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Conformément aux efforts effectués au Maroc pour instaurer ce nouveau système financier,
il était primordial de mener des recherches dans ce sens, le choix s’est porté sur les banques
participatives et précisément sur la Mourabaha, considérée comme la technique de financement la
plus utilisée à nos jours dans les banques participatives. Ce contrat expose la banque participative
à une panoplie de risques, principalement le risque de crédit, ce dernier qui nécessite une gestion et
un traitement attentifs. Pour répondre à cette exigence on a fait appel à la méthode RAROC(Risk
Adjusted Return On Capital), elle permet de tarifier les transactions financières au niveau de la
marge bénéficiaire et en fonction des risques encourus.
La mise en place du RAROC montre que le calcul du taux de rendement d’une transaction
Mourabaha dépend de la probabilité de défaillance de la contrepartie comme le seul paramètre non
déterministe et qui nécessite une estimation robuste et plus proche de la réalité. Pour ce faire il
était nécessaire de mettre en place un système de notation interne en se basant sur un ensemble
des techniques d’apprentissage statistique : la régression logistique comme une technique classique
de datamining et d’autres modèle prédictifs dits de l’intelligence artificielle, comme les réseaux de
neurones, les supports à vastes marges (SVM) et les forêts aléatoires avec rentrée randomisée.
Une fois les modèles prédictifs sont élaborés et on est satisfait de leur robustesse on a
essayé d’automatiser les résultats obtenus sous la forme d’une application interactive Shiny
qui renseigne la banque participative sur la solvabilité d’un nouveau client et estime le taux de
rendement minimal exigé par la banque participative pour rentrer dans une transaction Mourabaha.
Mes remerciements vont également à tout le personnel d’Albanki pour leurs conseils et leur
bonne humeur tout au long de ce projet de stage.
Enfin, toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce travail
trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance et considération
”Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez vos biens. C’est
lorsque vous donnez de vous-mêmes que vous donnez réellement.”
Khalil Gibran.
Table des matières
6
TABLE DES MATIÈRES
5.3.1 Ijarah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
B Code R utilisé 94
• BI : Banque Islamique
• IFI : Institutions Financières islamiques
• FI : finance Islamique
• BID : Banque Islamique de Développement
• OCI : Organisation de la Conférence Islamique
• AAOIFI : Accounting and Auditing Organization for Islamic Finance Institutions
• IFSB : Islamic Financial Services Board
• SAWS : salla Laho Alayhi Wa sallam (la prière de Dieu et le salut sur lui)
• PPP/3P : partage de profit et de perte
• PD : Probabilité de défaut
• EAD : l’exposition en cas de défaut
• LGD : la perte en cas de défaut
• EL : la perte attendue
• UL : la perte non attendue
• CE : le capital économique
• PSIA : compte de partage de profit et de perte
• PER : réserve pour l’égalisation de profit
• IRR : réserve de risque d’investissement
• DM : Données Manquantes
• SVM : Support à Vaste Marge
• RL : Régression Logistique
• RN : Réseaux de neurones
• Random Forests-RI : forêts aléatoires avec entrée randomisée
• RF-RI : Random Forests-RI
• CR :Coût de Ressources
• RF-RI : Random Forests-RI
• RAROC : (Risk Adjusted Return On Capital) la rentabilité ajustée au risque
Présentation de l’organisme d’aceuil :
son objectif est de mettre en place un programme de formations qui aide à comprendre les
fondamentaux et les enjeux des opérations financières islamiques, les avantages, les limites et
les risques des contrats financiers islamiques, tout en respectant les normes internationales
Le contrat Mourabaha est le contrat financier le plus utilisé dans les banques partici-
patives à nos jours, pourtant elle comporte un risque de contrepartie non négligeable
qui nécessite une gestion particulière, le présent travail intitulé ”Vers une tarification
différentiée d’une transaction Mourabaha” vient pour faire face à ce problème en
tarifiant la transaction Mourabaha selon le profil de risque de chaque contrepartie, selon la
stratégie de la banque et son aversion au risque.
12
Chapitre 1
Origine et évolution de de la finance islamique
La finance islamique peut être définie comme tous les mécanismes permettant la
satisfaction des exigences financières des agents économiques tout en respectant la religion
musulmane. [1].L’Islam est une religion et une philosophie qui oriente les principes de vie de
tout musulman. Ces principes se traduisent dans la vie privée, familiale, sociale et étatique
en constituant le cadre normatif de l’Oumma (la communauté musulmane). [2]
L’islam est fondé sur trois éléments essentiels : la ’Aquida (qui correspond à la foi),
l’Akhlaq (la moral et l’éthique) et la Charia (qui décrit les pratiques de la religion).Le
schéma 1.1 résume les principales composantes de l’islam et montre la place réservée au
commerce et à la finance 1 .
La finance islamique pourrait être définie aussi comme étant une intermédiation financière
qui s’appuie sur les principes de la Charia 2 et vise une distribution égale et équitable des
1. Source :Brian Kettel, Islamic Banking in the kingdom of Bahrain (BMA2002)
2. le terme Charia signifie en arabe(le chemin à suivre) elle joue le rôle de référence juridique et indique la ligne
de conduite dans tous les domaines de la vie des musulmans, ses principales sources sont le Coran(le livre saint de
l’Islam)et la Sounna (l’ensemble des enseignements transmis par le Prophète Mohammed (SAWS))
13
CHAPITRE 1. ORIGINE ET ÉVOLUTION DE DE LA FINANCE ISLAMIQUE
ressources ainsi qu’une équité dans la répartition des risques, elle répond aux besoins de ceux
qui rejettent la finance dite conventionnelle par un système complet qui comprend les banques
islamiques, l’assurance(Takaful), les fonds mutuels, les marchés des capitaux et les activités
islamiques des banques conventionnelles. Ainsi des activités de but non lucratif comme la
Zakat et le Waqf.
La finance islamique moderne est née dans les années 60 avec la création des caisses
d’épargne rurales au village Mit Ghamr en Egypte(1963) par l’économiste Ahmed Al
Naggar, cette caisse d’épargne a permis d’expérimenter des techniques financières au-
jourd’hui admises comme(la Mourabaha, Ijarah, la Moudarabah. . .) dans l’objectif de
réduire l’exclusion bancaire et de promouvoir le développement des couches de populations
défavorisées.
En 1975, la Dubai Islamic Bank (DIB) a vu le jour. Elle est considérée comme étant
la première banque islamique universelle et non gouvernementale. Il faut attendre l’année
1979 pour assister à la l’apparition de la première compagnie d’assurance islamique, Islamic
Insurance Compagny of Soudan, une année plus tard Le développement de la FI s’est
accéléré en raison de l’augmentation de la manne pétrolière des pays arabo-musulmans.
Durant les années 90, les institutions financières islamiques(IFI) deviennent de plus
en plus structurées et leurs règles de fonctionnement se sont raffinées et ce grâce à la
création en 1991 de l’Accounting and Auditing Organisation for Islamic Finance Institutions
(AAOIFI), considérée comme la principale organisation internationale de normalisation de
l’industrie de la finance islamique et qui sera par la suite chargée d’élaborer les standards
comptables appropriés pour les IFI.
L’année 2002 est couronnée par l’apparaition de l’Islmic Financial Services Board
(IFSB) pour faciliter l’intégration de la finance islamique dans le système financier interna-
tional. Actuellement le volume des actifs conformes à la Charia ne cesse d’augmenter, en
effet, il a atteint US$ 2094 Milliards en 2014 3
D’après Le Rapport Ernst & Young 2014-15 sur la compétitivité des banques islamiques
intitulé ”Participation Banking 2.0” pour la première fois les profits consolidés des banques
islamiques ont dépassé la barre de US$ 10 milliards, ce chiffre pourra atteindre US$ 37
milliards en 2019, la même source confirme aussi que les actifs de la finance islamique
détenus par les banques commerciales dépasseront US$ 778 milliards en 2014.
Les actifs bancaires islamiques sur les six principaux marchés Qatar, Indonésie, Arabie saou-
dite, Malaisie, Emirats Arabes Unis, Turquie en voie d’atteindre US$ 1800 milliards d’ici 2019.
Les actifs bancaires islamiques ont enregistré un taux annuel de croissance composé
de l’ordre de 17% de 2009 à 2013 4
3. Source : The Banker, Zawya
4. Source : World Islamic Banking Competitiveness Report 2014-15 Participation Banking 2.0
Figure 1.3 – le taux annuel de croissance composé des actifs bancaires islamiques de 2009 à 2013
karim Cherif (2008) [3] souligne que l’évolution actuelle que connait la finance islamique
est liée à des facteurs différents entre autres il cite :
+ L’indépendance d’une grande partie des pays musulmans face à la tutelle coloniale.
