé de l'aire, exprimée en u.a., du domaine D suivant :
D = {M(x, y) Î P tels que a x b et ¦(x) y 0}
b
Cette quantité est encore notée ò a
¦ (t ) dt .
Exemple :
1
Calculer l'intégrale : ò 0
(-2 x - 2) dx
Soit ¦ une fonction continue (ou continue par morceaux) sur le segment [a, b].
On définit deux nouvelles fonctions continues(1) (ou continues par morceaux) ¦+ et ¦- par :
ì¦ ( x) si ¦ (x ) 0 ì¦ ( x) si ¦ (x ) 0
¦+(x) = í et ¦-(x) = í
î0 sinon î0 sinon
(Évidemment ¦+ est positive et ¦- est négative)
b
En d'autres termes, ò a
¦ (t ) dt se calcule en comptant positivement l'aire des domaines où ¦ est positive et
(1) ¦+ ¦ ¦- ¦
Le lecteur consciencieux pourra vérifier que ¦+ + ¦- = ¦ et ¦+ - ¦- = |¦|. Il en déduira les relations ¦+ = . Ensuite, et ¦- =
2 2
comme ¦ est supposée continue (ou continue par morceaux), l'application |¦| l'est également (par composition) ; et comme la somme (et la
¦+ ¦ ¦- ¦
différence) de fonctions continues (ou continues par morceaux) l'est encore, on en déduit que les applications ¦+ = et ¦- = sont
2 2
bien continues (ou continues par morceaux).
Calcul intégral. Page 7 G. COSTANTINI http://bacamaths.net/
Illustration et représentation des fonctions ¦+ et ¦- :
y
C¦
+
a +
O
-
b x
-
y
C¦+
a
O b x
a
O b x
C¦-
2
Exemple :
5
Calculer : I = ò 2
( x - 3) dx
1 C¦
+
1 2 3
Après un calcul élémentaire, on obtient :
I=-
1
+2=
3
O
- 4 5 x
2 2
-1
Démonstration :
C'est immédiat puisque une aire est positive.
Remarques :
Évidemment, si ¦ est négative sur [a, b] alors son intégrale est négative.
Par contre, on ne peut rien dire, a priori, du signe de l'intégrale d'une fonction changeant de signe sur [a, b].
Démonstration :
Étudions d'abord le cas où ¦ et g sont positives (on a donc 0 ¦ g sur [a, b]) :
Cg
C¦
D(¦)
O a b x
Comme ¦ est continue sur [a, b], elle est bornée (et atteint ses bornes). Notons m le minimum de ¦ sur [a, b].
Ainsi les fonctions ¦ - m et g - m sont positives sur [a, b].
Il est clair que l'aire du domaine D compris entre les courbes de ¦ et de g est égale à celle du domaine compris
entre les courbes translatées de ¦ - m et g - m :
b
ò
b b b
Aire(D) =
a
g (t ) dt - ò a
¦ (t ) dt = ò a
( g (t ) - m) dt - ò a
(¦ (t ) - m) dt
b
ò
b
On en déduit, là encore que : ò a
¦ (t ) dt
a
g (t ) dt
Exemple :
1. Démontrer que pour tout réel t Î + :
1
1-t 1
1+ t
2. En déduire que pour tout x Î + :
x2
x- ln(1 + x) x
2
Solution :
(1 - t)(1 + t) 1 1 + t
1
Et en divisant par 1 + t > 0 : 1-t 1
1+ t
2. Soit x Î +. En intégrant, entre 0 et x, l'encadrement ci-dessus, on obtient :
x x x
ò ò ò
1
(1 - t ) dt dt 1dt
0 0 1+ t 0
x2
D'où : x- ln(1 + x) x
2
Démonstration :
On a toujours : -|¦| ¦ |¦| sur [a, b]
b b
D'où : ò a
¦(t ) dt ò a
¦(t ) dt
Démonstration :
r r
Notons P le plan muni d'un repère orthogonal (O ; i , j ).
