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Date : 18/02/2020

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Les Français, le revenge porn et l’affaire Griveaux


Après le retrait de Benjamin Griveaux de la course de la mairie de Paris, CAM4 et la rédaction de Hot Vidéo
ont souhaité mesurer, en tant qu’observateurs attentifs des diverses formes de sexualités numériques, l’état
de l’opinion publique sur cette affaire et, plus largement sur l’ampleur de pratiques comme le revenge porn («
pornodivulgation ») ou les dick pic (« photos de pénis ») qui ont pris de l’ampleur ces dernières années avec la
généralisation de l’usage des smartphones et d’applications (ex : Snapchat, AirDrop…) favorisant l’échange
d’images personnelles à caractère sexuel. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1 000
Français, cette enquête montre notamment que les jeux sexuels virtuels auxquels se serait livré celui qui était
alors porte-parole du gouvernement sont loin d’être exceptionnels pour des hommes de sa génération et que
la crainte d’être à son tour victime de ce genre de cyberviolence sexuelle s’est emparée de la majorité de
ceux qui se sont déjà adonnés à une forme de “ sexting ” ou de “ sextape “.

LES CHIFFRES CLÉS DE L’ENQUÊTE

Génération « Griveaux », génération « dick pic » ?


Les jeux sexuels virtuels auxquels se serait livré celui qui était alors porte-parole du gouvernement sont loin
d’être exceptionnels pour des hommes de sa génération.

1 – En effet, si l’excitation entre partenaires via SMS, photos, vidéos ou webcam est une pratique
minoritaire chez l’ensemble des Français (22%), elle s’avère beaucoup plus courante chez les jeunes
de moins de 30 ans (46%) et notamment chez les hommes de cette génération où ce genre de jeux sexuels
est une pratique majoritaire (53%). Il faut dire qu’en une demi-douzaine d’années, la proportion d’adeptes de
ce genre de sexualité virtuelle a littéralement explosé chez les plus jeunes : 44% des jeunes de moins de
25 ans déclarent s’être déjà excités virtuellement avec un partenaire, soit quatre fois plus que ce que l’Ifop
pouvait observer en 2014 (10%).

2 – Parmi ces jeux virtuels, la diffusion d’images intimes auquel se serait adonné le candidat macroniste
constitue elle aussi une pratique avant tout en vogue chez les jeunes : 35% des moins de 30 ans, contre
16% chez l’ensemble des Français, ont déjà envoyé à quelqu’un une image d’eux à connotation sexuelle (ex :
photo, vidéo, live via webcam). Mais parmi ces pratiques à risque, l’envoi de photos ou de vidéos de soi-
même nu ou dénudé (« nude ») s’avère beaucoup plus répandue (30% chez les moins de 30 ans) que celle
à laquelle se serait livré Benjamin Griveaux, à savoir la diffusion de photo de son sexe (« dick pic ») sous
forme de photo (15%) ou de live via webcam (11%).

3 – Chez l’ensemble de la population , la diffusion de dick pic (« photos de son sexe ») au sens strict
reste en revanche une pratique marginale (9%), à forte dominante masculine (13% des hommes s’y
sont adonnés contre 5% des femmes) et homosexuelle (38% chez les gays et les bis). De même, l’exhibition

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sexuelle devant une webcam attribuée à cet ex strauss-kahnien reste une pratique confidentielle : seuls 7%
des Français ont déjà exhibé leurs organes sexuels devant une webcam.

Le « revenge porn », une cyber violence qui effraye une grande partie des jeunes
4 – Dans ce contexte, la crainte d’être à son tour victime de ce genre de cyberviolence sexuelle s’est
emparée d’une grande partie des jeunes et, plus largement, de ceux qui se sont déjà adonnés à une
forme de “sexting” ou de “sextape”. Ainsi, un jeune sur deux de moins de 25 ans (46%) admet avoir
peur d’être victime un jour de revenge porn (30%) sur Internet ou les réseaux sociaux et cette crainte est
naturellement plus forte dans les rangs des Français ayant déjà envoyé la photo de leur sexe à quelqu’un :
53% des personnes ayant déjà envoyé un nude, un dick pic ou ayant exhibé leur sexe devant une webcam
craignent de voir un jour publier une image d’eux à caractère sexuel sans leur consentement.

