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L’impact des
interventions des
banques centrales et des
banques commerciales
dans les pays émergents
o Introduction
I. Un bref historique de la création des banques centrales
II. Les fonctions d’une banque centrale
1. Définition et conduire la politique monétaire
2. Surveiller et gérer les systèmes de paiement
3. Assurer la stabilité du système bancaire et, en cas
de risque systématique, jouer le rôle de préteur en
dernier ressort
III. Les banques commerciales
IV. L’impact des interventions des banques centrales et des
banques commerciales dans les pays émergents
Exemple d’impact d’intervention des banques centrales et
des banques commerciales
Les objectifs d’intervention de la banque centrale
L’efficacité d’intervention de la banque centrale :
-L’efficacité des instruments de la Banque centrale :
- les avantages potentiels d’une intervention :
- Les risques potentiels d’intervention de la banque centrale :
o Conclusion
o Bibliographie
Introduction :
De plus en plus, les déclarations, les actions, les analyses des banques sont
décalées par rapport aux attentes des citoyens aux questions posées par la
recherche économique, aux mécanismes qui gouvernent les économies
contemporaines.
Ce décalage tient à une raison historique : les banques qui opèrent aujourd’hui
ont été formatées pour répondre aux difficultés économiques du début des
années 1980, causées par les effets néfastes de l’inflation forte et laxisme de
politiques monétaires peu crédibles. Pourtant, les banques centrales avaient
été créées au XIXe siècle avec un objectif bien différent : aider au bon
fonctionnement des banques commerciales, créer une quantité raisonnable de
monnaie pour faciliter les échanges, assurer le rôle de préteur en dernier
ressort pour éviter les crises.
I. Un bref historique de la création des banques centrales :
Les banques centrales sont des institutions à la fois très anciennes et très
nouvelles. Anciennes, car certaines existent depuis le XVIIe siècle. La plus
ancienne banque centrale est la Banque de Suède, créée en 1656, suivie de
près par la « Old Lady » qu’est la Banque d’Angleterre, née en 1694, la Banque
de France ne datant que de 1800.Nouvelles, car leur conception actuelle est
relativement récente.
La création des banques centrales s’est faite sur plus de quatre siècles, même si
on distingue trois périodes successives :
Généralement, une banque centrale est propre à un seul pays, c’est par
exemple le cas de la Banque d’Angleterre. Plus exceptionnellement, elle
peut être commune à un ensemble de pays, c’est le cas de la Banque centrale
européenne. Quoi qu’il en soit, ses fonctions sont de :
La question de l’indépendance n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. On peut,
d’une part, se poser la question du degré d’indépendance et, d’autre part, se
demander si l’indépendance réside dans le choix des objectifs ou dans le choix
des instruments [4]. Ainsi, la BCE et la Fed sont libres du choix des instruments
et de quantifier ou préciser les objectifs, ce qui n’est pas le cas de la Banque
d’Angleterre (BoE), où c’est le chancelier de l’échiquier qui fixe l’objectif
d’inflation pour les deux années à venir, la BoE étant ensuite libre de choisir les
instruments pour les atteindre. Mais on verra plus loin que l’indépendance est
une question bien plus complexe que le choix des instruments ou la
quantification des objectifs.
L’objectif assigné peut être unique ou multiple. Unique, sous la forme d’un
objectif en termes de stabilité des prix, ou multiple comme dans le cas de la
Fed qui a des objectifs de stabilité des prix et de plein emploi. Cette dernière
doit aussi réguler l’activité bancaire américaine et être prêteur en dernier
ressort pour les banques commerciales.
C’est surtout en période de crise, que les banques peuvent se tourner auprès
de la banque centrale pour obtenir de la liquidité, c’est le cœur même de sa
fonction de prêteur en dernier ressort (PDR). La banque centrale fournit alors
une sorte d’assurance contre le risque de système. C’est à Thornton (1802) et à
Bagehot (1873) que l’on doit la doctrine classique du PDR. Elle énonce ainsi les
principes qui doivent guider l’action de la banque centrale comme PDR :
Mais, en même temps que la banque centrale doit s’engager à éviter le risque
systémique et à fournir des liquidités pour éviter le risque de contagion et faire
clairement connaître sa politique avant que la crise ne survienne, elle doit
éviter l’aléa moral. Elle a tout autant pour devoir d’éviter que les banques,
sûres de disposer d’un filet de sécurité, prennent trop de risques car le PDR
volera à leur secours. Pour cette raison est introduite l’incertitude (Corrigan,
1990 ; Giannini, 1999). Si les banques n’étaient pas certaines à l’avance d’être
secourues, elles seraient contraintes d’agir plus prudemment. Ainsi est apparue
la notion « d’ambiguïté constructive » qui sera mise en pratique pour éviter
l’aléa moral, contrairement à la doctrine classique qui recommandait que la
volonté de prêter sans limites soit annoncée préalablement au marché.
