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Par
Pierre-Arnaud Beau
Université de Rouen
Université de Rouen
CoRIA
Présentée par :
Pierre-Arnaud Beau
Alain Berlemont
Roland Borghi
François-Xavier Demoulin
Christophe Dumouchel
Mai Funk
Julien Réveillon
Olivier Simonin
ii
ii
iii
iii
iv
4.2 Transition entre le calcul eulérien en zone dense et le calcul lagrangien en zone
diluée 4-52
4.2.1 Critère de transition 4-54
4.2.2 Vitesse des particules 4-54
4.2.3 Diamètre des particules 4-54
4.2.4 Nombre de gouttes injectées par cellule de transition 4-55
4.2.5 Position des particules injectées 4-55
~&
6.4.3 Terme de mélange Ω mélange 6-113
~&
6.4.4 Terme de production d’interface due aux instabilités liquide/gaz Ωinstabilités 6-114
~&
6.4.5 Terme de production de densité d’interface due aux contraintes Ωtensions 6-114
~&
6.4.6 Terme de production de densité d’interface due aux collisions Ωbreakup 6-115
vii
viii
ix
x
x
xi
xi
xii
xii
xiii
Figure 45 Profils radiaux des termes source de l’équation de densité d’interface liquide/gaz
7-143
Figure 46 Profils axiaux des vitesses d’agitation de la phase liquide 7-144
Figure 47 Profils radiaux des vitesses d’agitation de la phase liquide 7-145
Figure 48 Profils axiaux des temps caractéristiques de collision 7-146
Figure 49 Profils radiaux des temps caractéristiques de collision 7-146
Figure 50 Schéma expérimental de la bombe IFP [Verhoeven, 1998] 7-147
Figure 51 Images obtenues du spray vaporisant dans la bombe IFP [Verhoeven, 1998] 7-149
Figure 52 Mesure de la pénétration liquide 7-149
Figure 53 Maillage de la bombe IFP 7-150
Figure 54 Profil de vitesse d’injection et Profil de débit de carburant 7-150
Figure 55 Pénétrations liquide et vapeur (Cas de référence) 7-152
Figure 56 Pénétrations liquide et vapeur (Cas A) 7-153
Figure 57 Pénétrations liquide et vapeur (Cas B) 7-154
Figure 58 Pénétrations liquide et vapeur (Cas C) 7-155
Figure 59 Comparaison entre les modèles lagrangien (DDM) et ELSA (Cas A et C) 7-156
Figure 60 Champ de température dans la bombe IFP une milliseconde après injection (en bleu
800 K , en rouge 1500 K ) 7-158
Figure 61 Stratégies de maillage du secteur moteur 7-158
Figure 62 Maillage de la partie haute du secteur moteur 7-159
Figure 63 Adaptation du maillage mobile 7-159
Figure 64 Maillage du cas de calcul [Wu, 1984] 7-161
Figure 65 Profils radiaux de vitesse axiale de liquide à 600 diamètres 7-162
Figure 66 Profils radiaux de vitesse axiale de liquide à 400 diamètres 7-163
xiii
xiv
Nomenclature
Lettres grecques
θ Angle
κ Courbure
Ω Densité massique d’interface liquide/gaz
Σ Densité volumique d’interface liquide/gaz
ε Dissipation turbulente
τ Échelle de temps
δ Fonction Dirac ou symbole de Kronecker
σ Tension de surface
ν Viscosité cinématique
π Viscosité dynamique
Lettres latines
A Aire interfaciale
D Coefficient de diffusion
C Constante
R Constante des gaz parfaits
x Coordonnées d’espace
N Densité volumique de gouttes
d Diamètre
L Échelle de longueur
k Énergie cinétique turbulente
f Fonction densité de probabilité
h Fonction Heaviside
F Force
Y Fraction
m Masse
xiv
xv
Oh Nombre d’Ohnesorge
Nu Nombre de Nusselt
Re Nombre de Reynolds
Sc Nombre de Schmidt
Sh Nombre de Sherwood
n Normale
P Pression
r Rayon
a Rayon de la colonne de liquide
S Surface
T Température
t Temps
M Terme de transfert de quantité de mouvement
U,V,W Vitesse
J Rapport de quantité de mouvement
Indices
bu Breakup
coll Collision
crit Critique
d Goutte
b Bulle
eff Efficace
eq Équivalent
g Gaz
i, j, k Direction de l’espace
inj Injection
Int Interface
xv
xvi
l Liquide
m Masse
p Particule
r Relatif
S Surface
t Turbulent
vap Vapeur
Moyenne
φ Moyenne d’ensemble
~
φ Moyenne de Favre
φ Moyenne de Reynolds
Lorsqu’un symbole ne correspond pas, dans la suite, à la définition ci-dessus, celle-ci est
précisée directement dans le texte.
xvi
Introduction
Les contraintes actuelles, écologiques et économiques, imposent aux constructeurs
automobiles de réduire la consommation et la pollution des moteurs Diesel. En effet, les
normes de pollution sont de plus en plus draconiennes. Les attentes des conducteurs en termes
d’agrément de conduite et de performances sont elles aussi très importantes. Un moteur
automobile doit être aujourd’hui propre, efficace et performant.
