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CHAPITRE 5 : CIRCUITS EN REGIME ALTERNATIF

TRIPHASE

1. SYSTEME TRIPHASE SYMETRIQUE 2 

1.1. INTRODUCTION 2 
1.1. PROPRIETES 3 
1.2. CONCLUSION 4 

2. TENSIONS COMPOSEES (U) 5 

2.1. DEFINITION 5 
2.2. PROPRIETES 5 
2.2. CONCLUSION 6 

3. COUPLAGE DES RECEPTEURS TRIPHASES 7 

3.1. COUPLAGE ETOILE (Y) 7 


3.2. COUPLAGE TRIANGLE (∆) 10 
3.3. RESUME 12 

4. PUISSANCE EN REGIME TRIPHASE 12 

4.1. COUPLAGE ETOILE 12 


4.2. COUPLAGE EN TRIANGLE 13 
4.3. CONCLUSION 13 
4.4. PUISSANCE APPARENTE : S 13 

5. METHODE DE RESOLUTION DES PROBLEMES EN TRIPHASE 14 

5.1. PROBLEME 14 


CHAPITRE 7 : CIRCUITS EN REGIME
ALTERNATIF TRIPHASE

1. SYSTEME TRIPHASE SYMETRIQUE

1.1. Introduction

Lorsque l’on examine un tableau d’alimentation triphasée (3 ∼) ; il comporte 4 bornes sur


lesquelles sont connectés 4 conducteurs de couleurs différentes : brun, noir, bleu.

Les 2 conducteurs noirs et le conducteur brun sont dits de phase de la ligne d’alimentation, ils
sont repérés P1, P2, P3 ou encore L1, L2, L3.

Le conducteur bleu est le conducteur neutre, il est repéré par la lettre N.

Nota :

Lorsque l’installation l’exige, on trouve un conducteur bicolore VERT/JAUNE : il s’agit du


conducteur de protection électrique (PE) relié à la terre. (Protection des personnes).

Les alternateurs qui alimentent le réseau triphasé maintiennent entre le neutre et les phases P1,
P2, P3 des tensions V1, V2, V3.

Ces tensions dites simples sont sinusoïdales et de même fréquence (50 HZ). Vers récepteur

P1
Alimentation

P2

P3
V3 V2 V1
N

Figure 1 : Disposition d’une alimentation triphasée

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1.1. Propriétés

Avec un voltmètre branché successivement entre le neutre et les phases P1, P2, P3, on mesure
les tensions efficaces V1, V2, V3 des 3 tensions simples :

Elles ont la même valeur (230 V en général)

A l’aide d’un oscilloscope, visualisons ces 3 tensions.

Vmax
Vm Vm2 Vm3
1

0 B C A
t
T

T/3 T/3 T/3

Figure 2 : Signaux triphasés

- Elles ont la même amplitude ( ) et même fréquence (50 HZ)

- Elles sont décalées respectivement de 1/3 de période soit v2 est en retard sur v1 (origine) de
T/3.

v3 est en retard sur v2 de T/3, c’est à dire que v3 est en retard sur v1 de 2T/3.

Sur le cercle trigonométrique, représentons maintenant v1, v2, v3.



Un décalage de T/3 se traduit angulairement par un déphase AR de soit 120°.
3

Ainsi :


v2 est déphasé AR de par rapport à V1
3

v3 est déphasé AR de par rapport à V2
3

soit donc v3 est déphasé AR de par rapport à v1.
3

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A3

V3


3

2π V1
0 A1
3


3
V2

A2

Figure 3 : Représentation système triphasé dans un cercle trigonométrique

1.2. Conclusion

Un système triphasé est un ensemble de trois (3) grandeurs (tensions ou courants) sinusoïdales
de même fréquence, déphasées les une par rapport aux autres.

Le système est symétrique si les valeurs efficaces des grandeurs sinusoïdales sont égales et si le
déphasage entre deux grandeurs consécutives vaut (120°).

