Vous êtes sur la page 1sur 57

Houssame Bentabet

L’âme seule

1
A ma petite sœur Sahar

2
Première Partie - - -

3
…A un certain moment, qui est le plus
ancien de toutes les volontés, le seul et
unique souvenir du néant…, Dieu a choisi
d’exister pour nous, et a créé la toute
première émotion de tous les temps,
qu’on a appelée, « Amour ». Il aima alors
ses créatures, et œuvra en fin la raison de
cette existence qu’il appela « être
humain ».

depuis cet instant, toute la création


s’inspire du premier amour, pour vivre,
pour apprécier les éléments, pour
atteindre le bonheur et acquérir la
force…, le chat aime ses enfants, l’univers
adore les étoiles, la nature aime l’homme
ainsi que toute les autres créatures ; Nous
aimons notre créateur sans même le voir,
car on sent très franchement, cette chose
4
en nous qui lui appartient, l’amour nous
révèle que c’est lui… et personne d’autre
sauf lui… . Les mères adorent la
souffrance pour nous mètre au monde, et
la première chose qu’elles font, après
avoir réussi a nous offrir le premier jour,
c’est sourire, en oubliant tout ce qu’elles
ont enduré, seul l’instant présent
comptait pour elles…, l’amour est alors
devenu une importance, sans laquelle la
vie n’aura plus de sens…, j’avais toujours
dis, et je dirai jusqu’au dernier jour, que
ce sentiment est la plus belle chose que
Dieu a créé, et le merveilleux présent que
l’homme a reçu.

Cependant, on a préféré enterrer tous ces


trésors, ne garder que le titre, et de
confondre le précieux avec les besoins et
les désirs..., à chaque fois qu’un garçon
rencontre une belle fille, il dit : (que je

5
l’aime), à chaque fois qu’une fille croise
quelqu’un qui ressemble à son acteur
préféré, elle n’hésite pas à dire : (que je
l’aime) ; et ainsi, jour après jour, on a
commencé à tout mélanger, à voir le
même garçon qui croyait aimer sa
compagne, la quitter pour une plus belle ;
et que la même fille qui prétendait aimer
cet homme de ses rêves, se trouve en
pleine routine avec lui, et demande
pourquoi il ne suscite plus son attention
comme le vieux beau temps... .

L’amour est transformé en une simple


mode, un idéal qu’on cherche, et
puisqu’on ne trouve rien, on le fait passer
sous forme de désirs, ou besoins,
s’évaporant une fois satisfaits…en
attendant qu’ils se renouvellent.

Est-ce que j’aimais Sarah ?, elle m’a


déclaré son amour, elle m’a dit
6
franchement que c’était moi qu’elle
aimait, c’était la première fois qu’une fille
me dît : ( je t’aime) ; l’histoire s’est
achevée comme elle avait commencé, par
des saluts, emportant des odeurs d’adieu,
de mélancolie profonde, mais qu’on
appréciait ; d’une larme révélant les non
dits, les non faits, les non vécus… . elle
était face à moi, je savais qu’elle cachait
une profonde envie de pleurer, de se jeter
dans mes bras, de crier, et crier, sans
limite…, juste pour me demander…
pourquoi ?, pourquoi cette conviction qui
m’a soudainement gouverné, a-t-elle
brisé son cœur ... ? ; J’avais laissé Sarah
devant mon Dieu, comme me l’avait
dictait ma conviction ; mais…, est ce que
j’ai bien fait, est ce vraiment ce que Dieu
aurait voulu que je fasse, était-il un
amour pur, libre, naturel ; ou n’était ce

7
qu’une simple divagation d’un cœur,
emporté par la routine des besoins.

L’autre en nous, ce quelqu’un qui nous


hante, ce reflet idéal à notre âme, fait
pour nous… ; il a existé depuis le premier
battement de nos cœur…, nous le portons
en nous, durant tout notre parcours dans
cette vie ; on porte son âme, son sens, on
ne connait ni son image, ni sa forme,
mais on continue à le chercher, car c’est
lui, notre autre perdu. Il y en a qui le
trouvent, il y en a qui cherchent encore,
et il y en a aussi qui meurent sans même
se rendre compte qu’il a existé… .

Je sais très bien qu’à force de chercher,


sans rien trouver, on sens cette envie
soudaine de s’arrêter, de tout arrêter, de
refermer les yeux, et les ouvrir enfin sur
l’autre perdu…, Dieu nous demande
d’attendre, car il est le seul à savoir où se
8
trouve notre amour ; à l’instant même où
tes larmes coulent sur son absence,
l’autre en toi pleur aussi, dans l’autre
bout du monde. Mais ton inventeur veut
que tu attendes, il veut que tu lui
demandes de l’aide, juste de lever les
yeux au ciel, sentir ses empreintes,
contempler leur beauté, avouer sa
puissance, et adorer sa présence.

