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DALLES PLEINES RECTANGULAIRES

Généralités
Une dalle est un solide de faible épaisseur (plaque), modélisable par un plan, et dont
les efforts qui lui sont appliqués sont perpendiculaires à ce plan.
Il ne faut pas confondre les dalles pleines avec les deux éléments suivants :
- Le Plancher-dalle, qui est une dalle pleine reposant uniquement sur les têtes
de poteaux, sans poutre apparente et qui relève d’un calcule spécifique ;
- le dallage, qui s’appuie directement sur le sol préalablement compacté et qui
n’assure aucune fonction porteuse mais une fonction de répartition des
éventuelles charges concentrées.

D’autres formes de planchers béton armé sont également possibles :


- Plancher nervuré. Seul est conservé le volume de béton tendu qui englobe les
aciers tendus, ce sont les nervures. La fine dalle pontant l’espace entre les
nervures est appelés « hourdis ». Un tel plancher ne peut porter que dans une
seule direction et l’ensemble nervure+hourdis se calcule en poutres en Té.
L’application la plus courante est le plancher à poutrelles et entrevous.

I- CARACTERISTIQUES DES DALLES

1. Classification principale : fonction du nombre d’appuis

1.1 Sur 2 appuis


C’est le cas des poutres-dalles (2 bords libres) que l’on rencontre dans les
passerelles, dallots, cadres ou portiques. La flexion se produit dans un seul sens : Mx
Les aciers principaux équilibrant ce moment seront de même sens.

1.2 Sur 4 appuis


C’est le cas général des dalles de bâtiment reposant sur des murs, des poutres
principales ou/et des poutres secondaires ; c’est aussi celui des dalles de ponts à
poutres sous chaussée qui reposent sur ces poutres et un réseau d’entretoises.

Dans le deuxième cas si les charges appliquées sont réparties uniformément, le


calcul se fera comme pour une dalle sur 2 appuis.
Les aciers principaux (Ax) seront disposés selon le sens x ; les aciers disposés selon le
sens y seront appelés aciers secondaires (Ay).

1.3 Sur 3 appuis


En bâtiment, on rencontre des dalles présentant un seul bord libre dans les balcons et
des paliers de repos d’escaliers.

De façon générale,

2. Paramètres intervenants dans les calculs

2.1 les charges appliquées

Elles peuvent être :


 réparties uniformément ; c’est le cas général des charges en bâtiment ou des
charges piétonnes et type A pour les ponts ;
 réparties sur une petite surface, on dit alors qu’elles sont concentrées ; c’est le
cas des murs ou poteaux discontinus en bâtiment ou des charges routières du
type B et militaires du type M pour les ponts.
 Fixes ; ce qui est souvent le cas en bâtiment
 Mobiles ; ce qui est le cas des charges routières.
2.2 les liaisons aux appuis

 Articulation : c’est le cas de l’appui de rive où on ne tient pas compte de


l’action du mur sur la dalle. (on placera tout de même des aciers de chapeau
mais forfaitairement et de faible section)
 Encastrement sur le mur d’appui : dans le cas où cette liaison est nécessaire à
la stabilité du bâtiment
 Continuité de la dalle : c’est le cas général d’un appui intermédiaire où on
désolidarise la dalle du mur.

3. Prédimensionnement

Sur 4 appuis : Sur 2 appuis :

On n’oubliera pas en bâtiment les conditions d’isolation phonique aux bruits aériens
pour laquelle une masse surfacique minimum de 350 kg/m2 est nécessaire et
éventuellement une épaisseur minimum pour assurer une résistance au feu de 1h :
7 cm ou 2h : 11 cm.

II- ARMATURES DES DALLES

1. Choix des armatures


Compte tenu des possibilités locales d’approvisionnement, on pourra utiliser des
aciers en barres ou des treillis soudés en panneaux ou en rouleaux.
Dans tous les cas, le diamètre des armatures doit vérifier :  ≤ h/10

2. Position des aciers


On distingue 2 nappes dans l’épaisseur h de la dalle :
 La nappe inférieure constituée d’armatures principales et secondaires qui
équilibrent les moments fléchissants positifs dans les deux directions x et y ;
elle est prolongée partiellement ou non jusqu’aux appuis pour équilibrer
l’effort tranchant.
Comme le moment Mx est supérieur à My, on place les Ax en dessous des Ay ;

Ces aciers sont alors repérés par :


dx = h - c - x / 2 et
dy = h - c - x -y / 2

 La nappe supérieure disposée au voisinage des appuis, est constituée


d’armatures principales perpendiculaires aux appuis qui équilibrent les
moments fléchissants négatifs ; des armatures de répartition, parallèles aux
appuis complètent le ferraillage.

