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African Economic Outlook - CMR 2011 PDF
African Economic Outlook - CMR 2011 PDF
2011
www.africaneconomicoutlook.org/fr
0 km 50 100 150 km
NIGER
Port de commerce
Port pétrolier
Port de pêche
Aéroport
Ndjamena
Route principale
Capitale (1 611 000 hab. 2007)
plus de 1 500 000 TCHAD
plus de 200 000
Maroua
Garoua
NIGÉRIA
Lac de
Lagdo
Bamenda
Bafoussam RÉP.
CENTRAFRICAINE
Golfe
de Douala
Guinée YAOUNDÉ
GUINÉE Malabo
ÉQUAT.
Bioco
OCÉAN
ATLANTIQUE
NORD
GUINÉE ÉQUAT. GABON CONGO
Cette carte est fournie à titre illustratif et ne préjuge en rien du statut d’un territoire représenté sur cette carte ou de la souveraineté sur ce dernier.
En matière de finances publiques, les autorités ont poursuivi les efforts visant à accroître les recettes fiscales
hors pétrole : (i) en simplifiant la législation fiscale et en renforçant la gouvernance ; (ii) en élargissant l’assiette
fiscale à tous les acteurs économiques ; (iii) en renforçant la recherche sur les politiques budgétaires afin
d’améliorer l’efficacité dans la formulation des politiques.
La politique monétaire définie et conduite par la Banque des États d'Afrique centrale (BEAC) a pour objectif la
stabilité des prix. Les instruments de régulation utilisés par la BEAC sont : le taux d’intérêt directeur, la politique
de marché libre et les réserves obligatoires.
En 2010, le taux d’inflation est tombé en dessous du seuil communautaire de 3 % pour s'établir à 1.4 %, en
raison de la relative stabilité des prix des produits alimentaires et du gel des prix à la pompe des produits
pétroliers.
L’année 2010 s’est achevée par un déficit du compte courant de l’ordre de 3.6 % du PIB, en légère hausse par
rapport à 2009 (3.3 %). Il est prévu une nouvelle dégradation en 2011, avec un déficit de 3.8 %.
La réforme du secteur public s’est poursuivie en 2010, avec la finalisation du processus de privatisation de
certaines entreprises publiques et la création d'un guichet unique dans le cadre de l’amélioration du climat des
affaires.
Sur le plan politique, la lutte contre la corruption s’est poursuivie en 2010. Élections Cameroun (Elecam) a
continué à implanter ses représentations sur tout le territoire national en vue de préparer les élections
présidentielles prévues en 2011. Le chef de l’État a rencontré pour la première fois depuis 1990 le principal
leader de l’opposition, Ni John Fru Ndi.
Les autorités ont poursuivi en 2010 leur politique d’amélioration de l’offre d’éducation et de santé, avec la
création d’une nouvelle université à Bamenda, la construction d’hôpitaux et l’amélioration de la prise en charge
des personnes atteintes de maladies chroniques, avec la création et l’équipement de centres spécialisés.
12.5%
10%
Crois s ance réelle du PIB (%)
7.5%
5%
2.5%
0%
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Taux de crois s ance du PIB réel (%) Afrique centrale - Taux de crois s ance du PIB réel (%) Afrique - Taux de crois s ance du PIB réel (%)
Source : Données du FMI et sources nationales ; calculs des auteurs pour les estimations et les prévisions.
http://dx.doi.org/10.1787/888932411723
Source : Données des administrations nationales ; calculs des auteurs pour les estimations et les prévisions.
http://dx.doi.org/10.1787/888932414079
2005 2009
dont agriculture - -
dont pétrole - -
dont hydrocarbure - -
Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100 100
Source : Données des administrations nationales; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prévisions (p).
http://dx.doi.org/10.1787/888932415048
Les prévisions pour 2011 et 2012 reposent sur l’ampleur de la reprise de l’économie mondiale, sur la
dynamique de la demande intérieure et sur l’accroissement du volume des investissements publics à réaliser
dans le cadre de la mise en œuvre progressive du Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE).
Ainsi, le taux d’investissement devrait passer de 18.5 % à au moins 25 % du PIB, taux minimum pour garantir
une croissance économique durable et créatrice d’emplois. À cet effet, pour 2011, le cadrage budgétaire défini
par l'Exécutif repose sur : (i) une croissance du PIB de 3.8 %, dont 4.4 % pour le PIB non pétrolier ; (ii) un cours
du baril de pétrole à 77.5 dollars (USD) et une production de 20.7 millions de barils ; (iii) un taux de change de
524 francs XAF (franc CFA BEAC) pour un dollar ; (iv) un solde budgétaire global à environ -2.1 % du PIB ; (v) un
déficit extérieur courant plafonné à environ 2.9 % du PIB. Le projet de budget 2011 s’élève à 2 571 milliards
XAF, en augmentation de 1 milliard XAF, soit 0.04 % en valeur relative. La mise en œuvre de la phase grands
travaux du DSCE va créer des emplois, avec un impact sur le marché du travail.