A mon retour, j’ai utilisé la voix la moins


fréquentée, devant moi s’étendait un
horizon lointain, glorifiant un soleil
complètement timide ; le ciel, les nuages,
les oiseaux, tout le monde observait avec
moi cette rencontre…nue…; ce tableau
était un œuvre du « tout parfait », qui a
voulu qu’un soleil, ne connaissant ni bien
fait ni péchés, sente la timidité des
rencontres, et peut être un trac reflété
9
par une simple couleur rouge, à chaque
fois que le rendez-vous s’approchait… .

Une voix si vielle coupa cette divagation,


invitant les gens à prier, à prendre un
petit répit d’une vie qui n’attendait
personne pour continuer…

J’ai posé en toute tranquillité, mon front


sur le sol, je voulais tout oublier, je
voulais lui parler, lui dire que j’ai fait
énormément de fautes, de péchés, de
choses ne sachant de quelle catégorie ils
sont, je voulais lui dire que je suis seul,
que je n’ai plus personne sauf lui, que
j’étais confus, perdu, au fond d’une vie
qui ne me laissait même pas le temps de
réfléchir, je voulais lui déclarer, que je
l’aimais…. Je me rappelle que j’ai pleuré,
j’ai beaucoup pleuré, je voulais rester
comme ça, sous son trône sous sa
grandeur, dedans son éternité ; juste
10
sentir le fait qu’il me comprenait, sans
que je dise un seul mot, juste lui
demander : « est ce que vous
m’aimez…… ? »

J’ai continué le chemin sans Sarah, mes


larmes me rappelaient cet océan que
cachaient ses yeux bleus, elles me
rappelaient cette première fois, qu’on ne
peut jamais oublier …. c’était un chapitre
qui s’est achevé, conformément à la
volonté de l’auteur…, j’imaginais souvent
qu’un jour, quand ma tête serait toute
blanche, et que les rides auraient tracé
sur ma peau tout un souvenir, et toute
une nostalgie …, je serai là, à apprécier
ces rayons de soleil, ou à contempler une
mer vide sans vagues, et que
soudainement, je souris, tout seul , sans
rien, et sans personne…

11
C’était 7h30 du matin, quand je suis
arrivé auprès du centre commercial.
J’avais à la main une licence en
économie, deux diplômes de langues, et
une feuille où j’avais écris quelques lignes
concernant mes motivations… c’était
pour combler un certain vide
étrangement présent malgré tout. Je
devais attendre l’ouverture prévue à 8h,
un vieux était assis non loin de moi, il
portait l’uniforme connue des concierges,
et comme j’adorais bavarder avec ces
gens simples, je me suis assis à coté de
lui, et on a commencé à parler comme
des anciens amis. En me proposant du
thé, il continuait à parler de ses légendes.
Il m’a dit qu’il était licencié en langue
arabe, que c’était le vœu de ses parents,
mais lui, rêvait de devenir marin, il

12
adorait la mer, les océans, il aimait
parcourir des chemins, défier des vagues,
frôler la mort, vivre en équipe, passer des
nuits, à ne rien faire que contempler les
étoiles…. quand il parlait, ses yeux
étaient fixés vers nulle part, il prenait
tout son temps en laissant filer un silence
signifiant au bout de chaque phrase. Sa
voix me faisait souvent croire qu’il allait
pleurer, mais ce n’était qu’une façon de
parler. Maintenant qu’il vivait ses
soixante dixième années, et après toute
une vie derrière lui, il avait un diplôme en
poche qui n’a servit à rien, des parents
qui ont décidé un jour à sa place, et
décédés après, sans rien laisser à leur
traces, un rêve d’être marin qui
s’éteignait jour après jour, emportant
avec lui des chemins et des détours, ne
gardant qu’une simple odeur d’enfance,

13
et des envies anciennes d’avoir un jour de
la chance...

Je l’ai remercié pour le thé, et je me suis


dirigé vers le centre qui venait d’ouvrir ;
j’ai songé un instant à tout ce qu’il a
raconté, et j’ai compris que parfois, il
vaudrait mieux accepter les choses telles
qu’elles sont, que de chercher à en avoir
des explications.

Après une heure d’attente, le directeur


des ressources humaines était enfin
arrivé. Il m’a accueillit sans me parler de
son retard, pourtant il m’avait fixé un
rendez-vous à 8h, mais je n’étais pas en
position de parler de quoi que ce soit.
Sans trot tardé cette fois, il m’a dit qu’il
avait bien étudié mon CV, mais qu’il était
désolé de n’avoir pas pu accepter ma
demande de recrutement. Dans moins de
14
10 minutes, le rendez-vous était terminé ;
je suis sorti, sans rien dire. Le vieux était
encore là, absorbé dans le silence… ; il
s’imaginait surement à ce moment là, en
train de piloter son navire, et d’apprécier
cette odeur secrète de l’univers, qui
éveille chez nous cette envie endormie
depuis toujours, de partir…de s’enfuir
vers la nature… où tout est possible sans
la moindre complication.