+ Les excédents de liquidités générés par les pays du Golfe grâce à l’augmentation des
prix des hydrocarbures
+ Le rapatriement des capitaux musulmans après le choc de 11 septembre 2001
Cependant Boutahir et autres [14] avancent que cet essor est une conséquence aussi à la
croissance du nombre des musulmans dans le monde. en effet, d’ici à 2050 le nombre des
musulman augmentera de 73%. 5
5. Le journal 20minutes http ://www.20minutesfr,publié le 02.04.2015
”Si nos dirigeants financiers cherchent vraiment à limiter la spéculation, rien de plus
simple, il suffit d’appliquer des principes de la Charia arrêtés sept cents ans auparavant :
interdit de vendre des actifs que vous ne possédez pas de façon effective ou de réaliser des
opérations de prêts d’argent moyennant rémunération. Interdit surtout de spéculer sur les
déboires d’une entreprise. Le seul moyen de s’enrichir c’est de participer au développement
d’une entreprise et d’en percevoir les fruits en étant présent au capital”
6. article intitulé ”Wall Street, mûr pour adopter les principes de la Charia ? publié dans le journal les echos.fr en
25/09/2008
18
CHAPITRE 2. FONDEMENT ET PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE
explicite. [11]
L’intérêt est injuste aussi, parce qu’il correspond à une rémunération garantie du
prêteur [5], l’emprunteur assume une part majoritaire du risque dû au fait que la rému-
nération qu’il devra céder au bailleur de fonds n’est pas fonction du résultat de l’actif
financier, le créancier est donc assuré d’un gain sur le prêt alors que le débiteur est assuré du
remboursement du prêt. Prenant l’exemple suivant : A prête 1000 DH à B pour développer
son activité et que A prélève un intérêt de 10%, si B obtient un remboursement inférieur à
10% du prêt, celui-ci payera plus d’intérêt qu’il n’a de profit.
• Le Maysir vient de l’adjectif arabe Yası̂r qui veut dire facile, avant l’avènement de
l’Islam, les arabes considéraient ces jeux comme moyen facile de gagner l’argent. . .
Spéculer, parier sont des synonymes de Maysir.Il représente les transactions dont l’issue
dépend essentiellement du hasard, le Maysir est interdit aussi, en FI, les espérances
de rendements de beaucoup d’instruments de la Finance conventionnelle sont souvent
spéculatifs comme les swaps, les options, les future, forwards ou les contrats d’assurance
classique.
Le rôle attribué à l’argent en Islam est en effet bien explicité comme un capital po-
tentiel, ne pouvant devenir réel qu’après association avec une autre ressource, en l’occurrence
le travail et l’effort, dans un objectif d’entreprendre une activité productive 3
3. Kaouther Jouaber-Snoussi, La finance islamique est-elle vraiment si différente ? revue les cahier de l’islam
La finance islamique est un système complet qui comporte plusieurs composantes com-
plémentaires entre elles :
21
CHAPITRE 3. LES COMPOSANTES DE LA FINANCE ISLAMIQUE
Le Waqf est une donation faite à perpétuité par un particulier à une population spé-
cifiée ou à une fondation créée dans un but pieux ou d’utilité publique. Le bien donné en
usufruit est dès lors placé sous séquestre et devient inaliénable. Au Maroc, le waqf est appelé
Habs, singulier de Habous.
Selon l’AAOFI (Norme 26) : l’assurance islamique est un accord entre un groupe de
personnes contre des risques spécifiques imprévisibles qu’ils peuvent confronter, cet accord,
ainsi introduit, porte sur le versement des contributions à titre de donations, et conduit
à la création d’un fonds d’assurance qui jouit du statut d’une entité juridique avec une
responsabilité financière indépendante. Les ressources de ce fonds sont utilisées pour
indemniser tout souscripteur contre un risque prescrit dans le contrat, conformément aux
règles et procédures de la police d’assurance.
2. Mohamed Talal Lahlou, conférence sur la FI au Maroc à TBS Casablanca, janvier 2015
3. l’intérêt public
4. M. Mohamed Boulif, Consultant-Al Maalya Islamic Finance Consulting and Traning, pendant Le premier work-
shop de l’année 2012 de la Bourse de Casablanca ayant pour thème : Assurance islamique, une autre opportunité pour
drainer l’épargne au Maroc
5. même source
- Le modèle Wakala (Moyen Orient) : l’opérateur Takaful perçoit une commission sous
forme de pourcentage des contributions payées par les participants en contrepartie de sa
gestion des fonds de Takaful .
-Le modèle Moudarabah (Malaisie) : l’opérateur Takaful agit comme Moudarib (gestionnaire)
et perçoit une commission du profit généré par les activités du placement du fonds de
Takaful .
-Le modèle Hybride : se base sur les deux contrats wakala et Moudaraba, le premier contrat
pour les activités de souscription et le deuxième contrat pour les activités de placement des
fonds de Takaful, l’opérateur reçoit une part proportionnelle fixée à l’avance des contributions
versées par les assurés puis une part des plus-values générées par les activités de placement.
Mohamed Talal Lahlou [5] souligne que ce nouveau système, l’assurance solidaire ou
mutuelle s’oppose au modèle d’assurance commerciale basée sur la spéculation ou l’intérêt
quand elle va vers les obligations avec les primes des assurés, les compagnies de Takaful ne
peuvent investir dans les domaines illicites tels les dérivés ou les obligations. Bhatty (2008) [8]
avance que les pratiques de l’assurance conventionnelle sont en faveur des assureurs, alors
que Takaful est un système dans lequel les assurés s’engagent à s’entraider mutuellement
en cas de survenance d’un risque. Ma’sum Billah(2002) [15] ajoute que La prime payée(le
don) n’est pas définitivement perdue, ainsi à l’échéance d’un contrat les assurés gardent le
droit à un remboursement correspondant au surplus technique non utilisé de leurs primes et
ce après le déduction des frais de gestion. Dans un autre coté si le montant de cotisation
s’avère insuffisant pour couvrir les charges engagés, la cotisation d’assurance augmente pour
faire face à ce constat, donc l’assuré paye le prix réel de l’assurance.
Les fonds d’investissement islamiques représentent l’équivalent des OPCVM dans la fi-
nance conventionnelle, 6 Il y a plusieurs catégories des fonds d’investissement islamiques avec
un seul point commun, c’est qu’ils sont à capital non garanti, leur niveau de rentabilité dé-
pend directement des bénéfices et des pertes qu’ils réalisent et qui seront partagés entre les
différents investisseurs participants dans le fonds. [9] La majorité des fonds d’investissement
6. Organisme de placement collectifs en valeurs mobilières
islamiques sont des fonds d’actions, dont plus de la moitié sont constitués par des fonds in-
vestis en Arabie Saoudite ou en Malaisie. Le contrôle de leur conformité à la charia est assuré
par un comité Charia indépendant composé des jurisconsultes spécialisés en droit musulman.
Dans l’objectif d’établir une source de financement alternative aux titres de créances
conventionnels, le conseil de la jurisprudence islamique de l’OIC (Organisation of Islamic
Conference) a légitimé le concept des Sukuks en 1988.
Les sukuks (Saak au singulier ) sont des titres dont le rendement est lié à la perfor-
mance d’un actif sous-jacent détenu par l’émetteur. Les actifs concernés peuvent être des
services, des biens ou droits ou L’usufruit de ces biens ou droits. 7 La différence avec les
obliagtions classiques dont le coupon est une rémunération de la dette est que pour les
sukuks, les coupons sont liés à la performance d’un actif sous-jacent, les acheteurs des
Sukuks pourront avoir une rémunération nulle, positive ou négative.
Le tableau 3.1 résume les principales différences entre les obligations et les sukus 9
7. les Sukuks, une nouvelle alternative de financement pour le Maroc, Al-Khawarizmi Group,2012
8. Source : les Sukuks, une nouvelle alternative de financement pour le Maroc, Al-Khawarizmi Group, 2012
9. Source : Islamic Finance : The Global Perspective Rabat, Morocco, 20 March 2015
Obligations Sukuks
Les obligations ne sont pas liées à des actifs Les Sukuks représentent chacune une part de
propriété des actifs sous-jacents à l’opération.
Les obligations donnent droit à un revenu fixe. Les souscripteurs n’ont pas de revenu fixe mais
plutôt un revenu lié à l’actif ou l’activité sous-
jacente.
Les obligataires ne sont pas concernés par les Les souscripteurs perçoivent une part de pro-
résultats de l’émetteur. fit mais supportent également les pertes éven-
tuelles d’investissement.
L’échéance des obligations est indépendante de Le terme des Sukuks correspond généralement
la fin de l’activité ou du projet financé. à la fin du projet financé.