a b
Autres cas : ils se déduisent du précédent à l'aide de la relation ò b
¦(t ) dt = - ò a
¦(t ) dt .
b c c c b
D'où : ò a
¦ (t ) dt = ò a
¦ (t ) dt - ò b
¦ (t ) dt = ò a
¦ (t ) dt + ò c
¦ (t ) dt
åò
an ai +1
Pour tout a0, a1, ..., an dans I : ò a0
¦ (t ) dt =
i =0
ai
¦ (t ) dt
åk
1
On pose, pour tout n Î : un =
k =1
1
Soit n 2. Comme l'application t a est décroissante sur ]0 ; +¥[, on a, pour tout k 1:
t
k +1 1
ò
1
dt
k t k
En sommant, pour k allant de 1 à n, la relation de Chasles donne :
n La méthode ci-contre est
n +1 1
ò å
1
dt une des plus efficace
1 t k =1
k
pour prouver la
n divergence vers +¥ de la
å
1
ln(n + 1) série harmonique.
k =1
k
Or, lim ln(n + 1) = +¥, donc, par comparaison, la suite (un) diverge.
n ® +¥
b
( ¦ (t ) + g (t ) ) dt = ò ¦ (t ) dt + ò g (t ) dt
b b
ò a a a
C'est un cas particulier de la linéarité de l'intégrale et c'est très délicat à prouver. Nous aurons besoin de deux
lemmes importants sur les fonctions en escalier.
et tels que : "k Î 0, m - 1, j est constante sur ]ak, ak+1[
et tels que : "k Î 0, n - 1, y est constante sur ]bk, bk+1[
Ainsi j et y sont des constantes (notées lk et mk respectivement) sur chaque intervalle ]ck, ck+1[ (0 k r - 1).
On a alors :
r -1 r -1 r -1
å (l ål åm
b b b
ò a
( j(t ) + y(t ) ) dt =
k =0
k + mk ) ( ck +1 - ck ) =
k =0
k ( ck +1 - ck ) +
k =0
k ( ck +1 - ck ) = ò a
j(t ) dt + ò a
y(t ) dt
Lemme 2
Soit ¦ une fonction continue sur un segment [a, b]. Soit e Î +.
Par ailleurs, ¦ étant continue sur le segment [a, b], elle y est uniformément continue (théorème de Heine) :
Soit e Î *+ . D'après le lemme, il existe j1, j2, y1 et y2 en escaliers sur [a, b] telles que :
e e
j1 ¦ y1, j2 g y2, y1 - j1 et y2 - j2 sur [a, b]
2 2
Posons : j = j1 + j2 et y = y1 + y2
j et y sont alors des fonctions en escalier (ce n'est pas très difficile à prouver en considérant une subdivision
adaptée à la fois à j1 et j2 (pour j) ou y1 et y2 (pour y) ; il suffit pour cela de considérer la réunion des points
de chacune des deux subdivisions)
Ainsi on a évidemment : j ¦ + g y et y - j e
De plus, d'après la propriété d'intégration d'une inégalité :
b b b
ò a
( ¦ (t ) + g (t ) ) dt ò Y (t ) dt
a ò a
j(t ) + e dt
b b b
D'où : ò a
( ¦ (t ) + g (t ) ) dt ò a
j1 (t ) dt + ò a
j2 (t ) dt + e(b - a)
D'autres propriétés seront évoquées plus loin après le paragraphe 4 sur les primitives.
4.1. Définition
Soit ¦ une fonction définie sur un intervalle I.
On appelle primitive de ¦ sur I toute fonction F dérivable sur I telle que F' = ¦ sur I.
Exemple :
Remarquons que si l'on avait choisi pour F la fonction définie par F(x) = x 3 - x 2 + sin x + 24, nous aurions
encore eu une candidate satisfaisante. Donc si une fonction ¦ admet une primitive, alors elle en admet une
infinité.