Par convention, on appelle système direct un système qui est ordonné dans le diagramme des
phaseurs dans le sens trigonométrique négatif (sens horaire). Dans un système direct, les
grandeurs passent par un maximum dans l’ordre des numérotations. Dans le cas contraire, le
système est dit inverse.

Pour un système direct de tension on a :

√2 ω et

√2 sin ωt et e

√2 sin ωt et e

Soit : ∑ e e

∑ 1 e e

∑ 1 cos j sin cos jsin

√ √
∑ 1 j j 0

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La somme des 3 tensions instantanées simples est nulle.

Un tel ensemble de 3 tensions porte le nom de SYSTEME TRIPHASE EQUILIBRE DE


TENSIONS

2. TENSIONS COMPOSEES (U)


2.1. Définition

Les 3 tensions mesurées entre phase sont dites : TENSIONS COMPOSEES notée U.

Exemple :

U12 est la tension composée existant entre la phase 1 et la phase 2.

2.2. Propriétés

Soit à mesurer la tension composée existant entre la phase 1 et la phase 2 en valeur instantanée
u12.

P1
u
P2 12
v
P3 1
v2
N

Figure 4 : Illustration d’une tension composée

En application de la loi de Kirchhoff sur les tensions, les relations suivantes entre tensions
simples et tensions composées peuvent être établies

Soit u12 + v2 + v1 = 0 ⇒ u12 = v1 - v2

j2π j2π
√2 e 3 √2 1 e 3

j2π
√2 1 e 3

j2π
√2 1 e 3

2π 2π
√2 1 cos j sin
3 3
1 √3
√2 1 j
2 3

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3 √3


Le nombre 3 √3 a pour module 2√3 et pour argument ( )
devient alors:

√2. √3 √3 ⇒ √2 sin

En prenant la tension u12 comme origine des phases, les expressions des tensions composées
peuvent s’écrire comme suit :

√2 sin ω et

√2 sin ω √2 sin ω et e

√2 sin ω √2 sin ω et e

∑ 0 et

√3

Exemple :

• Si la tension simple V entre phase et neutre est de 220V, la tension composée U entre
phase est :
√3 ⇒ 220√3 380

Le réseau de distribution est du type 220/380 V

• Si la tension composée mesurée entre phase est de 220 V, la tension simple entre phase
et neutre est :
220
√3 ⇒ ⇒ 127
√3 √3
Le réseau de distribution est du type 127/220V.

2.2. Conclusion

Les tensions composées constituent elle aussi, un système triphasé équilibré de tension.
• de valeur efficace U = V 3
• déphasé de π/6 en avance sur les tensions simples
• leur somme est nulle à chaque instant

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3. COUPLAGE DES RECEPTEURS TRIPHASES

Certains récepteurs ne possèdent que 2 bornes de raccordement (lampe, appareils


électroménagers, etc...). Ils sont dits monophasés et peuvent être branchés :
- entre phase et neutre (sous la tension simple V)
- entre 2 phases (sous la tension composée U).

Lorsque nous avons 3 récepteurs monophasés branchés respectivement sur les 3 phases d’un
réseau triphasé, ils constituent un récepteur unique dans lequel chaque élément monophasé
constitue les phases de ce récepteur triphasé.

Le couplage des 3 phases peut se faire de 2 manières différentes :

- Le couplage étoile
- Le couplage triangle.

3.1. Couplage étoile (Y)

Les 3 phases du récepteur ont une borne commune reliée au neutre. Cette borne est appelée
point étoile.

Les 3 autres extrémités sont connectées aux 3 phases de l’alimentation P1, P2, P3 .

V1
i1
P1 Z1

Point étoile
V2 ou point neutre
i2
P2 Z2

V3
i3
P3 Z3

iN
N

Figure 5 : Couplage étoile

Chaque élément constitutif de ce récepteur triphasé, c’est à dire chaque impédance Z est
soumise à l’une des 3 tensions simples.

Le courant dans une phase est égal au courant dans le conducteur de ligne qui l’alimente.

