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SOURCES CHRETIENNES GREGOIRE DE NYSSE _. CONTEMPLATION Now, onsrar + ty LA VIE DE MOISE wach gta en EN MATIBRE DE VERTO Jean DANIELOU, 8. J. datgh de PU neo => EDITIONS DU CERF, 29, Bo vz 14 Toun Mavaovne, PARIS. EDITIONS DE LABEILLE, 8, Rez Murer, ooooe LYON SOURCES CHRETIENNES La collection que ce premier volume inaugure pré- sente un caractire tres précis qu'il est bon de définir dés Pabord. Ble vise & metire a ta disposition du public culticé des oworages complets des Pires de CEglise en y joignant tous les éléments qui peawent en permettre une totale intelligence, C'est ld, croyons-nous, ce qu'il faut faire actuellement pour servir Ia cause. des Peres. A sagit de eréer d leur égard un elimat de compréhen- sion, de famitiariser avec la mentalité quits représentent de faire tomber le préjugé encore courant dans beaucoup esprits ct qui teur fait croire que les Peres ne sont pas lsibles. Men résulte que, si oh traduit les Peres, on choisit les cewures qui risquent de moins effaroucher, qui stapparentent davantage 4 nes otes modernes — mats qui soni aussi par ld méme moins caracléristiques — et qu'ainsi, loin de faire tomber le préjugé de leur aift- culté, on contribue au contraire @ Ventrelenir. Notre procédé eit inverse. IL nous a semblé que st les Peres Aaient dificiles, Cait parce que nous ignorions tout de tear mentaté. Ils représentent pour nous un domaine oulturel presque aussi éloigné que celui de UInde ow de ta Chine, Ce qu'il follait, etait éclairer de Vintérieur ce monde, y introduire, en montrer les alentours, en 8 SOURCES Aéerire tes cheminements, et, ayant remis tes clefs a lecteur, (wi laisser le plaisir de découvrir dies tres qu'il n'aurait pas auirement soupponnes. Gette préoccupation a déterminé les divers traits cette collection. Le choix du texte 'abord. Nous n' TERE Ue 4 pas é demblée au plus facile, mais ax plus ea aailtel eae ristique. Ensuite nous avons voula fournir tous I ct potent de tout tacmtme vers Abments permettant Virteltigence ta plus complete Set es er Al fexte. A cela tenderi les introductions, qui sond la pri Be ctpale originaltts; tniroduetions non. purement scl Fiques, ni trop élémentaires, mais largement culturelles, Lrouvrage de Grégoire de Nyse dont nous donnons la essayant de situer le terte dans son monde intellect traduetion est connw sous un double ttre qui en marque ef spivituel. Nous y avons joint des notes plus techniqi bien le double intérét. Tantdt on le désigne da nom de permettant de donner les résonances d'expressions « Ganemaatin. @luian SEse ER ey gui auraient pu passer inapergnes, dindiquer des sous celui de « Perfection en matifre de verta ». Miocene tate ent seem om jr connate Je genre littérire of Je domaine culturel auxqquels ce eae, ep crcoostances: Sten 2008 6) ay appartient Texuvre; Je seeond mous renseigne sur son tempéchts pou des raisons diverses. Mais nous comptons. reer gai oat tls précbtseat as aemaie Ie aE que ce ne sera ld qu'un retard et que nous pourrons fertioutre dela perfection dans Verde spiituel. Now publier lfrienrement les decles dont nous aurons ‘lcoavrirons la fois on Grégoire de Nysse deux aspects: donné les traductions et dont certains sont déjé préparés, éerivain d'une part, le représentant de 1a Seconde Sephi- Nous savons par tous les encouragements que rows stique, Te cotrespondant da rhéteur Libanius et-Je con ‘avons reeus que notre effort correspond @ Vattente de temporain de Tempereur Julien Ie epirituel de [taute, beaucoup. Nous espérons que cette attente ne sera pas! Je moine a'Annesi et Mévéque de Nysse, qui ne Ie eéde gue et que eatte collection permettra a nombre de & aucun des plus grands dans Vordre de expérience leclemrs un accés direct & ces « sotrces » toujours jaillis= rmystique ot de 1a formulation théslogiqne de cette expé Hence. Grégoire nous it aux premiéres pages du. live, sales de vie spirituale ot de doctrine théologique que Gégoite nos at sx penites pages di, ont tes Perce de PB gh \ {qu'il a Tes cheveux blanos + il pout sgt rn de style, mais il est sir qu’® Pépoque of il 'éerit et qui Les Eprreuns. 4 Msn Linpaense deta ssconde eephistigee sur Panett de rages de pie, Poy, 106. | 10 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE st certainement dans Ia dernibro partic de sa vie, entre 380 et 390%, Grégoire ost on pleine possession et de son miéticr d'éerivain of de sa doctrine spiriluelle, dégagée es influences qu'on percevait encore dans ses. premiers livres, Tlest done plus apte que tout autre & nous Je faire connate, 1 La culture profane, Lattitude de Grégoire de Nysse & Végard de la culture est complexe. D'une part il en recommando & diverees reprises acquisition; de autre, il eat trés sensible aux angers qu'elle présente? La Vie de Moise nous apporte oct égard des témoignages caractrstiques. Lrusage de 4a culture y est recommandé : « L"Beriture ordonne & e=nx ‘qui jouisvent de la liberté dela verta de se muni égale- iment: des richesses de la culture profane (Zuer nedela.: ‘comme Ia philosophie morale, la philosephie dele nature, la ‘geométrie, 'astronomio, le dialectique ct toutes les autres Seloness cultivées par les pafens* », Grégoire appule cette doctrine sur la tradition alexandrine que nous trouvons cher Philon, chez Artapan, cher Mhelléniste Etienne dane * sur la lographie de Grégoire. J. Duweétev, Ballin Lott, Senyiet 1955, pe 122. ST est Interest 9 eonstatar que Von rensoatse le méme atiuude enaz set grands contomporalty Beale t Augustin, Po le promi, M. Tabbé Git, dare uno thie. reante (let [Oda et Wadlon setter de acint Basity Perl 1041) vient de ronicey contre i. Fabbeé Beulenger, que lo elt Sur fa Tatu det eens Dprojancs et vantage un alle su te danger des auteurs proanes {qe su leur. Pour te smd, vor Te renargianie oatrage te HEL Macrou, Sala Augustin e114 fm de lo ete antiga, Pas £938, qa nous toate Angortin srevesont «Vand dole calaney ment asalogve alle da Grsie. Tnceaten,renvofeat anc lennet dele Vie de Mose dane Nigne (PG. XLAV 207 S429 ENTRODUCTION Mt ves Actes des Apotres, — mais noa dans I'Exode —, et aprés laquelle Mole fut dove « dans toute In sagesse des Bgyptions ‘Ce vest pas d’alleus que Grégoire ne soit sensible aux dangers possibles de la culture patenne. Lai-méme n'était pas sans en avoir éprouvé des dommages et Yon sait que Tnfluenee exereée sur lul parla lecture de Litenlus Yamena au tempe de sa jeunesse @ abandonnor la earztre sacer~ dotale dont il avait dd franchi ls promiors dogrs ot & se marier, TL fallut toute Pamitié fovente de Grégoire de Nadianze et de Basile pour Varracher au monde et Yen- trainer dans Js solitude d'Thora. Aisi, tout en Touant Ia philoephie profane, ne le fat pas sans réserve. A. propos de la file de Pharaon,stérlo — le trait est aus absent dle PExode ct commun & Grégoire et & Philoat — et qui dope Fenfant Mofis, sans toutefois le séparer complete- ment de sa vrale mére, il remarque que la philosophic, ‘well figure, est de st stérle et que si nous avons & nous retire & son decle su temps de notre formation, i ne faut pas pour autant « tre sovré du Int de notre vraie mire gis», Bt plus loin propos de 1s circonelsion dus de Motse ef de Wétrangére, i remarque que, «s'il ne faut pas reeter alliance de In culture profane en vue de la spenération de la vertu » il faut du moins que « son fruit ne retenne rien de la soullure étrangére De ce discer~ nement qui doit ére opéré cans la philosophie patenne, i donne d'intéessants exemples. x La philosophie patenne censeigne Fimmortalité de me... mais olle ensoigne aussi la métempsychose.., elle professe existence de Dieu, rmalefpar ailleurs elle Te erolt matériel. Elle reconnaftqu'l ect eréateur, ras alle sjoute quil a besoin de matiére pour faire Je monde; alle ui axtribue bonté ct puissanee, mas, + Vile Megs, 4. 98I0G. SOT, 12 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MoIsE lle le fait obeir en beaucoup de choses & 1a contrainte de Jo Fatalite... ainsi corrompt-elle de belles doctrines par dos additions dépourvues de raison* ». Mais ces réserves ne font pas que Grégoire ne soit nourst de culture profane. Celle-ct se tradult W'abord dans la Contemplation sar la vie de Moise » par des inflaonees littéraires. Grégoire est un éerivain d'une époque tres) ‘earactérisée, colle de In Secondo Sophistique, I ext |’ém des shéteurs du 1v* stele, un Himérius ct un Libenius. On retrouve dans som livre tous les procédés littéraires qui sont ceux de cette Goole. La composition assez décom certante est conforme aux canous de T'Beole : autour du ‘theme fondamental, celui de a « course de Tame » $0 groupent des développements autonomes, mereeaux dialee- ‘tiques, digrossions ot surtout ove « oaphrasia», ces descrip ‘ions, chéres aux sophistes ct dont le début du livre nous donne un exemple caractéristique?. Le style de meme fourmille de figures = I y 2 ees asconaces, ees aliterations ‘que la traduetion ne peut rendre et qui font du style de | Grégoire, un dcs plus mélodieux qui sot; il y a ccs figures do mots, paradoxes, oxymorons, dont notre ouvrage offre des exemples typiques : lorgueil est « une montée vers en bast; le progrés spirituel est « un mouvement ime imobilet y Te vie mystique est une « téndbre Iumineuse®» + figures de mots, riches d'ailleurs parfois de signifeation, ct ouxquelles es mystiquos sont aceulés lerequ’ile veulent cxprimer lo earactire positif de la négetion des meyens humains. Philon en avait donné le. premier un célébre exemple dans la « sobre ivreste » De tous ees provtdés d'art, le plus capuetérstique est Vallégorisme®, La ¢ Contemplation de 1a Wie de Moise » LaBare ae kao 82778. Seinen, op. el, p. 87 606 awrnopucrion 13 foisonne d'images. Le récit historique y est traité comme tun trésor de symboles, dont certains sont admirables et foront fortune. Mais i faut observer qu'iel nous me sommes plus souloment en présence d'un procédé de style propre ‘une cartaine éeole. Nous nous trouvons en présence d'un fait culturel beaucoup plos étendu, commun au. monde hellénistique tout entier, chrétien et palen, ct qui est en réalité Pexpression d'une vision de univers, fondé sur des correspondaness entre le monde des apparences sensibles ct le monde des réalités. Cette vision de T'anivers est 2 In base de courants. eussi divers que interprétation allégorique de I'Keriture, la philosophic hiérarchique de Proclus, les pratiques magiques et théurgiques. Elle s¢ remene finalement & Vidée de participation: On peut observer d’aillours les relations troites qu'il y a entre Ta participation ou T'analogie en philesophie et Ie syinbo- lisme en littérature : Baudolaire cherehera le fondement ddesa technique littéraire dans laphilosophie de Swodenborg. ‘Ainsi dans Te monde culturel ot vivait Grégoire, Vert image des rhéteurs entretenait-i des relations plus pro- fondes qu'on ne le eroit d'ordinaire avec les conceptions philosophiques et roligieuses qu'ls professaient par ailleurs. Le symboliame do la Scconde Sophistique fournira & Grégoire Tinsirament adapté @ Fexpression du symbo- lisme seripturaire, comme le symbolisme de Mallarmé a fourni de nos Jours A Claudel le moyen d'expression de ton symbolisme cosinique. Si nous possons maintenant aux idées philosophiques, écrivain dont Vinfluenco est la pias appareate dans la Vie de Molse est Platon, Nous savons par d'autres passages de son ceuvre que Grégoire en avait eu une connsissance personnelle, De Platon, il a le mouvement méme, le sentiment de l'iréalité du monde matériel et la nostalgic du retour, Ainsi cst bien un souls platonicien qui 1d conrimpLation sun La ViE De mois ‘traverse un passage comme celut-ci oit Yon sent un ého du mythe da Pheire sur les ames allées emportées vers les hauteurst : « L'tme, delivrée de ses attaches terveatras ‘lance, légére et rapide vors les hauteurs,lassant les ches en-bas pour s'envoler vers le ec, $i rien ne vient interrompre son élan — comme la nature du Bien a lo pros pridté d'atirer & soi ceux qui lbvent les yeux vers elle Tame s*élive toujours davantage awdessus ¢ellemé ‘tondue » par Je désir des choses oélestes vers ce qul cen avant », Cotte image do I'dme, « légere et sans poids comme il le dit oilleurs, ct qui tend de sa propre mature vers le Bien qui Vattire, circule a travers toute leuvre) de Platon et de Plotin. Toutefois le theme biblique & ‘Dieu inflni apparaft déja dans le passage que nous avons cite avee Iidée que le evoyage de me s est sans fla, parce ‘que jamais elle ne peut épuiser son objet. Gest encore un théme platonicien que celui de Videntité) Vabandon des apparenoes sensibles: « I n'est pas possible Ades pies chaussés de monter vers ce sommet ot la lumi de La verlté apparatt. En effet la connaissance de la vérité demende d'abord qu‘on se purifie de Yopinion, qui port ur ce qui n'est pes... Co n'est qu’aprés un long interval de temps passé dans’ la retraite ot Ia méditation qu’ saisit vraiment ce qu’est Tetze qui posséde l'existenc ‘par nature et ex qu’est le non-étre qui possée Pap parence ‘oxister, mais n'a de Ioiméme aueune réallté™ 2. M oe théme est transpos$ chez Grégoire dans un monde chrétion ob Etre souverainement et exelusivement réel est le Dieu transcendent non sculement au sens, mais Vintelligence. « Bots, enseigné par la théophanicu«| comprendl qu’aueune des choses gui tombent sous le sens) 138 AB, iyraopuerion 6 ou qui sont contemplées par Tinteligence no subsiate stellement, mais seulement Yétre transcendant et créateur de Funivers & quoi tout est suspend », Pour décrre cet Bire, Grégoire revient & un langoge trés spéciiquement platonicen. « UBtre lmmuable, qui n'est sujet ni & exci sance af & diminution, qui est réfractaire & tout ecban- gement, qui se suflit porfeitoment a Jui-méme, qui est seul desirable ot domt tout le reste participe, et qui ne subit jas de diminution par la participation de ceux qui y participent, c'est IR vraiment Celul qui Est en réalité » Plusleurs expressions sont ich clas mémes de Platon, Jorsqu'il Aint dons Ie Banqut le Beau supreme « stranger 4 1a croissance et A Jo diminution... tous les autres en participent de telle fagon-qu’il nen résulte dans la réalité dont i s'sgit aucune augmentation, aucune diminution» Diautres thémes platonlelens, blen enmmun de toute Teole, apparaissent dans notre texte : Kdentifteation do Totre ot du bien ot caractiro négatif du mal, comparaison du mal avee le refus de Vel de voir Ia lumiére, image du bourbier pour exprimer Ia souillure ot Mme qui s'est aétounée de Diew tombet, ou du clu poor peindre Trattache da péehé qui empéche ame dé lever vers Dien, Je nen retiendrai qu'un, paree quo Kallusion y est plus explicite et quo, par ailleurs, il asoulevé une contro- verse. Il sfagit de la division tripartite de lame et de sa comparaison avec les deux coursiers dirigés par Ie «nods» ‘que décrit le mythe du Phisiret. Grégoire sty réfre & deux. reprises dans la Vie de Mote, Une premiere foi, ccmpare les trois puissancos de Fame aux deux montants surmontéa un linteau sur Jesquels est répanda le seng de PAgueau Pascal : « Par Ia Ie Verbe nous donne en figure un ensei= Soom 2104 sam 8348 c. SLUG) Pha 88 De Pace 248 B, #284; Phaed 118, B. 18 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE ‘gnement sur Ia nature de ame que Ia sagesso profane 9 découvert de son cSté, en divisant I'dme on raisonnable, coneupissible et iraseible, Ces deux derniers sont, disent-ils, subordonnés 4 la partie rationnelle de Tame : celle, tenant les rénes, les contient et se fait porter par eu. Ay Rien dane ee passage qui ne soit conforme & I'ensal | ‘gnement platonicien. Il n'on ost plue de méme, un peu plus Join, dn rapprochement établi entre les chevaux platonic ciens et les chers du Pharaon. + Quant & la passion du plaisir, on peut la voir dans les ehevaux qui entratnent Je char aver une foree irvéalstible, tandis que dans leg ‘trois combattants qui sont sur le char on peut reco ‘naftre la division tripartite de Fame en raisounal cconeupiscible et irasciblet. » Gronau veut voir dans texte, qu’ll rapproche de quelques autres, une prea que Grégoire 1 abandoané la théorie. platonicienne opposition entze Ie x06 qul est seul Ime et les pass du corps qui Ini sont stramgires pour la doctrine stor des passions, qui sont les parties de |'dme dans son rapp avec le corps. Cherniss combat cette hypothése cn eecordar ailleurs certaines expressions non-pletoniciennes. | Ceci nous améne & Ja question plus générale de sa ‘a quelle éeole Grégoire se rattache. Apnis avoir dant con ceuvre des influences platoniciennes éviden et littérales, Gronau a cru y reconnaltre des ressemblans frappantes aver le moyen-stoteisme de Posidoniust CCherniss est revenw la thise du platonismet. A Pégard Plotin, a défaut des citations expresses, comme chez sai Basile, les influences Litterales et 10s. rossomblan tase. + ant, » Groxae, Poseidon elo, 1818 ‘tcestes, The plototsm of Gregory of Nutses Berkey, 1960. {Hime bes alate ene de Pty Louvaty, 1838 end ie Jtsch-beslnce Gant nyrhopverton Ww <¢’eoprit sont frappantes. Hn realite, selon Ia formule cxellente, de son plus récent exégéte, E. von Ivenlsa, ‘Te systime de Grégoire est une forme. particuligre de platonisme, indéperdante du néo-platonisme et de Yau gustinisme, et qul unit & des eléments platoniciens des ‘léments eristotdliciens et stoteiens!», En ee qui coneerau plus particuligrement Je probléme de Ja connnissanes de Dion, Vorigimalité de Grégoire est avoir clairement distingné Ya connaissance de Dien par les ceuvres exté- ricures, qui eoncerne ses attsibuts, ot Mneompréhensibilité de son efeia- II fonde philosophiquement cette derniéte doctrine sur une conception pertonnelle de la connaissance issue du stofoisme et selon laquelle In connaissance est limitée par la nature du sujet connaissant, par son « Gon Lhamme est ainsi enfermé dans sa sphére d'etre, La connaissance de la nature divine ne pourra done Jamas tre Je résultat d'un effort do Ja raison, mais seulement d'un don gratuit de Dieu, Cette attitude s'explique en partie par une réaction contre le rationalise gree, que venait de reprendre Eunomius, affrmant qu'il attelgualt dans Tayesmelo essence méme do Dieu, « C'est en oela que consiste In ‘vzaie connaissance (gnosis) de ce qui est cherehé, & savoir que ce qu'on cherche transcende toute connaissance, sépant de toutes parts par son incompréhensibiité comme par une ténébre. Crest pourquot Ie sublime Joan, quis pindtré dant catte téndbre lumineuse, dit que « personne 1a jamais vu Diou 2 définissant par oette négation (apo- phasis) que la connaissance de Vessence divine est inecces- sible non seulement aux enges, mais 4 toute nabure idan Vor plelodeas ar Tale der Mgt, Senna 1086, 18, 5 Beashone de Fs fous eltevdons Impetionment la Faration chet mapa ouszage de. de Belthasar Prisenoe et ple retilease de Greece de 18 CONTEMPLATION sun LA VIE DE MOISE Sntelleetuolle, » Texte capital, qui annonce deja toute: Ja théologie négative (epophatique) de Denys a Jean de Ja Croix et & Berth, Nous reviendrons tout & Pheure sur cette thése fondamentale. Notons seulement ici que est dans des ceuvres proprement philosophiques, comme e Dialogue sur Ame ot la Résurrection, que Grégoire en donne toutes lee justifications philosophiques. Mais e'eat dans la Vie de Motse que nous avons Vintuition iondac ‘mentale dans son jailisement_méme. u ‘Winterprétation spirituelle de VExode. Sila « Contemplation de la Vie de Motse » se situe dans: ‘une, eertaine tradition ittéraire et philosophique profane, cle appartient bien plus profondément A une tradition religieuse qui, 8 travers Grégoire, rejoin a fois saint Pau et Philon. Cette tradition, c'est celle de Vinterprétation spirituello de Ancien Testament et singulitrement de la ‘vie de Moise. L’couvre de Grégoire s'y rattache directement ost uno ¢théoria », une contemplation qui pénetre au-del de la lettre de histoire par une élévation de Pesprit, un anagogie, jusqu’en sens spirituel, Ia Bawola, du myst ceaché sous Ia Tettre; ot cette ¢ théoria » porte sur Mots On sait la place que le grand Législateur tient dans Iissérature religiouse hellénlstique 1 n'est que de lire ‘ce point de vue saint Paul, Philon ou Joséphe, Dans I euvte| de Grégoire, aw moins cans quatre passeges', c'est en semble de la vie dle Moise qui est présenté comme le type de la montée spiriuelle. Il est non seulement. un mode, ‘mis letype méme de la vortu :« Le Joune Moise est propos fen modéle & tous ceux qui se tournent vers Ia vertu, Ef SIDA. + PG. XLIY, ase G07 G; 1000 D-00r A: KLYK) 108 DAIS 901 CNB, INTRODUGTION 19 ‘on me se tromperait pas en donnant comme but & sa vie ‘ineal du Légisiateur ». Co nest plus dane Jo monde gree que nous nous sentons clors trangportés, mais dans celui Ji jadoleme mystique. Nous savons gus pour lui Motse consttueit un ordre a pact, était « le médiateur » esters. Prilon compare son réle % celui du Logos et se demande s'il est un Dieu. Salnt Paul fit ellasion& ees spéculations dans 1'fpitre aux Galatest, somble que nous en rencontrions un écho dans tlles « Vie de Motse » qui te rattechent A une époque ott Grégoire était plus influoneé par Philoa, confime par exemple dans son Come rentoire sor les Proumes. Moke west psa. « Mhomme ondinaire (roods df). Ala hauteur of I est parvens, ‘Ase tient comme 1a frontixe (ueBén) entre nature mobile ot 12 nature immobik, interctdant (urrelan) respectivement, auprds do Diew pour lee pécheuss, des hommes pour Dieu; i imite la bienfaisence Ici Fauvre de Grégoire se rattache Wabord & Philon Liaterpréiation spirtuelle de Thistolre de Mose te présente chea eeu sous deus: aspects, Dans la « Vie de Motte », elle est d'ordze philocophicus ot caemique. Motse est précentS sur lo typo pythagorieien. Elle ne nous inté- retse pas directement ici, encore qu'il y ait des traces de cette interprétation cosmique dans Grégoire de Nyse, 4 propos des quatre couleurs da voile du tabernacle qul reprisentent les quatre éléments, do 1a coulour blewe ce Ja tunique sacerdotale, qui, selon dos auteurs cuxquels Grégoire renvoie sans los rommer ot ott nows devons voir Philon, « désigne l'ar? » Plus directement intéressantes 1 Gndouny, 20 Aue cle Phdon At fuurie,Uph thes. lovers, me 1435, * doomesover ‘yee ei emi Gop of eee edn ae tn aa ‘381: Vor Bien, ae dae pints tegen te Pion auaandtie Bed Pa 1925, pp. = ia Gar Mh B.C S88 dn 20 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE pour nous sont Jes oeuvres, comme les Questtons TEeade, olt la vio de Motso ost intorpretée au point de mystique. « Quatre seénes de sa vie, dit H.