J’avais déposé des demandes de


recrutement partout, mais bizarrement,
je n’attendais plus avec enthousiasme les
réponses. Mes parents étaient toujours
contre l’idée de travailler alors qu’il
y’avait encore possibilité d’étudier, mais
ce que certains parents ignorent, ou
préfèrent d’ignorer, c’est qu’il n’existe
point un jeune au monde, qui ne cache
des besoins infinis, des contraintes

15
secrètes, qui ne sont jamais révélés à qui
que ce soit. Il faut dire que si un jeune
homme a renoncé très tôt à un amour,
alors qu’il en avait le plus besoin, et que
si le musulman a été devant l’autre
obligation, de se priver de n’importe quel
façon d’épanouir ses désirs, même la
solitaire, alors il faudrait un miracle pour
assimiler une logique à cette vie. Est-ce
que la solution est le monde de travail ?,
personnellement, je demande une
alternative bien convaincante. Je voulais
vivre le monde, je voulais me déchainer
de toutes ces choses insignifiantes, de
toutes ces heures oubliées dans
l’incertitude, et de ces obligations dont je
n’ai jamais compris la raison…

16
Elle était très populaire, très connue, et
avait la réputation de bien payer ses
salariés. Au début, quand on m’avait
invité à passer l’entretien, l’entreprise
était en mes yeux, le futur endroit où
j’allais grandir. Nous étions cinq à vouloir
le poste, et j’ai été le seul élu parmi eux.
Rien ne me laissait croire qu’après avoir
décroché un poste de 5200DH/mois,
j’allais volontairement le quitter pour
revenir au vide d’où je venais. A l’instant
même où j’allais signer le contrat, j’ai
jeté un coup d’œil sur une clause, qui
affirmait que l’entreprise connue de
limonade, faisait des sous traitance en
faveur d’une firme multinationale
d’alcool. Un gérant m’avait expliqué
cette clause d’un air certain, (comme un

17
professeur), et j’avais cette envie aussi
étrange, de filer, (comme un étudiant…).

Cette nuit là, je me suis disputé avec mes


parents, ils étaient furieux quand ils ont
découvert que j’envoyais des demandes
de recrutement. Mon père grondait,
criait, sortait même du sujet parfois. Je
ne savais pas exactement qu’est ce qu’il
me reprochait, je suis resté muet, au
milieu d’une terrible incompréhension. De
toute façon il voulait que je termine mes
études jusqu’au bout, mais les arguments
lui échappaient.

Les parents sont obligés d’orienter leurs


enfants, je crois que c’est ce que les miens
essaient de faire avec moi ; en fermant la
porte de ma chambre, je savais qu’ils
m’aimaient, qu’ils voulaient tout
simplement que je sois quelqu’un de

18
meilleur, mais manquant juste de la
bonne manière.

Dieu nous a demandé de les obéir, mais


n’a jamais interdit qu’on leur parle de ce
qu’on sent vraiment…, mon problème
c’était que je voulais leur dire ainsi qu’à
tous les parents du monde : « si vous
maintenez un rapport autoritaire entre
vous et vos enfants, ils ne vous parleront
jamais de ce qu’ils sentent vraiment… » .

19
J’étais devant un lac, au milieu d’une
vaste forêt oubliée dans la nature. Je me
suis absenté pour un moment, pour vivre
seul en silence d’âme et du sens. Les lieux
étaient vides de tout intrus, sauf moi, qui
connaissais le langage de l’univers. Les
gens n’auraient certainement pas tenu
compte de cet endroit quand ils
formaient la carte du monde, c’était une
nouvelle existence cachée sous de
nouvelles dimensions. J’ai été assis sur un
rocher, je tenais un livre un peu
volumineux, que je ne lisais pas.
J’observais minutieusement les gestes
des végétaux, en parfaite harmonie avec
la musique du vent.

Elle est apparue, comme l’autre fois, sans


le prévenir. Elle nageait comme un
20
poisson dans le lac, mais elle était …
exceptionnelle. Pour un bon moment, j’ai
cru que c’était elle qui commandait toute
la symphonie, et je devrais avoir raison.
Elle ne créait point de perturbations,
quand elle bougeait… elle était le vent, la
fleur, les arbres géants… elle était
presque toute la région ; seul sa présence
était capable d’annuler toutes mes lois,
et de changer toute ma philosophie… .

Je n’ai j’aimais pu repérer son visage, ses


cheveux long trompaient à chaque fois
mes curieuses tentatives, de la
démasquer… de toute cette distance qui
la protégeait…. C’était la deuxième fois
où je l’avais vu, et je crois sincèrement
que c’est la dernière. En s’éloignant dans
les eaux, vers nulle pars…, elle traçait un
long parcours qui n’avait par la suite
aucun sens, s’évaporant tout en ignorant

21
sa destination, pour laisser de la place, à
de probables traces… .

Derrière ces éternelles collines présentes


à perte vue d’elle, s’étendait sans doute
l’absolue fin des mondes….

