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Royaume du Maroc
SOMMAIRE
PREFACE
INTRODUCTION
1 - Caractéristiques socio-démographiques
2 - Les demandes d'emploi selon les diplômes
3 - Composition des demandes d'emploi selon la date
d'obtention du diplôme
4 - L'ancienneté de la recherche d'un emploi
5 - Les secteurs d'activité souhaités
6 - Les demandes d'emploi selon les régions économiques
1 - Données générales
1.1. Au niveau sectoriel
1.2. Au niveau régional
1.3. Au niveau des qualifications
ANNEXE
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PREFACE
Le chômage des jeunes diplômés, dont l'émergence correspond aux mutations profondes
ayant marqué, à partir des années 80, les paradigmes économiques et technologiques à
l'échelle mondiale, est resté pendant trop longtemps au Maroc un "miroir aux alouettes",
un phénomène bien réel mais dont la nature, les caractéristiques, les déterminants, les
contours, l'ampleur, le contenu, etc. sont mal perçus, sous-analysés, plongés dans le
flou.
Dans de telles conditions, le débat n'était pas sans donner lieu à des formulations
synthétiques à la fois trop générales et dépourvues de rigueur. La controverse porta,
notamment, sur l'ampleur du chômage des jeunes diplômés, les chiffres avancés par les
uns et les autres passant du simple au double.
- Une enquête auprès des employeurs portant sur les offres d'emplois estimés sur la
période 1991-1993.
Ce sont, précisément, les résultats de ces deux enquêtes qui sont présentés dans
la présente publication. Les séries d'observations suivantes méritent d'être soulignées :
- Il importe, tout d'abord, de noter les "percées" ainsi ouvertes par l'entreprise du
CNJA, au double plan méthodologique et cognitif. En effet, grâce à la présente
enquête, l'approche de la catégorie de chômage des jeunes diplômés semble avoir
acquis des accents moins approximatifs et la connaissance du phénomène est
devenue à la fois moins poreuse et plus objective.
- Au-delà des données quantitatives recueillies grâce à l'enquête (quelque 100 000
jeunes diplômés en situation de chômage en fevrier 1991), ce qui est essentiel c'est
la connaissance nominale et la problématisation, rendues possibles par l'enquête,
d'un marché du travail spécifique, celui des jeunes diplômés. Les données
concernent, côté demande, les flux d'entrée dans le marché du travail, les contenus
en formation, la durée du chômage, les secteurs d'activité demandés, les
segmentations régionales et autres caractéristiques socio-démographiques (âge,
statut familial, situation sociale, etc.).
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Du côté de l'offre, outre un balayage statistique général par région, secteur et par
niveau de qualification, on trouve une kyrielle de données plus fines relatives aux
structures de l'emploi et au volume d'offre profilé à court terme par les entreprises.
- Enfin, nul doute que les données consignées dans le présent rapport comportent
maintes limites ayant trait à la méthodologie de l'enquête et altérant, de ce fait, la
robustesse des résultats statistiques.
Au total, pour insuffisante qu'elle soit, l'enquête est sans précédent dans notre
pays. De même, sa pertinence, loin d'être négligeable, ne manquera sans doute pas de
porter plus loin la réflexion.
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INTRODUCTION
Le présent rapport offre, en trois parties, une synthèse des résultats préliminaires
de ces deux opérations.
La première partie est consacrée à l'analyse des demandes d'emploi des jeunes
diplômés ayant au moins le baccalauréat ou le diplôme de technicien moyen ou
supérieur, selon leurs principales caractéristiques socio-démographiques, la date
d'obtention de ce type de diplôme, l'ancienneté dans la recherche d'emploi, et les
secteurs d'activité souhaités.
La deuxième partie examine les offres d'emploi pour les années 1991,1992 et
1993, selon les secteurs d'activité, le niveau de qualification demandé, et la localisation
géographique.
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1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
La classe d'âge 25-29 ans représente globalement 58% de cette population : 57%
pour les diplômés de sexe masculin et 60% pour le sexe féminin.L'âge moyen des
diplômés en quête d'un emploi est de 28.3 ans (28.5 ans pour le sexe masculin contre
27.9ans pour le sexe féminin).
Selon l'état matrimonial, comme on pourrait s'y attendre, 86% des diplômés
recensés sont des célibataires, 13% sont mariés et 1% veufs ou divorcés.
La solidarité familiale joue un rôle important dans la prise en charge des jeunes
diplômés notamment pendant la phase de recherche d'emploi, qu'ils soient mariés ou
célibataires.En effet, environ 90% des jeunes diplômés à la recherche d'un emploi
vivent avec leurs parents.
