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Calcul différentiel et optimisation (L2 MIDO),

examen de rattrapage : juin 2017, durée 2 heures


Le barème est indicatif Corrigé sommaire

1) Ouverts et fermés.
(a) Vrai ou faux : Si F ⊂ Rn est fermé et si O ⊂ Rn est ouvert, alors F \O = {x ∈
Rn : x ∈ F, x ∈ / O} est fermé ? Répondez simplement par ‘vrai’ ou donner un
contre-exemple.
(b) Vrai ou faux : Si A ⊂ Rn , alors int(adh(A)) = adh(int(A)) ? Répondez simplement
par ‘vrai’ ou donner un contre-exemple.
(c) Soient deux ouverts A, B ⊂ Rn tels que A ∩ B = ∅, et soit (xk )k≥1 une suite
d’éléments de A de limite x.
Est-il possible que x ∈/ A ? Justifier.
Est-il possible que x ∈ B ? Justifier.
(4 points)
(a) Vrai : F \O = F ∩ Oc et l’intersection de deux fermés est un fermé.
(b) Faux : Soit A = [0, 1] ⊂ R. Alors int(adh(A)) =]0, 1[ et adh(int(A)) = [0, 1].
(c) Il est possible que x ∈ / A. Exemple : la suite (1/k)k≥1 d’élements de A =]0, 1[
converge vers 0 ∈ / A. Il n’est pas possible que x ∈ B : comme B est ouvert, pour tout
x ∈ B, il existe r > 0 tel que B(x, r) ⊂ B, d’où A ∩ B(x, r) = ∅ car A ∩ B = ∅ ; donc
kx − xk k ≥ r pour tout k ≥ 1, ce qui montre que x ne peut être limite de la suite (xk ).

2) Soient trois points distincts a, b, c ∈ R2 ; soit

∆ = {p1 a + p2 b + p3 c : p1 , p2 , p3 ≥ 0, p1 + p2 + p3 = 1} ;

et soit une application convexe f : R2 → R.


(a) L’ensemble ∆ est-il convexe ? Justifier.
(b) Représenter graphiquement l’ensemble ∆, pour a = (0, 0), b = (1, 0) et c = (0, 1).
(c) Enoncer l’inégalité de Jensen (la version du cours) pour la fonction f .
(d) Montrer que, si f réalise un minimum global aux trois points a, b, c, alors f réalise
un minimum global en tout point de ∆.
(4 points)
(a) Oui. Soient x ∈ ∆, y ∈ ∆ et soit t ∈ [0, 1]. Montrons z = tx + (1 − t)y ∈ ∆. Comme
x ∈ ∆, y ∈ ∆, on écrit x = p1 a + p2 b + p3 c et y = p01 a + p02 b + p03 c, où p1 , . . . , p03 ≥ 0 et
p1 + p2 + p3 = p01 + p02 + p03 = 1. Donc

z = tp1 + (1 − t)p01 a + tp2 + (1 − t)p02 b + tp3 + (1 − t)p03 c =: p001 a + p2 ”b + p3 ”c.


  

On a bien p1 ”, p2 ”, p3 ” ≥ 0 (car t ≥ 0 et 1 − t ≥ 0) et

p1 ” + p2 ” + p3 ” = t(p1 + p2 + p3 ) + (1 − t)(p01 + p02 + p03 ) = t + 1 − t = 1.

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(b) C’est le triangle dont les trois coins sont les points a, b, c.
(c) Etant donné p1 , . . . , pn ∈ R tels que p1 , . . . , pn ≥ 0 et p1 + · · · + pn = 1 (n ≥ 1), et
x1 , . . . , xn ∈ R2 , on a

f (p1 x1 + · · · + pn xn ) ≤ p1 f (x1 ) + · · · + pn f (xn ).

(d) Posons m = f (a) = f (b) = f (c) la valeur du minimum. Soit x ∈ ∆. Donc x =


p1 a + p2 b + p3 c avec p1 , p2 , p3 ≥ 0 et p1 + p2 + p3 = 1. Par Jensen on a

f (x) = f (p1 a + p2 b + p3 c) ≤ p1 f (a) + p2 f (b) + p3 f (c) = (p1 + p2 + p3 )m = m.

On a aussi f (x) ≥ m, puisque m est le minimum. Donc le minimum est réalisé en x.

3) Dans chacun des cas suivants, donner la position relative dans un voisinage de (0, 0),
du graphe de la fonction f : R2 → R et de son plan tangent en (0, 0) :
(a) f (x, y) = x2 − y 2 + cos x − cos y.
(b) f (x, y) = x2 + y 3 .
(c) f (x, y) = (g(x, y))p où g : R2 → R est une fonction convexe de classe C 2 à valeurs
strictement positives, et où p ≥ 1.
Justifier. Trois réponses possibles dans chaque cas : (i) ∃r > 0 tel que T (x, y) ≤ f (x, y)
∀(x, y) ∈ B((0, 0), r), (ii) même chose avec ≥ au lieu de ≤, (iii) ∀r > 0, ∃(x, y) ∈
B((0, 0), r), ∃(x0 , y 0 ) ∈ B((0, 0), r) tels que f (x, y) < T (x, y) et f (x0 , y 0 ) > T (x0 , y 0 ), où
T désigne le plan tangent en (0, 0).
(3 points)
(a) Cas (iii). En effet, on calcule
 
2−1 0
Hf (0, 0) =
0 −2 + 1

Cette matrice est indéfinie et on a donc un point col.