Pour améliorer ces nouveaux moteurs Diesel, il faut comprendre finement les
phénomènes physiques mis en jeu et en particulier l’injection. Les méthodes de diagnostics
optiques permettent aujourd’hui de connaître les écoulements rencontrés dans ces moteurs
mais ne permettent pas encore d’avoir accès à une représentation fine en trois dimensions. En
particulier, les sprays Diesel sont optiquement denses et il reste difficile d’avoir accès à la
zone proche de l’injecteur dans laquelle l’atomisation, la dispersion et la vaporisation initiales
du carburant ont lieu. Cette remarque est d’autant plus vraie que l’analyse expérimentale du
spray doit se faire dans des conditions de fonctionnement du moteur Diesel. Une autre voie
d’analyse de la physique et, par là, d’optimisation des moteurs Diesel à injection directe est la
simulation numérique.
- La simulation aux grandes échelles (LES pour Large Eddy Simulation). Il s’agit de
simuler uniquement les grandes échelles de l’écoulement. Cette méthode nécessite une
modélisation des plus petites échelles qui reste difficile dans le cas des écoulements
1-1
diphasiques. Cette méthode est, en revanche, très prometteuse car elle permet d’avoir
potentiellement accès à des phénomènes tels que les variations cycle à cycle.
Ce manuscrit de thèse s’inscrit dans cette dernière démarche. Le travail présenté ici se
découpe en sept chapitres.
Dans la première partie, nous présentons, de façon générale, les contraintes liées à
l’injection dans le moteur Diesel. Le système d’injection est un des paramètres importants
dans le fonctionnement de ce moteur : il contrôle l’apport de carburant en fonction des
besoins du moteur, et assure grâce à une haute pression d’injection l’atomisation du jet de
carburant liquide dans la chambre de combustion. Il contribue ainsi à la distribution du fuel
qui détermine les caractéristiques de la combustion. Ce système a un impact direct sur la
consommation, les émissions et le bruit des moteurs. Dans un moteur à injection directe, le
carburant est injecté directement dans la chambre, et l’énergie utilisée pour mélanger le
combustible avec l’air vient de la quantité de mouvement du jet liquide délivrée par
l’injecteur. Il apparaît donc nécessaire de connaître précisément les phénomènes mis en jeu
lors du processus d’injection, afin de pouvoir optimiser le moteur Diesel en termes de
performances et de pollution. Cette partie permet de mettre en avant les problématiques
particulières à l’injection Diesel.
1-2
Ensuite, un chapitre est consacré à la phénoménologie des sprays. Il présente les
nombres adimensionnels caractéristiques d’un spray ou d’une goutte liquide, la théorie
linéaire classique et ses conséquences sur les régimes de fractionnement d’une colonne de
liquide. Quelques constatations phénoménologiques du spray obtenues à l’aide d’études
expérimentales et de simulations numériques directes sont mises en avant : influence de la
géométrie de l’injecteur (cavitation, turbulence interne du liquide, turbulence du jet liquide),
existence d’un dard liquide (zone continue de liquide attachée à la buse d’injection)… Ces
observations servent de base, dans la suite, au développement de nouveaux modèles de spray.
1-3
Le cinquième chapitre concerne le modèle quasi multiphasique. Il consiste en une
équation de transport du flux turbulent moyen de liquide. Ce flux turbulent est primordial
dans la modélisation des sprays puisqu’il traduit la dispersion de la phase liquide. Après avoir
introduit les équations (exactes et fermées) de conservation de la quantité de mouvement de la
phase liquide, l’équation du flux turbulent moyen de liquide est dérivée de façon exacte puis
fermée en considérant différentes approches : approche monophasique (mélange de deux gaz
de masses volumiques différentes) et approche diphasique dispersée (mouvement de gouttes
de liquides dispersées dans un environnement gazeux). Les fermetures proposées sont
finalement analysées et comparées.
