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CHAPITRE 3

RÉSEAUX SANS FILS Belbachir K. A.


GSM, GPRS, UMTS, EPS (LTE)
1
DESCRIPTION DU CHAPITRE 3
Réseaux cellulaires
▪ Rappels sur la propagation des ondes radio
▪ Généralités sur les réseaux sans fils

▪ Réseaux étendus sans fil (WWAN)


 GSM (2G)

 GPRS (2.5G)

 UMTS (3G)

 EPS (LTE-4G)
2
Introduction

Aujourd’hui, le mobile permet d’accéder à un large panel de services - voix, internet, apps, vidéo…,
à travers des interfaces de plus en plus variées et sophistiquées : écran tactile haute définition,
reconnaissance vocale, Bluetooth, WiFi, GPS…. Ces vingt dernières années, les réseaux mobiles ont
énormément évolué. Initialement offre monolithique autour de la voix, ils permettent à présent de
gérer un champ quasiment illimité de services et d’usages.

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1. Rappels sur la propagation des ondes radio
 La longueur d’onde  La force d'un signal
Les ondes radio, notées RF, (pour Radio Pour mesurer à la fois la puissance de l’énergie émise et la sensibilité de
Frequency) est formée par le couplage de deux réception, il est employé comme unité de mesure le dBm en raison de sa
champs, électrique et magnétique (onde capacité à exprimer à la fois des valeurs très grandes et très petites sous
électromagnétique) : une forme abrégée.
𝐏𝐖𝐚𝐭𝐭
• se propagent en ligne droite dans plusieurs 𝐏𝐝𝐁𝐦 = 𝟏𝟎 ∗ 𝐥𝐨𝐠 𝟏𝟎
𝟏 𝐦𝐖
directions
• La vitesse de propagation des ondes dans le 𝐏𝐖
𝐏𝐝𝐁𝐦 = 𝟑𝟎 + 𝟏𝟎 ∗ 𝐥𝐨𝐠 𝟏𝟎
vide est de : 𝟏𝐖

𝐜 = 𝟑. 𝟏𝟎𝟖 m/s • 0 dBm équivalent à 1 mW.


• toute modification de 3 dB double ou divise par deux la puissance.
• La longueur d’onde  est définie par le
Ce qui signifie que 3 dBm équivalent à environ 2 mW et -3
rapport entre la célérité c et la fréquence f :
dBm correspond à environ 0,5 mW.
 = 𝐜 Τ𝐟
• Une valeur négative reste possible : - 30 dBm = 0,001 mW
où  est exprimée en [mètre] et f en [Hertz].
Lors d’une transmission, le signal subit un affaiblissement dû à :
Exemple : la longueur d’onde d’un WiFi opérant  Absorption  Réflexion  Interférences
à une fréquence f = 2,4 GHz est donc 12,248 cm.
 Propriétés des milieux de propagation
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1. Rappels sur la propagation des ondes radio
 Absorption des ondes radio  Réflexion des ondes radio
Lorsqu’une onde radio rencontre un obstacle: Lorsqu’une onde radio rencontre un obstacle, tout ou partie de l’onde
• Une partie de son énergie est absorbée et transformée est réfléchie, avec une perte de puissance. Généralement les obstacles
métalliques provoquent une forte réflexion.
• Une partie continue à se propager de façon atténuée
• et une partie peut éventuellement être réfléchie Par réflexions successives un signal source peut être amené à atteindre
L’atténuation d’un signal est généralement mesurée en décibels (dB) une station ou un point d'accès en empruntant des chemins multiples
(multipath).
𝐑 𝐝𝐁 = 𝟏𝟎 ∗ 𝐥𝐨𝐠 𝟏𝟎 (𝐏𝐒 Τ𝐏𝐞 )
PS est la puissance à la sortie et Pe la puissance à l’entrée. La différence de temps de propagation (appelée délai de propagation)
entre deux signaux ayant emprunté des chemins différents peut
• On parle d’amplification lorsque R est positif, d'atténuation provoquer des interférences au niveau du récepteur, les données
lorsqu’il est négatif. reçues se chevauchant.
• La valeur de l'atténuation dépend fortement du matériau Ces interférences deviennent de plus en plus importantes avec
composant l'obstacle. Généralement l’eau absorbe le signal. l'augmentation de la vitesse de transmission, les intervalles de temps
• L'atténuation augmente avec l'augmentation de la fréquence ou de entre les données étant de plus en plus courts. Les chemins de
la distance. propagations multiples limitent ainsi la vitesse de transmission dans
les réseaux sans fil.

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1. Rappels sur la propagation des ondes radio
 Interférences et bruit  Propriétés des milieux
De nombreuses sources peuvent provoquer des interférences et • L’affaiblissement de la puissance du signal est en grande partie dû
dégrader la qualité du signal: aux propriétés des milieux traversés par l’onde. tout obstacle
affaiblit de façon significative la force du signal radio, par
• Autres réseaux sans fil,
combinaison d’absorption et de réflexion en proportion variable.
• Des périphériques sans fil (téléphones, caméras…) ,
• La perte en espace libre est normalement la plus grande cause de
• le four à micro-ondes qui émet théoriquement à 2,445 ± 0,01 GHz. perte d’énergie sur un réseau sans fil. Elle se produit en raison de
l’élargissement du front de l'onde radio et de la dispersion du
• interférence de l’onde avec elle-même. Interférence entre l’onde signal transmis.
directe d’une source et l’onde réfléchie par un obstacle
• Le tableau suivant présente les niveaux d’atténuation pour
Dans un système numérique, le bruit se superpose au signal mais différents matériaux.
n'atteint pas l'information tant que les deux niveaux distincts haut et bas
sont reconnus par le système. Matériaux Affaiblissement Exemples
Air Aucun Espace ouvert, cour intérieure
Bois Faible (1 à 2 dBm, 10 à 20 %) Porte, plancher, cloison
Plastique Faible (1 à 2 dBm, 10 à 20 %) Cloison
Verre Faible (3 dBm, 30%) Vitre non teintées
Eau Moyen (5 à 8 dBm, 50 %) Aquarium, fontaine
Êtres vivants Moyen (5 à 8 dBm, 50 %) Humains, animaux, végétation
Briques Moyen (5 à 8 dBm, 50 %) Mur moyen
Céramique Élevé (8 à 10 dBm, 70 %) Carrelage
Papier Élevé (8 à 10 dBm, 70 %) Rouleaux de papier, livres
Béton Très élevé (15 à 20 dBm, 85 %) Plancher et plafond, piliers

