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Génie
parasismique
Conception et dimensionnement des bâtiments
www.ppur.org
Première édition
ISBN 978-2-88074-747-3
© Presses polytechniques et universitaires romandes, 2008
Tous droits réservés.
Reproduction, même partielle, sous quelque forme
ou sur quelque support que ce soit, interdite sans l’accord écrit de l’éditeur.
Imprimé en Espagne
I
1 Introduction ................................................................................................................................. 1
1 Introduction
2 Introduction
Le génie parasismique est la branche de l’art de l’ingénieur qui traite de l’impact des séismes sur les
structures et les moyens de les réduire. Chaque tremblement de terre majeur amène son lot de dévasta-
tions. Ces images de désolations interpellent directement les constructeurs. Quels sont les moyens
d’éviter, ou tout au moins de limiter, les dégâts et les catastrophes provoqués par les secousses sismi-
ques? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre? Bien que le comportement sismique réel des structu-
res soit très complexe, des réponses simples à ces questions existent. Comme il n’est pas possible d’agir
sur la cause, la construction parasismique constitue le principal et meilleur moyen de réduire le risque.
Bien que le pouvoir destructeur des séismes soit connu depuis la nuit des temps, des moyens effica-
ces de prévention sismique pour les bâtiments n’ont été développés que récemment. Les premières ten-
tatives de mesures parasismiques remontent au moins à l’époque de la Grèce antique où des temples ont
été construits sur une couche de sable, vraisemblablement pour isoler les édifices du sous-sol. De nos
jours, l’ingénieur dispose de méthodes permettant de garantir un comportement favorable des structures
face aux séismes. Ces méthodes considèrent les spécificités de l’action des tremblements de terre et
tirent parti des particularités de la réponse sismique des structures. Cependant, les séismes étant des évé-
nements rares et imprévisibles, il n’est pas raisonnable de vouloir que les constructions ressortent abso-
lument indemnes de tous les tremblements de terre. Dans ce sens, l’objectif premier de la construction
parasismique consiste généralement à éviter l’effondrement des bâtiments pour sauver les vies humai-
nes. En ce qui concerne les bâtiments nouveaux, les moyens pour atteindre cet objectif sont connus et
aisément applicables. Ces moyens concernent principalement la conception de la structure et les détails
constructifs.
Quoi qu’il en soit, dans l’exercice de leur activité, tous les acteurs de la construction devraient toujours
garder à l’esprit l’expression qui rapelle que ce ne sont pas les séismes, mais bien les bâtiments qui
tuent!
L’objectif principal de cet ouvrage est d’introduire les méthodes modernes de dimensionnement
parasismique, en particulier le dimensionnement en capacité. Afin de bien saisir les principes de base du
dimensionnement en capacité, il importe de comprendre tout d’abord les particularités du comporte-
ment sismique des structures. En effet, le dimensionnement en capacité intègre ces particularités avec,
pour conséquence, un renversement du raisonnement de l’ingénieur par rapport à un dimensionnement
conventionnel. L’attention de l’ingénieur doit être tournée vers la capacité (d’où le nom de la méthode)
de la structure plutôt que vers les charges, moins bien connues, qui la sollicitent.
Un autre objectif, plus général, est de mettre en évidence l’importance prépondérante que revêt la
conception par rapport à l’analyse et au dimensionnement, dans le cadre parasismique. L’étude des
dégâts sismiques typiques permet de prendre conscience de l’impact de déficiences, d’apparence anodi-
nes, sur la vulnérabilité des structures. Les sollicitations sismiques exacerbent les moindres défauts; les
fautes de conception ne peuvent pas être rattrapées par des calculs aussi élaborés soient-ils. Autrement
dit, en ce qui concerne le comportement d’un bâtiment pendant un séisme mieux vaut une structure
bien conçue et mal calculée qu’une structure bien calculée, mais mal conçue. A côté de la concep-
tion proprement dite, les détails constructifs ont également leur importance car leur défaillance peut
conduire à l’effondrement de la structure complète.
