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Dans le cadre d'un traitement dit naturel des eaux usées, plusieurs méthodes ont été exposées
avec une efficience assez élevée selon les circonstances locales. C'est surtout les conditions
géotechniques, la disponibilité de superficie et les facteurs économiques qui jouent un rôle
décisif dans I'évaluation d'un système approprié. D'une manière générale les traitements
naturels nécessitent relativement beaucoup d'espaces. De plus, étant donné que I'épuration
anaérobie se déroule sur le fond des bassins qui sont en contact de I'air, des nuisances d'odeurs
peuvent en résulter par le dégagement de gaz vers la surface.
Le lagunage est un procédé couramment utilisé en dans le monde pour I'épuration des eaux
usées. Malgré I'importance des superficies nécessaires surtout pour des villes plus grandes, le
lagunage présente généralement un avantage en comparaison avec le procède d'une station
biologique classique en raison de son exploitation simplifiée. La série des étangs de lagunage
se compose généralement d'un bassin anaérobie (qui réduit " surface totale), d'étangs facultatifs
non aérés ou aérés artificiellement et d'étangs de maturation.
i. Etang anaérobie
II sert à la séparation des matières à décanter des eaux usées brutes et a la décomposition des
boues décantées. Comme le milieu est surtout anaérobie, des dégagements d'odeurs pourront se
produire. Ces étangs sont dimensionnés pour un temps de séjour d'un jour au minimum pour le
débit de temps sec, ce qui donne un volume spécifique d'environ 0,5 m3 par habitant (un volume
de 0,15 m3/hab. de boue inclus) ou bien une charge spécifique de 100 g/m3.j.
Le rendement en DBO, est ainsi d'environ 40 %. L'optimum est généralement atteint avec un
temps de rétention de 5 jours qui donne une réduction d'environ 60 % de DBO. L'etanchéisation
du fond n'est nécessaire qu'en cas de sols perméable. L'évacuation des boues ne devrait être
effectuée que tous les 5 a 6 ans.
Ce type d'étang est surtout utilise pour le traitement biologique des eaux usées. L'oxygène
nécessaire provient partiellement du transfert a travers l’interface air/eau et par les activités
photosynthétiques des algues (aération biogène). Bien que l’absorption d'oxygène pour les
algues puisse être largement plus élevée que celle pour la surface, cet apport d'aération est à
négliger car pendant I'hiver l’aération biogène est fortement réduite.
Etant donne que I'étang doit être maintenu dans des conditions plutôt aérobies que anaérobies,
la concentration de l’effluent dans la marge de 50 a 70 mg DBO5/l, et la profondeur de 1 à 1,5
m, la surface requise est alors calculée en fonction du débit journalier, de la concentration de
I'effluent, de la profondeur et de la température moyenne du mois le plus froid. Le degré
d'épuration est fonction de la température de l’eau à traiter puisque les activités des micro-
organismes se réduisent avec une température plus froide.
Les bassins d'eaux usées aérés possèdent une grosse capacité tampon vis-à-vis des variations
brusques de charges occasionnées par les afflux de l'industrie et de l'artisanat. Parallèlement
une élimination du phosphore par précipitation simultanée des phosphates s'effectue aisément
dans ce système.
Le système contient généralement les phases suivantes :
Dégrilleur
Dessableur, dégraisseur
Bassins anaérobies (éventuellement)
Bassins aérés
Bassin décanteur secondaire, ou
Décanteur secondaire et stabilisation des boues, ou
Étang de maturation
Le système préconise une stabilisation des boues au moyen d'un apport d'énergie maintenu au
plus bas. A cet effet, le lagunage sera conçu de façon à réaliser un écoulement en piston assez
important pour pouvoir maîtriser les apports spécifiques en énergie des différents étangs. Cet
écoulement en piston pourra être atteint soit par le biais d'un étang qui sera conçu comme un
chenal, soit au moyen d'une série de deux bassins complets.
i- Lagunage aéré avec faible charge et bassin décanteur secondaire sans stabilisation
séparée des boues. Avec une charge volumique de 20 g DBO5/m3.j il est nécessaire de
disposer de bassins de grands volumes, à la retenue des boues durant plusieurs années.
