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Robert BOYER - Économie Politique Des Capitalismes-La Découverte (2015) PDF
Robert BOYER - Économie Politique Des Capitalismes-La Découverte (2015) PDF
Robert BOYER - Économie Politique Des Capitalismes-La Découverte (2015) PDF
,
Economie
politique
des capitalismes
Théorie de la régulation
et des crises
Collection MANUELS
G R A N D S • R E P È R E S
La Découverte
G R A ND S • R E P È R E S 1 MANUELS
Robert Boyer
,
Economie politique
des capitalismes
Théorie de la régulation et des crises
-"a Découverte
9 bis, rue Abel-Hovelacque
75013 Paris
Dédicace et remerciements. À la mémoire de jean-Paul Piriou qui
demanda tant de fois ce manuscrit sans avoir le plaisir de le voir
achevé et enfin publié.
Mes remerciements vont à Pascal Combemale qui a su me sti-
muler pour remettre sur le métier ce travail trop longtemps différé.
Ce travail n'aurait pu voir le jour sans l'aide, la persévérance et le
talent de jacqueline jean, dans des circonstances pourtant difficiles.
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vous suffit de vous abonner gratuitement à notre lettre d'information mensuelle par courriel, à
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ISBN: 978-2-7071-8626-3
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l'avenir du livre, tout particulièrement dans le domaine des sciences humaines
et sociales, le développement massif du photocopillage. Nous rappelons donc
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Grands-Augustins, 75006 Paris). Toute autre forme de reproduction, intégrale ou partielle, est
également interdite sans autorisation de l'éditeur.
Les fondamentaux
1 1 À la base d'une économie capitaliste :
les formes institutionnelles
'<C
-
20 lES FONDAMENTAUX
Dès lors que nul secrétaire de marché ne joue le rôle que lui attri-
buent les théoriciens, successeurs de Walras, quelles sont les ins-
tances susceptibles d'assurer une complète décentralisation des
échanges?
[]
d'inf;~~Jation
Vecteur
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d e pnx qi
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Il
ransact1on
qi
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Plus de commissaire-priseur____. Une méthode de compensation du crédit ... D'où un régime monétaire
' c
contraintes
@
Redéfinition
des règles
de droit
sous la pression contraintes
des groupes
d'intérêt
incitations contraintes
Innovations
et restructurations
dans les organisations '
:.----------
Un rapport
salarial ~
Un ensemble Un regime
Une forme de --+ de formes --+d'accumulation
concurrence institutionnelles
Unrégime /
monétaire
Évolution du salaire
et de la productivité
". .-------...,---+ Cadre
Formation Un mode de référence
des prix -----+ de régulation des comportements
Crédit, monnaie ,.. l . . . - - - - - - - - '
et taux d'intérêt
déjà été utilisée pour cerner le changement de forme des crises tout
au long du x1xe siècle [Bouvier, 1989]. Les recherches de la théorie de
la régulation prolongent ces acquis pour le xxe siècle. Chaque éco-
nomie a les crises qui correspondent à son régime d'accumulation
et/ou son mode de régulation.
DES LOIS D'AIRAIN DU CAPITALISME À LA SUCCESSION DE MODES... 47
...c
VI
2. En expliciter la logique
5
• Formation du salaire et de la productivité Vi
• Le rapport salarial
• Les formes de la concurrence • Prix et profit c
>'
• Le rapport monétaire • Crédit, monnaie, intérêt ;;
• L'État • Dépenses, fiscalité >
• Solde extérieur, taux de change
z
c
c:
6. Analyser les processus n
>
-a
de sortie de crise ::::j
• Caractérisation des stratégies à l'œuvre ~
• Rôle des représentations Vi
• Importance du politique dans ~
la codification des formes >·
institutionnelles ....
>
VI
c:
n
n
...
VI
VI
S. Diagnostiquer les sources 4. Analyser la cohérence 3. En tester le champ et la validité 0
des crises structurelles d'un mode de régulation z
• Définition et collecte
• Tendance de l'économique à déborder • Compatibilité des régulations partielles d'indicateurs ~
l'espace politique • Aptitude à« piloter» l'accumulation • Vérification des régulations 3:
0
• Évolution lente des paramètres clés • Caractérisation de la forme des petites partielles ~
• Chocs de nature et/ou d'ampleur sans crises ou cycles • Tests de robustesse et de stabilité ~
précédent
~
50 lES FONDAMENTAUX
Origine et signification
La notion de régime d'accumulation est fondamentale et ne fait
pas double emploi avec celle de mode de régulation. Une première
clarification établit un parallèle avec une coexistence équivalente
60 lES FONDAMENTAUX
Régime d'accumulation
l'ensemble des régularités assurant une progression générale et relativement
cohérente de l'accumulation du capital, c'est-à-dire permettant de résorber
ou d'étaler dans le temps les distorsions et déséquilibres qui naissent en per-
manence du processus lui-même.
Ces régularités concernent :
- un type d'évolution d'organisation de la production et de rapport des
salariés aux moyens de production ;
- un horizon temporel de valorisation du capital sur la base duquel
peuvent se dégager les principes de gestion ;
- un partage de la valeur permettant la reproduction dynamique des dif-
férents groupes sociaux ou classes ;
- une composition de la demande sociale validant l'évolution tendan-
cielle des capacités de production ;
- une modalité d'articulation avec les formes non capitalistes, lorsque ces
dernières ont une place importante dans la formation économique étudiée.
Mode de régulation
Tout ensemble de procédures et de comportements, individuels et col-
lectifs, qui a la propriété :
- de reproduire les rapports sociaux fondamentaux à travers la
conjonction de formes institutionnelles historiquement déterminées ;
- de soutenir et« piloter» le régime d'accumulation en vigueur;
- d'assurer la compatibilité dynamique d'un ensemble de décisions
décentralisées, sans que soit nécessaire l'intériorisation par les acteurs écono-
miques des principes de l'ajustement de l'ensemble du système.
À dominante
Extensive Intensive
Bretton Woods. Lorsque les rythmes d'inflation impliqués par les dif-
férentes régulations nationales divergent, le potentiel de croissance se
trouve en général restauré grâce à un réajustement périodique des
taux de change.
0
N
0
0
0
00
Productivité
Salaire réel
0
"
1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990
Inférieur ------·
Supérieur - -
vie, un chômage plus élevé, des profits plus incertains et une accen-
tuation des inégalités sociales qui n'est pas sans conséquences sur
l'acceptabilité de ce régime. Et pourtant, il succède au fordisme, ce
qui invalide l'hypothèse d'une évolution des régimes d'accumu-
lation en fonction de leur capacité à livrer une plus grande effi-
cacité. C'est un démenti tant à la construction néoclassique qu'aux
conceptions marxistes qui supposent un rôle déterminant respecti-
vement de la productivité sur la croissance et des forces pro-
ductives sur la reconfiguration des rapports sociaux. Pour la théorie
de la régulation, les formes institutionnelles façonnent le régime de
croissance, y compris la direction et l'intensité de l'innovation.
1
L
des processus productifs___,. par les travailleurs
t Foru g•;n,
de productivité
--+ des luttes sur
___/""";' d'ochot
permettent
_______. du secteur
de <on'olmmation
Forte accumulation
t.__..,.lllll-----desNiveau
profits
Appel
à la production
de biens d'équipement
Les équations
(1) PR = a + b . (1 I Q) + d . Q PR prQductivité ; Q ProductiQn
(2) (1/ Q) = f +V . ê 1 Volume de J'investissement;
C ConsommatiOn
(3) ê = c . (N: SR) + g N Emploi ; SR Salaire réel
(4) (SA)=k.Pk+h k Coefficient de partage des gains de
productivité
(5) Q = 6 =a. ê + (1 -a) . r 0 Demande avec a = (C/Q)., variable
à long terme
(6) N = Q~Pk Détermination de l'emploi
les o désignent le taux de croissance de chaque variable.