Mais les incertitudes d’une économie mondiale toujours convalescente, et surtout les éventuels dérapages
budgétaires que la tenue des élections présidentielles risque d’occasionner, sont les principaux facteurs pouvant
compromettre les prévisions pour 2011 et 2012.
Le secteur primaire représente près de 26.8 % du PIB (13.6 % pour les activités agricoles). Sa croissance est
passée de 2.9 % en 2009 à 5.4 % en 2010. Ce regain d’activité s’explique principalement par le début de sortie
de crise de la sylviculture (+30 %) après le recul observé en 2009 (-37.9 %). La productivité du secteur
primaire demeure faible, à cause notamment du caractère rudimentaire des techniques agricoles, du
renchérissement des prix des intrants agricoles et de l’absence de financement approprié.
Le secteur secondaire représente 20.3 % du PIB. Son taux de croissance a été de -2.5 % en 2009 contre +1.2 %
en 2008, et il s’est établi fin 2010 à -1.2 %. Cette contreperformance s’explique par la faible industrialisation de
l’économie et l’insuffisance des facteurs de production, en particulier l’énergie, associées au recul de la
production pétrolière depuis 2007 en raison du tarissement des principaux puits. Le département énergie a
enregistré en 2009 une baisse de 1.1 % de la production d’électricité par rapport à 2008, mais la production a
augmenté de 3.5 % en 2010 grâce aux travaux de rénovation et de réhabilitation de la centrale hydroélectrique
d’Edéa. De même, la production d'eau a augmenté de 3 % en 2009, même si cette évolution n’a pas été très
régulière au cours de l’année. En 2010, la production a crû de 5 % grâce à des travaux de réhabilitation des
infrastructures et à l’amélioration du réseau d’approvisionnement, avec la construction à Ayatto et sur la Mefeu
d'usines de traitement d'une capacité de 50 000m3 par jour.
Le secteur tertiaire, qui représente près de 45 % du PIB, est demeuré le plus dynamique. Son taux de
croissance moyen est de 4.7 % depuis 2007, grâce à un bon comportement du commerce et des
télécommunications, mais également du fait de la reprise dans le BTP (bâtiment et travaux publics) qui s’est
répercutée sur les transports. Cette croissance avait décéléré en 2008 (1.8 %) avant de se redresser en
2009 (3.5 %) puis en 2010 (4.2 %). Le sous-secteur du commerce, qui représente plus de 30 % du PIB sectoriel,
repose essentiellement sur la commercialisation des produits importés, et sur la contrebande.
La demande intérieure demeure le moteur de la croissance. Elle a augmenté de 10.8 % en 2010, avec une
croissance régulière du PIB de 4.4 %. Cette tendance devrait se poursuivre en 2011 avec une hausse attendue
de 2.9 % à 3 %. La contribution à la croissance de la demande extérieure nette devrait s’améliorer, en raison
d’une bonne tenue des exportations hors pétrole et des services. La consommation globale, dont la part dans le
PIB se situait à 85.9 % en 2008, a représenté 86.5 % en 2009. Le poids de l’investissement a également
progressé, passant de 17.6 % à 18.5 %.
Formation brute de
19.8 18.5 7.4 6.3 8.1 1.5 1.3 1.8
capital
Taux de croissance du
- - - - - 3 3.8 5.3
PIB réel
Source : Données des administrations nationales; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prévisions (p).
http://dx.doi.org/10.1787/888932416017
Les autorités ont pris des mesures en 2009 pour faire face à la crise économique et financière et soutenir les
secteurs sinistrés, notamment le secteur forestier et le secteur des produits de base exportés.
Politique budgétaire
Les autorités ont mené une politique budgétaire contracyclique, avec l’appui des bailleurs de fonds. Par ailleurs,
les mesures de lutte contre la vie chère ou de soutien aux activités en difficulté ont été maintenues en 2010 afin
de consolider la reprise. Pour financer son budget, le gouvernement a eu recours pour la première fois à un
emprunt obligataire de 200 milliards XAF. L’exécution de la politique budgétaire est contrainte par le respect
des critères de la surveillance multilatérale définis par la Cemac (Communauté économique et monétaire de
l'Afrique centrale). Ainsi, le ratio de la dette publique rapportée au PIB nominal s’établit à près de 13 %, celui de
la masse salariale publique rapportée aux recettes fiscales avoisine les 49 %, et le taux d’inflation est inférieur à
2%. Tous ces indicateurs restent en deçà des limites communautaires.
Par ailleurs, la nouvelle politique de développement repose sur l’élaboration de cadres de dépenses à moyen
terme (CDMT) au niveau sectoriel et au niveau central.