Métal Très élevé (20 à 25 dBm, 90 %) Béton armé, miroir, armoire


métallique, cage d’ascenseur
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1. Rappels sur la propagation des ondes radio

 Effet Doppler

Lorsque l’émetteur ou le récepteur n’est pas fixe, l’onde subit une modification apparente de sa fréquence.
Si le mobile se rapproche de la source, la période semble plus courte donc la fréquence plus grande ; inversement, en
éloignement la fréquence reçue est plus faible que celle émise (effet Doppler).
L’écart de fréquence (∆𝐹 ) est directement fonction de la vitesse de déplacement relative entre les deux systèmes (𝑣), de
la fréquence du signal (𝑓0 ) et de l’angle (α) entre le faisceau émis et le déplacement du mobile

𝒗
∆𝑭 = 𝒇𝟎 𝐜𝐨𝐬(𝜶)
𝒄

∆𝐹 est l’écart de fréquence


𝑓0 la fréquence porteuse
𝑣 la vitesse du mobile
𝑐 la vitesse de propagation des ondes dans l’air admise comme étant égale à la vitesse de la lumière dans
le vide (c = 3 · 108 m/s).

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1. Rappels sur la propagation des ondes radio

 Synthèse des phénomènes agissant sur la transmission des OEM

Les ondes électromagnétiques subissent peu d’affaiblissement dans l’atmosphère, sauf par temps de brouillard ou de
pluie où les particules d’eau absorbent l’énergie des ondes. Selon la longueur d’onde, certaines matières absorbent
toute l’énergie de l’onde, créant ainsi de véritables zones d’ombre. D’autres matériaux réfléchissent les ondes, ainsi un
récepteur peut recevoir plusieurs fois l’information, une fois par le trajet direct et une ou plusieurs fois par des trajets
réfléchis. L’onde reçue est alors la composition de l’onde directe et des ondes réfléchies. Du fait de la différence de trajet
(temps de parcours), ces ondes ne sont plus en phase, l’onde reçue résultante est la composition des différentes ondes
reçues. Selon l’écart de phase entre ces différentes ondes, l’évanouissement du signal peut être plus ou moins élevé,
voire nul (fading). De même un obstacle peut modifier le trajet de l’onde (diffraction),

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1. Rappels sur la propagation des ondes radio

 Équation des télécommunications


La puissance radio collectée par un récepteur situé à une certaine distance D d'un émetteur en espace libre est
inversement proportionnelle à cette distance et à la fréquence du signal. Cela ce se traduit par l’équation des
télécommunications, (appelée aussi équation de Friis) suivante :
𝟐
𝑷𝒓 
= 𝑮𝒓 𝑮𝒕
𝑷𝒕 𝟒𝝅𝑫

Pt est la puissance en watts (W) délivrée à l'antenne d'émission


Pr est la puissance en watts (W) collectée sur l'antenne de réception
Gt est le gain linéaire de l'antenne d'émission
Gr est le gain linéaire de l'antenne de réception
D est la distance en mètres (m) séparant les deux antennes
 est la longueur d'onde en mètres (m) correspondant à la fréquence de travail

Pratiquement, toute réduction de la force du signal se traduit par l'interruption de la connexion lorsque la force du
signal est inférieure à la sensibilité du récepteur.
Plus la fréquence est élevée, plus la vitesse de transmission des données est forte mais plus la distance de couverture
est faible. 9
1. Rappels sur la propagation des ondes radio

 Spectre des fréquences

Chaque type de liaison ou d’application utilise des bandes de fréquences différentes. L’espace de fréquences utilisables
est limité. On appelle canal radio ou canal de transmission la bande de fréquences réservée à une communication. Le
tableau décrit le spectre de fréquences. Les ondes radioélectriques s’étendent de quelques dizaines de kilohertz (ondes
longues ou grandes ondes) à plus du térahertz (ondes quasi optiques).

L’usage en est réglementé. Au niveau international, les fréquences sont gérées par l’UIT-TS (Union internationale des
télécommunications – Telecommunication Standardization). Les différents domaines d’utilisation se voient attribuer
une bande de fréquences elle même divisée en canaux. L’attribution locale des fréquences est généralement le fait
d’organismes nationaux, au maroc ANRT (Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications)

Exercices d’application
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2. Généralités sur les réseaux sans fils
 Définition  Intérêts  Difficultés
Un réseau sans fil (wireless network) est ▪ Un smartphone a la possibilité de rester ▪ Les transmissions radioélectriques sont
un réseau dans lequel au moins deux connecté tout en se déplaçant dans un sensibles aux interférences car elle
périphériques (ordinateur, smartphone, périmètre géographique plus ou moins servent à un grand nombre
imprimante, routeur, etc.) peuvent étendu, (mobilité ou itinérance). d’applications (militaires, scientifiques,
communiquer sans liaison filaire. amateurs, etc.),
▪ Relier très facilement des équipements
C’est-à-dire, les réseaux sans fil ont distants d’une dizaine de mètres à ▪ Il existe ainsi une réglementation stricte
recours à des ondes radioélectriques en quelques kilomètres qui définit les plages de fréquence et
lieu et place des câbles habituels. les puissances auxquelles il est possible
▪ L’installation ne demande pas de lourds d'émettre pour chaque catégorie
Il existe plusieurs technologies se aménagements des infrastructures
d’utilisation.
distinguant existantes, comme c’est le cas avec les
réseaux filaires ▪ Il est difficile de confiner des ondes
• d’une part par la fréquence hertziennes dans une surface
d’émission utilisée  développement rapide de ce type de
géographique restreinte : un pirate
technologies
peut donc facilement « écouter » le
• ainsi que le débit
réseau si les informations circulent en
• et la portée des transmissions. clair.

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2. Généralités sur les réseaux sans fils
 Catégories de réseaux sans fil
Classification selon le périmètre géographique offrant la connectivité (appelé zone de couverture) :

WPAN WLAN
(Wireless Personal Area Network) (Wireless Local Area Network)
Réseau personnel sans fil: appelé Réseau local sans fil : réseau permettant Réseaux personnels sans fil (WPAN)
également réseau individuel sans fil ou de couvrir l'équivalent d’un réseau local Réseaux métropolitains sans fil (WMAN)
réseau domestique sans fil, concerne les d'entreprise, soit une portée d'environ
réseaux sans fil d'une faible portée, de une centaine de mètres. Il permet de
l’ordre de quelques dizaines de mètres. relier entre eux les terminaux présents
Ce type de réseau a recours aux dans la zone de couverture. Il existe
technologies: plusieurs technologies concurrentes :

• Bluetooth, • le Wi-Fi, aussi connue sous le nom IEEE


802.11 ,
• HomeRF (Home Radio Frequency),
• HiperLAN2 [High Performance Radio
• ZigBee, aussi connue sous le nom
LAN 2.0].
IEEE 802.15.4, Réseaux locaux sans fil (WLAN) Réseaux étendus sans fil (WWAN)
• Infrarouge.