(b) Cas (iii). En effet le plan tangent est nul et, selon l’axe x = 0, on a f (0, y) > 0 pour
tout y > 0 et f (0, y) < 0 pour tout y < 0.
(c) Cas (i). La fonction h : R+ p
0 → R, z 7→ z est convexe et croissante lorsque p ≥ 1 :
0 00
h (z) = pz p−1
> 0 et h (z) = p(p − 1)z p−2
> 0 pour p > 1, et h0 (z) = 1, h00 (z) = 0 pour
p = 1. Donc f = h ◦ g est convexe. Le graphe est donc au-dessus du plan tangent.

4) Soit une application f : R2 → R telle que


∂f ∂f
(x, y) = (x, y) ∀(x, y) ∈ R2 .
∂x ∂y
(a) Soit b ∈ R. Calculer la dérivée de l’application t 7→ f (t, −t + b) en tout t ∈ R.
(b) On suppose f (0, b) = b2 pour tout b ∈ R. Calculer f (t, −t + b) pour tout (t, b) ∈ R2 .
Calculer ensuite f (x, y) pour tout (x, y) ∈ R2 .

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(c) Représenter les courbes de niveau 0, 1 et 4 de f , ainsi que son champ gradient le
long de ces courbes.
(4 points)
(a) Soit φ(t) = f (t, −t + b). Par hypothèse
∂f ∂f
φ0 (t) = (t, −t + b) − (t, −t + b) = 0.
∂x ∂y
(b) Comme φ0 (t) = 0 pour tout t, on a f (t, −t + b) = f (0, b) = b2 . Ensuite, on écrit
f (x, y) = f (x, −x + (y + x)) = f (0, y + x) = (x + y)2 .
(c) Courbe de niveau 0 : f (x, y) = (x + y)2 = 0 ⇔ y = −x (droite de pente −1 passant
par l’origine). Courbe de niveau 1 : f (x, y) = (x + y)2 = 1 ⇔ x + y = 1 ou x + y = −1
(deux droites de pente −1 passant par (1, 0) ou (−1, 0)). Courbe de niveau 2 similaire
(deux droites de pente −1 passant par (2, 0) ou (-2,0)). Le gradient s’annule le long de
la courbe de niveau 0 (minimum global de la fonction). Il est perpendiculaire aux autres
courbes, et pointe dans la direction (1, 1) sur les branches passant par (1, 0) et (2, 0), et
pointe dans la direction (−1, −1) sur les deux autres branches.

5) Soit la fonction f : R2 → R définie sur D = {(x, y) ∈ R2 : x 6= y} par


ey − ex − y + x
f (x, y) = .
ey−x − 1
(a) Prolonger la fonction f par continuité sur R2 \D.
(b) Calculer ∂f /∂y en tout point de R2 \D.
(3 points)
(a) Lorsque δ → 0, on a
ex+δ − ex − δ x δ x δ
f (x, x + δ) = δ
= e − δ
= e − 2
→ ex − 1.
e −1 e −1 δ + O(δ )
(b)
∂f f (x, x + δ) − f (x, x) 1 δ 
(x, x) = lim = lim ex − δ − ex + 1
∂y δ→0 δ δ→0 δ e −1
δ
e −1−δ 1 + δ + δ /2 + O(δ 3 ) − 1 − δ
2
= lim = lim
δ→0 δ(eδ − 1) δ→0 δ(1 + δ + O(δ 2 ) − 1)
δ 2 /2 + O(δ 3 ) 1
= lim 2 =
δ→0 δ + O(δ 3 ) 2

6) Soit la fonction f : R2 → R définie par


x3 y2
f (x, y) = + (y 2 − 1)x − .
3 2

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(a) Déterminer les points critiques de f . Représenter-les géométriquement.
(b) Déterminer leurs natures (en cas d’extremum, préciser local ou global).
(4 points)
(a)

∂f
(x, y) = x2 + y 2 − 1 = 0,
∂x
∂f
(x, y) = 2yx − y = 0.
∂y

Par la seconde équation on a soit y = 0 soit x = 1/2. Si


√y = 0, la première équation donne
x = ±1. Si x = 1/2, la première équation donne y = ± 3/2. On a donc 4 points critiques :

(1/2, ± 3/2), (±1, 0).

(b) On calcule la Hessienne :


 
2x 2y
Hf (x, y) =
2y 2x − 1

On l’évalue aux 4 points critiques. Les deux points de coordonnée x = 1/2 sont tels que le
déterminant est négatif : ce sont des points cols. La matrice est définie positive au point
de coordonnée x = 1 : c’est un minimum local. La matrice est définie négative au point
de coordonnée x = −1 : c’est un maximum local. Les extrema ne sont pas globaux car
limx→+∞ f (x, 0) = − limx→−∞ f (x, 0) = +∞.

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