Fiche technique: La perception du Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a été institué par la Constitution de la Ve République. Il est le

régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics, il fait de juridiction aux compétences
variées et il est principalement chargé du contrôle de conformité de la loi à la Constitution.
Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres nommés pour neuf ans. Les
membres sont désignés par le Président de la République et par les présidents des
assemblées parlementaires (Assemblée nationale et Sénat). Ainsi, dans le texte a analyser,
l’auteur se questionne sur la perception du Conseil Constitutionnel par la classe politique,
les médias et l’opinion publique.
Selon Bastien François, la classe politique ne vise plus à supprimer le Conseil
Constitutionnel comme auparavant ​mais ​celle-ci a plutôt pour objectif de souligner ses
imperfections juridiques. En recourant à la critique de l'institution, les hommes politiques
ont trouvé une nouvelle ressource dans la lutte politique. En effet, la
“constitutionnalisation” progressive du pouvoir législatif a ouvert de nouveaux jeux et
stratégies pour le combat politique. Pour les parlementaires “la saisine du Conseil obéit
avant à des considérations de stratégie politique et non pas à la volonté de faire respecter la
Constitution”, ainsi lorsqu’ils utilisent “des arguments constitutionnels, les hommes
politiques n’ont généralement pas comme objectif principal de respecter ou de faire
respecter la Constitution, de trancher des débats doctrinaux ou encore de produire des
principes juridiques”. Donc, les questions de légalité constitutionnelle les intéressent bien
peut sauf si celles-ci jouent en faveur de leur bénéfice politique.
Même si il y a une ambiguïté de la perception par la classe politique du contrôle de
constitutionnalité, ​elle est devenue “la condition d’un fonctionnement pacifié et
harmonieux de la compétition politique et de la démocratie”. Jadis, le caractère
antidémocratique de l’institution faisait que le Conseil Conseil Constitutionnel était
fortement remis en cause par la classe politique. Cependant, aujourd’hui, ils ne remettent
plus en cause l’institution. Ce qui n'empêche pas les critiques qui lui sont adressées comme
les conditions de nomination de ses membres, leur incompétence juridique ou l’absence de
transparence et impartialité.
Quant aux médias, à partir des années 1990 ils s'appuient sur la vérification de la
constitutionnalité pour porter leurs jugements sur la politique (ils adoptent une certaine
“culture de constitutionnalité”). Ainsi, une transformation progressive du métier de
journaliste a provoqué que les journalistes les plus militants soient écartés au détriment des
professionnels issus des écoles de journalisme. Ainsi, le Conseil va chercher des alliés en
essayant de mobiliser les media en sa faveur. Cette institution va donc utiliser des logiques
de la communication à destination des médias comme la production de communiqués de
presse, la distribution de dossiers de presse, l’organisation de conférences de presse durant
lesquelles le secrétaire général du Conseil peut s'entretenir, etc.