Selon l'état matrimonial, 62% des jeunes diplômés en quête d'un emploi ont un
conjoint pourvu d'un emploi et 96% des jeunes non mariés vivent avec leurs parents.
Les demandes d’emploi correspondent, à peu prés, à tous les types de diplômes,
avec toutefois une prédominance (92%) des trois catégories de diplômes suivantes:
- 49,6 % de bacheliers
- 20,8 % de techniciens
- 21,6 % de licenciés
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TABLEAU 1
Au vu de ces données, force est de constater une moins grande difficulté à trouver
un emploi à mesure que le niveau du diplôme obtenu augmente. En effet, les diplômés
des grandes écoles (y compris les médecins), ayant acquis une formation spécialisée,
semblent rencontrer relativement moins de difficultés d'insertion: 1,2% du total des
diplômés. On a recensé un nombre équivalent de jeunes titulaires de diplômes
universitaires supérieurs (équivalents au moins au DEA).
D'un autre côté, et en se basant sur les déclarations sur les revenus du foyer
(indicateur qu'il importe de prendre avec beaucoup de prudence) on peut observer que la
moitié des diplômés frappés par le chômage sont issus des ménages à revenu limité. En
effet, 50 % des jeunes diplômés sont issus des ménages dont le revenu est inférieur à
deux mille dirhams et appartiennent, en moyenne, à des familles nombreuses.
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TABLEAU 2
en %
TYPE DE DIPLOME DATE D'OBTENTION DU DIPLOME
1990 1989 1988 1984 à 87 AVANT 84
LICENCE ET 42,5 18,9 13,1 20,1 5,1
EQUIVALENT
TECHNICIEN 26,8 20,2 17,1 26,8 3,1
BACCALAUREAT 3,6 6,9 15,6 55,4 18,3
& EQUIVALENT
AUTRES 21,4 20,3 17,3 30,3 6,8
TOTAL 18,3 13,4 15,5 39,8 11,4
L'ancienneté dans la recherche d' emploi est un des indicateurs utilisés pour
apprécier les difficultés d'insertion des demandeurs d'emploi dans la vie active.
L'ancienneté ou la durée de la recherche est, théoriquement, mesurée par le temps
écoulé depuis le jour où la personne commence à chercher un emploi jusqu'à la date
d'observation .
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TABLEAU 3
DEMANDES D'EMPLOI
SELON LA DUREE DE RECHERCHE D'EMPLOI
DATE
DE RECHERCHE EFFECTIFS POURCENTAGE
D'EMPLOI
AVANT 1981 859 0,9
1981 484 0,5
1982 1152 1,1
1983 2649 2,6
1984 4063 4,0
1985 6141 6,1
1986 9883 9,8
1987 13056 13,0
1988 16657 16,6
1989 19773 19,7
1990 24181 24,1
Non precisé 1476 1,5
TOTAL 100374 100,0
Toutefois, les difficultés d'insertion dans la vie active ne se posent pas avec la
même acuité chez les différentes catégories de diplômés. En effet, le chômage de longue
durée frappe principalement les bacheliers qui représentent 55% des jeunes recherchant
un emploi depuis plus d'un an. Il semble que les difficultés d'insertion des bacheliers
tiennent, en grande partie, au caractère trop général, non spécialisé et non professionnel
du diplôme de baccalauréat. En outre, il importe de tenir compte des phénomènes de
déclassement et de déperdition (non achèvement des études supérieures, procédures
d'inscription limitées aux bacheliers de l'année scolaire écoulée, etc.).
La montée du chômage de longue durée (plus d’un an), observée depuis 1983,
connaît (voir tableau 3) des rythmes plus rapides, notamment à partir de 1986-1987.
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Une telle accélération semble nettement plus soulignée pour les licenciés par rapport
aux bacheliers et aux techniciens.
Parmi les jeunes souhaitant travailler dans le secteur privé, 30% préfèrent exercer
un emploi dans les banques et les assurances, 28% dans l'industrie, 8% dans le
commerce et 8% dans le tourisme et l'hôtellerie, le reste se répartit entre les autres
secteurs.
Il est important de souligner que 71% des jeunes diplômés manifestent leur
disposition à travailler “en tout lieu et tout secteur”, cette proportion étant plus élevée
chez les jeunes de sexe masculin (80%) que chez les jeunes de sexe féminin (58%).
A noter que sur l'ensemble des jeunes diplômés de sexe féminin 32% seraient
prédisposées à travailler dans n’importe quel secteur, mais avec des conditions
concernant le lieu de travail.
