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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Ministry of Higher Education and Scientific Research

Hassiba Benbouali University of Chlef

Faculty of Civil Engineering and Architecture

Department of Civil Engineering

Matière : Dimensionnement des ponts

Filière : Travaux publics

Spécialité : Voies et Ouvrages d’Art

Niveau: Master 1

Année universitaire 2019/2020

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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Contenu dе la matière

Chapitre 1 : Généralités et rappels


Eléments constitutifs des ponts.
Types de ponts.
Actions et sollicitations sur les ponts.

Chapitre 2 : Théorie des lignes d’influences.


Lignes d’influence pour une poutre isostatique et poutre
hyperstatique.

Chapitre 3 : Calcul des dalles de ponts.

Chapitre 4 : Calcul de poutres avec entretoises supposées infiniment


rigides. Méthode de Courbon.

Chapitre 5 : Equipements d’un pont.


Dimensionnement des appareils d’appuis, et attelages sismiques
Dimensionnement des joints de chaussées.
Barrière de sécurité.

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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Chapitre 1 :
Généralités et
rappels

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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

1. Définition d’un ouvrage d’art

Un ouvrage d’art se défini comme une construction de grande importance nécessité


par le rétablissement d’une voie de communication (route, voie ferrée, canal etc...),
un dispositif de protection contre l’action de la terre où de l’eau, un
dispositif de retenue des eaux, et autre.

2. Différents types d’ouvrages d’art


Selon leur nature et leur rôle on distingue :
2.1. Ouvrages de franchissement ou lié à des voies de communications
Ponts et tunnels,
2.2. Ouvrages de protection ou de soutènement
Destiné a la stabilisation des pentes ou des soutènements des terres afin de se
prémunir des effets des mouvements des terres (écroulements, glissements, coulées
des boues etc.….): mur, rideaux de palplanche,etc...
2.3. Ouvrages de retenues d’eau
Barrage (en béton ou en terre et enrochements), digues (remblais longitudinaux
naturels ou artificiels).

3. Pont
3.1. Définition
C’est un ouvrage destiné à franchir un obstacle naturel (ravin, rivière) ou à franchir
une autre voie de circulation terrestre, fluviale ou maritime.
3.2. Eléments constitutifs d’un pont
Les ponts comprennent essentiellement des éléments porteurs constitués par les
poutres principales, les arcs, les câbles (éléments porteurs principaux). Les
entretoises ; hourdis, les longerons qui servent à répartir les charges entre les

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éléments porteurs principaux, qui les transmettent aux appuis, qui les transmettent
au sol par les fondations.
a. Tablier : est la partie quasi horizontale située sous la voie portée : il comprend
les éléments porteurs dans le cas des ponts à poutre.

b. Appuis : ce sont les culées (appuis de rive), les piles (appuis intermédiaires) et
les pylônes des ponts à câbles(suspendu et hauban), .

c. fondations : qui peuvent être superficielles ou profondes.

d. équipements : sont des éléments indispensables à l’utilisation au


fonctionnement et à la durabilité du pont : appareils d’appui, garde-corps, joints de
chaussée, etc...

Figure 1. Éléments constitutifs d’un pont.

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3.3. Quelques notions terminologiques

Voie portée : Partie de la voie de circulation située au-dessus de l’obstacle qui est
portée sur le pont.

Tablier : Partie du pont supportant la voie portée et reportant les efforts aux appuis.

Elancement (E) : Rapport de l’épaisseur du tablier sur la largeur du tablier.

Ouverture : Distance horizontale entre nus de pied droit ou pile.

Tirant d’air : Distance entre surface de l’eau et sous face du tablier.

Gabarit : Espace réservé pour le passage (ouverture x tirant d’air).

Travée : Partie comprise entre deux appuis.

Les appareils d’appuis : Les articulations en béton, les appuis métalliques,


élastomère fretté, spéciaux.

Les joints de chaussées.

Les revêtements des tabliers : Les chapes d’étanchéité, la couche de roulement.

Les dispositifs de sécurité : Les trottoirs, les dispositifs de retenue (garde-corps,


glissières, barrières, séparateurs).

Les évacuations des eaux.

Les corniches.

3.4. Types de ponts


Les ponts sont classés de diverses manières

3.4.1. Suivant la longueur


Nous considérons que nous avons
1. Des petits ouvrages dont la longueur est inférieure à 8 m,
2. Des ouvrages moyens lorsque 8 m < L < 25 m,
3. Des ouvrages normale 25 m < L < 40 m,
4. Des ouvrages exceptionnels L˃ 40m.

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3.4.2. Suivant la nature de la voie portée


1. Pont-rail si le pont porte une voie ferrée,
2. Pont-route si le pont porte une route (PI, PS),
3. Pont-canal,
4. Passerelles pour piétons,
5. Passerelles pour conduites.

3.4.3. Suivant le matériau principal dont ils sont constitués


Selon les matériaux constituants les éléments porteurs principaux :
1. Ponts en bois,
2. Ponts en maçonnerie,
3. Ponts métalliques,
4. Ponts en béton armé,
5. Ponts en béton précontraint,
6. Ponts mixte.

3.4.4. Suivant la durée de vie


1. Ponts provisoires en métal, bois, métal + bois,
2. Pont semi-définitifs métalliques,
3. Ponts définitifs en BA, BP ou mixte

3.4.5. Suivant caractéristiques géométriques (tracé)


1. Ponts droits : quand la route franchit perpendiculairement l’obstacle (Figure 2),

Figure 2. Pont droit.

2. pont biais : quand la route ne franchit pas perpendiculairement l’obstacle


(Figure 3),

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Figure 3. Pont biais.


3. Ponts courbes : Quand la route franchit l’obstacle en courbe.

Figure 4. Pont courbe.


Force de centrifuge

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3.4.6. Suivant la structure


3.4.6.1. Ouvrages souples
a. Ponts suspendus

Figure 5. Pont suspendu.

b. Pont à haubans
Tablier Haubans

Pylône

Figure 6. Pont à hauban.

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3.4.6.2. Ponts rigides


a. Ponts à poutres et ponts dalles
a.1. Ponts isostatique
a.1.1.Travées indépendantes

+ +
Il y aura Diagramme
uniquement des des Moments
moments positifs en travée fléchissant

Figure 7. Pont aux travées indépendantes.

a.1. 2. Ponts cantilever

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- -
+ +
+

Diagramme Il y aura
des Moments uniquement des
fléchissant moments positifs en travée

Figure 8. Ponts cantilever.

a. 2. Ponts hyperstatiques
a. 2.1. Pont à poutres continues

-
+ +
Diagramme
des Moments
fléchissant
Figure 9. Pont à poutres continues.

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a. 2.2. Pont à béquille ou portique ouvert

Figure 10. Pont à béquille.

a.2.3. Pont en cadre fermé

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Poids propre+
Charge roulante

Poussée de terre
Poussée de terre

Réaction du sol

Figure 11. Pont en cadre fermé.

b. Ponts en arc
b.1. Arc à tablier supérieur

Figure 12. Pont en arc à tablier supérieur.