__,,J;-----11"----:~-~~---- Q
Croissance
À partir de la fin des années 1970, les limites des régimes de crois-
sance de l'après-guerre, qu'elles tiennent à la crise du fordisme ou à
la déstabilisation du système monétaire international, apparaissent
claires à la plupart des acteurs. Elles suscitent d'abord un renver-
sement des politiques économiques, puis un retour sur le bien-
fondé de certaines des formes institutionnelles. Si le monétarisme
apparaît comme le premier à disputer la légitimité du keynésia-
nisme, c'est ensuite la conception classique qui fait un retour
remarqué: les salaires, qui étaient auparavant considérés comme un
facteur de dynamisation de la demande, sont de plus en plus perçus
comme des charges pesant sur la rentabilité des firmes et la compé-
titivité de l'économie nationale. En conséquence, nombre de
RÉGIMES 0' ACCUMULATION ET DYNAMIQUE HISTORIQUE 75
~· j !
!. L
'-4-"'t---------------- emploi
PT
En fait, pour les ·besoins de l'analyse, ces mécanismes. seront combinés avec
ceux de la boude fordienne concernant le synchronisme entre salaire réel et pro-
ductivité. Pour ce faire, il suffit d'introduire deux généralisations :
te taux d'investissement dépend aussi bien du rythme de croissance de la
consommation que de la part des profits dans la valeur ajoutée [équation 2'].
L'équation contient comme cas particulier aussi bien l'hypothèse classique·pure
(v = 0, u > > O) que l'hypothèse fordienne typique (v > > O,v = 0).
te salaire réel.combine deux déterminations opposées : un partage explicite des
gains de productivité, des effets concurrentiels conformément à une élasticité positive
par rapport aux tendances de l'emploi [relation 41. les configurations s'échelonnent
du cas fordien typique (k > 0, 1= 0) au taS concurrentiel pur (k = 0, 1> > 0).
D'où, par rapport au modèle antérieur, les trois changements suivants :
(2') ij = f +v . ê + u ( P~O) t : Volume de l'investissernen~ ê : taux de crois-
a · sance de la consommation# PROIQ : part des profits
(4') SR= k · PR + t · N+h t: élasticité du salaire réel par rapport à l'emploi
(7) PRO = Q- SR · N Détermination des profits
Après simplification et linéarisation, ta solution a la même forme générale que
précédemment (formules (1) â {Ill) de l'encadré 8 d-dessus), avec ~s nouvelles
expressions suivantes :
A=a+bf+vg+b(vc-u).h _ b[vc(1 +i)-l]+d
8
1 - b (vc..., u) . (k -l- t) 1 - b (vc ..:.. u). (k -1 ..., t)
C (1-a)f+(ch+g)[a+(1-a).v]-h(1-,x:)u
1 ... [a+ (1 -a) v). c (1 + i) +t (1 ~a) . o
D= (ac+(l-a)v]vc-(1 +a)o].(k-t-1)
1 - [a + (1 - a) v] . c (1 + t) +l(l - a) . u
RÉGIMES o' ACCUMULATION ET DYNAMIQUE HISTORIQUE 77
Il
QE
~....- _ __:_______. Q QE L-------'----• Q
QEL----~----~Q
La dialectique croissance/crise
La conception générale
Ainsi, c'est à nouveau la référence à la notion de mode de pro-
duction qui est centrale puisqu'elle introduit un déterminant
UNE THÉORIE DES CRISES 81
Origine des crises Imperfections des marchés Expression des tendances d'un
Erreur de politique - mode de régulation
économique - régime d'accumulation
La crise du fordisme
C'est ainsi que s'interprète la crise de ce régime. Pour sa part, la
crise des années 1930 tient fondamentalement à l'incohérence d'un
régime d'accumulation intensive sans consommation de masse, ce
qui explique sa brutalité. C'est un mécanisme bien différent qui est
à l'œuvre pour le fordisme, régime cohérent pendant plusieurs
décennies, grâce à la régulation monopoliste. En fait, l'accumulation
de transformations marginales va fragiliser ce régime au point de le
faire basculer, en l'occurrence en réponse à des chocs apparemment
exogènes (la flambée des prix du pétrole).
À partir du milieu des années 1950, la croissance se poursuit à un
rythme élevé, la crainte de la répétition de la grande dépression des
années 1930 s'estompe puisque l'on n'observe plus que des
récessions, c'est-à-dire de simples ralentissements de la croissance.
Mais au fur et à mesure que le succès de ce mode de régulation est
reconnu, de lents changements structurels se font jour, initia-
lement perçus comme marginaux et sans conséquence majeure,
mais dont l'addition peut faire basculer la viabilité du mode de régu-
lation. Comme ce mode de régulation a pour propriété de faire de
l'inflation une variable clé de l'ajustement macroéconomique, il
n'est pas surprenant que se généralisent les demandes d'indexation
des prix et des revenus sur un indice général, par exemple celui des
prix à la consommation. Mais dès lors que l'indexation est complète
et quasi instantanée, l'inflation perd tout pouvoir régulateur [Boyer
et Mistral, 1978]. L'accélération de l'inflation qui en résulte peut
même compromettre la stabilité du système monétaire et financier.
Un second facteur de crise tient au fait que les négociations sala-
riales anticipent la poursuite des gains de productivité observés
dans le passé alors même que divers mécanismes tendent à ralentir
sa progression. L'économie peut d'abord buter sur les limites pro-
prement techniques du paradigme de la production de masse [Boyer
UNE THÉORIE DES CRISES 87
' : ' ' ~ ' 0 - c ' ' ' ~ ' - ~ ~ '" ' ' ' ' : ' ' ' ' ' ' 0
A. la d)namiqoe de cl\Ûrttenne ·
(3) N(t) == n (R(t)] Q' > 0 le nombre de· produit N (t) tr.ott
avec Je revenu .. permanent des
(4) (R(t)J=J:.oo }t(t~ t)lJ:oo Q(s)ds}<f t ménages (R(t)}•
le revenu permanent est une
(5) p(t) = r'N(t)} r' <0 moyenne mobile du revenu passé
La diversité çfes produits est déf~vo
rable• à là ·ptoducti\'ité.
ll.en résulte Qtue la dynamique de p(t) est b~aucoup plus tente que celle de la
productivité, du revenu .et de fa crOissance, avec T retard moyen dans la f<>r-
mation du·revenu· permanent.
11
~: Dynamique lente de
ralentissement de
la croissance
.!..--Dynamique lente
1
~ ~ Dynamique rapide
Brusque
basculement de
la connaissance
i
Valeur seuil
Souru .: Lordon [1996].
UNE THÉORIE DES CRISES 89
0,2
États-Unis
0,1
Grande-Bretagne
-0,1
japon
-0,2
-0,3
. . . .. · . ·. .. . . . . .. '
..dr
et
1. .
D1v1 endes + Va onsat1on + A-
cces
______. des ---+ aisé au - .
Plan d'épargne actions crédit •1 +
+ it
Profit
i C:"?tm•tion ~ 'T""'"
1 / 4-------'-- Emploi
Diffusion des normes ----+Gestion stricte d_e----'-+_ _ __....___.
financières l'investissement
allemande des années 2000 rencontre aussi les limites d'une finan-
ciarisation dans un régime encore marqué par la centralité du
rapport salarial et la domination de la spécialisation industrielle.