ii- Lagunage aéré avec forte charge et décanteur secondaire avec stabilisation séparée des
boues. Avec une charge volumique de 80 g DBO5/m3.j. Les boues produites doivent
subir une nouvelle stabilisation en milieu aérobie pendant 4 à 19 jours, afin d'éviter les
dégagements d'odeur et les problèmes d'hygiène. Ce système s'apparente au procédé des
boues activées sans le recyclage des boues.
iii- Lagunage aéré avec forte charge et utilisation d'un étang de maturation sous forme de
bassin décanteur secondaire. Les données de base de la construction et de I'exploitation
correspondent a celles du système précèdent, sous réserve qu'il faut prévoir dans ce cas
une phase de maturation. Cette dernière nécessitera la conception de 2 étangs au moins
disposes en série et permettant une retentions de 5 à 10 jours. L'extraction des boues
sédimentées est effectuée à deux niveaux :
au niveau des bassins aérés lorsqu'elles sont bien décantées au fond,
au niveau de la clarification finale, en continue, avec une stabilisation peu
avancée.
En résumé il est clair que la réduction en surface, en comparaison avec le lagunage naturel,
donne des résultats similaires a ceux du traitement a boues activées avec une surface encore
plus réduite. Contrairement aux systèmes avec étangs d'eaux usées, dans les installations de
boues activées, de lits bactériens etc.., on procède à la recirculation des boues; ceci engendre
une concentration plus élevée de boues activées et ainsi un besoin plus réduit en volume aéré.
c) Aération prolongée
Ce système représente un procédé a boues activées à très faible charge qui permet la
stabilisation des boues, sans séparation et durant de longues périodes de séjour dans le bassin
d'aération. Le système d'aération prolongée comporte les phases de traitement et d'entretien
nécessaires suivants :
dégrilleur avec grille (nettoyage, évacuation, container)
dessableur, dégraisseur avec aérateurs (évacuation
chenal d'oxydation ou bassin d'aération avec aération prolongée
décantation secondaire avec circulations des boues (racleurs, pompes)
épaississeur (racleur)
déshydratation mécanique (presse a bandes) ou lits de séchage
II se différencie du lagunage aéré par le fait que les boues séparées issues du bassin d'activation
sont, pour la plupart, recyclées en tête du même bassin. Cet artifice permet de travailler avec
des concentrations en boues importantes (4 à 5 g/l) d'ou la puissance du procédé. Le recyclage
des boues et la taille du bassin d'activation font que l’âge des boues est très avancé et que celles-
ci, bien oxydées (mais nécessitant beaucoup d'énergie), ne requièrent pas de stabilisation
indépendante.
Les longues périodes de séjour hydrauliques provoquent une haute maturation des boues, ce qui
garantit une large nitrification. Quoiqu'il en soit ce phénomène contribue à accroître la
consommation d'oxygène et par conséquent augmente la consommation d'énergie. Ceci a pour
conséquence, que dans le décanteur secondaire, il se produit souvent une dénitrification avec
formation correspondante de boues superficielles. Afin d'éviter ce phénomène soit le temps de
séjour des décanteurs secondaires devra être diminué, soit la dénitrification peut être intégrée
dans le système de traitement. Dans les zones anoxiques non aérées, une dénitrification poussée
également aura lieu. La dénitrification est nécessaire en raison des prescriptions des normes
internationales qui exige une élimination poussée de l’azote. A part cela, la dénitrification est
requise pour des raisons d’exploitation car :
Une élimination du phosphore peut être aussi effectuée dans le système avec un traitement
simultané.
Les durées de séjour dans les bassins d'aération atteignent 1 à 1,5 jours. L'aération prolongée
est normalement dimensionnée pour des charges massiques < 0,1 kg DBO5/kg MS, ce qui
correspond pour une concentration de liqueur de 3,5 a 5 kg MS/m3 à une charge volumique
d'environ 0,3 a 0,5kg DBO5/m3.j.