Au-delà de l’étroitesse de l’assiette fiscale, la mobilisation des recettes fiscales dépend d’abord de la conjoncture
économique. En 2009, les recettes fiscales ont ainsi représenté 17.1 % du PIB, soit près de quatre points de
moins que l’année précédente. Une baisse qu'explique la contraction de la demande mondiale consécutive à la
crise financière internationale qui a agi sur la croissance économique. L’année 2010 a connu une légère reprise,
pour atteindre 17.4 %. Les projections pour les années 2011 et 2012 pronostiquent une légère hausse des
recettes portée par des perspectives favorables de croissance économique. Les recettes fiscales restent encore
très dépendantes de l’exploitation des matières premières dont le pétrole. Par exemple, fin juillet 2010, les
recettes pétrolières étaient de 289.4 milliards XAF, soit un taux de réalisation de 71.1 %, en baisse de
2.4 milliards par rapport à 2009. Le Cameroun étant à la fois importateur et exportateur de pétrole, il reste
affecté par les fluctuations des cours du baril et du dollar. Bien plus, la production nationale étant
structurellement décroissante malgré la découverte de nouveaux gisements, seul le niveau élevé des cours
explique l’accroissement des recettes fiscales. Un mécanisme de péréquation, géré par la Caisse de stabilisation
des prix des hydrocarbures (CSPH) en collaboration avec la Société nationale de raffinage (Sonara) et le
ministère des Finances (Minfi), permet de stabiliser les prix des hydrocarbures. Les dépenses totales ont évolué
en dents de scie. L’apport des ressources additionnelles issues de l’allégement de la dette et de la bonne tenue
des cours du pétrole a permis à l’État de faire face à ses engagements.
Le poids des dépenses en capital demeure assez faible par rapport à celui des dépenses courantes. À la faible
part des dépenses de capital s’ajoutent les difficultés d’exécution du budget d’investissement tenant notamment
à la nature, à la maturité et aux coûts des projets inscrits au budget de l’État ainsi qu’à la faiblesse du capital
humain dans la matérialisation des projets. Depuis 2004, le taux d’exécution du budget d’investissement est
resté en deçà de 70 %.
Après avoir été positif jusqu’en 2008, le solde primaire est redevenu négatif à partir de 2009 et s'est creusé en
2010. Le solde restera négatif en 2011 et 2012, bien qu’avec une légère amélioration.
Recettes totales (avec dons) 18.2 20 21.2 17.1 17.4 17.4 17.4
Dons - - - - - - -
Dépenses totales (et prêts nets) (a) 16 15.7 19 17.5 18.3 18.7 17.8
http://dx.doi.org/10.1787/888932416986
Politique monétaire
Le Cameroun est membre de la zone franc, qui est une union monétaire commune à six 2 pays de l’Afrique
centrale et huit de l’Afrique de l’Ouest 3. Sa politique monétaire est définie et conduite par la Banque des États
de l’Afrique centrale (BEAC), banque centrale commune aux six pays membres. Depuis les réformes monétaires
intervenues au milieu des années 90, l’objectif de la politique monétaire est d’assurer la stabilité intérieure et
extérieure des prix. Afin d’atteindre cet objectif, la BEAC dispose depuis 1990 d’un nouvel instrument, la
politique du marché libre. Avec la libéralisation de la politique des taux d’intérêt, l’action de la politique
monétaire s’exerce davantage sur le plan quantitatif à travers la modification du taux de réserves obligatoires.
En effet, compte tenu du contexte de surliquidité, très peu de banques ont recours au refinancement de la
BEAC. Dans la pratique, en raison de la nature importée de l’inflation, la Banque centrale dispose de peu
d’influence sur l’évolution des prix, l’État jouant mieux ce rôle.
Avec le gel des prix à la pompe des produits pétroliers et la défiscalisation des produits de première nécessité,
le taux d’inflation est resté contenu à 3 % en 2009. En 2010, l’inflation en glissement annuel devait se situer à
environ 1.4 %, et on prévoit 2.9 % en 2011. Cette décélération des pressions inflationnistes traduit une
amélioration des conditions de l’offre des produits alimentaires ainsi que le fonctionnement rationnel et
équitable des mécanismes de fixation des prix. Joue aussi la stabilisation de l’inflation chez les principaux
partenaires commerciaux.
La masse monétaire est restée en moyenne sous la barre de 22 % du PIB, ce qui dénote une faible monétisation
de l’économie. De même, le taux de couverture de la monnaie est demeuré largement au dessus du niveau
exigé de 20 %. Il s’est établi à 100.1 % en 2009 et à 100.6 % en 2010. Cette tendance devrait rester stable en
2011.
La politique des taux conduite par la BEAC vise à un meilleur contrôle des ressources financières au sein des
Position extérieure
L’analyse de la structure des échanges avec l’extérieur montre : (i) une prépondérance des exportations des
produits primaires au détriment des produits manufacturés ; (ii) un poids important des importations de biens de
consommation des ménages traduisant une forte dépendance alimentaire ; (iii) une balance des services
structurellement déficitaire ; (iv) une contribution faible des investissements directs étrangers (IDE) et des
transferts issus de la diaspora. Le solde de la balance commerciale globale a été déficitaire en 2009 en raison de
la hausse des importations de pétrole brut. La balance commerciale hors pétrole est déficitaire depuis 1996 ; ce
déficit est passé de 41 milliards XAF en 1996 à 876.5 milliards en 2010. L’Union européenne demeure le
premier partenaire commercial du Cameroun, suivie dans l’ordre par l’Asie Orientale, l’Afrique de l’Ouest,
l’Amérique du Nord, la Cemac et l’Amérique latine.