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b. 2. Arc à tablier intermédiaire

Figure 13. Pont en arc à tablier intermédiaire.

b.3. Arc é tablier inferieur

Figure 14. Pont en Arc é tablier inferieur.

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b. 4. Arc à tirant ou bow-string

Figure 15. Pont de bow-string.

Figure 16. Grands systèmes de pont en fonction de la portée.

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3.4.6.3. Ouvrages spéciaux


Ce sont les ponts dont les tabliers sont mobiles afin de dégager le gabarit de la
voie franchie.
a. Ponts levants
Pont mobile dont le tablier se déplace par translation verticale parfois désigné par le
terme « pont ascenseur ».

Figure 17. Pont levant.


b. Ponts basculants
Pont mobile dont le tablier se déplace autour d’axe horizontal à simple ou double
volet.

Figure 18. Pont basculant.

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c. Ponts levis
Pont mobile dont le tablier se déplace par basculement autour d’axe horizontal
au moyen d’un balancier supérieur auquel il est relié.

Figure 19. Pont levis.


d. Ponts roulants

Figure 20. Pont roulants.

3.4.7. Suivant la nature de projet à élaborer


3.4.7. 1. Ouvrage courants conformes à un modèle-type : ponts-type du
SETRA
3.4.7.2. Ouvrages courants non conformes à un modèle-type : ouvrages
courants pouvant présenter des difficultés particulières de conception ou
d’exécution :
-Liées au terrain,
-Liées à un emploi limite de solution classique (grandes buses d’ouverture
supérieur à 5 ou 6 m par exemple),

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-Dues à des modifications de solutions types résultant de la géométrie du tracé


ou
de recherches architectural (Biais ou courbure prononcés, appuis sophistiqués
etc.…),
-Dues à l’emploi de structures moins classiques,
-Dues aux caractères innovant de la technique ou du procédé.
3.4.7.3. Ouvrage non courants : Ce sont :
-Les ponts possèdent au moins une travée de plus de 40 m de portée (ou 50 m
pour les ponts conformes au type SETRE),
-Les ponts dont la surface dépasse 1200 m2,
-Les ponts mobiles et les ponts canaux.

4. Actions et sollicitations sur les ponts


Les charges et les surcharges que le pont doit supporter sont :
4.1. Actions permanentes, comprennent :
 Poids des éléments porteurs (Charges permanentes) (CP) : (poutres,
entretoise, longeron et dalle);
 Poids des éléments non porteurs (équipement du tablier) (charges
permanentes complémentaires) (CPC) ou compléments des charges
permanentes (CCP): dont l’existence est imposée par la fonction de l’ouvrage :
(trottoirs, bordure, corniche, garde-corps, glissières ou barrière, revêtement
souple) :
4.2. Actions d’exploitation
4.2.1. Surcharges routières
Elles sont définies par le fascicule 61 titre 2. de pont route, dans notre ouvrage
on considère les systèmes de charge suivante:
4.2.1.1. Surcharge de type A(l)
Le système A(l) se compose d’une charge uniformément répartie dont
l’intensité dépend de la longueur chargée, il est défini par la formule suivante :
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A(l) = a1 a2 A(l)


36000
A (l) = 230 + ———
L +12

4.2.1.2. Surcharge Bc
On dispose sur la chaussée autant de files ou convois de camions que la
chaussée le permet, et on place toujours ces files dans la situation la plus
défavorable pour l'élément considéré.
 Disposition dans le sens transversal: nombre maximum de files que l'on
peut disposer égal au nombre de voies de circulation, il ne faut pas en
mettre plus.
 Disposition dans le sens longitudinal : nombre de camions est limité à
deux, la distance des deux camions d'une même file est déterminée pour
produire l'effet le plus défavorable.

Figure 21. Système Bc.


4.2.1.2. Surcharge Bt
Le système Bt se compose de groupes de deux essieux dénommés essieux-
tandems.

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Figure 22. Système Bt.


4.2.1.3. Surcharge Br
Le système Br se compose d´une roue isolée.

Figure 23. Système Br.

4.2.1.4. Surcharges militaires Mc120


Les ponts doivent être calculés d'une manière à supporter les véhicules
militaires du type Mc120 susceptibles d'être dans certains cas les plus
défavorables que celles définis précédemment A et B. Dans le sens transversal
: un seul convoi quel que soit la largeur de la chaussée. Dans le sens

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longitudinal : le nombre de convoi n’est pas limité mais la distance doit être
supérieure à 36,6 m (Pont isostatique)

Figure 24. Système Mc120.


N.B. Les charges du système B et Mc120 sont frappées de majorations
dynamiques.

La formule suivante permet de calculer le coefficient de majoration


dynamique :
0,4 0,6
= 1 + α + β = 1 + + .
1 + 0,2. 1+

4.2.1.5. Surcharge exceptionnelle D240


D’après C. P. S, (Cahier Prescriptions Spécial) le convoi type D240 comporte
une remorque de trois éléments de quatre lignes à deux.

Figure 25. Système D240.

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N.B. Les charges exceptionnelles ne sont pas majorées pour les effets
dynamiques.
4.2.3. Surcharges sur trottoirs

D’après C.P.S, Les surcharges du trottoir ne sont pas susceptibles de majoration


dynamique. On applique une charge uniformément répartie de densité 0,15 t/m2
(Charges générales) (pour calcul des poutres principales) et 0,45 t/m2 (Charges
locales) (pour calcul des hourdis, entretoises et longeron) de façon à produire
l’effet le plus défavorable.
4.2.4. Actions climatiques
Essentiellement vent et températures.
4.2.4.1. Effet dû au vent
Le vent souffle horizontalement dans une direction normale à l´axe
longitudinal de la chaussée. Il développe sur toute surface frappée
normalement une pression de 2000 newtons par mètre carré (N/m2).
4.2.5. Actions accidentelles
Telles que le choc d’un bateau ou d’un véhicule sur une pile de pont ou l’effet
d’un séisme.

4.2.5.1. Effet dû au séisme


Les effets de séisme sont très importants sur les appuis, et même pour le
dimensionnement des appareils d’appuis et ferraillage des pilles.

