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et d'agriculture coloniale
Guillochon L. La culture du Figuier en Tunisie.. In: Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 7ᵉ année,
bulletin n°65, janvier 1927. pp. 18-28.
doi : 10.3406/jatba.1927.4483
http://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1927_num_7_65_4483
faut reconnaître qu'il n'a plus aucun rapport avec le type d'origine.
On rencontre cependant sur la côte d'Afrique, des Cotonniers du type
G. barbadense à peu près purs (j'en ai vus il y a quelques mois en
Côte d'Ivoire), mais ces cotons ont perdu de leur soyeux et de leur
exceptionnelle longueur.
Nous pouvons produire notre Sca-Island dans l'Afrique du Nord
et surtout aux Antilles, et j'ajouterai que nous n'avons pas le droit de
dédaigner la production d'un coton que nous devons acheter à
Liverpool 60 fr. le kg.
Par L. GUILLOCHON,
Assistant au Service Botanique de Tunisie.
Afariété» cultivées.
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respondantàla seconde fructification du Gaprifiguier, dans laquelle les
fleurs-galles et les fleurs mâles auraient disparu.
C'est par erreur que le Blastophoga pénètre dans les figues femelles
du Figuier cultivé, car il ne s'y trouve que des fleurs normales, à style
trop long pour qu'ifrpuisse déposer ses œufs dans l'ovule ; il perd ses ailes
en forçant l'entrée, et il meurt sans avoir pu assurer sa descendance.
Certaines variétés de Figuiers ne donneraient pas de figues si la
fécondation des fleurs femelles n'était pas utilisée. C'est pour assurer
la fécondation que les indigènes, particulièrement en Kabylie, comme
en Tunisie (La Marsa, près Tunis), suspendent des chapelets de capri-
figues (dokhar) dans les flgueraies.
M. Rivière dit que certaines pratiques horticoles, telles que la
piqûre de la figue, provoquent son grossissement et sa maturation.
C'est l'opération appelée inoiéation ou poncture, qui consiste à
introduire dans l'œil de la figue un peu d'huile d'olive à l'aide d'un brin de
paille ou d'une plume effilée, ou d'un pétiole de feuille de Figuier taillé
en biseau.
Dans les pays méridionaux l'on se borne le plus souvent à piquer le
fruit avec une arête de poisson. En Algérie, comme en Tunisie, avec
une épine de Cactus. Cette pratique a pour but d'échelonner la récolte,
car toutes les figues d'un même arbre ne sont pas susceptibles d'être
touchées en même temps. L'on commence par les deux premières
ligues qui se trouvent à l'extrémité des branches. Quatre jours après
Ton touche les deux autres placées immédiatement au-dessus et ainsi
de suite.
Technologie. Séchage des figues. — Pour être séchées les
figues sont cueillies à maturité complète, lorsqu'elles « pendillent »
sur leur pédoncule, la peau commençant à se rider et des gouttes de
liquide sucré étant visibles.
Au moment de la cueillette, la figue doit être souple et ne pas
se crever sous la pression des doigts. Il y a lieu de trier les figues
blanches des figues violacées.
Les opérations de séchage sont commencées en août et terminées
en fin septembre.
Le séchage est fait au soleil. Les figues déjà séchées en partie sur
l'arbre sont disposées sur des claies, del m. 25 de longueur sur
65 cm., de largeur. Les claies sont recouvertes la nuit et découvertes
chaque matin. Deux fois dans la journée les figues sont retournées
afin que leur dessiccation soit aussi régulière que possible.
Dans les régions éloignées du littoral, partant à atmosphère plus
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sèche, la dessiccation est plus facile. Lorsque les figues sont jugées
suffisamment sèches, elles sont triées, fortement pressées, mais
progressivement, et disposées dans des caissettes pour la vente. Ces
caissettes sont garnies de papier, bleu généralement, et les lits de fruits y
sont séparés, çà et là, par des feuilles de Laurier.
A Bougie, les boîtes d'expédition contiennent 12 kg. 500 net de
figues. L'on remplit le tiers environ du contenu de la boîte, l'on presse
et l'on fait ensuite le plein. Le couvercle est placé en opérant une
légère, nouvelle, et régulière pression.
D'autres modèles de caisses contiennent : 5, 10 et 25 kgs de figues
et pour celles de choix on emploie des caissettes en carton de 500 gr.
et 1 kg. que l'on réunit par soixante dans une caisse pour l'expédition.
Ces manipulations sont faites par des ouvriers indigènes et la mise
en caisses et en caissettes des figues par les ouvrières. Ces dernières
sont astreintes à des règles sévères de propreté et doivent revêtir,
pendant le travail, un tablier blanc et un large bonnet qui recouvre
leur chevelure. Ces ouvrières sont payées aux pièces.
La dessiccation peut être hâtée en plongeant rapidement les figues
dans un chaudron contenant 70 à 80 litres d'eau bouillante, dans
laquelle on a fait dissoudre 700 gr. de potasse ou de soude caustique.
Cette lessive est maintenue à une température voisine de l'ébullition.
L'immersion ne dure qu'une seconde.
Un autre procédé dit « à l'acide sulfureux », est le suivant : Les
figues sont cueillies le plus mûres possible, disposées sur des claies et
soumises ensuite à l'action de l'acide sulfureux dans une étuve ou
dans une caisse hermétiquement fermée pendant toute une nuit. Le
lendemain les figues sont sorties de l'étuve et exposées au soleil. Le
soir les figues sont retournées et les claies, empilées, sont placées sous
un hangar et mises ainsi à l'abri de l'humidité.
Cette manipulation est faite pendant cinq ou six jours suivant la
température, jusqu'à ce que les figues soient suffisamment ressuyées.
On les entasse alors dans un sac, qui est suspendu. Après quatre ou
cinq jours, il se produit un commencement de fermentation qui se
reconnaît à l'odeur vinique qui se dégage. L'on étend alors
immédiatement, en plein soleil, toutes les figues sur une couverture, on les
rentre le soir pour les étendre à nouveau le lendemain et en ayant
soin de les remuer si elles ne sont pas suffisamment sèches. En général
deux jours suffisent. La mise en caisses ou en caissettes peut avoir
lieu après.
Ainsi préparées les figues ne sont consommables qu'au bout d'un
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