-Ch. Puedhy résumant un chapilse de Goodenough, jouent iei un réle capital: episode du b dent, Vascension da Sin Ja promulgation do Ja Lot divine, Tassomption fn De fagon. générale, tout MExode est interprété cor migration mystique, parcours de Ia « Voie Royale » qui du monde au Verbe et du Verbe & Diew, itinernire a esprit vers Diew au travers d'une suite de vision progressives! Tel nous sommes directement a Torigine du courant. dan cent ieeu notre ouvrage : méme conception générale de Vie de Molse comme migration mystique; mames épisodé ‘majeuts, en particulier le Buisson ardent et I'ascensio du Sinal — et Ia chose est d'antant plus notable qu’ilsm sont pas au premiér plon dans Texégése typique ‘testamentaize; méme structire générale de Ia vle spice ‘walle, comportant d’abord purification de Ia vie charnel puis illumination et enfin mystire de tre inaccessible Si nous descendons dans le détail, Jes repprochements sont si nombrenx eb si earactéristiques que la dépendan fest Gvldente : le sexe f¥minin est le symbole dur mont sensible et des passions; Pensemble des montants et des linteaux sur losquels ost répondu Ie sang: ce TAgueat paseal représente la division tripartite de Pame% lx cxintur serrée par Tes Hébreux autour de leurs reins signitic Ia ‘tempérance « qui resserre et restreint Jes passions! 9; forme carrée du pectorel est symbole de fermeté ot i -mobilit; los pierres gravées cui s'y trouvent représontent 1 Rev, Ht, Re, fallo-soat 1097, 94.05. #598 Qu in Boyt, 8. 9 365 Cy aay 1B. 8887; Jn ey Ly 9026; In Bo, TH. INrROpCETION at Jes vertus des patityghest; Pabsence de souliers permet ‘une course plus rapide? Ia vertu est Ia ¢ voie royale », qui conduit "homme spiituel ale montagne divine? I'sseensfon do Jo montagne est une mysiagogie, ot Moise est initie aux mystéres du sacerdoce® M1 est en particulier un point oi la dépendance de Grégoire de Nysse par rapport & Vexégise philonienne dle TExode est salllante, cest Paterprétation de Ja ténebre, ‘dons laquolle pénéeze Mokke au cours de son asccnsion. Ce théme central apparait: non sculement dans In Vie de Moise, mais dans efautres ouvrages de Grégoire, en parti- calier dans les Homélies sur Ie Cantique’. La ténébre signif pour Grégoire la transcendance de Vestence divine par rapport & tout esprit erés I'ma, Ta recherche de Dieu, croit d’abord Vatteindre dans Jes lamidres qu’elle en rogoit, jusqu’a co qua, d’Sehee on échoe, elle finisse par comprendre ‘que voir Dieu consiste & ne pas voir et que c'ést dans ectte quéte ellesméme.que réside 1a connaissance de Celui qui ssrpasse toute connaissance. Or cette conception si carac= ‘sistique se retyouve littéralemont dans Philon, Alnsi dns le traité sur La posterité de Cann : « Moise entra dans ‘la téndbre ot Diew était », e'est-i-dire dons loo ponséos seorttes (edyta) et invisibles sur I"Btre... Lorsque ame amie de Diew cherche oe qu’est I"Btre par essence, elle centre dans une quéte informe et invisible : et cest de atte quéte que Ini provient le plus grand bien qui est de comprendre que Dieu est totaleraent incomprehensible et de ‘voir cela justement qu'il est invisible’ », UJ ne s'agit pas ‘ci seulement d'une influenes de méthode, Par del Origénc, qui nTavait pes insité sur cet aspect, Grégoire retrouve £3906; fn zy Wh Ud | * 419 Ds Jn Nam XX, 17 Beenie opel p1Gl * 3878: VM Wie #522 Sin si Bs $80 AL Hea aN BS | XLIV, 880 AS Mae‘Deldas ast Be poet Cals, 6 22 CONTaMPLATION SUR LA VIE DE MOISE en Philon ls tradition de Ia mystique nocturne qu'il ya son tour transmettre & Denys ‘Nous pouvons done allirmor quo le Vie de Boiae rattacho & Vexégéco spirituelle do I'Exode inaugurSs par: Philon, Mais ce courant d'interprétation en rencontre autre qui va Te charger d'une siguifieation toute diférent et en faire quelque chose de tout autre, si bien qu’ Aefinitive ee ne sera encore qu'un cadre de ponsée qué YAtexandrin aura fourni pour Fexprossion. d'une réalit radicalement nouvelle : je veux parler de I'interprétatios ‘typique de PExode, telle qu'elle est amoreée dans le Now: vyeau Testament — et spécialement chez saint Paul eb que les Péres des premiers sidcles avaient comment de In développer. Cette exégise nous transporte dons ordre de réalité diferent, Il ne e'agit plu d'une conceptio @origine platonisienne, qui voit dans lea réalités sensible Jes images des réalités invisibles et dans PExode ul ‘enchalnement de symboles, un trésor d'images, figuratif des démarches spirituelles de Mame se détachant du co pour s'élever vers Dieu. Exégtse légitime, mais gratuil i mulle gutre vue no la vient justifer Gotte vue, lexéaee paulinionne vient V'apporter. Pour lle, es événements et les institutions de VExode ne sont pas figares qahord de réalités spirituelles, mais dune autre Téalité historique ct spirituelle & la fois, qui est Christ et Yerdre nowvean institné par Lui, L’Aneic Testament est tout entier orienté vers le Nouveau : écrit le Messio. I ost uno attento, Cost un caraetire, frappant, quill resterait inexplicable sil ne trouvait ps dans le Christ son accomplissement, Tl y a la un fait, une donnée qui pose un probleme — et qui, comine Pas | Heth. Punox, Le indtre mystique enec carméit, et 1088, p A838 Poeude-Derys, INFRODUCTION 2B Yvait bien vu, constituc cette sorto do ailon visible de ‘Dieu dans Ihistoie par orientation générale de PBriture, qvon appelle du nom général de Prophétie : « Celui qui se plonge dans la contemplation de eette grande continuité que nous appelons TAncienne Allimoe jusqu'aw Corist, sentir presque forcément sSveller en lui intuition qu'il rege en ell gualque chose 'éternel », Catte constatation lige t admettze une préesistones du Christa se figures, an divin préparé et accompli. « Loriginalté du fait shiéten, écrit le P. de Lubae, eonssteen cec! que le Christ, aui-en tant que Messe est. venlret devalt tte histriguee ‘meat préparé, est d'uutre part, en tant gu'lmage de Diou et Premior-Né de toute eniature, Texemplaire universe», ‘Alnsi se trouve fondé le dreit d= voir dans PAncion ‘Testament, ct singuliérement dans I'Exode, des figures, des types du Christ. Et cola est non seulement un droit, ‘mais la seule interprétation corteete, qu Tende pleinemont raison de la réalité du texte. Grégoire de Nysse avait done raicon de dire que Feségése purement Litterale le faussait. Saint Paul Vavait déja dit : « La lettre tue et Vesprit vile? ». Celle interprétation est ordinaire au Christ jantme. Dans Vivangile de Jean, en particilier, tous Jes grands pisodes do I'Exode sont ropris et Jui soat appliqués. Aine Je serpert <'airain, In manne, YAgoeas Pascal la colonne luminous, Jo source jalisante. Mais eat surtout cher saint Paul que cette exégise appara. Ele se ratiache dans ses procéés aux écoles rabbiniques dont H avait été Pelbve, mals elle prend chez Tul um sens tont nouveant, L'um des principarx textes il est celal de th Premigre aux Coriathiens : « Je ne veux pat vous * Orve, be Sard adie 1920.9. 193.1 Th de Tarmac Cathe dome, (38S, peta Tt Cot itt). Bowsuvn, Bete rabagae et setts panier, i859, . 262 5 ~ 24 CONTEMPLATION SUR LAWIE DE MOISE | Iaisser ignores, fréres, que'nos pares ont tous été baptsgs fen Morse dans la nude et dans la mer; quis ont tous mange le méme allmont spirituel et qu'ls out tous bu & un meme brouvage spirituel, car ils buvaient & un rocher spirituel qui les accompagnait et co rocher était le Christ... Or cog. choses ont & figures de ce qui nous eoncerne! », Grégoire de Nysse se réfere explicitement & ccs passages, La traversée de lg Mer Rouge est Intesprétée du baptéme = ot non d'ume queleonque catharsis le Rocher est Te Christ®. Quand il parle des tables de pierres, Jerites. par PEspnt du Diew vivant, il so référe a In Deusiéme at CCorinthiens‘. D'ailleurs il a donné le principe méme de méthode of affirmé qu'elle n'élait. que Te développement de Vexégése paulinfenne dans um passage caraetéristiqu 2 propos de Vinterprétation du tabernacle. Citant ptt ‘eux Hebrous, il Gorit : « Nous dicons done, nous aidant di Poul qui a traité ce mystére en partie et dan les parol equi nous trouvons un petit point de départ, que Mots a enseigné AT'avance en figure Ie mystéxe du veai taberna qui contient toutes choses, estatedire Te Christ, Ve ‘et Sagesse de Dieu... Puls done que Paul a dit que le voll 4a tabernccle infériour était Ia chair du Christ. il sera bonne méthode d’étendre cette explication particle tout : les énigmes du tabernacle s'éclairent alors per parole méme de PApOtre® x. Ainsi on peut dire que ‘méthode est de glnéralisar 8 tout: 'Bxode ee que Pal ‘avait fait pour quelques épisodes. Bt c'est ainsi que sonlomont lo sorpont d’airain ou le Rocher, mais le But Atdent, la priére de Moise les bras étendus, Ja restaurati dea tables brisées deviemnent autant de symboles christ Togiques. Grégoire ailleurs, pour phisienrs centre eu eR Fup Se tt aNTRODUCTION 25 ae fait quo feontinuer o> quavaient fait. auparavant Justin, Clément et Origéne, Ainsi Vinterpétation de. Grégeie, mystique. comme cell de Phikm, da fit qa’elle se grefie sar une itenpré- fasion typique et ebvstigue essence painieme, prend tine porto touts diérene, Elle se attache & cette Inter prétation dont lls es Pune des ranches, Le Christ gure ths Tncien Testament neat pas en effet soclement le Christ historique, mais Ie Christ total, I peat ere consi toit dans sn_ personne historique, soit dans I'Eglise ct economia saerementell, soit dant su consommation nal, soit enfin dana chaque Ame. Clest& cate deraltre brane que ae zattache plus partoulisrement Je « Contern- plation de la Vie de Mots » Go double aspect apport bien dans Tes justieations uo Grégoire apporte ce +4 méthode. D'une part ell so justifie par Ja nécessité de trouver un sens utile & I"Feriture, Or nombre de prescriptions de la Lot s'avérent comme tolalement dépourvues inti eprituel. inst Grégoire chservetl, A propos des préceples sur la maniére de ranger FAgnenn pase, que le but de VReriture west pn de nous apprendre & manger. « a nature y suf > Pins profondément eneor, il ramarque 8 propos de Ia propreté des vetements ee ceux qui dpivoat sapprocher tin Sinat que ce n’est pas Tebsence de fache sur les habits ‘ua interit Tapproche de Dies, Enfin — et ich nous trvvono a Yargument le pls for oon sealement. Papal cation serite d le Lo ost inte, mais meme elle peut te Thawvaise. Ainsi du gosto ces Hébrou emportent es Aliponiles des Egyptiens. Diew ne peat pos acus com: hander ainsi Ge voler2 Tl est bien clair qvit il faut renoneor Ja Loi oil fait Tentende autrement qavau rose. ta C, 8 980A. 26 CONTEMPLATION SUR La VIE De MOISE sent obvie, De méme encore, & propos du meurtre dag promicrenés des Egyptions, Grégoire insiste-til sur te carectére inacceplable du récit pris 2 Ia lettre. Mais il sagit de dire quelle est la réalite utile cachée sous Is Ietre; Grégoire répond que c'est le Christ :« Pour ql salt voir, le mystire de In eroix apparait partout dans 1s Lol. Crest pourquoi Evangile dit quelque part que «pas un iota ef pas un apex ne passe de la Lat. Tl désgne par I le signe perpendiculare et te signe transversal qu réanls dessinent Ia figure de a eroie, La loi est vivitiante que pour cous gui y voient ainsi lo Christ, Lrunité da sens spintuel et du sens ehristique est figurée par Molse dau Jee mains élevées forment une croix. Quand 12 peuple regarde les bras éhendus le Morse, i In victoire, Le role di sacerioce est d'expliquer ainsi spirituellement Isc ture, comme Aaron gardait Gloves le bras de Mose, «fla {que la Lot, dressée, montre son viritable objet & ceux qut Ja regardent par le figure que dessinent les maine tendues* », Pascal setrouvera cette gram ide, « Dans. VEeriture, Jésus-Christ est le entre de tout ot Ie iow ot tout tend >, Dans cette voie, Grégoire de Nyse avait été précedé par Justin, par Clément, por Origéne surtout, Chez cas eux derniers on trouve déja Vintarprétation spintuells cf typique & Te fois de FExnde, tele quelle apparait cans Ja Vie de Motse. Un ouvrage en partiolior présente do frappanter anclogis avec olle, c# sont les Homies sur "Brede c'Origene, Cortes le genre littérare est different, mais le sujet et exactemeat le mime, il sagt de Ptindray spirituel de Vame vers Dies. La comparsison des doux ouvrages montre de fait de nombreuses ressemblenoes qui ne peuvent stexpliquor que par des. réininiseences ‘aap tamG tame berRODUGTION BG Alms la fabrication des briques par les Jaits en Beate simifielle que les démons empéchent Tes ames. de rearer vers Ieee, 8 mort des premieres reprisente qe lutte contre los premiers mouvements de Ia tantaton®, Tu auée désigne le Saint Esprit, guide de 'amo, les soixante dix palmiers de Peass sont les messagers de Evang in paranctve igure ln vie présente oft nous accumalons dos trésors poor le sabbat futurt, Mais & oe de cela i J 0 de notables cifécunces, Aine Grégoire Inissetil de {6 Io commentaire cet stations dant le désrt et des fommandements de Ia Lei sur lesquola Origine ¥etend longcemeat. Dialleurs & vrai dite ie, ce ne sont pes ls ressemblanees de détzil qui importent, mats le fat d'un mime eourant général de pensie. C'est cette doctrine ‘pirtullequil nous faut maintenant enqusser apes avoir dkarit fe milieu culturel ef ta forme dans Inquall alle Sexprime. Nous verrons an passage et co qui est Phéritage Commun dela spritnalitéalexandrine ot Feeuvre propre du Cappacesion un La théorie de la perfection. Le probléme de essence de Ia vertu est classique dans it@ Le monde ancien avait connu divers types @rhommes le sage, le gnostique, qui prétendaient chacun cn réaliser te perfection, Répondant & un jeune homme ‘quil'avait interroae a co sujet, Grigotre reprend Ia question + 349 Dj Ontabie, Jn Zeedemy 155, 25. (Jo cite Origine apres éiion te Bes), mn Bey 18 th Boy aia, 1425 a Dj dn'Be, $81, 820 0: 4 307 Gin Be 208, SB #260 By Tn Plame Bry Th 8 2 28 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE NOISE 8 son compte et une maniére profondément originale est cette question de la perfection en matiere de’ verti ai fait le sujet de son livre. Tl commence par réoondng de fagon asserparsdoxale, ql n'y a pas do perfecto en matiere de vert, Et void le sens guid en donne # perfection, selon les idées greeques, consiste en quelqu chose @'anhev6, Or la vert cet czenilloment une mare en avant I faut done modifier notre iée ce ls perfection Et, sivon veut gurder ce non a notre idl, dze que perfection consste en un progrés contin Gest Ih une ilée vraiment noave, #1 Yon oo souvient que pour les ansiens Yachéveraen? dtait le carctire de toute porfostin, Cette idee, Motse Vincarne, dont la vie a6 une marche vers Ia terre promise. Une image animes tout Kouvrage elle de coureus, qu, oubliant co gui deze Iu, est tout entiertonda en evan’. Cet ene de saict Paul dons 'Epitre aux Philipions. On poural donnée & cetio attitude spécicle le nom a + epectaset ati eorroponc au mot gres pat equel int Pal la designe | Cette vision de Phomme lanc! vers Tineonns, se dépasan sans cess, si proche de cetsines conceptions modmy, Dion dserit Ia vi Mais ils n'avaient pas mouvement méme qui traverse les étapes suocestives Sur quoi Grégoire fonde-til sq doetrine? Bt commen nous écrit ce progres? ‘Le but de la vie spiritucle est ce rendre l'éme & sa vrai nature C'est Ia Vidée commune & toute la pensée antiques ‘sap $300 c+ 300. + Phi, 1, 6. ¢ Grdgoice Pempteis stance Cement tle Canty 8D.A. Puen Bee Vie Be ‘Aug: Cans 3 he nee pyrnon varios 28 Cette restauration te fait por un retour de Tame & elle= méme et par la purification de ce qu’elle porte en elle detranget, Cest encore une idé> que Grégoire partaze vee son temps, Cette vraie nature de Mame enfin, c'est dette image de Dieu, Crest cett» image qu'il sagit de ‘éégnger en Ja purifiant de tout revetement stranger, qu, ‘comme de la rouille, effaco I eligi®. Tout eeci est commun 2 Platin, & Grégoire, & Augustin, Mais ici se pose lo pro- bleme dans la solution duguel Te christianisme se disoerne da platonisme : sl soffit pour trouver Diew de purifier Pame des éléments strangers qu'elle porte ex elle, cela ne semble-til pas impliquer quo Véme est d'essence divine. C'était bien 1A Fidés platonicionne, d'une divinité ‘immanente & Vame que Tame retrouve par ua retour on clle-méme, Mais eette idée paratt diffilement conciiable vee la concoption chrétienne de la gratuitt de la comma- nication que Diew fait de lai-méme, Le problime serait réaolu i Ia recsemblance de Diew Atalt pour Pame non une réalité immanente qu‘elle dé- couvre an elle par ls conversion, mais le résultat de cette conversion, e'est-dire si c'étalt par le mouvement par lequel Pame te détourne de co qui est extérieur pour se tourner vers Dies que Diew 2 communiqualt @ ele. Nous te serions plus alors dans une mystique d'immanenee pure. La resiemblence de Diew serait pour lame son incessante transformation ea Lui. Or eest 2 cette mystique ‘que Grégoire donne un fondement théologique et méta- physique : une image doit & la fois ressembler & son model: cet en différer; Vesprit exéé'ressemble & Diew on ee quil est ‘in Gind, ten diftere en ce qu'il est un infini en mouveraents + Pers Bry {5 6,04, f Prony Vp 2, 10. + Valr vans, La connsisence Uamate de Diva ches Setnt Augustin, Sokol 1438, pe 22 Hg * RLVI 182 GZ Gord, 98 C 80 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE Ltessnce de Pine esta croistnte, mals jamais aehevés, & Dio. Co. progr, la Iiberte peut s'y refurer — et c'est Je mal qui cot ausit pour lime rots de sa anture ole peut y consents, vest préisément la verta, of homme rials sa vérita Cette option nécessire est le polnt de départ du lv, Cees quien fet, pour Gregoire, comme it Is rappole debut de la « théosa », TSt=o one eet coentilem: ovement. «On ne trouve ps dts toujours semble 4 exx-mémes dans le monde de dovent*» Cest la propre went ve qui difference Dien de in ertture. hone peut se soustraie A eetie In Mh ne peat se roftser ai hangement, Ne pas faite le bien, st fie lo mal « de courir dans Is volo de ky vert, cent eourir dans el du vice» «Le triomphe do la foi ct la defaite de Tim ite!» n'y a pas dlintermédiar®, En ralité au point de dépert "homme ext moins une nature qu'une ccapaité sy un « miroir T sera‘ vers quot se toummers. Co capital donné & le lert¢ apparente Grégoire de Nysse Origtoe. Guoles cont Ios deux nélités entre lesquells ta Tiber se trouve pleco? Go sont le mal et Dieu. Filles sont Puna cf Pentre proposéss& homme. Liane es le monde Muss des pasion et cu péche, Pautre In raité de Cel qu et per evince, Selon qu'il se toume vars Fano cw Teutry ‘homme s'y configure. De cola le symbole se trouve dens opposition des