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TABLEAU 4
DEMANDES D'EMPLOI
SELON LES REGIONS ECONOMIQUES
EFFECTIFS POURCENTAGE
REGION DU CENTRE 31 948 31,83
REGION DU NORD-OUEST 25 264 25,17
REGION DU TENSIF 11 046 11,00
REGION DU CENTRE NORD 9 177 9,14
REGION DU CENTRE SUD 8 949 8,92
REGION DE L'ORIENTAL 7 565 7,54
REGION DU SUD 6 425 6,40
TOTAL 100 374 1OO.00
Par type de diplômes, cette concentration est plus accentuée au niveau des
licenciés. En effet, 63% de l'ensemble des licenciés sont localisés dans les Régions du
Centre et du Nord-Ouest, contre 54% aussi bien pour les techniciens que les bacheliers.
Il est à rappeler que le champ couvert par l'enquête correspond aux entreprises
employant au moins dix (10) salariés permanents, quelque soit le secteur d'activité à
l'exclusion des Administrations publiques, des Collectivités Locales et des
établissements publics.Le nombre des entreprises couvertes par l'enquête s'élève à
6.557.
1. DONNEES GENERALES
Il est suivi par le secteur Bâtiment et Travaux Publics au niveau des emplois
actuels (11,9 %) et des offres d'emploi (7,5 %), même s'il vient en quatrième position
pour le nombre des entreprises enquêtées.
Quant aux autres secteurs, leur contribution reste modeste aussi bien au niveau
des emplois actuels qu'au niveau des offres d'emploi.
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Trois régions se distinguent par leur importance tant au niveau du nombre des
entreprises enquêtées qu'au niveau des emplois actuels, du chiffre d'affaires et des
emplois à créer.
Par ordre d'importance, la région du Centre s'attribue la part du lion avec 46,8 %
des entreprises enquêtées, 51,1 % des emplois actuels, 72 % du chiffre d'affaires et 55,5
% des offres d'emplois. Elle est suivie par la région du Nord-Ouest avec 15,4 % des
entreprises enquêtées, 19,7 % des emplois actuels, 10,4 % du chiffre d'affaires et 21,1 %
des offres d'emploi.
Quant à la région du Sud, elle participe pour 4 % des entreprises enquêtées, 9,9 %
des emplois actuels, 6,2 % du chiffre d'affaires et 6,2 % des offres d'emploi.
Ces trois régions représentent à elles seules 76,2 % des entreprises enquêtées, 80,8
% des emplois actuels, 88,6 % du chiffre d'affaires et 82,7 % des offres d'emploi.
Les autres régions se partagent 23,8 % des entreprises, 19,2 % des emplois
actuels, 17,3 % des offres d'emplois et 11,4 % du chiffre d'affaires.
L’examen des offres d'emploi par niveau de qualification fait apparaître une
prédominance du niveau formation professionnelle avec 36 % de l'ensemble, suivi de
loin par le niveau baccalauréat avec 11,3 %. Quant aux niveaux cadres techniques,
cadres administratifs et occasionnels, leur part relative tourne autour de 7% chacun.
Il n’est pas inutile de rapprocher ces données des taux de chômage selon le
diplôme en milieu urbain (1989) : on constate alors que le taux de chômage est
particulièrement élevé pour ce qui est des bacheliers et des lauréats de la formation
professionnelle, puisqu’il atteint 38 % et 31,9 % respectivement.
Ces trois régions totalisent à elles seules presque 80 % de l'ensemble des emplois
actuels. Les 20 % qui restent se répartissent entre les autres régions comme suit :
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- Tensift : 8,3 %,
- Centre-Nord: 4,6 %
- Oriental : 4%
- Centre-Sud : 2,3 %.
a) Région du Centre
b) Région du Sud
c) Région du Nord-Ouest
d) Région du Centre-Nord
e) Région du Tensift
Dans cette région, l'industrie reste également le secteur qui offre le plus d’emplois
relatifs : 48,4 % des emplois actuels. Il est suivi par le secteur du tourisme avec 16,6 %
des emplois et par le secteur bâtiment et travaux publics avec15,8 % des emplois. Ces
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trois secteurs à eux seuls occupent 80,8 % des effectifs employés. Les 19,2 % qui
restent se répartissent entre les autres secteurs.
f) Région du Centre-Sud
Le secteur de l'industrie vient en tête avec 35,1 % des emplois actuels. Il est suivi
des secteurs de l'agriculture, élevage et pêche et du bâtiment et travaux publics avec
respectivement 22,4% et 19,4%. Le secteur de l'énergie et mines, de moindre
importance relative, occupe quant à lui 8,6 % des emplois actuels.
