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II-La Confusion

L’Autorité spirituelle, le pouvoir temporel

Les structures ouvertes, les structures fermées

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Celui qui a le mieux cerné sur ce plan, les problèmes des structures initiatiques, c’est René GUENON , il a eut
au moins l’avantage de faire un travail d’observation et d’inventaire.

La question à résoudre est de savoir si les structures initiatiques ne tuent pas le sacré ou tout au moins, ce qu’on
essaye d’exprimer sous ce vocable de « sacré ».

C’est une réalité historique de constater qu’il y a toujours eu opposition entre les représentants de deux pouvoirs
et cela, quelles que soient les formes revêtues pour s’adapter à la diversité des circonstances ; Cette opposition
se distingue dès lorsque l’on s’éloigne de l’origine de la pure spiritualité.

Cette divergence est à rapprocher en fait de la dualité « connaissance-action » car les deux pouvoirs doivent être
ramenés à leur domaines respectifs.

Si on accepte que par connaissance, on désigne la connaissance des principes fondamentaux de l’existence
indépendamment de son application contingente, alors on comprend que cette connaissance appartient au même
détenteur de l’autorité spirituelle.

Par contre, si on prend pour connaissance, le principe qui va donner à la loi son moyen d’action, on conçoit
qu’elle devient nécessaire à ceux dont la fonction propre est essentiellement du domaine de l’action.

Toutes les doctrines affirment la supériorité et même la transcendance de la connaissance par rapport à l’action,
c’est ce que traduit Maître ECKART dans ses sermons lorsqu’il dit que nous ne sommes pas sanctifiés par notre
agir mais bien au contraire, que c’est notre agir qui peut être sanctifié par ce que nous serons devenus.

Dès lors, on peut tout à fait répondre à la question en comprenant que le sacré peut être très sérieusement
compromis par les structures initiatiques dès lors qu’elle deviennent l’objet d’un renversement de fonction et
des pouvoirs.

On peut, très rapidement, essayer de comprendre comment dans les activités humaines et particulièrement
initiatiques et spirituelles, de tels renversements deviennent possibles.

Il faut pour cela imaginer des sociétés initiatiques dont les individus ne seraient plus considérés comme les
éléments fondamentaux et suprêmes et constitutifs mais uniquement comme des parties.

Il faut par ailleurs, observer, qu’un groupement initiatique sans conflit doit être considéré comme un
groupement de Fourmies, et qu’un groupement d’hommes est l’objet d’une réaction de régression chaque fois
qu’une difficulté se présente.
Alors, il faut comprendre que l’aspiration à l’oublie de soi même dans cette difficulté, la fusion dans le groupe,
le désir d’être protégé par la puissance d’une hiérarchie transcendante puisse constituer une tentation très forte.

Tentation qui peut être exploitée par celui qui se proclamerait détenteur des canons de la société mythique parée
de toutes les vertues.

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