Fgyptions ct des Hébreex durant les plies d"Baypte. Le soleil Iu également pour tons, m 190 AB: ta Cenk, 84D. 9394.8 F SOLA. 4 aa sche 360 A, Rane prelpe chee Grigine. Voir Welk, Dad Vatkvnmerelistivat aes Origenes, Tubingen, Ne, pe * Grigire omplie Iccentment Mage ts rsaptacte Boxeter ow «as ino ndror por | £20 ivrnopuction at swuls les Hebrenx qui se toument vers Ini en jouissent, tonais que les Bgyptiens sont plongés dans les téntbres! ‘A ces deux orientations correspondent pour Ime deux rouvements, deux sens de marche, diférents, Le mou ‘vement gui la pousse vers le mal est le désir, Vépithumia. Crest Je mouvement sans fin eb sans progrés de eel qui ct enchainé aux apparences. Grégoire le compare 2ux “lle obliges par le tyran égyption de rempli et de vider ‘entinuelloment des meules & brique#, Ce mouvement est cn rélité un pigtinement : celui qui y est soumis est eer lable & un homme marchant sur une dune qui soule continuellement et n'avancant past Mais quel mouvement correspondta & Torientation vers Dieu? Cest 18 e point central dela question, car il sgl dimiter Dios, Or Diew est par eccence immuable. Par ailleurs ime cat eatentillement mocvement, Il sagt done de trouver un movement qui imite limmmutabilté divine. Cette syathése, Grégoire la trouve préciment ans Vidéo de progrés qui est le centre de sox ouvrage. Le progrés est ua mouvement, lest méme plus réllement rmeuvement que le désir qui ext uno pare agitation. Et rar ailleurs, il préseate une stabilté, une ceatiauité qui ‘it une imitation de Dieu. «Veilh ls chose lo pus tennant: immobilité ot le mouvement sont Ia méme chose: d'habie tds osiai qui avanco n'est pas areté ot celal quest arrdté savance pas: ei i avance da fait méme qu'il et art» 1a figure de ce monvement est um homme qui marche sur tine route : la solidité de la route assure Te progrés de oa marche cis cep deux mouvements ne sont pas sur le mame lun, on le voit : le mouvement vers In matiere est une Gigradation de Tame. Cest moins vis netivte qu'une BHD. FSA Fao an 92 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE absence ‘eomme le dit souvent Grégoire absence, de-votloi, 6PouN Liexereice de 1a liberté sffeetue dans le seul sens progrés. L'amo n'est vraiment quo dans la mosure oi al ppogresse. Progrester vers Dieu, c'est pour elle relrouv sa vraie valeur, rentrer dans Metre, retrouver I perdue de Dieu®, La maniére dont Vesprit eréé infinite divine sans so eonfondro aver Dieu, c'est Drogresser sans fin vere Lu, Cette conclusion se trouve correbonée par Ie remar ‘que fait. Grégoire sur V'activite spirituelle. Tl observe av pénétration que le eacactéze de eellel est de se par Fexercice, & Tiaverse de la matiére qui tend au 00 ‘traire & Virmobilité : « Seale l'activité spirituello a eo propriété de nournir a foree ef I dépensant et 'augment sa vigueur par lexersice!y, Liaeése 2 pour but, en cal la fausse agitation du désir, de Hbérer Ia pare setivité la charite et de permettre a Yame d'étre emportée dans If profondeurs de Dieu, comme une pierre que rien n'arr rait roulerait sans fin sur une pentst Ce progrés de Ime dars « la partielpation aux bie ne peut évidemment pas avoir de terme, Ce terme en signifierait I'identité de l'ame avec Dieu, La. perfe consistera ainsi pour I'ame en une perticipation toujo plus grande & Dieu, mais toujours susceptible daugny tation, La course n'aura pas de fin. «SI le beaw en sot infin, néeessatrement le Gésir de celui qui aspire a y ay part sera coextonsif & infini et no comaaitra pas do rep. Ce n'est pas & dire toutefois que le désir de "Ame n'est comblé : car telle est Pobjection quion pourrait faire Giégoire. Em eéalité le désir de I'ame est toujours enol ivité. Elle est moins voulue qu'elle es AC Ce 4G ADs Im Gant HU € isrropucrion 38 © car elle ne connatt pas la communication plus haute que ‘Dew pet ll fare. Mais Dien mesure qu'llse communique, dilate ea eapacité pour la rendre capable de plus grands ins, Le désir do Tame est done cette ouverture, qui ne connporte la pereption d'aucun manque, @ un at ultéieur ob une capacité nouvelle corespondra & de nouveaux bins, Cast Wordsworth gui a dit quelque part du progrés spiritual: «Une foree vint a ob on ignorait qu'il y eut une faiblesse, » ‘Ceai nous conduit & un second aspect de la théorie cu wogrés. Nous Tavons envisagée jusqvii du point de vue de la lber:é. Bt cst vrai que ctest Paspest sur lequel Grégoire, comme Origine, met. d'abord accent. Mals est en méme temps — et une fagon plus foncire encore chez Grégoire une ceuvre de grice. En effet oatte dei cation, qui est sa-nature méme, lle est en méme temps radicalement inaccessible A Time. On se trouve en face de cotta situation paredoxale de Time qul a um objet ule esr impuissante & se precurer: Es ne peut Ie tenir que d'un don gratuit. C'est pourquoila seule voie du progr’s cot la foit. Hors de Ja il n'y a que pidtinement. Cedi cat 1ié& la thforie de la adicale finitude de Vesprt eréé, qui Jerend totslement impuissant 4 saisi Dien par liemémet (On sat que Grégoire a insstésut cette doctrine par oppo- sition au rationlismo ¢”Eunomius, Mais elle a sn contre portic dans la Grande Révélation chritieane de l'Agnpé divine, de la communication gratuite que Dieu fait de sa vie 4 Mhomme. Grégoire maintient rigoureusement les “NUN 105 B.C; In Cont, 1084 D.# XELVE 08 A. 2 Re per Graraas Dy sy Du spiritac! dane Ponce tare, (Wigle, 1381, 1¥ep, 300), Vale ase! Plot, Bens V8, Soobla. GL XLV 304 B+ Sous le approche Os la divine Incommhcstie «tele “Luca, Zur ihesogis der Clestamyellk Grepors won| Nyon, Snaste, 1958, p50 1. = Grig do Nye, 8 34 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE. deux aspects, Nulle doctrine oit Ia gratuité du surnate toit plus soulignée, mais nulle non plus oil soit davantay ceonstitutif de 'stre de Phomme ‘On voit quelle opiritualité va se dSgoqer de eette dot Le conversion n'y sera pas seulement le principe, lune attitude permanente, un constant dépessement de: fa travers les dépoulllements successifS qui seront aut ouverture & des grdces nouvelles. Cex dépouilleme apparaitront d'abord pénibles a Tame, qui ervira touje elre arrivée au terme jusqu'au moment ob compre enfin que cest Ia désappropristion méme qui louvre Dieu, elle s'abandonnera 4 Lai et ayant ainsi tr PPetze cu delk de tout avoir, elle le possédera entin da renonoement & toute possession, dans Textase du amour’. Ce sont maintenant ets cémarches cot cas tapes suocessives que nows devons parcourir, 9 vole dégegé la Toi du mouvement qui les pareoutt, Vv La doctrine spiritaelie. ‘Nous avons jusqu’ici envisagé le progrés de lame son rythme essentiel. Nous avons pour cela Iaissé de les conditions eonerétes ob il s'exerce. En réalité rrexisto pan & T'état isolé. Elle fait partie de "human Cette solidarité est une idée fondamentale de Gi Liimage de Dieu n'ést pes pour Ini dans l'individu, dans Vhumanité totalet, Or cette humanité est hist 1 a0. + Cert tetas de Poomannt quest mage de Dieu» XI INTRODUCTION 35 quentent une humanilé déchue. Ce fait de la déchéance Aitermine Veta ob se trouve Fame au début de sa montee vero Diea, Il somprend plusieurs aspests. 11 @'abord un spect physique: les tuniques do peau dont Adam et Eve farent revélus aprés Je péché représentent pour Grégoire ane chute dans Ta vic animale, étrangére & la condition humaine. Anal le progrés spirituel sera-t-l dégegement de sensible, Ae promler aspect sten ajoute un autre, plas moral. La déchéance est séparation d'avee Dieu et Soumission & la tyronnie da démon*. On verra la place cconsidérable que ectte tyrannie da démon tient dans Vouvrage. Crest dailleuss on fait général de In opintualité de Fépoque. Deja Ia tate contre le démon tient un grand rile chez Ongine. Elle est un des earactéres de la spin tulité des Pires du désert. Bile eontére & lave sprituelle ce caractére de lutte, caractérstique de notre ousrage tt qui est dans le prolongement de Tare des martyrs, ont les moines sont les eontimuateurs. ‘A catte réalité commane de la déehéanee, soppose Ia ‘elite ¢gulement commune de la restauration dans le ‘Christ. Grégoire en voit I aymbole dans le signe de Ta main dle Mote, altérée Torsquil la sort de son vatement et fwprenant son intégrité lorsquil la réintroduit, C'est Ia figure du Verbe,sortant du sein de Dien dans Vinearnation, pour prendre notre nature déchue, pus Ia restituant & son intégrite primitive en la ramenant au Pére, Cette restaux ration eat également figure par Ia reconstitution des tables de la Lei, brisées par le péchét, Ainsi do mime que Vetcla- vage des passions était une participation au péche des rotoplastes, la restauration dans état primitif est une " « Sentendy par «peau» Vopparenee ds ba nature cnimate cont sons anor ele eovcappcs par suite ce notre comotee ave es ‘gies Senses» MVE, 148 cf 990 8. Seb. an A. 837 Be 36 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE participation a la restauration du Christ, C'est toute Ia nature qui est restouréo ct rendue & son intégrité en Iu Le choix de la liberté nest pas un choix entre un bien et ‘un mal abstrait, anais entre Ta participation & human déchue ou & Phumanité ressuscltée dans le Christ. On voit le réle central que joue Je Christ dans cott mystique. 11 a été soullgné dans los travaux récents ds PP. Maréchal ct Lieskc', Crest dans le Christ que Pimag de Diow est restaurée pour toute lhumanité, L’escension spitituelle est une « transformation de V'ame en Jés Christ. Cest lui qui au début delaire ame dans Je buiston ‘ardent®. C’est lal qui la nourrit & travers oa marche dan le desert, jaillissont du Rocher, descendant du ciel, Ces Ini, qui est Vobjet de la gnose et que figure le taberm céleste montré A Molse sur Ia montage! Surtout, p dela la gnose, il n'y a pas une demitre étape, cor chez Philon ou Origine ot 'dme s'élove autdield du Logos, ‘mals les progrés ultériewrs se font toujours en Lui : il 2 a pas dawdela du Logost. Le subordinatianisme es définitiversent sarmonté ‘Nous avons malntanant les grandes théses auto ‘desquelles va s'orgoniser le progrés do I'éme dans ca cow ‘vers Diew, A chaque étape, elle devra se dépouilles, dépasserelle-méme — et ce sera occasion dune nonvelle communication des biens divins dans le Christ. Toute vle de Moise consistere en ees purifications success La figure en sora Ja manne, qui prend un gott diferent selon ceux qui Ia rooueillont®, Ainsi Je Vorke e'edaptet4 * Manécuan, Blues ser te psychotic des mustiques, T 199 pp, Bice Like, op. ep. S08 se q Yea Skh AD. BATA, 4 4 elles Bapace pour cei qui eatret,Roohar pour eos qt nora, Derare pour eeur qu se rapoteat 408 A. 368 Ga INTRODUETION 37 4 In capacité do coux qui slouvrent a Ini, Remarquons encore un dernier trait. L’union au Christ restitue lame ‘sa vériteble nature. Pourtant elle Iul demande wn effort constant de renoncement. C'est que son état de déchéance ost devenu a Tame comme une nowvallo nature’. Ello seat conmaturalisée au sensible, elle qui est connaturelle au divin. Par suite Veffort per lequel elle se détache du sensible, et du moi lui paratt @abord, et surtout darent les premidres étapes, un effort’ coutre-uature. En réalité atte mort est une mort & la mort. Mais ¢¢ a’est qu’a Ta fin que Tame comprondra eo soeret ot trouvera la paix \dfinitive dane un abandon total qui la fait se trouver enfin en sc perdart totalement. Dans la deseription dos étapes successives que parcourt "ime, Grégoire dépend en grande partie Origine. La premigre, celle de Ia vie purgative, correspond au dépouil- lement des passioas, Elle eonsiste pour l'éme d’abord dans abandon eflectif du monde, fguré par le sauvetage du petit. Mots, et plus tard par sa fuite dans le désert® Elle consiste ensuite dane le dégagement de le vie charmell, Qu poids corporsl qui appesartit Yamo, de cce tunigues do peau qu'il faut transformer en tuniques aéricnnes, comme le robe bleue du grand prétre, «afin qu’au jour de Ia trompelte finsle nous puissions nous.clever vers les auteurs! », Cette purifleation est fgurée par le passage de la mer rouge, avec son double sens sacramentel ot ‘moral, Le dépouillement dés tuniquos de poau, opéré em Principe au baptéme, continué par Ja mortification, sera ‘consommé par Ta mort, (Que représentent cos passions? Bllesne sont pas, comme pour Platon, le désir et le courage, opposss la ralson, en Inquelle seule consstait la substance de Yame, puisque Pam AS FDA FRE Fae, Oa A 38 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE dans Vallégorie du passage d2 la mer rouge, Tes ‘ros Aignitaires qui montent le char ot figurent 'ame opposés aux chevaux, figures de Ja passion! : on voit difference avec le maythe du Phédre. Elles ne sont ron plus seulement ne réalitf morale, une perve Ue la volonté. Elles sout indiseernablement cette perversi de le votonte ct état d'animalité qui en est risulte® conversion sera donc essentiellement un redressement Vouloir entrainant ne spiritualisation de homme, tout opéré par L'unlon dit Christ ressuscité. A ect eff ‘ascétique répond une premitre communication dt Chri Celle communication, toute Lumines, est figurée par Buisson Ardent®, Elle réeampense Vame de son effort lui faisant comprendre que tout ce qu’elle abancor Te monde, let passions, est on réalité une illusion cconsiatance, un pur mirage, une duperie du démon cet que la seule réalité est Dieu vers laquelle elle se tou Lapparente violence que s'est faite Tame Vx. restit fen rialité & sa vraie nature. ‘La traversée du dsert qui suit la sortie a’ représente le seeande étape, le progrés dans la wie de f La fo} est le grand moyen du progres de 'dme. Elle est paton grice auquel Moise ouyre passage dans le m rouge, fait jelllie Venu du rocher, appuie sa mare ‘Gela se comprend bien dans Ja pensée de Grégoire. Si Di cat Lranscondant et au-dossus de touts prise, la pir los fest de croire que nous puissions nous approcher de Hui des moyens humains, mais o'ébt de Ini seul que nous devo attondre quill se communique & nous. + a1. 2 Dans la Gronde Couenine, Grégotre dstngae deux sens 3s sndop su sons prope, set le plu ses ergs ces Ta ie Toke Gr Gath, Se gt (2. rier, Pas, 1958). Tia b, 3S AB. iytnopucrion 39 Gette attitude toutefois V'éme a'y entre pas facilement, Fu sortant d'Egypts, elle éprouve dabord une sorte de Assospoir?, Elle voit les ennemis qui se précipitent eontre elle. Mais co désespoir Ia sauve, elle comprend son indigence ct elle se toumne. vars Diew, qui vient son secours. C'est tela A quoi V'éme doit s*habituer dans sa marche dens le ‘sert. Au début eon instinet ost davoir recours aux oursitures égyptiennes®, aux secours du monde, Elle n'est pus accoutumée & ne vivre que de Diew seul. Tl lui faut tun effort pour y parvenir. Ce sont les désespols® successits inoue Ja veyons : diffeulté de passage, manque d'eau, ‘manque de pain. La foi est précistment cet effort parlequcl "ime Iaissant Tes Secours humains se tourne vers le Verbe. Et eelubel chaque fois se communique a elle. Cest Ini aqui la conduit & travers le désert, c'est Ini le rocher dont. jnilit eeu rafratehissante, cest Iu la manne qui Hescend du ciel ct 90 proportionne sa capacite. Lalternance des tentations ct des consolations marque la dlsparition des joies sensibles et accoutumance pro- fqressive A une délectation nouvelles, & cette « dovcenr de Dieu s que Grégoire avant saint Bermani a si vive. rent sentie. lui qui traversé ce désert des consolations humaines, ct il est soutenu par les consolations divines, artive enfin fu pled de Ia montagne qui représente un degré supéricur, ‘que Grégoire, comme Origine, appelle des noms de x gnose » cou de «contemaplation®», L'entrde dans catte vie supérieure suppose de nouvelles purifications. Purifications morales Cabard, veprésentées par les vétements purs', ct qui ‘sehivent Ia pusiflestion de me. Mais il y a aussi une nouvelle corte de purification, qul est Je déponillement 860 Dj In Cont, 1007. 4385 10, 2960D, B85. 40 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE 4 Ta vie sensible, sensations et images : cest la aut d sens des mystiques ullésieurs; cette purification symbolise par le précopte d'Woiguer de la montagne animaux, figures do In vie sensible. A cette purifcatia cnrrespondent de noaveles gece, figuées par le soa ‘rompettes qui se fait plus distinct & mesure quo Vm seve plas haut®, Mais Ta nuit dos sens n'est qu'une premiée éiape + xt suiele do In unit de Mintelligence qui est Agurée Youtrée dans ie tendbre'. Que signfie exaetement symbole chez notre auteur? Grégoire observe dab qu'il est Gtrange que la connaissance de Dieu appara comme téntbre alors que @abord Te manifestation Verbe avait paru une lumii. C'est qu'en effet tdath est un terme équivoque. Le conneissanes de Diew Tumitxe par mpport aux téndbres du péchéy mais cst téntbre per rapport hla wéallé divine’ Cet Divalonce se relrouve dans tous Jes symboles analogi quamplele Grégoire, cei de ln mort, dv samme, d Tivresse, Le sens dol tenébre est done Texots de Tt divin par rapport & toute comneissance ere, Cest lao Grégoire une vue théologique, celle qui fonde sa théologl négative, savoir que Dieu tant transcendant, ccoire qua 2e posse, ce serait le pede, car ee qu'on passer ne squrait étre Ln, Matse demande & Dieu de le. vl face & faoe : « Ge qui domande, Ia parole de Dice I dome par cele mime qu'elle Ie loi refuse... La. mat dde Dieu en effet lant transoendante & toute déteminat ‘elui qui pense qu'il eonnatt Dien se détourae de ta ‘pour ee qui prend. pour elle dans son Imagination etd 2908 D; XLV, 90 Bost D8 378 D, {Yor HL-eh, Pucca, La tnvore myelin she ie Peeede-De Bh, Gamay Oc 1098, p99; Mamtomans open, TT ALT INTRODUCTION at Jors perd la vie. Ainsi le sir de Morse est eomblé par cela séme qu'il demenre insatiable», ‘Crest aussi une expérience mystique. Grégoire a éprowvé que Yunion & Diew ne se fais pas par Pintelligenes, sais au-dela ce toute inteligenss, dans un contact rel de personne & personne, qui appelle quelque part « seat ment de présencet ». Tl y x done, dans ee théme de la téndbre Ia description d'un état mystique, qui, & cette date, est un précioux document : c'est Ja purification 1ystétiouse do Vintalligenes eréée encore lige au sensible que nous derira plas tard saint Jean de la Croix. Bk i yy & par ailleurs Paffirmation théologique que méme pour celle Inteligence transformée Dioa reste non « incon- naissable », mais « imeompréhonsible », Remanquont-le en eflat : eo que Grégoire nic, cest qu'il puise ¥ avoir tune connaissance exhaustive de Vessence divine: en. ce sens Dieu reste bien toujours ¢ téntbre ». Mais par ailleurs "Mime acquiert de Diew une connaissance tls réelle et ul ‘yan croissant & mesure qu'elle s'assimile & Lai. I n'y a done la aueun « agnosticisme » ‘Ainsi Yentrés dans la ténébro est euivie dane nouvelle plus excelente communication da Verbe, que figure vk manifestation du tabernacle & Mote. Le tabernacle fest Ia figure da Verbe « qui contient toutes choses » Lrallégorie du tabernacle ost un des passages les plus emarguables de Touvrage. Elle nous moatre objet de Je contemplation dans les « rélités » du monde cdleste qui correspondent au monde intligible de Platon. Cet ordre de rialit, on volt que Grégotre y vivalt plongé. ‘est pas do theme qui revienne plus souvent dans som ‘euvre que cehi di mondo denhaut, do Je création totale, composée. cies natures angéliques, entourant le 2400-2 XLV, BAL AF XLIV, 1000 Dj 100LB,—* BBL AL i 42. CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE ‘Verbet; il contemple en mémne Lemps la réalité de l'économie. iu salut, représentée par la peau teinte en rouge, mys rieusemont préexistente et surexistente en Dieu®, De ext ‘eréation totale Vhumanlts doit faire partie, Pour ‘moment elle en est encore séparée elle sat figarée par tabernacle terrestre figure de "Eglise qui sera rassembh 4 la fin dans Vunité de Tanigue tabernacle, Cette Grape seratelle Ia derniére? La guose étal précisment pour les anclens cette « perfection » au-deld de laquelle il n'y avait plus rien et qui é:ait quelque c de divin, Mais nous savons que Ia perspective de Grégoire est radiealement autre. Bt que Ia perfection pour I n'est pas un état, mals au contraire un progrés. On pourrait #étonner en elle, note-til, que Moise, apr’s avolr ea templé lo tabernacle, demande encore & Dieu de se mani- {ester & lui, comme sil ne Pavait pas encore vu'. Ces ‘quil reste & Moise un demicr enseignement & reeevoin qulest le dernier mot de la mystique de Grégoire et Vobje de passage le plus important de tout Pouvrage. ‘Jusqu‘icd on effet, Moise, & chaque étape, a cru qui allait enfin parvenit & cc qu’il soubeitait. Son progrés 4 fait dune suite de déssspoirs qui Yont conduit & dé nouvelles acquisitions. Ce qu'il ui faut maintenant coms prendre, c'est que ce progr’s ne doit pas avolr de terme st que Tunion 4 Dieu, Ia perfection qu'il cherche a’est ‘pas une étape qu'l attvindre, mais le mouvement meme qui Femporte détape en Gape. Il faut ainsi qu'il arrive Ase détacher de toutes ces acquisitions successive; a comprendre qu’elles ne sont que des éapes et que lunion a Diou ne consiste en aueune dentro elles, mais dans som “XIV, 508 By 860 CE NL, O25 A; 900 D-G; 1154 By XLVI a Deb, 1380 Cr Voir Jean Dastduoe, Lapecteiece fee set CGrgure de Nyse, RLS. Bullet 1840, 9. 