4 Introduction
Le contenu de cet ouvrage concerne principalement les constructions nouvelles. Bien que les princi-
pes généraux exposés s’appliquent sans autres à toutes les constructions, les structures existantes cons-
tituent un problème plus ardu. Sur le plan parasismique, l’élément essentiel qui distingue les ouvrages
neufs des ouvrages existants concerne le coût des mesures. Pour les constructions neuves, le coût de
l’application des prescriptions des nouvelles normes de construction est quasiment négligeable. Des
études ont montré que le surcoût se monte au plus à quelques pour cent du montant du gros œuvre. A
titre de comparaison, c’est moins cher que l’installation d’un paratonnerre! Par ailleurs, ce coût peut être
notablement réduit avec une conception adéquate de la structure porteuse. Pour les constructions exis-
tantes, c’est un tout autre problème. Contrairement aux constructions neuves, aucun choix bénéfique
quant à la conception de la structure ne peut évidemment être effectué. En outre, leur assainissement
parasismique est très coûteux, pouvant atteindre plusieurs dizaines de pour cent de la valeur de l’objet.
Par ailleurs, pour ces constructions, seules les méthodes de dimensionnement conventionnelles ont
généralement été utilisées et la révision à la hausse du danger sismique accompagnant la dernière édi-
tion des normes de construction les pénalise directement. Par conséquent, des approches différentes sont
nécessaires pour les constructions nouvelles et pour les constructions existantes. Une telle approche
basée sur les concepts de proportionnalité et d’exigibilité dans le contexte de la réduction du risque et
des coûts d’intervention a été récemment introduite en Suisse. Formalisée dans un document annexe des
normes suisses de construction, le cahier technique SIA 2018 [1.1], elle permet, entre autres, de fixer
des limites d’investissements raisonnables. Une brève description des principes de base de ce document
se trouve dans [1.2]. D’un point de vue technique, pour les constructions existantes, toute marge de
sécurité ou prescription excessives entraînent des coûts supplémentaires; ce qui n’est pas le cas des nou-
velles constructions. Par conséquent, les structures existantes requièrent des méthodes plus sophisti-
quées qui permettent d’approcher au mieux le comportement sismique réel des structures. Ces métho-
des, comme celle basée sur les déformations, ne sont pas abordées ici.
Une large place est réservée aux aspects expérimentaux. Il s’agit là encore d’une caractéristique du
comportement sismique des structures. En raison de la complexité des phénomènes mis en jeu, il ne se
laisse pas facilement appréhender par les outils analytiques habituels des ingénieurs. Dans ce domaine,
l’expérimentation reste incontournable. Pour mettre cette particularité en évidence, chaque fois qu’il est
possible, des résultats d’essais sont utilisés pour étayer et illustrer les thèmes abordés.
Le séisme n’a pas toujours été au centre des préoccupations. Particulièrement dans les régions modé-
rément exposées, comme la Suisse, le problème sismique a été longtemps sous-estimé, voire ignoré. En
Suisse, le séisme n’apparaît, timidement, que dans l’édition de 1970 de la norme SIA 160. Ensuite, sa
présence a été notablement renforcée dans l’édition de 1989, mais uniquement en relation avec le
dimensionnement conventionnel. En 2003, les normes de construction suisses ont subi une importante
évolution pour les rendre compatibles avec les Eurocodes. A cette occasion, les aspects sismiques y ont
été considérablement améliorés, en particulier grâce à l’introduction du dimensionnement en capacité.
Cet ouvrage a également pour objectif de faciliter l’application de ces nouvelles normes. Pour cette rai-
son, les exemples numériques sont effectués selon les prescriptions et les notations des normes SIA 260
et suivantes.