Le marché des sukuks n’a pas été épargné des conséquences de la crise financière de 2008, le
schéma3.4 montre l’évolution des émissions de Sukuks durant la période 2008-2014
Dans le but de faciliter la tâche pour plusieurs investisseurs désireux d’investir en confor-
mité avec leurs principes religieux, plusieurs indices boursiers islamiques ont vu le jour citant
les plus marquants :
• Le Dow Jones Islamic Market Index, créé en 1999 et qui reflète l’évolution des sociétés
de 66 pays dans le monde qui respectent les principes de la FI.
• Le FTSE Shariah global equity index series il englobe les indices du DIFX Shariah, le
SGX, et la FTSE Bursa Malaysia index.
Comme il est indiqué dans le chapitre 1, le volume des actifs financiers islamique
dans le monde est environ 2 trillion $, la figure 3.5 montre le pourcentage de chaque
composante de ce système 10
Figure 3.5 – Volume des actifs financiers islamiques selons les secteurs
28
CHAPITRE 4. LA RÉGLEMENTATION DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES ISLAMIQUES
• La conformité à la charia : Les banques islamiques ont leurs propres comité de contrôle
de la charia cependant les clients de la banque doivent s’assurer que ces comités sont
qualifiés et qu’ils fonctionnent correctement, ce qui exige que la banque central aura son
propre conseil de la charia.
Actuellement la réglementation en vigueur est différente selon les pays :
• Les pays où les système tout islamisé comme l’Iran, Pakistan et le Soudan
• Les pays où un système dual existe, les banques conventionnelles et islamiques co-
existent, dans ces pays les normes internationales sont adoptées et les banques isla-
miques sont supervisées par la banque centrale et contrôlées dans le cadre du système
international.
• Les pays où aucune réglementation n’est appliquée.
Pour homogénéiser les pratiques financières islamiques plusieurs institutions ont vu le jour :
crée en 2002 au Bahrein son objectif est l’évaluation et la notation des institutions
financières islamiques.
+ CIBAFI (General Council for Islamic Banks and Financial Institutions) Le Conseil
Général des Banques et Institutions Financières Islamiques est institutions financières à
but non lucratif créée à l’initiative de la banque islamique de développement (BID) son
objectif est de soutenir et de protéger l’industrie financière islamique par la formation
l’orientation et l’innovation .
+ LMC (Liquidity Management Centre) centre de gestion de liquidité, a été créé en 2002
pour faciliter la mise en place d’un marché monétaire interbancaire qui permet aux
institutions islamiques de gérer leur liquidité de façon dynamique.
Dans son rapport intitulé Finance Islamique : opportunités, défis et options stratégiques [18],
le Fonds Monétaire International (FMI) indique que, malgré les normes spécifiques élaborées
par des organismes de normalisation spécialisés, les cadres réglementaires et de surveillance
ne répondent pas encore aux risques de l’industrie.
Les experts en finance islamiques regroupent les produits financiers islamiques en deux
types principaux, les produits basés sur le principe de 3P et ceux basés sur le principe du
coût plus marge.
31
CHAPITRE 5. LES TECHNIQUES DE FINANCEMENT ISLAMIQUE
Figure 5.1 – Contrat Moudarabah où la banque joue le rôle de Rab Al Maal
La Mouchraka 5.3 est une technique de financement participative, deux parties sous-
crivent au capital d’une société ou d’un projet, la banque et un ou plusieurs partenaires,
les deux parties participent aux pertes et aux profits proportionnellement à leurs apports
respectifs. Tous les contractants ont un droit de regard sur la gestion de projet. Dans le cas
de Moucharaka dégressive 5.4 l’entrepreneur peut racheter progressivement les parts de la
banque.
La Mourabaha 5.5 est parmi les techniques de financement les plus utilisés par les insti-
tutions financières islamiques. Le client demande à sa banque de financer l’achat d’un bien
meuble ou immeuble déterminé conforme aux principes de la Charia, la banque l’achète a
alors à un fournisseur au comptant, pour un prix déterminé et le revendra au client à un prix
différé, ce prix comporte le prix de revient plus une marge bénéficiaire convenue d’avance et
non révisable à la hausse en cas de retard du paiement ou d’un comportement malhonnête.
La marge bénéficiaire de la banque est justifiée par le volet commercial de la transaction et
non par le volet financier [1] (L’islam a permis le commerce et interdit le riba ) 1 . En générale
1. sourate Al-Baqara, verset 275
ce mode de financement est utilisé à court terme pour l’acquisition de matière premières et
de produis semi-finis.
1. Le client dépose une demande à la banque dans laquelle il exprime sa volonté d’acquérir
un bien.
2. Si la banque donne un avis favorable à la demande du client, ce dernier signe une
promesse d’achat dans laquelle promet la banque d’acheter ce bien avec un contrat
Mourabaha si cette dernière l’achète, aussi il présente une marge de sécurité Hamich
Aljedia 2 à la banque comme une garantie pour respecter sa promesse banque achète le
bien auprès d’un fournisseur avec un paiement au comptant.
3. La banque signe un contrat Mourabaha avec son client pour lui vendre le bien au prix
du revient plus une marge bénéficiaire
4. La banque délivre le bien à son client. 3
5. Le client paye le prix de bien selon la convention préalablement établi, généralement un
paiement différé.
• Les biens faisant l’objet du contrat doivent exister au moment de signature du contrat.
• Les éléments de la transaction doivent être clairs et précis : la marge, les conditions de
livraison, les conditions de paiement.
2. dans le cas où le client ne respecte pas sa promesse d’achat la banque revende le bien sur le marché, la différence
entre le coût de revient du bien et son prix sur le marché est remplacé par la marge de sécurité Hamich Aljedia
3. En raison de simplification, la banque islamique donne généralement mandat à son client (contrat wakala) pour
acheter le bien, surtout lorsqu’il s’agit de financer une importation, ce dernier, en tant que mandataire de la banque,
contrôle et achète directement le bien au vendeur au nom de la banque.
• La banque doit acheter le bien avant la signature du contrat Mourabaha, car la marge
de la banque est justifiée par l’opération commerciale qui précède le contrat.
• Les jurisconsultes ont autorisé la banque islamique de prendre une garantie en cas de
paiement différé (gage, hypothèque)
• Il n’y a pas de pénalité de retard en cas de paiement hors délais, cependant certaines
banques pour faire face ou problème d’aléa moral prévoient des pénalités en cas de
retard, et qui sont versés à des oeuvres de charité.
Soit l’exemple suivant, un client demande à sa banque de lui acheter une marchandise
à l’étranger avec un financement Mourabaha, les informations liées à cette transaction sont
données dans le tableau suivant :
A partir des informations précédentes les banques islamiques calculent les mensualités
versées par le client de différentes manières :
Le Salam est un contrat par lequel une institution financière achète des biens en payant
en avance alors que ces biens seront livrés au futur.
Afin d’éviter toutes confusions le bien doit être bien définit lors de la signature du contrat,
son genre, sa quantité, sa qualité et son prix.
Ce type de contrat est particulièrement adapté pour le financement des activités agricoles où
les paysans éprouvent des besoins financiers au début de compagne. En générale le contrat
salam permet au vendeur de recevoir son argent d’avance en échange de l’obligation de livrer
le produit ultérieurement. Cette technique permet à la banque de faire face à la fluctuation
des prix des marchandises.
• La banque peut vendre en parallèle le bien acheté avec un autre contrat salam (Salam
parallèle) indépendant comme elle peut attendre la réception du bien et le vendre cash
ou par paiement différé
• La banque peut autoriser le vendeur de vendre le bien à sa place à la date de livraison
ou de le livrer à une autre partie.
• Ce contrat est une exception car dans la théorie de la charia, il est interdit de vendre ce
qu’on ne détient pas (bay’ alma’doum ). À l’époque du prophète, les arabes dépendant
régulièrement du commerce saisonnier et de l’agriculture, il était courant d’effectuer des
contrats salam.
Le mode de financement salam peut être utilisé à court terme, à moyen ou à long terme
[11] :
• Court terme : Le contrat salam est bien adapté au domaine agraire où la durée en
générale ne dépasse pas une année
• Moyen terme : Financement des opérations d’investissement des certaines entreprise de
taille moyenne dont la maturité des projets ne dépasse pas cinq ans.
Il s’agit d’un contrat par lequel une partie Mostani’a demande à une autre Sani’a de lui
fabriquer un bien défini dans son genre, sa qualité et sa quantité, moyennant un paiement au
comptant, échelonné ou à terme.
La banque peut utiliser le contrat Istisna’a de deux manière différentes :
1- la banque achète le produit par un contrat Istisna’a et le revend moyennant un paiement
à terme ou des paiements fractionnés.