Enfin, le dernier chapitre propose les applications et les résultats. Tout d’abord, une
validation des équations eulériennes du modèle ELSA est effectuée. Cette étude est une
comparaison avec une expérience de simulation numérique directe [Ménard, 2006]. Cette
DNS nous permet de valider et caler finement les équations de transport de la fraction
massique moyenne de liquide et de la densité moyenne d’interface liquide/gaz en zone très
proche de la buse d’injection. Les constantes, obtenues par comparaison avec la DNS, sont
celles utilisées dans l’ensemble des calculs du Chapitre 7. Ensuite, une analyse du
comportement de l’équation de densité moyenne d’interface liquide/gaz est menée. Cette
étude porte sur le comportement général de la densité d’interface et sur les quelques
1-4
modifications apportées. Le manque de données expérimentales ne nous permet pas d’avoir
accès à des données très précises comme, par exemple, la fréquence de collision entre les
structures liquides dans la zone dense du spray. Nous faisons, ici, une analyse qualitative de
certaines grandeurs. Puis, une validation du modèle ELSA complet est effectuée. Cette
validation porte sur des données très importantes pour les motoristes, à savoir les pénétrations
liquide et vapeur. Ce travail de thèse consiste, en effet, à proposer un modèle de spray pour
les moteurs Diesel. Dans ce cadre, l’implantation du modèle ELSA, dans un calcul moteur, est
évoquée. Deux difficultés sont mises en avant : le couplage du modèle de spray avec le
modèle de combustion et l’adaptation nécessaire du maillage, afin de pouvoir prendre en
compte l’écoulement dans la zone dense du spray, proche du nez de l’injecteur, tout en
simulant la chambre de combustion complète avec le mouvement du piston. Finalement un
cas de validation du modèle quasi multiphasique avec l’expérience de Wu [Wu, 1984] est
proposé.
1-5
1-6
Chapitre 1 Injection dans les Moteurs Diesel
Dans ce premier chapitre, nous présentons brièvement le fonctionnement du moteur
Diesel. Nous nous intéressons ensuite plus particulièrement au système d’injection. Les
enjeux de la modélisation tridimensionnelle du processus d’atomisation des sprays Diesel sont
finalement mis en avant.
1-7
Figure 1 Moteur Diesel à injection directe
1-8
1.2 Système d’injection automobiles Diesel
Le système d’injection et les principes physiques qui le gouvernent sont des
paramètres importants dans le déroulement du cycle moteur. Ils conditionnent l’introduction
de la charge de carburant dans une masse d’air en compression. Les phénomènes régissant le
taux d’introduction (débit instantané dans la buse d’injection), la pulvérisation et la
vaporisation sont des processus à comprendre, pour évaluer leurs implications respectives sur
la qualité de la combustion dans la chambre.
1-9
Figure 3 Schéma de principe d’un injecteur Common Rail
4 - aiguille d’injecteur
5 - chambre de pression
6 - ressort d’injecteur
7 - tige de liaison
8 - chambre de commande
Les techniques d’injection Diesel connaissent, depuis la mise sur le marché des
moteurs à injection directe, une véritable révolution. Pour ce qui est des systèmes d’injection
à rampe commune, le porte injecteur et le nez de l’injecteur ont du être adaptés pour
pulvériser au mieux le fuel et limiter les dispersions jet à jet et cycle à cycle ; en effet, ces
fluctuations incontrôlées sont des sources de formation de polluants et de surconsommation.
Nous détaillons dans la suite quelques unes des évolutions techniques du système
d’injection.
1-10
1.2.1.1 Injecteur à sac et injecteur VCO
Les injecteurs à sac possèdent une cavité, appelée sac, à la base de l’aiguille lorsque
celle-ci repose sur son siège (Figure 4). L’augmentation de la contenance de ce sac dégrade
les émissions d’hydrocarbures imbrûlés. En effet, à la fin de l’injection, lorsque l’aiguille est
retombée, le fuel contenu dans ce volume se déverse dans la chambre de combustion. Ce
carburant brûle très lentement et de manière incomplète. Cela crée des problèmes de
pollution. Pour pallier ce défaut, les équipementiers proposent l’injecteur VCO (Valve
Covered Orifice) qui ne présente pas de sac : l’aiguille vient obstruer directement l’orifice
débitant. Dans ce cas, pour des charges faibles et moyennes, l’aiguille n’est que partiellement
levée. Les sprays sont alors très dissymétriques induisant une forte augmentation de formation
de particules à l’échappement. En effet, la répartition de carburant dans la chambre étant
changée, des zones très riches en fuel apparaissent, entraînant la formation de particules de
suies.
Différents compromis sont proposés. Ils sont regroupés sous la terminologie de mini et
micro sac suivant l’importance de ce dernier. L’augmentation du volume de cette cavité tend à
limiter l’émission de suies en charge partielle, mais, en revanche, accroît le niveau d’imbrûlés
émis.