1.2.1 Particularités de l’action sismique
Un séisme est un événement violent et extraordinaire qui entraîne les structures loin au-delà de leur
domaine élastique. Cependant, si les secousses sismiques provoquent des catastrophes, c’est surtout
parce qu’elles agissent sur les structures d’une façon très particulière, bien différente de celle des autres
Objectifs et contenu 5
charges. Par rapport aux charges habituelles, les charges sismiques possèdent les trois spécificités sui-
vantes:
• horizontale (principalement)
• cyclique
• dynamique et charge interne
La réunion de ces particularités fait des sollicitations sismiques un cas à part dans l’ensemble des char-
ges que doit supporter une structure, au point que l’intuition et le bon sens, même ceux des spécialistes
des structures, sont fréquemment mis en défaut.
Durant un séisme, la base d’une structure est soumise à de brusques accélérations, dans toutes les
directions. Cependant, les accélérations sismiques sont principalement horizontales, la composante ver-
ticale étant généralement moindre. C’est précisément le caractère horizontal des accélérations sismiques
qui est particulièrement redoutable pour les structures car ces dernières sont généralement prévues pour
résister à des charges essentiellement verticales (voir figure 1.1). En effet, les sollicitations auxquelles
Figure 1.1: Le caractère principalement horizontal des sollicitations sismiques est particulièrement ravageur pour
les structures.
les structures doivent habituellement faire face sont en grande majorité verticales (le vent agit sur les
structures également de manière horizontale, mais son intensité est généralement beaucoup plus faible
que celle des séismes).
Contrairement aux charges habituelles, les sollicitations sismiques agissent de manière alternée,
dans un mouvement brutal de va-et-vient qui se répète plusieurs fois. L’aspect cyclique du séisme laisse
des signatures caractéristiques, telles les fissures en croix dans les éléments fragiles comme les murs en
maçonnerie. Couplé au fait que les séismes sollicitent les structures loin dans leur domaine plastique,
l’aspect cyclique est particulièrement ravageur car il est lié à une dégradation rapide et progressive de la
résistance de la structure.
Par rapport aux charges qui sollicitent habituellement les structures, les charges sismiques ont la par-
ticularité de ne pas être des charges externes car elles sollicitent les structures à travers les mouvements
du sol en fonction de la réponse de l’ouvrage, en actionnant les forces d’inertie. En d’autres termes, elles
dépendent de la réponse de la structure. Tout d’abord, les charges sismiques ne peuvent pas être définies
sans tenir compte du comportement de la structure. Une charge traditionnelle, comme le poids d’un
équipement par exemple, ne dépend pas du comportement de la structure. La charge est rigoureusement
la même sur une structure robuste comme un bunker ou une structure flexible comme une tente. Quelle
6 Introduction
que soit la déformation qu’elle imprime à la structure, son intensité n’est pas modifiée, c’est évident. En
revanche, pour un séisme ce n’est pas le cas. A l’instar de la fable du chêne et du roseau, le séisme
frappe de plein fouet une structure rigide, comme le chêne, alors qu’une structure moins résistante,
comme le roseau, aura la possibilité de se soustraire à l’action sismique, si elle est suffisamment souple
et déformable. La solution extrême consiste à découpler la structure du sous-sol en la mettant sur des
appuis souples très déformables. C’est l’isolation sismique. Dans ce cas, le séisme n’agit plus du tout
sur la structure, seuls les appuis sont sollicités par des déformations importantes.
Cette caractéristique particulière des séismes a des conséquences qui vont à l’encontre de l’intuition
de l’ingénieur. Pour illustrer un cas traditionnel, prenons l’exemple d’un pont pas assez résistant pour
les charges prévues. Il ne viendrait à l’esprit de personne, dans ce cas, de proposer un affaiblissement de
la structure pour résoudre le problème. Bien entendu, une telle solution n’a pas de sens car la charge est
toujours la même. En revanche, le renforcement n’est en général pas la meilleure solution dans un pro-
blème sismique similaire. En effet, contrairement à l’intuition, une structure affaiblie a beaucoup de
chance de mieux se comporter lors d’un séisme que la même structure renforcée car elle a alors la pos-
sibilité de se soustraire aux sollicitations sismiques. Le secret d’une telle solution réside dans le fait que
les charges sismiques sont différentes des charges habituelles. Une structure souple comme un roseau
n’attirera qu’une faible sollicitation sismique et ne sera donc pas détruite par un événement violent.