Le courant iN dans le conducteur neutre est à tout instant la somme vectorielle des courants i1, i2,
i3 circulant dans les phases.

i1 + i2 + i3 = In

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3.1.1. Récepteur triphasé équilibré

Lorsque les 3 phases d’un récepteur sont identiques, on dit que le récepteur est équilibré. Dans
ce cas les courants i1, i2 et i3 ont même valeur efficace I et sont déphasés du même angle ϕ
respectivement par rapport aux tensions v1, v2, v3.

Comme les tensions sont déphasées de 2π entre elles, il en est de même des courants que l’on
3
peut mettre sous la forme suivante : (voir figure 8).

√2 ω et √2 sin ω

√2 sin ωt et √2 sin ω

√2 sin ωt et √2 sin ω

Diagrammes courants -tensions


I3
V3


V1
3 0
ϕ

ϕ 2π
I2
3 I1

V2

Figure 6 : Diagramme courant- tension d’un système triphasé équilibré

Les courants i1, i2, i3 constituent un système triphasé équilibré. La somme i1 + i2 + i3 = 0. Le


courant dans le conducteur neutre est nul à chaque instant, on peut donc supprimer ce
conducteur.

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Expérience

Montage triphasé équilibré de lampes

Soit le montage suivant de trois groupes de lampes identiques (220V, 75 W)

i1
P1

i2
P2

i N =0
i3
P3

Figure 7 : Montage en étoile

Si on supprime le conducteur neutre, le fonctionnement des lampes est inchangé.

3.1.2. Récepteur triphasé déséquilibré :

C’est le cas lorsque les 3 phases du récepteur sont différentes. Les courants dans les phases ne
constituent plus un système triphasé équilibré et leur somme n’est plus nulle.

Le conducteur neutre est parcouru par un courant.

Si l’on supprime ce fil neutre, les tensions aux bornes des 3 phases ne forment plus un système
triphasé équilibré : les phases sont alors soumises à des tensions et supérieures ou inférieures à
la tension simple V.

Le fonctionnement du récepteur est défectueux et peut se détériorer.

En régime triphasé déséquilibré, le conducteur neutre est indispensable.

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Expérience

Soit un récepteur triphasé constitué par des groupes de lampes en nombre différents.

i1
i1 P1

P1

i2
i2 P2

P2

i3
i3 P3
P3
Lampe survoltée
i N =0
N A

Neutre branché : Neutre supprimé :


Les lampes brillent normalement Le fonctionnement des lampes n’est plus
identique

Figure 8 : Montage en étoile-Système équilibré et non équilibré

3.2. Couplage triangle (∆)

Les 3 phases du récepteur sont connectées de façon à former un circuit fermé, formant un
triangle. Aux trois sommets, sont connectés les 3 conducteurs de ligne P1, P2, P3. Ce montage
s’effectue sans conducteur neutre.

Chaque phase du récepteur est soumise à l’une des tensions composées


(U = V 3 ). Les tensions appliquées forment toujours un système équilibré même si le
récepteur n’est pas équilibré.
i1
L1
u12 1

J1

i2
2
L2 u 31
J2

J3
u 23
i3 3

L3

Figure 11 : Montage triangle

Les courants J sont orientés du potentiel le plus élevé vers le potentiel le plus bas.

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3.2.1. Récepteur triphasé équilibré

Les courants de ligne sont i1, i2, i3. Appelons J1, J2, J3 les courants dans les 3 phases. Ces
courants constituent un système équilibré. Nous pouvons écrire d’après la loi des noeuds :

Noeud 1 : i1 = J1 - J3
Noeud 2 : i2 = J2 - J1
Noeud 3 : i3 = J3 - J2

Le diagramme vectoriel de ces courants est donné par la figure 12.

- J2 I3

J3

J1
0
π
6

J2
-J
3
H
I2

I1

-J
1

Figure 12 : Diagramme vectoriel des courants composés

Ce diagramme vectoriel montre que les courants de la ligne (I) :

- forment un système triphasé équilibré.


- ont une valeur efficace I = J 3

- sont déphasés en arrière de π/6 sur le système triphasé des courants de phase (J).