1-11
1.2.1.2 Stratégie d’injection
Il est désormais courant d’avoir trois phases successives (voire cinq) d’introduction de
la charge dans la chambre de combustion. Ces injections sont qualifiées d’injection pilote,
d’injection principale et de post injection. Les quantités injectées, pour une unique commande
d’injection, ont ainsi tendance à diminuer. Cela nécessite, par conséquent, une maîtrise accrue
des débits injectés pour des faibles levées et des temps de levée courts.
1.2.2 Conclusion
Du fait des normes de pollution et des exigences de la clientèle, les systèmes
d’injection dans les moteurs Diesel ont évolué : réduction du diamètre des buses et
augmentation de la pression d’injection, nouvelles stratégies d’injection… L’amélioration de
la qualité des sprays, issus des orifices d’injection, limite les émissions polluantes et
l’accroissement induit du débit permet de répondre aux contraintes de performance. Ainsi, le
système d’injection est un point crucial du moteur Diesel. Il apparaît donc nécessaire de
connaître de façon précise les phénomènes physiques et leur prédiction via la modélisation
tridimensionnelle. Cela permet d’optimiser le moteur Diesel aussi bien au niveau de la
réduction de la pollution que de l’amélioration des performances.
1-12
Chapitre 2 Contexte de l’étude : les sprays
Après avoir décrit brièvement le fonctionnement du système d’injection dans les
moteurs Diesel, nous présentons, dans ce second chapitre, le contexte de l’étude : les sprays et
l’atomisation. Tout d’abord, les nombres adimensionnels caractéristiques d’un spray sont
présentés. Ensuite, on s’intéresse aux instabilités liquide/gaz. Cela permet de mettre en avant
quatre régimes de fractionnement d’un jet liquide. Enfin, une rapide bibliographie
d’expériences de laboratoires et numériques est menée.
ρU 2 L
Eq. 2-1 We =
σ
Force aérodynamique
We =
Force tension de surface
Il est possible, par exemple, de définir le nombre de Weber gazeux pour une goutte.
ρ g (U l − U g )2 d
Eq. 2-2 Weg =
σl
2-13
On peut aussi définir, par exemple, le nombre de Weber liquide ou collisionnel.
ρl (U l ,1 − U l , 2 )2 L
Eq. 2-3 Wel =
σl
UL
Eq. 2-4 Re =
ν
Force aérodynamique
Re =
Force viscosité
Ul − U g d
Eq. 2-5 Re g =
νg
ρl U l − U g d
Eq. 2-6 Rel =
µl
Wel
Eq. 2-7 Oh =
Rel
repère mobile à la vitesse du liquide ; la vitesse du liquide est donc nulle par la suite.
2-15
Figure 5 Schéma de principe de la théorie des instabilités liquide/gaz
ωi
c=− est la vitesse de propagation de la perturbation). Ce déplacement engendre des
k
perturbations de pression pi et de vitesse ui (l’indice i correspond au liquide ou au gaz).
∂ui 1 ∂rvi
Eq. 2-9 + =0
∂z r ∂r
2-16
∂vi ∂v ∂U i 1 ∂pi ∂ 2v ∂ 1 ∂rvi
Eq. 2-11 + U i (r ) i + vi =− + ν i 2i +
∂t ∂z ∂r ρi ∂r ∂z ∂r r ∂r
Condition cinématique :
∂η ∂η
Eq. 2-12 vi = + Ui
∂t ∂z
∂ul ∂v
Eq. 2-13 =− l
∂r ∂z
∂vl σ ∂ 2η
Eq. 2-14 − pl + 2 µl − 2 η + a 2 2 + p g = 0
∂r a ∂z
Les trois premières équations Eq. 2-9, Eq. 2-10 et Eq. 2-11 sont résolues en
introduisant un potentiel de vitesse φl et deux fonctions courant ψ i .
ω
Eq. 2-17 ψ g = U g (r ) − i ηf (r )
k
2-17
I ′ (ka ) ′
2kl I1 (ka ) I1 (la )
ω 2 + 2υl k 2ω 1
− =
I 0 (ka ) k 2 + l 2 I 0 (ka ) I1 (la )
Eq. 2-18
σk l 2 − k 2 I1 (ka ) ρ g iω 2 l 2 − k 2 I1 (ka ) K 0 (ka )
2
(
1 − a 2k 2 ) 2 + U − k
l + k I 0 (ka ) ρl k l 2 + k 2 I 0 (ka ) K1 (ka )
2
ρl
l
ω
l est défini par l 2 = k 2 + .