Etait-ce mon autre perdu ?, aurais-je la


chance de rêver encore une fois ce rêve
inconnu, qui ne s’est manifesté que deux
fois seulement dans ma vie ?, aurais-je le
courage cette fois, de plonger dans le lac
et de partir avec elle…, démissionner de
là où je venais, et faire ce mystérieux
voyage derrière les collines… ? ….

22
Là-bas, Les gens étaient silencieux, tout le
monde était plongé dans les feuilles, on
n’entendait que les bruits presque
inexistants que dégageaient les pages
tournées. J’avais ce pressentiment
curieux, que cette bibliothèque
renfermait tout un trésor. Je me suis
trouvé une place sur une table de deux
personnes; et j’ai commencé à feuilleter
mon livre d’économie. Face à moi, une
jeune fille voilée lisait un livre de
psychanalyse, j’ai eu cette envie naturelle
d’avoir en main un titre aussi signifiant.
L’odeur des livres, venue de partout,
apportait avec elle cette lumière invisible
de toutes les cultures et sciences du
monde, c’était un lieu de rencontre de
l’ensemble des lois gouvernants cet
23
univers. J’ai passé un lent moment, à me
noyer à mon tour dans les lignes, et à
jeter mes regards timides, vers ces
endroits où tout va bien…

J’ai remarqué que la jeune fille avait


changé de place alors que j’étais
inconscient par ma lecture de tous ce qui
se passait autour de moi, mais le livre de
psychanalyse était toujours là, ouvert…
au milieu. J’ai repris ma lecture avec
toute la tranquillité des premières
émotions.

Quand je m’apprêtais à sortir, j’ai voulus


jeter un coup d’œil sur le bouquin
abandonné sur la table, mais surpris qu’il
n’était plus là, il était rangé sur une
étagère, et la jeune fille était toujours à
l’autre place qu’elle n’avait quitté depuis
son dernier déplacement.

24
Ces détails passent en des fractions de
secondes, mais restent coller à l’esprit
sans la moindre raison….

En sortant de la bibliothèque, j’avais en


tète la réponse. Je me suis rappelé alors
de cet homme qui m’avait posé la
question entre toute la foule présente ce
jour là. Je parlais de Dieu, j’avais défié de
donner une logique à toutes les questions
interdites, mais qui reviennent souvent à
nos esprits, pour perturber notre
conviction. Certains recommandent de les
chasser, mais j’ai décidé ce jour là d’en
donné la logique.

Il avait 18 ans, en m’interrompant, il a


tous simplement dit : « …et qui a créé
Dieu ? »

Si j’étais seulement passé à la


bibliothèque avant cette question, je
l’aurais peu être répondu…
25
Si ce monsieur était moi, et avait
soudainement remarqué, que le livre de
psychanalyse était rangé ; alors que la
jeune fille qui le lisait, avait changé de
place en le laissant ouvert sur la table… ;
quelle serait sa question ? En partant de
la logique, il dirait : « qui a déplacé le
livre qui était sur la table ? ». Mais
pourquoi ne demanderait il pas : « qui a
déplacé la jeune fille qui était sur cette
table ? ».

C’est là que réside toute la réponse, le


livre n’a pas la capacité de se déplacer
seul, donc la première question serait
tout à fait logique. Mais quand on
demande à connaitre qui a fait déplacer
une personne possédant déjà cette
capacité ; la question serait
complètement illogique.

26
Je devais lui dire qu’en demandant à
savoir qui a créé Dieu, alors qu’il possède
déjà cette capacité, que sa question était
totalement insensé. Que celui qui a créé
les étoiles, les cieux, les terres, les
océans… était simplement capable
d’inventer cette loi qui nous gouverne,
qu’on appel (début et fin).

Sur le chemin, j’ai observé le ciel, il était


bleu, vaste, sans limite… ; il semblait
connaitre son créateur. Il voulait me
révéler d’innombrable secret, me
raconter son existence, ses histoires
infinies, ce qui s’est passé sous sa
largeur... ; il voulait me dire qu’après
toutes ces merveilles, auriez-vous encore
besoin de cherchez une logique ?...

27
Les endroits étaient vide, seul de pauvres
chiens circulaient, et ramassaient les
déchés des hommes qui étaient là depuis
quelques instants. J’ai posé ma petite
serviette sur le sable mouillée, et je me
suis assis face à la mer déserte. Les
premières étoiles commençaient à
s’illuminer dans le ciel, les nuages
formaient des dessins méconnus, et
parlaient un langage curieux, que
personne ne comprenait. Les silhouettes
faisaient leur prière miraculeuse, et
adoraient en commun leur créateur, sans
se plaindre, ni chercher à en comprendre
la raison…, elles nageaient dans le
firmament, flottaient sur le vent, vivaient
en paix, par amour, et sans
complication….
28
J’ai été tout simplement, devant une
nature nue ; des espèces sans masques,
des vivants perdues…mais très fidèles ;
des heures oubliées dans le silence, et des
regards racontant des merveilles. On dit
qu’au fond des minuscules il y a des mers,
et que les moments agréables ne sont
jamais durables ; on dit aussi que le petit
est roi, que la simplicité parfois, peu
changer certaines lois. Devant moi se
présentait des sentiments évaporés, des
signes de puissance que l’habitude a
enterré ; un jour fier d’être venu, un
sourire claire sans difficulté ; un
amour…pour rien d’autre que l’amour….