3. Calcul des sections d’armatures


Dans ce qui suit, on va évaluer les moments dans les dalles pour une unité de
longueur : le mètre.
Les sections d’aciers (en cm2 par m) seront obtenues à l’aide des organigrammes de
flexion simple (ELU ou ELS) en prenant : b = 1,00 m ;
dx = 0,95 h - c et dy = 0,85 h - c
Le résultat final sera donné sous forme : 5 HA 12 pm ou HA 12 esp 20.

III- DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

1. Espacement des aciers

En désignant « e » l’entraxe des barres de diamètre , h l’épaisseur de la dalle :

Fissuration peu préjudiciable Fissuration Fissuration


Ecartement préjudiciable très
maximal préjudiciable
Charges Charges  6 mm  8 mm
réparties concentrées
ex 3h et 33 cm 2h et 25 cm 2h et 25 cm 1,5h et 20 cm
ey 4h et 45 cm 3h et 33 cm
Ne pas oublier le passage du vibreur pour la nappe supérieure.

2. Pourcentage minimal de non-fragilité

3. Répartition

Les armatures disposées dans les deux sens (Ax et Ay) doivent vérifier :

4. Arrêt des barres


Les calculs des sollicitations (moments) développés ci-après permettent d’obtenir les
sections d’acier dans les régions centrale en cm2/ml ; ces aciers sont prolongés
jusqu’aux appuis :
- En totalité si la dalle est soumise à des charges concentrées mobiles,
- à raison d’une barre sur deux dans tous les autres cas.
La barre prolongée doit être ancrée sur une longueur ls au-delà de l’appui, mais pour
les bâtiments courants on peut ramener l’ancrage à ls/3. Ces mêmes calculs
indiquent les sections d’acier de chapeaux.
IV- CALCUL DES DALLES articulées SUR 2 APPUIS avec des charges uniformément
réparties

En découpant des bandes de 1 m de largeur comme indiqué au §II 2., le modèle


mécanique devient une poutre sur 2 appuis de portée lx et la charge par m2 sur la
dalle devient une charge de même valeur par ml sur cette poutre.

Le moment max Mmax = Mo= Pl²x/8 où Ax = Mo/z*fs

Ay est déterminé par la relation définie au §III.3

V- CALCUL DES DALLES articulées SUR 4 APPUIS avec des charges uniformément
réparties
On est dans le cas où lx < 0,4 ly ; l’annexe E3 du BAEL 91 permet alors de calculer
les moments au centre de la dalle :

Mox = µx
Moy = µy Mx

Avec : a =

Les valeurs de µx et µy ont été calculé à l’aide de la théorie des plaques en prenant v =
0 (coefficient de Poisson) comme le règlement l’impose pour le calcul des
sollicitations (ELS et ELU) alors qu’on prendrait v = 0,2 pour un calcul de flèche.

 Remarque : pour les autres formes de dalles et autres types de charges


réparties, on pourra consulter un ouvrage traitant de la théorie des plaques
comme celui de M. Timoshenko ou utiliser la méthode des lignes de ruptures
(ELU uniquement) décrites par M. COIN dans son livre « Ossatures des
bâtiments » et limitées par l’article A.3.2,5.

VI- CAS DES CHARGES CONCENTREES

1. Impact sur le feuillet moyen

Une force dite « concentrée » est appliquée en fait sur une petite aire (a b) à la surface de la dalle.
Citons par exemple une roue de voiture dans un parking soit 8 kN sur un carré de 10 cm ou plus
simplement un pied de meuble soit 2 kN sur un appui de diamètre 25 mm ; pour les ponts on prend
une roue de 10 T (camion) sur un rectangle de 30 x 60 cm.
Son influence sur la dalle est caractérisée par son impact au niveau du feuillet moyen de la dalle en
supposant une diffusion des efforts à 45° dans les matériaux durs et moins dans les « mous » comme
les produits noirs.

Soit pour une charge de surface d’appui rectangulaire a x b, un périmètre d’impact au niveau du
feuillet moyen de : uc = 2 (u + v).

2. Vérification du poinçonnement
On admet de ne pas disposer d’armatures transversales si la condition suivante est vérifiée :

Qu 0,045 uc h

Dans le cas contraire on considère le périmètre u parallèle à uc le plus éloigné pour lequel la
condition est satisfaite ; on dispose alors des armatures d’effort tranchant dans toute la zone
inférieure à ce périmètre, en utilisant les indications du chapitre sur les actions tangentes.