49 5 Sher. Meo ae xLtV, (38D. s00 A, INmoDUGTION 48 incessante transformation en Lui: « Trouver Dieu consiste le chereher sens cosoo, En effet, chorcher n'est pas une chose et trouver une autre; mais le gain de la recherche, est la recherche méme. — Le dfsir de 'ame est comblé per Ik méme qu'il demeure insatiable, ear Cesta propre” ‘ment voir Dieu que de n'stre jamais rassasié de Te dsicert x Ceci, qui eat vroi de In vie présente, est anssi de la vie stemelle. Grégoice ne Voit pas la vision béatifique comme quelque chose ce statique, mais comme une déepuverte toujours renouvelés des inépuisables splendeurs divines. (Cest 1 ee qul maintient Js distinction fondamentale du Modéle ct de son image. Maistladifférencede la vie présente, oot Ta grdce vient combler une déficience de Tame qui est inégale & elle-méme, Paceraissement viendra dans 1a vie (ternelle sans qu’ily eft perception d'un manque antésieur ct sans que Tame cesie ainsi A chaque instant d’étre comblée solon ca eapacite : cst seulement cette capacité ‘qn augments. és lors le vision finale que Grégoire nous laisse est celle dun éternol progrés dans la béatitud>. Les étapes fen seront innombrables; sa vision, cest celle «ames, @univers spiritaels se dilatant 4 Tinfini & travers. Jes éons® 2, qui sont Jes étapes sueoessives de leur partici pation & Dieu. Cette croissance ne pent étre qu‘in‘inie puisque Dieu est inépuisable. L'dme est & la fois constam- ment rassasiée, pulsque st capacité du divin cat sans ‘este comblée — et en mame temps elle grandit sans cesse dans Ia vic divine, Le theme primitif de « 'épectase ‘qui commandait tout Ie livre, est encore son dernier secret. ‘Quand Tame participe aux iens dans Je mesure ot elle le pout, le Verbe Pattie A nouveau la participation de Je beauté transoendante par un renoncement, comme si S qos cD. * XLIV, 1007 6 4% CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE elle wavait encore cucune part aux hions, Ainsi @ eats de In transcendance des hiens qu’elle désouvre toujou mesure qu’elle progresse, elle semble toujours n'en etx + Livectol » & celle qui est déja levée et : « Viens » 4 call qui est deja venue, En effet & celal cut se lévo vraiment faudra toujours ve lever et & celui qui court vers Seigneur, jamais ne manguera le large espace. Et celui qui monte ne starréte jamais, allant de comme cement en commencement yar des commencement® qu vont jamais de fint », 4 La perfeetion est done ainsi finalemont pour l'fme i consentement & Yaction transformante de Diew en ol Et eeei nous explique pourquoi Grégoire montre qutall consiste & v suivre Dieut » et: que le plus haut éloge qu’og uisse faire du parfalt, est de Vappeler « sorviteur d Dieut » Or ca consentement, c'est Y'agapé, lo pur amo dont Grégoire parle aux derniéres lignes de la « conten plation ». Ainsi la perfection n'est pas’ seulement sgnose, une connaissance plus heute de Dieu, Bile Vest peu que Grégoire répéte A plusieurs mprisas — ot oe un aspect essentiel de sa spiritualité qu'l fallit soalign — que action, cest-a-dire In pratique des vertus of Tapostolat en font partic aussi nécessairement que Ia contemplation’. Elle n’est pas non- plus seulement, qu'elle était cher Plotin, désir de Dieu, eros, sctirenca) Vintérieur vers le supérieut®. Dans la perspective chrétien Y'érosse transforme en agapé, effort de Ia libortSen consen tement & Ie grace. 3 xuy, m0 6. Bar as 800.5. fa A Fama 4D, lvotr an sens coataire Nyon, 2s Agipes th 1, pe 218 agg. (08, Sagl INTRODUETION, © v Texte. Le seul texte Imprimé de la Vie de Bors que now pocstiions ext celui qui se trouve dans Je Patrelogi geoque do Migae, XLIV 207 B-420 D. IL reproduit tition donnée & Leyde on 1586 par David Hoeschelius, Cette sition avait é46 établic sur un seal manuserit, copie par Maxime Margounios, évéque de Cythére, et eavoye ar lui & Hleschells, som ami I se trouve aujourt ul ‘16 Bibliotheque de Munich ob je Fai ou entre es main 1 ropréseato uno tradition partiulire. Le texte latin de Mfigne roprésente une tradition difé- rente, T's pas é fait sur le texte gre, mls Il reprodult ta traduction Tatine du cardinal Georges de Trebizonde, publide 2 Vienne cinguanto ans avant Tédltion de Hoewohelis, of qui été faite Capris un manusorit ‘raiemblablement perdu avjourdhui de In Bibliotheque de Mathias Corvin, Ce texte a été retouché par Ie suite Frouton-du-Due pour etre adapté au texte gree ‘U'Hloeshelius daas Pétion gréso-atine de Paris, en 1618, ‘dition que la Patrologie greequo roproduit purement et simplement, ‘A obté de ces deux traditions, ct pour ne pas arréter ay Paris 1011, ts défectucax, il en existe une autre représentée parle Paris, 503, intermédiaire entre le Monae. 538, qui est le texte d'Hooschelius ot un autre groupe dont ‘Wnous faut panier maintenant et gui est do boaueaup Jo plus important par le nombre etla qualité des manuscit. Ucomprend e Venet. 67, le Pars. 684et le Morac. XXIII. Liautorité de ees manuscaits se trouve heureusement 46 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE ‘confirmée par un papyrus de la Vie de Mots, retiouvé a Fayyoum et publié dans le Phiflotogus, XLII, 1.p. 114 sqq, Gertains passages altirds do ex papyrus, que Iéditour, qui ne connaissait que Yédition de Migne, n'evait pi reconstituer, se retrouvent dans Te groupe de manuscit ‘que nous eltons maintenant. Cette premiere reconnaissance dans 1s tradition man! sorite de la Vie de Moiee que je compléterai en vue 4’ dition critique, m’a déj& permis du moins de donner: Ja traduction présente une base selide. On verra, que si es points notables le dernier groupe dont j'ai parlé de eoriger ou de compliter heureusoment Je texte de Patrologie grecque. J'ai pu en particalicr restituer tun passage important concernant Tapocatastase, citont plusieurs Pires et que Bardenhewer avait chere vainement dans un opuscale gpl redeebryrest — ‘quill fait partie de notre traité wep! edabryror oie Sur Tauthenticité de ce passage, voir Liat ‘chez saint Grigoire de Nysse, Rech. Se. Rel, juillet 1 B28 qq. * Gasehehe der etzeioten Literate, 1912, IIL, p. 218. CONTEMPLATION sun LA VIE DE MOISE ame Les spectateurs des jeux éques- tres, quand ils voient leurs favoris cngagés dans le lutte de la course, bien que ezux-ci ne négligent rien pour aller vite, ne peuvent s'empécher, dans leur désir de Jes voir vainere, de pousser des cris dy haut des teibunes; leurs yeux tournent avec. Jes courours: ils exeitent (da moins le croient-ils) le cocker & un mouversent: plus rapide; ils pressent Jes chovaux de Ia Voix et tondont leur main vers eux en ‘agitant comme un fouet. Ce n'est pas que ces mani- festations aldent & Ja vietoire, mais Vintérét qu'ls portent au luttenr Tes pousse & témoigner leur fA¥eUr seg 4 de la voix et du geste’. Il me semble que Je fais 2 ton sujet quelque chose de semblable, toi, Ie plus estimé des amis ct des fréres, quand, te voyant prendre part dans Uaréne de la vertu & la course divine et te hater, & foulées rapides et legeres, vers «la récompense & laquelle Dieu nous a appelés d'en- Inaut® », je Pexelte par mes paroles, je te presse et PREFACE ‘het Orégoire de Nazianze Oreison funds * ene compara ae basi, 513 D PRERACE 49 ola, je le fais, non poussé par quelque lan irrétléeki, mais dans mon désir de te voir combler de biens, ‘comme un fils trés-aimé, Dans la lettre que tu m’a envoyée révemment, th me demandais de te donner quelques conseils la perfection, Ta demande m'a paru mériter d’étre accuelllie, Peut-étre rien de ce que je te dirai ne sera-t-il utile. Du moins n’aurai-je pas tout & perdu mon temps, si je t'ai donné un exemple d'ob | trembler d’épouvante 1A ob i n'y a pas d’épou- vante! », je te direi plus clairement ma pensée. La perfection dans toutes Tes choses qui sont Werdre sensible, est comprise dans certaines limites Geterminges, comme Ja quantilé continue ou dis- continue, Toute mesure quantitative en effet suppose certaines limites définies. Et celui qui considére ta coudée et le nombre 10 salt bien que In perfection consiste pour eux en ee qu’ils ont un commencement 0) el une fin, Mais, s'il s'agit de 1a vertu, nous avons appris de Vapétre Iutméme que sa perfection n'a qu'une limite, c'est de n'en avoir aucune. Cet homme cn effel A Vesprit étendu et profond, ce divin epétre en courant dans la voie de In vertu, ne cossa jasnals die «se tendre vers ce qui était en avant? », S/arréter 4 courir Ini paraissuit dangereux. Pourquoi? Crest «que tout bien, de sa propre nature, n'a pes de limite, nals nest limité que par Ia reneontre de son con- troire! : ainsi la vie par le mort, Je Iumiére par Vobseurité et en général tout bien s'arrdte aux réalités ‘cai Ini sont opposées. De méme done que la fin de Jn vie est le commencement dela mort, ainsi s'arréter so: & sement je crois Tune et l'autre chose impossib de courir dans la voie de la vertu, eest eommencer En effet quiil stagisse de décrire la perfection 2 courir dans celle du vice. Et voild pourquoi nos de la realiser dans sa vie, je dis quo Tun et Vault paroles n'éteient pas si fausses quand nous dlsions sont audescus de mes forces. Peutétre dalle ne suis-je pas seul & Te penser et beaucoup de sal personnages, fort avancés dans la vertu avoueron! que parelle chose est au-dessus de leur portée, Pout ne pas paraitre toutefois, comme dit le Psalms nous avons pensé qu’il convenait & nos chev lanes d'aceéder 4 la demande de ta vertueuse ji esse, tu seras dautant plus affectionné par exemple & Ia pratique de Pobéissance, Mais assez li-dessus. Il nous faut entreprend maintenant notre travail en demandant & Diew nous guider. Tu nous as done demandé, téte e de te décrire ce qu’est 1a vio pariaite; c'est éviden ment dans le but, si tu trouves ce que tu recherehes dans notre réponse, de faire profiter ta propre vi du bicnfait communiqué par nos paroles. Malheut 1 Be, XU, 15. 2 hi 11.13: C'est te el motiv da tout I reté, Dane Be texte sant Pal fe maot de pefetion se smsontee an yoret presen ‘ce eat pas que jae alten ie perfection» ™ ersaidve preave du progits peepee dei perfetion ea malice putas Spur deta e Fal Oa pat eae, 1. Gig. de Nowe 50 CONTEMPLATION SUR LA VIE. DE MoIse qu’en ce qui touche la vortu, il est impossible céfinir la perfection, Nous avons montré en que ce qui est contenu dens des limites n'est. vertu. part a la vie verlucuse somt dans impossiil Patteindre la perfection, il faut aussi on préciser Or il a été établi que Ja vertu n'a pas d’autre limi gue Ie vice. D'autre part nous venons de dire la Divinite exelut tout eontraire. Nous po done conclure que la nature divine est illimi infinie. Mais celui qui participe & Ja yraie ve quoi participe til, sinon & Dien, puisque Ia parfaite est Diew méme, Si par ailleurs les étres connaissent'le Beau en soi aspirent a y particips es Tors que celuistl est infin, nécessairement. cextensif & Vinfini et me connaitra pas de repost. done, il est tout a fait impossible ¢'atteindre | perfection, puisque, comme on I'a établi, Ie perfectia n'est pas comprise dans des limites et que la n'a qu'une limite, I'illimité, Comment parviendrait 4 la limite cherehse, si elle n’existe pas? Pourtant ce nest pas parce que nous avons mo que ce que nous cherchions était absolument how 2 Dencitwe prone partir d Hthitéde Dieu. On peut ra ict, Phar 100 C: Cone, 210 od news trouver Teppostion Dretior ot die tos qa y bartisjpent PREFACE Bt e notre portée quill fandrait négliger le comman- ement du Seigneur, quand il dit : « Soyez parfaits comme votre Pére eHleste est parfait! », En effet es bions véritables, méme s'il nest pas possible de Jes acquérir en plénitude .c'est déja un grand gain pour homme de sens de ne pas en etre totslement frustré. I faut done manifester uno gronde ardeur ne pas manquer la perfection dont on est eapable et & sequérir tout c¢ qu’on peut en découvrir. Qui sait cn ellet sila disposition qui consiste A tendre toujours aan plus grand Dion n'est pas lo perfection de Ta nature humaine? Nous pouvons avec avantage prendre, dans notre exposé, TBeriture pour guide, La parole de Dieu en cflet dit par la prophétie d'Isale : » Regardez Abraliam et Sarah qui vous a enfantés? », Clest & es mes égandes que ces paroles sont adressées. De ifme en effet que pour des marins, emportés loin de la direction du port, In vue d'un feu gui s'élbve une hauteur on de Ie cime é'une montagne qui apparait de loin sert de point de repére pour retrouver Jn bonne route, ainsi les Ames égarées, V'esprit sans pilote, dans ocean de 1a vie, sont-elles ramenées aut port de Ia divine volonté par l'exemple d’Abreham et do Sarah®, Bt comme Mhumsnité est diviste entre Tes deux sexes ct que le ehoix entre Io bien et le mal ‘st propose a un et & autre, 'eriture nous propose E Mth WB 8 tes 2 itn ter comme dirs hr mend eat un symbole tron Phibn, Tey all fly 103; Cl Aloxy Strom. V8, 92, Thémst, Dis x aD. D B04 52 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE des modéles de vertu dens Pun ct dans Vautre, afin que regardant chacun celui qui lui correspond, Vhomme Abraham et Ia femme Sarah, tous deux alent des exemples appropriés dans Ta voie de la verti Nous nous contenterons done de rappeler 1a «un de ces personages iMlustres pour Ini faire rermplix Voflice de phare et montrer ainsi comment i possible de faire aborder I’Ame au port paisible d Ja vertu oi elle ne sera plus exposée aux orages d Ta vie et of olle ne risquera plus de faire naufrage dans Jes abimes du péché sous le choc des vagues snceessives des passions. La faison, pour Jaq In vie de ces Ames saintes a été écrite en détall n'est ‘lle pas de diriger dans la voie du bien, par l'exemp des justes des temps anciens, Ia vie de leurs suec qui différe totalement de moi par ses habilud Répondons a cela, que, a notre avis, la vertu ni vice me sont chaldéens et que ni de vivre en Bay ai @’habiter & Babylone n'exile quelqu'un de la est conn des justes et la Sion de histoire n'est p Ja Maison de Dieu, Mais il nous faudra une méditatio attentive et une vue pereante pour discerner, aved: de la lettre de Thistoire, de quels Chaldéens eb NAISSANGE SPIRITUELLE. 53 quels Rgypticns il faut nous éloigner et aprts avoir Schappé A quelle caplivite de Babylone nous abtein~ ‘irons @ la vie bienhoureuse, Quoi quill on soit paenons Morse comme Modalet La naissanee do Moise ccmeide avec le décret du Pharaon ordon- nant In mise A mort des enfants miles. Comment notre liberté imitera-t-elle cette cir- constance fortuite? Tne dépend pas de nous, dira-t-on en eflet A juste titre, d'imiter par notre propre nais- samee cette maissance singuliére. Aussi faut Iaisser le plam des apparences ct comprendre ectte imitation en un seus plus dlevé, Chgeum seit que tous les dtres soumis au devenir ne demeurent jamais identiques A cuxnémes, mais passent continuellement d’un Gat um autre, par un changement perpétuel. Ce changement peut étre en bien ou en mal. Le penchant vers les passions eharnelles qui entraine "humanité ct cause ses chutes est représenté par les filles que le tytan voit s° propager avee plaisir; los gargons au contraire, qui lui sont odieus et qu'il soupgonne de vouloir renverser son pouvoir figurent 1a vertu qui est rude et vigoureuse?. Dans le monde du devenir, on ne trouve pas d°étres toujours semblables & ewx- mémes. Or, éhre sujet au changement, e'est renattre | Tok sone is le eats de Gries wn dew erie dea ‘ust Nowe ue nous aeavens pas tal. Nous pussons ast Wig"ingere, f Fintepettatlog siete. PS omolame ten gcpans ef des ot dane Poon, Quo I ie, iy 8 Osetoe, In ity 1, 155 oma 54 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MoIs® NAISSANCE SPIRITUELLE 35 continuellement. Mais ici la naissance ne vient d'une intervention étrangére, comme c'est le pour les étres corporels qui sont produits du deh Elle est le résultat d'un choix libre et nous so ainsi en un sens nos propres parents, nous créant nous-mémes tels que nous voulons étre et par no yolonté nous fagonnant selon Je modéle que nou choisissons, ou male ou femelle, par la vertu ou le vies! Et ainsi nous avons la possibilité, mal Vopposition du tyran, de naire & une vie supériew pour Ia joie de nos parents — figures des bons mou vements de Pame — et la confusion du démo Disons done, en dégageant plus nettement Io se spirituel suggéré par ce passage, que enseigneme: qui en ressort, crest que, a Torigine de la vertu, y a cette naissance qui mécontente Pennemi, nai sance spirituale & Iaquelle préside la libert6*, Ce ‘mécontente ’ennemi en effet c'est d’avoir des prom visibles de sa défaite, Comme il appartient & la liberté de donner nai sanoe au gergon qui figure Ia vertu, c'est & elle aus qwilrevient de le nourrir par des aliments convenal et de prendre des précautions pour quill se sau des eaux sans dommage. Ceux qui font don de lex enfants au tyran les exposent mus et sans protectio sur Ie fleuve — par fleuve j'entends ectui de la vi qwagitent les vagues suevessives des passions tune fois dans le fleuve, ils s'enfoncent sous les eaux et sont submergés, Les parents des gargons au contraire — qui représentent les bonnes dispositions dune Ame sage — lorsque les nécessités de la vie lei forcent A déposer sur Ies flots leur fils, Vabritent dans une corbeille de peur qu'il ne se note dans Te fleave, Cette corbeille, faite de jones tressés ensemble représente l'éducation, gui résulte de union des verses diseiplines, Elle maintient au-dessus des agitations de la vie eslui qu’elle porte; grace a elle, sierrera pas sur la mer, entrainé ici et la par la poussée des flots, mais i abordera au pork ; rejeté par le mouvement méme des flots vers le littoral, il sortira de l'ooéan de la vie. Clest la ce que Yex- périence méme nous apprend : en effet les hommes qui ne sont pas submergés sous le flot des illusions umeines, ce sont les affaires elles-mémes. qui les lransportent ct les rejettent par leur mouvement ‘ sans repos, comme si elles comptaient pour un poids inntile celui dont la vertu Jeur résiste, En tout eas, que celui qui a échappé A ces dangers imite Morse el ne menage pas ses larmes, méme s'il se trouve 4 Labri dans une corbeille, ear les larmes entretiennent Ja fidalité de ceux que la vertu a delivrés. a fille du Pharaon, stérile et sans enfant (par quoi, je piense, on peut entendre la philosophie profane), fait passer enfant pour sien en sorte d’étre appelée sa mere : celui-ci consent & ne pas renier la parenté ie cette fausse mére tant qu’ll n'a pas encore atteint Page adulte, mais une fois devenu homme, comme 4 xe est plus aseetppé dans In Grande Cetenie, XXXIX, L «Les mitos ltrs daiveneFetotance 4 Pimpelton irs pas tails Sepand de a alone de el daa oe sled tents, Be LB 96 CONTENFLATION SER LA VIE DE NOISE NAISSANGE SPUTUELLE ennemis que la religion d'Tsrael et les superstitions pallennes qui s'efforcent de la supplanter. Semblables {4 €@ personnage se sont montrés* heaucoup de ces hommes légers, qui ont abandonné la foi tradition- nelle pour se joindre & ses adversaires ot transgresser Jn doctrine de Jeurs péres. Mais "homme vraiment supérieur, comme Moise, donne la mort, en Iui portant un coup, a lennemi de la foi. On peut interpréter aulrement eotte seéne en y voyant le combat qui se livre en ehacun de nous. Nous sommes placés ax milieu, comme te prix du combat, auquel prétendent deux adversaires — sans sompler gue nous assurons Ja vietoire de celui aux cotés de qui nous nous rangeons. Ces ennemis qui 332A luttent Tum contre Vautre, comme I'Hebrea et TAgyption, co sont Tidolatric ot 1a vraie religion, In tempérance et Vincontinenee, la justice et ine justice, Mhumilité ct Vorgueil, etc... Moise nous censeigne par son exemple 4 appuyer la vertu a laquelle lies liens nous rattachent et a chercher défaire son adversaire, Ce n'est qu'une seule et méme chose en cffet que le triomphe de Ja vraie religion et la défaite le Vidolatrie, de meme que la justiee supprime Vinjustice et que Phumilité anéantit Yorgueil. Quant a Ia lutte qui oppose deux Hébreux