Concrètement, il faut plutôt penser à réduire les éléments de stabilisation plutôt que de se ruer aveuglé-
ment sur un renforcement de la structure. A l’extrême, dans des cas désespérés comme certains monu-
ments historiques très vulnérables, la solution de l’isolation sismique peut être envisagée.
1.2.2 Dimensionnement en capacité
Le dimensionnement en capacité évite de manière élégante l’écueil du comportement sismique com-
plexe des structures. Au lieu de se focaliser sur les sollicitations, dont la détermination reste très impré-
cise, il se base sur la capacité de la structure en visant à lui conférer les aptitudes nécessaires à supporter
favorablement les sollicitations sismiques par la dissipation de l’énergie sous forme de déformations
plastiques. La méthode vise en premier lieu à garantir un comportement ductile adéquat de la structure.
Pour cette raison, elle est assortie de règles de construction qui permettent d’assurer effectivement la
ductilité des différents éléments qui composent la structure.
Schématiquement, le dimensionnement en capacité peut être illustré par l’exemple d’une chaîne en
traction. Son application conduit à une chaîne dont un des maillons est volontairement affaibli par rap-
port aux autres (figure 1.2, à droite). En revanche, un dimensionnement conventionnel conduit à une
chaîne avec des maillons identiques (figure 1.2, à gauche). L’avantage du concept du dimensionnement
en capacité apparaît clairement en considérant la capacité de déformation de la chaîne. En effet, la rup-
ture est assurément localisée dans le maillon affaibli qui peut être conçu spécialement pour être très
déformable. Ainsi, même avec les autres maillons plus résistants, mais fragiles, l’insertion d’un maillon
affaibli permet d’assurer une capacité de déformation importante à l’ensemble de la chaîne. Pour obtenir
la même capacité de déformation avec le dimensionnement conventionnel, il faut conférer une capacité
de déformation importante à tous les maillons de la chaîne car la rupture peut intervenir sur n’importe
lequel. L’analogie du fusible peut également convenir à l’illustration schématique du dimensionnement
en capacité. La mise en place d’un fusible (le maillon affaibli dans l’exemple de la chaîne) permet de
protéger les autres éléments du système qui acquiert alors la capacité de déformation du fusible.
Dans le cas des structures, l’ingénieur choisit les endroits où les déformations plastiques doivent se
concentrer (zones plastiques) en cas de séisme. Il conçoit ces zones de manière à ce qu’elles puissent
supporter ces déformations, sans menacer la capacité de la structure à porter les charges verticales. Le
Objectifs et contenu 7
Figure 1.2: Le principe du dimensionnement en capacité peut être schématiquement illustré par une chaîne. Un
dimensionnement conventionnel conduit à une chaîne avec des maillons identiques (à gauche). La rupture peut
intervenir sur n’importe quel maillon. Dans un dimensionnement en capacité, un maillon est délibérément choisit
plus faible que les autres (à droite). La rupture est assurément localisée sur ce maillon qui peut être construit spécia-
lement pour être très déformable, assurant ainsi une capacité de déformation importante à la chaîne entière.