3. Calcul des moments au centre pour une charge centrée

Soit P une charge appliquée sur un rectangle « a x b » d’impact « u x v » sur la dalle et centré sur
celle-ci :

M1 et M2 sont donnés par les abaques de MOUGIN, publiées dans les annales de l’ ITBTP de juillet-
août 85 (n°456) ; puis on calcule Mx et My :
Mx = (M1 + M2) P et My = (M2 + v M1) P avec v coefficient de Poisson.

4. Calcul des moments au centre pour une charge excentrée

On décompose la surface en une combinaison de surfaces centrées :


VII- PRISE EN COMPTE DE LA CONTINUITE

1. Cas particulier des dalles calculées sur 2 appuis :

Les dalles appuyées sur 4 côtés dont a < 0,4 et qui ne sont soumises qu’à des charges réparties
uniformes, sont calculées à la flexion comme des poutres dans le sens de la petite portée.
Il est donc possible d’appliquer la « méthode forfaitaire » de calcul des poutres de plancher si les
conditions d’application de celle-ci sont remplies. Cette méthode sera développée dans le chapitre
suivant (Planchers de bâtiment) ; on rappelle ci-dessous les résultats principaux :

Attention
On néglige dans ces calculs les moments fléchissants suivant y ; cependant en travée les aciers Ay
devront vérifier les dispositions constructives, et sur appui les moments d’encastrement (sur les
petits côtés) auront la même valeur que dans le sens x (sur les grands côtés).

Remarque : Cette méthode donne des moments de calcul généralement inférieurs à ceux donnés par
la méthode ci-après, il est donc préférable de l’utiliser chaque fois que cela est possible.

2. Méthode réglementaire

Cette méthode, valable quel que soit a et la nature des charges, permet de fixer forfaitairement les
moments sur appuis et en travée en fonction du moment isostatique Mo, calculé dans l’hypothèse
d’articulations.

De plus dans le sens de la petite portée (lx), on devra assurer :


En notant : Mt le moment en travée
Et Maw et Mae les moments sur appuis qui l’entourent, Mt +

Enfin on n’oubliera pas les dispositions constructives que doivent vérifier les aciers Ay en particulier !

3. Enchaînement pratique des calculs


1°) Calcul des moments isostatiques : Mox et Moy dans chaque panneau.
2°) Evaluation des moments sur appuis :
 Dans le sens lx (sur le grand côté) : Mtx = Max (0,5 Mow ; 0,5 Moe)
 Sur le petit côté May = Max (
3°) Calcul des moments en travée :

4. Remarque

Dans un bâtiment dont les trames ne sont


Pas régulières, on effectue les étapes 2 & 3
ci-dessus pour chaque coupe distance ; SCHEMA
on retiendra bien sur les moments de calcul maximal.

Dans l’exemple ci-contre 5 coupes sont à étudier !

VIII- SOLLICITATIONS TANGENTES

1.Evaluation de l’effort tranchant


1.1 Charges uniformément réparties : Pu de résultante Pu
L’effort tranchant Vu est maximal au milieu des côtés

SCHEMA

1.2 Charge concentrée de résultante Qu ayant un impact u x v (u < v)


L’effort tranchant est maximal au bord de la charge au milieu de ses côtés :

SCHEMA

1.3 Cumul de plusieurs types :

Lorsque des charges roulantes peuvent approcher du bord des dalles il est possible alors de cumuler
les efforts tranchants calculés séparément ; bien sûr les charges concomitantes doivent pouvoir
exister ensemble.

2.Justification des armatures

Les dalles présentent en général une grande largeur en comparaison aux poutres, les contraintes de
cisaillement sont donc souvent très faibles et dans la plupart des cas les armatures transversales
(perpendiculaires au plan de la dalle) ne sont pas nécessaires. Ceci est admis si les 3 conditions sont
respectées :
- Pas de reprise de bétonnage dans l’épaisseur de la dalle.
- La contrainte conventionnelle de cisaillement calculée en flexion simple ne dépasse pas
0,07 fcj/ybj
- La largeur de dalle est supérieure à 3 fois son épaisseur.

Dans le cas contraire on place des armatures d’effort tranchant comme pour les poutres en veillant à
utiliser des petits diamètres.
3.Vérification de l’entraînement

Cette justification ne s’impose en général que pour les barres en chapeaux disposées au-dessus des
appuis quand il existe des charges concentrées élevées (dalles de ponts) :

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