Une petite pensée m’a suffit pour


comprendre, qu’un jour, quelqu'un nous a
aimé, et nous a inventé… ; il y en a qui
cherchent loin, alors que c’est tout prés…

29
La tante voisine à la notre organisait une
petite fête à l’occasion de l’anniversaire
de leur petit fils, ils nous ont invités alors
pour se rejoindre à eux. Je savais qu’à ces
événements, il se passe souvent des
choses contraires à ma conviction, je
voulais m’absenter, et rester invisible
cette nuit là, mais le destin voulait un
autre scénario.

Je l’ai invitée à danser, elle n’a pas dit


non, son visage dégageait une certaine
joie secrète, le mien était un peu confus,
sans aucune signification… ; j’ai oublié le
monde et les voix autour de nous, je
n’entendais que les battements de nos
cœurs, qui dirigeaient nos pas timides, et
ponctuaient notre rythme un peu
hasardeux. On évitait sans aucune raison
de laisser se croiser nos regards, mais
cela était impossible.

30
La puissance de la nuit nous absorbait, les
deux âmes se sont libérées, pour voler
avec les nuages, et parler leur mystérieux
langage.

Pourquoi ma conviction ne s’est elle point


manifesté cette nuit là ? Pourquoi elle a
choisi de se montrer un jour, pour annuler
toute une histoire qui commençait à
graver ses premières lignes? Et de
s’absenter carrément un autre jour, pour
laisser la confusion faire ses petits tours.

C’était la dernière fois que j’aie vu cette


fille, je ne connaissais d’elle que le
prénom, et rien d’autre…, c’était un
chapitre qui s’est achevé, conformément
à la volonté de l’auteur…

Avant de me coucher, j’ai songé un petit


instant à tout ce qui m’arrivait. Si cette
nuit là était la dernière de ma vie, aurait
elle valu la peine d’être vécue ?
31
Etais je un bon musulman ?, étais je
l’homme bien que Dieu aime ?

J’ai tant cherché la réalité dans ma vie, et


je ne l’ai trouvée qu’avec lui ; serait-il fier
de moi ?

Depuis cet instant, où Dieu a dit aux


anges qu’il allait créer un être humain, ils
étaient étonnés, et lui ont demandé la
raison en toute pudeur, puisqu’ils sont là
à ne jamais le désobéir. Dieu a répondu
qu’il connaissait très bien la raison de
cette création. Si les anges sont fais pour
adorer le bon Dieu sans jamais le
contredire, il a voulu leur présenter une
autre œuvre… ; qu’il allait créer un
homme mais lui offrir le processus de
décision qu’aucune autre espèce n’a eu
l’honneur de recevoir ; seul l’homme
aurait ce pouvoir d’obéir ou non son
32
créateur. L’homme est ainsi crée, et à
chaque fois qu’il commet des fautes, et
retourne au bon Dieu pour demander le
pardon, le seigneur dit à ses anges : « est
ce que je ne vous ai pas dit que je
connaissais très bien la raison ? »

Mais le monde aujourd’hui, a totalement


changé. Les gens ont d’autres priorités
que d’adorer le bon Dieu, et déchiffrer les
signes clairement présentent dans
l’univers. On a sali cet honneur d’être les
seuls à avoir la décision, et enterré ainsi
par la dite civilisation, la raison initiale
pour laquelle on est vivant.

Etais-je l’homme digne de l’honneur


d’être un homme ? Serait-il fière de
moi ?, est ce qu’il m’aimait au moins ?, de
toute façon, personne ne pourrait jamais
répondre…

33
Deuxième Partie - - -

34
« …, je suis une jeune fille comme tout le
monde, on me dit souvent que j’étais très
belle, et que cette beauté pourrait un jour
me provoquer des problèmes, je n’ai
jamais cru aux paroles des gens,
beaucoup d’entre eux ne parlent que
pour le plaisir de parler, ou encore, pour
faire des compliments qui étaient dans la
plupart des cas très exagérés.

Durant mes expériences très timides


avec les mecs, ils disaient tous la même
réplique, (tu es ma princesse), la
formulation pourrait changer parfois,
35
selon les intentions de chacun, mais ça
voulait toujours dire la même chose. Ce
qui m’a étrangement marqué, c’est qu’a
la fin de chaque histoire, je comprenais
que je n’étais la princesse de personne…

J’ai continué toute seule mon chemin, j’ai


refusé toute relation, j’ai perdu confiance
en tout le monde… ; je croise souvent des
couples heureux, ou faisant semblant de
l’être, je sens aussitôt une mélancolie
injustifiée, une envie mal placée de
mourir… ; ou au moins, de tout
recommencé depuis le tout début.