2-la banque signe un contrat Istisna’a avec son client en tant que vendeur pour lui fabriquer
un produits avec des caractéristiques précises et elle signe un contrat istisna’a parallèle en tant
qu’achteur de produit auprès du manufacturier pour respecter ses engagements du premier
contrat .
l’Ijarah 5.9 est un contrat de location, après la demande de son client la banque achète
le bien tel que les machines, les avions, les bateaux ou les trains auprès d’un fournisseur
puis le met à la disposition de son client en contrepartie d’un paiement de loyer pour une
période déterminé, cette formule sollicite donc trois type d’engagement, Un ordre d’achat,
une promesse de location et un contrat de crédit-bail (leasing) qui peut être sans ou avec
promesse d’achat (Ijara-wa-Iqtina).
La banque islamique est une institution bancaire qui obéit dans toutes ses opérations,
ses activités d’investissement et sa direction aux principes de la législation islamique, 1 elle
se distingue de la banque conventionnelle par trois critères essentiels :
40
CHAPITRE 6. L’INTERMÉDIATION FINANCIÈRE DES BANQUES ISLAMIQUES
- Les comptes d’investissement ou les comptes de partage de profit et de perte, appelés aussi
les comptesPSIA (Profit-Sharing Investment Accounts) constituent les principales ressources
de la banque islamique, gérés selon le principe de Moudarabah, ils sont des contrats liant le
déposant en tant que bailleur de fonds à la banque en tant que gestionnaire, en vue de la
participation aux profits issus de ces investissements selon un prorata prédéterminé.
La banque ne garantit ni leur valeur nominale ni un rendement prédéterminé, Ainsi la ré-
munération dépend du montant total déposé, de la durée des dépôts, des résultats et des
investissements effectués, ils peuvent servir aux financements des projets productifs à long
terme (Moudarabah et Moucharakah).
On distingue entre les comptes PSIA restreintes et non restreintes, pour les non restreintes
le déposant n’a aucun droit de regard ou de gestion alors qu’il peut décider de l’allocation de
ses fonds avec un compte restreinte.
- Les comptes de Zakat et les comptes des services sociaux où sont versés respectivement les
sommes dues à l’obligation de la Zakat et les dons servant à financer des services sociaux.
Les emplois des banques islamiques sont nombreux, on distingue ceux qui sont basés
sur le partage de profit et de perte tels que la Moucharaka et la Moudarabah et ceux qui
représentent une opération de vente tels que la Mourabaha, bai Salam, l’Istisnaa, l’Ijara
wa l’Iqtinaa ou des autres produits de financement à caractères spécifiques comme les
financements sociaux et humains liés à l’allocation des fonds de la zakat auprès des fonds
propres de la banques ou auprès des dépôts sous l’ordre des clients et redistribués aux agents
en nécessité ou aux associations au but non lucratif etc.
Les banques islamiques offrent des autres services rémunérés tels que les opérations de
change au comptant, la consultation financière etc. . .
En analysant les ressources et les emplois des banques islamiques on distingue diffé-
rentes formes d’intermédiation financière pour la banque islamique :
- Intermédiation commerciale englobe des financements exempts du taux d’intérêt mais ils
remplissent des fonctions similaires à celle des banques conventionnelles
- Intermédiation participative : basée sur le principe de partage de profit et de perte(PPP)
du côté des dépôts et du côté des financements, elle ne se limite pas à la simple relation
prêteurs-emprunteurs, la banque s’engage en tant que partenaire, donc elle doit jouer un
rôle plus actif dans la sélection des projets et la collecte et l’analyse de l’information. Cette
intermédiation constitue la spécificité des banques islamiques en matière d’intermédiation,
en fait selon plusieurs économistes et jurisconsultes musulmans, entreprendre un financement
à rendement garanti sans participer aux pertes est considéré comme irrationnel et injuste.
- Intermédiation sociale et caritative qui n’adhère pas aux principes purement économiques.
- Le passif d’une banque islamique est sensiblement différent de ce que l’on peut ren-
contrer dans une banque conventionnelle, il est constitué des différentes catégories de
dépôts : Les comptes courants, les dépôts d’épargne, les comptes d’investissement.
- À l’actif on trouve également les participations de la banque dans les entreprises et les
crédits finançant l’actif circulant.
2. Transfert des créances d’une entreprise à un organisme extérieur qui se charge d’en assurer le recouvrement.
La banque est généralement présentée comme un portefeuille de risque. Les banques isla-
miques ne font pas l’exception, elles se trouvent sujettes aux risques traditionnels à savoir le
risque de crédit, de marché, de liquidité et opérationnels et aussi à une série des risques spé-
cifiques à leurs activités, à la nature de leurs contrats, au système de rémunération employé
et au système dual de gouvernance.
La gestion des risques une fonction centrale et transversale dans les institutions financières
islamiques. Gérer les risques, c’est à la fois les définir, les identifier, les mesurer, les tarifer,
et à la fin parfois les assumer, parfois les réduire avec les outils adéquats.
Dans ce chapitre nous allons mettre en évidence les différents risques qui nuisent la
44
CHAPITRE 7. TYPOLOGIE DES RISQUES DANS LES BANQUES ISLAMIQUES
stabilité des banques islamiques tout en mettant l’accent sur le risque de crédit faisant
l’objet de notre étude.
C’est le risque que le contractant se trouve dans l’incapacité à honorer une partie ou
la totalité de ses engagements envers la banque participative. Il se manifeste lorsque la
banque avance des fonds (Salam ou Istisnaa) ou délivre une marchandise (Mourabaha)
avant de recevoir la contrepartie de son financement et en conséquence s’expose à des pertes
potentielles. [13]
Ce risque peut survenir pour les contrats participatifs aussi comme la Moudarabah et
la Moucharaka quand le partenaire renonce à payer la part revenant à la banque participative.
Dans le but d’harmoniser la gestion de risque de crédit dans les IFI l’Islamic Finan-
cial Service Board (IFSB) a mis en place plusieurs normes qui se focalisent sur les points
suivants :
• En raison des particularités de chaque instrument financier, le risque de crédit doit être
analysé pour chacun d’eux, ceci facilitera la mise en place d’un système de contrôle
interne et de gestion des risques. 2
• Chaque IFI est censée mettre en place un système de gestion des risques permettant
l’identification, la mesure, le suivi, le reporting et le contrôle du risque de crédit. 3
• les IFIs mettent en place des procédures définissant les contreparties éligibles, elles
doivent obtenir suffisamment d’information pour faire une évaluation complète du profil
de risque de chaque contrepartie. 4
• l’IFSB recommande que les indicateurs de mesure de risque inclure, la VAR, les stress
testing et le RAROC.
La réglementation bâloise donne aux banques le choix entre l’approche standard basée sur les
notations externe et les approches de notation interne (IRBF ou IRBA) mais elle recommande
l’utilisation du rating interne afin d’affecter le capital destiné à couvrir le risque de crédit.
L’approche de notation interne de gestion de risque de crédit rend la régulation des exi-
gences de fonds propres adéquate avec le risque encouru, elle incite les banques à développer
leurs propres systèmes internes de gestion de risque, l’approche fondation convient aux institu-
tions moins sophistiquées alors que l’approche avancée convient aux établissements financiers
les plus performants, selon ces deux approche l’exposition au risque de crédit est caractérisée
par différents concepts :
2. Guideline to IFI de l’IFSB principe 22
3. Guideline to IFI de l’IFSB principe 23
4. Guideline to IFI de l’IFSB principe 30
C’est le risque auquel font face les IFI à travers les produits participatifs qu’els’elles offrent
comme la Moudarabaha et la Moucharaka, la banque finance intégralement le projet de la
Moudarabah et rentre comme partenaire dans le cas de la Moucharaka ce qui lui expose un
panorama des risques industriel, de contrepartie, opérationnel. . .
Le choix de projet et de partenaire est une étape cruciale dans les banques islamiques,
connaitre son partenaire, son savoir-faire, ses compétence et une bonne étude du projet objet
de contrat permettent d’atténuer le risque d’investissement.
C’est le risque que la banque participative ne peut pas assumer ses engagements financiers
dans les délais impartis. Le recours à la fois au financement et à l’investissement augmente
la maturité moyenne des actifs des banques participatives, alors que le refinancement est
principalement à court terme ce qui augmente les gaps de maturité.
Compte tenu de leur forme particulière encadrée par la charia, la gestion de risque de
liquidité est devenue un élément clé dans les BI, l’interdiction de l’intérêt par la Charia pose
la difficulté de recourir à des emprunts interbancaires et de faire appel au prêteur en dernier
ressort ce qui augmente le risque de liquidité.
l’analyse des gaps de maturité, la constitution des réserves de liquidité et aussi diversifier les
ressources de financement.