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3.3. Résumé

couplage symbole courant dans une tension aux bornes


phase d’une phase
U
V=
ETOILE Υ I 3
I
TRIANGLE ∆ J= U
3

4. PUISSANCE EN REGIME TRIPHASE

Considérons un récepteur triphasé équilibré (moteur par exemple) alimenté par un réseau
triphasé pour lequel U est la tension composée et I le courant en ligne.

Ce récepteur peut-être couplé soit en étoile, soit en triangle.

4.1. Couplage étoile


U
Chaque phase est alimentée sous la tension V = et parcourue par le courant I. Chaque phase
3
du récepteur absorbe donc une puissance active :
U
P = VI cos ϕ = Icosϕ avec ϕ ( I, V)
3

Les 3 phases du récepteur absorbent

U 3 3UI cosϕ
P = 3p = 3. Icosϕ =
3 3 3

P = 3 UIcosϕ

On montre de même que la puissance réactive de ce récepteur est :

Q = 3 UIsinϕ

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4.2. Couplage en triangle

Chaque phase est alimentée sous la tension composée U et parcourue par le courant de phase
I
J= . Chaque phase absorbe donc une puissance active :
3
I
P = UJ cosϕ = U avec ϕ = (J, U)
3

La puissance totale absorbée par le récepteur est

P = 3 p soit :

I 3 3UI cosϕ
P = 3 p = 3U cosϕ =
3 3. 3

P = 3UIcosϕ

4.3. Conclusion

Que le récepteur soit couplé en étoile ou en triangle, les puissances actives et réactives
absorbées sont données par les mêmes formules.

4.4. Puissance apparente : S

La puissance apparente S est donnée par le relation S = P ² + Q²

En remplaçant P et Q par leurs expressions on obtient :

( ) +( )
2 2
S= 3UI cos ϕ 3UI sin ϕ

S = 3 U 2 I 2 cos 2 ϕ + 3 U 2 I 2 sin 2 ϕ

S= ( )
3 U 2 I 2 cos2 ϕ + sin 2 ϕ = 3UI cos ²ϕ + sin ²ϕ

or cos²ϕ + sin²ϕ = 1

d’où :
S = 3 UI S en VA

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5. METHODE DE RESOLUTION DES PROBLEMES EN TRIPHASE

La méthode de résolution des problèmes en régime sinusoïdal monophasé (Théorème de


Boucherot) restent valable pour les systèmes triphasés équilibrés (tensions et charges
équilibrées).

5.1. Problème

Un atelier est alimenté par une ligne triphasée 220/380V. L’installation est constituée de 30
lampes de 150 W montées en étoile équilibrée (10 lampes par phase) et de 5 moteurs triphasés
identiques de puissance utile 1 500 W, de rendement 0,9 et de facteur de puissance 0,8.

Calculer le courant en ligne et le facteur de puissance de cette installation.

5.1.1. Méthode de Boucherot : Bilan des puissances.

On applique le théorème de Boucherot en calculant d’une part les puissances actives et d’autre
par les puissances réactives.

Les 30 lampes de 150W consomment une • Bilan des puissances


puissance :
P(W) Q(Var)
PL = 30 × 150 = 4 500W Lampes 4 500 0
QL = 0 Moteurs 8 333 6 250
Atelier 12.833 6 250
Les 5 moteurs absorbent une puissance :
5P 1500 • Puissance apparente :
Pam= UM = 5 ×
η 0,9
S= P² + Q ² = (12.833) 2 + (6250) 2
Pam = 8333 W

Qm = Pam tg ϕM avec cosϕm = 0,8 S = 14 274 VA


⇒ tgϕm = 0,75 • Courant en ligne

S
Qm= 8333 x 0,75 S = 3 UI ⇒ I =
3U
Qm= 6250 Var 14274
I= = 21,7A
380 3

I = 21,7A

• Facteur de puissance global de l’installation

P 12.833
cosϕ = = = 0,898 cosϕ = 0,898
S 14.274

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