Pun a autre, nous Ia trouvons aussi chez-nous. Nous waurions pas vu apparaftre les néfastes bérésies si, chez ceux qui professent Ia verité, Jes opinions B ne Sélaient pas dressées Jes unes contre les autres. nous Ie voyons pour Moise, il tient & déshonne de passer pour le fils dune femme naturelleme stérile. ‘Tele est bien Péducation profane qui eons toujours sans jamais enfanter. Quel fruit, aprés um si longue grossesse, 1 philosophiie x-t-elle prods qui soit digne de tant d'efforts : tons, vides et i formes, avortent avant de parvenir & la lumiére Ja connaissance de Dieu, Is auraient peut-ttre pi devenir des hommes, si ce n'avait pas 62 uniqueme dans le sein de la sagesse stérile quils avaient réchaufés. Ainsi, ayant partagé la vie de Is princess des Egyptiens autant qu'il lui semble tirer parti de vantages qu'elle Jui procure, Moise se tourne ensull ‘vers celle qui cst réellement sa mére. D’silleus pendant le temps de son éducation auprés de princesse, il ne sien était pas vraiment separ’, tinuant & etre nowrti, comme cit Mhistoire, du lal ‘maternel. Ceci nous apprend, me semble-til, que nous fréquentons la culture profane, au temps notre éducation, nous ne devons pas cependant é sevrés du lait de celle qui nous a nourris, et qui Elise. Ce lait ce sont les sncrementst qui aliment notre Ame, Ia fortiflent et lui donnent des fore pour monter plus haut. Te personage que notre texte nous préseni ensuite entre deux ennemis, eest en vérite Phorm qui abandonne ta foi traditionnelle pour se tour ‘ers des doctrines étrangéres. Ce sont en effet de 2 Le mot gros Zp désigpe Veyscpable doe pratques ehptien cove Gators a om non see aos Card un 880.4, 884 2 Je sonrgee singer €Bogex en EBofavaapets Yen 98 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE NOISE LE BUISSON ARDENT 59 Si done nous nous sentons trop faibles pour assu par nous-meémes Ie triomphe de la vérité et que no voyons les entreprises du mal l'emporter et Vautori de la verité rejetée, i nous faut fair le plus & possible & image du modéle que Mhistoize no propose, pour nous remettre a Técole des myst de la fot, Et si nous avons encore & vivre che etranges, cest-icdire si lx néeessité nous foree avoir des rapports avee la sagesse profane, ne faisons qu'aprés avoir Eearté les mauvais bergers di puits quis oecupent injustement, cest-tudire reeto Jes mauvais pasteurs qui pervertissent Tusage de I ealture, Alors nous vivrons soliteires, sans avoir venir aux mains avec des adversaires ni a arbits des querelles, dans 1a soule compagnio de nos pens e¢ de nos sentiments, Lous les convements de not dime umifiés sous 1a conduite de esprit, comme troupeau de brebis guidé par son pasteurt la mystérieuse apparition qui edt lieu slots, c’est Dieu. Que si est un buisson «pines! embrasé par Je moyen dugual Ame du Prophete est illuminée, cela non plus ne sera pas sans intérét pour notre recherche, Si en effet In vérité est Diew eb si elle est ‘aussi lumigre — ee sont 1a les expressions sublines que Vfivangile Tuiem@ine emploie pour désigner le Diew qui s'est manifesté pour nous dans la chair —, > le texte mous montre que la conduite de la vertu hows améne & Ia connaissance de estte lumiére qui est abaissSe jusqu’® la nature humaine : oe n'est pas de quelque luminaire situs parmi les astres qu’elle rayonne — son éclat risquait, alors d'etre pris pour cclui de In matitre e8leste —, mais d'un Simple buisson de la terre, qui surpasse cependant par ses rayons les astres du cfel*. Ce passage nous ‘enselgne également Te mystére de Venfentement vir~ ginal, Ie feu de la divinité qui, en naissant, » illuminé Je monde, a laissé intact. le buisson dont il émanait et Fenfanterent na pas flétr la fleur de la virginité dle Marie® ‘Le premier enseignement que nous donne cette lumidre, c'est de nous apprendre ce que nous devons faire pour nous tenir sous les rayons de la vérité : ct cleat qu'il n'est pas possible a des pfeds chaussés 34 Sinons nons établissons dans cet paix et ce repos, la verité 0 éclairera et ilhiminera nos yeux ses rayons. Et catte vérité qui s'est manifestee un RUTSSON ‘ARDENT 2 a préision sur le + pnts» da Bulsson west pas dane Exod le eet dang Dhlion, Y- Mops, 12 et dans Cley Pret 18 pines, Pas, ScISI BS formation yrofane. ve macastiqae, escape. est Ine type de vie que ore rete as en Wan sem biogeo Crest la eeacdailement ues puissance: sensible anes par psaordcen. Mame comparison dane Cam. ine Bess 277 By 875 BEE chee Philon, le Baloo apinee ot awe du Logos vi Moyes Iv id, Then le Verbs inesres pour Jost, Diel, 120 & ove Cie, Puede Il 8, 73 “yume mari usar souvent reps CE 308 Ce LE BUISSON ARDENT 61 600 CONTEMPLATION SUR LA VIF DE Maisie st la ferme appréhension de.ce qui est?. Or il faut de longues périodes de temps passées dans le recueil Tement méditer ces hautes questions, pour parvenir 4 saipir pOniblement e@ qu’est vraiment Vetre q pwsséde existence par nature et ce qu’est Je non sire qui a sculement l'apparence deaister, mais qui 14 de lnieméme aucune realte Ce que Moise, 4 Ta lumidze de la théophanie, me paraitavoir compris alors, Cestprécisémentqu’aucune ‘les choses qui tombent sous les sens ou qui sont conterplées par intelligence ne subsiste réellement?, raig seulement Metre transeendant et eréateur de univers & qui tout est suspendu, Quel que seit en effet en dehors de Ini, Mtre vers lequel Pinteligence se tourne, elle ne trouve pas on Tul cette suileance ‘qui lui permettrait d'exister en dehors de le parti- ciation a V'étre. Mais co qui ost immuable, qui n'est sujet ni A la croissance ni Ala diminution, qui est également réfractaire & tout changement, soit en new, soit en pire — ear i est étranger au pire ct il wvest rien qui goit meilleur que lui — qui se sulllt paaitement 4 Tieméme, qui est seul désirable, dont tout le reste participe et gul ne subit pas de dlimimution du Tait de cette participation’, cela est ‘vraiment Celui qui est réellement et son apprehension cst Ta connaissance de Ia vérité. Or c'est ta Celui dont jadis Moise s'est approché, dont aujourdhui de courir vers la hauteur oit la Tumiére de la vérité apparatl, mais qu'il faut dépouiller les pieds de l'ame: du revétement des peaux mortes dont notre natury) a lé revélue aux origines lorsque nous fdmes mi a nu pour avoir désobéi nu cormmandement divin’ Quand nous aurons fait cela, Ia connaissance de la vérité se manifestera dello-méme. En effet Ta. co naissance de ee qui est® résulte de Ta purificatio de opinion qui porte sur ee qui n'est pas. C'est, A mos avis, Ia définition de Ia verite d'éize une saisie co taine de 'étre; l'erreur, elle, est une illusion quis produit dans Vesprit et qui donne Tapparenee dexister & cc qui n'est pas; In vérité an contraie 2 La sete de Beis dpoulat ses sours pour mare out tere sats et uh pniaktLapleme Cet So es ae fouvett rut danas menaen sere tt gar ol es fou Beene qu symtnce Fivcassin, On so ue key seen Tncen Testament leet seposonices pou ial aler ett {ue sb halle eden csr {atte Os taptine pri Crass Sto, tes Gey oe 1m Genin 10 Ar C1 Donating tate nd Genin ae ge 8794 bee eee acta compere nce we sta porte su bplemn Se biatdetin aes stsceauines si {is = Ge eet Nonal mt Townenion, Sesh Weare ‘Nrmovquement et sti ser trig ds ao Coe Trice, H notera (212.1) que eeal_qul dips les esses Pea drs de Tn premiere mysiagonte (terme sn foe sermon Inystee) elt ps es seen cut, Vote mas fo ele I (Canis une fle eft esas pa fe bape Ajo avec les tovto soulure tavetre Ave talletels tem pas aint paw tne fuk Gat fniltion dees opiaione»rux’ peat sorts dnt i fant Ado Ht dans Philny Ler Ally Ip.36, Vole 393 By 40 Es fssaae te nalutceta Weert En et 6 com sance de eo atest, s mgite came Mlgne fe le rate nor Ve Seas eacee 9 Bxpressions de Plat, Bangae!, 210 A. 568 62 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE oIsE Stapproche tout homme qui, comme Tui, se dépouil de son enveioppe terest et se tourne vers ka lumi qui vient du Buisson, vers le rayon, issu du. uiss . nous eontinuerons notre exposé, a partir des épisodes qi sont suseeptibles d'étre appliqués a la vertu. Je dis cola a cause de Tinterprétation du person- nage €’Aaron pour répondre & une objection qu’on peut tirer du contexte. Quelqu’un dira en effet ‘qil ne doute pas que lange est de méme famille que l'éme en sa partie intellectuelle et incorporelle, que sa eréation est antérieure 4 Ja notre et qu'il assiste ceux qui engagent la Intte avec I'Adversaire, ‘mais qu’il n'en est pas moins inexact de voir son type Gans Aaron, Aaron qui a entrainé les Israélites {a Fidoldtric, Nous lui répondrons que aous omettons cet Episode ef que cela se justifie par ce que nous avons dit, @ savoir qu'un épisode aberrant ne sup- primme pas lx valeur de Vaceord qui existe dans te reste, Nous dirons aussi que les expressions iclentiques s41 A ange et de Frére sont susceptibles de deux signi- fications opposées : en eflet on n’entend pas seulement parler d’ange de Dieu, mais d’ange de Satan; et nous nappelons pas frére seulement celui qui est bon, mais aussi Je manvais : ainsi I'Beriture parle des hons quand elle dit que « les fréres se rendent utiles Gans les nécessitést » et des méchants 1 oi il est écrit que « tout frére ne fait que supplanter » aux biens futurs est comme um miroir oit les ima, ot les formes de la vertu, présentées par Dieu, si priment dans Ja pureté de Pamet; et c'est al gu’'un frére socourable se présente & lui et se ran A ses cbtés. homme en effet, par sa partie rai nable et spirituello peut-étre appelé le frére de Van qui apparatt et vient nous assister, quand 20 approchons dai Pharaon. Que personne ne croie qu'il y ait un entier ps lelisme entre le récit historique et son inberprétat spirituelle en sorte que si trouve quelque 4 quine concorde pas, il en prenne prétexte pot condamner Te tout. Qu'll se souvienne toujours Dut vers lequel nous avons les yeux towrnés au dle notre exposé ek que nous avons énoned introduction : la vie des grands hommes est propas 4 leurs descendants comme ua modéle de ye mais il n'est pas possible & coux qui ambition de lear ressembler de passer par les mémes év ments matéricls, Comment en effet rencoatrer nouveau Ie peuple qui s'est mulliplié & 1a sulle son émigeation on Egypte ou un tyran qui le réd cen esclavage el, hostile aux gargons, tavorie propagation des filles? Et ainsi des autres épis du récit. Aussi, puisqu'l est établi qu'il est impossf miter matériellemont es actes admicables. a saints, il faut faite passer du sens historique au spirituel les choses qui en sont susceptibles, atin 2 Lrimage st frente ch i IV, 9 70 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE NOISE Ayant fait ces rapprochement renvoyons & leur place Ipropre considération plus attentive de questions et revenons maintenant & notre prop Nous avons vu Moise fortifié par apparition de Lumigre et muni d'un allié et d'un soutien en if personne du frére dont nous avons parlé. Plein confiance maintewant, iexhorte le peuple A se libs ui rappelle ses grandeurs dantan et donne son sur Is maniére de s'affranchir du travail pénible moulage des briques. Que nous enseigne I'histo par ? A ne pas avoir la présomption de parler a foules sans qu'une longue préparation ait mis n parole meme d'aborder les grandes assemble ‘Tu vois en effet comment dans sa jeunesse Moi qui n’élait pas encore parvenu 2 ce haut degré ‘vortu, n'a pas parti un consciller digne de fot A det hommes qui se battaient; maintenant cest a di milliers «hommes qu'il s'adresse. Peu s'en faut Phistoire ne te erie par I de ne pas te visquer enscigner devant une assemblee d'auditeurs, av. davoir acquis, par une étude longue et sérieus Yautorité de le faire. Mais Moise n’eut pas plus tot exhorté ses auditeut fen 2s termes excellents, & conquérir leur lib et enflammé en eux le désir de lobtenir que Venn s'en Itrita et redoubla envers eux de mauvais trai ments, Cela non plus n’est pas sans applicati pour nous, Beaucoup d’ames en effet, pour avé PREMIERES TENTATIONS 4 eltsavee Ven: «dheaBepfas + au teu ae « digdeies » PRENIENES TENTATIONS 1 aoouellit Vappal & se libérer de Ja tyranaie et avoir ob8i & V'Bvangile, se trouvent maintenant en butte aux tentations, qui sont les assauts de I'Adversare Parmi elles un grand nombre a été par ld rendu plus éprouve ot plus ferme dans la fol et Vattaque de Yenemi ne les a que micux trempées : certaines toatefois parm les plus falbles s'aMaissent sous de tels assauts, disant onvertement qu'il vaut mieux dtsobeir & PEevangile que de tomber dans de pareilles diticultés & cause de lui. C'est aussi ce qui eut lieu cn ce temps-la, quand les Israelites mirent Iachement en accusation ceux gui les pouscaient a se libérer de Jour esclavage. Mais eeuxaci n’en cesseront pas pour autant d'enteafner ou bien les ames, méme si celles qui sont spizituellement enfants ct imparfaites Seflraient puérilement devant tes tentations dont ciles n'ont pas Mhabitude Le démon, Iui, oherche a nuire A notre nature et fla détraire, Aussi s'efforce-til d’empéchor ceux ‘qui sont sous son domaine de regarder vers Ie ciel et au contraire les fat-ilsfineliner vers la terre pour fen former des briquos', Tout ce qui est de ordre de ta joulssance anatézielle est fait nécessairement de terre et d'eau qu'il sagisse de la’ passion des plasirs du ventre ou de ce qui a trait aux richesses. Le aus mélange de ccs éléments forme de la boue et on rite Te nom, Ceux qui recherchent avidement ces jouissances qui sont figurées par lu boue, ont beau on rassaster, ils ne peuvent jamais garder remplie " omsosier Um Ba 159, 25 72 CONTEMPLATION SUN LA VIE DE MOISE LES Plates D'EGverE, 73 Je place qui regoit leurs plaisirs, mais mes qu'elle se remplit, elle se vide & nouveau par Ie Ccoulement : ainsi le mouleur de briques met sai esse de nouvelle terre dans le moule, & mest qu'il le vide. Ce symbole est facilement com ensible, si Yon pense? a Pappetit concupisetb A mosure en effet que le désir d'une chose rechet est satisfait, le désir nett dune autre, par rapport, Inguelle, il se trouve vacant; et quand il s’en rassasié, il redevient vide pour Ta suivante, sans cela’ cesse jamais de se produire en nous, tant nous ne nous sommes pas soustraits 2 Ia vie mal ielle, Quant au chaume ct a Ia paille hachée qu’ en tire et que celui qui est soumis aux ordres tyran doit méler aux briques', VEvangile ot Ik Epitres nous ont expliquét que l'un et l'autre étater matiéres destinges au feu, a'Egypte, crest-audire des divers méfaits opérés par Je Menteur et dont le biton do Moise opire Ja destruc tion. Mais nous avons déja parté de cela. Celai qui posséde cet invineible baton qu'est Ja vertu, avee Jequel i réduit & rien les batons des magiciens, en contimuant sa route, va vers de plus grandes mer- veilles. Ces mecveilles n’ont pas pour but de jeter coux qui les yolent dans 1a stupeur, mals « sont uvcientées & l'tilité de ceux qui doivent étre samvest Crest en effet par les merveilles opérées par la vertu que Fennemi est vaineu et Yami réconforté, Mais commengons par comprendre de fagon générale le Jat de ees miracles au’ point de vue spirituel : iT nous sera possible alors de trouver Ie sens converse dle chacun d’entre eux en particulier. C'est un fait que Venseignement de la vérité est différemment regu selon la disposition de ceux qui Ja regoivent : le Verbe, présentant & tous également Te bien et Je mal, 'un qui est hien dispos6 & Péqgard de ce qui lui est présemté, 2 son Ame dans Ia lumiére, Pantre, disposé en sons contraire ct Waceeptant pus de fixer le regard de son Ame sur le rayon de la vérité, garde sur les yeux les téndhres de Vignorance’, Ce que nous avons envisagé la de facon générale, il ne reste qu’a Fappliquer @ chacune des merveiles, et ce sera également vrai, le détail étant deja con- sidéré dans Je tout, D'ailleurs il n'y a rien d’étonaant Quand une personne qui stavane dans Ja vertu cherehe 2 retirer Yerrcur les ames qui en sont eselay et a les amener A une vie sensée et libre, celul est habile @ inventer des cmbdches variges contre nous suit bien opposer 4 la loi de Dieu les inventi du mensonge. Je dis ecla A propos des. serpen uns Pars ‘DEaxPrS + Jeresttue dapets Vensbas «de nenvele tere... s! on pense soon unl le tete et uouytbensite et gue suppose wailsns perdi, " 74 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE NOISE 1s PLAIES D’EGYETE 7 dont souffre Egyptien, bien qu'il se trouve melé 4 lui, Ne voyons-nous pas encore maintenant la méme M6. chose se produire? Dans nos grandes villes oi il y a de multiples croyances, pour les uns Ie foi jailit, limpide et transparente, de la fontaine de 1a divine ‘idascalie, tandis que pour les mécréants, que figureat Tes Egyptiens, cest un sang empaiso qui remplace l'eau. Et la ruse perverse du Menteur consiste souvent a essayer de changer aussi en sai eau que boivent les Hébreux, en la. corrompa aver des erreurs, cest-Bedire et essayent de noi montret & nous aussi notre doctrine autre qu’elle est; ais il ne peut la corrompre entiérement, mais seulement parfois y méler supericielleme un peu erreur; et !Hébreu boit Mea véritabl sintroduisant dans les ealiers. Tele est bien Ia vie Ges hommes irmpurs et luxurienx : issue d'un boutbier maréagenx, elle possdde aussi une double nature, puisgu’alle mite Ta fagon de vivre des betes ot {qwainsi, humaine per la naissance et animale jpar les penchants, elle présente des caractéres ambigus ft, pour ainsi dire, amphibies; onfin tu en retrouveras Jo’ marque, non seulement dans Je lit, mais aussi sur la table ct dans les armoires : "homme débauché cn effet imprime sa marque partout, si bien qu’ cat facile de le discerner de homme chaste rien (qu sa fagon arranger sa maison. Chez l'un en effet, sur le erépis du plafond, tu vots des fresques repré- fentant des scénes qui exeitent au plaisir sensuel, qui rappellent & Tame sa maladie et répandent en sans tenir aucunement compte de ets déformations tlle Vattrait du péché par des tableaux ineonvenants; superficielles, quelque apparence de vérité que pr homme chaste au contraire veille avec soin a garder sentent les attaques de T'Adversaire, 3 ses yeux urs de spectacles sensuels. De méme la On peut dire Ia méme chose de Mengeance des table de homme tempérant est frugale, tandis que B-crapaudls, laids et bavards. Ces animaux amphibieg, celle de Phomme gui se vautre dans une vie fangeuse qui s‘avancent par bonds, aussi répugnants par leur ‘est erapuleuse et fastueuse. EL si enfin tu pénétres aspeet que par leur odeur, s'introduisent dans I dans les celliers, e'est-a-dire dans les régions secrétes maisons, Ics chambres, les celliers des Egyptiensy ot réservées de T'tme, 14 davantage encore tu trou- mals ne toucheat pes aux Hébreux. Cette engeance Veras cher le débauehé un amas de erapauds. figure les effets désastreux du vies, qui naissen un eqeur impur comme d'un maréeaget, Elle habite les maisons de ceux qui ont choisi de vivre & T'égype. tienne, seutant sur Jes tables, grimpant dans es Its + ona vg dan ent tanstrmatin ce Tome ote a lt se Yooags de pover doe marquee Wsnmay ate bosbanals, Mas Je aybellme qu roprzenta Tor possione par des anima et 8 flan Paton, sp. Bk, 609 * Los comparalson de F&tat de vie an boule remante Plat cf se eLrouve das Coute Ta rotten Nellonstague * Mat, Peed Tite Pheccr, 246 sq Pear, Kony WW,7, 1b &, 7 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE PROVIDENCE EF LIBERTE a une autre, les uns progresser dans Ia vertu, les autres alisser dans le viee. Dés lors on ne saurait-correcte- sent mettre au compte d'une fatalite surnaturelle aeerétde par Ia volonté divine ces différences dont le libre axbitre est maitre pour chaoun, L’Apotre nous enseigne elsirement qui sont les ho ont. 68 livres « au sens pervers ne se sont pas soueiés de connaftre Diew et que Dieu, fyi ne peut les protéger puisqu'il n’est pas reeonnt «ous, abandonne & Tear passion : c'est done le refus de reconnaitre Diew qui est cause do lour ehute dans ‘une vie sensuelle et dégeadante. Ten est comme un homme qui, mayant pas vu un forse, dirait que e'est le solell qui I'y a fait tomber : nous n'en ciéduirons pas que e'est Vastre, par mauvaise humeur, «jul a poussé dans le fossé homme qui ne regardait yas oi i marehait, mais nous donnerons un sens crreet.a son propes en disant que c’est la privation dic la lumiére qui est, chez celui qui ne voit pas, cause de s4 cute dans fe fossé. On voit par 1a qu'il fout entendze a ponséo de TApdtre, quand il parle ie Psbandou aux passions honteuses de ceux. qui mgeonnaissent Diew ow Ge Vondurcissement par Diew «hu couur dus Pharuon, non en ee sens que Ja volonté