L’acquisition par la banques des biens avant la signature des contrats comme le cas de
Mourabaha lui expose à un risque de fluctuation des prix (risque de dépréciation), ce risque
surcroit dans le cas où la promesse d’achat n’est pas obligatoire, le client donneur d’ordre
peut renoncer à son engagement.
Ce risque concerne les produits proposés ou les processus mis en place par la banque,
ce risque peut entrainer une dégradation de la réputation de la banque et par la suite un
retrait massifs des dépôts. Plusieurs clients recourent aux banques islamiques juste pour leur
conformité à la charia.
5. HASSOUNE (A.) : La gestion des risques dans les banques islamiques, séminaire à Moody’s, novembre 2008.
p.14
49
CHAPITRE 8. LA FINANACE ISLAMIQUE :UN NOUVEAU NÉ AU MAROC
2. Emettre un avis par rapport à la conformité des publications émises par le wali Bak Al
Maghreb à la charia, relatif aux produits financiers participatifs, au dépôts d’investis-
sement. . .
3. Emettre un avis concernant la conformité de l’activité des assurances islamiques Takaful
à la législation musulmane
4. Emettre un avis par rapport à la conformité des produits financiers participatifs proposés
par les établissements de crédit et organismes assimilées à leurs clients aux préceptes de
la charia.
- Le 14 mai 2015 Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de loi 59-13 modifiant et
complétant la loi 17-99 portant code des assurances, ce nouveau projet permet la mise en
place d’un cadre légal pour l’assurance Takaful.
Chaque année, les banques participatives doivent livrer deux documents, un rapport
d’activité à la banque centrale et un autre sur la conformité à la charia au comité supérieur
Oulémas.
Selon La loi 103.12, 6 circulaires vont être publiés par la Banque centrale récemment
et qui porte sur les éléments suivant :
1. Caractéristiques techniques des produits participatifs et des modalités de leur présen-
tation à la clientèle
Le Conseil supérieur des Oulémas donne son avis par rapport à quatre de ces circu-
laires. Il ne donnera pas son avis sur les agréments, sur la fonction de conformité et sur
la circulaire qui réglemente le rapport annuel livré à la banque centrale. Elle doit recevoir
auprès des IFI, chaque année un rapport annuel de conformité avec la sharia. Ce document
portera sur trois principaux points : la conformité de l’activité avec la sharia, la collecte de
la Zakat et de la ”purification” des revenus illicites de la banque.
Malgré les efforts fournis, la finance islamique au Maroc est encore dans ses débuts.
Elle doit relever certains défis et obstacles :
La question d’appliquer les normes comptables internationales (IFRS) ou les normes de
l’AAOIFI est encore présente 3 , selon les uns les normes IFRS sont difficiles à appliquer vu la
nature spéciale des IFI et proposent de remédier à la norme AAOIFI, appliquée au Bahreı̈n
et dans plusieurs pays, dont la Malaysie. Selon d’autres l’option imaginée est d’utiliser la
norme IFRS après un travail d’adaptation aux spécificités de la finance islamique.
Des autres problèmes rencontrés aussi sont l’absence de la neutralité fiscale entres produits
financiers participatifs et conventionnels, la Formation des ressources humaines qualifiées
et Le développent du Marché de capitaux pour la gestion des ressources disponibles et la
gestion de la liquidité des IFI
52
Introduction
La Mourabaha est la technique de financement la plus utilisée dans les banques partici-
patives cependant elle fait encourir ces dernières à deux risques principales, résumés dans le
tableau 8.1.
Risques Conséquences
Renoncement du client à la promesse d’achat risque de dégradation de la valeur du bien
acheté
Non-respect des échéances de règlement par le Baisse du rendement de l’opération due à la
client donneur d’ordre fixité du prix de Vente. Les pénalités de re-
tard ne peuvent être intégrées aux produits de
la Banque
Pour éviter toute perte liée au renoncement du client donneur d’ordre d’acheter le bien
faisant l’objet de la Mourabaha, la banque participative prend en générale une garantie de
sécurité Hamich Aljedia, si le client renonce à sa promesse d’achat la banque revend le bien
acheté sur le marché ou à un autre client. Toute perte est indemnisée par la garantie de
sécurité.
Notre étude rentre dans le cadre de notation interne de Bâle II, elle s’intéresse au risque de
défaut, c’est-à-dire le risque que le client ne respecte pas ses engagements envers la banque
participative, pour maitriser ce risque nous allons subdiviser cette partie en deux chapitres,
le premier va porter sur la mise en place d’un système de notation interne pour les particu-
liers d’une banque participative afin d’évaluer leur probabilité de défaillance et leur capacité
à rembourser leurs échéances avant la signature des contrats Mourabaha, le deuxième cha-
pitre s’intéresse au calcul des différentes composantes de risque de crédit, la tarification des
transactions Mourabaha par l’outil RAROC et à l’automatisation des résultats obtenus.
Pour faire face au risque de contrepartie qui nuit leur stabilité, les banques cherchent
en permanence les outils les plus robustes capables de leurs renseigner sur la solvabilité
des nouveaux clients. Le développement de la modélisation statistique pour la prévision
répond à cette exigence en offrant une large gamme de modèles et de techniques d’aide à
la décision : méthodes de modélisation statistique classique (Régression logistique, analyse
discriminante), moins classiques (arbres de décision) ou encore dites de l’intelligence
artificielle qui s’intéresse au développement d’algorithmes permettant d’analyser des données
de grande dimension en s’appuyant sur un formalisme probabiliste(Réseaux de neurones,
agrégation de modèles, séparateurs à vastes marges).
54
CHAPITRE 9. SYSTÈME DE NOTATION INTERNE DE SCORING
Comme il est déjà signaler notre obectif dans ce chapitre est d’élaborer un système
de notation interne de scoring capable de classer les nouveaux clients de la banque en
solvables et non solvables avec une probabilité donnée, pour cette raison on a opté pour la
mise en place des différentes techniques d’apprentissage statistique :
• La régression logistique comme une méthode classique de datamining
• Les réseaux de neurone, les SVM et les Random Forests- RI comme outils de l’intelligence
artificielle.
Une telle tâche nécessite le respect de plusieurs étapes qu’on a suivi soigneusement :
Nous disposons d’un échantillon de 5900 observations qui représente les clients d’une
banque. Notre base de données contient ainsi 11 variables comportant la typologie et les
différentes caractéristiques du client et de la transaction.
sain
4000
en défaut
3000
2000
1000
0
0 1
La variable que nous cherchons à expliquer est la défaillance du client, d’après notre base
de données 19% de la population sont défaillants alors que 81% sont sains.
Les boı̂tes à moustaches des différentes variables continues montre qu’il y a un cer-
tain nombres des valeurs extrêmes pour les différentes variables, ces valeurs extrêmes
peuvent correspondre à un profil particulier ou à une catégorie particulière des individus qui
nécessite un traitement aussi particulier, soit on les rejettent et on fait appel aux techniques
de traitement des données manquantes soit on les regroupent dans des classes particulières
via la discrétisation des variables.
1. la fonction mice() du logiciel R permet de faire l’imputation multiple .
15
40
1000
10
20
400
5
0
0
enqDegSol nbCntr traitRev
200
50
10
100
20
5
0
0
Figure 9.2 – Boı̂tes à moustache des différentes variables continues
Sur le plan statistique, l’existence d’une colinéarité peut perturber les estimations des
paramètres du modèle statistique. Afin d’extraire la liste des variables corrélées entre elles,
on peut passer par des tests de corrélation : test de khi-deux pour croisement de deux variables
qualitatives, un test de Pearson pour deux variables quantitatives et un test de Student pour
tester la corrélation entre une variable quantitative et une autre qualitative, ces différents
tests sont largement disponibles dans les logiciels statistiques dont R qu’on utilise dans notre
étude.
60000
montant
0
40
ancTrav
20
0
15
nbCntrNrem
5
0
600
ageCntr
0
15
enqDegSol
0 5
30 60
nbCntr
0
100
traitRev
0
0 40000 80000 0 5 10 15 0 5 10 15 0 50 150
Les tests de corrélation entre les différentes variables ne révèlent aucune forte corrélation
qui exige la suppression de certaines variables.
Cette phase est intéressante avant l’élaboration des modèles prédictifs, elle nous permet
de sélectionner les variables qui ont un effet sur la solvabilité des clients, une telle tâche
est effectuée par un test de comparaison des moyennes ou des médians pour les variables
quantitatives, test de khi-deux et le coefficient v de cramer pour les variables qualitatives.