υl
µl = 0
ρg = 0
Ul = 0
σk I (ka )
Eq. 2-19 ω2 =
ρl a 2
(
1− a 2 k 2 ) 1
I 0 (ka )
2-18
Les forces de tension de surface créent des ondes de surface qui vont s’amplifier le
long du jet (schéma Figure 6-a, photo Figure 7). Lorsque ces ondes ont atteint une amplitude
critique, il y a rupture du jet, en son extrémité, en des gouttes de tailles supérieures au
diamètre du jet.
1
σk 3 ω 2 2 ρg
Eq. 2-20 (ω 2
+ 2ν l k )
2 2
+
ρl
− 4ν l k 3 k 2 + + (ω + iU l k )
νl ρl
=0
Il apparaît dans cette équation que la croissance des ondes ne dépend plus du diamètre
de l’injecteur mais simplement de la viscosité du liquide, des masses volumiques liquide et
gaz et de la vitesse initiale du jet liquide. Il faut noter que dans ce cas la théorie linéaire peut
être discutable : profil de vitesse dans le gaz et le liquide, linéarisation des équations de
conservation...
2-19
Dans cette configuration, le jet se désintègre dès la sortie de l’orifice d’injection du
fait de la très forte vitesse d’injection. La taille des gouttes formées est très faible, de l’ordre
de quelques microns (schéma Figure 6-c, photo Figure 7). Dans le cas des sprays Diesel, le
régime que l’on rencontre est le régime d’atomisation.
Figure 7 Images des différents régimes de rupture d’un jet liquide [Crowe, 2006]
2.2.3 Conclusion
L’étude des instabilités liquide/gaz est importante pour mettre en évidence la
phénoménologie de la rupture d’un jet liquide. Cette étude, appliquée au cas de l’atomisation
Diesel, permet de construire un modèle d’atomisation primaire des sprays Diesel. En
revanche, il faut noter que le développement des ondes de surface est fortement piloté par le
profil initial de la couche de vorticité entre le liquide et le gaz [Marmottant, 2003]. Aussi,
comme le souligne Reitz [Reitz, 1987], il est nécessaire de connaître précisément
l’écoulement dans l’injecteur pour prédire de façon correcte le développement des instabilités
linéaires. Il apparaît donc important de pouvoir caractériser de façon précise l’écoulement en
2-20
sortie d’injecteur (et donc de pouvoir prendre en compte la géométrie interne de l’injecteur)
pour déterminer correctement le développement des ondes à la surface d’un jet liquide.
2-21
Des auteurs [Reitz, 1987], [Huh, 1991] mettent en avant l’importance de l’écoulement
dans l’injecteur sur la formation du spray. Cet écoulement est bien entendu très fortement
contraint du fait des géométries complexes d’injecteurs. Ces contraintes peuvent générer de la
turbulence dans la phase liquide et la cavitation par exemple.
Figure 8 Sprays obtenus pour des diamètres d’injecteurs identiques et des nombres de
Reynolds dans la buse différents [Stahl, 2005]
2.3.1.1.2.2 Cavitation
2-22
l’écoulement. Un grand nombre d’études à ce sujet ont été menées. Saliba [Saliba, 2005]
propose une visualisation de ce phénomène (Figure 9).
Parmi ces études, Reitz [Reitz, 1982] met en évidence que la cavitation peut entraîner
l’atomisation. En revanche, elle n’est sûrement pas le seul facteur contrôlant l’atomisation.
L’auteur explique que l’atomisation est due à une association de facteurs déclenchants. Un
seul phénomène ne pourrait expliquer l’atomisation.
Sur la Figure 11, dans une première zone (sur environ 6 diamètres d’injecteur), il n’y a
pas de rupture, mais simplement le développement d’ondes de surface. Ensuite, dans une
seconde zone, ces ondes finissent par se détacher de la colonne de liquide. On peut dès lors
parler de rupture. Beaucoup de ligaments liquides sont créés et des gouttes de liquides sont
éjectées. On peut remarquer l’existence de gouttelettes très proches du nez de l’injecteur. Ces
dernières ne se détachent pas de la zone dense mais sont issues de la tête du jet initial.
2-24
Figure 10 Développement du jet liquide [Ménard, 2006]
2-25
Figure 11 Comportement de l’interface liquide/gaz [Ménard, 2006]
2-26
Figure 12 Jet liquide complet, Zone dense du jet liquide, Zone détachée de la zone dense
[Ménard, 2006]
Sur la Figure 12, on présente de gauche à droite le spray complet, la partie continue du
spray (ensemble des structures liquides en contact avec le nez de l’injecteur) et la partie
détachée du spray (ensemble des structures liquides sans contact avec la partie attachée). Il
apparaît clairement sur la Figure 12 (image centrale) l’existence d’un dard liquide, i.e. une
zone liquide intacte au nez de l’injecteur. Les structures liquides détachées de la zone dense
ne représentent qu’une faible proportion de la masse de liquide et cela sur plus de 20
diamètres d’injecteur (taille du domaine de calcul DNS).