L'émergence
d'un cercle Possibilité de
vertueux + Effets positifs + remboursement
suppose des prêts
un horizon
long + 0
F" ~Modernisation + t
onanc~ment technologique Comp'toto ,
+ de l'ecart d . e 1 ovote
" ~ Épargne/ Crédit à es ondustries
. ~ Investissement ~ l'immobilier---+ lnflati~n exportatnces
Ubéralisation ~ du pnx
financière Impact sur l'offre des actrts
+ de crédit Crédit à la
-.......__~ ~consommation_____. ~~ute de c
z
0
<?~1entation de la epargne 1
0
"'-1
poht1que e' conom1que Achat de 0 ::1:
Tension ~ ~~ l _Bulle
~titres boursiers_____.speculatove
sur la
,"'';;;0
poursuite
dela .aux de 0
change
stable Faible
sur le fiscalité
capital Pnvatisation Flexibilisation Déplacement ~
libération du marché du p~rt~ge
(3 à 4 ans) du travail marche mterieur/
Exportation
Effets négatifs
...e
w
104 LES FONDAMENTAUX
RÉGIME D'ACCUMULATION
/ • Comptabilité dynamique entre production, ~
partage du revenu et genèse de la demande
Â!\ 1
1
1
MODE DE RÉGULATION
• Canalisation des comportements individuels et
1
1 collectifs en fonction du régime d'accumulation
1
1 • Reproduction des formes institutionnelles
1
1
1
1
Les développements
V 1 logiques de l'action, organisations
et institutions
r-
Entreprise Petite Firme Firme japonaise Start-up Silicon Banque Coopérative 0
C\
familiale entreprise fordienne Valley d'investis- ouvrière .0
c:
sementWall Ill
"'
Street c
"'r-
Objectif Transmission Survie et revenu. Maximisation Différenciation Profit extra par Valeur du Émancipation du >'
du patrimoine. des effets par la qualité. innovation patrimoine rapport salarial. "0-t
d'échelle. radicale. financier. ,z
0
;;a
Mode de Patriarcal. Ad hoc. Compromis Méso/microcor- Charismatique. Partage du profit Délibération C\
gouvernement capital/travail. poratisme. entre traders et démocratique. >
z
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quants. >
-t
0
Style de gestion Stabilité du Intensité du À dominante Flexibilité de la Partage Avancée des Modèle ~
capital, travail. technique+ relation salariale du risque, mathématiques participatif.
"'-t
prudence des marketing. + sous-traitance. motivation financières, prise z
Ill
choix. intrinsèque des de risque -t
::::j
employés. maximale. c:
-t
0
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......
...
112 lES DÉVELOPPEMENTS
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0 .5 6
loi Association
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.,....u ~
5
; Réseau
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~ c '--- r---
0
; '---r--
ta
É~t
~ 3
Ji Communauté,
0 1 1
société civile
strictement additive, de sorte qu'il est aisé de cheminer d'un one best
way à un autre.
Pour ne prendre que cet exemple, le modèle du juste-à-temps et
de la qualité totale suppose une organisation de type district indus-
triel pour satisfaire aux contraintes temporelles de livraison des
composants, une main-d'œuvre polyvalente pour pouvoir passer
aisément de la production d'un bien à un autre, sans oublier des
relations industrielles suffisamment pacifiées pour que la menace
d'une grève, limitée à un tout petit groupe de travail, ne vienne pas
bloquer l'ensemble de la chaîne de la valeur.
En théorie donc, il est concevable d'engendrer une variété des
capitalismes à partir de la combinaison de deux hypothèses : d'un
côté, une complémentarité de type technologique ou organisa-
tionnel entre travail, équipement et produit ; d'un autre côté, un
isomorphisme entre organisation des firmes et institutions écono-
miques globales.
Forme de la concurrence
CT 1 CO Complémentarité technologique/organisationnelle
(Exemple : juste-à-temps, qualité totale, polyvalence)
4 Cl Complémentarité institutionnelle
(Exemple : district industriel, stabilité de l'emploi,
marché financier patient)
LE RÉSULTAT FINAL
MODE DE RÉGUlATION
Contraintes et
Conditionne ossible effet
opportunités
partielleme t en retour
pour le secteur
1
~ c 1
1
1
DISPOSITIFS REGIME ECONOMIQUE 1
1
INSTITUTIONNELS DE FONCTIONNEMENT 1
1
1
• Organisation technique et sociale 1
• Croissance relative 1
de la production 1
1 Secteurs
1
• • Normes de qualité et conditions - ----1 (par ex. viticole)
:: • Évolution des prix relatifs
d'accès à la production
• Lois ou statuts professionnels
• Dynamique de l'investissement
• Règlements internationaux
La science Système de recherche fondé sur Une relative déconnexion Recherche fondamentale Orientée par les
la concurrence, y compris pour du système académique par publique, assez peu liée au disponibilités naturelles
l'obtention de fonds publics rapport aux applications développement de produits. et les besoins sociaux.
(défense, santé). technologiques.
La technologie Importance des brevets et droits Une partie des innovations Impulsée par commandes Remontée progressive
d'auteur, comme incitation et demeurent tacites, non publiques et/ou de filières technologiques :
garantie de l'innovation. codifiables, partagées au sein apprentissage sur les biens des ressources naturelles
d'une entreprise. d'équipement. aux technologies
de l'information.
Les ressources Forte polarisation entre hautes Éducation générale, Rôle de l'éducation Idéal égalitaire en matière
humaines qualifications et innovation homogène et étendue, puis dans la polarisation d'éducation et de
d'une part, qualifications compétences spécifiques des qualifications : rémunération,
médiocres et activité de développées dans administration et innovation requalification par
production d'autre part. l'entreprise. versus production. institutions publiques si
« dégâts du progrès ».
Configuration
La finance Sophistication des instruments Stabilité des participations Rôle des banques, relatives Marchés financiers z
0
c:
financiers, y compris financières, économie de difficultés de financement relativement rudimentaires. ~
concernant le capital-risque crédit et long-termisme. des innovateurs. >
c:
><
pour l'innovation.
,,>
3. Conséquences pour: >
z
Cl
L'innovation Vagues schumpétériennes à Aptitude à copier et adapter Innovations radicales Innovations liées à la iz
partir d'innovations radicales, les produits et procédés en supposant de grands résolution de problèmes -l
VI
Enfin, il est une quatrième tradition, celle qui résout par la négo-
ciation de compromis, entre toutes les parties prenantes, les pro-
blèmes que soulève l'organisation de l'activité économique, dont
l'innovation. L'objectif est alors de construire des filières à partir de la
valorisation des ressources naturelles et plus encore la satisfaction des
besoins sociaux en matière d'éducation, de formation tout au long
de la vie, de sécurité et de santé. Une éducation qui se veut égalitaire
et de qualité est alors un atout car c'est le terreau d'où émergent des
innovateurs, mais aussi des consommateurs motivés et exigeants.
USA
.
.- ,''+
E P=== S
-\ ,--:
D
,
E
JAPON
ITALIE
.
.- ,''+
E P=== S
-\ ,-:
D
ROYAUME-UNI
___
E
ALLEMAGNE SUÈDE
NATIONAL
'"'"" / Facilité d'accès Meilleure santé Moins d'absentéisme, + +
DE PROTECTION au système de la population taux d'emploi
sOCIALE~ de santé et des salariés plus élevé l +
Régime 0
Expression d'un Idéal d'une grille Prime à Système fiscal très À vocation Capitalisme du Pays nordiques c:
social-démocrate de compromis salariale l'innovateur. redistributif. universelle et bien-être à la (1950-1990). 1"\
>
"g
l'après-guerre fondateur. solidaire. inclusive. Meidner. ::::j
Accumulation Central : les Significative, Tendance à la Idéal d'un taux Cette montée La société du 1 % Royaume-Uni, ~
Vi
financiarisée financiers versus mais de second conversion des unique et faible est largement contre les 99 % États-Unis, Islande,
~
les autres. ordre. innovateurs en d'imposition. privée. (OccupyWall Irlande
rentiers. Street). (1990-2007).