Quelle que soit la conception géométrique considérée, le procède nécessite, une séparation des
boues par décantation dans des ouvrages indépendants du bassin d'activation, des moyens
auxiliaires, ainsi que de l’énergie pour le recyclage des boues en retour. Les boues produites
étant relativement fines, la clarification finale doit être dimensionnée pour une charge
superficielle variant de 0,5 à 1,0 m/h
En fait il s'avère que l’aération prolongée classique offre de manière importante une certaine
souplesse d'exploitation, car elle permet d'adapter plus facilement le volume d'activation aux
conditions de charge, lesquelles peuvent largement varier entre la mise en service et l’horizon
de saturation.
d) Boues activées
Le décanteur primaire devrait être dimensionne pour une charge superficielle de 1 ,5 à 2,0 m/h
en temps sec et peut aller jusqu'a 2,5 à 3 m/h en temps de pluie. A ce stade, la réduction en
DBO5 peut atteindre un taux de 25 à 30 %.
En ce qui concerne le dimensionnement des bassins d'aération, il faut tenir compte de l’objectif
de l’épuration : oxydation élevée du charbon organique ou nitrification/dénitrification.
En résumé, le procédé des boues activées a moyenne charge s'avère être un procède performant.
Toutefois, il est à noter que le procédé est plus sensible que p.ex. l’aération prolongée, et aussi
plus complexe (avec la digestion anaérobie), mais, avec le personnel qualifié, cet aspect ne doit
pas être surestimé.
e) Lits bactériens
Comme les boues activées, le procède des lits bactériens est une méthode d'épuration souvent
pratiquée dans le domaine de l’assainissement et jusqu'a nos jours.
Le lit bactérien se compose essentiellement d'un radier de lit bactérien, d'un mur extérieur, de
matériaux de remplissage et d'appareils destines a la répartition régulière des eaux d'égout sur
toute la surface du lit bactérien.
Le matériau de remplissage doit être dur et résistant et ne doit pas s'effriter. Les matériaux
suivants peuvent être utilises : les roches naturelles ou artificielles et les scories qui n'ont pas
une surface trop lisse. Le matériau de remplissage en plastique est plutôt approprié à l'épuration
des eaux fortement chargées, par exemple, des eaux industrielles. A la surface du matériau de
remplissage s'établit le film biologique (gazon). C'est pourquoi des matériaux à granulométrie
à la surface supérieure fines, sont préférables pour l'épuration biologique. Par ailleurs avec une
granulométrie trop fine, l'espace entre les grains (indice des vides) diminue et le risque de
colmatage sera plus grand. Le passage de l'air à travers la roche sera plus difficile.
La ventilation naturelle dans le lit bactérien résulte de la différence de température entre l'air
extérieur et l'intérieur du lit bactérien. Cet effet de ventilation peut être renforcé par un courant
d'air artificiel.
Lorsque le lit bactérien est peu chargé, le mucilage forme une couche plus terreuse à travers
laquelle les eaux d'égout peuvent passer. De temps en temps les boues sont repoussées. Les
matières introduites sont dans leur majorité minéralisées et le rendement est alors bon. Quand
le lit bactérien est fortement chargé, il ne se forme pas de boue terreuse mais plutôt une boue
visqueuse, qui cause des colmatages. Quand la charge est davantage plus grande, la boue formée
est rincée.
Les lits bactériens ont été utilisés fréquemment dans le passé et souvent combines a d'autres
systèmes, par exemple, comme phase primaire du traitement des boues activées dans le cas de
grandes quantités d'eaux usées industrielles ou dans le cas d'agrandissement de systèmes
surcharges, comme complément pour des étangs d'eaux usées non aérés. Les installations de
lits bactériens sont des systèmes peu encombrants qui engendrent des boues bien épaissies.
dégrilleur
dessableur,
dégraisseur
décantation primaire
lit bactérien avec re-circulation
stabilisation des boues en aérobie ou en anaérobie
déshydratation des boues ou lit de séchage
En ce qui concerne le dimensionnement, les données de base sont les suivantes :
Son exploitation relativement simple : malgré un recyclage des eaux un peu délicat et les
problèmes engendres par les ajustements répètes de remplissage du lit
Une consommation énergétique réduite
Une tolérance aux perturbations avec reprise rapide du système après celle-ci.
