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L’âme seule
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A ma petite sœur Sahar
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Première Partie - - -
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…A un certain moment, qui est le plus
ancien de toutes les volontés, le seul et
unique souvenir du néant…, Dieu a choisi
d’exister pour nous, et a créé la toute
première émotion de tous les temps,
qu’on a appelée, « Amour ». Il aima alors
ses créatures, et œuvra en fin la raison de
cette existence qu’il appela « être
humain ».
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l’aime), à chaque fois qu’une fille croise
quelqu’un qui ressemble à son acteur
préféré, elle n’hésite pas à dire : (que je
l’aime) ; et ainsi, jour après jour, on a
commencé à tout mélanger, à voir le
même garçon qui croyait aimer sa
compagne, la quitter pour une plus belle ;
et que la même fille qui prétendait aimer
cet homme de ses rêves, se trouve en
pleine routine avec lui, et demande
pourquoi il ne suscite plus son attention
comme le vieux beau temps... .
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qu’une simple divagation d’un cœur,
emporté par la routine des besoins.
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C’était 7h30 du matin, quand je suis
arrivé auprès du centre commercial.
J’avais à la main une licence en
économie, deux diplômes de langues, et
une feuille où j’avais écris quelques lignes
concernant mes motivations… c’était
pour combler un certain vide
étrangement présent malgré tout. Je
devais attendre l’ouverture prévue à 8h,
un vieux était assis non loin de moi, il
portait l’uniforme connue des concierges,
et comme j’adorais bavarder avec ces
gens simples, je me suis assis à coté de
lui, et on a commencé à parler comme
des anciens amis. En me proposant du
thé, il continuait à parler de ses légendes.
Il m’a dit qu’il était licencié en langue
arabe, que c’était le vœu de ses parents,
mais lui, rêvait de devenir marin, il
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adorait la mer, les océans, il aimait
parcourir des chemins, défier des vagues,
frôler la mort, vivre en équipe, passer des
nuits, à ne rien faire que contempler les
étoiles…. quand il parlait, ses yeux
étaient fixés vers nulle part, il prenait
tout son temps en laissant filer un silence
signifiant au bout de chaque phrase. Sa
voix me faisait souvent croire qu’il allait
pleurer, mais ce n’était qu’une façon de
parler. Maintenant qu’il vivait ses
soixante dixième années, et après toute
une vie derrière lui, il avait un diplôme en
poche qui n’a servit à rien, des parents
qui ont décidé un jour à sa place, et
décédés après, sans rien laisser à leur
traces, un rêve d’être marin qui
s’éteignait jour après jour, emportant
avec lui des chemins et des détours, ne
gardant qu’une simple odeur d’enfance,
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et des envies anciennes d’avoir un jour de
la chance...
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secrètes, qui ne sont jamais révélés à qui
que ce soit. Il faut dire que si un jeune
homme a renoncé très tôt à un amour,
alors qu’il en avait le plus besoin, et que
si le musulman a été devant l’autre
obligation, de se priver de n’importe quel
façon d’épanouir ses désirs, même la
solitaire, alors il faudrait un miracle pour
assimiler une logique à cette vie. Est-ce
que la solution est le monde de travail ?,
personnellement, je demande une
alternative bien convaincante. Je voulais
vivre le monde, je voulais me déchainer
de toutes ces choses insignifiantes, de
toutes ces heures oubliées dans
l’incertitude, et de ces obligations dont je
n’ai jamais compris la raison…
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Elle était très populaire, très connue, et
avait la réputation de bien payer ses
salariés. Au début, quand on m’avait
invité à passer l’entretien, l’entreprise
était en mes yeux, le futur endroit où
j’allais grandir. Nous étions cinq à vouloir
le poste, et j’ai été le seul élu parmi eux.
Rien ne me laissait croire qu’après avoir
décroché un poste de 5200DH/mois,
j’allais volontairement le quitter pour
revenir au vide d’où je venais. A l’instant
même où j’allais signer le contrat, j’ai
jeté un coup d’œil sur une clause, qui
affirmait que l’entreprise connue de
limonade, faisait des sous traitance en
faveur d’une firme multinationale
d’alcool. Un gérant m’avait expliqué
cette clause d’un air certain, (comme un
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professeur), et j’avais cette envie aussi
étrange, de filer, (comme un étudiant…).
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meilleur, mais manquant juste de la
bonne manière.