Ces quatre secteurs fournissent 85,5 % des emplois actuels ; les 14,5 % qui restent
se répartissent entre les autres secteurs.
g) Région de l'Oriental
Ces quatre secteurs totalisent 83,7 % des emplois actuels; les 16,3 % qui restent se
répartissant entre les autres secteurs.
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Sur l'ensemble des emplois à créer au cours de la période 1991-1993 et qui sont au
nombre de 75930 , les emplois occasionnels ne représentent que 6,2 % soit 4732
emplois.
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Le secteur de l'industrie participe pour 54,9 % des emplois offerts pour ce niveau
de qualification suivi par le Bâtiment-Travaux Publics (8,4 %) et par l'Agriculture (7,2
%). Les besoins des autres secteurs sont inférieurs à 5 %.
- Niveau baccalauréat
Pour chaque secteur les niveaux de qualification sont donnés par ordre
d'importance dans le tableau qui suit.
TABLEAU 5
- Industrie
- B.T.P.
- Agriculture
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* Cadre administratif 6%
- Administration et services
- Tourisme
- Transport et communication
- Artisanat
- Energie et mines
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- Banques-Finances-Assurances
* Baccalauréat 46 %
* Cadre administratif 27,1 %
* Cadre technique 16,7 %
* Formation professionnelle 5,4 %
L'examen des besoins des secteurs par niveau de qualification fait apparaître d'une
manière générale une prédominance du niveau formation professionnelle, pratiquement
dans tous les secteurs. Le niveau qui vient après est le baccalauréat qui figure en
deuxième position dans les secteurs d'Industrie, Tourisme, Commerce, Transport et
Communications, Artisanat. Le niveau cadre technique arrive également en deuxième
position pour les secteurs BTP, Agriculture, Administration et Services. En troisième
position dans les autres secteurs. Quant au niveau cadre administratif, il est nettement
le moins demandé.
Pour chaque Province et Préfecture, projetant de créer au moins 2000 emplois, les
niveaux de qualification que retrace le tableau suivant sont donnés par ordre
d'importance.
TABLEAU 6
- CASA-ANFA
- HAY HASSANI
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* Cadre administratif
3%
- TANGER
- SETTAT
* Formation professionnelle 28,9 %
* Formation professionnelle 10 %
* Cadre technique 5,2 %
* Cadre administratif 3,8 %
- RABAT
- AGADIR
* Formation professionnelle 36 %
* Cadre technique 13,6 %
* Baccalauréat 8,5 %
* Cadre administratif 7,7 %
- FES JDIDA
- EL JADIDA
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- EL FIDA
Conclusion :
L'offre d'emploi est constituée des postes de travail de niveau baccalauréat et plus
que projettent de créer les 6.557 entreprises enquêtées employant 10 salariés et plus. Les
créations d'emploi envisagées s'élèvent à 21.735 emplois permanents au cours de l'année
1991, 24.073 en 1992 et 24.390 en1993. Il importe de signaler que ces emplois ne
représentent qu'un segment de l'offre totale d'emplois, dans la mesure où l'enquête n'a
couvert qu’une partie des entreprises du pays. De même, ni les établissements publics,
ni les administrations et les collectivités locales ne sont pris en compte.
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Quant à la demande d'emploi, elle regroupe l'ensemble des jeunes diplômés ayant
au moins le baccalauréat ou équivalent qui se sont déclarés être à la recherche d'un
emploi, et recensés par le CNJA durant les mois de février et mars 1991.
Cette demande s'élève à 100.374 jeunes diplômés, dont 87% désirant travailler
dans le secteur public.
TABLEAU 7
Notons que le taux de couverture le plus élevé est celui des techniciens (34,5 %)
suivi par celui des bacheliers (19,3 %) et des cadres supérieurs et administratifs (16 %).
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TABLEAU 8
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TABLEAU 9
En se basant sur les demandes spécifiées par les jeunes diplômés, l'offre d'emploi
des entreprises enquêtées couvrirait assez largement les demandes d'emploi exprimées,
notamment dans les secteurs de l'industrie, de l'artisanat, des B.T.P, de l'agriculture, des
transports et télécommunications. En revanche, les offres d'emploi paraissent nettement
insuffisantes par rapport aux demandes exprimées dans les secteurs des banques et
assurances, l'administration de l'entreprise et les services, le tourisme, l'hôtellerie et le
commerce.
Il semble donc que le secteur privé offre des postes pour lesquels il n'y a pas de
demande correspondante (9747 postes).
Une partie de cette demande pourrait être absorbée par l'Administration publique
et les Collectivités locales. L'autre partie est appelée à faire l'objet d'une formation
complémentaire pour faciliter son insertion.
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ANNEXES
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