Remarque : la définition reste valable si I est une partie (non vide) de .
4.2. Théorème
Soit ¦ une fonction admettant des primitives sur un intervalle I.
Soient F et G deux primitives d'une fonction ¦ sur un intervalle I.
Alors F et G diffèrent d'une constante :
Démonstration :
Puisque F et G sont des primitives de ¦ sur I, on a :
F' = G' = ¦ sur I
Par conséquent : F'- G' = 0 sur I
Or, F'- G' = (F - G)' (c'est la linéarité de la dérivation).
Donc : (F - G)' = 0 sur I
Or, les seules fonctions qui ont une dérivée nulle sont les fonctions constantes(1), donc on a, sur I, :
F - G = c où c est une constante.
CF
CG
Graphiquement, dans un repère orthonormal c
r r
(O ; i , j ) les représentations graphiques CF
(1)
Ce résultat (qui a été admis en classe de première) se démontre à l'aide du théorème des accroissements finis.
Calcul intégral. Page 15 G. COSTANTINI http://bacamaths.net/
4.3. Tableau des primitives usuelles
Les résultats de ces tableaux s'établissent en vérifiant que l'on a bien F' = ¦ sur l'intervalle considéré.
1 2
¦(x) = x F(x) = x +c
2
1
¦(x) = ax + b F(x) = a x 2 + bx + c
2
si n > 0 ;
x n +1
¦(x) = x n (n Î * et n ¹ -1) F(x) = +c
n +1 ]-¥ ; 0 [ ou ]0 ; +¥[ si n -2
1
¦(x) = F(x) = 2 x + c ]0 ; +¥[
x
1 1
¦(x) = F(x) = - +c ]-¥ ; 0[ ou ]0 ; +¥[
x2 x
¦(x) = 1 + tan2 x =
1
F(x) = tan x + c ùp p é
cos2 x úû 2 + k p ; 2 + (k + 1)p êë (k Î )
1
¦(t) = cos(wt + j) (w ¹ 0) F(t) = sin(wt + j) + c
w
1
¦(t) = sin(wt + j) (w ¹ 0) F(t ) = - cos(wt + j) + c
w
¦(x) = e x F(x) = e x + c
1
¦(x) = F(x) = ln x + c ]0 ; +¥[
x
ku' (k : constante) ku
u n+1 u ¹ 0 sur I si n 0
u' u n (n Î et n ¹ -1)
n +1
u¢
2 u u > 0 sur I
u
v¢ 1
- v ¹ 0 sur I
v2 v
u' eu eu
u¢ ln u si u > 0 sur I
u ln(-u) si u < 0 sur I
Exemple :
Trouver une primitive F de la fonction ¦ définie sur ]0 ; +¥[ par :
ln x
¦(x) =
x
1 2
La fonction ¦ est de la forme u' u. Donc F est de la forme u :
2
1
F(x) = (ln x)2 (+ c)
2
Exercice :
2
Soit F la fonction définie sur ]0 ; +¥[ par : F(x) = x x
3
Calculer F'(x). Qu'a-t-on démontré ?
Démonstration :
Soit G une primitive de ¦ sur I (existe par hypothèse).
D'après le théorème 4.2., toutes les primitives F de ¦ sur I sont de la forme F = G + c (où c est une constante)
La condition F(x0) = y0 impose c = y0 - G(x0).
La constante c est déterminée de manière unique, ce qui démontre le théorème.
Exemple :
x
Soit ¦ la fonction définie sur par : ¦(x) =
x2 + 1
Trouver l'unique primitive F de ¦ sur telle que F(0) = 2.
2x
Remarquons que ¦(x) peut s'écrire : ¦(x) =
2 x2 + 1
On reconnaît l'expression dérivée de x2 + 1 .
Les primitives F de ¦ sur I sont de la forme : F(x) = x2 + 1 + c
Remarque : une question légitime qui se pose dans ce paragraphe est la suivante : une fonction admet-elle
toujours des primitives ? La réponse est non en général. Cependant si notre fonction est continue... Eh bien c'est
ce que nous allons voir dans le paragraphe suivant.