Une production de boues diminuée : ce qui entraîne une réduction des dimensions des lits
de séchage ou de digestion comparable au système des boues activées.
La nécessité de stabiliser les boues séparément.
Le risque de prolifération des mouches sur le lit bactérien, dans un climat aussi chaud que
celui de l’Algérie; la présence de mouches comporte un risque potentiel de contagions
pathologiques.
Un coût d'investissement comparable a celui du procédé a boues activées.
En réalité, le procédé des lits bactériens était beaucoup plus utilisé dans le passe, mais,
actuellement, c'est le procédé des boues activées qui est pratique et ceci pour plusieurs raisons:
l’exploitation y est plus sûre et plus aisée, possibilités d'extension pour un traitement tertiaire
avec sensiblement le même rendement et les mêmes coûts.
1.1.1.2 Traitement tertiaire
Pour le cas de la station d’épuration de la ville de Babar, les exigences impose qu’une
élimination poussée de l'azote s'avérera nécessaire pour éviter des impacts négatifs sur le milieu
récepteur (retenue du barrage). De même une élimination poussée du phosphore est
indispensable à l'heure actuelle.
Le pouvoir épurateur de la station vis-à-vis du phosphore sera amélioré par la mise en œuvre
d'une précipitation chimique simultanée de phosphates ou bien d'une déphosphoration
biologique. La réduction de l'azote sera assurée par les procédés de la nitrification et de la
dénitrification.
a) Réduction de l’azote
La diminution des effets négatifs de l’azote sur le milieu récepteur (réduction de l’oxygène
et/ou risque d'eutrophisation) par une réduction azotique dans l’effluent peut être atteinte par la
nitrification et la dénitrification. Avec la nitrification, se produit l’oxydation de l’azote
inorganique et d'ammoniaque, tandis que la dénitrification réduit le nitrate à l’azote gazeux qui
se dégage vers l’atmosphère.
Pour le lagunage naturel les abattements moyens annuels d’azote des installations de lagunage
naturel s’établissent à 60-70 % et peuvent dépasser 75 % en période estivale. L’influence
saisonnière est très marquée sur l’élimination de l’azote. En sortie de lagunage, l’azote se
trouve essentiellement sous forme d’azote ammoniacal. Des écarts extrêmes de concentrations
entre le maximum en hiver et le minimum en été peuvent atteindre un facteur 10, (par exemple
: 3 mg/l en été et 35 mg/l en hiver). L’ammoniaque rejetée durant la période hivernale est
augmenté du relargage de la couche de dépôts d’autant plus que l’épaisseur de sédiments est
importante (vieillissement des installations). L’azote organique particulaire est lié au rejet
d’algues. Il n’est présent qu’en faibles concentrations ainsi que les nitrites et nitrates. Un lit
d’infiltration-percolation sur sable placé à l’aval du lagunage devrait améliorer la qualité du
rejet sur les MES, mais également sur la DCO filtrée et l’ammoniaque (nitrification partielle
dans l’épaisseur du lit).
Pour le lagunage aéré, en situation de sous-charge importante, la nitrification peut être presque
complète. Dans ce cas, il n’y a, en général, qu’une dénitrification très partielle, les contraintes
de brassage conduisant à l’absence de périodes d’anoxie.
En situation intermédiaire, une nitrification incomplète est obtenue principalement pendant la
saison chaude, la dénitrification dépendant de l’affinage du réglage des temps d’aération
toujours délicat à réaliser sur ce type de station d’épuration.
Pour le procédé de lit bactérien, la nitrification peut être assurée par le procédé de lit à deux
étages, mais pour assurer la dénitrification il faut faire appel à d’autres techniques très
complexes de lits bactériens (Lits non aérés ou noyés) ou faire appel à un étage de boues
activées en amont.