2.3.3 Conclusion
Les expériences de laboratoire et les expériences numériques mettent en évidence
plusieurs phénomènes :
- Il existe un dard liquide, i.e. une zone de liquide intacte proche du nez de l’injecteur
(quelques diamètres), de laquelle se détachent des structures liquides. Les nouveaux modèles
d’atomisation doivent inclure ce constat pour être prédictif.
- Les structures liquides qui se détachent du dard ont des formes très éloignées de la
sphère (filament, surfaces plissées…). Il apparaît alors difficile de traduire un spray comme
un ensemble de particules sphériques.
2-28
Chapitre 3 Modélisation des sprays
Dans ce nouveau chapitre, nous nous intéressons, tout d’abord, à la représentation
statistique des sprays : l’équation de Williams. Cette équation décrit l’évolution statistique
d’un spray constitué de particules sphériques. Ensuite, nous présentons la modélisation
eulérienne puis la modélisation classique lagrangienne des sprays. Ces modèles constituent la
résolution de l’équation de Williams.
et une masse comprise dans l’intervalle [m, m + dm] . L’équation d’évolution de f a été
proposée par Williams [Williams, 1958]. Elle permet de décrire de façon statistique le
comportement d’un spray. Cette équation inclut les phénomènes de croissance et décroissance
de tailles des gouttes, la formation de nouvelles gouttes due à la rupture, les effets de collision
et l’effet des forces aérodynamiques. Dans cette approche, les gouttes sont considérées
sphériques et sont caractérisées par leur masse. L’équation d’évolution de la fonction de
probabilité du spray s’écrit de manière générale :
∂f ∂ ∂
Eq. 3-1 = − ( x&f ) − (m& f ) − ∂ (u&f ) − ∂ T&f + Q + Γ
( )
∂t ∂x ∂m ∂u ∂T
3-29
La fermeture de l’équation de Williams consiste à exprimer les dérivées temporelles
(x&, m& , u&, T& ) et les termes sources Q et Γ en fonction des propriétés de la particule et du gaz
environnant. On pourrait, par exemple, utiliser la loi du D 2 [Spalding, 1953] afin d’exprimer
le transfert de masse. m& s’exprime de la façon suivante :
1 − Yv
Eq. 3-2 m& = πρ g d l Dv Sh ln = K v πd l ρl
1− Y 8
v, s
vapeur, Sh le nombre de Sherwood (il représente le rapport entre une longueur caractéristique
et l'épaisseur de la couche limite de diffusion), Yv la fraction volumique de vapeur à la surface
vaporisation.
Dans le cas général (écoulement turbulent et spray composé d’un grand nombre de
gouttes), il est à noter que ces grandeurs doivent être moyennées et conditionnées. Par
exemple, pour la vitesse de la particule :
∂u&f (t , x, m, u, T )
Eq. 3-3 ⇒ u& = u& (t , x, m, u, T , variablegaz )
∂u t , x , m , u ,T
3-30
3.2.1 Approche standard
On considère la fonction distribution des particules f (t , x, m, u , T ) . On a le nombre de
gouttes par unité de volume :
mf (t , x, m, u, T )dmdudT
~ 1
ρ lY = ρ Y =
Y ρl ∫
Eq. 3-5
~
ρ est la masse volumique moyenne de mélange. Y est la fraction massique de
liquide.
mΦ (m, u , T ) f (t , x, m, u , T )dmdudT
1
Y ρl ∫
Eq. 3-6 Φl =
Il devient ainsi possible de définir, par exemple, la vitesse conditionnée sur la phase
liquide ( Φ (m, u , T ) = u ). En appliquant cette intégration à l’équation de Williams Eq. 3-1, on
peut obtenir l’équation de transport de la fraction massique de liquide. Néanmoins, le
problème est d’exprimer les termes intégraux en fonction des moments résolus et des
variables de la phase gaz.