La balance des services est structurellement négative, avec une tendance en 2011 à l’approfondissement du
déficit en raison de la hausse du coût des transports consécutive à la flambée du prix du pétrole.
Au Cameroun, la compétitivité se reflète à travers deux indicateurs : le taux de change effectif réel et
l’environnement des affaires. En 2009, le taux de change s’est apprécié de 1.5 %, traduisant une perte de
compétitivité de l’économie. Cette situation a faiblement évolué en 2010 malgré les efforts des autorités pour
améliorer l’attractivité du pays par un traitement fiscal incitatif, un meilleur cadre juridique et des garanties
renforcées pour les investissements.
Le Cameroun fait partie des pays qui ont signé les accords d’étape dans le cadre des accords de partenariat
économique (APE) avec l'Europe, mais il n’a pas encore commencé l’exécution du démantèlement progressif des
barrières et contingentements au commerce avec l’Union européenne. Les négociations suspendues pendant
plusieurs mois ont repris avec l’arrivée d’un nouveau représentant de l’UE.
Les transferts courants se consolident, grâce aux envois de devises de la diaspora et à la baisse du service de la
dette extérieure. Seules les industries extractives, notamment les industries pétrolières, ont enregistré des flux
d’investissements directs étrangers, même si ces derniers affichent un caractère erratique depuis 2006. Les
mouvements de capitaux restent influencés par les allègements de la dette publique extérieure.
Depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) en 2006, l’encours de
la dette publique du Cameroun a été ramené à un niveau soutenable. En 2009, son stock représentait près de
13 % du PIB, dont 9 % pour la dette extérieure globale. On note toutefois une réduction de la part de la dette
bilatérale au profit de la dette multilatérale, cette dernière s'accroissant de 25 %. En juin 2010, l’encours a
progressé très faiblement et s’est situé à 13.2 %. Malgré le rythme soutenu des remboursements4, il est
possible que ce pourcentage augmente au cours des prochaines années avec de nouveaux emprunts.
Revenu des facteurs -3.5 -2.4 -1.4 -0.6 -0.5 -0.3 -0.3
Solde des comptes courants -4.2 1.4 -1.9 -3.3 -3.6 -3.8 -2.6
Source : Données de la Banque centrale (BCEAO) et des administrations nationales; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les
prévisions (p).
Figure 2 : Part de l’encours de la dette extérieure dans le PIB et ratio du service de la dette sur les
exportations (en pourcentage)
60%
50%
40%
Pourcentage
30%
20%
10%
0%
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : Données du FMI et sources nationales ; calculs des auteurs pour les estimations et les prévisions.
http://dx.doi.org/10.1787/888932411723
L’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) est encore modeste,
avec à peine une entreprise sur deux connectée à Internet et une proportion plus faible (à peine une entreprise
sur quatre) disposant d’un réseau intranet. De même, très peu d’entreprises investissent de façon significative
dans l'innovation technologique.
Les opérateurs économiques déplorent un climat des affaires peu favorable au développement de leurs activités
au triple plan administratif, juridique et financier. Les obstacles les plus cités par ordre d’importance sont : la
fiscalité, la corruption, l’accès au crédit, les formalités administratives, la concurrence déloyale, les
infrastructures, le coût de financement. Les autres grands obstacles cités sont l’insuffisance du dialogue secteur
privé/secteur public, les pénuries de courant électrique, les transports et la justice.
Confrontées à ces problèmes, les autorités ont engagé un programme de réformes structurelles et
institutionnelles visant à améliorer le cadre des affaires et la compétitivité générale de l’économie. Ces mesures
portent sur : (i) la restructuration et la privatisation des entreprises publiques ; (ii) la promotion de la
transparence et l’amélioration de la gouvernance ; (iii) la réforme du secteur financier et de la fonction
publique, et l’assainissement des finances publiques. Un nouveau code de procédure pénale est ainsi entré en
vigueur en 2007. L’Agence nationale d’investigation financière (Anif) et la Commission nationale de lutte contre
la corruption (Conac) sont opérationnelles. Le gouvernement a régulièrement publié : (i) les rapports
trimestriels d’exécution du budget de l’État ; (ii) les comptes d’exploitation trimestriels de la Société nationale
des hydrocarbures (SNH) ; et (iii) les agrégats financiers des principales entreprises publiques. Il a par ailleurs
adhéré à l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE) et mis en œuvre de manière satisfaisante
les principes édictés par cette initiative. Malgré ces efforts, le Cameroun a perdu 19 places dans le classement
du rapport Doing Business 2010 de la Banque mondiale, passant du 152e au 171e rang sur 183 pays évalués.