Nous allons voir maintenant le théorème fondamental du calcul intégral qui aura pour conséquence que toute
fonction continue admet des primitives.
5.1. Théorème
Soit ¦ une fonction continue sur un intervalle I.
Soit x0 Î I.
La fonction F définie sur I par
x
F(x) = ò x0
¦ (t ) dt
En utilisant la relation de Chasles et la formule d'intégration pour une fonction constante, on peut écrire :
F ( x ) - F ( x1 ) x x
ò ò
1
- ¦( x1 ) = ¦ (t ) dt - ¦( x1 ) dt
x - x1 x - x1 x1 x1
F ( x ) - F ( x1 ) x
ò
1
D'où : - ¦( x1 ) = ( ¦ (t ) - ¦( x1 ) ) dt
x - x1 x - x1 x1
F ( x ) - F ( x1 ) x
ò
1
- ¦( x1 ) ¦ (t ) - ¦ ( x1 ) dt
x - x1 x - x1 x1
Or, ¦ est continue en x1 donc admet une limite finie en x1. Cela signifie que tout intervalle ouvert et centré en
¦(x1) contient toutes les valeurs de ¦(t) pour t assez proche de x1 :
Soit e Î *+ et I = ]¦(x1) - e, ¦(x1) + e[. Alors, il existe un réel h tel que pour tout t Î ]x1 - h, x1 + h[, on ait :
F ( x ) - F ( x1 )
D'où : - ¦( x1 ) e
x - x1
Remarque : dans le cas où ¦ est une fonction croissante sur I, il existe une démonstration plus simple (cette
démonstration est au programme et fait partie des connaissances exigibles) :
F ( x ) - F ( x1 )
Soit x1 Î I fixé. Nous allons montrer que l'accroissement moyen admet une limite lorsque x tend
x - x1
F ( x ) - F ( x1 )
Bilan : on a bien : lim = ¦(x1)
x ® x1 x - x1
Ceci étant valable pour tout x1 Î I. Donc la fonction F est dérivable sur I et pour tout x Î I :
F'(x) = ¦(x)
Démonstration
C'est immédiat car si ¦ désigne une fonction continue sur I, une primitive F de ¦ sur I est donnée par :
x
F(x) = ò x0
¦ (t ) dt (x0 Î I)
Question : une fonction non continue ¦ peut-elle admettre des primitives sur ses intervalles de continuité ?
Réponse 1 : oui si ¦ est continue par morceaux :
1
ì1 si x 0
Par exemple : ¦(x) = í
î- 1 sinon
-1
Sur [0 ; +¥[, ¦ admet des primitives F+ de la forme : F+(x) = x + c+.
Sur ]-¥, 0[, ¦ admet des primitives F- de la forme : F-(x) = -x + c-.
Notons que l'on peut très bien choisir c+ ¹ c-.
ì x + c+ si x 0
On peut alors construire une fonction F sur qui est continue par morceaux : F(x) = í
î- x + c- sinon
CF+
CF-
c+
c-
On peut même s'arranger pour que F soit continue, il suffit de recoller les morceaux en choisissant c+ = c-.
Cependant, F n'est pas une primitive de ¦ sur car non dérivable en 0.
ì1 si x Î
Par exemple : ¦(x) = í
î0 si x Î \
Démonstration
x
Soit x0 Î I et G la primitive de ¦ définie par : G(x) = ò a
¦ (t ) dt
On sait que deux primitives F et G diffèrent d'une constante. Donc il existe un réel k tel que pour tout x de I :
F(x) = G(x) + k
b
On a alors : F(b) - F(a) = G(b) - G(a) = ò a
¦ (t ) dt
Notation : la quantité F(b) - F(a) se note très souvent [ F (t )] ba (c'est commode dans la pratique).