divine opéxe Vendureissement dans 1'dme, mals en ce sens que Ja TibertS, en Sorientant vers le mal repousse Ia parole qui chorcho a faire fléchir sa résistance. Et elest aussi de la méme fagon que le baton de Ja vertu par son apparition purifie "Hebrew la vie ecapuleuse et montre que Texistence de Bgyption y est totaloment adonnée, peutttre s’étonnera-t-on de voir I'histoire déclarer que ces many: onl 62 opérés par Je baton de vertu contre les Egyptiens : et il est exact qu'll écrit que © le Pharuon” fat endure’ par Diew Comment slors aurait-il été condamnable, si c’6teit la puissance d'enrtaut qui avail déterminé en Tul ces mauvaises dispositions d’hostilite? "ailleurs le divin Apétre ne s‘exprime-t-il pas & peu prés de I méme inaniére quand i] dit que, « dans la mesurg oi ils ne se sont pas souciés de bien connaitte Diev, ‘tsa Dieu les a Tivrés & leurs sens pervers* », parlont, ceux qui ont des mceurs contre nature et S'avilissent par des formes infdnes de débauche, Mais s'il exact que Ia Sainte Eeriture s'exprime ainsi, cela ne veut pas dire pour autant que ce soit Dieu qui. livre aux passions honteuses celui qui s'y donne, ni que ce soit par la volonté divine que le Phersct soit endurci, ni que Ia vie crapuleuse soit l'ceuvre) de Ia vertu. Si en effet Ia divinité pouvait vouloit et opérer cela, du coup Ia liberté cesserait d'avoir’ ine eficacité et toute différence entre le bien et le mal serait abolie. Or, on fait, il n’en est pas ainsi mais nous voyons les uns ehoisir une vie, les autres ‘ET LIBERE 2 ovigne avatt conned au probleme de 1 «endurcisenent da Sm Vharaon, tote ue parte ea Shap. ile De Dnneptie {gu ex, reprenete tone In Poidettic le recall entrete Origen, Gompose par Io Tero de Grégevs, Bale, On eeu cans le Coe 4m Grego Ice mcs citations qe chee Orit nin vee de ‘Eycloppoments eriieaus. Sur toe rile doctrine dela ate gus SGregire a hesRée Worlziae, volr Caniov, Talretadion a some origtnes Path 12. Sar samc tn, vole Hun, pte ee [Morning Wars, 1340, 9.84. # Remy Jp 2 78 CONTEMPLATION SUR LA WIE DB MOISE PRovipeNce er tinenré ” rnais nous-méme intérieurement par notre Liberté qu! sommes cause de 'un ou de autre selon Vorien- arrive aussi que, méme chez les Egyptiens les grenouilles soient détruites, loreque Moise étend) aaussl pour eux les bras : ee que nous pouvons voir maintenent encore. En effet les hommes qui se tournent vers les mains étendues du législateur — tu devines bien je panse Je sons de oe symbole et qu'il faut comprendre par le législateur le vériteble: Législateur ect par les mains étendues ses mains étendues sur la Croix —, ceux done méme s'ls «ont quelque peu admis eos dispositions fmmpures que figurent les grenouilles, dés lors quills se tournent ‘vers celui gui pour nous a étendu les mains, sont libérés de ces hates néfastes, par la mort et la décom= position dir mal qui les tenait. Cette décompesition figure ce qui arrive aux Ames qui se sont débarrassées 49 d'une parsille maladie; aprés la mort de ees erepauds qui s'agitaient en elles, le souvenir de lenr passé leur parait quelque chose d’absurde et d'infoct et le Aégodt remplit leurs cceurs repentants, comine le) dit LApotre s'adressant 4 des convertis : Quel fruit retiriez-vous lors des choses dont vous rougissez maintenant!? » La merveille suivante oit nous voyons lair obscur pour les Egyptions tandis qu'll continue We éclairé par le soleil pour les Hébreax présente sens analogue. Cest méme sur elle surtout qu Sappuie Vinterprétation que nous avons donné: apres laquelle ce n'est pas quelque fatalité qi plonge I'un dans Ja lumiére et eutre dans les tenéhre rieit e2 n'est pas Ta présenee de quelque muralle qui arréte la lumiére ct plonge les yeux des Rgyptiens dans Vobscurité. Mais, tout étant également éelairé por le soleil, les Bgyptiens ne voient pas la lamigre', tandis que les Hébreux continent de la voir briller. De méme la vie lumineuse est proposée également ‘ila liberté de tous, mais les uns se laissent entrainer dans les ténébres du péché par leurs mauvaises actions et marchent dans Vobseurit, tandis que les autres sont baignés de la lumigre de Ia vertu. Si aprés trois jours de ee supplice, les Egyptiens recommencent 8 jouir de Ia lumiére, pent-étre pourrait-on interpréter cela de la restauration (apocatastasis) finale dans Je royaume des ciewx, de ccox qui avaient été condamnés & enfert, En effet ye PASO6 tine voles ps lala ox resid apts "Le wot droxardaveowe désignalt. dans Vantiqulté presque un ‘coir an éta ante de pestecton.Gragae de Nyse Peane Sint'a propos au retour Ale ants (XLVI, $1618) om de Ia Fsor ‘sen aan pesnoae puble aves Pee (LVU 289 Cy Dans la Inngue paeephque sy pythogertine, argue lo rtour périodiqve {ea Grande Anabe,(Canonnnso, Vinita leaps defo ‘yleguey Hl). Dane in ieeatune chris Asie Par fetion de toutes chses dans le Cant Ta fn des tne (A Ly 1) Ce Sas. chréuen appara, cauteminé par Fideepythngericerne, Gita actrine orignsce du retards mes a Text esprit pus itdamrée par te cingueme opel ecmniqen, ot que tfra Greg (Lv, 108 A). Chee eontvel Higa fe sagt toad a tani, sane anaes ee salt de la «anf» Iino rs {wor conerl qui donne eu fot, sormote Tesla tous le lads Inmet (Vale XLVI 188 D180 A;LVI, TOG ste eon ete, Lapectiese cles Sala’ Gripe de Nyse, Rech. Se. Rees ok edt 97 20) (Ce fasage SUF rapocitasate ne se trouve pas cams Signe. ty VI 21 tation de notre volonté. Notons en eflet que dans le B 80 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE PROVIDENCE EF LapERTé at ees « ténébres palpables + dont parle histoire ont une grande analogie quant au mot et quant a | chose, avee « les ténebres exbérieurest », Les unes les autres se dissipent quand Moise, comme not Vavons expliqué précédemment, élend les mais pour ceux qui sont dans les téndbres. Cost de ‘Rgyptiens de leurs pigires invisibles, aux searabées dont les morsures pénétzent douloureusement dans leurs corps, aux sauterclles qui ravagent les Gultures, {fa foudre qui tombe du ciel avec les grélons, aucun dle cou qui a suivi nos explications n’aura de peine ‘trouver pour ehacun deux le sens adapt: Peseentiel ‘méme fagon quion pert interpréter aussi avec v cat observer que toutes ees plaies sont causées semblance la « eendre de fournaise », qui provom principalement par Ia Tiberté des Egyptiens et chez les Egypticns de doulourenses tumeurs : I ‘exéoutées seulement par la justice incorruptible de symbole de la fournaise designe en eftet explteivem Dieu qui se conforme & cette liberté. Ne pensons pas Ia peine du feu dont on est menacé en enfer et «i encore une fois en nous en tenant Ja lettre de affecte seulement ceux gui ont véeu & Mégypeionn histoire que Dien soit caus? des soufirances de ceux Clestadire encare une fois qui vivent mal et ne ‘cai kes ont méritéos : mais ehacun est 4 lulanéme tourneat pas vers le Christ erucie, Le vrai Israel cause des malheurs qui lui surviennent, on faisant 952.4 qui est fils "Abraham, se tourne vers Lui durant tout ce qu'il faut par sa propre volonté pour les je, en sorte de manifester parson activite bt stirer vers lui, suivant la parole de PApOtre, disant son appartcnanes & Ia famille des élus, et il chap i um homme de ce genre : « Par la sécheresse et la Aila peine de Ia fouroaise. Notons que pour lesa ddureté de ton eceur tu thésqurises pour toi de la aussi, selon Vinterprétation que nous avons don: colére pour Je jour de la colére et de la manifestation plus Taut, Vextension des mains de Moise peut leg des jngements de Dieu qui rendra 4 chaeun selon sauver de la peine et éloigner d'enx Te chitimen ses cavrest», En effet, de méme que si, & eause d'une Quant aux légers moustiques qui tourmentent 1 vie de désordre, une humour bilicuse dangereuse pour la vie se forme dans les entrailles et que le médecin 'expulse par un vomitif, e@ n'est pas Je médecin qu‘on accusera davoir introduit dans le conps cette humeur maleaine, mais Jes excés de table ‘du malade, le médectn, ui, a'ayant fait que Pexpulser, ainsi, quand on dit que Diew inflige un ehdtiment to nent sl pot i ple ee Be ere eae 2 ye suppice upnes Venstus depuls «a qu se caoeme a + Incas gue Diet se ease 8 ‘Mame if by 6 par Ontne, De PA 1, 120 1. Grég de Nw 6 82° CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE douloureux a coux qui font un usage pervers leur liberté, il convient de comprendre que c' en nous-méme que eos souffrances ont leur princi et leur cause. Celui en effet qui aura véou sans pédl ne eonnaitra ni la ténébre, ni le ver, ni la géhenne, nile feu, ni aucune de ces terribles réalités. L'histot elleméme montre qu’elles n’ont pas concerné I Hébreux. Si done alors quils se trouvent dans I ‘mémes conditions, I'Egyptien ost victime du mal, FHébreu non; comme cest par la seule dif des volontés quills se distinguent I'un de l'autre, faut bien admettre que, sans notre consenteme aueun mal ne peut se produire. Mais avangons dans Ia suite TAMONT — texte, nous rappelant ce qu preiensaés NOUS avons expliqué préeédem. ‘ment, comment Moise, et cei qui A son exemple s‘éleve dans la sainteté, 10 som me se trouve fortifiée par une longue a cation A une vie droite et eéleste et par les lumi Gonhaut, juge que ce serait ume faute de part de ne pas se faire & son tour le guide des compatriotes vers Ia liberté et, venant les trot cherche & réveiller en eux Yamour de lait en leur rappelant les malheurs qu'ls subisse Alors, avant d'arracher son compatriote & sa misé AI frappe de mort tous les premicrs-nés des Egyptie le prineipe qu'il nous donne par cette action, ¢ ‘wil fout détruire le mal dés sa premigre apperitic car il n'est pas possible autrement d’échapper & LA MORT DES PREMIERS-NES 83. servitude de !Bgypte. I me semble utile de ne pas Iisser passer cet épisode sans y réfléchir. Si en effet on s'arréte seulement au sons littéral, comment en justifier le sens? Cest 'Egyptien qui est coupable ef a ea place cfest son enfamt nouveau-né qui est puni, Ini & qui som jeune Age ne permet pas encore de diseerner le bien du mal et dont Ja vie ne présente aucune passion mauvaise : Venfamce en effet ignore la concupiseence, ne sait pas distinguer sa droite de sa gauche, elle ne lave les yeux que vers sa nourrice, clle a ses larmes pour tout moyen de manifester ‘qu'elle souilre — et si elle obtient. quelque chose que 2 nature désirait, elle marque son plaisir par un sourire, Bt cet enfant paicrait la peine des fautes paternelles! Ou serait 1a justice! Ot Ia piétel Od Ta saintetél Oit le cri d’Ezéchiel : « L'dme qui a péché sera celle qui mourra! » et «le fils ne portera rien de Viniquité da pére'! » Mais alors Uhistoire contredit In raison! Cest done 4 bon droit que mous. nous ‘Yournons vers Vinterprétation spirituelle, jugeant que ces événernents sont artivés en figure et que par eux le Législateur a vouly nous proposer un ensei- gnement, Quel est ici eet enseignement? Crest quesss& celui qui engage la lutte contre quelque penchant mauvais doit arréter les mauvais mouvements dis leur premiére apparition®. En les détruisant dés le prineipe en effet, on supprime du méme coup ce "eit tabean de Peafant qat ae parks pes encore, dia manitre foe meter 2 Meu intarprtation cu eure des nouvent-nés dans Ord In Bey 28h, 60 84 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE LA MONT DES PREMTENS-NES 8 qui aurait suivi, comme te Scigneur nous Vensei dans IEvangile, nous disant presque en prop termes de tuer Je premicr-né des Egyptiens lorsqu' nous invite & détruire la convoitise et la eoléte, de ne plus avoir a eraindre ni la souillure de l'adult ni calle de Phomicide? : ceuxsei en effet ne se pros ‘uiraient pas d’eux-mémes, sila ealére ne provoqus Vhomicide et le désir Padultére. Si done celul. gu nots entraine au mal enfante la convoitise eva Vadultére et la colére avant le meurtre, suppr précautions que reprisente Je sang de 'Agnoca sur Je linteau et les'montants de la porte. Par la 'Beriture nous donne en ‘igure un ensci- guement sur I nature de I'Ame que la philosophie profane de son cété a découvert!, quand elle diviso Tame en ralsonnable, eoncupiseible et iraseible ces deux derniéres parties, nous dit-elle, sont sub- ordonnées — et par suite suppbrtent de chaque eott au-dossus d’elles la partic raisonnable de l'4me; celle-c-les tient par les rénes, les gouverne et se fil Je premler-né sera supprimer en méme temps porter par les, Vappétit. irascible Vanimant ou naissance suivante. Il en est de cela comme di courage et Vappétit concupiscible la soulevant vers serpent; quand on 's frappé a Ia tate, on a tué du] lo participation du Bien. Aussi longtempe que ’ame méme coup tout le reptile qui lui fait suite est dans cette disposition, solidement maintenue par Mals cette mise & mort des premion-nés d Jes bons mouvements comme par des chovilles, lle Egyptiens n’a pu avoir lieu que parce que sir Sent Bor el-toutes:sex’pastion canes! an'Bicn BP devant de nos portes Te sang qui détourne Voxter |§] raison essurant Ia séeurit6 aux partios inféricures Ininateur avait été répando. Quelle est Ia signifieati et recevant d'elles en échange & som tour des bienfaits spirituelié de ces paroles? C'est en réalité la mi eaux. Mais si Vordre ost renversé ot que ee qui est idée que Vhistoire nous donne a entendre dans dessus passe desous en sorle que Te raison étant mort des premiersnés et dans la protection cssun tombéo ou-dessous des appétits concupiseibles et par le sang dont les portes sont enduites : 1, en elle |! irascibles soit piétinge par eux, alors I'Exterminateur est Ie premier mouvement mauvais qui est détra ponétre & Jintériour, le sang n’étant- plus 1A pour ici c'est la premitre introduction du mal en nous] ‘opposer A son entrée, c'estsadire la foi an Christ qui est cartée par 'Agneau veritable. Crest qut n'étant plus li pour soutenir dans la lutte les dimes effet on ne ehasse pas par quelque expédient Bx ainsi disposées. Il est preserit en elet d’oindre de minateur une fois qu’ll est 4 l'intérieur, mais la sang d'abord le linteau, puis den enduire ensuite nous apprond a prencire des précautions pour ne de part ot dautre les montants : or eomment oindre le laisser s'introduire méme au début : co sont ¥ sutasion 2 Pt, Pho 2071, Le anpmoehement des wnat seam dine, ave x repartee Bt, et dan Po + au, v, 97-30 Ganets in Bey 1 8 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE LA SORTIE: D'scyeTE: om @Pabord ce qui est on haut, sil n'est plus A sa place, 958A Si nous avons rapproché In mort des premiers et le signe du sang, bien que dans histoire ane Vautre ne concernent pas les. Israites, ne tonne pes et ne va pas pour esla mettre en dont Ja réflexion que mous avons proposte & leur propa sur le suppression des mevais mouvements, comme si etait une invention étrangére & la vérité. Ba en réalité les noms différents €'gyption ot d'Hébre doivent étre entendus de la difference de In vert et du vice, St done nous posons que Ilsradit, au spirituel, représente Ia vertu, il est régulier que ne soit pas ses enfants qu'on doive chereher & sup primer dés lour apparition, mais bien ceux dont i utile d'emptcher le développement. Aussi est-ce bon droit que Dieu nous apprend qu'il faut tuer Ie fils des Egyptiens dés leur naissance afin que, anéant és son apparition, le mal disparaisse. Et not interprétation s'aeeorde avec le sons littéral : let des Isradlites sort préservés par le signe du afin que le bien se réalise perfaitoment, tandis q Jes futurs Egyptions sont supprimés avant que I imal ait attelnt su maturité. livrent aux plaisixs de Ia table : ceux-ei ont les mains ¢ libres, les vétements flottants, les pieds dégagtss ‘aa contraire ie les pieds sont pris dans des chaussures, june eeinture serréo aux honches maintient les plis, de Ja tunique, Ia main tient un baton pour écarter les chiens : c'est ainsi équipés qu'ils mangent I'sgneau. Celuiel me sera pas bouilli et préeparé avec soin, mais roti sur un feu de fortume, Les convives le ‘mangeront & Ta hie, jusqu’a ce que tout Ie corps de Vanimal soit consumé. On ne laissera rien sur les os, ais on ne touchera pas aux entrailles. Quant aux 08, sl est interdit de les briser, mals les reliefs du repas serant eonsumés par le feu. ‘Tout cela montre bien que le sens littéral doit nous conduire @ un sens plus élevé, car la religion nest pas faite pour nous apprendre la fagon de manger (la nature est ici un guide suffisant, qui a mis en nous l'appStit), mais pour nous signifier par a autre chose. Quiimporte en effet & la vie morale, won prenne sa nourriture de fagon ou d’autre, la ceinture dénouée ou serrée, les pieds nus ou chaussés, Jes mains tenant un baton ou ayant déposé. Le sens spiritual de cette tenue de voyage est au contraire transparent : I nous fait clairement entendre que nous ne faisons que traverser en passant Ia vie présente durant notre existence icisbas : A peine més, 357 A la loi de la vie nous pousse vers la sortie. Il faut en consequence équiper nos mains et nos pieds pour assuner notre voyage. Ainsi pour que nos pieds, nus et sans protection, ne soient pas meurtris par Tes pines de cotte vie (par épines, j‘entends les péchés) Co quit suit s'2ecorde trés bi avec notre interprétation anagogiqus Leriture nous ordonne en effet d manger la chair de agaeau dont le sang, répand sures portes, x éearté Exterminateur des Egyptie Cotte nourritare doit étre prise de fagon sobre hitive a Vopposé de ce qui se voit chez ceux qui 1a SORTTE DEGEPTE 88° CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE LES RICHESSES DE L/EGYETE: 89 il faut les revétir de souliers résistants, symboles d'une cvautre part Ml y a des doetrines obscures, comme vie rude et austere, qui écartent et émoussent les Pla question de savoir quelle est essence de Dicu, piquants des épines et emp2chent le péché de s'in« @} ce qu'il y avait avant la eréation, ce qu'il y a en sinuer dans nos veines par une invisible pelile J} cehors des apparences, quelle nécessité préside aux ouverture. Une tunique flottant sur les pieds et ) événements et toutes les choses de ce genre que les descendant jusqu'au sol serait une gine pour celuj MJ} esprits curieux cherchent & pénétrert : lajssons a qui est pressé et veut courir sur Ia route : au sens) I'Esprit-Saint la connaissance de ces choses, lui « qui ‘plata ello ropresente le liser-aler dane i jis ffsrute les profondeure do Diu», comme dit pore sance des biens dici-bas, laisser-aller que la temalg§) (nul w'ignore parmi ceux quisont familiersdelEeriture plrance, gure par eintore du voyogsur reserell que To fou y repréente souvent 1. Salnt-Eapl), Ct retrint In preuve que la celnture est uw syoboafl Now trouvons la mtine ide recommandée au livre de ta temperance, cst quelle est srr autour dal la Sagoe + «Ne Vapplie point ax oceapations Ihsk Quant au bien pinecones bonnes sipeTure » en Waites ens 2 Ne bis pos ies c’est Tespérance sur laquelle notre ame fatignée §} os de I’Keriture car les choses cachées n'ont pas fappuic eb qui nous sert Amelie en fulte celull utté pour tol aul nous pourult de se sbulements. [La nouritare prepare au, fon repésente ett fl Yoici done ce rit de in sortie dente dont sous nous noussoas —tivement, “2 NERESES a ayote inoue monte comment mangeant tout ce qui et A nobre portée junqu'al tout homme qui marehe sur” les races de Moise doit libérer de la servitude des ‘gypliens tous ceux qu'll guide par sa parole. Notons plus petit fragment, mais Iaissant ee qui est each dans des pensées plus dures et plus diffciles sans y/ ‘iépenser Weffort ni de eariosite, ot le mettant sur} toutefois que ceux gui, conduits par lui, s‘avancent le feu, Pour éclairer ces figures, disons que parmi jf dans la voie de la vertu ne doivent pas étre dépourvus 960% Jes enseignements divis, les uns ont un sens obvie: Mf des riehesses de ' Egypte mi déiaigneux des ressources Al faut les acoucillir non pas paresseasement et & Mf sles étrangers, mais prendre toutes Jes choses qui contre cceur, mais en nous nourrissant avidement jf . ete enetus. Le pase, aul 94 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE TA TRAVERSEE DE LA MER nOUcE 95 monts de plaisir, de tristesse ou d’avarice? L'ins est vraiment une pierre laneée par la fronde et. pointe vibrante du javelot le irémissement de colire; les chevaux qui tirent d’eux-mémes le el dans un lan efiréné, on peut bien les entendre de Ia D_ passion de Ix jouissance; quant aux trois homi ‘qui montent les chars —les dignitaires de 'histoire et qui sont emportés par eux, in y reconnattras, instruit dgja par le symbolisme du linteau ct d montants, Ia division tripartite de I'éme en raison nable, coneupiseible et irascible', Toutes ces cho ct toutes celles qui leur sont parentes se précipite dans Yeau 4 Ia suite de ITsradlite qui est Vobjet leur poursuite haineuse. Mais Mean, par Ia vertu d béton de la fol et de la nuée Iumineuse, devien principe vivifiant pour ceux qui y cherchert un ref et principe de mort pour leurs poursuivants, 204A Par lA Phistoire nous enseigne en outre que com qui traversent eau ne doivent plus rien train avec eux de Varmée ennemic ume fois quills on émergé. Ceux en effet qui ont encore Tenner avec eux en sortant de I'cau demeurent son esclay meme alors : n’ontils pas gardé avee eux le vivant au lien de Vengloutir dans 'abime? L'exph cation du symbole va faire eomprendre ma pen: le sens est: que tons ceux qui passent par l'eau sac montelle du baptéme doivent faire mourir dans I tous les vices qui leur font Ia guerre, comme lavarice, les désirs impurs, esprit de rapine, les sentiments de vanité et d’orgueil, les &lans de violence, la eolere, a rancune, lenvie, Ia falousie et les autres passions qui sont en quelque corte naturelles & notre nature, Ces mauvais mouvements de l'ame — et les actes qui en sont les conséquences —, il en est comme du mystére de Ia Paque — c'est le nom de la victime dont le sang garde de la mort ceux qui en usent —: ‘de méme done que dans ce mystére, la loi ordonne de manger le pain azyme — azyme veut dire qui n'a pes été mélé de vieux levain — et nous donne a entendze par Id qu'aucun reste de péché ne doit étre mélangé A Ia vie nouvelle, mais que la rupture de Vhabitude du péché* par la conversion est le com- mencement dune vie totalement renouvelée, ainsi iei doit-on ensevolir toute personne égyptienne, Cest-Adire toute forme de péché, dans le bain du salut, comme dans un abime, et en émerger seul, he conservant dans sa vie rien d’étranger’. Crest IA co que V'histoire nous fait entendre en disant que dans la méme ean Pennemi et ami ont tun sort différent : I'um y trouve la vie, I'sutre la mort, Beaucoup parmi ceux qui ont regu le sacrement du baptémo, par ignorance des commandements de la Loi, mélent le vieux levain du péché a leur vie * Lite «man > ha do coup», itcliste besacoup. Comparer Cronde 1 yah expmsé cans Pintroduetlon ta ontroverse wulevée Bae “dete perciption an Christ sort ot paseage ol hori tiene de passions, partes de Tn, Sau Teme e'theoisplstoncenne, Cr Cashion, Te sense “Gregor of Nyssa pe 1d gg. I uate se To char at non nme Mine. co4enies le te Le ye femeidoh nots intvodd e hapéme son seat Pru, o continue fdas tants In wie morale et mpacgue Voir com. sur f Canine, Hom, Xt Be: XLIV 1018-1037. 