Régime rentier/primaire Périodiquement Opposition Conflit central : Fiscalité limitée et Embryonnaire et Périphérie, instabilité Amérique latine ...
1.1'1
exportateur significatif. travail rentier/ peu redistributive. segmentée. et inégalité (entre-deux-guerres). loC
formel/informel. industriel. (Prebish).
160 LES DÉVELOPPEMENTS
Un défi théorique
Chaque école a cherché le moyen d'incorporer les contraintes
liées à l'environnement en conformité avec ses fondements théo-
riques, ce qui livre une diversité de diagnostics et d'analyses.
Pour la théorie économique standard, il est logique que les éco-
nomies abusent des ressources environnementales dont elles n'ont
pas à subir le coût. La solution est donc de créer des droits sur ces
ressources et de laisser au marché la responsabilité de fixer le prix
correspondant. L'action publique doit donc se limiter à la fixation
d'un montant global pour ces droits. Cette proposition a été très lar-
gement adoptée par les responsables politiques, par exemple à
l'occasion de la Convention internationale sur la diversité biolo-
gique [Boisvert et Vivien, 2012] ; l'instauration d'un marché
mondial des droits d'émission de produits polluants est la réponse
lES NOUVEAUX ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS DU CAPITALISME... 161
~
Classe 1
~'
Recours marché 3
;-;;
« Laisser-faire » environnemental r-
Dominante « anglo-saxonne AUS 0
0,8
• GBR "1:1
"1:1
BEL ~
z
;;:
Flexibilité 3 Décentralisation 2
0,4
Classe 3 JPN ...
Profil intermédiaire
~
Classe4
Interventionnisme environnement élevé Zones roté ées 3 FRA Insertion interri 2
Domonante Europe centrale Â. P g
NLD A ...
-----------------------------.------------------- - - - - - - - - ~n:e-rt~o~ ~n~e-;~ ~ -. .- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
~ ~centralisati:n ~ A . SWE FIN
lnsertoon ontern 3 Zones protégées 1
Contrainte réglem 1
-0,8
'
A ce stade de la présentation apparaît une interrogation majeure :
comment des arrangements institutionnels aussi divers peuvent-ils
parvenir à définir des régimes transitoirement stables ? La théorie
évolutionniste met en avant les processus de concurrence et de
sélection par le marché, mécanismes effectivement à l'œuvre dans
le choix des techniques et le succès ou l'échec de nouveaux
produits. Pourtant, les formes institutionnelles, qui sont la codifi-
cation de rapports sociaux fondamentaux, ressortissent aussi du
politique, c'est-à-dire de la question du pouvoir. Le présent cha-
pitre propose d'expliciter les processus collectifs qui permettent de
dégager des formes de cohérence au sein de régimes sociopolitiques.
LE POLITIQUE :
• Retranscription
électorale
croissance à une crise qui se manifeste alors aussi bien dans l'ordre
politique que dans l'ordre économique.
C. Monétarisme et libéralisation
Monétarisme,
incitations
Période
de stabilité / de marché
~
Crise
Privatisation, /
libéralisation
ouverture
à la concurrence
mondiale
MARCHÉ
SOCIÉTÉ CIVILE
Consommateurs
Compétition
..-------------==::internationale
accrue
1
1
1 Remise en cause
1
. du compromis fordiste
1
1
Salariés
Consommateurs
~',,
Valeur actionnariale
', .
'Salariés
Financiarisation du revenu,
des retraites et de la couverture sociale
3. Système financier Favorise la suraccumulation pour certaines Tentative de contrôle de l'allocation du Contrariée par la relative autonomie des
~
~rn
entreprises, mais pénalise les autres. crédit par le pouvoir central. autorités locales. z
-4
Mauvaise qualité des crédits, récurrence de Capacité d'intervention grâce à Risque d'impact négatif sur la croissance. 0
mauvaises créances. l'abondance des réserves. ~
Peu de placements pour les épargnants. Prudentes, mais multiformes réformes. À terme, danger d'une perte de contrôle 0
;a
sous l'effet de ces réformes. s::
rn
""
4. Secteur Grands besoins, mais tendances à la Usage du contrôle de l'allocation du crédit. Retard intrinsèque de l'intervention ,0
immobilier surcapacité par rapport au pouvoir d'achat. publique par rapport à la spéculation. n
>
"D
::::j
5. Système Tensions sur les droits de propriété Forte et continue croissance des dépenses Bonne en termes de volume de ~
d'innovation intellectuelle. deR&D. financement, mais problèmes de qualité de ;:;;
la recherche.
,s::
Une dualité multinationales/entreprises Poursuite d'une innovation endogène et Délais de rattrapage plus longs que prévu,
nationales. autochtone. conflit ouvert avec le capital étranger. ~
IN
224 LES DÉVELOPPEMENTS
ENDOMËTABOUSME
Essais/ c
Erreurs ~
e::
Un mode ~ Adaptation
de développement 1
~'
CAPITALISME m
dynamique 1-+ Essor -----+ Maturation Crises Innovation -1
A • ~ ;a
A t m
z
0
1 c:
i
! Une référence Une référence ! ~
~
m
Essais/
z
Erreurs -1
Limite/Crise + Conflit avec Un nouveau
~ ~ Importation ~
CAPITALISME du modèle les formes ------+ Adaptation/ mode VI
' U U U ~de composantes --+
B de développement institutionnelles Innovations de développement
du« modèle» 0;a
B ~rn~~~ C
s::
m
VI
HYBRIDATION cm
Seconde révolution industrielle
n
EXEMPLES x1x• siècle A = Angleterre B =Allemagne Un nouveau « modèle » >
-a
::::j
Après 1945 A= États-Unis B = France, Japon Production de masse Hybridation
~
;::;;
Années 1980 A= Japon B = États-Unis Production« frugale »/Toyotism~ Échec s::
m
l
Success1on
de clrises
Une reconnaissance
poli\_tique
Une enclave
marchande dans
la.Jsociété féodale .
1 l
Entrée en crise
Monnaie
de crédit
\____
Un réseau de
commerçants j
Extension Internationalisation
géographique
Conversion
~----en capital . - /
J
industriel
Crise
de 2008
c
~
Composantes ~
~
~'
Type de régime Capitalisme entravé par Capitalisme industriel Rentier ouvert sur le Capitalisme industriel Régime rentier pur.
'"-1
politico-économique la rente. autocentré, menacé marché mondial. dépendant.
~
par le retour de la rente. z
0
c:
Formes institutionnelles :
~
Dominantes État volontariste. État modernisateur/ Concurrence. Insertion internationale État clientéliste.
~z
clientéliste. (Aiéna). -1
Dominées Régime monétaire. Concurrence. Relation salariale. Relation salariale. Insertion internationale. ~
Régime d'accumulation Autocentré en crise. À vocation intensive, Extensive avec Tiré par les exportations Économie rentière, pas 0
;Ill
tiré par la demande diversification. et IDE. d'accumulation. s:
~
interne. c
Type de performance Alternance Décélération de la Faiblesse des gains de Croissance, mais Déséquilibres n'"
>
"V
croissance/crise depuis croissance. productivité, inégalités. exclusion. structurels. ~
1976. ~
Nature des crises Succession de crises de Perte de compétitivité. Ralentissement de la Répercussion des crises Rampante, ouverte si ~
'"
la balance des croissance. américaines. baisse le prix du pétrole.
paiements. N
IN
...