Quant aux procédés de boue activée, pour assurer la nitrification qui se produit dans la partie
aérobie de l’étape biologique, l’âge de boue, le temps de rétention dans les bassins d'aération et
apport de l’aération, devront être plus élevés par rapport à la réduction de la charge organique
en DBO5. Dans le procédé de la dénitrification, quatre variantes principales peuvent être vues,
à savoir la dénitrification en amont, la dénitrification simultanée, intermittente-alternante et la
dénitrification en aval des bassins aérobies de l’étape biologique. Les procèdes de la
dénitrification en amont et en aval requissent des bassins séparés d'un milieu anoxie (forme de
cascades), tandis que la dénitrification simultanée s'utilise dans un bassin mixte ou bien plus
souvent avec un chenal d'oxydation (forme de carrousel).
Les chenaux d'oxydation se caractérisent souvent par des gradients faibles des concentrations
d'oxygène et par cela l’efficacité de la dénitrification peut être diminuée, si l’apport en oxygène
est trop fort et donc les zones anoxie trop petites.
Par contre, les cascades nécessitent des agitateurs dans les bassins anoxies pour maintenir les
boues en suspension et en outre, des pompes de recirculation interne. Cependant, la capacité de
la dénitrification avec recirculation interne pour le même volume est plus grande.
Le génie civil d'un chenal d'oxydation est plus coûteux, tandis que les cascades avec la
recirculation interne exigent plus d'équipement. Globalement, les coûts d'investissement
paraissent dans le même ordre de grandeur.
b) Réduction du phosphore
Réduction par précipitation chimique :
C’est la voie d’élimination du phosphore la plus pratiquée en dans le monde. Il s’agit d’une
précipitation des phosphates par des sels de fer ou d’aluminium, ou encore par de la chaux. On
obtient alors des précipités insolubles de phosphates métalliques, comme le montrent les
réactions chimiques suivantes :
Dans le procédé les sels de fer ou d’aluminium sont dosés dans les eaux usées soit au niveau
des bassins d'aération soit a la sortie des bassins favorisant la précipitation du phosphore sous
forme de phosphates métalliques complexes aisément décantable. Ce procédé de la précipitation
simultanée, qui est d'ailleurs le plus utilisé, est retenu, car il offre par rapport à la précipitation
en amont ou en aval les avantages suivants :
grande efficacité des floculants par la recirculation des sels métalliques avec les boues,
les sels métalliques empêchent la formation des boues flottantes,
exigences inférieures du génie civil de la STEP.
II faut noter que ce procédé entraîne néanmoins une production de boues additionnelles de
l'ordre de 30 % des boues secondaires en excès (boues mixtes, biologique et phosphore) devant
être traitées et éliminés. En cas d'un stockage anaérobie des boues (p.ex. dans des épaississeurs
avec un temps de rétention trop élargi), il faudra tenir compte d'un re-largage éventuel du
phosphore. Des risques négatifs sur le fonctionnement ne sont pas a craindre, puisque dans une
station biologique à faible charge volumique organique telle que proposée, un tel dosage
n'affecte pas le pouvoir épurateur de l'étape biologique.
Concernant le choix du floculant, il est retenu le sulfate d'aluminium (AI2 SO3, 18H2O) qui offre
les avantages suivants :
le dosage peut être limité à environ 200 g/m3,
production inférieure des boues supplémentaires en comparaison avec des sels ferriques,
le métal lui-même ne joue pas un rôle actif dans les mécanismes d'eutrophisation ce qui
est le cas du fer,
éventuellement le phosphore absorbé sur l'hydroxyde d'aluminium peut être séparé sous
forme de phosphates de calcium et d'aluminium récupéré sous forme d'aluminate de
sodium,
l'utilisation des sels d'aluminium permet également l'élimination d'une partie de la DCO
et de l'azote organique et minéral.
En conséquence, les ouvrages complémentaires requis pour une élimination poussée des
phosphates par une précipitation simultanée préconisée peuvent être limites aux éléments
suivants :
- bâtiments et équipements de stockage et de préparation des solutions chimiques à doser
avec silos de stockage, unités de préparation des solutions, réacteurs,
- agrandissement des épaississeurs gravitaires,
- agrandissement des lits de séchage et des aires de stockage des boues séchées.