95 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE LES STATIONS DANS LE DESERT 97 nouvelle et, méme aprés le passage de l'eau, emportes vivante avee eux dans leurs actions l'erm éqyptienne. Ainsi celui qui avant de recevoit la g «4 Dieu », comme dit Ie texte, et obeit a Moise comme A son serviteur. Nous voyons Ja méme chose se produize aussi pour cewx qui ont trayersé Ieau veritable + sétant eonsacrés & Dieu, ils obtissent ‘également ayee soumission & ceux qui, par Ie sacer- doce, ont regu Te soin des choses de Dieu, selon le mot de YApdtre. Aprés cela, une marche de trois jours sucedde A la traversée de la mer, pendant Inquelle les Hébreux campent dans un lieu ot se trouve une eau qui se montre d’ahord imbuvable & cause de son amertume; mais Moise Ia touche de son baton et elle devient douce en sorte qu'ils purent se desaltérer. Le sens littéral correspond bien aux véalités spirituelles : celui qui a abandonné les plaisirs de "Egypte dont il était esclave avant d'avoir traversé In_mer trouve d’abord 1a vie pénible: et esagréable, privé quill est de ses jouissances passées, Mais si le bois est jeté dans l'eau, e'est-d-dire si Yon adhere au mystere de Ja résurreetion qui a eu som principe dans le bois — par bois tu as compris évidemment la eroist — alors Ia vie vertueuse devient plus douee et plus rafrafchissante que toute douceur dont le plaisir flatte les sens, douceur qu'elle puise dans Pespérance des biens futurs. La halte suivante du voyage, égayée par des palmiers et des sources, repose a fatigue des Xoyageurs, Les sourees sont au nombre de douze dune eau pure ot exeellente; les palmiers sont aw nombre de soixante-dix : ils sont grands et ayant qui a acquis un domaine par suite d'un faux sermen ‘ou qui vit en concubinage avec une femme ou eu Ja folie de faire quelque setion défendue, pens. ‘til qu'en demeurant une fois baptise dao Ia jo sanee de ce quill possédait a tort, il est délivré eselavage dur péché? Ne se rend-il pas compte gt est toujours courbé sous Je joug de ses tyrans, Ci en effet un maitre cruel et furiewx que Ia Tuxw elle exeite l'ame qui en est eselave par-les volupti comme par des fonets. C'est un autre tyran du méa genre que avarice : elle ne Inisse aucun repos & esclave, il aura bean travailler pour obéir aux injo tious de son maitre, Ie désir d'acquérir l'entr toujours plus loin. Enumérer toutes les aul mauvaises inclinations reviendrait @ dénot autant de mattres despotiques : si on leur ol méme aprés Je passage de l'eau, & mon avis of comme si on n’avait pas été touché par l'eau mentelle, dont effet est de détruire la tyrannie mal. dais revenons au texte de IE UES STATIONS tyreelavancons. Celui qui atray Dans we Nae l'mer, aver le sons que nou av donne’ cette traversée et qui a VEayption y périr, celult ne voit plus Moise porter le baton devant Ini, mais «se confe d’aba "Omak Me Be 208, 5:12 Gig. da Nyse s88 direté se fondre en eau, Ce passage stentend ai 98 CONTENPLATION SUR 1A VIE DE MOISE. poussé trés haut avee Je temps, leur feuillage s'éléve jusqu’au ciel. Que découvrons-nous dans ces objets, en suivant le fil du récit? Que le mystére du bois qui rend eau de la vertu potable et désaltérante, nous conduit aux douze sources et aux soixante-dix palmiers, c'est-ddire a Técole de 'Bvangile, dont les douze sources sont les doze apdtres, choisis par le Seigneur en ce nombre pour cette fonction et par ‘out il fait aillir sa parole : un Prophéte «’sillours annoneé a Pevance que la grace jailliait par les Apotres en disant : « Bénissez Diew dans les assem: bikes, le Seigneur qui jillit des fontaines d’Tsraalt Quant aux soixante-dix palmiers, ee sont les apo tus en dehors des douze disciples, envoyés a trave toute'la terre et dont le nombre est semblable a esl des palmiers de Phistoire. Mais je crois qu'll convient de presser Ia march de notre exposé, en faclitant par quelques indication & coux qui voudront I'approfondir, I'interprétati spirituelle des autres étapest. Celles-ei représent les vertus, of eelui qui suit Ja eolonne de mnées-campé et se repost & mesure quill avance. Ayant sauté étapes du milieu, je mentionnerai seulement Je mira¢ ‘du Rocher qui étant de nature solide et résistan est ehangé en brenvage qui apaise 1a soif et voit diieutté au sens spivituel Aprés avoir foit mou VBgyptien dans Veau, avoir vu le bois adoncie ‘Pe uv 2 * Origine au eonrare sy sttaraeLonguement LA MANNE, 99 souree, avoir bu avee délices aux fontaines aposto- liques et s'étre reposé a Tombre des palmiers, l'ame devient désormais capable de Dieu : le Rocher en effet — c'est l'Apdtre qui nous l'apprend — est le Christ, inaceessible et résistant péur les incrédules, ‘mals qui, pour peu qu'on approche le baton de la foi, devient un breuvage qui désaltére et se répand & Tintérieur de ceux qui souvrent & lui: « Moi et le Pére, dit-il en eflet, nous viendrons & Lui et nous ferons en Lui notre demeure? ». Mais voici autre chose quill ne faut pas laisser passer sans le néditer : aprés la traversée de la mer, aprés avoir vu eau s'adoueir au cours do ce voyage qui figure le progrés dans la vertu, aprés Je séjour d’Abran, od ils trouvent Jes sourees et les palmiers, aprés s’étre désaltérés au Rocher, voici que les provisions qu'ls avaient amenées d’Bgypte leur font totalement défaut, Et dans cette situation, alors quaueune nourriture étrangére ne leur reste des provisions emportées d'Egypte, une nourriture leur vient du ciel, & Ja fois variée et identigue. Son apparence en effet est uniforme, mais ses qualités sont diverses, ‘¢ proportionnant pour ehacun 4 Ja nature de som disir » Qu’apprenons-nous par IaY Par quelles purifications on doit se purifier de Ta vie égyptienne et dtrangite, en sorte de vider Te sac de I'ame de tout «liment impar, proparé par les Egyptiens et de rece- 1A MANE 8 Gan, XA Joan, XIV, 25 LA MANNE, 101 100 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE voir ainsi en soi avee une dme pure la nourriture qui descend du ciel. Cette nowrriture, ce n'est pas le ‘travail de Ia terre qui Ya somée et fait pousser pour nous, mais ce pain se trouve prét sans semailles et) sans labour* : i déscend du eiel et se trouve sur le sol. ‘Tu comprend quelle est 12 nourriture véritable dont. cet épisode est Ia figure. Ce pain, descendu dun ciel, n'est pas quelque chose d'ineorpotel ; comment en effet co qui est incorporel doviendrait- nourriture Pour notre corps? Or ce qui n'est pas incoxporel e' nnécessairement corps. Mais le corps dont est fait pain, ce ne sont ni les semailles ni les labours qui I’ont produit, mais la terre demeurant sans changement S'est trouvée couverte de cette divine nowrriture laquelle ceux qui ont faim communient. Crest ystére de la nativité virginale qui nous est enseigi 4 avanee par ce miracle, Ce pain, qui n'est pas | Produit de la terre, est le Verbet. Tl adapte sa vert aux dispositions de ceux qui le regoivent grace & diversité de ses qualités. Il sait en effet non seuleuient @ire pain, mais aussi devenir viande, legumes, tout ee qui peut le miewx convenir, an godt de cous qui le regoivent. Crest ce que nous enseigne Pat le divin apétre, qui servait semblablement a siens leur nourriture, faisant sa parole vende solide pour les parfaits, légumes pour les plus faibles ef Init pour ceux qui sont encore de petits enfants. Tout co que histoire nous rapporte. de cette nourriture est ’eilleurs um enseignement pour la vie spiituee. Aisi chacun peub prendre la part qu'il veut et pourtant la différence de foree de e2ux qui raltent n’entraine ni exeés ni défaut par rapport 4 Tours besoins, Par la, mon avis, un eonseil ost 354 donné, de fagon générale, & tous eeux qui tivent leur subsistanee de In _matiére do ne pos excéder les Timites de leurs besoins, mais de bien savoir qu'il n'y a aqwune mesure pour tous dans I'usage des aliments, qui est Pentretien quotidien, $i tu te fais servir plus de chose que la nécessté ne le réelame, te ventre st pas ‘apte & dépasser ses propres mesures et 4 se dilater avee Ia surabondanes des mets. Ainsi, comme le dit histoire, celui qui a pris davantage sven cura pas pins pour autant, ear il n'a pas ot tuettre le surplis; et celui qui a pris mois me man- ‘quera pourtant de rien, car son besoin se restreindra Ala mesure de ce qu'il pri Quant 4 cous qui mottent en réserve le supertia, nous vayons ce q’acesme lewravidité se eorrompre: \*Beriture erie par Ia en quelque sorte aux cupides que tout ee qui exeéde lenrs hesoins et qu'ls acca 2 La tration our Iv divers gots de Ia mane co tauve dane supe Sia et che Pin don Bs Bp 1003 oe faut dela ‘tives Ge communes ds Legon sen ‘pute ar ses se tive dane Drigine in Be, 318317 Gon cape'ten Grate y rrint ns dares pang De pefrte Cian fray Bt 1 Cc Le Poe de ine reve tes cosas ‘wel de etis dosing sve eres creas beatae, Irate 1908p 9 ay, Nete tente ee ptm ee TS du Gonede de Tate ¢ peop fa trmeubstartation dane tte teatsction tae ql ces tealnent orga 2 Sans XVI, 21 Lexpresion complete vient de Vdgude, I ese ieeuve eins Hesode dana dU Egle ce ies tin tart de Tage @r ss manne et gu du Verbe, nan spécaesnnt de Pacha encore que, comme pout In Ner Houser at patty Si ‘onal ee ptique SS 102 CONTENPLATION stIN LA VIE DE MOISE parent par insinct de thésaurisation, ou jour suivent, est-tcdie dans la vie que nous attendons plus tard, se transformers cn vers pour son possesscur, Celt qui me lit comprend facilement que ce ver désigue le ver qui ne finit pas et qu'engendre la eupiité Soul demenrait sans se giter ce qui avait été mis de 68 pour Ie sabhat, Nows trouvons la le conse d'ysor maintenant de la tiberté d'aequerir davantay dans les choses oit ce qui est acquis n'est pas sus ible de coruption + elles nous deviendront tile, lorsque, ayant terminé cette v nous serons, aprés la mort, dans Timpossbil aacqnérir. Hin cflet le jour qui préeide le sabi cst on réalité, comme te nom Mndique, préparati (parascéve) din sabbat + ectte parascéve est a présente, pendant laquelle nous nous préparons hiens de la vie future, oit aucune des activités nous sont possibles actuellement, agriculture, co merce, vie militaire ot toutes les autres, ne sexore ront plus; ows y vivrons dans an en toutes ces activités, récoltant! les fruits des semen ‘quo nous ourons jetées durant notre vie actu incorruptibles, sles semences de la vie ont été bonnes périssables ot’ mistrables, si tels sont Tes fruits travaux de notre vie présente. « Cali gui séme d Esprit, cit 'Beriture reoueillera de VEsprit le fternelle; celui qui séme dans la. chair, recuel dela chair la corruption », Mais seule Ia préperati de. ce qui est bon est appelée proprement Parascty loisir di 103 ct est sanctionnée comme telle par la Loi, car elle met de edté des bicns incorruptiblest; son oppose n'a de la Parssotve ni Ia réalité ni le nom. Ce n'est pas en effet le nom de préparation que mnérite ce qui aboutit a 1a privation des biens!, mais plutst celui D de manque de préparation, C’est pourquoi l'histoire preserit aux hommes Ia seule préparation, consistent dans les bonnes oeuvres, Ieissant supposer par som silence & ceux qui sont eapables de l'entendre, qu'il em existe une autre. I en est icl comme de Ie cons- ceription :le commandant de l'armée commence par fournir la solde, puis donne Je signal de 1a guerre; ainsi les soldats engages dans la lutte pour la vertu regoivent d'abord leur solde mystique, puis engagent la guerre contre les étrangers sous In conduite de Josué, successeur de Moise, Tu vols la suite de la penséc’? ‘Tart que Vhomme, maltraité par la tyrannie du Mauvais est trop faible, i] me repousse pas par lui-méme I'Adversaire. I est en effet incapable. Mais c'est un autre, celui qui combat pour les faibles, qui rend ses coups 972A Vennemi. Mais une fols qu'il est libéré de l'esclavage dle ses oppresseurs, qu'il a connu In douceur du bois, quil a reposé sa fatigue a le halte des palmiers, qu'il a expérimenté le mystére du Rocher et qu'il a up SENS DE WECrUTURE + Le comparaivon di sabbat 4 a vie étendle et des sx fours ta wiper ent dane Grigio, Jn B= 20,1425, O Dew observer os a ie Uaditon patcioae la wensposien se fern au dimanche, ‘aevation Wer lent» — Fee dee Parsctve mle sell man ean ge 104 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE Mol communié au pain du ciel, alors ce n'est plus par une main étrangére qu'il repousse 'ennemi; mais comme: un homme qui est désormais sorti de l'enfanee et qui a atteint le maturité, 1 engage Iui-méme la luttoy sous les ordres non plus de Moise, «le servitewr de Dieu », mais de Dieu Iut-méme dont Moise était le serviteur. in effet la Loi, qui avait ét6 donnée des! Yorigine comme lombre et Ia figure des choses @ venir, demeure vietorieuse dans les combats vérie tables; et le chef de I'armée c'est eolu qui « accompli la Loi », et qui avait 6té annoncé a Pavance par sa communauté de nom avec le succesteur de Moise, qui commandait alors'. 4 Le peuple, s'il regarde les mains levées du Li latewr, Vemporte sur l'ennemi dans le combat; sii Tes voit abaissées, il a Te dessous, L'slévation vers ciel des mains de Moise signifie U'intelligence spiris tuelle de la Lol; leur inelinaison vers le sol son int prétation matérielle ct littérale. Le prétre souti ses mains appesanties, aldé par un membre de famille, Cela non plus n'est pas étranger au conte: spirituel. Le sacerdoce vérituble, en effet, grace ‘Verbe civin qui lui est uni, releve vers le ciel énergies de la loi, tombées vers la terre sons Ie pol de 'interprétation.judaique; ct il soutient par pierre ln Lol, lorsquelle s'afiaise, en sorte que dressée, elle montre son véritable objet a ceux Jn regardent par Te figure que dessinent les mai étendues*, En effet pour qui sait voir, le mystére 4 11 saait de Josues dont te now est Ye adie que cent de J 4 Juslicaion we Tesegtse spinels eet es qt vate Gh LA MONTAGNE DE LA THkoGNOSIE 105, Ja eroix apparatt partout dans la Loi. Crest pourquoi V'Bvangile dit quelque part que « pas un iota et pas ‘un apex ne passe de Ia Loi , I désigne par la le signe perpendiculaire et Je signe transversal qui, réunis, dessinent la Agure de Ia croix. Ce signe contemplé en Moise, figure de In Loi, donne la vietoire & ceux. qui le contemplents, Mais voici que, poursulvant notre EA MONTAGNE ascension, Te Verbe conduit notre ee A capri vers les plus haute degrés de la vertu, Celui que la nourritare a fortite, qui a montré sa viguour dans sa lutte avee les adversaires, qui en a triomphé!, celuHla accéde alors @ Ia eonagissanes do Dieu (théognosie). Le Verhe nous apprend par 1A quelles ceuyres nom Dreuses et diversos il eonviont d’accomplir dabord pour oser sappracher en esprit de Ia montagne de la théognosie, é'entendre le son des trompettes et de pénétrer dans la ténébre oti Diew se tient, puis de rocevoir les tables oit sont gravés les earacteres divins ct, si elles somt brisées par suite de quelque faute, de présenter & Dieu ce nouvelles tables taillées pour qu'il y grave & nouveau, avec son doigt, les lettres abolies? avee les promicres. us Barto ext coué — ot Io but du sacoroco et expliquer iat spirtueignent TAnen Testameat en y-montrent Io, Chest Teeoat sen. . TQrine ys I La ota eave Tapex s-2dessnent, ants, sect 1 egmble qo se deja cher Jnsla ext Hveloppe dans Gregoire 4 Remus. 