Jusqu’au jour où j’ai parlé à mon cœur, il


semblait avoir des tas de choses à me
dire, mais je ne lui ai jamais donné
l’occasion. Il m’a dit que mon problème,
c’était que je ne savais pas ce que je
voulais réellement. Je me suis toujours
contenté d’imiter les autres, d’avoir un
36
partenaire, parce que tout le monde en
possédait un… ; je ne savais pas ce que je
cherchais ; le bonheur peut être ?,
l’amour ?, était ce la paix ?, ou que je
cherchais tout cela en même temps ?, je
n’ai jamais songé à celui que je veux
aimer, son caractère, sa façon de
parler…, enfin j’étais comme une voiture
sans chauffeur, un bateau sans capitaine,
une femme sans âme. Je vivais seulement
parce que j’étais obligé de le faire…

Mon cœur m’a révélé pour la première


fois, qu’il avait une sœur. Il ne l’a jamais
vue, mais il sent sa présence en lui, à
chaque battement. Le sentiment d’un
cœur ne se trompe jamais, il est le seul
désormais, à qui je pourrais faire
confiance.

Mon cœur m’a dit que c’est toi… ; si tu


arrives à me retrouver, c’est que tu me
37
mérites vraiment. Je peux être autour de
toi, très proche de toi, ou encore trop
loin, plus loin que tu ne pourrais
l’imaginer.

De toute façon, il me suffit pour


t’attendre, de savoir que tu existes…

38
Ça remonte jusqu’au jour où j’ai eu 18
ans, c’était le ramadan 2008, où – grâce
au bon Dieu- j’ai décidé enfin d’avoir un
rêve dans ma vie, l’aimer, le croire, et ne
vivre que pour l’atteindre … ; j’ai rêvé que
toute la planète pourrait découvrir un
jour le vrai islam, que je serrais
l’ambassadrice de cette religion, pleine
d’amour et de tolérance.

Avant ce jour, j’ai été la fille à la


recherche du bonheur ; j’avais tout tenté
pour le sentir, mais à vrais dire sa
présence en moi, ne durait qu’un tout
petit bout de temps. Le bonheur pour moi
était de devenir celle que je ne suis pas ;
je voyais mes amies, et mes copines…,
faisant semblant d’être heureuses,
j’essais de les imiter. Des fois je me
forçais à faire des choses aux quelles je
ne suis convaincu, rien que pour satisfaire

39
la petite voix au fond de moi qui me
disait tout le temps : « tu dois te faire
remarquer… ». Toutes mes copines
parlaient d’un certain (grand amour), et
me racontaient leur aventures avec leur
(autre moitié). Pour être franche, je
n’avais jamais osé tenter quoique ce soit
en ce domaine, je me contentais
d’inventer mes petites histoires à moi, et
vivre dans mon propre monde avec tous
les princes de la planète.

Pendant toutes mes années


d’adolescence, je ne me rappelle que de
deux mecs qui m’ont vraiment marqué, le
premier, au collège, envers qui
j’éprouvais des sentiments, certes, mais
je n’ai rien pu tenter… et c’est après un
sacré temps que j’ai découvert qu’il
m’aimait en cachette, et que ma timidité
m’as privé de satisfaire au moins, pour

40
une fois, la petite voix qui s’entendait
toujours en moi. Le deuxième, durant ma
première année de la faculté d’économie,
il étudiait à la même faculté et je ne l’ai
connu que par le biais d’une amie à moi
qui m’était intime et qui l’aimait aussi à
tout lâcher pour lui ; j’ai encore caché
mon sentiment, d’abord parce que c’est
un trait de caractère et aussi pour
respecter mon amie ; mai j’ai été devant
la réalité que quelque chose passait entre
nous à chaque fois que je le voyais, alors
là mon amie a senti ces choses, et
puisqu’elle l’aimait -comme j’ai dit à tout
lâcher pour lui- ; elle a commencé à
inventer des mensonges contre moi, pour
qu’il me déteste, je ne sais pas si
vraiment elle a réussi sa mission, mais à
mes yeux, il est resté l’unique, et le très
loin…

41
On n’était pas très intimes tous les deux,
notre seul lien était mon amie, mais
quand les places permettaient une
rencontre hasardeuse, je lisais en ses
regard lointains vers moi, un mystère qui
réchauffait mon cœur vide, une illusion
qui me consolait et me donnait l’espoir
d’un rien du tout…

La dernière fois où je l’ai vu, c’était dans


une bibliothèque ; je l’observais de loin. Il
lisait, et parfois, parlait tout seul…,
j’adorais en lui sa folie solitaire, ses
gestes philosophiques, ses regards
silencieux, qui sont les plus signifiants de
toutes les paroles de l’univers…