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4.2.6. Efforts de freinage


Les efforts de freinage n´intéressent généralement pas la stabilité des tabliers. Il
y a lieu de les considérer pour la stabilité des appuis (piles et culées) et la
résistance des appareils d´appui qui sont justifiés suivant les règles en usage.
Les charges de chaussée des systèmes A et Bc sont susceptibles de développer
des réactions de freinage, efforts s’exerçant à la surface de la chaussée, dans
l´un ou l´autre sens de circulation.
 L´effort de freinage correspondant à la charge A est égal à la fraction
suivante du poids de cette dernière.
1
= ×
20 + 0,0035.
 Freinage associé aux charges du système Bc=30 t

4.2.7. Efforts supplémentaire


Forces centrifuges, Charges sur les remblais

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Chapitre 2 :
Théorie des lignes
d’influence

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1. Introduction
Dans les ouvrages d’art, les charges d’exploitation sont connues en valeurs, mais
peuvent changer de positions. Cela va entraîner dans une section choisie de
l’ouvrage, des efforts et des déformations variables qui dépendent directement
de la position de la charge d’exploitation. La représentation graphique de cette
fonction est appelée ligne d’influence. Son grand intérêt est de fournir les effets
extrêmes (maximaux et minimaux) dans une section donnée de la structure, sous
des charges d’exploitation d’étendue variable comme c’est le cas des portiques
de bâtiments et des tabliers ou appuis de ponts.
2. Pourquoi les lignes d’influence ?
Soit une poutre AB soumise à un chargement mobile Pi, soit S une section
choisie de cette poutre d’abscisse fixe xS. L’effet élastique dans la section S est
soit les efforts (M, N, T), soit les déformations (θ, ε…). Cet effet E varie en
fonction de la position du chargement Pi. On pourra ainsi connaître les effets
Emax et Emin dans la section S, d’où l’intérêt de la méthode.

Figure 1. Variation de l’effet élastique E en fonction de la position Pi.

La figure 2 représente un portique type d’un bâtiment scolaire qui abrite 2


classes pour chaque niveau. Les travées (1) et (3) reçoivent les charges des
classes qc tandis que la travée intermédiaire n° 2 supporte les charges d’escalier
qe.

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S
S

a-MSmax : travée 2 chargée. b-MSmin : travées 1 et 3 chargées.

Figure 2. Dispositions de charges dans un portique de bâtiment pour calculer


MSmax et MSmin.

Le moment fléchissant maximal au milieu S de la travée (2) est obtenu en


chargeant seulement cette même travée (figure 2-a), tandis que le moment
minimal dans la même section est déterminé en chargeant les travées (1) et (3)
(figure 2-b).
Pour calculer les réactions maximale et minimale de l’appui A d’un pont
isostatique, la charge roulante qr est disposée selon la figure 3.
D

qr s
A B
2
1 3
RA

a- RAmax : Totalité de la console en A et une partie de la travée AB sont


chargées.

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D

qr
A B

RA

a- RAmin : Seulement la totalité de la console en B est chargée.

Figure 3. Réactions extrêmes RAmax et RAmin d’un pont isostatique.

La disposition des charges dans les exemples des figures 2 et 3 est justifiée par
le traçage des lignes d’influence qui seront traitées dans le paragraphe qui va
suivre.

3. Qu’est ce que c’est la ligne d’influence ?


Revenons à l’exemple de la figure 1, si on remplace le chargement mobile Pi par
une force unitaire P=1 d’abscisse x variable, l’effet élastique E dans la section S
variera donc en fonction de x.
ES  f (x) (1)
P=1

A B
Sens de parcours
s
xs
x
l

Figure 4. Éléments de base d’une fonction d’influence ES  f (x).

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Exemple

La ligne d’influence de l’effort tranchant en S est donnée sans démonstration


par la figure 5, ce tracé est obtenu en faisant déplacer la force unitaire de A vers
B.

Figure 5. Ligne d’influence de l’effort tranchant Ts. (à changer)

L’effort tranchant max ou min est obtenu en chargeant la ligne d’influence de Ts


par les charges Pi. D’après la figure 6, on a :
TS max  P1 y1  P2 y2  ... (2)
Soit

(3)

y1 y2 yi
- yn
A B
+
p1 P2 Pi Pn

Figure 6. Calcul de Ts max. (à changer)

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4. Comment calculer l’effet élastique ?

L’effet élastique ES est obtenu en chargeant la ligne d’influence f(x) par les
forces mobiles Pi.
Cas 1 : Charges concentrées.

(4)

f(x)
P1 P2 Pi Pn

yi
yn
0 x
y1 y2

Figure 7. Effet élastique du aux charges concentrées Pi.

Cas 2 : Charge uniformément répartie.

= (W+ + W−) (5)

Où,
 q est la valeur de la charge uniforme.
 Ω+ et Ω- sont respectivement les aires positive et négative délimitées par
la ligne d’influence f(x) et l’axe des x , sur la longueur d’étendue de la
charge q. Les aires Ω+ et Ω- sont prises avec leurs signes.

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f(x)
q=cte

Ω-
a b
x

Ω+
Figure 8. Effet élastique du à une charge uniformément répartie q.

Cas 3 : Charge répartie quelconque.

(6)

Où,
 q(x) est la charge répartie qui dépend de l’abscisse x.
 L’ordonnée y est la fonction d’influence, donné par la formule suivante :

y  f (x) (7)
 a et b sont les bornes qui délimitent la zone d’application de la charge q(x)

f(x) q(x)

a b
x

d(x) d= y dx= f(x) y

Figure 9. Effet élastique du à une charge répartie q(x).

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5. Lignes d’influence dans une poutre isostatique

5.1. Réactions d’appuis


5.1.1. Réaction RA

Pour définir la fonction d’influence de la réaction RA d’une poutre isostatique


(figure.10), on fait déplacer la charge unitaire P =1. La section étudiée S se situe
toujours en A.
RA P=1 RB Sens de parcours
y
+
A B
x S
x

Figure 10. Schéma statique d’une poutre à une seule travée.

D’après la figure 10, on a

∑ / =0
RA l 1(l  x)  0

D’où la fonction d’influence :


RA=(l-x)/l (8)
Ou bien
RA= 1-(x/l) (9)
x=0 RA=1
x=l RA=0
Le traçage de cette fonction d’influence donnera la ligne d’influence de RA
(figure 11).

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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

A B
S
+
1
l

Figure 11. Ligne d’influence de RA.


5.1.2. Réaction RB

En utilisant la figure 10, on a :


/ =0

1 x  RB l  0

D’où
RB= x/l (10)
x=0 RB=0
x=l RB=1
A B
S
+
1
l

Figure 12. Ligne d’influence de RB.


5.2. Effort tranchant

5.2.1. 1er cas : x  xS Sens de parcours


RA P=1 RB
y s Ts
+ A
B
x x

xs
l

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Ts= RA-1
Ts= ((l-x)/l)-1
Ts=-x/l (11)
x=0  Ts =0
x=xs Ts=- xs /l

Sens de parcours
eme
5.2.2. 2 : xS x l
RA RB

s P=1
y Ts
+ A B

xs
x
x

Ts=RA
Ts= ((l-x)/l)=1-(x/l) (12)
x= xs  Ts =1- (xs /l)
x=lTs=0

- xs /l
-1
A -
B
+
+1 1- (xs /l)
xs
l

Figure 13. Ligne d’influence de l’effort tranchant T dans la section S.