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2. Généralités sur les réseaux sans fils
 Catégories de réseaux sans fil (suite)
Classification selon le périmètre géographique offrant la connectivité (appelé zone de couverture) :
WMAN WWAN
[Wireless Metropolitan Area Network]) (Wireless Wide Area Network)

Réseau métropolitain sans fil : Réseau étendu sans fil Également connu sous Réseaux personnels sans fil (WPAN)
connu sous le nom de boucle locale le nom de réseau cellulaire mobile. Il s'agit Réseaux métropolitains sans fil (WMAN)
radio (BLR). Les WMAN sont fondés des réseaux sans fil les plus répandus puisque
sur la norme IEEE 802.16. La norme tous les téléphones mobiles sont connectés à
de réseau métropolitain sans fil la un réseau WWAN. Les principales
plus connue est: technologies sont:
• le WiMAX, permettant • GSM (Global System for Mobile
d'obtenir des débits de l'ordre Communication, Groupe Spécial Mobile),
de 70 Mbit/s sur un rayon de commercialisé sous l’appellation « 2G »
plusieurs kilomètres.
• GPRS [General Packet Radio Service],
« 2.5G »
Réseaux locaux sans fil (WLAN) Réseaux étendus sans fil (WWAN)
• UMTS [Universal Mobile
Telecommunications System], « 3G »

• LTE [Long Term Evolution], « 4G ».


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2. Généralités sur les réseaux sans fils
 Catégories de réseaux sans fil
Les figure illustrent sommairement ces grandes catégories de réseaux.

Vous vous servez quotidiennement d'un réseau cellulaire étendu sans fil WWAN puisque tous les téléphones
mobiles sont connectés à ce réseau. Autrement dit, il existe, mais vous ne disposerez de guère de moyens pour
agir dessus, autre que de vous en servir.
Le réseau WWAN et ses technologies apparentées, seront étudiés en détail dans la partie suivante.

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3. Réseaux étendus sans fil (WWAN)
A. La première génération 1G

La première génération de systèmes cellulaires 1G reposait sur un système


de communications mobiles analogiques. La première génération de
systèmes cellulaires (1G) utilisait essentiellement les standards suivants :

▪ AMPS [Advanced Mobile Phone System] , apparu en 1976 aux États-


Unis, constitue le premier standard de réseau cellulaire. Ce réseau
analogique reposant sur la technologie FDMA (Frequency Division
Multiple Access) possédait des mécanismes de sécurité faibles rendant
possible le piratage de lignes téléphoniques.

▪ TACS [Total Access Communication System) est la version européenne


du modèle AMPS. Utilisant la bande de fréquence de 900 MHz, ce
système fut notamment largement utilisé en Angleterre, puis en Asie.

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B. La seconde génération 2G

La seconde génération de réseaux mobiles (notée 2G) a marqué une rupture avec la
première génération de téléphones cellulaires grâce au passage de l'analogique vers le
numérique. contrairement à la première génération de téléphones portables, les
communications fonctionnent selon un mode entièrement numérique.
Les principaux standards de téléphonie mobile 2G sont les suivants :
▪ GSM [Global System for Mobile Communication] , le standard le plus utilisé en Europe à
la fin du XXe siècle, supporté aux États-Unis. Baptisé « Groupe Spécial Mobile » à
l'origine de sa normalisation en 1982, il est devenu une norme internationale nommée
« Global System for Mobile Communication » en 1991.
▪ CDMA [Code Division Multiple Access] , utilisant une technique d'étalement de spectre
permettant de diffuser un signal radio sur une grande gamme de fréquences. Chaque bit
d'information est remplacé par une série de bits, que nous appellerons code. Cette
technique permet à plusieurs liaisons numériques d'utiliser simultanément la même
fréquence porteuse.
▪ TDMA [Time Division Multiple Access] , utilisant une technique de découpage temporel
des canaux de communication, afin d'augmenter le volume de données transmis
simultanément.

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B. La seconde génération 2G : GSM

En Europe, le standard GSM utilise les bandes de fréquence 0,9 GHz et 1,8 GHz. Aux États-Unis par contre, la bande de
fréquence utilisée est la bande 1,9 GHz.
On appelle tribande les téléphones portables pouvant fonctionner en Europe et aux États-Unis, et bibande ceux
fonctionnant uniquement en Europe.
La norme GSM autorise un débit maximal de 9,6 kbps, ce qui permet de transmettre:
o La voix
o Des données numériques de faible volume, par exemple : des messages textes SMS (Short Message Service] ou
des messages multimédias MMS (Multimedia Message Service].

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B. La seconde génération 2G : GSM

 Notion de réseau cellulaire


Dans un réseau GSM, le territoire est découpé en petites zones appelées
cellules afin de couvrir une zone géographique.
Chaque cellule est équipée d'un émetteur-récepteur central appelé station
de base ou BTS (Base Transmitter Station) munie de ses antennes installées
sur un point haut (sommet, immeuble ...), la puissance d’émission allant de
2,5 W à 320 W.
La conception d’un réseau cellulaire est basée sur les aspects suivants :
1-La topographie (bâtiments, montagnes, ...)
2-La densité de la population pour établir la taille de cellule (entre 0.5 et
35 km de diamêtre).
3-Deux cellules adjacentes ne peuvent utiliser deux fréquences similaires
afin d’éviter les interférences.

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B. La seconde génération 2G : GSM

 Notion de réseau cellulaire (suite)

Dans un réseau cellulaire, chaque cellule est entourée de 6 cellules voisines,


c’est la raison pour laquelle on représente généralement une cellule par un
hexagone. Dans la pratique, les cellules se recouvrent partiellement. Afin
d’éviter les interférences, les cellules adjacentes ne peuvent utiliser la même
fréquence. Deux cellules possédant la même gamme de fréquences doivent être
éloignées d'une distance représentant deux à trois fois le diamètre de la cellule.

Plus le rayon d’une cellule est petit, plus la bande passante disponible est
élevée. Ainsi, dans les zones urbaines fortement peuplées, des cellules d'une
taille pouvant avoisiner quelques centaines de mètres seront présentes pour
partager la bande passante entre plus d’usagers, tandis que de vastes cellules
d’une trentaine de kilomètres permettront de couvrir les zones rurales.