Le financement de l’économie camerounaise demeure une préoccupation majeure. Il reste marqué par : (i) une
structure des crédits défavorable au financement d’une croissance durable ; (ii) un faible niveau des crédits à
long terme, essentiellement orientés vers les activités pétrolières et la téléphonie mobile ; (iii) une faible
valorisation des potentialités du secteur financier et non bancaire, notamment dans le domaine de
l’intermédiation financière ; (iv) une faible attractivité en direction de l’épargne extérieure ; et (v) une faible
diversification des institutions de financement et des instruments financiers. L’analyse de la structure du crédit
aux entreprises du secteur privé non financier montre une prédominance de la part des crédits à court terme,
qui s’établit à 61.8 % du total, alors que les crédits à long terme restent en deçà de 3 %. La contribution du
secteur financier non bancaire au financement de l’économie, par rapport à celle du secteur bancaire, reste
marginale. Le marché financier vient toutefois de gagner en attractivité avec l’hébergement d’une part non
négligeable de l’emprunt obligataire lancé dans les États de la Cemac par la Société financière internationale
(SFI), emprunt dénommé « Moabi IFC 4.25 % 2009-2014 », au côté de la Bourse des valeurs mobilières de
l’Afrique centrale (BVMAC), pour un montant global de 29 milliards XAF. À noter également un emprunt
obligataire de 200 milliards lancé par le gouvernement camerounais, dénommé « ECMR 5.6% net 2010-2015 »,
ainsi qu'un autre de 30 milliards lancé par la BDEAC, dénommé « Bdeac 5.5 % Net 2010-2017 » et dont la
finalité est de financer les projets intégrateurs.
Le processus de décentralisation apparaît irréversible au Cameroun. Des actions déterminantes sont menées
pour l'approfondir en observant les principes de progressivité, de complémentarité et de subsidiarité posés par
l’ensemble de lois votées à cet effet. Ainsi, dès 2004, de nombreuses études et autres réformes ont été
réalisées au titre de préalables, pour permettre au gouvernement : (i) de disposer d’un diagnostic précis et d’un
état des lieux de l’administration, des communes et communautés urbaines ; (ii) d’engager des réformes et de
disposer d’un cadre juridique et institutionnel approprié au nouvel environnement ; (iii) de démarrer en 2010 le
transfert des premières compétences et ressources aux communes et communautés urbaines. Le décret
n°2010/0240/PM du 26 février 2010 fixe les modalités d’exercice de certaines compétences transférées par
l’État aux communes en matière de création et d’entretien des routes rurales non classées, ainsi que de
construction et de gestion des bacs de franchissement. Des crédits budgétaires d’un montant d’environ
23 milliards XAF ont été mis à la disposition des communes pour financer les activités transférées.
Infrastructures
Le développement des infrastructures est une préoccupation permanente, car il participe à la lutte contre la
pauvreté. Les autorités ont engagé depuis le début des années 2000 d’importants travaux dans les secteurs des
transports, santé, éducation, etc. C’est dans le bâtiment et les travaux publics que ces efforts sont visibles.
L’accroissement des capacités de production de ciment ainsi que l’augmentation des quotas d’importation ont
permis d'améliorer la disponibilité des intrants. Les activités de constructions d’infrastructures routières et de
constructions civiles, notamment l'échangeur de Nlongkak et le chenal du Mfoundi, ont pu être dynamisées. La
poursuite des travaux de construction du barrage de Lom Pangar et du port de Kribi laissent entrevoir une
évolution positive dans les prochaines années. Bien que le transport terrestre représente près de 70 % de
l'activité globale des transports, l’entretien des routes est défaillant malgré le processus de privatisation, aussi
bien pour les routes bitumées que pour les routes en terre (10.2 % des routes bitumées sont en bon et très bon
état, 31.9% dans un état normal, et 37.9 % dans un état médiocre ou mauvais). Ce constat est d’autant plus
douloureux que les financements accordés à l’entretien du réseau routier national n’ont cessé de croître dans le
même temps. Les autres modes de transport connaissent des évolutions variées. Le transport maritime a
augmenté en 2009 avec un accroissement de 12.3 % du tonnage des marchandises importées. En 2010, les
activités de ce secteur sont restées stables. En 2009, le transport aérien a subi le contrechoc de la conjoncture
internationale, suivi d'une reprise en 2010. Au niveau de la région, le Plan directeur consensuel de transport en
Afrique centrale, qui vise à relier toutes les capitales par une route bitumée, est dans la phase de recherche de
financement.
Réforme agricole
Le secteur agricole reste un secteur stratégique pour le développement du Cameroun. Le budget alloué à ce
secteur est en constance augmentation. Les directives d’une grande politique agricole ont été réaffirmées par le
chef de l'État lors de l’ouverture du Comice agropastoral en janvier 2011. Il s’agit de : (i) mettre en place une
unité de production d’engrais ; (ii) mettre en activité l’usine de montage de machines agricoles d’Ebolowa ;
(iii) réhabiliter les fermes semencières ; (iv) préparer une réforme foncière répondant aux exigences de
l’agriculture de seconde génération ; (v) renforcer le dispositif de financement des activités rurales par
l’ouverture de la Banque agricole et de la banque des PME-PMI.
