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(2005-2006)
1 Exercice 8.5
+
Soit
R (E, T , µ) un espace mesuré et f : E 7→ R une application mesurable positive. On suppose que
0 ≤ E f (t)dµ(t) < ∞ (f est donc intégrable) et on fixe α un réel positif. Déterminer suivant les valeurs
de α : Z µ µ ¶α ¶
f (t)
lim n log 1 + dµ(t)
n→∞ E n
2
Démonstration. L’idée est que pour n grand, l’intégrand sera équivalent à f (t)α /(nα−1 ). On introduit la
suite de fonctions définies pour tout n ∈ N∗ par :
µ µ ¶α ¶
f (t)
∀t ∈ E, fn (t) = n log 1 + . (1)
n
En tant que composées de fonctions mesurables, les fonctions fn sont elles-mêmes mesurables. Elles sont
de plus positives car f est une fonction positive.
Lorsque f = 0 µ-presque partout, nous avons également par définition fn = 0 µ-presque partout, pour
tout n ∈ N∗ . Dans ce cas, Z Z
∀n ∈ N∗ , fn (t)dµ(t) = f (t)dµ(t) = 0.
E E
Cas α = 1
Comme fn (t) ∼n→∞ f (t), nous avons convergence simple de la suite de fonctions (fn )n∈N∗ vers f . Comme
de plus ∀x > −1, log(1 + x) ≤ x, nous obtenons :
∀n ∈ N∗ , ∀t ∈ E, 0 ≤ fn (t) ≤ f (t),
qui est intégrable et indépendante de n. Nous pouvons donc appliquer le théorème de Lebesgue et :
Z µ µ ¶α ¶ Z
f (t)
lim n log 1 + dµ(t) = f (t)dµ(t).
n→∞ E n E
Cas α > 1
En utilisant le lemme de Fatou :
Z µ µ ¶α ¶ Z · µ µ ¶α ¶¸
f (t) f (t)
lim sup n log 1 + dµ(t) ≤ lim sup n log 1 + dµ(t). (2)
n→∞ E n E n→∞ n
1 1 2 + u u (1 + u) − (2 + u)
ψ 0 (u) = − −
1+u 21+u 2 (1 + u)2
1 −u2
= 2
(2(1 + u) − (2 + u)(1 + u) + u) = ≤ 0.
2(1 + u) 2(1 + u)2
Ainsi la fonction ψ est-elle continue décroissante sur R+ et comme ψ(0) = 0, ∀u ∈ R+ , ψ(u) ≤ 0. Nous
en déduisons que ∀t ∈ R∗+ , φ0 (t) ≤ 0 et φ est donc décroissante sur R∗+ .
√
Considérons maintenant√y ∈] − t, 0[. En réalisant un développement de Taylor-Lagrange de ln(1 + x)
à l’ordre 3, il existe x ∈]y/ t, 0[ tel que :
µ ¶ µ ¶
y √ y y2 y3 √ y2 y3
t ln 1 + √ − y t = t √ − + − y t = − + √ .
t t 2t 3(1 + x)t3/2 2 3(1 + x) t
√ √ √
Comme y ∈] − t, 0[ et comme √ x ∈]y/ t, 0[⊂] − 1, 0[, le terme 1 + x est positif. Ainsi, y 3 /[3(1 + x) t]
est-il négatif pour y ∈] − t, 0[. On en déduit que :
µ ¶
√ y √ y2
∀y ∈] − t, 0[, t ln 1 + √ − y t ≤ − . (8)
t 2
en déduire que √
Γ(t + 1) ∼t→∞ 2πt tt e−t .
On retrouve ainsi la formule de Stirling
√ ³ n ´n
n! ∼n→∞ 2πn .
e
2
Démonstration. Il s’agit de trouver un équivalent lorsque t → ∞ de (4).
√
Considérons l’intégrale sur [0, ∞[ dans (5). Un développement limité de ln(1 + y/ t) au voisinage de
l’infini donne :
µ ¶ µ µ ¶¶
y √ y y2 1 √ y2
t ln 1 + √ − y t =t √ − +o − y t = − + o(1). (9)
t t 2t t 2
3
lorsque t tend vers l’infini. En utilisant la monotonie de φ démontrée à la question précédente, la suite de
fonctions (gt )t∈R∗+ est une suite décroissante (en t) de fonctions (de y). Nous avons une suite décroissante
de fonctions mesurables positives à laquelle le théorème de Beppo-Levi s’applique et
Z ∞ Z ∞
y2
lim gt (y)dy = e− 2 dy. (10)
t→∞ 0 0
√
Considérons maintenant l’intégrale sur ] − t, 0]. Nous introduisons la suite de fonctions (kt )t∈R∗+
définie par : · µ ¶¸
√ y
kt : y ∈ R− 7→ 1]−√t,0[ (y) exp − ty + t ln 1 + √
t
La famille de fonctions (kt )t∈R∗+ est positive, mesurable. Le calcul (9) s’applique toujours et la famille
(kt )t∈R∗+ converge simplement vers exp(y 2 /2) lorsque t tend vers l’infini. Par (7) nous avons :
y2
∀t ∈ R∗+ , ∀y ∈ R− , kt (y) ≤ e− 2 = h(y),
avec h intégrable sur R− et indépendante de t. Nous pouvons donc appliquer le théorème de convergence
dominée et :
Z 0 Z 0
y2
lim kt (y)dy = e− 2 dy. (11)
t→∞ −∞ −∞
Nous commençons donc par montrer la formule de Jensen (12) pour une fonction affine, puis nous géné-
raliserons l’inégalité à une fonction convexe grace à (13).
Soit ψ(x) = αx + β une fonction affine. On a par linéarité de l’intégrale et en utilisant que ν est une
mesure de probabilité :
µZ ¶ Z Z Z
ψ f dν = α f dν + β = (αf + β) dν = ψ ◦ f dν.
R R R R
Revenons maintenant à la fonction convexe θ et soit ψ une fonction affine telle que ∀x ∈ I, ψ(x) ≤ θ(x).
On a : µZ ¶ Z Z
ψ f dν = ψ ◦ f dν ≤ θ ◦ f dν. (14)
R R R
4
En passant au sup dans le membre de gauche de (14), on obtient l’inégalité (12).
Si ν n’est pas une masse de Dirac, nous allons montrer que nécessairement, θ est affine sur I. Il existe
un ensemble A ∈ B(R) tel que ν(A) ∈]0, 1[. Dans ce cas, soit α, β ∈ R (avec α < β) et considérons la
fonction
f (x) = α1A (x) + β1c A (x).
On a :
µZ ¶
θ f (x)ν(dx) =θ(αν(A) + βν(c A))
R
Z
(θ ◦ f )(x) ν(dx) =θ(α)ν(A) + θ(β)ν(c A).
R
Ceci exprime que les images par θ des points α, β et ν(A)α+ν(c A)β ∈]α, β[ (comme combinaison convexe
de α et β) sont alignées.
Choisissons α et β dans I. Comme θ est convexe sur I, pour que les images des trois points distincts
α, β et ν(A)α + ν(c A)β soient alignées, il est nécessaire que θ soit affine sur ]α, β[. α et β étant arbitraires
sur I, on en déduit que θ est affine sur I.
¥