La taille limitée des cellules permet de limiter la puissance d’émission


nécessaire pour la liaison et donc augmenter l’autonomie des mobiles. Pour les
piétons qui évoluent moins vite qu'une voiture, on ajoute des sous-stations de
petites dimensions sur un site peu élevé et sur les murs des immeubles.

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B. La seconde génération 2G : GSM
1. Architecture du réseau GSM
 Station mobile
Dans un réseau GSM, le terminal de l’utilisateur est appelé station mobile. Une station mobile est
composée:

o d’une carte SIM [Subscriber Identity Module), permettant d'identifier l'usager de façon unique

o d’un terminal mobile, c'est-à-dire l'appareil de l’usager (la plupart du temps un téléphone
portable).

Les terminaux (appareils) sont identifiés par un numéro d’identification unique de 15 chiffres appelé
IMEI [International Mobile Equipment Identity) mis dans la mémoire du mobile lors de
sa fabrication.

Chaque carte SIM possède également un numéro d’identification unique (et secret) appelé IMSI
[International Mobile Subscriber Identity). Ce code peut être protégé à l'aide d'une clé de 4 chiffres
appelés code PIN.

La carte SIM permet ainsi d’identifier chaque utilisateur, indépendamment du terminal utilisé lors de
la communication avec une station de base.

La communication entre une station mobile et la station de base se fait par l'intermédiaire d'un lien
radio, généralement appelé interface air. la conversation ne passe jamais directement d’un mobile
GSM à l’autre mobile.
20
B. La seconde génération 2G : GSM
1. Architecture du réseau GSM
 Les stations de base (BTS, Base Transmitter Station) : assurent les communications avec
les mobiles dans chaque cellule. Elle gère les difficultés liées à la transmission radio
(modulation, démodulation, codage, multiplexage, …) et réalise des mesures radio afin de
vérifier qu’une communication en cours se déroule correctement, par l’évaluation de la
distance et de la puissance du signal émis par le mobile de l’abonné.

 Contrôleur de stations (BSC, Base Station Controller) : un ensemble de 20 à 30 BTS d'un


réseau cellulaire est relié à un contrôleur de stations, chargé de gérer la répartition des
ressources radio et les transferts inter-cellules.

 L’ensemble constitué par le contrôleur de stations BSC et les stations de base BTS
connectées constituent le sous-système radio BSS (Base Station Subsystem). Il gère la
transmission radio des abonnées par voie hertzienne.
 Centre de commutation du service mobile MSC (Mobile Switching Center) : les
contrôleurs de stations BSC sont eux-mêmes reliés physiquement au centre de
commutation du service mobile MSC, géré par l'opérateur téléphonique, qui les relie au
réseau téléphonique public et à Internet.

 Le MSC appartient à un ensemble appelé sous-système réseau [NSS, Network Station


Subsystem), chargé de gérer les identités des utilisateurs, leur localisation et
l'établissement de la communication avec les autres abonnés.
21
B. La seconde génération 2G : GSM
1. Architecture du réseau GSM
Le MSC est généralement relié à des bases de données assurant des fonctions
complémentaires :
 Le Registre des abonnés locaux (noté HLR pour Home Location Register) :
il s’agit d’une base de données contenant des informations (position
géographique, informations administratives, type d’abonnement, etc.) sur les
abonnés inscrits dans la zone du commutateur (MSC).
 Le Registre des abonnés visiteurs (VLR, Visitor Location Register) :
il s’agit d’une base de données contenant des informations sur les autres
utilisateurs que les abonnés locaux. Le VLR récupère les données sur un nouvel
utilisateur à partir du HLR correspondant à sa zone d'abonnement. Les données
sont conservées pendant tout le temps de sa présence dans la zone et sont
supprimées lorsqu’il la quitte ou après une longue période d’inactivité (terminal
éteint).
 Le Centre d’authentification (AUC, Authentification Center) :
il est utilisé pour le chiffrement (le cryptage) des transmissions radio des
communications et de l’identification des abonnées. Sa base de données contient
le numéro réseau de l’abonné et les paramètres de calcul du cout des
communications.
 Le Sous Système Exploitation (OMC, Operation and Maintenance Center) :
effectue une supervision locale des équipements.

22
B. La seconde génération 2G : GSM

 La procédure de Handover

Le réseau cellulaire ainsi formé est prévu pour supporter la mobilité


grâce à la gestion du handover ou transfert intercellulaire, c’est-à-dire
le passage d’une cellule à une autre

Si on se déplace, il arrive qu’on sorte d’une cellule pour entrer dans la


cellule voisine. Il faut alors changer de base tout en maintenant la
communication. le téléphone GSM mesure en permanence la force du
signal radio reçu de la base et écoute aussi régulièrement les bases des
cellules voisines. lorsqu’il constate qu’il reçoit mieux une autre station
de base, il en informe sa base. la base décide alors de passer le relais à
la base voisine et met en œuvre la procédure de handover.

En GSM, dans tous les cas, le handover est du ressort du MSC. En UMTS
(3G), il est décidé par le RNC. Dans les réseaux 4G LTE, il se négocie
directement entre les eNode qui gèrent les cellules radio concernées.
23
B. La seconde génération 2G : GSM
2. Les fréquences de travail

Dans le système GSM/DCS, deux bandes de fréquences sont utilisées, l’une autour des 900
MHz et l’autre autour de 1800 MHz.
DCS (Digital Cellular System) est une norme de téléphonie mobile qui fait partie des
normes GSM, mais qui utilise la bandes de fréquence 1800 MHz. Les cellules DCS ont un rayon
de couverture moindre que les cellules 900 MHz. Les DCS sont employées en complément des
antennes GSM 900 dans des zones urbaines denses où le trafic est important.