La coopération avec les pays émergents constitue une alternative importante dans le financement du
développement du Cameroun. Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du DSCE et de la stratégie du
développement à l’horizon 2035, le gouvernement s’est engagé à développer la coopération avec les pays
émergents, basée sur le respect mutuel et avec pour leitmotiv un partenariat « gagnant-gagnant ».
De tous les pays identifiés comme pays émergents, trois seulement entretiennent des relations de coopération
soutenues et suivies avec le Cameroun et, par ailleurs, participent au financement des projets. Il s’agit de la
Chine, de l’Inde, et de la Corée. Les projets qui ont bénéficié des financements de ces pays contribuent au
développement des infrastructures de communication et de production.
Les jalons de la coopération sino-camerounaise ont été posés en 1971. Cette coopération s’est développée dans
d’importants secteurs tels que la santé (assistance médicale et formation sanitaire), l’encadrement du monde
rural, la formation professionnelle, les infrastructures dans le domaine de l’eau et de l’énergie, la culture et le
sport, les télécommunications. Au cours de ces dernières années, la coopération sino-camerounaise s’est élargie
au secteur privé à travers la signature des accords suivants : (i) Accord de protection et de promotion
réciproque des investissements en 1997 ; (ii) Accord de coopération économique et commerciale en 2002.
Globalement, l’assistance économique et financière de la Chine aux efforts de développement du Cameroun est
en constante augmentation. Elle est estimée aujourd’hui à près de 200 milliards XAF. Avec la crise financière
internationale, la Chine apparaît aujourd’hui comme le bailleur de fonds dont l’accès aux ressources financières
est le plus sûr et sans conditionnalité politique. Bien plus, les délais sont courts et les coûts d’exécution sont bas.
Depuis 2009, des conventions de financement ont été signées entre la Chine et le Cameroun pour un montant
de près de 120 milliards XAF pour la réalisation des projets suivants : (i) réseau de fibre optique ;
(ii) construction des stades de Bafoussam et Limbé ; (iii) construction de l’hôpital gynéco-obstétrique de
pédiatrie de Douala ; (iv) amélioration du réseau d'adduction d’eau potable (AEP) de Douala (phase 2) ;
(v) construction de la centrale hydroélectrique de Mékin.
Au terme de la quatrième édition du Forum sur la coopération sino-africaine tenue les 8 et 9 novembre 2009 à
Charm el-Cheikh en Égypte, la chine s’est engagée en faveur des pays africains à augmenter son aide financière
et technique, à annuler ou réduire encore la dette des pays et à ouvrir davantage son marché pour les produits
des pays africains. Le Cameroun entend mettre à profit cette nouvelle opportunité pour réaliser d’importants
programmes dont le gouvernement chinois a déjà été saisi. Les discussions et négociations sont en cours. Il
s’agit notamment de : (i) la construction du port en eau profonde de Kribi ; (ii) la construction du Barrage de
Memve’ele ; (iii) la construction de l’autoroute reliant Yaoundé à Douala ; (iv) la construction de
1 500 logements sociaux ; (v) la réhabilitation du barrage hydroélectrique de Lagdo ; (vi) la construction d’un
deuxième pont sur le Wouri ; (vii) la promotion du machinisme agricole.
Le volume des financements sollicités par le Cameroun pour la réalisation de ces projets ne pouvant être
supporté uniquement par le guichet concessionnel d’Eximbank-Chine, le gouvernement chinois a proposé à la
partie camerounaise de recourir également aux prêts commerciaux. Eximbank exige des garanties particulières
tels que les contrats de vente des matières premières, des assurances garantissant le remboursement des
crédits, ou encore l’ouverture de comptes séquestres auprès d’Eximbank-Chine. Le Cameroun a donné son
accord de principe sur ces nouvelles formes de garantie, et le mémorandum d’entente a été conclu le
24 mars 2010 entre les deux parties. Par ailleurs, sur la base des Accords de protection et de promotion
réciproque des investissements, de coopération économique et commerciale conclus entre les deux pays, des
pourparlers sont en cours avec des entreprises privées chinoises pour la réalisation d’investissements privés
directs au Cameroun (projet d’installation d’une usine de montage de véhicules dans le pays).
Lors de la visite du 23 au 25 mars 2010 de Jia Qinglin, le président de la Commission consultative politique du
peuple chinois, plusieurs accords ont été signés pour un montant global de 12.645 milliards XAF : (i) un accord
de prêt d’environ 6.245 milliards XAF pour la réalisation du projet de réhabilitation et de fourniture de matériels
au Matgenie (Parc national de matériel de génie civil); (ii) un accord de prêt sans intérêt d’un montant de
3.2 milliards XAF pour la réalisation des projets de coopération économique et technique à convenir entre les
deux gouvernements ; (iii) un accord de dons sans contrepartie pour un montant de 3.2 milliards XAF également
pour la réalisation des projets de coopération économique et technique à convenir entre les deux
gouvernements.