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5.3. Moment fléchissant dans une section S


5.3.1. 1er cas : x  xS
Sens de parcours
RA P=1
S RB
y
+ A B
x Ms
x
xs
l
-Ms+RA xs -1 (xs-x)=0
Ms= RA xs-1 (xs-x)
Ms= 1-(x/l) xs-1 (xs-x)
Ms=1-(x-l) xs - (xs-x)
(13)

x=0 Ms=0
x=xs Ms= xs (1- (xs/l))
5.3.2. 2e cas : xS x l
P=1
RA RB
y s
+ A B
o Ms
x
xs
x
l

-Ms+RA xs=0
Ms= RA xs
Soit
= . 1− (14)

x= xs  Ms= xs (1- (xs/l))


x=l Ms= 0
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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

xs (1- (xs/l))
s
A B
+ +

xs l-xs

Figure 14. Ligne d’influence du moment fléchissant M dans la section S.

6. Théorème de Barré
Le moment fléchissant est maximum au droit d’un essieu lorsque cet essieu et la
résultante générale du convoi se trouvent dans des sections symétriques par
rapport au milieu de la poutre. (nota : la résultante générale doit se trouver
effectivement sur la poutre).

P1 Pi Pn
d d
A B
O

Figure 15. Principe de théorème de Barré.

La Position de la résultante d’une charge roulante (Convoi) est donnée par la


formule suivante :


(15)

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7. Lignes d’influence dans une poutre continue

La figure 16 montre un pont à poutre continué à travée d’hauteur constate.

Figure 16. Pont à poutre -voussoir (caisson) construit par encorbellement.

En déplaçant la charge unitaire le long de la poutre, on peut déterminer la


réaction R ou l’effort tranchant T ou le moment fléchissant M dans une section S
choisie dans la poutre. Pour cela, il suffit de calculer les moments fléchissant
aux appuis intermédiaires en fonction de l’abscisse x de la charge unitaire. La
méthode la plus adéquate est celle des 3 moments.

Figure 17. Poutre continue soumise à une charge mobile P =1.

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7.1. Tracé des lignes d’influence


Le tracé des lignes d’influence des structures isostatiques est représenté en
segment de droites par contre cela de systèmes hyperstatiques, il est représenté
en courbe. Le tracé suit en général, la déformé de la structure.
l

A B

Figure 18. Ligne d’influence de RB.

Figure 19. Ligne d’influence d’effort tranchant.

a b
A B

(a.b)/l

Figure 20. Ligne d’influence du moment fléchissant.


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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Chapitre 3:
Calcul des dalles de
ponts

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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

1. Introduction
Le tablier est constitué d’un grillage solidaire de poutres et entretoises (Figure
1), cela va partager l’hourdis en des panneaux rectangulaires dont on distingue 2
familles :
1. Panneaux intermédiaires : Ce sont des dalles rectangulaires qui
s’appuient sur 4 côtés, leurs dimensions sont (lxly )
Où :
 lx est la distance entre nues de 2 poutres consécutives;
 ly est la distance entre nues de 2 entretoises consécutives.
2. Les panneaux de rives : Ce sont des dalles en consoles qui sont
encastrées dans la poutre de rive, elles sont calculées par 1 mètre linéaire
de largeur.

(a) : Vue en plan d’un tablier.

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Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

(b) : Coupe transversale.

Figure 1. Constitution d’un tablier de pont à poutres sous chaussée.

2. Méthodes du dimensionnement des hourdis


Une dalle est un élément d'épaisseur faible par rapport à ses autres dimensions et
qui est chargé perpendiculairement à son plan moyen. La dalle d'un pont à
poutres est souvent connue sous le nom de "hourdis". Le calcul des hourdis des
ponts peut s'effectuer :
1. Soit en utilisant un modèle élastique et linéaire (théorie classique des
plaques minces, éléments finis, ...);
2. Soit en utilisant un modèle plastique (tel que la méthode des lignes de
rupture) L'article A.3.2.5 des règles BAEL 91 rend facultatif le recours
aux méthodes plastiques. On ne présente que les méthodes de calcul
issues de l'utilisation d'un modèle élastique et linéaire et plus précise les
résultats des calculs des plaques minces.
Pour les ponts à poutres, l’hourdis repose sur des poutres à l’âme mince et ayant
une faible rigidité de torsion. Dans ce cas, on considère que l’hourdis est
simplement appuyé sur les poutres, puis on tient compte forfaitairement de la
continuité de l’ hourdis.

40
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

D’autre part, Le calcul des efforts (les effets élastiques) pour les dalles
rectangulaires simplement appuyées peut être effectué par les méthodes
suivantes:
1. De l'annexe E.3 du BAEL 91 (pour les charges réparties sur toute la
dalle);
2. des abaques de PIGEAUD (1921);
3. des abaques du Bulletin Technique N°1 du SETRA (établies par Thenoz
en 1972) et le complément n°1 de 1976. Ces abaques donnent
directement les valeurs des moments fléchissants sous l'effet des charges
réglementaires (Bc, Bt, Br et Mc120) suivant les dimensions de la dalle.
4. des abaques de MOUGIN (1985), qui reprennent les abaques de
PIGEAUD mais avec plus de précision de calcul.

La valeur du coefficient de Poisson, , rentre dans le calcul des moments


fléchissant. or conformément à l'article A.2.1.3 du BAEL 91, ce coefficient doit
être pris égale à 0 pour les calculs des sollicitations à l'E.L.U. (État Limite
Ultime) et à l'E.L.S. (État Limite de Service) ce coefficient devient à 0, 2.

Ainsi, on peut déterminer les moments fléchissants, suivant le BAEL, en


utilisant
les abaques de PIGEAUD ou celles de MOUGIN. Mais, en ce qui concerne les
abaques de Thenoz (SETRA), les moments fléchissants ont été calculés suivant
le CCBA 68, c.à.d. avec un coefficient de Poisson, , de 0,15. Ainsi, d'après le
SETRA, la différence au niveau résultats n'est pas énorme! et on considère que
les valeurs des moments fléchissants obtenues d'après les abaques du Thenoz
sont par excès à l'ELU et par défaut à l'ELS. D’autre part, ces abaques sont
donnés pour des valeurs entre poutres de 3 m ou plus, or dans la nouvelle
conception des ponts à poutres la distance des poutres ne dépasse pas les 2 m.
Donc ces abaques sont inutiles.

41
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

3. Notion de calcul selon la méthode de PIGEAUD


Les portées des hourdis à prendre compte sont mesurées entre nus des appuis,
c.à.d., entre nus des poutres principales et entre nus des entretoises. On emploi
les
notations suivantes (Figure 2):
 lx: distance entre axes des poutres principales :
 ly: distance entre axes des entretoises;
 bP: épaisseur des poutres principales;
 bE: épaisseur des entretoises.

Figure 2. Notations et conventions de la dalle (un panneau).

On note lx, le petit côté, et ly, le grand côté.