Chaque bande de fréquence est divisée en deux sous-bandes, servant l’une pour le transfert
d’informations entre le mobile et la station de base (voie montante Tx), et l’autre pour la
liaison entre la station de base et le mobile (voie descendante Rx)

Bande GSM EGSM étendue DCS


Largeur de sous-bande 25 MHz 35 MHz 75 MHz
Voie montante : mobile base De 890 à 915 MHz De 880 à 915 MHz De 1710 à 1785 MHz
Voie descendante : base mobile De 935 à 960 MHz De 925 à 960 MHz De 1805 à 1880 MHz
Écart duplex 45 MHz 45 MHz 95 MHz
Largeur du canal 200 kHz 200 kHz 200 kHz
Nombre des canaux 125 174 374

24
B. La seconde génération 2G : GSM
2. Les fréquences de travail
Chaque porteuse (ou canal) GSM ou DCS est identifiée de manière unique par un numéro n,
désigné par le sigle ARFCN (Absolute Radio Frequency Channel Number). Les correspondances
entre canaux du GSM et fréquences d’émission (voie montante Tx) et de réception (voie
descendante Rx) du mobile sont données dans le tableau suivant :

Numéro de canal Fréquence en MHz Propriétés de la bande


GSM-Tx fTx = 890 + 0,2 x n 125 canaux de 890 à 914,8 MHz
0 ≤ n ≤ 124
GSM-Rx fRx = 935 + 0,2 x n 125 canaux de 935 à 959,8 MHz
EGSM-Tx fTx = 890 + 0,2 x (n - 1024) 49 canaux de 880,2 à 889,8 MHz
975 ≤ n ≤ 1023
EGSM-Rx fRx = 935 + 0,2 x (n - 1024) 49 canaux de 925,2 à 934,8 MHz
DCS-Tx fTx = 1710,2 + 0,2 x (n - 512) 374 canaux de 1710,2 à 1784,8 MHz
512 ≤ n ≤ 885
DCS-Rx fRx = 1805,2 + 0,2 x (n - 512) 374 canaux de 1805,2 à 1879,8 MHz

Bande GSM EGSM étendue DCS


Largeur de sous-bande 25 MHz 35 MHz 75 MHz
Exemple : pour n=10
Voie montante : mobile base De 890 à 915 MHz De 880 à 915 MHz De 1710 à 1785 MHz
Voie descendante : base mobile De 935 à 960 MHz De 925 à 960 MHz De 1805 à 1880 MHz Voie descendante à 935 + (0,2.10) = 937 MHz
Écart duplex 45 MHz 45 MHz 95 MHz et voie montante à 890 + (0,2 . 10) = 892 MHz
Largeur du canal 200 kHz 200 kHz 200 kHz ou 937 – 45 = 892 MHz
Nombre des canaux 125 174 374
25
B. La seconde génération 2G : GSM
⇒ hors communication téléphonique, le mobile reste relié en permanence
3. La voie balise et la voie de trafic à la base par la voie balise, on dit que le mobile est synchronisé ou en veille :
Chaque BTS émet en permanence des informations sur son canal • le mobile échange sur cette voie des signaux de contrôle (réception
BCH (Broadcast Channel) appelé aussi voie balise. Ce signal d’appel, demande d’appel, qualité de la liaison…)
constitue le lien permanent reliant mobile et station de base à • toutes les 15 secondes (toutes les 5 s si le signal est faible), le récepteur
partir de la mise en route du mobile jusqu’à sa mise hors service, mesure le niveau des balises des cellules voisines pour détecter un possible
qu’il soit en communication ou non. changement de cellule (handover)
• il utilise la liaison montante de la voie balise pour signaler son désir de se
⇒ à la mise en route du mobile, son récepteur examine la bande
connecter au réseau pour une communication sur le canal RACH (Random
GSM pour chercher le signal BCH de niveau le plus élevé qui
Access Channel).
correspondra à sa station de base. Il garde aussi en mémoire les
fréquences des 7 BCH de puissance inférieure. Ce signal contient
des informations concernant les opérateurs (maroc télécom, inwi,
ou orange) et les fréquences balise des cellules voisines.

⇒ mobile en communication, la base BTS affecte au mobile une


autre paire de fréquences que la voie balise :
• Le mobile échange avec la base des signaux de parole et de
contrôle sur le canal TCH (Traffic CHannel) appelé aussi voie de
trafic.
• Parallèlement à cette activité principale, il écoute
périodiquement les voies balises de la cellule et des cellules
voisines pour détecter une variation de niveau lui indiquant un
changement de cellule (handover).
26
B. La seconde génération 2G : GSM
3. La voie balise et la voie de trafic (suite)

 Les différents types de signaux échangés


Les signaux de voix et de contrôle échangés entre le mobile et la base transitent tous
sur 2 voies radio montantes et descendantes :
Par la voie balise :
• Le mobile récupère les informations de correction de fréquence lui permettant de
s’ajuster précisément sur les canaux GSM
• Le mobile récupère le signal de synchronisation de la trame TDMA et synchronise
sa trame  Les émissions dans la bande descendante
• Le mobile lit les infos concernant la cellule et le réseau et transmet à la BTS La bande réservée aux liaisons descendantes est relativement
l’identification de l’appelant pour la mise à jour de la localisation occupée puisqu’on peut y voir

• Le MSC le plus proche du mobile fait diffuser dans la zone de localisation un • les signaux « balise » émis en permanence par la station de
message à l’attention du mobile auquel on veut téléphoner par le canal PCH base de la cellule
(Paging Channel) • les signaux « balise » émis par les stations de base des cellules
• La demande du mobile qui veut téléphoner arrive à la BTS de sa cellule par le adjacentes;
canal RACH (Random Access Channel) • les communications en cours dans la cellule (sens base-mobile)
Par la voie de trafic :
 Les émissions dans la bande montante
• Le mobile échange les données correspondant à la voix
La bande allouée aux liaisons montantes est beaucoup moins
• Le mobile échange des données de contrôle : paramètre TA (Time Advance),
encombrée puisqu’elle ne sert que pendant les communications.
gestion de la puissance d’émission, gestion du hand-over …
27
B. La seconde génération 2G : GSM
4. Le multiplexage temporel TDMA
Lors d’une conversation, un téléphone mobile n’a pas besoin du
canal de transmission en permanence :
⇒ le temps est divisé en 8 intervalles appelés time-slots,
numérotés de 0 à 7, qui durent : tslot = 577 µs
⇒ sur une même porteuse, les slots sont regroupés par paquets
de 8 time-slots qui constituent une trame TDMA (Time Division
Multiple Access).
La durée de la trame est donc : tTDMA = 8 . 577 µs = 4,6152 ms
Un mobile GSM en communication n’utilisera qu’un time-slot Si nous considérons la vois descendante, si un mobile dans cette voiture reçoi
(voir la figure), ce qui permet de faire travailler jusqu’à 8 mobiles une communication quelconque, la station de base va utiliser un intervalle de
différents sur la même fréquence de porteuse. Le signal radio temps particulier, par exemple le Tslot 1 pour transmettre cette communication,
émis dans un time-slot est souvent appelé burst. on aura sur chaque trame TDMA une transmission sur cette intervalle de temps.
Si on considère la transmission montante, il y a également une transmission sur
Durant une communication, le mobile reçoit le signal émis par la
chaque trame TDMA du mobile vers la base mais sur l’intervalle de Tslot 4.
base sur la fréquence descendante fd durant un time slot soit
577 µs , puis 3 time-slots plus tard soit 1,7 ms, émet son signal Cette décalage de 3 time slots, il est exigé par le terminal GSM qui fonctionne en
vers la station de base sur la fréquence montante fm plus basse hulf-duplex puisqu’il est incapable de transmettre en même temps qu’il reçoi,
(fm = fd - 45 MHz pour le GSM). en d’autre terme, il ne peut pas fonctionner en mode full-duplex.