2, C2 i ive vecqy elon de xirgris. Lite DypeunDlera om ow Se dppeuaérra 106 GonTEMPLATION SUR LA VIE DE Mose, 2724 Mais Je mieux est, on prenant Je récit a ta suit den donner le sens spirituel. Reprenons-en Pench: nement. L'éme a suivi Morse et la nue, qui serve un et autre de guides celui qui avance da Ia vertu, Motve représentant ici les commandemont de la Lol et la nue Vinspiratour de Ia Loi Elle a 64 urifiée intéricurement par la traversée de Tea Elle a Aloigné celle et détrut tout slément étranger. Elle a gotté Veau de Mara, c'est fe pr de jouissances sensibles, qui parait dabord, apre désagréable @ ceux quila goitent, mais devient suaw pour Tes sens spirituels de ceux qui ont secopté croix, Elle s'est delecte de la beauté des palmiers des sources Avanglliques!, Elle s'est abreuvée ¥ «eau vive », qui eat le Rocher. Elie a reqn en «le pain du ciel». Elle @ triomphé des strang arice aux mains étendues du Législateur, qui pr gurent le mystére de Ia eroix. Alors seulement accéde & la contemplation de 1'Btre transcendant. La voie qui la conduit & cette gnose est 1a puret non seulement celle du corps, sanctifié por aspersions lusteles, mais aussi celle des véteme; dont toutes les taches doivent étre effacées avec eau. Cela veut dire que Mime qui va s'approch dle Ia contemplation des realités! doit se puri + phosiews expesion dcrvent Ie «sual» vine Ce «go de Dice et des als et sinus de Grégoire, an 5 git She'd Pot tps faa St ena. Ve StbetZieoxan, Deeds Be, s987"p- 0877. Cost le tonasnent dt {eens ebm spe «qt appar bes Origine asa Atosine des sens spits thes Origarc, Be A ohe TOS, 18 teh (gu se develope coor Grogte# Cand, S44 C. De Les lanier expressions employéss pat Gxégehe : Seoyroa LA MONTAGNE DE LA TuEocNosis 107 entigrement et faire disparaitre également les sori jures de 'ame et du corps, afin d’étre pure et sans ache dans I'ane et dans l'autre, Pour que nous soyons purs aux yeux de « eslui qui voit dans le secret » i faut que le comportement extérieur réponde 4 V'état intérieur de amet, C'est pourquoi Dieu preserit de laver les vétements avant d'entreprendre l'ascen- sion de la montagne, le symbole des vetements repr’ sontant la bienséauee extérieure dela vie. Ine se tron vera personncen effet poursoutenir qu'une tache visible sur les habits pourrait étre un obstacle ala montée vers Dieu, Mais je pense que le vétement est bien ‘nommé ici pour les occupations extérieures de la vie. Ceci fait, et Je troupeau des animaux ayant été écarté le plus loin possible de la montagne, l'ame aborde Vascension des états supérieurs. La défense faite aux animaux de se montrer sur la montagne signife, & mon avis, In transcendanee, par rapport toute connaissance sensible, de 1a contemplation des realités, C'est an effet le propre de la nature des animaux de se conduire par la seule sensation, exclusion de Ia raison : ils se dirigent par la vue et est Ponte dordinaire qui mout leur instinct vers quelque objet; et en général tout ce qui met en jou Ja sensation tient beaucoup de place cher eux’, Ta puters xe boran, Beeler bree seretrouvent chee Origine por ‘igus ta ene tape de ive spiritual, Plat de contemplation. Yeieucen Be Velommenteistea aes Origenes, py. 8 year as Fanion ela contemplation et deta patie des vertu cast seperti ps Toi et ul ost ergenste. Te aot i segeselt soatement. pour Vexpe tes pate afétoureny 292 Ce Saintonant qu arzve ae Sipbsear dott is taser de LE as moscomler LA MONTAGNE DE LA THEOGNosE = 100) 108 CONTEMPLATION sun LA VIE" DE morse comme dit le Verbe, « devint de plus en plus fort». Ces derniers sons, qui représentent la prbdieation de WEvangile, ont frappé les ofeilles. Cest le Saint- Esprit dont Ia voix, par le moyen des instruments, rotentissait, plus fortement alors et rendait un son plus distinct : quant aux instruments, ce sont les Prophetes et les Apotres, résonnant sous Je soule unique de Esprit, eux dont il est écrit dans Je Psautier que « Jeur voix s'est répandue sur toute Ja terre et lours paroles jusqu’eux extrémités du monde» Que si Ja foule ne peut entendre la voix qui vient Wenchaut, mais charge Motse de prendre par Iui- méme conneissanee des mystéres cachés pour Ini commoniquer ensuite les enseignements qu'il aura rogus duu Maitre eéleste, cela aussi se retrouve dans "économie de I'Pglise : tous ne cherchent pas & péné- lrer dans intelligence des mystéres, mais ils choisis- sent quelqu'um parmi eux qui seit apte a percevoir les choses divines et ils lui prétent volontiers Vorelle cnsuite, jugeant digne de foi tout ce qu’ils entendent de celui qui a é14 initié® aux secrets divins. « Tous cn effet ne sont pas Apbtres, dit saint Paul, ni tous Prophétes », Ceci n'est plus observé aujourd’hui dans de mombreuses églises. Beaucoup, qui ont encore hesoin de se purifier euxsmémes de leurs actions passées et dont la vie est encore remplie de taches contemplation de Diew au contraite ne sYexerce ni dans le domaine de la vue, ni dans celui de Youle — ct elle échappe méme & V'eetiviteordinaire de lintel ligence. « En effet ni Mil n'a va, mi Vorellle n'¢ cntenda », ni elle n'est aucune des pensées « qui montent dordinaire au coeur de hommet ». Mili celui qui-va aborder la connaissance des choses den haut Golt puritier auparavant Ia place? de tout mouvement sensible ct animal, Ce n'est qu'apeés eva lavé som esprit de toute conception née de Vopinion aprés s‘étre écarté du commerce ordinaire ‘de propre campagne, cresta-dire de Ia scnsibilite « est come conjointe A notre nature, et stem éh purifé, qu'il affrontara enfin In montagne. MEA Cest en effet une montagne escarpée et dace vraiment difficile que la connaissance do. Di ({heologie). A. peine- la foule pent-elle.parvenir hase. Mais s'il s'agit de quelque Moise, au cours son sseension, il pereevia le son des trompettes « devient plus fort, nous dit le texte, & mesure qu’ vanes, La veritable trompette qui frappe Poril Crest la prédication de la divinité, qui, puissanto d Vabord, devient plus forte et frappe davantage i oreilles dans les derniers temps. La Lo} et les photes ont proclamé le mystére ce I"Incarnatio mais ces premiers sons étaient trop faibles po parvenio & des oreiles indociles + aussi, pares qu’ avaient Vorclle dure, les Juifs n'ont-ils pes pergd Je son des trompeties. Mis «le son de In trompe est dactsne de Fispicatin serptaraire Spe xvilts. # On pent noter Yemplol a partir it au vocebuatce mystéigue pour Adtigner ia vie eopeement.raptique * pevorspia, pd, Endponre, abun eta Gry Hy $5 fo LIV 3 Line soe Toor a Te te +80 rpdror. 377A non seulement ce que pergoivent les sens, mais 110 comme un vétement qui n’a pas été lavé, osent aborder la montée vers Dieu, avec la seule protection de la connaissance sensible. Il stensuit quils sont, lapidés par leurs propres pensées : les opinions héré. tiques en effet sont des sortes de pierre qui accablent eur propre inventeur. Mais que signifient dautre part entrée jde Moise dans ta téndbre et Ia vision que dans eelle-ci il eut de Dieu? Le réel présent semble en effet quelque peu en contradict avec la théophanie du début; alors c'était dans Jumigre, maintenant c'est dans la ténébre que Dit apparait!. Ne pensons pas cependant que ceci soi en désaccord avec In suite normale des réalit spirituelles que nous considérons. Le Verbe not enseigne par 14 que la connaissance (gnose) religieus est d'abord Iumiére quand elle commence & appa raftre : en effet elle s'oppose & Vimpiété, gui e ténebre, et les ténebres se dissipent par la jouissai de la lumiére. Mais plus esprit, dans sa marche eu avant, parvient, par une application toujours grande et plus parfaite, & eomprendre ce quest connaissance dos réalitis? ot s’approehe davat de Ia contemplation, plus il voit que la nature divi est invisible. Ayant loissé toutes les apparen La roxiorn © yur vestesion ans te Cora ur Cont, 82 C. Suet 8 ‘te ateneoy voi Hoch, Dosen, Bigs Comm, Oe 10, p38 Lins rip rae Sora vexravoroca a Bw. do wis 8 arasonodal CL Origin, In Jeary Sy 10, 28,8. La riwbane at que Tintelligence croit voir, i va toujours plus a Vintérieurt jusqu’a ce qu'il pénttre, par activité de Pesprit, jusqu’a Mnvisible et a Mneomneissable? et que 18 il vole Dieu. La vrate connaissance de celui «iil cherche, en effet, et sa vraic vision consiste 4 comprendre qu'il trenscende toute connaissance, séparé de toute part par son incompréhensibilté comme par une ttnébre. Cest pourquoi Jean Te mystique, qui a pénétré dans cette ténébre lumi- ruse! dit que « personne n'a jamais vu Dieut », dofinissant par cette négation que Ia connaissance de Fessence divine est inaccessible non seulement aux hommes, mais & toute nature intelloctuelle. Done lorsque Moise a progressé dans la gnose, il déclare qu'il voit Diew dans la ténébre, e'est-dire qu'il conn: auc Ia divinité est essenticllement ce qui transconde toute gnose et qui éhappe aux prises de Tesprit. » Mots entre dans le ténébre oii Diew se trouvait » dit Vhistoire. Quel Dien? ¢ Celui qui a fait de Vobseurite s¢ retraite», comme dit David, Iui aussi iniié dans ce sametuaire secret (adyton)? aux mystires caches. 2 Lastace ext x méme lamps une Saticirzalon. Velen Cent? ee "Lee mots ndgatlte sont multiple par Gxégece poor exprimer Ja twanscendance dive, On en a compre plus de quatante dees oot Te texts du Vea. que fadepte semble metus Ila nconvénint «cee ps conserver Foxymoren, t's vole conse & oe pea Wok “tart tenepre lumineuse » est repprocher ees formes natoguts cote erst rst vigilant ees Cad 8 4 be, XVI 0, Tiny do. ai76, Mme omplet da mot cu sens du ‘ert incu ob Fie sani 8 Die ce May ity Wh, 9 28 La TENEDRE 13 112° CONTEMPLATION SUR LA VIE DE: MOISE es réalités ct éléve son esprit & do telles auteurs?” Crest celui qui, passant de sommet en: sommet dans son ascension yers les choses d'en-haut, s'éléve tovjours plus au-dessus de luieméme. TI-a commencé par laisser la base de la montagne et par se sé¢parer de tous ceux qui recnlaient: devant Pescension; puis, parvenu sur les hauteurs, ses oreilles oat pergu le D. son des trompettes; aprés quoi il a pénétré dans le sanetuaire caché (adyton) et invisible de la connais- sanee de Dieu (théognosie). Mais, méme 1a, il ne reste pas, mais il passe au tabernacle qui n'est pas fait do main @homme, Car c’est 1 enfin vraiment le terme auquel parvient Time qui s'est dlevée A de telles ascensions, Tl me semble a ce propos que la signification de Ja trompette é8leste peut s'interpréter autrement que nous n’avons fait tout & I'heure pour celui. qui suit Je eherhin qui monte au tabernacle. Tl s‘agirait alors de Vadmirable harmonic du monde, publiant Ja sagesse qui éclate dans 'univers et racontant la grendeur de la gloire de Dieu qui se manifeste dans Jes choses vistbies selon Ia parole : « Les clewx racon- tent la gloire do Diew », N'est-ce pas la ume trompette puissante, qui enseigne de fagon claire et retentissante. Un des prophétes 'a dit: « Dieu sonne de la trompette seo 4 thu haut du ciel ». Celui dont Vorelle du ceeur? est purifige pergoit ce son — j'entends par la la contem- plation ce Punivers doit sort la gnose de Ia puissance divine — et par Tui est conduit & pénétrer en esprit Avrivé IA, il regoit du Verbe:le mémé enseignement ‘qui lui avait éte deja donné auparavant par la ténéb cela je pense, afin d’affermir notre foi en cette doctrin par le témoignage de la parole divine, Ce que déta c’est en effet que: les hommes assimilent Dieu & rien de ce quills connais sent; nous apprenons: par la que tout concept formé par Yentendement (phantasia pérlleptike) pa essayer atteindre et de cerner Ia nature divine ne réussit qu'a fagonner une idole de Dieu, non a faire connaitre', Mais la vertu ehrétienne se divise en deux parties Yune qui concerne Diew, l'autre 1a rectitude morale, La pureté des mours en effet est une part de I religion (cusébeia). Or nous venons dapprend ce quil faut connattre de Dieu, coimaissance consiste, nous avons vu & ne nous former auc idée de Lui a partir da mode de connaissance hnmain Cest maintenant autre aspect de Ia vertu qui ma est enseigné par exposé des ceuvres que la ¥ vertueuse doit accomplir?, It ensuite, on arrive tabernacle © qui n'est pas fait de main homme Qui suivra Moise, tandis qu'il fait route A traver 2 Gebgote attache Poxpéience mystique qu'il Ast 8 I th dognatigue qa'l'a ouienao eontco Eunomits, selon Invele ct trantelliie, crue qu’ Le connal, dest prendre pest ‘ung ldée et pecker px = idlitie de ceneept * Suces comandemeuts, Grego dove aueun come ‘ata irene qTorigée. 11 t possible gue, comme ‘an ater 8 neglge latentionnetoment fen Atevancer 1 at iyporcant de note, eoeme ‘valet gv pour Unighne et Grogeine, vertu ef contemplation vont de Pale {us 1a promidre est por ceulment préparation & Toute opposed Putin Visas, op ely 140 oq "Lorelle du ceur comme tes yeux du eeour, s€ ratlache Ata oon des seas spltuels Volz Rau, op. elle 118. L—Grig. do Nye. 114 conTeMPLATION SUR LA VIE DE MOISE 1a ot est Dieu’. Ce lieu est nommé « ténebre » par VEeriture, ce qui signifle, comme on T'a dit, T gnosciblité (agnostos) et Iinvisibilité. Une fois 1, ‘I contemple le tabernacle non fait de main "hom dont ila déja 6t6 question ct il en présente ensui une imitation matérelle & ceux qui sont en bas. Quel est done ce « tabernacle non fait de main homme », qui présenté a Moise sur Ia montagn et quill regoit Tordre de contempler comme archétype afin de reproduire dons une cuvre f ‘de main @homme le modtle mystérieux (thaum ron fait de main d’homme. « Vois, dit on eflet D ‘Lp TABERNAGLE ceLESTE Ja montagne ». Colonnes d'or reposant_ sur Deses d'argent et remarquables par des chapi également en argent; colonnes encore, mais don cxtte fois les bases ef les chapiteaux sont en ai ef le fot en argent; les unes et les autres postes su ‘un plancher-de bois «acacia; tout autour elles extérieurement recouvertes de matiéres. précie Yrorche est également en bois d’acacia portant at toute sa susface un revétement éblouissant dor put outre cela, un condélabre ayant au pied une unique, mais se divisant au sommet en sept brand dont chacune porte une lampe; Ia matidre du cand 2 mag non dune demaree de i akon reuontant dec ‘ines ste inane, sme “eomaleanes satel Tenens ee a ‘Droprement Ta ghoss paw Ongaa Nii Dan Valomnedetlaeal. pp 80) oa onda "ation Ge Vection divine dene In eeone Un TARERNAGLE CELESTE, 15 labre est d’or plein et non de bois revétu d’or; puis le propitiatoire, Yautel, les. ehérubins dont les alles ombragent Verche, tout cela ne présentant pas seulement lapparenee édlatante de l'or par un revéte- ment superficiel, mais fait d'une masse ¢'er battu; avec cela des tentures, & dessins variés, dont J'étoft, tisste avee art, offre un mélange de couleurs diffe- rentes trés heurewx; elles divisent la tente en deux parties : l'une visible et accessible & certains des > ministres sacrés, autre interdite et inaccessible le nom de la premiére est le Saint, celui de calle qui cat cachée Ie Saint des Seints; enfin des hassins, des brasiers, la tente reeouvrant In Demeure, des tentures en poil, des couvertures en peaux teintes en rouge et tout ce qui est encore énuméré dans Beriture. De tout cela, quelle est Ia signification exacte? De quelles rélités invisibles sont-ev des imitations? Bt quel profit apporte & eaux qui la regardent la reproduction matériello des réalités contemplées par Moise. Ime paratt bon de laisser donner Minter- prétation authentique de ees choses & ceux qui ont seta aréce pour « pénétrer par I'Esprit les profondeurs de Dieu » et qui sont capables, comme dit [Apotre, x de dire en esprit des mystéres' ». Pour nous oe que nous cirons sur ee sujet n'est que conjecture et hypothése et nous laissons eu jugement de nos leeteurs de le rejeter ou de adopter selon ce qu’ examen ‘eur en semblera, “ror, XIV, 2 118 conrenpranion sR LA viE DE MOISE 's done, en partant de Paul qui a partielle. ‘ment d6vollé Io mystire conten en ees choses, que. Moise a été instruit en figure & V'avance du Mysténe du tabernacle qui contient le Tout! : c'est le Christ Ia Paissance et la Sagesse de Dien, qui dans sa nai propre n'est pas fait de main d'homme, mais qu regoit une existence eréée lorsque le tabernacle doit tre constrult parmi nous. Ainsi le méme taberna est on quelque fagon eréé ct ineréé : ineréé dans 5 préexistence, créé lorsqu'll regoit une existene Iatérille. Cos paroles no paraitront pas obse ceux qui ont regu le veritable héritage du mystére Go notre foi. Unique en effet entre tous est eclui « Glail avant les sigcles » ot qui «est vemu 4 la fin sideles* », IL avait pas besoin de natire tempo Jement; comment en effet celui qui présxiste au temps et aux sideles aurait-il besoin c'une naissang temporelle? Mais & cause de nous, qui avions p etre par défailance de notre vouloir (aboull ila daigné naftre notre vie afin de ramener nouveau & Tétre ce qui en était sort, C'est le D Monogine, qui contient le Tout en Lui — et Sest aussi construit © um tabernacle parial nous Que si j/appelle « tabernacle? » un bien si Gate L417. 8 Gabe 17 * Le ual ea uox-ete, absence de wou, «able» Gt. C. 344 G Gat, V9 Jat, & dp 204, 3 5 Lopgestiian’ aa tabernacle odeeto ct du tabernacle ters figure pour Grépote Je Varbo pedoirtnt ct In Verbe nears, ipa contenant toute In rion spi To second she Pglve, Ver: Jean Dasadzou, Zexts cscatlegiques de Natsey RS, julet 1040 9 268, LE TABERNAGLE CELESTE 7 il ne faut pas que celui qui aime le Christ s'en seanda- lise, comme si le sens de Vexpression rabaissait. Ia ‘majesté de la nature divine. En effet auoun des autres noms qui servent & Le désigner n'est plus digne de Tul, mais tous manguent égolement & Le signifier exactement, aussi bien ceux oi 'on simagine trouver une idée de grandeur que ceux que l'on considére comme bas. Aussi de méme que tous les autres peuvent etre employés religieusement avec ume certsine signification pour désigner chacun 1a puissance divine, comme médeein, pasteur, proteeteur, pain, envoyé, vigne, oie, porte, demeure, eau, pierre, source et tous les autres qui sont dits d°Elle, ains cn un sens qui convient a sa nature divine, est-il appelé Tabernacle! Bn effet la puissance qui contient Yunivers, « en laquelle habite In plénitude de la ivinite# », Penveloppe commune du tout, celui qui contiont le tout en Lui, est-il appelé Tabernacle avee propriété “Mais il faut interpréter toute la vision en e2 sens, afin que chacume des choses vues conduise & la contemplation d'une idéo digne de Dieu. Puis done aque Ie grand Apdtre dit que le « voile du tabernacle inférieur est 1a chair? » du Christ, en raison, je sup- pose, de ce qu'il est tissé de fils différents, qui repré: sentent lee quatre démentst, (lui aussi sans doute 1 Delt teats de « Nome avin» gut annonee Denye. Grégoire Araité plas longuament In guestion de Ps Analogie » dane le Cont Tansaim, 1008 c0g. Seale Th 8.8 Hebrg X, 21. “Taterpcdation comnigue tradtielle = Phi, Vs Moysis I, 65 Atlee Store, Ve 6, 32 T18 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MOISE avait eu la vision du tabernacle et était entré dan ‘8444 les sanctuaires cachés (adyta) supereétestes oit I mystéres du Paradis lui furent rév8lés par PEsprit) ce serait peut-8tre une heureuse méthode de part de cette interprétation partielle et de 'étendre de Ja partie a ensemble du tabernacle. Ne dit-il pas en effet par ailleurs du Monogéne, figuré par le taher nacle, que « toutes choses ont été eréées en Lui, les vvisibles ot les invisibles, les trones, les puissances, | les principautés, les dominations, les vertus* 0? Done, les colonnes étincelantes d'argent et d'or, les leviers, les anmeaux, les chérubins qui couveent VArche de leurs ailes et enfin toutes les choses comprend la description de la construction & Tabernacle (seénopégie), ce sont, si nous les rons le regard tourné vers les choses d’en haut, puissances hypetcosmiques qui se trouvent dens Ie ‘tabernacle et soutiennent le tout selon Ia volont vine’. lls sont les wéritables leviers, « envoyés seoours & cquse de ceux qui doivent reeevoir Phérit + Guu, 116 On vot ik mitnods do Grigoi ‘pyres dang sant ant et los prlenge. prduatés parle Sent des sla, Ie salt tle vestibule (Racezo Hb foredh, te. fe, Pas, 1939 1,997) All May, desta Suab, 1 1g8 Met wlan rs 7 Deny gvatne Psion rte dy Ayo (Vi ‘el antenatal x « asncrn Dussances mpersoavees, mals les erates a isGregore eprend is Le «tout S18 D, ke vogra do 32). ase i rede par « reais Aone est quetion 334 LE TABERNACLE INEEAUEUR 119) 4u salut! », qui sont introduits dans P'8me des sauvés comme dans des sortes d'anneaux, grace auxquels iis soulévent dans les hautewrs de Ta vertu ceux qui sgisaient & tere. Quant aux chérubins, le Verbe, en nous les montrant couvrant. de leurs ailes les objets imystérieux (mystaria) déposts, dans Y'arche confime te sens sprituel dans lequel il faut entende le taber- nacle, Nous savons en effet que c'est 1A le nom des Puissances qu’Isae ct Ezéchiel ont va so tenir autour ce la Divinité. Quant aux ailes qui couvrent I’Arche {Ge Aiance, que nos orillesn'en soient pas surprises. On retrouve en effet chez Isate ce méme symbole des alles: ici Varche, 18 le visage, sont une seule et réme réalité exprimée ce deux fagons différentes. Ce symbole me para signifier que la contemplation dos secrets divins et inaccessibles a Vintelligence. Si tu entends nommer ensuite les Lampes qui sortent d'une seule tige et se divisent en plusieurs branches pour diffuser de tous eStés une lumiére bonddante, tu ne te trompes pas en y reconnaissant les rayons variés de Esprit qui brillent dans le Tabernacle. Clest ce que dit Isaie, lorsquil divise en aopt los Inmiéres de PEspritt. Quant au propi- tiatoire, je pense qu'il n'a pas hesoin explication, Apotre ayant mis 4 nu son sens caché en parlant de « celui que Dieu a fait propitiation pour nos péchéets, Par 'aute et Pencensoir,entonds "adoration * Hebe by 1 2 Apciyy's, Cat le prockds mle de ’Apocaypse gate et ‘ontalpe: 1 chandeic sept hrenchee gare asi fe Sent-Eepi. Ef, hin Pasay HM, 12) 8, Bey Rin det lb IRs Se 120 CONTEMPLATION SUR LA VIE DE MoIs= ininterrompue des etéatures dans le tabernacle, En eflet ce n'est pas seulement de ceux qui sont « sur la terre et « sous la terre », mais aussi de ceux qui sont « dans les eieux! » qu'il est dit que leur langue rend hommage A celui qui tient le « primat? » sur toutes choses : c'est 1 le sacrifice agréable 4 Dieu, « le fruit des lévres® », comme dit 'Apétre et «Ja bonne: odeur des priérest », Que si Yon voit aussi parmi les objets qui rem plissent le tabernacle une peau teinte en rouge ct dos couvertures de poil, cela n'interrompra pas le développement de notre contemplation, Ea le regard du Prophéte, A qui est donné Ia vision di choses divines, y a vu la Passion rédemptrice existant dans la pensée divine’ : c'est elle qui S06 Adésignée par les deux symboles, In couleur r¢ figurant le sang ¢t le poil la mise & mort; le poil effet est privé de sensibilité : aussi est-ll une exacte de la mort®, ‘elles sont done les réalités Je Prophéte découvre a traven les symboles quand il contem Em TARERWAGLE ‘INFERISUR 1 Phy th 10. Go T18. 4 Hebe XUN, 1B, 4 La duetption do ctis itunes eteste cat un Eine chee rig, Urwin a te cette pat In chats (Ua Po S08 heed ste du Chat wre bev ole aban firemen sexaace, uments reprendta sc piace parm ate ates (Ge Rin skh). a nteaaion

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