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J’étais devant un lac, au milieu d’une
vaste forêt oubliée dans la nature. Je me
suis absenté pour un moment, pour vivre
seul en silence d’âme et du sens. Les lieux
étaient vides de tout intrus, sauf moi, qui
connaissais le langage de l’univers. Les
gens n’auraient certainement pas tenu
compte de cet endroit quand ils
formaient la carte du monde, c’était une
nouvelle existence cachée sous de
nouvelles dimensions. J’ai été assis sur un
rocher, je tenais un livre un peu
volumineux, que je ne lisais pas.
J’observais minutieusement les gestes
des végétaux, en parfaite harmonie avec
la musique du vent.
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sa destination, pour laisser de la place, à
de probables traces… .
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Là-bas, Les gens étaient silencieux, tout le
monde était plongé dans les feuilles, on
n’entendait que les bruits presque
inexistants que dégageaient les pages
tournées. J’avais ce pressentiment
curieux, que cette bibliothèque
renfermait tout un trésor. Je me suis
trouvé une place sur une table de deux
personnes; et j’ai commencé à feuilleter
mon livre d’économie. Face à moi, une
jeune fille voilée lisait un livre de
psychanalyse, j’ai eu cette envie naturelle
d’avoir en main un titre aussi signifiant.
L’odeur des livres, venue de partout,
apportait avec elle cette lumière invisible
de toutes les cultures et sciences du
monde, c’était un lieu de rencontre de
l’ensemble des lois gouvernants cet
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univers. J’ai passé un lent moment, à me
noyer à mon tour dans les lignes, et à
jeter mes regards timides, vers ces
endroits où tout va bien…
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Ces détails passent en des fractions de
secondes, mais restent coller à l’esprit
sans la moindre raison….
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Je devais lui dire qu’en demandant à
savoir qui a créé Dieu, alors qu’il possède
déjà cette capacité, que sa question était
totalement insensé. Que celui qui a créé
les étoiles, les cieux, les terres, les
océans… était simplement capable
d’inventer cette loi qui nous gouverne,
qu’on appel (début et fin).
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Les endroits étaient vide, seul de pauvres
chiens circulaient, et ramassaient les
déchés des hommes qui étaient là depuis
quelques instants. J’ai posé ma petite
serviette sur le sable mouillée, et je me
suis assis face à la mer déserte. Les
premières étoiles commençaient à
s’illuminer dans le ciel, les nuages
formaient des dessins méconnus, et
parlaient un langage curieux, que
personne ne comprenait. Les silhouettes
faisaient leur prière miraculeuse, et
adoraient en commun leur créateur, sans
se plaindre, ni chercher à en comprendre
la raison…, elles nageaient dans le
firmament, flottaient sur le vent, vivaient
en paix, par amour, et sans
complication….
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J’ai été tout simplement, devant une
nature nue ; des espèces sans masques,
des vivants perdues…mais très fidèles ;
des heures oubliées dans le silence, et des
regards racontant des merveilles. On dit
qu’au fond des minuscules il y a des mers,
et que les moments agréables ne sont
jamais durables ; on dit aussi que le petit
est roi, que la simplicité parfois, peu
changer certaines lois. Devant moi se
présentait des sentiments évaporés, des
signes de puissance que l’habitude a
enterré ; un jour fier d’être venu, un
sourire claire sans difficulté ; un
amour…pour rien d’autre que l’amour….
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La tante voisine à la notre organisait une
petite fête à l’occasion de l’anniversaire
de leur petit fils, ils nous ont invités alors
pour se rejoindre à eux. Je savais qu’à ces
événements, il se passe souvent des
choses contraires à ma conviction, je
voulais m’absenter, et rester invisible
cette nuit là, mais le destin voulait un
autre scénario.
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La puissance de la nuit nous absorbait, les
deux âmes se sont libérées, pour voler
avec les nuages, et parler leur mystérieux
langage.
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Deuxième Partie - - -
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« …, je suis une jeune fille comme tout le
monde, on me dit souvent que j’étais très
belle, et que cette beauté pourrait un jour
me provoquer des problèmes, je n’ai
jamais cru aux paroles des gens,
beaucoup d’entre eux ne parlent que
pour le plaisir de parler, ou encore, pour
faire des compliments qui étaient dans la
plupart des cas très exagérés.
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Ça remonte jusqu’au jour où j’ai eu 18
ans, c’était le ramadan 2008, où – grâce
au bon Dieu- j’ai décidé enfin d’avoir un
rêve dans ma vie, l’aimer, le croire, et ne
vivre que pour l’atteindre … ; j’ai rêvé que
toute la planète pourrait découvrir un
jour le vrai islam, que je serrais
l’ambassadrice de cette religion, pleine
d’amour et de tolérance.