1
ò e dt = éëe ùû
1
· t t
= e - ex
x x
x1
ò dt = [ lnt ]1 = ln x - ln 1 = ln x
x
·
1 t
1
é x n+ 1 ù
ò
1 1
· x n dx = ê ú =
0
ë n + 1 û0 n +1
x
é t 1- n ù 1 é 1 ù
ò
x 1 x
·
1 tn
dt =
1 ò
t - n dt = ê
ë 1 - n
ú =
û1 1 - n êë x n -1 - 1úû
ò
e 1 e
ò [ ]2
· dt = x dt = ln(ln t ) e = -ln(ln 2)
2 x ln x 2 ln x
Commentaires :
Le choix de la primitive F choisie n'influe pas le résultat de l'intégrale. En effet, si F et G sont deux primitives
d'une même fonction ¦ sur I, alors elles différent d'une constante. Les quantités F(b) - F(a) et G(b) - G(a) sont
donc égales.
Pour a > b, on a :
a a
|¦(b) - ¦(a)| = ò
b
¦¢(t ) dt ò
b
¦¢(t ) dt M(a - b) M|b - a|
Remarque : la démonstration traditionnelle de l'inégalité des accroissements finis (en étudiant les variations des
fonctions x a ¦(x) - Mx et x a ¦(x) + Mx) permet de se passer de la condition "¦' continue sur I ".
Démonstration :
La première égalité a déjà été démontrée (compatibilité avec l'addition)
La deuxième, qui n'a encore jamais été utilisée dans les démonstrations précédentes se prouve facilement avec
la formule de Newton-Leibniz. Soit F une primitive de ¦ sur [a, b]. Alors, une primitive de k¦ est kF d'où :
b b
ò a
k ¦ (t ) dt = kF(b) - kF(a) = k[F(b) - F(a)] = k ò a
¦ (t ) dt
Exemple :
1
Calculer : I= ò 0
e3 x dx
1
ò
1
Il suffit d'écrire, par linéarité : I= 3e3 x dx
3 0
Comme une primitive de x a 3 e3x sur [0, 1] est x a e3x , nous avons :
1 3 x 1 e3 - 1
I= ée ù =
3 ë û0 3
Exercice simple :
ln x
On considère la fonction ¦ définie sur ]0 ; +¥[ par : ¦(x) = -x + 5 - 2 . On note C¦ son graphe.
x
1. Démontrer que C¦ admet une asymptote oblique D en +¥ dont on précisera son équation ainsi que sa
position par rapport à C¦.
[ ]
e
{(x ; y) tels que 1 x e et ¦(x) y -x + 5} (Réponse : ( ln x ) 2 1 = 1)
6. Parité et périodicité
Démonstrations :
Relation de Chasles puis changement de variable (x = -t) pour la parité.
Périodicité : encore d'après la relation de Chasles :
a +T 0 T a +T
ò a
¦(t ) dt = ò a
¦ (t ) dt + ò 0
¦ (t ) dt + ò T
¦(t ) dt
a +T a
En posant u = t - T, dans la troisième intégrale, on obtient (du = dt) : ò T
¦(t ) dt = ò 0
¦(u + T ) du
a a
Et comme ¦ est T-périodique : ¦(u + T) = ¦(u) pour tout u, d'où ò 0
¦(u + T ) du = ò 0
¦ (u) du
a +T 0 T a T
Et finalement : ò a
¦(t ) dt = ò a
¦ (t ) dt + ò 0
¦ (t ) dt + ò 0
¦ (u) du = ò 0
¦ (t ) dt
x 92 ( cos x )
27
1 sin x
Exemple : ò x dx = 0
( x + 1)
-1 2 28
Introduction : supposons que l'on veuille niveler un terrain dont le profil n'est pas horizontal (de sorte que les
remblais compensent exactement les déblais). Comment procéder ?