Toutes les banques ne sont pas présentes de la même façon sur le marché des
changes. Certaines d’entre elles, les plus importantes disposent de salles de
change voire salle des marchés.
Au Maroc, toutes les banques sont habilitées à traiter de façon habituelle des
opérations de change. En pratique, elles interviennent toutes en permanence
sur le marché. Ces banques opèrent par l’intermédiaire des spécialistes appelés
cambistes.
IV. L’impact des interventions des banques centrales et des
banques commerciales dans les pays émergents :
Avant le déclenchement de la crise, les pays émergents jouissaient d’une
croissance rapide et leurs banques centrales avaient fortement progressé dans
la mise en œuvre de politiques monétaires modernes se rapprochant de celles
en vigueur dans les pays développés.
Nous considérons donc que le modèle de croissance des pays émergents est en
panne et qu’il est urgent de mettre un terme à cette mauvaise allocation des
ressources.
Comme cela est apparu depuis 2013, la politique monétaire n’est pas capable
d’engendrer les réallocations de capital nécessaires vers de nouveaux secteurs
et de nouvelles zones géographiques.
Prenons l’exemple d’un petit choc subi par la demande de liquidité. Celui-ci
peut finalement avoir sur une banque des effets démesurés du fait que les
dépôts tenus chez elle sont remboursables à leur valeur nominale sans préavis.
L’incertitude que le choc fait planer sur la solvabilité de cette banque peut
donner lieu à une ruée des déposants craignant pour leur épargne. Et parce
que la qualité de son crédit est entachée d’incertitude, la banque pourrait être
incapable de se procurer des liquidités auprès des autres banques ou sur les
marchés.
L’évolution des marchés depuis les événements d’août 2007 a renforcé la prise
de conscience à l’égard de l’importance que revêtent une offre suffisante de
liquidité et sa répartition adéquate dans les marchés pour la stabilité et le
fonctionnement efficient du système financier.
Bien que la théorie économique fasse état du rôle joué par la répartition de la
liquidité dans le bon fonctionnement du système financier, peu de praticiens
avaient compris, jusqu’à tout récemment, la nécessité d’un apport direct de
liquidité par la banque centrale aux divers marchés (à ce sujet, voir entre autres
Banque de France, 2008).
Intervenir sur les marchés cadre avec les objectifs de la banque centrale :
Cela implique que la banque centrale se tienne disposée à prêter aux agents de
compensation dans le système de paiement et à conclure des opérations
d’open market dans des limites prévues pour que le taux cible soit atteint.
La politique relative aux prêts de dernier : ressort (ou, en clair, à l’octroi d’une
aide d’urgence) a pour objet de stabiliser la situation des banques confrontées
à un choc de liquidité susceptible de déclencher une ruée des déposants, les
dépôts à valeur fixe tenus chez elles étant remboursables sans préavis.
• plus l’activité économique n’est liée au marché touché par la crise, plus
les avantages de l’intervention ne seront importants.
Elle doit aussi atténuer les risques financiers auxquels elle s’expose par ses
interventions. Un autre coût potentiel est de susciter, par une intervention
injustifiée, un sentiment de crise en l’absence de crise véritable (un faux signal
négatif).
Enfin, l’« aléa moral » est un aspect important. Ce concept désigne la possibilité
qu’une partie à l’abri du risque ait un comportement différent de celui qu’elle
aurait si elle était exposée entièrement au risque, et qu’elle se préoccupe donc
moins des conséquences de ses actes, convaincue qu’une tierce partie
supportera lesdites conséquences.
Si la banque centrale n’intervient que dans de vraies crises de liquidité, l’aléa
moral se limitera à la distorsion de l’incitation à une gestion efficiente de la
liquidité.
Atténuer l’aléa moral est une façon de limiter les effets de l’aléa moral est
d’intervenir uniquement dans des circonstances très défavorables. La banque
centrale pourrait utiliser ses instruments de manière si sélective que les agents
économiques privés auraient peu de chances de voir dans son intervention une
raison de modifier leur comportement habituel.
C’est ainsi que les banques centrales ont fait de considérables progrès dans
l’adoption de structures modernes et théoriquement saines, renforçant encore
cet environnement favorable en augmentant la transparence des objectifs et
des instruments de politique monétaire.
La politique monétaire sous le régime POSTCRISE 1
Les équilibres interne et externe ont changé à des vitesses différentes à cause
des chocs subis par les flux de capitaux et les exportations, entraînant à leur
tour des secousses de forte magnitude sur les comptes de transactions
courantes et d’opérations financières des économies émergentes. Confrontées
aux changements bien plus lents et moins marqués de la demande intérieure,
les banques centrales devaient montrer, et ont montré, une flexibilité
considérable dans la gestion de cette double amplitude.