Durant toutes ces histoires, je tirais


toujours les mêmes conclusions ; c’est
que nous -les êtres humains-, avions
quelque chose de très fort, de très
impressionnant, mais que je ne pouvais
42
découvrir. Que si j’ai été crée, c’est qu’il
devrait y avoir une raison comme même,
et que surement, ces histoires d’amour
falsifié n’étaient guère l’initiale raison…

43
Mes parents étaient des gents biens,
cultivés, et des musulmans pratiquant à
haut niveau. Nous étions une famille de
moyenne classe, mon père était un
professeur de français, et retraité juste
avant mon année de bac, il n’était pas
très cool avec moi, il voulait que je mette
le voile, que j’en sois convaincu, il savait
que je ne faisais plus ma prière, il
acceptait mes mensonges, et attendait,
jusqu’à ce que Dieu me permette le
changement. J’ai eu beaucoup de
problèmes avec lui, la principale cause
était l’autorité ; et vu que mes amies
étaient tranquilles avec leur parents, je
sentais toujours que j’étais sous estimé.
Ma mère, était Le Manageur qui essayait
toujours de calmer les esprits et trouver
un remède pour gérer tout conflit, Elle

44
était et l’est toujours en mes yeux, la
formidable.

Même s’ils ne le disaient pas


franchement, mes parents étaient contre
les amitiés ( fille-garçon ), c’était d’abord
interdit par la religion, et ensuite par
eux ; mais je n’ai jamais compris la
logique de ces interdits. Je n’avais pas le
droit de sortir, ni de « m’éclater » comme
dit la plupart de mes copines.

Le tout changement, qui a bouleversé


tous les calculs antérieurs … Le Ramadan
2008.

Avant La fin du mois, je sentais que


j’allais réellement prouver ou au moins
faire sortir des pouvoirs cachés. Tout
commence par une profonde volonté, et
une sincère réflexion, sans aucune
contrainte : où on va comme ça ?, Ma vie
était une simple habitude que je suivais
45
sans improvisation, sans innovation, sans
utiliser Les pouvoirs non limités, que Dieu
à offerts à tout être humain vivant sur
cette planète.

Changer, n’est pas se réveiller un beau


matin et dire, je change. D’ailleurs le
petit moment du tout changement n’est
connu par personne, ça vient comme ça,
comme quelque chose qui devrait se
produire conformément à ce qui était
écrit.

Le jour où j’ai laissé mon cœur parler, dire


ce qu’il avait à dire, dégager ce dont il
était capable de dégager ; et raconter ses
merveilleuses histoires nées avec lui. Le
jour où j’ai compris qui était notre
créateur, où j’ai brisé des croyances, qui
n’étaient que des habitudes transmises
de générations à autres, et acceptées
sans y appliquer les facultés de
46
compréhension existantes chez tout être
humain, Le jour où J’ai lu et connu qui
était notre prophète, et ce qu’il a subit
comme tortures, pour que nous, les
hommes d’aujourd’hui, vivions en Islam
avec toutes libertés ; le jour où j’ai fais La
prière musulmane, non comme me l’avait
instruit mes parents, mais comme me le
dictait la philosophie des prières, le jour
où j’ai constaté en tant qu’être de la race
humaine, que c’était La plus forte
relation qui pourrait exister entre un
créateur et sa créature… le changement
se fut…

47
Depuis La fin du ramadan, j’ai tout
changé dans ma vie, mais j’ai cru en la
progression petit à petit, car je savais que
si je La voulais en entier je la perdrais en
entier. Dieu m’avais déjà permis la
lumière, Je n’avais plus raté une seule
prière des cinq obligatoires par jour,
c’était l’incontournable début pour se
relancer dans le chemin vers Dieu, je
savais qu’après toutes mes autres
tentations , J’arriverais cette fois à me
prouver l’existence, sous l’aide du tout
puissant ; sans exagérer, je vous assure
que depuis ce jour , tout problème dans
ma vie était résolu, d’abord j’ai senti un
bonheur que je ne pouvais trouver
autrement , les problèmes avec mes

48
parents et surtout mon père , sont tous
disparus. Les relations amicales se
distinguaient devant moi, de sorte que je
pourrais choisir ceux qui me seraient utile
pour mon but et ceux qui ne le seraient
pas, enfin bref, toute la vie à changer
pour moi … .

Je me suis fixé l’objectif de faire part à


toute la planète, de ces merveilles que
j’ai découverts. Mes ennemis étaient les
terroristes, les tueurs, les méchants… ; et
mes amis étaient…tout le reste…quelque
soient leurs croyances.