3-31
Eq. 3-7 Nl , k = ∫ f (t , x, m, u , T )dmdudT
[mk , mk +1 ]
On définit de la même façon que dans la partie précédente par définition la fraction
volumique de la section considérée :
mf (t , x, m, u , T )dmdudT
~ 1
Eq. 3-8 ρlYk = ρ Yk = ∫[
Yk ρl mk , m k +1 ]
mΦ (m, u , T ) f (t , x, m, u , T )dmdudT
1
Eq. 3-9 Φk =
Y ρl ∫[ mk , mk +1 ]
3-32
3.3.1 Équation lagrangienne
L’équation de conservation de la quantité de mouvement est une équation
lagrangienne classique.
dU l ,i
Eq. 3-10 ml = ∑ Fi
dt
goutte liquide. Cette force extérieure peut être la force de traînée mais aussi la force de masse
ajoutée, la force de portance… Dans le cas du transport de particules lourdes, nous ne
retiendrons que la force de traînée. Cette première équation nous permet de définir la vitesse
de la goutte. Ensuite, on détermine la position de la goutte avec la relation suivante.
dX l ,i
Eq. 3-11 = U l ,i
dt
ρl Cd Seff U g ,i − U l ,i (U g ,i − U l ,i )
1
Eq. 3-12 Ftraînée,i =
2
phase gaz. Nous avons accès uniquement à la vitesse moyenne du gaz. Il est donc nécessaire
d’utiliser un modèle de dispersion turbulente.
3-33
avec Rel le nombre de Reynolds de la goutte.
u′g ,i est la perturbation de vitesse. Cette perturbation est tirée aléatoirement dans une
~
2k
Eq. 3-15 σ=
3
~
k est l’énergie cinétique turbulente de mélange.
Le transfert de masse par unité de surface est Fm . Ainsi le débit massique d’une goutte
s’exprime par :
dml
Eq. 3-16 = − Sl Fm
dt
3-34
P − Pv , ∞
Eq. 3-17 Fm = K g Pg ln g
P −P
g v , s
ShDvap
Eq. 3-18 Kg =
RgTg dl
d (C p ,lTl ) dml
Eq. 3-19 ml = −Q& convection − Q& evaporation = − Sl q&l + hl , g
dt dt
k g NuZ
h=
Eq. 3-21
(e Z
)
− 1 dl
3-35
Eq. 3-22 (
Nu = 2 1 + 0.3 Rel Pr1 3
12
)
− Cp dml
Eq. 3-23 Z=
πd l k g Nu dt
Il existe différentes approches utilisées afin de déterminer ces conditions initiales pour
le calcul lagrangien :
Cette corrélation prédit donc un diamètre moyen de Sauter constant en temps en sortie
d’injecteur. Il n’y a pas de mise en régime du processus d’injection, par exemple. Il est à noter
que cette corrélation ne tient pas compte de la géométrie de la buse (par exemple, le diamètre
de l’injecteur). L’influence de la vitesse d’injection sur la taille des gouttes est représentée,
pour partie, par la différence de pression entre l’injecteur et la chambre.
0.54 0.18
− 0.75
µl ρl
Eq. 3-25 d 32,1 = 4.12 Rel
0.12
Wel dinj
µ ρ
g g
0.37 −0.47
− 0.32
µl ρl
Eq. 3-26 d 32, 2 = 0.38 Rel
0.25
Wel d inj
µ ρ
g g
3-37
Figure 14 Schéma de principe du modèle de Reitz
Λ=
( )(
9.02r1 1 + 0.45 Oh 1 + 0.4Ta 0.7 )
(1 + 0.865We )
Eq. 3-27
1.67 0.6
g
0.34 + 0.38Weg σl
1.5
Ω=
(1 + Oh)(1 + 1.4Ta )
Eq. 3-28 0 .6
ρl r13
On note Ta = Oh Weg .
Dans ce modèle, l’atomisation est supposée produire des gouttes ayant comme taille la
longueur d’onde du mode le plus instable. On injecte initialement des gouttes de liquide du
diamètre de l’injecteur. Ensuite, celles-ci évoluent de telle sorte à donner des gouttes filles de
diamètre lié à Λ avec un temps caractéristique lié à Ω . Le rayon r2 de la goutte fille formée
3-38
B0 Λ si B0 Λ ≤ r1 (1)
Eq. 3-29 r2 = 3πr 2U 1 3 3πr 2Λ 1 3
min inj l , inj si B0 Λ > r1 (2)
2Ω 4
avec B0 = 0.61 une constante de modélisation. Le cas (1) correspond au fait que les
gouttes sont formées suivant la taille de l’onde la plus rapidement amplifiée. Le cas (2)
s’applique à des gouttes plus grandes que le jet et suppose que la perturbation a une fréquence
Ω 2π . Cette situation particulière est valable dans le cas du régime de Rayleigh et n’est donc
pas abordé dans le cas de l’injection Diesel.
dr1 r2 − r1
Eq. 3-30 =
dt τ bu
r1
Eq. 3-31 τ bu = 3.726
ΩΛ
Pour le champ de vitesse, on considère un cône de spray plein caractérisé par un angle
θ . Le modèle de Reitz propose la détermination de cet angle de spray. Il est donné par :
θ Ω
Eq. 3-32 tan = A1Λ
2 U0
3-39
À partir de ces hypothèses, les auteurs définissent deux échelles caractéristiques de
temps et de longueur. L’échelle de longueur de la turbulence est l’échelle dominante de
l’atomisation.