reste de la structure, en particulier les zones adjacentes aux zones plastiques, est renforcé pour garantir
son maintien dans l’état élastique même lorsque les zones plastiques développent leur résistance effec-
tive (capacité). De cette manière, une hiérarchie claire des résistances est établie. Cette hiérarchie pré-
vient les plastifications intempestives et garantit un comportement sismique favorable de la structure. En
caricaturant à l’extrême, la différence entre les méthodes de dimensionnement, dans le cas du béton
armé, peut être schématisée par la figure 1.3. Alors qu’avec le dimensionnement conventionnel, les bar-
res de gros diamètres sont disposées à la base, en fonction des efforts, elles se retrouvent dans la partie
supérieure avec le dimensionnement en capacité. La zone plastique à la base est conçue comme un fusi-
ble. Il faut encore relever que le principe du dimensionnement en capacité repose sur l’exclusion des
ruptures non ductiles. Les ruptures non ductiles peuvent apparaître sous différentes formes en fonction
des matériaux de construction. Dans le cas du béton armé, il s’agit des ruptures par efforts tranchants et,
dans le cas de l’acier, des phénomènes d’instabilité.
zone
plastique
Ce livre s’adresse en premier lieu aux ingénieurs civils. C’est l’ouvrage de référence pour le cours de
génie parasismique destiné aux étudiants de master de la section de Génie Civil de l’EPFL. Par consé-
quent, une certaine connaissance de base de mécanique des structures et de dimensionnement est
requise. Par ailleurs, les étudiants de master de l’EPFL ayant un cours de dynamique des structures obli-
gatoire au programme, le chapitre concernant l’analyse ne revient pas sur les bases de cette branche,
considérées comme acquises. Toutefois, quelques ouvrages cités à la fin de ce sous-chapitre permettent
de combler aisément cette lacune, le cas échéant. A l’opposé, pour les non spécialistes, un autre livre,
expressément rédigé de manière à être accessible à tous les acteurs de la construction (entrepreneurs,
architectes, etc.), est également cité à la fin de ce sous-chapitre.
Le livre est organisé en neuf chapitres:
1) Introduction
2) Eléments de sismologie
3) Réponse sismique des structures
4) Conception parasismique
5) Analyse parasismique des bâtiments
6) Dimensionnement parasismique
7) Constructions en béton armé
8) Constructions en maçonnerie
9) Constructions en acier et en bois
Le chapitre 2 est consacré aux bases de la sismologie. La sismologie étant une science à part entière,
l’objectif de ce chapitre est de passer en revue les bases de la sismologie utile à l’ingénieur de structures.
Sa rédaction a été confiée à une spécialiste du domaine, le Dr Souad Sellami. Il s’agit ici de comprendre
les phénomènes en jeu et d’être à même d’apprécier les informations fournies par les sismologues.
Le chapitre 3 concerne la réponse sismique des structures, d’un point de vue phénoménologique. Le
but de ce chapitre est de bien comprendre la spécificité de l’action sismique et ses conséquences sur les
structures. Le chapitre débute par une description des principaux dégâts sismiques et enchaîne sur le cas
du séisme d’Izmit en Turquie en 1999, pour les illustrer. Le chapitre se termine par la description des
méthodes expérimentales couramment utilisées pour tester et examiner le comportement sismique des
structures ou de leurs éléments.
Le chapitre 4 est le chapitre central de cet ouvrage; il concerne la conception. La conception des
structures est primordiale dans le domaine sismique car une erreur de conception ne peut pas être rattra-
pée par un calcul aussi élaboré soit-il. Par ailleurs, des détails d’apparence anodins comme les étriers
repliés à 90° au lieu de 135° ou un remplissage partiel avec de la maçonnerie, par exemple, peuvent
avoir des conséquences catastrophiques sur le comportement sismique de la structure. Dans ce contexte,
le maître-mot est régularité.
