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Mon Quotidien 6721
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Second cahier ABONNEMENT
la découverte de sarcophages
AFP/K. Desouki
Ce sarcophage a été découvert à Louxor, en Égypte (Afrique), par des scientifiques français, en novembre 2018.
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Découvertes archéologiques
L
ouxor est situé au bord du Nil*,
à 1000 km au sud du Caire, la capitale
actuelle de l’Égypte. En face de cette
ville, sur la rive ouest du fl euve (photo),
se dresse une montagne dont le sommet rap-
pelle la forme d’une pyramide. À ses pieds,
s’étale la vallée des Rois. C’est une nécropole,
un gigantesque cimetière antique. Elle abrite
les tombeaux de nombreux pharaons, comme
Toutankhamon et Ramsès II. Durant le Nouvel
Empire égyptien (-1539 à -1075), Louxor était
la capitale de l’Égypte et s’appelait Thèbes.
La ville était divisée en deux par le Nil.
Ses habitants vivaient sur la rive est, où
se trouvaient le palais du pharaon, les temples,
les maisons... La rive ouest, elle, était consa-
crée aux morts : tombeaux des pharaons,
de leurs épouses (dans la vallée des Reines),
de leurs conseillers, de leurs proches... Depuis
le XVIIIe (18e) siècle, des centaines de tom-
beaux ont été mis au jour. Mais il reste des
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AFP/J. Sierpinski
*Fleuve d’Afrique traversant l’Égypte.
**Scientifique étudiant les peuples du passé
à partir d’objets, de ruines…
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e sarcophage a été trouvé en novembre ciens* utilisant des magnétomètres. Ces instru-
par une équipe d’archéologues français ments permettent d’étudier ce qui se trouve
dans la vallée d’Al-Assassif, à Louxor. sous le sol. Les relevés ont fait apparaître
Située entre la vallée des Rois et la vallée des de longues structures linéaires. Elles correspon-
Reines, la nécropole où il se trouve abrite les daient à des murs, à l’enceinte** d’un gigantes-
tombeaux de personnes de haut rang ayant que tombeau de 88 m sur 108. Sur ces images,
travaillé pour les pharaons. «On n’a pas fouillé nous avons aussi repéré l’emplacement
au hasard, explique Frédéric Colin, l’archéolo- d’un pylône, une sorte de grand portail, invisible
gue responsable de cette fouille et professeur à la surface. On savait donc où était l’entrée.»
à l’Institut d’égyptologie de Strasbourg.
Une campagne de fouilles, c’est comme une *Scientifique étudiant la composition
enquête policière. On cherche des indices. de la Terre et ce qui se trouve sous le sol.
L’équipe a d’abord travaillé avec des géophysi- **Ici, muraille entourant un lieu.
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U
n enquêteur inattendu a aidé
les archéologues français dans leurs
recherches. «Un jour, un chien errant
a creusé dans la zone où nous allions fouiller,
raconte Frédéric Colin. J’ai regardé au fond
du trou et j’ai aperçu une pierre blanche gravée
de hiéroglyphes* !» (photo) Après avoir métho-
diquement dégagé les cailloux et la terre
sur une large zone, les archéologues décou-
vrent une stèle funéraire**. Haute de un mètre,
elle est abîmée sur le côté gauche. «À l’origine,
elle devait se trouver dans la tombe d’un Égyp-
tien très riche. Un scribe***, nommé Tétiankh,
comme le révèlent les hiéroglyphes. On le voit
représenté quatre fois sur la stèle. Il fait des
offrandes (cadeaux) à des membres de
sa famille ou à des personnes avec lesquelles
il travaillait. L’une d’elles est Inéni, un homme
célèbre ayant dirigé des constructions à Kar-
nak (gigantesque temple à Louxor). Je pense
que Tétiankh était sous les ordres d’Inéni. Cela
nous permet de dater cette stèle du début
de la 18e dynastie, entre le XVIe (16e) et le XVe
(15e) siècle avant J.-C.» Lorsque les archéolo-
gues ont soulevé la stèle, une surprise
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en hommage à une personne morte.
***Personne qui écrivait des textes
dans l’Égypte ancienne.
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rès de la stèle (lire p. 4), les archéologues ont décou- Le style du premier sarcophage permet de le dater de la
vert deux sarcophages, bien préservés. 18e dynastie, comme la stèle. Le second correspond plutôt
«La stèle les a protégés du chien. Il avait dû flairer à la 17e dynastie**. Nous avons aussi remarqué que la stèle
les momies à l’intérieur, s’amuse Frédéric Colin. Les sarco- et les deux sarcophages étaient beaucoup plus anciens
phages se trouvaient à quelques centimètres de la stèle, que la couche de terre dans laquelle on les a découverts.
abrités par des murs. Ils étaient collés l’un à l’autre. L’un est Ils ont dû être déplacés et ré-enterrés plusieurs siècles
en bois, couvert de plâtre blanc peint. Il mesure environ après leur première inhumation***. Nous devons maintenant
2,10 m de long et il lui manque les pieds. D’après la forme le démontrer, grâce aux preuves que nous avons rassem-
de la perruque* et les inscriptions, on peut dire qu’il appar- blées. C’est comme dans une enquête policière», conclut
tenait à une femme. Elle s’appelait Pouyou. Le portrait sur Frédéric Colin. L’archéologue espère mener une nouvelle
le second sarcophage, à ses côtés, est plus masculin. Seul campagne de fouilles sur ce site, à l’automne prochain.
son couvercle est décoré et il n’y a pas de nom inscrit
dessus. La momie à l’intérieur est accompagnée d’un long *Ici, peinture des cheveux sur les sarcophages.
bâton. Cela fait penser au hiéroglyphe représentant **XVIe (16e) siècle avant J.-C.
un homme debout avec un bâton qui signifie “chef”. ***Enterrement.
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U
ne équipe égyptienne a mené elle aussi des fouilles
en novembre, à une quarantaine de mètres
des archéologues français. Elle a découvert un tom-
beau datant du Nouvel Empire, entre le XVIe (16e) et le XIe
(11e) siècle avant J.-C. Il est décoré de peintures aux couleurs
toujours visibles. À l’intérieur, deux sarcophages ont été
retrouvés. Datés du XIe (11e) ou du Xe (10e) siècle avant J.-C.,
ils sont plus récents que la tombe qui les abrite. Cela a déjà
été observé à d’autres endroits : par manque de place, de
vieux tombeaux ont parfois été réutilisés plus tard. Selon
les inscriptions sur l’un des sarcophages, il appartient à
Thaw-Irkhet-If. Cet homme est présenté comme un prêtre,
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*Transformation d’une personne morte en momie.
**Déesse égyptienne symbolisant la mère.
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C
es objets sont des oushebtis trouvés dans
le tombeau datant du Nouvel Empire d’Al-
Assassif. Ces statuettes étaient placées dans
la tombe des morts du temps de l’Égypte ancienne.
Elles représentent des serviteurs chargés de travailler
pour leur maître après la mort. Les plus utilisées rem-
placent leur maître dans les travaux des champs et lui
assurent d’être nourri après son décès. Les Égyptiens
mettaient un grand nombre de statuettes dans les
tombes, au moins une pour chaque jour de l’année.
Plus le mort était riche ou connu, plus il possédait
d’oushebtis. Il y en avait parfois un millier dans un seul
tombeau ! Selon la richesse et le rang du mort, les
statuettes n’étaient pas fabriquées à partir du même
matériau (terre cuite, pierre, bronze, bois…).
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Lequel de ces 21 sujets de une de Mon Quotidien t’a le plus intéressé(e) en janvier ?