Réduction biologique :
Dans le cas d'une élimination biologique du phosphore, le métabolisme des bactéries fait
intervenir le phosphore au niveau des phénomènes régissant le stockage ou l’utilisation de
l’énergie. Schématiquement, le stockage d’énergie par une bactérie se traduit par un
appauvrissement du milieu en phosphore.
A contrario, l’utilisation d’énergie entraîne une augmentation de la concentration en phosphore
dans le milieu. Parallèlement à ces phénomènes, il a été mis en évidence une sur assimilation
du phosphore suite à un stress de la biomasse. Exposée à une alternance de conditions aérobies
et anaérobies, la biomasse assimile du phosphore plus qu’elle n’en consomme. Il suffit alors de
soutirer de la biomasse pour éliminer du phosphore.
Ce procédé est favorisé par des températures élevées des eaux usées et des concentrations
élevées en DBO5, ce qui est le cas en Algérie.
Les points clé de la déphosphoration biologique sont exposés dans ce qui suit :
Le substrat : Le rapport optimum DBO5/P à maintenir doit être supérieur à 30/1. Il est à noter
que la déphosphoration est en général placée en début de filière afin qu’il n’y ait pas de substrat
à apporter, l’effluent en contenant suffisamment.
La concentration en nitrates : Les nitrates, NO3-, peuvent avoir une action inhibitrice sur la
biomasse : présents en trop forte concentration, la dénitrification est favorisée aux dépens de la
déphosphoration. Il est donc nécessaire de procéder à une dénitrification poussée lorsque l’on
réalise le traitement de l’azote. Il est à noter la possibilité de coupler les deux traitements,
notamment par intégration d’un bassin anoxie en amont du bassin anaérobie. La provenance
des nitrates peut être de deux ordres : apport direct par les eaux usées, ou bien via la recirculation
des boues dans le cas de stations nitrifiantes.
Recommandations :
La déphosphoration biologique est un procédé particulièrement délicat à mettre en œuvre. Son
efficacité dépend d’un suivi régulier et rigoureux qui peut être assuré seulement dans des
installations assurant la présence permanente d’agents d’exploitation.
Les principaux avantages de la déphosphoration biologique sont une demande nulle en réactif,
une production de boues proche de celle d’un traitement conventionnel et un coût de
fonctionnement faible. En revanche, elle exige un bassin d’anaérobiose, une gestion rigoureuse
des boues afin d’éviter tout relargage intempestif de phosphore et ne permet pas une élimination
poussée du phosphore. Le rendement d’élimination du phosphore est très largement lié à la
composition des eaux usées: une forte concentration en DCO facilement assimilable étant
favorable à la déphosphoration biologique. Les rendements obtenus avec un procédé de
déphosphoration biologique sont de l’ordre de 50 à 60%. Ceci est loin d’être suffisant pour
satisfaire aux normes.
Les atouts majeurs de la déphosphoration physico-chimique sont un rendement d’élimination
du phosphore élevé et une mise en œuvre aisée. Cependant, elle se caractérise par un coût de
fonctionnement non négligeable et une production de boues supplémentaires importante.
Un traitement du phosphore aussi efficace qu’avec la voie physico-chimique seule peut être
obtenu par voie combinée.
Nous recommandons de coupler la déphosphoration biologique à une précipitation chimique
permettant d’éliminer le phosphore restant.
i. L’encombrement
La liste des systèmes d’épuration ci-dessus montre l’ordre décroissant des besoins en surface
pour les divers systèmes de traitement.
Contrairement aux systèmes artificiels dont les besoins en surface pourront être estimés d’une
manière assez précise selon les experiences et en fonction de la capacité de traitement, le besoin
en surface pour un traitement par lagunage n’est pas automatique, car il dépend de plusieurs
facteurs climatiques. La superficie préconisée pour le lagunage naturel peut être estimé à 5-12
héctares, tandisque le système de boue activées nécessitera une surface de autour de 3 ha.