À retenir :
• Les échanges se font sur deux fréquences différentes et n’ont pas lieu au même moment.
• Pour le mobile, l’émission et la réception sont décalés dans le temps de 3 time-slots 28
B. La seconde génération 2G : GSM
4. Le multiplexage temporel TDMA (suite)

 Organisation d'un burst


Le signal radio émis dans un time-slot est souvent appelé
burst ou slot. Il représente l’unité de transmission sur le
réseau GSM :
▪ 3 bit : début et fin
▪ Séquence d’apprentissage (26 bit) : synchronisation
(minimise l’apparition d’erreurs)
▪ Délais de garde (8.25 bit) TA (Time Advance) : protège le
slot suivant des écarts d’alignement temporel c.à.d.
compenser le retard lié au temps de propagation aller-
retour du burst entre la base et le mobile.
▪ 2 * 58 bits de données utilisateurs.
À retenir : Technique d'accès TDMA/FDMA sur GSM
▪ FDMA (Frequency Division Multiple-Access) : 124 canaux
radio de 200 kHz par voie
▪ TDMA (Time Division Multiple-Access) : découpage
Remarque : la détermination du paramètre TA permet à la base de connaître la
temporelle des canaux en 8 slots ou IT (intervalle de
distance à laquelle se trouve le mobile. Par triangulation avec une deuxième
temps) élémentaire, station de base, on pourra donc déterminer la position exacte d’un mobile.
▪ Un canal physique = 1 slot par trame TDMA
29
B. La seconde génération 2G : GSM
5. La transmission de données et le GSM
Le réseau GSM de base ne propose qu’un débit de 9,6 kbits/s, parfaitement satisfaisant pour
la voix, mais insuffisant pour le transfert de données : fichiers, images, vidéos, accès à
Internet …
De plus, le canal de transmission GSM est souvent très mal utilisé lors du transfert de
données :
• Si on surfe sur Internet , le canal est utilisé à 5% en moyenne
• Lorsqu’on répond à ses Emails en direct, le canal est utilisé à 2%
• Lorsqu’on télécharge ses Emails, le canal est utilisé à 10%

De nouvelles structures ont été mises au point afin d'en améliorer le débit, C’est le cas
notamment du :
⇒ Standard GPRS (General Packet Radio Service) offre un débit plus élevé en affectant un
nombre de time-slots variable d’une trame à l’autre en fonction des besoins instantanés.
⇒ UMTS (Universal Mobile Telecommunication System) : qui fournira des services multimédia
et de vidéoconférence d’excellente qualité.

Rappelons que la couverture du réseau GSM est assurée par la multiplication des ensembles
BTS -BSC et qu'une BTS couvre environ 500m de zone en ville et 30 km de zone en campagne.
Cela donne un aperçu du coût et du temps nécessaires pour la mise en place.
Nous verrons par la suite que le réseau GSM est une base pour la mise en place des réseaux
GPRS et UMTS .
30
B. La génération 2.5G : GPRS
1. Caractéristiques
Le GPRS (General Packet Radio Service) ne constitue pas à lui seul un réseau
mobile, mais une couche supplémentaire rajoutée à un réseau GSM
existant. C’est une évolution de la norme GSM, ce qui lui vaut parfois
l'appellation GSM++ (ou GMS 2+). Étant donné qu’il s’agit d’une norme de
téléphonie de seconde génération permettant de faire la transition vers la
troisième génération (3G), on parle généralement de 2.5G pour classifier le
standard GPRS.
• Le GPRS utilise les bandes de fréquences attribuées au GSM
• Le GPRS repose sur le mode de transfert de données par paquets qui
permet d'affecter à d'autres utilisateurs les "temps morts" d'une Ainsi, le standard GPRS utilise l’architecture du réseau GSM pour le
communication. transport de la voix, et propose d’accéder à des réseaux de données
• Le GPRS permet d’obtenir des débits théoriques maximums de l’ordre (notamment Internet) utilisant le protocole IP ou le protocole X.25.
de 171,2 kbit/s (en pratique jusqu’à 114 kbit/s). Le GPRS permet de nouveaux usages que ne permettait pas la norme
GSM, généralement catégorisés par les classes de services suivants :
Mode paquet : Grâce au mode de transfert par paquets, les transmissions
de données n’utilisent le réseau que lorsque c’est nécessaire: un terminal • Services point à point (PTP), c’est-à-dire la capacité à se connecter
en mode client-serveur à une machine d’un réseau IP : Une
est susceptible de recevoir ou d'émettre des données à tout moment sans
information envoyée par un terminal vers un terminal ;
qu'un canal radio soit monopolisé en permanence comme c'est le cas en
réseau GSM. Le standard GPRS permet donc de facturer l’utilisateur au • Services point à multipoint (PTMP), c'est-à-dire l’aptitude à
volume échangé plutôt qu'à la durée de connexion, ce qui signifie envoyer un paquet à un groupe de destinataires (Multicast): une
notamment qu’il peut rester connecté sans surcoût. information envoyée d'un agrégateur de contenu vers des milliers
de terminaux ; 31
B. La génération 2.5G : GPRS
2. Architecture