C¦
a b
ò
b
m(b - a) = ¦ (t ) dt
a
b
ò
1
On a donc : m= ¦ (t ) dt
b-a a
Calculer la moyenne ¦ sur [0, 2p] ainsi que la moyenne quadratique ¦ 2 sur [0, 2p].
ò
1 2p
¦= sin t dt = 0
2p 0
2p 2p
ò
2
ò [ t ] 2p = 2 d'où
1 1 1 1
¦2 = sin 2 t dt = 1 - cos(2t ) dt = ¦2 =
2p 0 4p 0 4p 0 2
Lien avec l'électricité :
On appelle intensité efficace Ieff d'un courant alternatif, l'intensité d'un courant continu (on devrait plutôt dire
"constant") qui produirait, à travers la même résistance R, le même effet calorifique pendant la durée d'une
période T. Dans le cas d'un courant de type sinusoïdal :
si I(t) = Imax sin(wt) est l'intensité du courant à l'instant t du courant alternatif, la loi de Joule donne :
T
E(T) = R I eff T= ò
2
RI 2 (t ) dt
0
2 2
T T I2
ò ò [ t ] 0 = max
1 I max I max T
D'où : 2
I eff = 2
I max sin2 (wt ) dt = 1 - cos(2wt ) dt =
T 0 2T 0 2T 2
Soit ¦ une fonction continue sur un intervalle I = [a, b]. intervalle [a, b] est toujours
bornée (et de plus atteint ses
Soit m et M des réels tels que : m ¦ M sur I
bornes). Les réels m et M ci-
b
Alors : m(b - a) ò a
¦ (t ) dt M(b - a) contre existent donc toujours.
x + 1 e x pour tout x Î
Soit x Î +. Comme la fonction exponentielle est croissante sur [0 ; x], on a pour tout t Î [0 ; x] :
1 et e x
x ex - 1 x ex
e x et 1
0
Et d'après l'inégalité de la moyenne : -x e x ò x
et dt -x
1 - e x -x
Comme le théorème de l'inégalité des accroissements finis, on a une version avec valeurs absolues :
Démonstration :
b
D'après la première version, on a : -M(b - a) ò a
¦ (t ) dt M(b - a)
b
La distance entre ò a
¦ (t ) dt et 0 est donc inférieure à celle entre M(b - a) et 0 d'où :
b
ò a
¦ (t ) dt M|b - a|
Notons que ce théorème peut se démontrer aussi avec l'inégalité des accroissements finis appliquée à la fonction
x
F définie par : F(x) = ò a
¦ (t ) dt
y
On obtient lorsque x y : ò x
cos t dt |y - x|
|sin y - sin x| |y - x|
x
Et lorsque y x : ò y
cos t dt |x - y|
|sin x - sin y| |x - y|
Ce qui est la même inégalité que celle obtenue pour x y.
Comme ¦ est continue sur le segment [a, b], il existe des constantes m et M telles que :
m ¦ M sur [a, b]
b
· Si ò a
g ( x) dx = 0, alors la formule de la moyenne est évidente (tout c de [a, b] convient)
b
b ò ƒ( x) g ( x ) dx
· Si ò g ( x) dx ¹ 0, alors on pose : l=
a
b
ò
a
g ( x ) dx
a
b
Comme ò a
g ( x) dx > 0 (puisque g l'est), on a : m l M
Et d'après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe c dans [a, b] tel que ¦(c) = l.
D'où le résultat.
On dit qu'une fonction ¦ est de classe C1 sur un intervalle I si elle est dérivable sur I et si sa dérivée ¦' est
continue sur I.
8.1. Théorème
Soient u et v deux fonctions de classe C1 sur [a, b], alors :
b b
ò u (t )v¢(t ) dt = [ u ( t ) v ( t ) ] a - ò u ¢(t )v(t ) dt
b
a a
b b
En intégrant de a à b : ò a
(u (t )v (t ))¢ dt = ò a
u ¢(t )v (t ) + u (t )v ¢(t ) dt
b b
[ u(t )v (t )]ba = ò a
u ¢(t )v(t ) dt + ò a
u (t )v¢(t ) dt
D'où le théorème.