Une sélection automatique est aussi disponible sur les logiciels statistiques, elle se base sur
les deux critères AIC et BIC
Le tableau 9.4 nous indique que la différence des médians est hautement significative pour
toutes les variables à l’exception de la variable nombre de contrats dont P-value > 0.05.
Le teste de khi-deux 9.5 nous montre également que les deux variables, fonction et objet
ont un effet significatif sur la solvabilité des clients comme leurs p value < 0.05, ce qui n’est
pas le cas pour la variable sex.
En résumant, la sélection d’experts des variables a exclu les variables nombre de contrats et
le sex, ces variables n’ont pas une influence significative sur la solvabilité des clients.
La discrétisation des variables est fondamentale quand il s’agit de prédire une variable
catégorielle dont la réponse est non linéaire, elle renforce la robustesse du modèle prédictif.
La discrétisation des variables est presque obligatoire dans les cas suivants :
- Un taux de valeurs manquantes non négligeable (> 5%) mais n’impose pas l’abandon
de la variable (< 15%) on découpera la variable en tranches puis on ajoutera une tranche
supplémentaire correspondant aux valeurs manquantes.
- Des valeurs extrêmes que l’on ne sait pas bien corriger, la discrétisation fait évidemment
disparaitre ce problème.
II n’existe pas de méthode universelle pour discrétiser des variables en revanche l’arbre
CHAID peut fournir une aide efficace dans ce sens.
tation d’un individu selon ses caractéristiques, alors que l’échantillon test a pour objectif de
vérifier si le modèle fondé sur l’échantillon d’apprentissage est statistiquement fiable.
Soit M0 Modèle réduit à la constante et M1 le modèle avec toutes les variables on teste :
H0
: M0 −→ Logit[P (Y = 1)] = β0
H1
: M1 −→ Logit[P (Y = 1)] = β0 + β1 X1 + ...βp Xp
pour répondre à la question : est ce que M1 est meilleur que M0 en terme de qualité prédictive
on fait appel au test de rapport de vraisemblance :
Statistique de test :
C’est à dire :
H0
: βj = 0
H1
: βj 6= 0
Statistique du test de Wald :
2
β
c
2j
T = 2
σj
Elle suit un Khi-deux à 1 degré de liberté, si T 2 > X 2 (1) on rejette H0 et on déduit que la
variable Xj a une influence sur la probabilité d’apparition de l’évènement de défaut, ce test
peut s’écrire aussi autrement :
β
c
j
T =
σj
Elle suit une loi normale centrée réduite, si |T | > q1−α/2 on rejette H0 avec q1−α/2 est le
quantile de la loi normal d’ordre 1 − α/2 ( pour α = 0.05, q1−α/2 = 1.96 )
Pour élaborer le modèle prédictif de la régression logistique nous allons utiliser les
variables les plus discriminantes déjà sélectionnées dans ce qui précéde.
P
la fonction logit est donnée par : ln( 1−P ) = −1.4328
e−1.4328
la probabilité que ce client fasse défaut est : p = 1+e−1.4328 = 19%
Les neurones sont ensuite associés en couche, une couche d’entrée lie les signaux entrant, un
neurone par entrée xj , une couche en sortie fournit la réponse du système et Une ou plusieurs
couches cachées participent au transfert. Un neurone d’une couche cachée est connecté en
Apprentissage (ajustement)
Les paramètres du modèle(poids reliant les neurones) sont estimés pour minimiser une
fonction de coût (somme des carrés des écarts si la réponse est numérique ou coût d’erreur
de classement en discrimination).
Paramètres de complexité
Dans notre modélisation on se limite aux perceptrons à une seule couche cachée dis-
ponible sous le logiciel R, mais cela est théoriquement suffisant pour approcher n’importe
quelle fonction à condition d’insérer suffisamment de neurones.
Nous avons choisi les différents paramètres du modèle à la main, grâce la fonction tune.nnet
de R.
Notre modèle est constitué d’une seule couche cachée à 5 neurones, le terme decay est fixé à
0.1 et le nombre d’itération est choisi suffisament grand pour s’assurer de la convergence de
notre modèle.La figure 9.7 montre la forme du modèle obtenu.
2. c’est à dire il donne des bons résultats seulement pour l’échantillon d’apprentissage
B1 B2
montant I1
objet2 I2
fonc2 I3
fonc3 I4
fonc4 I5 H1
fonc5 I6 H2
fonc6 I7 H3 O1 solv
ancTrav I8 H4
nbCntrNrem I9 H5
ageCntr I10
enqDegSol I11
nbCntr I12
traitRev I13
Performance of `nnet'
0.10
0.1480
0.08 0.1475
0.1470
0.06
decay
0.1465
0.04
0.1460
0.02
0.1455
0.1450
3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
size
La figure 9.8 montre l’évolution de l’erreur d’estimation du modèle en fonction des prin-
cipaux paramètres : size(le nombre de neurones de la couche cachée) et le terme de régulari-
sation decay, les valeurs de ces paramètres qui maximise la performance du modèle et celles
qui minimisent l’erreur d’estimation, elles correspondent à la zone en bleu foncé, ce sont les
valeurs précédemment fixées à savoir 5 pour le nombre de neurones de la couche caché et 0.1
pour le paramètre decay.
1- La notion de marge maximale : dans le cas où les données sont linéairement sépa-
rables 9.9 La marge est la distance entre la frontière de séparation et les échantillons les plus
proches( vecteurs supports) Dans les SVM, la frontière de séparation est celle qui maximise
la marge. Le problème est de trouver cette frontière séparatrice optimale, à partir d’un
ensemble d’apprentissage.
2- La notion de fonction noyau : Afin de pouvoir traiter des cas où les données ne sont
pas linéairement séparables, la deuxième idée clé des SVM est de transformer l’espace de
représentation des données d’entrées en un espace de plus grande dimension (possiblement
de dimension infinie), dans lequel il est probable qu’il existe un séparateur linéaire. Ceci est
réalisé grâce à une fonction noyau.
Le cas simple est le cas d’une fonction discriminante linéaire, obtenue par combinaison
linéaire du vecteur d’entrée x = (x1 , ..., xN )T , avec un vecteur de poids w = (w1 , ..., wN )T :
h(x) = wT x + w0
Il est alors décidé que x est de classe 1 si h(x) ≥ 0 et de classe -1 sinon. C’est un classifieur
linéaire.
Afin de remédier au problème de l’absence de séparateur linéaire, l’idée des SVM est de
reconsidérer le problème dans un espace de dimension supérieure, éventuellement de dimen-
sion infinie. Dans ce nouvel espace il est alors probable qu’il existe une séparatrice linéaire.
Plus formellement, on applique aux vecteurs d’entrée x une transformation non-linéaire φ.
L’espace d’arrivée φ(X) est appelé espace de redescription, dans cet espace on cherche alors
l’hyperplan h(x) = wT φ(x) + w0 qui vérifie yk h(xk ) > 0, pour tous les points xk de l’ensemble
d’apprentissage, c’est-à-dire l’hyperplan séparateur dans l’espace de redescription.
Des noyaux usuels employés avec les SVM sont représentés dans le tableau suivant :
Utiliser les SVM pour prédire la solvabilité d’un client revient à chercher un ensemble de
paramètres optimaux :
1- cost : un paramètre de régularisation qui permet de contrôler l’importance de l’erreur que
l’on s’autorise par rapport à la taille de la marge.
2- le noyau adéquat et ses paramètres
Fixer les paramètres qui maximisent la performance du modèle est possible grâce au
logiciel statistique (R), pour notre cas les paramètres choisis sont comme suit :
1. SVM-Type : C-classification
2. SVM-Kernel : radial
3. gamma : 0.5
4. cost : 4
Performance of `svm'
4.0
0.20
3.5
0.18
3.0
0.16
2.5
cost
0.14
2.0
1.5 0.12
1.0 0.10
0.5
0.08
gamma
Figure 9.11 – Evolution d’erreur de classification en fonction des paramètres gamma et cost
Comme le cas des réseaux e neurones la figure 9.11 illustre l’évolution de l’erreur de clas-
sification en fonction des deux principaux paramètres du modèle : le gamma et le terme
de régularisation Cost. Les valeurs de ces paramètres qui minimisent l’erreur de classifica-
tion(maximisent la performance du modèle) et celles qui correspondent à la couleur vert
foncé, sont celle déjà fixées auparavant.
• Ne présente pas les résultats escomptés dans le cas de traitement des données de très
petite dimension
• La difficulté de choisir le type de noyau et ses différents paramètres
• La difficulté de fixer la valeur du paramètre de pénalisation Cost
Le principe général des méthodes d’ensemble est de construire une collection de prédicteurs
et par la suite agréger l’ensemble de leurs prédictions.