232 LES DÉVELOPPEMENTS
que les différences entre les pays se manifestent clairement aux res-
ponsables politiques latina-américains lorsqu'ils cherchent à
négocier la constitution de zones d'intégration régionale à l'image
du Mercosur.
À dominante Venezuela
rentière
234 lES DÉVELOPPEMENTS
1
RÉGIME RÉGIME
MONÉTAIRE ET INTERNATIONAL
FINANCIER STABLE
Relations macroéconomiques
Variable d'ajustement
régions, mais elles n'ont que peu (ou pas) d'influence sur la dyna-
mique macroéconomique nationale. Ainsi, la permissivité du
système international permet l'établissement de modes de régu-
lation nationaux qui eux-mêmes informent et façonnent la distri-
bution des activités dans l'espace régional.
c==J
d"r/r\~ \~
C-=:J Rupture de
-+l'indexation
Pression sur
la couverture
Limite sur
la dépense ÉTAT
,.
MONÉTARISTE _.luttre contre+ INTERNATIONAL EN
l'inflation DÉCOMPOSITION
Relations macroéconomiques
Variable d'ajustement
RÉGIME FINANCIER
INTERNATIONAl
RÉGIME
Immobilier
r
Évaluation
Investissement
Taux
d· Tg·
Écart de
AZIMUTS : BIENS,
TRAVAIL, FINANCE
~~r;·\
,.....------1----,
ÉTAT DE LA Objectif : Bulles Salaire, RAPPORT SALARIAl
CONSOUDATION -+ rembourser variable .._ FlEXIBlE ET
ET DU WORKFARE les créanciers RNANCIARISÉ
Relations macroéconomiques
Variable d'ajustement
~ Orientation de la ~ Achat de
politique économique titres boursiers
5"
Balance courante Importation de biens crn,
excédentaire de consommation ~ ~
~et production .j, .,.,5
Entrée Tau! de Faible ~
rn
des z
change ------+ compétitivité du -1
devises
• surévalué secteur productif ""
~Actif de la C'. ~
...----+ reatron
, . 1ntl at•ron
banque centrale monetarre
Faible emploi j
direct •
RÉGIME RENTIER
qu'il serait progressif. Les régimes rentiers purs sont donc parmi les
plus inégalitaires. Enfin, compte tenu de la faiblesse de l'emploi
dans le secteur d'extraction des matières premières et de la petite
taille du secteur productif, l'État est fondamentalement clientéliste
et rarement démocratique.
Il est donc essentiel de reconnaître la spécificité des régimes
rentiers purs : ils ne représentent pas de simples frictions intro-
duites dans un modèle de capitalisme industriel ou financier, mais
ils constituent un mode de développement- et parfois de non-
développement - à part entière. Ils ne doivent pas non plus être
confondus avec les régimes hybrides, par exemple celui du Brésil
(chapitre vm), ni avec le capitalisme social-démocrate norvégien
pour lequel la gestion de la rente pétrolière, par un fonds souverain
investissant dans le monde entier, ne bouleverse pas le compromis
fondateur de cette société.
INSTITUTIONS
FÉDÉRALES
• Monnaie commune
• Budget fédéral
• Représentations
politiques
Périodes L'« âge d'or» Les décennies douloureuses Le temps des illusions: l'euro La décennie de tous les dangers 0
,..,,
1945-1971 1972-1999 2000-2009 2010-... ~
,...
0
Niveau ~
des formes ",..,"
3::
,..,
z
;;:
1, Régime monétaire National. La recherche de la stabilité des Institution de l'euro, monnaie Révision de la doctrine de la BCE.
taux de change. unique et non pas commune.
Une progressive perte Même taux d'intérêt monétaire Principe de stabilité financière et
d'autonomie de la politique et taux de change. union bancaire comme
monétaire. complément de l'euro.
2. Rapport salarial National. Transformations en réaction à la Demeure une prérogative En régime de change fixe au sein
concurrence internationale. nationale, mais politique de I'UE, austérité salariale,
européenne d'étalonnage et de réformes des institutions du
diffusion des meilleures travail et de la couverture sociale
pratiques. sont nécessaires pour restaurer la
compétitivité.
3. Formesde Essentiellement Impact croissant de la politique Élimination des subventions La surcapacité manufacturière
compétition nationales. européenne favorisant la publiques en matière d'industrie mondiale se répercute sur la
concurrence. et de recherche. formation des prix en Europe.
Périodes L'« âge d'or» Les décennies douloureuses Le temps des illusions: l'euro La décennie de tous les dangers
1945-1971 1972-1999 2000-2009 2010-...
Niveau
~
des formes VI
z
institutionnelles
~
>
c
4. Insertion Faible ouverture Essor continu des échanges Stabilisation de la part du Maintien/reconstitution d'un ><
internationale internationale. internationaux par rapport à la commerce intra-européen dans excédent commercial au niveau ~
production. le commerce extérieur. dei'UE. ;a
,..,_
Et régime de change Le taux de change Les flux financiers, principaux Tendance à l'appréciation Douloureuses« dévaluations ":=
est une variable déterminants des taux de euro/dollar, mais évolution de la internes » par austérité salariale, >
-t
politique. change. compétitivité du fait de coupe budgétaire et réduction de 0
z
divergence des taux d'inflation. la générosité de la couverture
....
m
sociale.
z
>
-t
S. Relations État/ Forte croissance Déficits récurrents du budget Divergence des déficits publics Crise des dettes souveraines, très 0
entre Europe du Nord et du Sud. inégales selon les pays.
z
économie de la couverture public et de la couverture
;
sociale. sociale. ....
m
Une fiscalité Réduction de la progressivité de Érosion de la base fiscale due à la Caractère régressif des politiques
~-
redistributive. l'impôt. mobilité du capital. d'austérité.
0"
z
>
;
~
270 lES DÉVELOPPEMENTS
CAPITALISME du capitalisme
0 0 0 0 i ~
~
'+. ' +. .+ +. ! 5-o
de l'~~~~r~~~~éité r~;~n~~r:~~· d~~~~~=s l:~~:,f~~~~=~:~~ .___ de~~~~~~a~~ns • - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - -- - , ! -o
productive sociales des erreurs passées de produits primaires : 1 ~
m
---------. "'-. ~ 1 ' z
Développement : ! ;;:
ÉTATS-UNIS plus Inclusif \ ASIE {CHINE) 1 1
1'
Ouverture à la concurrence 0 !ill ~ Reconnaissance : !
internationale
du marché : 1
1'
1- _ __ Délocalisation 0 Perte de pouvoir Dynamisme 0 Investissements :..--~
de la production de masse !ill des salariés peu qualifié des exportations +---- directs
Nouveau paradigme 0 Discrimination Inégalités f3\ Rapide
- productif • en fonction croissantes lill \V modernisation
(modularisation) du diplôme de type Kuznets productive
Marché unique
t tl' '
Retard d ans « econom1e . t.
Sort1e Pt
ress1ons
de la coissance » de c~aux à la fina~risation
EUROPE
lES NIVEAUX DE RÉGULATION : LE NATIONAL, LE RÉGIONAL... 277
Jeu Cl
UA
A : la stiCttégie fordiste:
B : la stratégie coopéfàtiVé. 0
UB
p
D'UN MODE DE RÉGULATION À L'AUTRE 283
Il existe une proportion p* pour laquelle les deux stratégies sont équiva-
lentes, soit :
p* =UB/ (UA+ UB).
Par conséquent, si, initialement, la stratégie fordiste est dominante, c'est-à-dire
que p est proche de 1 et supérieur à p*, la stratégie supérieure B sera bloquée
par la stratégie A qui est pourtant inférieure. Ainsi, si les agents interagissent au
hasard et sans coordination préalable, la stratégie fordiste sera évolutionnai-
rement stable si l'on adopte la règle simple et générale d'apprentissage suivante :
dp 1dt= G[U(A,p)- U(B,p)] G(x) > 0 si x> O.