On choisit les axes xx et yy tel que xx//lx et yy//ly.
Mx: Moment fléchissant au centre de la dalle dans la direction lx (autour de ly).
My: Moment fléchissant au centre de la dalle dans la direction ly (autour de lx).

L’hourdis est calculé aux:


-Charges permanentes (poids propre du hourdis et des éléments reposant sur lui)
-Surcharges roulantes de type B (avec ses trois systèmes Bc, Bt, Br )

42
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

-Surcharges militaires ou exceptionnels si indiqués par les cahiers de charges.


D'habitude, en Algérie, les ponts sont calculés sous l'effet de la charge Mc120.
La charge de type A n'est pas prépondérantes que pour l’hourdis de grande
largeur et donc elle n’est pas considérée pour le calcul du hourdis.

4. Type de chargement de la dalle


On distingue quatre types de chargement de la dalle qui sont :
1. Charge uniformément répartie sur toute la dalle :
2. Charge localisé et centré sur la dalle;
3. Charge localisé, décentrée et symétrique;
4. Charge localisé, décentrée et dissymétrique (cas générale).

Dans ce chapitre, on s’intéresse par les premiers types de chargements. Lorsque


l’hourdis est soumis à une charge uniformément répartie sur toute la surface de
la dalle, celle-ci est considérée comme portant dans une seule direction si 
(=lx/ly) < 0,4 et portant suivant deux directions si 0,4 1. Par contre, sous
l'effet d'une localisé et centré, la dalle porte suivant deux directions quelque soit
le rapport 
5. Diffusion des charges localisées
D'après les règles BAEL 91, on admet que les charges localisées appliquées à la
surface de la dalle se diffusent suivant un angle de 45° jusqu'au plan moyen
de la dalle. En ce qui concerne le revêtement qui est en général composé de
matériaux moins résistant que le béton (béton bitumineux, enrobés, ...), l'angle
de diffusion des charges localisées diminue à 37° (Figure 3).
Soit une charge localisée P s'appliquant suivant une aire rectangulaire de
dimension (uo,vo).

43
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 3. Diffusion d'une charge, P, localisée sur le plan moyen de la dalle.


La charge se répartie au niveau du plan moyen de la dalle sur une aire
rectangulaire de dimension (u, v), appelée rectangle de répartition, tel que:
u = uo+2 . hr. (tg 37° )+ 2 . (tg 45°). (hd/2)
u = uo+1, 5. hr+hd
De même
v = vo+1, 5. hr+ hd

6. Dalle rectangulaire sur quatre appuis articulés


Avant de calculer les sollicitations dans le hourdis, on les étudie pour un
panneau
de dalle simplement appuyée sur les poutres principales et les entretoises.

44
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

6.1. Charge uniformément répartie sur toute la surface de la dalle


Cette charge représente la charge permanente g.
1er cas = lx/ly < 0,4
Dans ce cas, les moments fléchissants My ainsi que les efforts tranchants Ty dans
direction de la grande portée sont faibles. On les néglige et on admet que la dalle
ne porte que dans une seule direction, celle de la petite portée lx. La dalle
travaille donc comme une poutre de portée lx. Les moments fléchissants et les
efforts tranchants sont les mêmes que pour une poutres isostatique à une travée,
c.à.d., que leur valeurs maximaux par unité de largeur sont respectivement:
Mx=g ((lx)²)/8
Tx= g .lx /2

Figure 4. Moment fléchissant d'une dalle.


eme
2 cas 0,4 1

La dalle porte alors dans les deux directions.

*Moments fléchissants

Mx= g (M1+  M2)


My= g (M2+  M1)

45
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 5. Point d’application et directions des moments Mx et My.

*Effort tranchant
Les valeurs maximales de l'effort tranchant par unité de longueur sont égales à:
- au milieu du grand côté ly (dans le sens xx) :
Tx= g/ (2 ly+ lx)
- au milieu du petit côté lx (dans le sens yy) :
Ty= g /3 ly

Figure 6. Distribution de l'effort tranchant au milieu des axes.

46
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

6.2. Charge localisé et centré sur la dalle

Dans ce cas, la dalle travaille dans les deux directions quelque soit le rapport .
La charge localisée est répartie sur un rectangle de répartition de dimension u v
(Figure 7).

Figure 8. Charge localisée, concentrée P, placé au centre de la dalle, se


diffusant sur un rectangle de répartition (uv).

*Moments fléchissants

Mx= p (M1+  M2)


My= p (M2+  M1)

47
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

* Effort tranchant

Une fois les moments fléchissants Mx et My calculés, les moments en appuis et


en travée seront donnés par la formule suivante :
En appui : Ma =-0,5M0
En travée : Mt =0,8 M0

M0 est le moment fléchissant calculé par la méthode de PIGEAUD, il est égal
soit à M x soit à M y selon le cas envisagé.

48
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Chapitre 4 :
Calcul de poutres avec
entretoises supposées
infiniment rigides. Méthode
de Courbon

49
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

1. Introduction
Le moment fléchissant et l’effort tranchant d’un tablier peuvent être déterminés
par les lignes d’influence en n’importe quelle abscisse x au long du tablier.
Mais le problème qui se pose est comment répartir ce moment et cet effort
tranchant entre les poutres ? c-à-d connaître les valeurs de sollicitations de
chaque poutre. Plusieurs méthodes ont essayé de répondre à cette question,
les plus connues d’entre elles sont :
- La méthode de Courbon qui est appliquée lorsque l’entretoise est infiniment
rigide.
- La méthode de Guyon-Massonnet qu’on applique pour une entretoise de
rigidité finie.
2. Rigidité des éléments porteurs du pont
Tableau 1 présente la rigidité de la poutre et entretoise d’un pont à poutre
(Figure 1).
Tableau 1. Rigidité de la poutre et l’entretoise.
Inertie de Rigidité (par unité de largeur)

Flexion Torsion Flexion Torsion

Poutre Ip Kp Pp=E Ip/a γp= G Kp/a


Entretoise IE KE PE=E IE/ γE=G KE/

Figure 1. Vue en plan d’un tablier.


Avec :
E : Module d’élasticité longitudinal du béton (MPa);

50
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

G : Module d’élasticité transversale du béton(MPa), est donnée par la formule


suivante : G= E/ 2 (1+);
ν : Coefficient de Poisson.

3. Type des ponts étudiés


Méthodes de Courbon et Guyon-Massonnet sont utilisée pour calculer les efforts
dans les poutres et les entretoises du tablier du pont à poutres sous chaussée avec
des travées indépendante (béton armé, béton précontraint et mixte).
Tableau 2 présente la comparaison entre l’ancienne conception et la nouvelle
conception des tabliers des ponts à poutres sous chaussée en béton armé ou
précontraint.
Tableau 2. Évolution dans la conception des ponts à poutres.
Ancienne conception (Figure Nouvelle conception (Figure 3)
2)
Mode de Tout le tablier coulé sur place Poutres principales préfabriquées
construction

Coupe
longitudinale

avec entretoise intermédiaire sans entretoise intermédiaire

Coupe
transversale

Entretoisement Tablier rigide indéformable Tablier souple déformable


du tablier
Répartition Méthode de Courbon Méthode de Guyon-Massonnet
transversale

51
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 2. Pont à poutre sous chaussée avec des entretoises intermédiaires


(ancienne conception).