L’intégration du GPRS dans une architecture GSM


nécessite l'ajout de nouveaux nœuds réseau appelés
GSN (GPRS Support Nodes):
✓ Unité de contrôle de paquets PCU (Packet Control
Unit) : les stations de base BTS ne subissent aucune
modification si ce n'est l'adjonction d'un logiciel
spécifique PCU permettant de gérer la transmission
des paquets.
✓ Le contrôleur SGSN (Serving GPRS Support Node) a
pour fonction de gérer les coordonnées des
terminaux de la zone, de les authentifier et
d'autoriser le transit des paquets avec la passerelle
GGSN. Il est connecté à plusieurs BSC et s’interface à
d’autres nœuds (HLR, MSC, GGSN, Border GW)
✓ La passerelle GGSN (Gateway GPRS Support Node) Le réseau GPRS est totalement dépendant du bon fonctionnement des
passerelle s’interfaçant avec les autres réseaux de infrastructures du réseau GSM. Le réseau GSM constitue donc en effet une base
données externes (publics, privés, et Internet). Le pour la mise en place du réseau GPRS. L'ensemble des éléments GSM et GPRS est
GGSN est notamment chargé de fournir une adresse associe pour fournir un service GPRS.
IP aux terminaux mobiles pendant toute la durée de
la connexion.
32
B. La génération 2.5G : GPRS
3. Attribution des canaux

La grande nouveauté du GPRS est donc l’allocation


dynamique des ressources radio :
Le lien s’établit grâce à un canal spécifique « paquets » PDCH
(Packet Data CHannel) dont la structure (fréquence, nombre
de time-slots, taux de protection) varie au cours du temps en
fonction de la quantité de données échangées.
Le débit instantané varie en fonction du nombre de "time
slots" utilisés, avec une fourchette de 9,05 à 13,4 kbits/s par
time-slot.

L’illustration ci-contre montre un exemple d’allocation des


ressources radio GSM et GPRS :
⇒ le canal f1 est affecté aux communications vocales (GSM)
⇒ le canal f4 est affecté à la transmission de données (GPRS)
On constate que chaque trame de transmission de données
au standard GPRS est différente, et les time-slots sont
affectés en fonction des besoins des différents utilisateurs. f’i – fi : écart duplex

33
C. La génération 3G : UMTS
1. Caractéristiques
Standard Génération Applications Débit
Les spécifications IMT-2000 (International Mobile
Telecommunications for the year 2000) de l’Union Permet le transfert de voix ou
Internationale des Communications UIT, définissent les GSM 2G de données numériques de 9.6 Kbps
caractéristiques de la 3G (troisième génération de faible volume
téléphonie mobile). Ces caractéristiques sont notamment Permet le transfert de voix ou
21.4 – 171.2
les suivantes : GPRS 2.5G de données numériques de
Kbps
• Un haut débit de transmission : 144 kbit/s avec une volume modéré
couverture totale pour une utilisation mobile, Permet le transfert simultané
0.144 – 2
384 kbit/s avec une couverture moyenne pour une UMTS 3G de voix et de données
Mbps
utilisation piétonne, et 2 Mbit/s avec une zone de numérique à haut débit
couverture réduite pour une utilisation fixe ;
La principale norme 3G utilisée en Europe
• Compatibilité mondiale,
s'appelle : le système mobile universel de
• Compatibilité des services mobiles de troisième télécommunications UMTS (Universal
génération avec les réseaux de seconde génération, Mobile Telecommunications System),
La 3G propose d'atteindre des débits supérieurs à 144 utilisant un codage W-CDMA (Wideband
kbit/s, ouvrant ainsi la porte à des usages multimédias tels Code Division Multiple Access). La
que la transmission de vidéo, la visioconférence ou l’accès technologie UMTS utilise aussi la bande de
à Internet haut débit. Les réseaux 3G utilisent des bandes fréquence de 5 GHz pour le transfert de la
de fréquences différentes des réseaux précédents : 1,885 - voix et de données avec des débits pouvant
2,025 GHz sur la voie montante et 2.11 - 2,2 GHz sur la aller de 384 kbps à 2 Mbps.
voie descendante.
34
B. La génération 3G : UMTS
2. Architecture
La mise en place du réseau UMTS nécessité la mise en place d’une
nouvelle infrastructure radio en parallèle du réseau GPRS. Il s'agit de :
• Node B : La mise en place de nouvelles antennes, nommée Noeud B
(Node B), reparties géographiquement sur l'ensemble du territoire. Node B
Le nœud B est l'équivalent de la BTS utilisée en GSM, mais avec une
bande différente, et utilisant une technologie de modulation (HPSK)
et une technologie d'accès (W-CDMA) différente. Ils gèrent la
RNC
couche physique de l'interface radio. Il pilote le codage du canal et
l'adaptation du débit. UTRAN
• Le RNC (Radio Network Controller) : est un contrôleur de Node B. Le
RNC est encore ici l'équivalent du BCS dans le réseau GSM. Le RNC,
qui est directement relié aux Nœuds B, s'interface avec le réseau
pour les transmissions en mode paquet et en mode circuit. Il gère
alors :
• Les ressources de communication entre mobiles (par
l'intermédiaire des Node B) et le réseau.
• Le contrôle d'admission et d'allocation des codes pour les
nouveaux liens radio (entrée d'un mobile dans la zone de
cellules gérées ...) c.à.d. la gestion du Handover .
BSS
Le nœud B et le RNC forment l'accès radio UMTS dénommé UTRAN
(UMTS Terrestrial Radio Acces Network) est l'équivalent de BSS en GSM.
35
B. La génération 3G : UMTS
2. Architecture

• La carte USIM (UMTS Subscriber Identity Module) : elle enregistre


les identités de l'abonné et assure la sécurité du terminal et la
confidentialité des communications. La carte USIM est l'équivalent
en 3G de la carte SIM en 2G. Un certain nombre de possibilités
sont prévues pour les cartes USIM de troisième génération. Par
exemple, la détection des fausses stations de base, l’adaptation
avec différents réseaux : dans un bâtiment (pico cellule); dans des
espaces urbains (micro cellule); dans une zone rurale (macro
cellule); et avec un satellite.

Le réseau UMTS est complémentaire aux réseaux GSM et GPRS. Le


réseau GSM couvre les fonctionnalités nécessaires aux services de
type voix en un mode circuit, le réseau GPRS apporte les
premières fonctionnalités à la mise en place de services de type
données en mode paquets, et l'UMTS vient compléter ces deux
réseaux. Le réseau UMTS permettra à l'opérateur de proposer à
ses abonnés des services innovants.