Dans le cadre de la régression L’agrégation de q prédicteurs revient à faire la moyenne :
q
1X
ybl
q l=0
Bagging
Le Bagging a été introduite par Breiman (1996). Etant donné un échantillon d’apprentis-
sage Ln = {(X1 , Y1 ), . . . (Xn , Yn )} est une méthode de prédiction 4 (règle de base) qui construit
sur l’échantillon Ln un prédicteur h(, b L ). Le principe de Bagging est de tirer indépendam-
n
ment plusieurs échantillons Boostrap (LO 5 Oq
n , . . . , Ln ) puis appliquer la règle de décision à
1
chacun d’eux pour obtenir une collection de prédicteur (h(, b LO1 ) . . . , h(,
b LOq ) et à la fin agré-
n n
ger ces prédicteurs de base.
Boosting
Le Boosting introduit par Freund and Schapire (1996), c’est l’un des méthode d’ensemble
les plus performantes, le principe de Boosting est de tirer le premier échantillon Boostrap
1
LOn où chaque observation a une probabilité n d’être tirée puis appliquer la règle de base
1
4. La règle de base peut être l’arbre de décision ou la méhtode du plus proche voisin
5. Un échantillon Boostrap est obtenu en tirant aléatoirement n observation avec remise dans l’échantillon d’ap-
prentissage Ln .
Randomizing outputs
Random subspace
En 1998 Ho introduit cette méthode qui ne joue plus sur l’échantillon mais sur l’ensemble
des variables considérées. Le principe de Random subspace est de tirer aléatoirement un sous
ensemble de variables et d’appliquer la règle de base sur l’échantillon Ln qui ne prend en
compte que les variables sélectionnées, on construit ainsi un ensemble de prédicteurs chacun
est construit en utilisant des variables différentes puis on agrège les prédicteurs obtenus.
L’idée de la méthode est de construire une collection de prédicteurs chacun est bon dans un
sous espace particulier de l’espace d’étude et ensuite déduire un prédicteur sur l’espace tout
entier.
Les 4 méthodes d’ensemble présentées se basent sur le principe suivant :
1. Choisir une règle de prédiction de base instable 6
2. Perurber 7 cette règle de base et construire un ensemble de prédicteurs issus de différentes
perturbations
3. Agréger les différents prédicteurs obtenus et construire un prédicteur final plus perfor-
mant et plus stable
Les forêts aléatoires est la collection de prédicteurs par arbre, avec chaque arbre dépend
d’une variable aléatoire, le prédicteur des forêts aléatoires est l’agrégation de cette collection
des prédicteurs.
Tous les méthodes d’ensemble citées auparavant à l’exception de Boosting sont des cas parti-
culiers des forêts aléatoirse quand la règle de base est une arbre de décision, l’aléa se présente
dans le tirage de l’échantillon Boostrap pour le bagging, la modification aléatoire des sorties
pour Randomizing outputs et le tirage de sous-ensemble de variables pour Random subspace.
La dénomination des forêts aléatoires désigne maintenant les Random Forests-RI, appel-
lée aussi, forêts aléatoires de Leo Breiman c’est un cas particulier des forêts aléatoires
et celui qui a été implémenté.
6. Une méthode de prédiction est dite instable si une petite perturbation de l’échantillon d’apprentissage entraine
une modification du prédicteur obtenu.
7. Les perturbations portent sur l’échantillon d’apprentissage ou sur les variables
Random Forests-RI
Ils signifient les forêts aléatoires à variable d’entée aléatoire ”Random Forests with Ran-
dom inputs ”, le principe de la méthode est de générer plusieurs échantillons boostraps
(LO Oq 8 Ol
n , . . . , Ln ), puis appliquer une variante CART sur chaque échantillon (Ln ), l’algorithme
1
Il y a deux sources d’aléas pour générer les prédicteurs individuels des forêts aléatoire :
L’aléa dû au boostrap et l’aléa du choix des variables pour découper 10 chaque noud d’un
arbre
8. Classification And Regression Tree, méthode statistique qui permet de construire des prédicteurs par arbre en
classification comme en régression, sa popularité revient à sa lisibilité, sa rapidité d’exécution et le peu d’hypothèse
qui exige.
9. Le nombre m de variables sélectionnées est fixé au début de la construction de la forêt, il est identique pour
tous les arbres, c’est un paramètre important de la méthode
10. Une coupure est un élément de la forme {X j 6 d} ∪ {X j > d} ou j ∈ {1, . . . , p} et d ∈ R, signifie que toutes
les observations avec une valeur de la j ème variable plus petite que d vont dans le noud fils de gauche et toutes celles
avec une valeur plus grand que d vont dans le noud fils de droite donc il faut choisir le meilleur découpe (j, d)
l’erreur Out-Of-Bag
L’algorithme Random Forests-RI calcul aussi, une estimation de son erreur de généralisa-
tion appelée Ou Of Bag(OOB), cette erreur se calcule comme suit :
On fixe une observation (Xi, Yi) de l’échantillon d’apprentissage, pour prédire Yc de Y on
i i
agrège tous les prédateurs construits sur des échantillons boostraps ne contenant pas cette
observation.L’erreur OOB est calculer comme suit :
• 1 Pn c)2 en régression
n i=1 (Yi − Y i
• 1 Pn
n i=1 1{Yi 6=−Ybi } en classification
Pour mettre en place la méthode de Random Forests-RI on fait appel au package Random
Forets implémenté dans le logiciel libre R, il existe deux paramètres importants dans ce
programme :
1. le nombre de variables m sélectionnées aléatoirement à chacun des nouds de l’arbre noté
√
mtry, a une valeur par défaut de p en clssification et p1 en régression
2. le nombre d’arbre q de la forêt nommé ntree sa valeur par défaut est 500
Le programme permet également de fixer les autres paramètres des forêts aléatoires comme
le nombre d’observations nodesize en dessous duquel on ne découpe pas un noud (1 par
défaut en classification et 5 en régression) et aussi la façon d’obtenir l’échantillon boostrap
avec ou sans remise(tirage de n observations sans remise par défaut), nous laissons pour ces
derniers éléments leurs valeurs par défaut par contre pour les deux paramètres principaux
on choisit les valeurs optimales qui minimisent l’erreur de généralisation(Out-Of-Bag). Les
valeurs adoptées sont 700 pour ntree et 3 pour mtry les figures 9.13 et 9.14 justifient notre
choix.
0.16
0.15
0.14
0.13
OOB
0.12
0.11
0.10
trees
0.0970
0.0965
OOB Error
0.0960
0.0955
0.0950
2 3 6
mtry
On applique les résultats de notre modèle pour prédire la classe d’un nouveau client de la
banque(solvable ou non solvable), ces résultats seront exploités dans la partie validation des
modèles.
La matrice de confusion
La matrice de confusion nous permet de comparer les valeurs prédites par le modèle avec
les valeurs observées, elle prend la forme suivante :
prédite 0 prédite 1
obervée 0 Vrai positif(VN) Faux négatif(FN)
obervée 1 Faux positif(FP) Vrai négatif(VP)
La matrice de confusion peut être construite pour l’échantillon test comme pour l’échan-
tillon apprentissage, mais celle d’échantillon d’apprentissage est généralement n’est pas sou-
haitable, sa faiblesse vient du fait que le même échantillon utilisé pour construire le modèle.
C’est le taux d’instances biens classées (TBC), il représente la proportion de vrais cas :
vrais positifs et vrais négatifs dans la population. Nous utilisons ce critère afin d’évaluer le
pouvoir de chacun de nos modèles à générer le plus grand nombre d’instances bien classifiées.
VP +VN
T BC =
V P + V N + FP + FN
La courbe ROC
Abréviation (Receiving Operating Curve ) Cette courbe résume les performances de toutes
les règles de classement que l’on peut obtenir en faisant varier le seuil de décision, c’est une
représentation graphique de la relation existante entre la sensibilité et la spécificité d’un
test pour toutes les valeurs seuils possibles, l’ordonnée représente la sensibilité et l’abscisse
correspond à la quantité (1 - spécificité).
La sensibilité est le taux des vrais positifs du test est estimée par la proportion de vrais
positifs, soit :
VP
se =
V P + FN
Alors que (1 - spécificité) est le pourcentage de faux positifs (False Positive rate).
La spécificité est le taux des vrais négatifs(True Positive rate) du test est estimée par la
proportion de vrais négatifs, soit :
VN
sp =
V N + FP
Courbe ROC
0.97
1.0
0.78
0.8
True positive rate
0.59
0.6
AUC
0.4
0.4
0.2
0.2
0.01
0.0
La courbe ROC ne dépend que du classement des valeurs, plus les deux distributions sont
séparées, plus la courbe ROC se rapproche du carré. Si les deux distributions sont identiques,
la courbe se confond avec la diagonale.