Figure 3. Pont à poutre sous chaussée avec entretoise d’about (nouvelle


conception).

52
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

4. Principe de répartition des efforts transversalement

Le rôle principal des entretoises est de répartir les efforts entre les poutres
principales. Dans l'absence des entretoises, c'est le hourdis qui joue le rôle
d'entretoisement.
Les tabliers des ponts à poutres sous chaussée sont des structures tri
dimensionnelles pour lesquelles les méthodes de calcul classique (Courbon et
Guyon-Massonnet) sont proposées. En général, l'étude du tablier est subdivisée
en une étude dans le sens transversal et une étude d'une poutre dans le sens
longitudinal. La première étude donne un Coefficient de Répartition
Transversale (CRT), dont on va le multiplier avec les sollicitations (globales)
retrouvées dans le sens longitudinal pour obtenir les sollicitations (moyennes)
d'une poutre. Ainsi, on obtient le principe suivant:
Sollicitation moyenne = CRT x Sollicitation globale
Par sollicitation, on se réfère à un moment fléchissant ou à un effort tranchant.
Pour déterminer les sollicitations globales, on fait souvent appel aux lignes
d'influences puisqu'on peut avoir des charges mobiles. C'est le sujet traité dans le
deuxième chapitre.

5. Méthode de Courbon

5.1. Aperçu général de la méthode

Cette méthode dite des entretoises infiniment rigides est due à Jean Courbon
(calcul des ponts à poutres multiples solidarisées par des entretoises, Annales
des Ponts et Chaussées, novembre-décembre 1940). Dans les calculs on suppose
que les déformations des entretoises sont négliges vis-à-vis des déformations des
poutres, c'est-à-dire que les entretoises présentent une rigidité infinie (Figure 4).
En pratique, l’hypothèse de l’entretoisement infiniment rigide est vérifiée si les
trois conditions suivantes sont remplies:

53
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

 Largeur du pont est nettement inférieure à sa longueur (leur rapport


inférieur à 1/2);
 Entretoises sont espacées d’une distance maximale égale à la largeur du
pont.
 Pour réaliser des entretoises infiniment rigides, on doit avoir :
1. Dans les ponts en béton; des entretoises dont la hauteur est du même
ordre que celles des poutres.
2. Dans les ponts métalliques ou mixtes ; des entretoises en PRS renforcées
ou en treillis, ces dernières présentent une grande rigidité par rapport aux
sections à l’âme pleine.

Figure 4. Répartition des charges entre les poutres par une entretoise infiniment
rigide.

5.2. Répartition des charges

L’élaboration de la méthode de calcul de pont à poutres multiples sous chaussée


et des travées indépendantes revient à Mr. Jean Courbon, Ingénieur en chef des
ponts et chaussées. Cette théorie est basée sur les hypothèses précédentes.

54
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

5.2.1. Poutres inégales et inégalement espacées

e R

lk li

Figure 5. Profil en travers d’un pont à poutre multiples sous chaussé.

a. Moment fléchissant

M : Moment fléchissant pour le pont entier;


R : Résultante de la charges appliquée;
e : Distance de R au plan axial de symétrie;
i : Poutre étudiée;
li : Distance de l’axe de cette poutre étudiée au plan axial de symétrie;
Ii : Moment d’inertie de la poutre étudiée;
K : Poutre quelconque;
lk : Distance de l’axe de poutre quelconque au plan axial de symétrie;
Ik : Moment d’inertie d’une poutre quelconque k.

Le moment fléchissant Mi dans la poutre étudiées i est donnée par la formule


suivante :


= + ´
∑ ∑


D = + ´

i représente le Coefficient de Répartition Transversale (CRT).

55
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Donc, on obtient : = ∑ D

*Mi max quand i max, c-à-d li e est max (li max pour une poutre de rive).
*Si les charges sont symétriques par rapport au plan axial (e=0)  i =1.
* Si pont comporte nombre impair des poutres, l’axe de poutre médiane
(centrale) est confondu avec le plan axial de symétrie, donc pour cette poutre :
li=0 et par suite, i=1.

b. Effort tranchant

b.1. Si les surcharges et charges sont appliquées entre l’appui droit et la


première entretoise intermédiaire

= D

D’où

T : Effort tranchant d’un pont entier (Calculé par ligne d’influence).

b.2. Si les surcharges et charges sont appliquées entre la première entretoise


intermédiaire et l’appui gauche

b.2.1. Surcharges routières mobiles

La méthode de calcul est comme suite:


 : Abscisse de la section transversale dans lequel se trouve une rangée de roue;
d: Abscisse de la première entretoise intermédiaire par rapport l’appui gauche;
T : Effort tranchant dû à la rangée des roues pour l’ensemble des poutres
(d’abscisse );
T’i : Effort tranchant dans la poutre i (étudiée), produit par la réaction de la
rangée de roue sur la poutre i (Roue située dans ABCD) (Figure 6).

56
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Première entretoise
intermédiaire

A B

Poutre étudiée

Appui droit
Appui gauche
C D


Figure 6. Dessin explicatif.

Effort tranchant Ti à l’extrémité gauche de la poutre étudiée est donné par la


formule suivante :
a a
= − + D

b.2.2. Charge repartie sur toute la poutre (Charge permanente)

= − + D −

Avec :
q: Charge permanente;
qi : Portion de la charge supportée par la poutre;
L : Portée totale de la poutre.

c. Réaction des entretoises sur les poutres

Re : Résultante des charges appliquées sur une entretoise;


e : Distance de Re au plan axial de symétrie;
Vi : Réaction de l’entretoise sur la poutre i;
La valeur de Vi est donnée par la formule suivante

57
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

= D

5.2.1. Poutres égales et également espacées

R
e

a a a

Figure 7. Profil en travers d’un pont à poutres égales et également espacées.

a. Moment fléchissant

Le moment fléchissant Mi dans la poutre étudiées i est donnée par la formule


suivante :

+ −
= (D ) = + ´

Avec :

M: Moment fléchissant pour le pont entier;


i : Coefficient de Répartition Transversale (CRT);
n : Nombre des poutres;
e : Distance de R au plan axial de symétrie;
i : Poutre étudiée dans une seule partie d’axial de symétrie;
a : Distance entre axe des poutres.