écani~
Dépendance par Faible. Modérée (différence Forte (inertie par Modérée/forte Modérée/forte
rapport au chemin avec la Russie). juridification). (spécialisation (spécialisation/inégalités).
industrielle).
Conversion De la couverture sociale De l'agriculture De l'État keynésien à Du syndicalisme de D'un État veilleur de nuit à
de solidarité ouvrière au collectiviste à l'essor du l'État de l'austérité branche au un État inclusif.
soutien à la marché. mésocorporatisme.
financiarisation. ~
c
Entrepreneur de soi pour Du Parti communiste Du droit du travail Atténuation de la Un nouveau z
les salariés. (politique) à élitiste protecteur au droit solidarité entre Lander. développementisme. s:::
0
(économique/politique) permissif. ~
c
Sédimentation Explosion des flux Encerclement des Multiplication des types Un nouveau statut pour En matière de droits '"
financiers. entreprises nationales. de contrat de travail. les non-qualifiés. sociaux. ~-
Nouvelles rémunérations Multiplication des formes Législation tous azimuts. Accentuation du Coexistence de deux ">....c
.....
des dirigeants. de propriété. dualisme exposé/abrité. modèles économiques. 0
z
Reconfiguration Réaménagement en Par mouvement continu, juxtaposition de modes Une japonisation : un Conflit entre la logique >·
fonction de la valeur du soviétisme à la de régulation mode de régulation développementiste et les ....
>'
actionnariale. croissance impulsée par antagoniques, crise mésocorporatiste. rentiers : crise ouverte en c
.....
la concurrence. latente. 2014. ~
b) Champ culturel
c) Champ politique
8. Chambre de commerce Dijon
• 9. Propriétaires Nuits-Meursault
e1o. Négociants Beaune
ett. Chambre de commerce Beaune
e12. Assoc. touristique Beaune
et3. Marché américain
eS. Assoc. touristique Dijon 7. Univelsité Dijon
e 4. journalistes nationaux
e 2. Club des Cent
1. Sorbonne vidalien
d) Ensemble du réseau
7. Univelsité Dijon
"hist.bO.betalO.pO.res" u l : 2 -+-
0,007
"hist.bO.betalO.p0.15.res" u 1 :2 - -
0,006 p=O
0,005
....~0,004
0,003
0,002
La primauté du politique
Le choix d'un régime monétaire appartient en dernière instance
au domaine politique, car c'est l'institution fondatrice du marché
et par voie de conséquence du capitalisme. L'articulation de tous les
champs qui vient d'être mentionnée converge donc nécessai-
rement vers le politique. La logique des intérêts est loin de produire
l'unanimité nécessaire, dans la mesure où les perdants redoutent
que l'euro affecte le principe de solidarité, mais ce sont les plus
puissants qui ont l'oreille des gouvernements. À cet égard, les réfé-
rendums organisés en France et aux Pays-Bas manifestent un assez
net rejet de l'euro par l'opinion publique, et des sondages récurrents
montrent une opinion publique plus que réticente, même dans les
pays qui se sont les mieux adaptés à l'euro, telle l'Allemagne. Dans
le champ des idées qui inspirent la politique économique, il est
facile de voir les méfaits de la volatilité des taux de change intra-
européens et, dans le courant des années 1990, beaucoup d'experts
pensent que les changes fixes sont le meilleur des régimes, même à
l'époque d'une complète mobilité des capitaux internationaux. Les
défauts du système antérieur à l'euro font oublier que les conditions
pour une zone monétaire optimale ne sont pas satisfaites dans
l'Union européenne.
En définitive, tout repose sur la négociation intergouvernementale
où prévaut une raison d'État, en général assez déconnectée des pro-
cessus démocratiques internes. Or, dans cet espace, l'euro apparaît
comme la solution aux problèmes qui travaillent la cohésion de la
zone euro. De fait, les pays dont les monnaies sont faibles ont perdu
le contrôle de leur politique monétaire, de sorte qu'ils espèrent
recouvrer partiellement un degré de souveraineté dans la gestion
d'une monnaie commune. Pratiquement, les fréquents réajustements
monétaires compromettent la permanence du grand marché
européen, et une fixation irrévocable des taux de change apparaît
concevable, sans que l'on mesure bien les conséquences pour la
conduite des politiques nationales. En matière de géopolitique, le lan-
cement de l'euro apparaît comme une solution pour arrimer l'Alle-
magne à l'Europe, à l'époque où s'ouvrent de notables perspectives de
développement à l'Est pour l'industrie allemande. Enfin, les tenants
d'un fédéralisme européen considèrent que l'euro consolidera la
position internationale du Vieux Continent, car il crée une devise clé
en concurrence avec le dollar, gage d'une future renégociation du
système monétaire international.
D'UN MODE DE RÉGULATION À L'AUTRE 305
des rémunérations
(synlboliqUes
ou réelles)
b4 >bt >bz>~
0
9
9: probabilité subjettiveque Ssoit exacte
L'épuisement des Ralentissement Contraintes La croissance sans Des sociétés de plus Instabilité et
modèles de du changement environnementales la prospérité en plus inégalitaires récurrence
technique des crises financières
Les modèles ~
émergents
-
1 . Économie des TIC et Un impact modéré et Une possible Peu d'impact direct sur Oui dans le capitalisme Accentuées par les TIC.
de la connaissance inégal selon les pays. contribution. le bien-être. libéral, non dans les pays
nordiques.
2. Économie verte Possible révolution Une nouvelle direction, Un arbitrage entre Effets incertains Nécessité de stabiliser les 0
c.'
schumpétérienne. mais un impact consommation privée (individus versus anticipations de prix z
incertain sur la et bien-être collectif. nations). (énergie, co2 ... ). 3:
0
productivité. 0
"'0
3. Décroissance Rupture avec deux La soutenabilité Une réorientation des Nécessité d'une intense Supposent la mise au pas "'
siècles d'industriali- écologique est modes de redistribution. de la finance ~'
sation. fondatrice. consommation et des internationale au profit "c.):
façons de produire. du local. -1
0
z
4. Économie du bien-être Innovations en termes Soutenabilité sociale Domination des critères L'accent sur les biens Supposent un retour au >·
de biens publics (édu- et/puis écologique. de bien-être sur ceux de publics contribue à une contrôle du crédit par la ,....
cation, santé ... ). >'
type Pl B. plus grande égalité. collectivité. c.
-1
~
5. Économie mixte Un certain pilotage Incorporées à travers Un arbitrage entre Un retour à des normes Stabilité financière et
des systèmes des limites imposées production et bien-être. collectives en matière de allocation du crédit : une
w
d'innovation. par les collectivités. hiérarchie des revenus. prérogative de l'État. 0
\0
310 lES DÉVELOPPEMENTS
Elle est très peu présente dans les trois autres modes de dévelop-
pement potentiels, ce qui explique leur faiblesse puisque leur inspi-
ration est plus technocratique que démocratique.
L'exacerbation des inégalités est de plus en plus perçue comme un
frein à la recomposition des sociétés, caractérisées, sauf rares
exceptions, par une individualisation des statuts et des rémuné-
rations. La question posée est celle de la solidarité au sein de chaque
espace domestique et plus généralement entre les nations. Ce sont
des problèmes que l'innovation technologique ou scientifique ne
peut résoudre sans innovation institutionnelle. À son tour, cette
dernière suppose la pression de mouvements sociaux et la
construction de coalitions politiques larges, incluant la majorité des
citoyens. Économie du bien-être et économie mixte ont préci-
sément pour objectif de limiter l'essor des inégalités, en particulier
grâce au développement de biens collectifs dans les secteurs aussi
essentiels que l'éducation, la santé et la culture.