36
D. La génération 4G : LTE
1. Caractéristiques
Un nouveau réseau d’accès
La 4G s’appuie sur un nouveau réseau d’accès (le LTE). Un nouveau
réseau d’accès veut donc dire de nouvelles bandes de fréquences à
Le mot technique pour désigner ce réseau est EPS (Evolved exploiter, des nouvelles antennes à déployer sur tout le territoire, et
Packet System), il est composé : des nouveaux points de concentration à installer.
• Du réseau d’accès appelé LTE (Long Term Evolution),
Fréquences
• et d’un réseau cœur appelé ePC (Evolved Packet Core).
Les bandes de fréquences pour la 4G sont variés :
Selon l’ITU-R (International Telecommunication Union –
• Une large bande (140 MHz) est prévue dans les fréquences
Radio), le LTE seul ne remplit pas les critères d’un véritable
«hautes», pour permettre un débit maximal pour les zones denses.
réseau de 4ème génération, et le terme 4G est donc
Cette bande dans les fréquences « hautes » est située autour de 2,6
erroné. Il serait plus exacte de parler de 3,9G.
GHz et porte le numéro de canal 7 d'après la norme LTE.
Le véritable réseau d’accès 4G, selon l’ITU-R, sera le
• Une bande plus limitée (60 MHz) dans les fréquences « basses »
successeur du LTE : le LTE advanced. Mais pour des raisons
pour permettre la couverture de zones très étendues. Cette bande
évidentes de «marketing» et pour faciliter la discussion, le
dans les fréquences « basses » est située autour des 800 MHz et porte
terme 4G est de fait utilisé pour désigner le nouveau
le numéro 20.
réseau :
• Deux autres bandes plus récentes : une dans les fréquences basses
LTE + ePC = EPS provenant de la TNT, autour des 700 MHz, portant le numéro 28 et
une provenant de la 2G, autour des 1800 MHz et portant le numéro 3.
37
D. La génération 4G : LTE
2. Architecture

 Réseau d’accès LTE


▪ Antenne e-Node B
Afin d’exploiter les nouvelles fréquences, le déploiement de
nouvelles antennes est indispensable.
En 2G, ces antennes s’appelaient les BTS. En 3G, ces antennes
avaient pour nom les Nobe B. En 4G, dans le réseau d’accès LTE,
les antennes sont appelées les e-Node B.
Pour les opérateurs possédant déjà une forte couverture dans les
autres technologies (2G et 3G, comme c’est le cas pour maroc
télécom), la mutualisation des sites d’antenne est possible, afin
de ne pas multiplier inutilement les sites hébergeant des
antennes. Il est possible de remplacer les antennes 2G et 3G par ▪ Points de concentration
des antennes émettant toutes les fréquences à la fois : 2G, 3G et La 2G avait son point de concentration du réseau d’accès : le BSC.
4G. La 3G avait également son point de concentration : le RNC. Avec le
Ainsi, avec une seule antenne, un opérateur peut couvrir un site LTE, l’étape intermédiaire entre l’antenne et le réseau cœur
avec toutes les technologies. Il est donc plus aisé de réutiliser les disparait. L’antenne eNode B est reliée directement au réseau
sites existant pour changer une antenne, plutôt que devoir cœur, évitant un intermédiaire et simplifiant l’architecture
installer un nouveau site. générale.

38
D. La génération 4G : LTE
2. Architecture (suite)
 Le nouveau réseau cœur ePC
Contrairement au passage de la 2G à la 3G, la 4G s’appuie sur
un tout nouveau réseau cœur (ePC). Ce nouveau réseau cœur
utilise de nouveaux équipements.

▪ L’évolution majeure de l’ePC est la séparation des plans


contrôle et usage pour les équipements cœur. Le SGSN du
GPRS est séparé en deux entités fonctionnelles différentes :
• le MME (Mobile Management Entity) pour le plan
«contrôle»: gérer les sessions (authentification,
autorisations, session voix et donnée) et la mobilité
(localisation, hand-over,…) du terminal.
• et le Serving Gateway pour le plan «usage»:
responsable de l’acheminement des flux «utiles» dans le ▪ Le HLR est remplacé par un HSS (Home Subscriber Server). Le
réseau cœur (les communications voix et le trafic data). HSS est responsable d’à peu près les mêmes fonctionnalités que
▪ Le GGSN du GPRS quant à lui est remplacé par une PDN le HLR (base des profils des abonnés, avec leurs droits et leurs
Gateway (Paquet Data Network Gateway). La PDN Gateway caractéristiques). Le HSS inclut en plus un lien possible avec le
est responsable du lien avec les autres réseaux (publics ou monde IMS, pour la gestion des services de voix enrichis.
privés), et notamment avec le monde Internet.
39
D. La génération 4G : LTE
2. Architecture (suite)

 Le nouveau réseau cœur ePC (suite)


▪ Un nouvel élément du cœur de réseau 4G est le PCRF (Policy
and Charging Rules Fonction), qui permet la gestion
dynamique de la facturation et de Policy de qualité de
service des flux (flux best effort, flux « premium » avec
bande passante et latence garanties, tarification dynamique
suivant le flux, etc.).

▪ Le PCEF (Policy and Charging Enforcing Function), module


fonctionnel logé dans la PDN Gateway, applique les règles
fixées par le PCRF.

▪ l’IMS (IP Multimedia Subsystem), bien que ne faisant pas


partie véritablement de la 4G, est un ensemble d’éléments
permettant d’offrir des services multimédia sur les réseaux Remarque: La 4G est un réseau mobile tout IP (IP de bout ben
IP (et donc entre autre sur le réseau mobile). L’IMS bout) et paradoxalement, elle ne permet pas d’acheminer des
permettra des services interpersonnels multimédia riches : appels téléphoniques. L’appel téléphonique est possible sur un
voix sur IP, conférence vidéo, agenda enrichi, messagerie mobile supportant la 4G, mais il est effectué sur le réseau en
instantanée, sonnerie sur plusieurs terminaux, etc. commutation de circuit 2G et 3G

40
Synthèse : comparaison des réseaux mobiles

41
42
Objectifs du module

• Avoir une idée claire et générale sur les réseaux de télécommunication cellulaires
• Comprendre les évolutions architecturales des réseaux cellulaires mobiles : Les normes GSM, GPRS, UMTS et LTE seront
le cœur de notre sujet.
• Comprendre ces évolutions et de détailler les technologies sous-jacentes au travers d’un panorama complet des réseaux
mobiles.
• Nous traiterons également de l'évolution des services : la voix, service star des années 2G, a été supplantée par les
applications dites « data » au gré des évolutions 2.5G, 3G, 3G+, 4G et 4G+ et bientôt 5G dont nous présenterons les
perspectives.

Travaux pratiques
En parallèle d’une présentation des détails des enjeux des technologies mobiles, nous illustrerons notre
propos de différentes études de cas et exercices pratiques : calcul des débits théoriques/terrain
maximum offerts par ces différents standards. On essaiera ensuite de comprendre les limites de ces
débits, capacité des réseaux 2G/3G/4G...

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