Le chapitre 5 est plus technique. Il concerne les méthodes d’analyse des structures. Bien que le com-
portement soit extrêmement complexe, parce que dynamique, cyclique et non linéaire, le dimensionne-
ment de structures nouvelles ne requiert pas de méthodes d’analyse sophistiquées. Dans le cas courant
de bâtiments réguliers, la méthode des forces de remplacement est suffisante. La méthode du spectre de
réponse est nécessaire pour les structures moins régulières. Les méthodes d’analyse non linéaire sont
Public et organisation 9
brièvement exposées. Elles permettent de comprendre l’essence de la réponse sismique des structures à
l’aide d’oscillateurs simples non linéaires. Sur cette base, la règle empirique des déplacements égaux est
expliquée et validée numériquement et expérimentalement. Pour rendre ce chapitre plus lisible, une par-
tie des développements ont été relégués en annexe. Ainsi, par exemple, le texte principal contient les
équations en écriture matricielle condensée alors que les matrices sont développées dans une annexe.
Le chapitre 6 est consacré au dimensionnement proprement dit. Il se concentre sur les principes de
base du dimensionnement en capacité. Les méthodes de dimensionnement conventionnel ne sont pas
traitées car elles ne sont pas particulières au domaine parasismique. Le chapitre se termine par un large
résumé des aspects sismiques de la norme de construction suisse SIA 261, de l’Eurocode 8 et de la
norme canadienne CNBC.
Le chapitre 7 est consacré aux constructions en béton armé en se focalisant sur la mise en pratique du
dimensionnement en capacité. Le cas des refends en béton armé est examiné en détail car il s’agit d’une
solution simple et robuste, qui de plus est aisément applicable et particulièrement bien adaptée aux sol-
licitations sismiques. Les refends sont considérés comme des consoles verticales avec une zone plasti-
que située à leur base. L’effort principal de l’ingénieur consiste alors à assurer la capacité de déforma-
tion de la zone plastique par des détails constructifs adéquats. Le dimensionnement conventionnel et le
dimensionnement en capacité sont enfin comparés sur la base d’exemples numériques de bâtiments con-
crets.
Le chapitre 8 concerne les constructions en maçonnerie. Il aborde surtout le dimensionnement de la
maçonnerie non armée car, dans beaucoup de régions comme en Suisse par exemple, l’utilisation de la
maçonnerie armée n’est malheureusement (en ce qui concerne la résistance au séisme) pas répandue. Le
début du chapitre décrit en détail la détermination de la résistance latérale des refends en maçonnerie.
Les méthodes de la norme de construction suisse SIA 266 ainsi que des méthodes simplifiées proposées
dans d’autres normes sont expliquées et comparées. De nombreux exemples numériques illustrent
l’application de ces méthodes. Un exemple de dimensionnement d’un bâtiment en maçonnerie termine
le chapitre.
Le chapitre 9 traite succinctement des constructions en acier et des constructions en bois. En ce qui
concerne le cas de l’acier, il aborde d’abord le dimensionnement conventionnel en discutant les types de
structures qui doivent obligatoirement être dimensionnées de cette manière. Les modalités d’application
du dimensionnement en capacité relatives au cas de l’acier sont ensuite exposées. Etant donné que
l’acier est un matériau particulièrement ductile, les zones plastiques doivent par conséquent se situer
dans les éléments de structure et non dans les assemblages qui, eux, doivent être absolument protégés
contre toutes plastifications. En revanche, dans le cas du bois, l’application du dimensionnement en
capacité conduit à disposer les zones plastiques dans les assemblages car le bois n’est pas un matériau
ductile.
A la fin des chapitres, les éléments essentiels sont systématiquement regroupés sous forme de synthèse
dans la dernière section afin d’en faciliter l’assimilation. Une série de lectures complémentaires est éga-
lement proposée. Ces dernières ne sont pas indispensables à la compréhension de la matière, mais elles
ont été sélectionnées pour guider le lecteur désireux d’élargir ou d’approfondir le sujet.
10 Introduction
En ce qui concerne les bases de la dynamique des structures spécifiquement appliquées au cas sismique
(prérequis pour ce livre), elles peuvent être acquises dans les ouvrages suivants:
- Paultre P.: Dynamique des structures. ISBN 2-7462-0893-8. Hermes Science, Lavoisier, Paris,
France, 2005.