Cette surface notée AUC (Area Under Curve), c’est une mesure de la performance d’un
score et la qualité de discrimination du modèle en traduisant la probabilité qu’un bon client
aura un score supérieur au score d’un mauvais client, elle varie entre 0 et 1, en pratique 0.5 et
1, si AUC < 0.5, cela signifie que les scores ont été inversés. Si on note par Z la zone AUC :
• 0, 9 < Z < 1 discrimination excellente
• 0, 8 < Z < 0, 9 bonne discrimination
• 0, 7 < Z < 0, 8 discrimination correcte
• 0, 6 < Z < 0, 7 discrimination médiocre
• 0, 5 < Z < 0, 6 mauvaise discrimination
Les différents modèles sont généralement satisfaisants en terme de taux de bon classement
avec une performance significative des modèles de l’intelligence artificielle particulièrement
les SVM et les Random Forests-RI.
1.0
Régression Logistique
Réseaux de neurones
0.8
SVM
Random forests−RI
True positive rate
0.6
0.4
0.2
0.0
La banque doit maı̂triser le risque de crédit avant l’octroi ou en cours de vie du contrat
et doit mettre en place des dispositifs qui permet de répondre aux questions suivantes :
81
CHAPITRE 10. TARIFICATION D’UNE TRANSACTION MOURABAHA
Appelée perte attendue, prime de risque ou expected loss, elle représente la part
certaine du risque de crédit. La prime de risque approxime les pertes prévisibles correspond
au montant que la banque risque de perdre en moyenne sur une période donnée sur un
portefeuille de crédit ou sur une transaction spécifique.
Faire une transaction Mourabaha est synonyme d’acceptation de risque en contrepartie de
réaliser des bénéfices, d’où l’importance de tarifier chaque transaction afin qu’elle puisse
refléter le risque lié à la contrepartie.
Le risque de crédit se quantifie par le calcul de la perte moyenne anticipée sur un horizon
donné, obtenue comme suit :
EL = P D × LGD × EAD
Cette prime de risque doit être incorporée dans la tarification des transactions Mourabaha.
la perte moyenne totale d’un portefeuille de transactions Mourabaha est l’agrégation des EL
individuelles soit :
N
X
ELpf = ELi
i=1
• PD est la probabilité de défaut de paiement donnée par le système de notation
• LGD = 1 − R (Loss Given Default) le taux de perte en cas de défautt, avec R le taux de
recouvrement ou de récupération en cas de défaut, les banques autorisées à calculer leurs
LGD recourent à l’approche IRB avancé alors que les autres seront assignées à l’approche
IRB fondation, les autorités de contrôle prennent en générale un LGD = 50% pour une
créance non garantie et 75% pour une créance subordonnée [13]
• EAD (Exposure At Default )la mesure de l’exposition total en cas de défaut, pour notre
cas d’étude nous allons considerer le prix de revient du bien objet de la Mourabaha
. Ceci revient à faire hypothèse que la défaillance de la contrepartie surviendra a la
première échéance. (RAROC à l’origine).
La modélisation du risque de crédits aux particuliers suppose un travail de réflexion et
de validation de ces différents paramètres [23]
Où ωi est le poid de l’actif et ρij est la corrélation entre deux actifs, cette expression est
très fréquente dans la littérature cependant la difficulté de mesurer la corrélation entre les
défauts rend son estimation pour un portefeuille difficile. [23]
Le capital économique que la banque doit garder pour une transaction est
CE i = k × U Li
Avec k est le quantil de loi normal centée réduite d’ordre α cette dernière qui dépend de la
stratégie de la banque et son aversion au risque, pour α = 0.01 k = 2.33
La perte maximal du portefeuille de crédit est V aR(99%) = ELpf + k × U Lpf
Le prixobjet
C’est le prix de revient du bien objet de la Mourabaha inclue le prix d’achat, les frais de
transport, les frais de stockage et s’il y a des autres charges.
Le coût des ressources ou de refinancement, déterminé par la banque sur une période don-
née, peut être considéré comme le taux moyen pondéré des ressources, ce dernier est obtenu
en rapportant le total des rendements versés par la banque (aux titulaires des comptes PSIA
ou des comptes d’épargnes) sur ses opérations avec sa clientèle à la moyenne des ressources
rémunérées et non rémunérées estimées sur la période étudiée. 2
E(rendements versés)
T MP R =
E(ressources)
Coût d’opération
La banque doit avoir un système de comptabilité analytique qui lui permet d’estimer le
cout d’une opération Mourabaha, ce coût concerne :
— Les frais de personnel
— Les impôts et taxes de la banque
— Les charges de location et les charges d’exploitation bancaire.
en offrant une possibilité aux utilisateurs de logiciel R de développer des applications web à
haut niveau.
De cette façon on est arrivé à élaborer un système d’aide à la décision sous forme d’une
application Shiny qui permet non seulement la notation d’un nouveau client de la banque
participative sur la base de ses propres informations mais aussi d’estimer le rendement
minimal que la banque doit exiger pour qu’une transaction Mourabaha soit rentable en
admettant le risque de contrepartie qui lui est associée.
Malgré les différents intérêts de RAROC, sa mise en place est généralement couteuse,
elle nécessite des besoins techniques, intellectuels et humains très importants et un système
d’information correctement alimenté. Le RAROC reste un outil d’aide à la décision et à la
gestion et il ne peut pas être le seule critère pour prendre une décision ou pour faire une
tarification d’une transaction, vu sa sensibilité aux données fournies en entrée, comme la
PD, le taux de recouvrement ou le seuil de confiance choisi. Toute mauvaise assimilation de
ses entrées induira de mauvaises interprétations et empêchera de prendre de bonnes décisions.
Comme perspectives pour des futures recherches, nous signalons que la gestion des risques
dans les banques participatives est encore un domaine vierge pour la recherche. Je profite
de cette occasion pour insister sur la gestion de risque de liquidité et le risque commercial
translaté lié aux comptes d’investissement.
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[7] http://eric.univ-lyon2.fr/~ricco/cours/
[8] http://www.rstudio.com/
[9] http://shiny.rstudio.com/
92
8.1 Circuit de régulation marocaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
8.2 les risques liés à la Mourabaha . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Imputation multiple
> data<-read.table("fichier1.txt",head=T)
> require(mice)#télécharger le package mice
> res<-mice(data) #appeler la foction mice
> complete(res) # voire le résultat de l'imputation
> modelRL<-predict(m.logit,newdata=test1,type="response",se=TRUE)
> #prédire la qualité des clients pour l'échantillon test
> modelRL<-cbind(test,modelRL)
> modelRL<-cbind(modelRL,pred.Solv=factor(ifelse(modelRL$fit<0.35,0,1)))
> library(ROCR)
> predtest<-prediction(modelRL$fit,test$Solv)
> perf1=performance(predtest,"tpr","fpr")
> plot(perf1,colorize=TRUE,main=" Courbe ROC ")
> # tracer la courbe ROC
> plot(perf,print.cutoffs.at=seq(0,1,by=0.05))
> # tracer la courbe ROC avec les différents seuils
> abline(0,1,col=2)
94
ANNEXE B. CODE R UTILISÉ
> library(nnet)
> set.seed(06072012)
> model = nnet(solv~ ., data =appren, size = 5, decay = 0.01,maxit=300)
> #élaboration de modèle
> library(devtools)
> source_url('https://gist.githubusercontent.com/fawda123/7471137/raw/
+ 466c1474d0a505ff044412703516c34f1a4684a5/nnet_plot_update.r')
> plot.nnet(model, alpha.val = 0.5, circle.col = list('violet', 'lightgreen'),
+ bord.col = 'black')
> # plot du modèle
> require(ROCR)
> pred = predict(model, newdata = test)
> predict<-prediction(pred[,1],test$solv)
> perf6 <- performance(predict,"tpr","fpr")
> plot(perf6,colorize=TRUE,main="ROC Réseaux de neurones") #tracer la courbe ROC
> auc_rn<-performance(predict,"auc")
> attr(auc_rn,"y.values") #calcul de l'AUC (interface sous la courbe ROC)
> #head(pred)
> pred_RF<-predict(arf,test,type='class')
> (mat<-table(pred_RF,test$solv))
> taux = sum(diag(mat))/sum(mat)
> print(taux)
> testp4<-predict(arf,test,type='prob')[,2]
> pred4<-prediction(testp4,test$solv)
> perf4 <- performance(pred4,"tpr","fpr")
> aucrf <- performance(pred4,'auc')
> attr(aucrf ,"y.values")
> plot(perf4, colorize=TRUE,lty=2,main="ROC Random forest")