5 – Rares sont toutefois les Français à admettre s’être déjà livrés à cette pratique qui consiste à publier
une image ou une vidéo à caractère sexuel d’une personne sans son consentement : 4% des Français
âgés de 18 à 69 ans avouent avoir déjà contribué à la diffusion non consentie de vidéos et photos à caractère
sexuel, soit une proportion qui a doublé en une demi-douzaine d’année (2% en 2014). Et cette pratique –
vivement condamnée par la loi – reste toujours une pratique essentiellement masculine chez l’ensemble des
Français (5% des hommes, contre 1% des femmes) comme chez les jeunes de moins de 25 ans (8% des
garçons, contre 3% des filles).

L’affaire Griveaux, une campagne locale au retentissement national


6 – Alors même qu’elle ne concerne qu’un candidat à une campagne locale – celle pour les élections
municipales à Paris –, l’affaire Griveaux a eu un retentissement national important : les trois quarts des
Français (74%) ont entendu parler de la publication d’une vidéo à caractère sexuel impliquant le candidat à
Paris de la République en Marche Benjamin Griveaux.

7 – Signe de l’impact que peuvent avoir aujourd’hui les réseaux sociaux, plusieurs millions de Français ont vu
au moins un bout de la vidéo montrant les organes sexuels attribués à l’ancien secrétaire d’État : 8% déclarent
avoir vu au moins un extrait de cette vidéo, ce qui correspond à environ 4 millions de personnes si
l’on extrapole les résultats à partir des données du dernier recensement.

Le retrait « Griveaux », un indice d’un retour de l’ordre moral ?


8 – Le retrait de la candidature de Benjamin Griveaux comme tête de liste de la République en Marche
aux élections municipales à Paris est soutenu par une majorité des Français (57%), y compris chez
les sympathisants de son propre parti (51% chez les sympathisants de la LaRem). Mais c’est surtout une
logique politique qui semble pousser à son retrait dans la mesure où c’est dans les électorats les plus « anti-
système » que l’on trouve le plus de personnes favorables à son retrait (66% des sympathisants RN et 62%
des sympathisants LFI approuvent son retrait contre).

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9 – Ce retrait est-il la marque d’une forme de puritanisme à l’anglo-saxonne reposant sur une exigence
de transparence et de concordance entre sa vie publique et sa vie privée ? Il est difficile de l’affirmer
mais au regard des résultats de cette enquête, force est de constater que le retrait de Benjamin Griveaux n’est
pas plus soutenu par les personnes sous l’influence morale religieuse (55% chez les catholiques pratiquants)
que chez ceux qui en sont totalement détachés (ex : 57% chez les athées). De même, son retrait est approuvé
par une majorité de Français dans des catégories les plus libérales sexuellement comme peuvent l’être les
personnes ayant déjà envoyé une image d’elles dénudées (52%) ou celles affirmant une part d’homosexualité
(51%), signe que le jugement des Français sur cette affaire semble plus de nature politique que
morale.

François Kraus, directeur du pôle Politique/Actualité

Source : Etude Ifop pour CAM4 et Hot Vidéo réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17
février 2020 auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif de la population française âgée de
18 ans et plus.

LE POINT DE VUE DE CAM4 SUR L’ENQUETE


Le site CAM4 leader mondial des webcams amateurs et le magazine Hotvideo leader de la presse pour
adulte en France, s’associent pour montrer l’importance et les dangers des sextapes, nude, dick pics,
et plus généralement du sexe virtuel. 11 % des jeunes ont déjà exhibé leur sexe devant une webcam.
Ce type de contenu dans de mauvaises mains peut être utilisé sur les réseaux sociaux dans le cadre
d’une publication comme les revenge porn. La liberté sexuelle et le plaisir de s’exhiber ne doivent pas
être utilisées à des fins destructrices. On doit tous appliquer une règle simple : ne jamais publier un
contenu sur autrui qui dépasse la porte de sa chambre à coucher !

CAM4 , depuis 2007, s’attache tout particulièrement à préserver la confidentialité des diffusions sur
son site ou rien n’est enregistré. En sus, CAM4 procure une aide légale aux diffuseurs dans le cas où
quelqu’un essaye d’enregistrer par quelconque moyen que ce soit ces diffusions confidentielles

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