[ ] òe
1 1
D'où : I = tet - t
dt = e - (e - 1) = 1
0 0
ò
x
J(x) = [ t ln t ]1 -
x
D'où : dt = x ln x - (x - 1) = x ln x - x + 1
1
z
9. Calcul de volumes
r r r Section d'aire
Dans l'espace muni d'un repère orthogonal (O ; i , j , k ), b S(z)
z
Exemples :
R
· Volume d'une sphère de rayon R :
r
On a r2 = R2 - z2, d'où S(z) = p(R2 - z2) z
R
R R é z3 ù O
ò ò
y
V=p R 2 - z 2 dz = 2p R 2 - z 2 dz = 2p ê R 2 z - ú
-R 3 û0
0
ë
æ R3 ö 4 3 x
V = 2p çç R 3 - ÷ = pR u.v.
è 3 ÷ø 3
z
R
· Volume d'un cône de hauteur h et de rayon de base R : S(z) = pr2. h
r z
D'après le théorème de Thalès : = z r
R h
R2 2
Donc S(z) = p z. y
h2 O
R2 pR 2 h
ò
h
V=p z 2 dz = u.v.
h2 0 3 x
2 x 2 e x ln(1 + x 2 )
· ò 1 (1 + x 4 )
dt 0 (Vrai : positivité)
ò
2 1 3
· 2
cos3 (t ) dt = (Linéariser : cos3 t = cos(3t) + cos(t))
0 3 4 4
3p 3p 3p
p
· ò p
2
2 sin t dt = 2 (Utiliser Chasles : ò p
2
2 = ò p
2
+ ò p
2
ce qui permet de supprimer les valeurs absolues)
p
æ p ö
ò
1 ç e 2 - 1÷ (Intégrer deux fois par parties de façon à retomber sur l'intégrale I)
· I= 2
e x sin x dx =
ç ÷
0 2 è ø
p
ò (t )
1
ò ( sin x) n dx
n
· In = 2
et Jn = 2
- 1 dt (intégrales de Wallis, voir complément 3)
0 -1
( ) ( ) ( )
n +1 1 2 n n
en écrivant t 2 - 1 = 2t ´ t t - 1 - t 2 - 1 . On peut alors exprimer Jn+1 en fonction de Jn. On
2
2n + 2
trouve : Jn+1 = - Jn )
2n + 3
1
· Trouver un réel a tel que ò -1
x 2 - a dx = 0.
1
ò
1 3
Trouver un réel b tel que x 4 - bx 2 dx = 0. (a = et b = )
-1 3 5
2e 1
· Étudier la limite suivante : lim
e®0 ò e t
dt . (On trouve ln 2 et non 0...)
x
· Soit n Î . On considère la fonction In définie pour x > 0 par : In(x) = ò 0
t n e - t dt . On note In = lim In(x).
x ® +¥
ò ò
1 1 A 1
Ia(e) = a dt et Ja(A) = dt
et 1 ta
Le but du problème est de déterminer :
· les valeurs de a pour lesquelles Ia admet une limite finie lorsque e tend vers 0.
· les valeurs de a pour lesquelles Ja admet une limite finie lorsque A tend vers +¥.
Étude de Ia
1. Étude du cas a = 1
a) Démontrer que I1(e) = -ln e.
b) En déduire lim I1(e).
e®0
2. Étude du cas a ¹ 1
1 e1- a
a) Démontrer que : Ia(e) = -
1- a 1- a
(1- a ) ln e
b) En écrivant e 1- a = e , déterminer les valeurs du réel a pour lesquelles e 1- a admet une limite
finie lorsque e tend vers 0.
c) Conclure : Ia admet une limite finie lorsque e tend vers 0 si et seulement si ............................