L'instabilité financière et la récurrence des crises sont le cinquième
- et non le moindre - des maux dont souffrent les économies
contemporaines. La contribution des divers modes de dévelop-
pement potentiels à la solution de ce problème est très inégale. Si
les TIC et même l'économie de la connaissance ont contribué à cette
instabilité, tous les autres scénarios supposent au contraire une mise
au service de la finance au bénéfice d'un objectif central : la mobili-
sation de ressources financières au profit de l'investissement vert,
une relocalisation de l'intermédiation, un financement public suf-
fisant ou encore un contrôle de la collectivité rendant peu pro-
bable une grande crise financière. Mais la tâche est difficile pour
toutes les collectivités qui se sont durablement endettées vis-à-vis
de la finance internationale. On ne peut donc pas s'affranchir d'une
forme de dépendance par rapport au chemin, ce qui complique
encore la prospective des modes de développement.
puissance des marchés, c'est aussi celle de toutes les normes, valeurs
et formes institutionnelles qui encadrent les divers marchés. La
sphère économique est en interaction avec l'espace social, symbo-
lique et politique, et c'est de leur interaction que résulte la viabilité
ou l'entrée en crise d'une forme de capitalisme (tableau 24).
CONCLUSION 315
L'enchâssement de l'économique
Suppose
.-- ... le symbolique
- .... Cohérence: un même principe sym-
bolique traverse les diverses média-
tions.
! llnfunn' Crise: incapacité à fonder une sym-
bolique intégratrice .
.---
..,.. - - -.,:: le mode de régulation sociétal
.... Cohérence : aptitude des média-
tions primaires à assurer la coévolu-
tion des divers ordres.
Suppose Informe Crise de type 1 : dérèglement de
l'une des procédures de médiation.
Crise de type 2: l'évolution des dif-
férentes médiations les rend incom-
1 patibles les unes avec les autres.
....___
----
..,. le régime macroéconomique
4 Cohérence : stabilité structurelle de
la dynamique économique impul-
sée par la conjonction des formes
institutionnelles.
Rétroagit Crise de type 1 : la crise d'une forme
Résultat de la compatibilité
sur institutionnelle déstabilise le régime
économique.
Crise de type 2 : l'évolution des
formes institutionnelles les rend
1
incompatibles, alors qu'elles sont
..,.. - - - - Formation des règles et individuellement cohérentes .
..,. formations institutionnelles Cohérence : compatibilité d'un
ensemble de règles avec les exi-
Peut
rétroagir
.--- llnfonn' gences de la forme institutionnelle
concernée.
Crise : entrée en conflit d'une ou
sur
plusieurs règles avec la permanence
de la forme institutionnelle.
Organisations
,. - - Règles de base -+ élémentaires Cohérence : pilotage satisfaisant des
-t- et acteurs stratégies des acteurs dans le
champ d'action de la (ou des)
règle(s).
1
Crise de type 1 : perte d'efficacité ou
~-----------------t caractère contreproductif d'une
règle.
Crise de type 2 : émergence d'une
incompatibilité entre diverses
règles.
Extension
des concepts
de la,théorie Confrontation Le monde comme
avec l'histoire \ interdépendance
américaine de régimes
Régime d'accumulation
fordiste, régulation
administrée française
1
complémentaires
Années 1980 Ces premiers résultats stimulent la réflexion sur les fon-
dements théoriques de la régulation (théorie du mimétisme
de René Girard, analyses de l'État, luttes de classement et plus
seulement de classes).
1982 Michel AGLIETTA et André ÜRLÉAN: La Violence de la monnaie.
1983 Robert DELORME et Christine ANDRÉ: L'État et l'économie.
1984 Michel AGLIETTA et Anton BRENDER: Les Métamorphoses de la
société salariale.
• La multiplication des études comparatives et analyses histo-
riques de longue période révèle la variété des régimes d'accu-
mulation, malgré l'insistance de certains auteurs à faire du
fordisme un modèle potentiellement universel.
Maurice BASLÉ, jacques MAZIER et jean-François VIDAL : Quand
les crises durent...
1985 jacques SAPIR : Les Fluctuations économiques en URSS, 1941-1985.
Alain LIPIETZ: Mirages et miracles.
1986 Carlos ÜMINAMI: Le Tiers Monde dans la crise.
Robert BoYER (dir.): La Flexibilité du travail en Europe.
Pascal PETIT : Slow Growth in a Service Economy.
• D'où une première synthèse d'une décennie de recherches:
Robert BoYER: Théorie de la régulation. Une analyse critique.
• Les trajectoires des écoles grenobloise et parisienne tendent
à diverger:
GRREC : Crise et régulation.
Robert BOYER (dir.): Capitalismes fin de siècle.
1988 • Colloque international de Barcelone sur la théorie de la
régulation.
Robert BoYER : « Les théories de la régulation : Paris, Barcelone,
New York ... Réflexions autour du Colloque international sur
les théories de la régulation».
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Dependence in the Economy, The 1973, Cambridge University
University of Michigan Press, Ann Press, Cambridge.
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vraiment l'Allemagne», Flash éco- Perrin, Paris.
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viticole », Cahiers d'économie et BERTRAND H. (1983], (~Accumulation,
sociologie rurales, no 17, p. 7-38. régulation, crise : un modèle sec-
BASLÉ M., MAZIER ]. et VIDAL J.-F. tionne! théorique et appliqué »,
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Economica, Paris, nouvelle mars.