La coopération avec l’Inde est récente, mais elle est porteuse de beaucoup d’espoir compte tenu du volume
important de ressources déjà engagées par la partie indienne. Le Cameroun a bénéficié en 2005 d’un don de
60 tracteurs. L’Inde a offert en 2010 des bourses de formation en agriculture. Plus important encore, le projet
de mise en place d’une usine de montage des tracteurs et de matériels agricoles sera financé à hauteur de
18.825 milliards XAF. Un accord a été signé entre le ministère de l’Énergie et de l’Eau et la société indienne
Angelique International Ltd en vue de la mise en place d’une ligne de crédit de 25 millions USD pour le
La coopération Cameroun-Corée concerne les domaines économiques et techniques et s’intensifie au fil des ans.
Elle a pour principaux guichets : Eximbank de Corée pour le Fonds de coopération économique pour le
développement (EDCF), et l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) pour la coopération
technique et les dons. La coopération économique s’est traduite par la construction et l’équipement de centres
de formation professionnelle d’excellence financés sur fonds EDCF, à hauteur de 35 millions USD pour un coût
total de 48.4 millions USD, et par le financement du projet d'un hôpital de référence à Garoua. Dans le cadre de
la coopération technique, le gouvernement coréen aide le Cameroun à améliorer la compétence de ses cadres
dans divers secteurs économiques, au moyen de stages de formation et par des dons de véhicules.
Une stratégie globale de coopération est en cours d’élaboration avec d'autres pays émergents, en tenant
compte des priorités définies dans le DSCE. La première étape de cette coopération concerne douze pays. À
terme, la sécularisation des partenariats envisagés, structurée en pôles sous-régionaux, devrait se traduire par
la mise en place de missions économiques permanentes.
Les secteurs prioritaires que sont l’agriculture, les télécommunications, l’énergie ou les transports devront être
privilégiés auprès des pays partenaires afin d'encourager leurs entreprises à financer et investir dans
l’exploitation ou la transformation des ressources premières locales. Pour tirer le meilleur parti de cette
coopération, les autorités camerounaises envisagent une étude pour déterminer les forces et les faiblesses des
pays partenaires.
Le contexte politique au Cameroun est en voie d'apaisement. Après la création d’Elecam (Elections Cameroon),
l'organisme désormais en charge de l'organisation, de la gestion, et de la supervision de l'ensemble du processus
électoral et référendaire, le président de la République, Paul Biya, avait nommé à la tête d'Elecam plusieurs
personnalités du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, suscitant
alors la contestation de l'opposition. Depuis, Elecam a poursuivi le recrutement et l’installation de son personnel
sur l’ensemble du territoire national. Les défis actuels d’Elecam sont l’inscription des Camerounais en âge de
voter sur les listes électorales. Le fait marquant de l'année 2010 sur le plan de la politique intérieure ont été les
rencontres entre Paul Biya et le Ni John Fru Ndi, le dirigeant ( chairman) du Social Democratic Front (SDF),
principal parti de l'opposition. Ces entretiens, les premiers depuis le début des années 90, devraient contribuer
à apaiser la vie politique au Cameroun. Les deux personnalités ont abordé les améliorations à apporter à Elecam
afin de garantir le bon déroulement des scrutins.
Sur le plan sécuritaire, le président de la République a procédé au renouvellement des responsables des
différents services de sécurité et désigné le secrétaire permanent du Conseil national de sécurité (CNS). Les
responsables de la délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) et le de la direction générale de la
Recherche extérieure (DGRE), spécialisée dans le contre-espionnage, ont été remplacés par le même décret. Le
nouveau chef de la DGSN, qui avait déjà occupé ce poste au début des années 80, s’est engagé à assainir la
police, entachée de corruption.
La lutte contre la corruption s'est traduite par plusieurs arrestations. L’ancien administrateur général de Camair
a ainsi été écroué à la prison centrale de Yaoundé.
Le faible taux de croissance enregistré depuis le début des années 2000 hypothèque la réalisation à l'horizon
2015 des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Selon les enquêtes camerounaises auprès des ménages (ECAM), la pauvreté touchait encore 39.2 % de la
population en 2007 (ECAM III). Or elle avait diminué de près de 13 points entre 1996 et 2001, passant de
53.2 % (ECAM I) à 40.2 % (ECAM II).
Dans le domaine de l’éducation, le taux d’achèvement du primaire est passé de 52.6 % en 2000/01 à 72.6 % en
2008/09, soit une augmentation de 20 points en dix ans. Cette amélioration est due principalement à la mise en
place en 2006 d’une stratégie sectorielle définissant de nouvelles politiques éducatives. Les autorités ont adopté
des mesures pour accroître l’offre et stimuler la demande d’éducation, telles que la gratuité de l’enseignement
primaire, l’augmentation du budget du secteur de l’éducation, la fourniture des manuels scolaires essentiels, la
création de nouvelles écoles, la construction de nouvelles salles de classe, ou la contractualisation de plus de
35 000 instituteurs, qui représentent 47 % des effectifs du ministère de l’Éducation de base (Minedub) (2010).