*Moment fléchissant est max pour la poutre de rive, c-à-d i=1 :


= +
( + )

58
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

* Si pont comporte nombre impair des poutres, l’axe de poutre médiane est
confondu avec le plan axial de symétrie, donc pour cette poutre médiane ayant le
numéro i=(n+1)/2  i =1, le Moment fléchissant dans la poutre médiane est
donnée par la formule simplifiée :

*Si les charges sont symétriques par rapport au plan axial (e=0)  i =1, le
moment fléchissant est donnée par la formule simplifiée :

b. Effort tranchant

b.1. Si les surcharges et charges sont appliquées entre l’appui droit et la


première entretoise intermédiaire

Effort tranchant Ti dans la poutre étudiée i est donné par la formule suivante :

+ −
= (D ) = + ´

T : Effort tranchant d’un pont entier (Calculé par les lignes d’influence).

b.2. Si les surcharges et charges sont appliquées entre la première entretoise


intermédiaire et l’appui gauche

b.2.1. Surcharges routières mobiles

a a
= − + + ´

b.2.2. Charge repartie sur toute la poutre


+ −
= − + + ´ −

59
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

c. Réaction des entretoises sur les poutres

+ −
= + ´

60
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Chapitre 5 :
Equipements d’un pont

61
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

1. Introduction
Les équipements représentent l’ensemble des dispositifs dont le but est de rendre
un tablier du pont capable d’assurer sa fonction, notamment vis-à-vis d’usagers
et d’assurer la durabilité de l’ouvrage. On distingue:
 Les appareils d’appui.
 Les trottoirs.
 Les dispositifs de retenues.
 Les joints de chaussées.
 Les systèmes d’évacuation des eaux.
 Les corniches.
 La dalle de transition.
 Le revêtement des tabliers.
 Autres équipements divers (l’éclairage, la signalisation, les
écrans acoustiques, les dispositifs de visite).

Trop souvent considérés comme accessoires, les équipements remplissent un


certain nombre de fonctions :
 La sécurité (bordures des trottoirs, dispositifs de retenues, grilles).
 La protection et la maintenance des éléments structurales (étanchéité et
évacuation des eaux).
 Le bon fonctionnement de la structure (appareils d’appui et joints de
chaussées).
 Le confort de la chaussée (dalle de transition et joint de chaussée).
 L’esthétique (corniche et garde-corps).
 La possibilité de visite et d’entretien du pont (échelles, portes et
passerelles).

2. Appareils d’appui
Le tablier repose sur les appuis (piles et culées) à travers les appareils d’appui
(organes des appuis) qui lui transmettent les efforts verticaux et horizontaux
(Figure 1).

62
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 1. Sollicitations appliquées sur l’appareil d’appui.


Avec :

N : Efforts normaux provenant des efforts verticaux (poids propre et


surcharges),
V : Efforts horizontaux provenant des efforts de freinage, de retrait (et fluage),
de dilatation thermique et actions sismiques.
: Rotation due à la pose de la poutre.

Les appareils d’appui jouent un rôle structural assez important. De nos jours,
certains ne les considèrent plus comme un équipement même un élément
principal de la structure tel que les appuis ou les fondations.
Le dimensionnement des appareils d’appui nécessite une étude assez complexe
puisque les appareils d’appui sont souvent associés aux appuis et aux fondations
(notamment en ce qui concerne la répartition des efforts horizontaux sur les
appuis).

2.1. Types des appareils d’appuis selon la conception

On distingue quatre types d’appareils d’appui: les appareils d’appui en béton, les
appareils d’appui en élastomère fretté, les appareils d’appui
spéciaux, les appareils d’appui métalliques.

2.1.1. Appareils d’appui en béton


Connue comme appui Freyssinet, les articulations en béton sont obtenues à partir d’un
retrait du béton, qui en se plastifiant forme une rotule (Figure 2) ou à travers l’insertion
d’un goujon (acier) qui représente un appui fixe (Figure 3).

63
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 2. Articulation mince type Freyssinet.

Figure 3. Appareil d’appui en béton armé (Balancier en BA) (appui fixe).

2.1.2. Appareils d’appui en élastomère fretté

2.1.2.1. Introduction
Ce type d’appareils d’appui est le plus employés en Algérie. L’élastomère (ou
encore néoprène) est un sorte de polymère de couleur noire. L’appareil est fretté
par des tôles d’acier ajoutés dans l’élastomère (Figures 4 et 5) (tel que une
millefeuille).

Figure 4. Schéma d’un appareil d’appui en élastomère fretté.


64
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 5. Appareil d’appui en élastomère fretté.

2.1.2.2. Disposition des appareils d’appui pour les ouvrages


courants
a. Cas des ponts à poutres :
1’Appareil d’appui sous chaque poutre, posée directement sous la poutre sur un
bossage en béton armé (Figures 6 et 7).

Figure 6. Schéma d’un appareil d’appui sous une poutre.

65
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 7. Appareil d’appui en élastomère fretté sous une poutre.

Le Bossage sous l’appareil d’appui est nécessaire puisque des charges


concentrées assez importantes agissent sur le point de contact entre la poutre et
l’appui. Ce bossage est généralement en béton armé. Un contre-bossage n’est
pas nécessaire puisque la poutre est assez ferraillée pour reprendre les forces
concentrées (Figures 8, 9 et 10).
Acier

Figure 8. Schéma d’un bossage en béton armé.

Figure 9. Plan de ferraillage pour le bossage sous un appareil d’appui.

66
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 10. Ferraillage pour le bossage sous un appareil d’appui.

Les appareils d’appui en élastomère fretté sont assez sensibles à leur


environnement et nécessitent un changement lorsqu’elles sont dégradées. Pour
les changer, on pose des vérins sous le tablier pour le soulever. Cette opération
s’appelle le vérinage. Ces vérins sont posés sur un bossage (existant pour les
nouveaux ouvrages).
Pour les ponts à poutres, les vérins seront posés sous l’entretoise qui est conçu
pour cette opération. Ainsi, et notamment pour les nouveaux ouvrages, un
bossage est prévu pour le vérinage pour indiquer la position des vérins et pour
que ce bossage reprend les concentrations des charges apportés lors de vérinage.
b. Cas des ponts-dalles:
Le nombre d’appareils d’appui varie selon la largeur de la dalle. Dans ce
cas, en plus d’un bossage sous l’appareil d’appui, un contre-bossage entre celui-
ci et la dalle est nécessaire. De même, un bossage et un contre-bossage pour le
vérinage est nécessaire (Figure 11).

67
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

Figure 11. Schéma d’un appareil d’appui sous une dalle.

c. Cas des portiques

Pas d’appareil d’appui.

2.1.3. Appareils d’appui spéciaux

Les appareils d'appui spéciaux présentent un principe de fabrication simple: un


pot métallique contient de l'élastomère fretté soumis à une forte compression par
un pot en acier. Du fait de cette forte compression, l'élastomère se comporte
comme un fluide, ce qui permet au pot de supporter aussi des rotations dans tous
les sens. On obtient ainsi une articulation. Le couvercle peut être surmonté par
une plaque de glissement qui permet d'obtenir des appareils d'appui glissants.
Les appareils d'appui spéciaux sont employés fréquemment pour les grands
ouvrages (Figure 12).