édition 1993. BILLAUDOT B. (1996], L'Ordre écono-
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REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES 335
Accumulation : 62 Apprentissage :
- extensive, 66, 75,219, 319 - et dépendance par rapport au
- intensive, 63-35, 77-78, 84-85 chemin, 289
- intensive avec consommation de Argentine : 36
masse, 64-65, 78 - etcrise,96, 104,232,249
- périodisation, 77-79 - et croissance par l'endettement exté-
- tirée par la finance, 97-100, 194, 327, rieur, 249
247-249 - et libéralisation, 95
Voir: Capital, Régime
Arrangement institutionnel: 109
AGLIETIA Michel, 10, 23, 28, 32, 42, 57, - ete-commerce, 115
74,97, 135,162 - et viabilité d'un marché, 17, 122
Agriculture: - modèle productif, 133-136
- comme secteur, 137, 259 - taxonomie des(), 116-117
- et crises à l'ancienne, 52, 112 - tendance à la complexification, 133,
- et régime rentier, 295 167, 229, 313
Allemagne : 140, 200, 225-226, 236 Asie:
- et capitalisme rhénan, 145, 202
- différence avec l'Amérique latine, 95
- et formation, 147, 183
- diversité des modes de dévelop-
- et ordolibéralisme, 271
pement, 236
- et secteurs price-maker, 251
- et nouvelles formes de capitalisme,
Amérique latine : 233
- diversité des modes de régulation,
- et taxonomie des capitalismes, 276
230-235
Automobile : 141
- et interdépendance des régimes éco-
- et fordisme, 32, 124-125, 283
nomiques, 37, 275-276
- et rapport salarial, 206
- et régime hybride, 25 7
- et régime rentier, 159, 230-231
Analyse historique comparative : 233 Banque centrale :
- et changements des modes de régu- - et stabilité financière, 100
lation, 292-296 - européenne,262,266-267,270,305
- présentation, 291 Biens communs :
AOKI Masahiko, 20, 50, 109, 126, 214, - et diversité des régimes politico-éco-
235 nomiques, 310
352 ÉCONOMIE POLITIQUE DES CAPITALISMES
Coévolution : 51 Convention :
- de l'économique et du politique, - changements des ( ), 282-285
171-175 - collectives du travail, 30, 40, 50, 74,
- des ordres, 317 140, 157, 178
- et cohérence du mode de régulation, - de qualité, 25
51 - et institution, 33-35, 119-120
Complémentarité : - et relation salariale, 281
- à l'échelle internationale, 140, 279 - et vérité scientifique, 305-307
- au sein des SNI, 141, 144 - financière, 189
- des formes institutionnelles, 51, 115, - internationale, 160
124 - théoriedes(),lZ0-121,161,177,281
- des modes de développement, 65, Coordination :
175, 194 - principes de ( ), 121
- entre économique et politique, 178, Crise : 45, 84
185,203 - analyse des ( ),
- entre institutions et organisations, - de 1929, 45, 77
110, 125-126 - des années 1970, 5
- entre protection sociale et système - de 2008, 140, 179, 193, 158, 209,
d'innovation, 204, 251 230,237,247,252,275,312
- et changement, 204, 300 - de l'accumulation financière, 95,
- hypothèse de (),51, 204, 293 101-104
- régimes d'inégalités et mode de déve- - endogène versus exogène, 82, 86, 89
loppement, 155-160 - et conflit de temporalité, 165-166
Compromis: - et recomposition des capitalismes,
- de gouvernement, 32 237-238
- entre capital et travail, 69 - forme de ( ), 82, 84
- fondateur, 257, 273, 278 - cyclique, 81
- institutionnalisé, 9, 11, 43-48, 64 - de la régulation, 73, 81
Concurrence: 10, 17-18, 31, 36 -du mode de développement, 81
- comme forme institutionnelle, 6, - du régime d'accumulation, 45, 81
25-28, 38, 46 - perturbation exogène, 81
- en Chine, 12, 194, 216-219, 221, 324 - grande () (structurelle), 11, 13, 83,
- et construction européenne, 262, 27 4 85, 96, 105-106, 152-154, 198,
- et couverture sociale, 154 250-252, 277, 305
- et rapport salarial, 128, 157, 204 - petite ( ), 49, 105-106
- forme de la ( ), 90, 241-245 - répétition et nouveauté, 320-322
- internationale, 56, 66, 92-93, 131, Croissance :
181, 186 - endogène,60,81, 146
- régime tiré par la (),56, 75 Cycle économique,
Configuration : Voir: Crise (petite)
- institutionnelle, 7, 10-11, 46, 85
- productive, 32, 61 Démocratie :
Conflits: - et capitalisme, 208, 303
- capital et gestionnaires d'intérêts, - et de développement, 234
213,282 - et politique économique, 281
- et justice sociale, 170-171 - industrielle, 3 7
Constitution, Dépendance par rapport au chemin :
Voir: NORTH Douglas - coûts irréversibles, 289, 290
354 ÉCONOMIE POLITIQUE DES CAPITALISMES
Introduction S
L'échec de la nouvelle macroéconomie classique S
Le retour du concept de capitalisme 6
Une approche marxiste alliée à la tradition
historique des Annales 6
Les sept questions de la théorie de la régulation, 7
Les fondements de la théorie, 8
D Encadré 1 :Ce que la théorie de la régulation n'est pas.
À propos de quelques malentendus, 9
Les développements en réponse à la seconde
« Grande Transformation » 10
La recomposition incertaine des capitalismes 11
La grande question de l'émergence 13
PREMIÈRE PARTIE
LES FONDAMENTAUX
La dialectique croissance/crise 80
La conception générale, 80
Une gamme complète de crises, 81
o Encadré 11 :Cinq formes de crise au sein
d'une même configuration institutionnelle, 82
368 ÉCONOMIE POLITIQUE DES CAPITALISMES
SECONDE PARTIE
LES DÉVELOPPEMENTS
GRANDS REPÈRES
Dictionnaires Guide de l'enquête de terrain, L'explosion de la communication.
Stéphane Beaud et Florence Weber. Introduction aux théories et aux
R E P È R E S pratiques de la communication,
Guide des méthodes de
Dictionnaire d'analyse Philippe Breton et Serge Proulx.
l'archéologie, jean-Paul Demoule,
économique. Microéconomie, Les grandes questions
François Giligny, Anne Lehoërff et
macroéconomie, monnaie, finance, économiques et sociales, sous la
Alain Schnapp.
etc., Bernard Guerrien et direction de Pascal Combemale.
OzgurGun. Guide du stage en entreprise,
Une histoire de la comptabilité
Dictionnaire de comptabilité. Michel Villette.
nationale, André Vanoli.
Compter/conter l'entreprise, Bernard Manuel de journalisme. L'écrit et
Co lasse. Histoire de la psychologie en
le numérique, Yves Agnès. France. XIX'- XX' siècles,
Dictionnaire de gestion, Élie Cohen.
Les sciences économiques et jacqueline Carroy, Annick Ohayon
Lexique de sciences économiques et Régine Plas.
sociales. Histoire, enseignement,
et sociales, Denis Clerc
concours, sous la direction de Introduction à l'histoire
et jean-Paul Piriou.
Marjorie Galy, Erwan Le Nader et économique mondiale, Robert C.
Pascal Combemale. Allen.
Guides
Voir, comprendre, analyser les Macroéconomie financière,
R E p È R E s images, Laurent Gervereau. Michel Aglietta.
L'art de la thèse. Comment préparer La mondialisation de l'économie.
et rédiger un mémoire de master, une Manuels De la genèse à la crise, jacques Adda.
thèse de doctorat ou tout autre travail
universitaire à l'ère du Net, R E P È R E S Nouveau manuel de science
politique, sous la direction
Michel Beaud. Analyse macroéconomique 1. d'Antonin Cohen, Bernard Lacroix
Comment parler de la société. Analyse macroéconomique 2. et Philippe Riutort.
Artistes, écrivains, chercheurs et 17 auteurs sous la direction de
représentations sociales, Howard La théorie économique
jean-Olivier Hairault.
S. Becker. néoclassique. Microéconomie,
La comptabilité nationale, macroéconomie et théorie des jeux,
Comment se fait l'histoire. Emmanuelle Bénicourt et Bernard
jean-Paul Piriou
Pratiques et enjeux, François Cadiou, Guerrien.
et jacques Bournay.
Clarisse Coulomb, Anne Lem onde
et Yves Santamaria. Consommation et modes de vie en Le vote. Approches sociologiques de
France. Une approche économique et l'institution et des comportements
La comparaison dans les sciences électoraux, Patrick Lehingue.
sociales. Pratiques et méthodes, sociologique sur un demi-siècle,
Cédle Vigour. Nicolas Herpin et Daniel Verger.
Enquêter sur le travail. Concepts, Déchiffrer l'économie, Denis Clerc.
méthodes, récits, Christelle Avril,
La dissertation d'économie.
Marie Cartier et Delphine Serre.
Préparation aux concours,
Faire de la sociologie. Les grandes Laurent Simula et Luc Simula.
enquêtes françaises depuis 1945,
Philippe Masson. Économie politique des
capitalismes. Théorie de la régulation
Les ficelles du métier. Comment et des crises,
conduire sa recherche en sciences Robert Boyer.
sociales, Howard S. Becker.
Le goût de l'observation. L'entreprise dans la société.
Comprendre et pratiquer l'observation Une question politique,
participante en sciences sociales, Michel Capron et
jean Peneff. Françoise Quairel-Lanoizelée.
Composition Facompo, Lisieux (Calvados).
Achevé d'imprimer en octobre 2015 sur les presses de
La Nouvelle Imprimerie Laballery à Clamecy (Nièvre).
Dépôt légal: octobre 2015
N° de dossier: 509398
Imprimé en France
Robert Boyer
Collt'<1io&&