Le taux de scolarisation des jeunes de moins de 15 ans s’est amélioré pour se situer à 79.8 % en 2007 contre
78.8 % en 2001 ; il en est de même du taux d’alphabétisation pour la population âgée de 15 ans et plus, qui a
atteint 70.6 % en 2007 contre 67.9 % en 2001, et du taux d’achèvement en dernière année du cycle primaire
(71.5 % en 2007 contre 58 % en 2004). Par contre, le taux de fréquentation dans le primaire des enfants de 6 à
11 ans est resté quasi stable entre 2001 (75.2 %) et 2007 (75.5 %). Le taux d’alphabétisation de la tranche 15-
24 ans s’est stabilisé autour de 80 %, et l’indice de parité filles/garçons dans le primaire à 0.95. Cet indice se
situe à 0.80 dans l’enseignement secondaire général et à 0.63 dans l’enseignement technique. Le taux de
transition du primaire au secondaire est de 44.4 % dans le secondaire général et de 12.6 % dans l’enseignement
technique.
Les inégalités persistent entre 2001 et 2007 selon le lieu de résidence. Davantage d'urbains que de ruraux ne
savent ni lire ni écrire dans l'une des deux langues officielles (l'anglais et le français). En 2007, dans les régions
septentrionales telles que l’Adamaoua (59.5 %) et le Nord (58.4 %), près de trois personnes sur cinq sont
analphabètes. Dans l’Extrême-Nord (47.5 %), la situation reste préoccupante, où plus de la moitié de la
population des 15-24 ans ne savent ni lire ni écrire.
Dans l’enseignement supérieur, une nouvelle université d’État a été créée en décembre 2010 à Bamenda (nord-
ouest). L’enseignement privé du primaire au supérieur se développe. L’enseignement privé primaire et
secondaire reçoit des subventions de l’État estimées à un peu plus de 5 milliards XAF. Le Cameroun est
également engagé depuis au moins quatre ans dans la mise en œuvre du système LMD (mastère, licence,
doctorat).
La situation du VIH/sida en milieu scolaire n’est pas connue, car il n’existe pas d’enquête récente sur le taux de
prévalence des jeunes en milieu scolaire. La dernière enquête, réalisée par l’Unesco, concerne la période 2003-
05. Ses données ont été confirmées par les enquêtes ECAM II et ECAM III, qui situent le taux de prévalence des
jeunes sexuellement actifs autour de 11 %.
L’accès à l’eau potable et à l’électricité s’est amélioré d’une manière générale entre 2001 et 2007 en milieu
urbain, mais a reculé en milieu rural. La proportion des ménages en milieu urbain ayant accès à l’électricité est
passée de 88.2 % en 2001 à 90.4 % en 2007, et celle ayant accès à l’eau potable de 61.5 % à 75.1 %. En milieu
rural, cette proportion passe de 24.6 % en 2001 à 23.4 % en 2007 pour l’électricité, et de 29.3 % à 27.7 % pour
l’eau potable. La situation reste par ailleurs préoccupante dans les régions septentrionales, où plus de la moitié
de la population doit marcher au moins 30 minutes pour atteindre une source. Les pouvoirs publics étudient de
grands projets d'adduction d'eau et d’électrification. En décembre 2010, les autorités ont signé un important
accord avec une entreprise chinoise pour l’adduction d’eau à Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga.
Dans le domaine de l’habitat, 53 % des ménages sont propriétaires de leur logement, 30 % sont locataires et
Dans le domaine de l’emploi, bien que le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) reste
faible (4.4 %), celui des jeunes reste préoccupant (13.7 % en 2007). L’essentiel de leur insertion (92 %)
s’effectue dans l’économie informelle, avec des emplois précaires et peu valorisants. Le sous-emploi reste très
élevé (76 %), et nombreux sont les jeunes déclarant n'exercer leur emploi actuel que pour survivre, en
attendant mieux. En 2010, le gouvernement a lancé un vaste recrutement pour pallier la carence de
fonctionnaires dans l'administration. Ce recrutement se fait par voie de concours directs ou contractualisation.
Ainsi 7 261 instituteurs ont été contractualisés et 1 304 diplômés ont été recrutés dans différents secteurs. Le
Cameroun a publié en 2008 avec le concours du BIT un rapport national sur le travail des enfants. Sur environ
six millions de 5-17 ans, près de quatre enfants sur dix ont une activité économique. Ce pourcentage est
sensiblement le même chez les filles que chez les garçons. Mais des disparités importantes sont observées selon
le milieu de résidence, la région d’enquête et l’âge de l’enfant. Ainsi beaucoup plus d’enfants se retrouvent
économiquement actifs en milieu rural (51.1 % des enfants) qu'en milieu urbain (17.9 %), sans aucune
rémunération pour la plupart.
3. Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.
4. Avec un taux d'exécution de 51 % pour la dette extérieure et un taux de réalisation de 54.8 % pour la dette
intérieure.