ò ò
1 1 1 1 1
Remarque : on note dans ce cas a dt cette limite et on a donc a dt =
0t 0t 1- a
Étude de Ja
1. Étude du cas a = 1
a) Démontrer que J1(A) = ln A.
b) En déduire lim J1(A).
A® +¥
2. Étude du cas a ¹ 1
A1- a 1
a) Démontrer que : Ja(A) = -
1- a 1- a
b) En écrivant A1- a = e (1-a ) ln A , déterminer les valeurs du réel a pour lesquelles A1- a admet une limite
finie lorsque A tend vers +¥.
c) Conclure : Ia admet une limite finie lorsque A tend vers +¥ si et seulement si ............................
+¥ +¥
ò ò
1 1 1
Remarque : on note dans ce cas dt cette limite et on a donc a dt =
1 ta 1 t a -1
RÉSUMÉ
ò ò
1 1 1 1
a dt existe si et seulement si a < 1. (On dit alors que l'intégrale a dt converge)
0t 0t
+¥ +¥
ò ò
1 1
dt existe si et seulement si a > 1. (On dit alors que l'intégrale dt converge)
1 ta 1 ta
b) Étude au voisinage de +¥. On considère la fonction Jx définie pour tout réel X de ]1, +¥[ par :
X
Jx(X) = ò 1
t x -1e -t dt
i) Démontrer qu'il existe un réel A positif tel que pour tout réel t de [A, +¥[ :
0 t x+1e-t 1
résultats sur les intégrales de Riemann) que Jx admet une limite finie lorsque X tend vers +¥.
+¥
On note ò 1
t x -1e - t dt cette limite.
1 +¥
Comme les intégrales ò 0
t x -1e - t dt et ò 1
t x -1e - t dt ont toutes les deux un sens, la fonction G est donc
+¥
bien définie et l'écriture ò 0
t x -1e - t dt a bien un sens.
2. Propriétés de la fonction G
a) Calculer G(1).
b) À l'aide d'une intégration par parties, démontrer que : pour tout x > 0 :
G(x + 1) = xG(x)
c) Démontrer, par récurrence, que pour tout n Î * :
G(n) = (n - 1)!
0 0 -1 -1
2 0
p p p
0 0 0
æ2pö
(2 p)! p ç p ÷p
I2p = 2 p +1
= è 2 p +ø1
2 ( p!) 2 2
2p 2p - 2 2
Si n impair (n = 2p + 1) I2p+1 = ´ ´ ... ´ I1
2p +1 2p -1 3
2 2 p ( p!) 2
I2p+1 =
(2 p + 1)!
Calcul de Jn en se ramenant à In
p
En posant u = - t, on obtient :
2
p p
0 p
Jn = ò (sin t )n dt = ò (sin( - u ))n (-du ) = ò (cos u )n du = In
2 2
p
0 - 2 0
2
-1 -
p
2
(2n + 1)!
Calcul de Ln en se ramenant à Kn
1 (-1) n 2 2 n +1 (n!) 2
Ln = ò (t 2 - 1)n dt = (-1) Kn =
n
-1 (2n + 1)!
In n+2
Or, on a vu que : = (1)
In+2 n +1
I n +1 n+2
D'où : 1
In+2 n +1
I n +1
Par encadrement, on en déduit que admet une limite égale à 1 en +¥.
In+2
Montrons enfin que la suite (un) définie par un = (n + 1)In In+1 est constante :
(1)
un+1 = (n + 2) In+1 In+2 = (n + 1) In In+1 = un
La suite (un) est donc bien constante.
p p
Et comme u0 = I0 I1 = , on a, pour tout entier n : un =
2 2
En multipliant l'équivalent (2) par (n + 1)In :
p
(n + 1) I n2 ~ un ~
+¥ +¥ 2
p p
D'où : In ~ ~
+¥ 2(n + 1) + ¥ 2n
p
p
ò (cos t ) n dt ~
2
On retiendra ce résultat très utile :
0 +¥ 2n