Malgré tous leurs efforts, les banques centrales n’ont pu garder distinctes
les politiques macroéconomiques et les politiques de liquidité. Ce phénomène
est compréhensible dans le cas des banques centrales des pays développés aux
taux directeurs proches de zéro, mais il se vérifie également pour les banques
centrales des économies émergentes. Prenons, par exemple, les politiques
accommodantes des pays émergents du début de 2012. Les banques centrales
du Chili, d’Israël, d’Inde et de Hongrie créèrent la surprise sur les marchés avec
un assouplissement plus marqué que prévu (la Hongrie ne procéda à aucune
augmentation de son taux, contre toute attente). Parmi ces quatre pays, l’«
assouplissement » indien ne consista qu’en une diminution du coefficient des
réserves obligatoires de 50 points de base, sans changement du taux directeur.
Cependant, malgré l’affirmation par la Banque de réserve d’Inde (BRI) selon
laquelle le moment n’était pas encore venu d’assouplir la politique monétaire,
cette diminution constitua l’annonce claire d’un assouplissement
macroéconomique pour mars ou avril 2012. Une diminution de 50 points du
taux des réserves obligatoires par la Banque populaire de Chine, en décembre
2011, envoya le même signal aux marchés. Les autorités des pays émergents
n’avaient jamais eu peur d’agir sur la liquidité, mais ces mesures ont été
utilisées au cours de cette période avec une ampleur historiquement sans
précédent.
Courte étude de cas des réponses des banques centrales des pays émergents
au début de 2011 :
Les cinq banques centrales majeures des marchés émergents sur lesquelles
nous nous concentrons ont utilisé de manière différente les outils restrictifs et
une politique conventionnelle de pilotage du taux directeur.
Leur combinaison aida à rendre les mesures prises plus efficaces que si l’on
avait contrôlé les seuls taux directeurs. Des interventions stérilisées sur le
marché des changes, révélées par une augmentation des réserves de devises,
et, dans le cas du Brésil, un contrôle des mouvements de capitaux furent
utilisés pour empêcher les taux de change de flamber, tandis que
l’augmentation du taux des réserves obligatoires et les opérations d’open
market aidèrent à réduire la liquidité sur le marché monétaire et dans le
système bancaire. En parallèle, les taux directeurs furent relevés (à l’exception
notoire de la Turquie où ils furent réduits).
En Chine, les hausses de taux des réserves obligatoires ont remplacé les
hausses de taux d’intérêt comme outil favori pour gérer l’importante masse de
liquidités. L’augmentation de 300 points de base du taux des réserves
obligatoires a aidé à soustraire plus de 2 000 milliards de yuans des marchés.
Les interventions continues sur le marché des changes menaient à une nouvelle
accumulation de devises. Les restrictions sur les prêts se manifestaient déjà par
une croissance du crédit moins rapide dans les deux premiers mois de 2011.
Elles furent relevées de 800 points de base pour les dépôts à moins de trois
mois et, dans une moindre mesure, pour les dépôts aux échéances plus
longues. Ces changements visaient les institutions localement présentes.
Le signal émis par une telle réduction joua un rôle important dans l’ajustement
de la perception du marché, encourageant les investisseurs à ressentir la
politique monétaire turque comme étant expansionniste.
Malgré cela, le résultat net des mesures restrictives et des réductions de taux
directeur fut bien une politique monétaire moins accommodante, et non
l’inverse. La disparition de plus de 40 milliards de livres turques (26 Md$) des
marchés financiers a montré que cette politique avait déjà légèrement basculé
vers un resserrement, malgré ce que laissaient envisager les réductions du taux
directeur.
Même si les méthodes employées par ces banques centrales furent très
différentes, l’idée commune d’utiliser des mesures quantitatives pour lutter
contre l’assouplissement quantitatif fonctionna extrêmement bien. Les
banques centrales des pays émergents furent capables de gérer une économie
dont les équilibres internes et externes évoluaient à des vitesses et avec des
amplitudes différentes. Malheureusement, ce succès ne fut pas répété lorsqu’il
s’agit de relever le second défi, plus important.
Les banques centrales des pays émergents ne parvinrent pas à répondre aux
changements structurels du modèle global de croissance. À mesure que
l’économie mondiale se relevait, les économies développées, frappées par la
crise, montraient un plus fort degré d’ajustement de leurs structures
économiques et de leurs politiques économiques. Les économies aux structures
les plus flexibles, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, subirent de
profonds changements marqués par un fléchissement des anciennes sources
de croissance (immobilier, consommation) concomitant à l’apparition de
nouvelles sources de croissance (énergie du gaz de schiste et réindustrialisation
aux États-Unis, amélioration générale du climat des affaires au Royaume-Uni).
3) les banques centrales possèdent des caractéristiques uniques qui les rendent
parfaitement aptes à jouer le rôle de fournisseur ultime de liquidité au système
financier.