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la petite voix au fond de moi qui me
disait tout le temps : « tu dois te faire
remarquer… ». Toutes mes copines
parlaient d’un certain (grand amour), et
me racontaient leur aventures avec leur
(autre moitié). Pour être franche, je
n’avais jamais osé tenter quoique ce soit
en ce domaine, je me contentais
d’inventer mes petites histoires à moi, et
vivre dans mon propre monde avec tous
les princes de la planète.
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une fois, la petite voix qui s’entendait
toujours en moi. Le deuxième, durant ma
première année de la faculté d’économie,
il étudiait à la même faculté et je ne l’ai
connu que par le biais d’une amie à moi
qui m’était intime et qui l’aimait aussi à
tout lâcher pour lui ; j’ai encore caché
mon sentiment, d’abord parce que c’est
un trait de caractère et aussi pour
respecter mon amie ; mai j’ai été devant
la réalité que quelque chose passait entre
nous à chaque fois que je le voyais, alors
là mon amie a senti ces choses, et
puisqu’elle l’aimait -comme j’ai dit à tout
lâcher pour lui- ; elle a commencé à
inventer des mensonges contre moi, pour
qu’il me déteste, je ne sais pas si
vraiment elle a réussi sa mission, mais à
mes yeux, il est resté l’unique, et le très
loin…
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On n’était pas très intimes tous les deux,
notre seul lien était mon amie, mais
quand les places permettaient une
rencontre hasardeuse, je lisais en ses
regard lointains vers moi, un mystère qui
réchauffait mon cœur vide, une illusion
qui me consolait et me donnait l’espoir
d’un rien du tout…
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Mes parents étaient des gents biens,
cultivés, et des musulmans pratiquant à
haut niveau. Nous étions une famille de
moyenne classe, mon père était un
professeur de français, et retraité juste
avant mon année de bac, il n’était pas
très cool avec moi, il voulait que je mette
le voile, que j’en sois convaincu, il savait
que je ne faisais plus ma prière, il
acceptait mes mensonges, et attendait,
jusqu’à ce que Dieu me permette le
changement. J’ai eu beaucoup de
problèmes avec lui, la principale cause
était l’autorité ; et vu que mes amies
étaient tranquilles avec leur parents, je
sentais toujours que j’étais sous estimé.
Ma mère, était Le Manageur qui essayait
toujours de calmer les esprits et trouver
un remède pour gérer tout conflit, Elle
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était et l’est toujours en mes yeux, la
formidable.
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Depuis La fin du ramadan, j’ai tout
changé dans ma vie, mais j’ai cru en la
progression petit à petit, car je savais que
si je La voulais en entier je la perdrais en
entier. Dieu m’avais déjà permis la
lumière, Je n’avais plus raté une seule
prière des cinq obligatoires par jour,
c’était l’incontournable début pour se
relancer dans le chemin vers Dieu, je
savais qu’après toutes mes autres
tentations , J’arriverais cette fois à me
prouver l’existence, sous l’aide du tout
puissant ; sans exagérer, je vous assure
que depuis ce jour , tout problème dans
ma vie était résolu, d’abord j’ai senti un
bonheur que je ne pouvais trouver
autrement , les problèmes avec mes
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parents et surtout mon père , sont tous
disparus. Les relations amicales se
distinguaient devant moi, de sorte que je
pourrais choisir ceux qui me seraient utile
pour mon but et ceux qui ne le seraient
pas, enfin bref, toute la vie à changer
pour moi … .
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jamais quittée… . Mon cœur a parlé, je
l’ai écouté, et cela a fait toute la
différence…
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J’étais en train de ranger mes affaires,
quand soudainement, je me suis
retournée, et c’était lui ; en toute sa
splendeur, devant moi…
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Quand on aime, on ne s’en doute pas, on
n’a pas besoin des signes pour le prouver,
ou de paroles pour en être convaincu ; on
ne se demande même pas cette
question : [est ce que je l’aime ?] ; ca
vient juste comme de l’air frais, qui
touche nos sens, qui fais bouger nos
cheveux, qui nous fait tout simplement
emporter par sa toute facilité vers les
profondeurs de nos âmes, où est caché
depuis toujours, l’autre en nous…
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En quittant les lieux, j’avais constaté
qu’elle n’a pas dit un seul mot, que j’ai
parlé seulement pour ne rien dire… ;
j’avais en tête son regard, son absence
très présent, son mystère si profond, si
infini, que toute ma conscience s’y était
perdue… ; je me suis retourné
brusquement pour croire ce que je venais
de sentir…, mais elle n’était plus là…, elle
avait plongé, toute nue, dans le lac… ; et
a tracé derrière elle, tout un néant, qui
n’attendait de moi que l’empreinte…
Fin
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