- Chopra A. K.: Dynamics of Structures. ISBN 0-13-521063-1. Prentice-Hall, Inc., Englewood
Cliffs, New Jersey, 1995.
- Lestuzzi P.: Analyse et dimensionnement sismiques des structures. Collection TECHNOSUP,
Ellipses, à paraître.
Pour les non spécialistes, le livre suivant a été expressément rédigé de manière à être accessible à tous
les acteurs de la construction (entrepreneurs, architectes, etc.):
- Lestuzzi P.: Séismes et constructions. Eléments pour non spécialistes. PPUR, à paraître.
1.4 Références
[1.1] SIA 2018 (cahier technique): Vérification de la sécurité parasismique des bâtiments existants. Société
Suisse des Ingénieurs et des Architectes. Zurich, 2004.
[1.2] Lestuzzi P.: Séismes et constructions. Eléments pour non spécialistes . PPUR, à paraître.
1.5 Remerciements
3.9 Références
[3.1] Studer J., Badoux M., Bertogg M., Göksu E., Isler P., Lestuzzi P., Smit P., Thiele K., Tiniç S., Zwicky P.:
Erdbeben in der Westtürkei vom 17. August 1999: Erkundungsmission der Schweizer Gesellschaft für Erd-
bebeningenieurwesen und Baudynamik (SGEB). Schweizer Ingenieur und Architekt SI+A, Heft 43/99,
Zürich 1999.
[3.2] Badoux M., Studer J., Göksu E., Lestuzzi P.: Le Séisme de Kocaeli en Turquie: Mission de Reconnaissance.
Ingénieur et Architecte Suisse IAS, no 01/02, Lausanne 2000.
[3.3] Bachmann H.: Conception Parasismique des Bâtiments – Principes de Base à l’Attention des Ingénieurs,
Architectes, Maîtres d’Ouvrage et Autorités. Directives de l’OFEG. Berne, 2002.
[3.4] Lateltin O., Duvernay B., Faeh D., Giardini D., Lacave C., Tissières P., Widmer F.: Principe pour l’établis-
sement et l’utilisation des études de microzonage en Suisse. Directives de l’OFEG. Berne, 2004.
[3.5] Grünthal G., Musson R. M. W., Schwarz J., Stucchi M.: L’Echelle Macrosismique Européenne (European
Macroseismic Scale 1998, EMS-98). Cahiers du Centre Européen de Géodynamique et de Séismologie,
Volume 19. ISBN 2-9599804-3-3. Conseil de l’Europe, Luxembourg 2001.
[3.6] Brennet G., Peter K., Badoux M.: Vulnérabilité et risque sismique de la ville d’Aigle. Inventaire sismique et
vulnérabilité du bâti traditionnel. Laboratoire de Construction en Béton, IS-BETON, EPFL, Lausanne
2001.
[3.7] Pellissier V., Badoux M.: Vulnérabilité et risque sismique de la ville d’Aigle. Estimation du risque sismi-
que. Laboratoire de Construction en Béton, IS-BETON, EPFL, Lausanne 2003.
[3.8] DRM: Microzonation for earthquake risk mitigation (MERM). World Institute for Disaster Risk Manage-
ment (DRM).
[3.9] Lestuzzi P., Wenk T., Bachmann H.: Dynamische Versuche an Stahlbetontragwänden auf dem ETH-Erdbe-
bensimulator. Institut für Baustatik und Konstruktion, ETH Zürich. Bericht no. 240, ISBN 3-7643-6162-X.
Birkhäuser Verlag, Basel 1999.
[3.10] Dazio A., Wenk T., Bachmann H.: Versuche an Stahlbetontragwänden unter zyklisch-statischer Einwi-
rkung. Institut für Baustatik und Konstruktion, ETH Zürich. Bericht no. 239, ISBN 3-7643-6149-2.