Figure 12. Appareil d’appui en élastomère fretté posé dans un pot


pour constituer appareils d’appui spécial.

68
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

2.1.4. Appareils d’appui métalliques

Les appareils d'appui métalliques sont employés surtout pour les ponts
métalliques. On distingue des appareils d'appui fixes et d'autres mobiles. Ceux-
ci sont de type appareils d'appui à balanciers et présentant une rotule permettant
la rotation ou encore un appui mobile à balanciers et à rotule présentant des
rouleaux qui lui permettent la translation (Figure 13).

Figure 13. Appareils d’appui métallique à balancier et à rotule avec des


rouleaux.

69
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

2.2. Types des appareils d’appuis selon l’autorisation du


déplacement

2.2.1. Appareil d’appui fixe

Ils permettent les rotations sur appui autour d’au moins un axe, mais ne
permettent pas les translations horizontales comme appareils d’appui en béton.
2.2.2. Appareil d’appui mobile unidirectionnel (glissant guidé)

Ils permettent les rotations sur appui et les translations horizontales dans une
seule direction déterminée.

2.2.3. Appareil d’appui mobile multidirectionnel (glissant libre)

Ils permettent les rotations sur appui et les translations horizontales dans toutes

les directions dans un plan comme les appareils d’appui en élastomère fretté,

spéciaux et métalliques.

Figure 14. Type des appareils d’appuis.

70
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

3. Trottoirs
Les trottoirs ont pour rôle de protéger les piétons contre la circulation
automobile et ceci en les isolant par une simple surélévation. La largeur
courante d'un trottoir est pour laisser passer deux voitures d'enfant, soit un
minimum de 1 m de largeur (le minimum exigé par SETRA). Dans les zones
urbaines, les trottoirs sont plus larges. Dans le cas où les trottoirs ne sont pas
nécessaires, un passage de service (de 0,40 m de largeur) est nécessaire encadré
par une glissière et un garde corps. En Algérie, la largeur le plus courante est de
1,25 m.
Les trottoirs sont de 2 types: trottoirs sur caniveau et trottoirs pleins :
3.1. Trottoirs sur caniveau
Les trottoirs sur caniveau sont les plus utiles. En plus de leur légèreté, ils
permettent une disposition de canalisation ou des câbles dans leurs caniveaux
(Figure 15).

Figure 15. Exemple de conception d'un trottoir sur caniveau.

3.2. Trottoirs pleins


Lorsque les canalisations dans les trottoirs sont inexistantes, on peut remplir le
trottoir du gros béton. Ce type est le plus employé en Algérie. Il est conçu avec
deux fourreaux pour le trottoir de 0,75 m de largeur (Figure 16) et de trois
71
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

fourreaux pour le trottoir de 1,25 m de largeur (Figure 17). Ces fourreaux sont
nécessaires pour faire passer les câblages d’électricité, de diverses
communications (téléphone, internet, …etc).

Figure 16. Exemple d’un trottoir de largeur 0,75 m.

Figure 17. Trottoir en cours d’exécution de largeur 1,25 m.

4. Évacuation des eaux


L'évacuation des eaux, sur la chaussée d'un pont, est nécessaire aussi bien pour
la durabilité des matériaux constituant de la chaussée, que pour la sécurité des
usagers. Ainsi, les eaux sont recueillies d'un côté ou des deux côtés en ayant à la
chaussée une pente transversale (cas d'unidirectionnel ou d'une courbe) ou d’une
72
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

double pente (cas d'une chaussée bidirectionnel). Ensuite, les eaux sont évacuées
par des gargouilles débouchant à l'air libre (pont sur oued) ou guidés à la base
des appuis (pont sur route) (Figures 18 et 19).

Figure 18. Système d'évacuation d'eau.

Figure 19. Gargouille d’évacuation des eaux et en détails les avaloirs et la grille.

73
Dimensionnement des ponts 1ere année Master (VOA)

5. Dispositifs de retenue

5.1. Gardes corps

En plus de leur effet esthétique, le rôle des gardes corps est de retenir les
piétons. La hauteur minimale est exigée par le règlement des charges à savoir:
hmin = Inf (1,20 m; 0,95 m + 0,005 H ± 0,05 m).
Où;
H : Hauteur du trottoir (m).
La distance maximale des vides entre les éléments d'un garde-corps est fixée à
15 cm (sécurité des enfants). En principe ces exigences sont respectées par les
constructeurs et des normes types sont disponibles (Figure 20). La masse
linéaire des gardes corps est de 30 kg/ml.

Figure 20. Garde corps employé pour les ponts.


5.2. Glissières
Les glissières métalliques souples sont les plus employées. Elles sont constituées
d'un élément de glissement et d'un support (espacé de 4 m) fixé au tablier
(Figure 21). La masse linéaire d'une glissière souple est de 15 kg/ml.

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Figure 21. Glissières métalliques souples.

5.3. Barrières

Les barrières sont des glissières métalliques rigides (65 kg/ml). Le type BN4
(Figure 22) est le plus employé. La barrière BN4 peut être utilisée comme un
garde corps vue son esthétique surtout si on lui associe un barreaudage vertical.

Figure 22. Barrière BN4.

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5.4. Séparateurs en béton

Comme leur nom l'indique, ces séparateurs servent surtout dans le cas de deux
tabliers séparés (Exemple: Autoroute). Ainsi, il joue le rôle d'une glissière et
d'une barrière, mais ils sont assez agressifs aux véhicules légers. Les séparateurs,
coulés en place. Les séparateurs sont parfois placés sur les terres plein centrales
(TPC).
On distingue deux types de séparateur :
1. Séparateur double DBA (Figure 23 a) de masse linéaire 700 kg/ml.
2. Séparateur simple GBA (Figure 23 b) de masse linéaire 620 kg/ml.

(a) (b)

Figure 23. Séparateurs en béton.

Figure 24. Séparateur DBA.

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5.5. Joints de chaussées

Un tablier subit des variations longitudinales dues à la variation de la


température, au déplacement ou déformation par les charges d'exploitation, au
retrait pour les ouvrages en béton et au fluage pour les ouvrages en béton
précontraint. Souvent, ces effets ont été estimés lors de calcul des appareils
d'appui. Posé sur les appareils d'appui, le tablier est dilatable à travers un jeu
aménagé pour cet effet. Ce jeu est ensuite couvert par un joint de chaussé dont le
rôle est le confort et la sécurité des véhicules. Le joint est dimensionné tout
d'abord par son souffle (ouverture). Pour un ouvrage monolithique, les
déplacements par travée sont cumulés jusqu'au joint.
Ainsi, le rôle des joints de chaussées est d'assurer la continuité de la chaussée et
du trottoir et à faire oublier aux usagers l'espace vide séparant les différentes
parties (Figure 25).

Figure 25. Joint de chaussée avant sa mise en place.

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