Tout individu soumit à la loi de vivre,


vient au monde avec la bonne personne, -
ce qu’on appelle al Fitra- l’environnement
le change, et salit tout coin en lui, sauf
un, qui est au niveau du cœur « al
Fouad » ce même petit organe qui
transmet tout Le temps des incitations
49
pour revenir à l’initial Fitra, il les
transmet au commandement qui est le
seul responsable de notre réalité, c’est
« le cerveau » , cette chose qui ne pèse
pas plus de 2 kg, se composant de 150
Milliards de cellules, est capable de
changer notre réalité en une seconde
juste si on s’en sert comme il faut, et le
« comme il faut » ne pourrait se réaliser,
que lorsque ce cerveau, qui n’est qu’une
créature, fonctionne par amour de son
créateur.

Les mois passèrent, et chaque seconde


écoulée rapportait une merveille. Je
parlais de Dieu à mes amies, mes copines,
et à tous ceux qui aimeraient en
connaitre d’avantage…

Les filles…, nous sommes des perles, nous


sommes la couleur de la vie, le sens de la
50
beauté, la raison des sentiments… ;
croyez moi, Dieu nous a créé, non pas
pour être des copines des garçons, ou des
instruments de satisfaction de désirs ;
mais pour être les reines, de ceux qui
nous méritent…

J’ai mis le voile, j’ai choisi Dieu…, je m’en


foutais de l’opinion des gens puisque j’ai
découvert le langage de l’univers… ; j’ai
posé en toute tranquillité mon front sur le
sol, et je suis resté comme ça, à ne rien
dire, car les paroles de mon cœur
suffisaient tellement… ; j’ai souri, j’ai été
heureuse, je lui ai simplement déclaré,
que j’ai fait çà pour lui, que j’ai caché la
beauté qu’il m’avait offert juste pour
ceux qui la méritent… ; j’ai voulu rester
comme çà, en train d’apprécier son
amour, d’imaginer son éternité, sa
puissance…, sa présence qui ne m’a

51
jamais quittée… . Mon cœur a parlé, je
l’ai écouté, et cela a fait toute la
différence…

52
J’étais en train de ranger mes affaires,
quand soudainement, je me suis
retournée, et c’était lui ; en toute sa
splendeur, devant moi…

J’ai tremblé, j’ai rougi, mon cœur battait


comme un fou, il ne suivait plus le
rythme, c’était tout simplement une joie
qui annulait toutes les lois. Il m’a salué
sans me tendre la main, il a marqué un
silence, puis m’a dit : « … tu as mis le
voile ! »…

Ça vous est jamais arrivé de ne plus


savoir laquelle des attitudes suivre… ?,
d’être devant quelqu’un et fuir tout le
temps son regard…, essayant de cacher
les émotions les plus nues et les plus
franche, d’être complètement incapable
de répondre… ?; j’ai souri, et j’ai baissé la
tête, j’ai senti pour la première fois, la
faiblesse de l’amour, ou plutôt sa force ?;
53
devant moi se présentait l’homme que
j’ai toujours observé de très loin, il était
très proche de moi cette fois-ci…, mais je
me sentais incapable d’éprouver la
moindre réaction.

Il semblait être satisfait par mon new


look, il a pu combler par la suite, tout le
silence qui régnait, par des paroles
hasardeuses, des gestes à la nature…, par
des choses auxquelles je n’ai accordées la
moindre attention, car seul sa présence
devant moi me suffisait… ; j’ai oublié
toutes les contraintes, j’ai plongé toute
nue dans ses yeux, et j’ai abandonné
derrière moi toute la planète… ; mon
cœur est redevenu soudainement très
calme, très doux, comme un coureur qui
s’arrête à mi-chemin pour se rendre
compte qu’il a déjà franchi la ligne
d’arrivée…

54
Quand on aime, on ne s’en doute pas, on
n’a pas besoin des signes pour le prouver,
ou de paroles pour en être convaincu ; on
ne se demande même pas cette
question : [est ce que je l’aime ?] ; ca
vient juste comme de l’air frais, qui
touche nos sens, qui fais bouger nos
cheveux, qui nous fait tout simplement
emporter par sa toute facilité vers les
profondeurs de nos âmes, où est caché
depuis toujours, l’autre en nous…

Si c’était toi réellement, tu auras senti


aussi ces émotions secrètes, et tu
reviendras, j’en suis sure… ; tu seras sans
doute la récompense que Dieu m’offrira,
pour ma patience…, et comment ne le
serais tu pas, alors que je t’ai aimé, avant
même que tu n’existe… . »

55
En quittant les lieux, j’avais constaté
qu’elle n’a pas dit un seul mot, que j’ai
parlé seulement pour ne rien dire… ;
j’avais en tête son regard, son absence
très présent, son mystère si profond, si
infini, que toute ma conscience s’y était
perdue… ; je me suis retourné
brusquement pour croire ce que je venais
de sentir…, mais elle n’était plus là…, elle
avait plongé, toute nue, dans le lac… ; et
a tracé derrière elle, tout un néant, qui
n’attendait de moi que l’empreinte…

Cette fois, j’ai plongé aussi ; et je l’ai


suivie, vers nulle part…

Fin
56
57

Vous aimerez peut-être aussi