Birkhäuser Verlag, Basel 1999.
[3.11] Greifenhagen C., Lestuzzi P.: Static-cyclic tests on low reinforced concrete shear walls. Engineering Struc-
tures, Vol 27/11, 2005, pp. 1703-1712.
[3.12] Thiele K., Wenk T., Bachmann H.: Pseudo-dynamische Versuche an Stahlbetontragwänden. Institut für
Baustatik und Konstruktion, ETH Zürich. Bericht no. 240, ISBN 3-7643-6162-X. Birkhäuser Verlag, Basel
1999.
[3.13] ElGawady M. A., Lestuzzi P., Badoux M.: Dynamic tests on unreinforced masonry walls before and after
upgrading with composites. Informatique et Mécanique Appliquées à la Construction, IS-IMAC, EPFL.
Rapport no. 1. Lausanne 2003.
[3.14] ElGawady M. A., Lestuzzi P., Badoux M.: Static cyclic response of masonry walls retrofitted with fiber-
reinforced polymers. ASCE journal of composites for construction, Vol 11/1, 2007, pp. 50-61.
[3.15] Bachmann H., Wenk T., Baumann M., Lestuzzi P.: Der neue ETH-Erdbebensimulator. Schweizer Ingenieur
und Architekt SI+A, Heft 4/99, Zürich 1999.
[3.16] Lestuzzi P.: Dynamisches plastisches Verhalten von Stahlbetontragwänden unter Erdbebeneinwirkung.
Dissertation ETH Nr. 13726, Zürich 2000.
[3.17] Lestuzzi P., Bachmann H.: Displacement ductility and energy assessment from shaking table tests on RC
structural walls. Engineering Structures, Vol 5/1, 2007, pp. 1708-1721.
[3.18] Paulay T., Priestley M. J. N.: Seismic Design of Reinforced Concrete and Masonry Buildings. ISBN 0-471-
54915-0. John Wiley & Sons, New York 1992.
[3.19] New Zealand Standard (norme): Concrete Structures. Part 1: The Design of Concrete Structures, Part 2:
Commentary. Standards New Zealand, Wellington 1995.
176 Analyse sismique des bâtiments
5.11 Références
[5.1] Chopra A. K.: Dynamics of Structures. ISBN 0-13-521063-1. Prentice-Hall, Inc., Englewood Cliffs, New
Jersey, 1995.
[5.2] Clough R. W., Penzien J.: Dynamics of Structures. ISBN 0-07-011392-0. McGrawHill Kogakusha, Ltd,
Tokyo, 1975.
[5.3] European Strong-Motion Database (ESMD). http://www.isesd.cv.ic.ac.uk/ESD
[5.4] SIA 261 (norme): Actions sur les structures porteuses. Société Suisse des Ingénieurs et des Architectes.
Zurich 2003.
[5.5] Eurocode 8 (norme): Design of Structures for Earthquake Resistance, Part 1: General Rules, Seismic
Actions and Rules for Buildings, prEN 1998-1, Draft 1. Comité Européen de Normalisation (CEN).
Brussel, 2000.
[5.6] Allahabadi R., Powell G. H.: Drain-2DX User Guide. Report No. UCB/EERC-88/06. College of Enginee-
ring, University of California, Berkeley 1988.
[5.7] Saatcioglu M.: Modeling hysteretic force-deformation relationships for R/C elements. Earthquake-Resis-
tant Concrete Structures: Inelastic Response and Design. Special publication SP-127 of the American Con-
crete Institute (ACI). Detroit, Michigan. April 1991.
[5.8] Lestuzzi P., Badoux M.: The γ-Model: a Simple Hysteretic Model for Reinforced Concrete Walls. Procee-
dings of the fib-Symposium; Concrete Structures in Seismic Regions, Athens 2003.
[5.9] Takeda T., Sozen M. A., Nielsen N. N.: Reinforced concrete response to simulated earthquakes. Journal of
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