32
kinj
Lt ,inj = Cµ
34
Eq. 3-35
ε inj
kinj
Eq. 3-36 τ t ,inj = Cµ
ε inj
Ces deux données sont, quant à elles, estimées en sortie de trou d’injecteur à partir de
la relation suivante :
U inj 1
Eq. 3-37 kinj =
8 L dinj cd
(
2 − 1 − s2 − Kc
)
1
3
3-40
cd est le coefficient de décharge de l’injecteur. s est le rapport de réduction de
0.457
t
Eq. 3-39 Lt = Lt ,inj 1 + (C5 − 1)
τ t ,inj
θ L τ
Eq. 3-41 tan = A A
2 U inj
dr1 L
Eq. 3-42 =C A
dt τA
La taille des gouttes filles est tirée de l’étude de Reitz. L’amélioration apportée par
Huh et Gosman est la possibilité de prendre en compte partiellement la géométrie de
l’injecteur et son influence sur la topologie du spray.
3-41
aux forces aérodynamiques, dues à une vitesse de glissement entre cette goutte et le gaz
environnant.
Ce premier régime d’atomisation a lieu pour des nombres de Weber gazeux supérieurs
à 12. La goutte est déformée par l’écoulement d’air. Elle forme alors un sac dont la membrane
se rompt en petites gouttes, ne laissant intact qu’un anneau qui, lui-même, se fractionne en
plus petites gouttes.
ρl d l 3
Eq. 3-43 τ bu ,bag = Cbag
σl
3-42
Figure 16 Schéma descriptif du stripping breakup
Weg
Eq. 3-44 ≥ 0 .5
Re g
Dans cette configuration, l’écoulement gazeux est plus rapide ; il y a alors arrachage
de ligaments liquides sur les bords de la goutte. Ces ligaments sont ensuite rapidement
fractionnés. Le temps caractéristique du breakup dans ces conditions est donné par :
dl ρl
Eq. 3-45 τ bu , stripping = Cstripping
2U r ρg
U r est la vitesse relative entre la goutte et le gaz. Cstripping est une constante de
modélisation.
drl rcrit − rl
Eq. 3-46 =
dt τ bu
σ l2
avec rcrit = .
2ρ g U r ν g
2 3
3-43
3.3.5.2.2 Modèle de Pilch [Pilch, 1987]
Le modèle de Pilch est basé sur le modèle de Reitz Diwakar. Il prend en compte la
viscosité de la phase liquide à travers le calcul du nombre de Weber critique.
Eq. 3-47 (
Wecrit = 12 1 + 1.077Oh1.6 )
Le temps caractéristique de breakup s’exprime de la façon suivante :
dl ρl
Eq. 3-48 τ bu = T
Ur ρg
avec T une fonction du nombre de Weber gazeux. Cette fonction diffère en fonction
du régime de rupture rencontré. Pilch propose six régimes de rupture. La définition du rayon
critique est elle aussi modifiée pour tenir compte du nombre de Weber critique.
σl
Eq. 3-49 rcrit = Wecrit
ρ gU r 2
3-44
Chapitre 4 Modèle ELSA
Le modèle ELSA (Eulerian Lagrangian Spray Atomisation), présenté ici, est un
modèle développé pour représenter l’atomisation et l’évolution d’un spray. Dans [Vallet,
1999], les bases de cette modélisation ont été posées. L’idée de mélange turbulent entre le gaz
et le liquide ainsi que l’équation de transport de la densité d’interface liquide/gaz ont été
introduites. Le premier calcul complet et une comparaison avec l’expérience ont été présentés
par Vallet dans [Vallet, 2001]. Ensuite Blokkeel [Blokkeel, 2003] a proposé de coupler la
représentation eulérienne de la zone dense du spray avec un calcul lagrangien dans la zone
diluée du spray. Le modèle ELSA est construit afin de pallier certains problèmes présentés au
Chapitre 2.
Cette modélisation part du principe que dans la zone très dense, près du nez de
l’injecteur, une approche lagrangienne n’est pas appropriée en raison de la présence du cœur
liquide et des fortes interactions entre les écoulements liquide et gazeux. Ainsi, une approche
eulérienne de mélange, qui considère les phases liquide et gazeuse comme un mélange
complexe et qui les représente par un seul fluide à masse volumique fortement variable,
semble être plus appropriée pour décrire la zone dense du spray. Cette approche est utilisée
dans cette modélisation. Le mélange entre phases est alors assimilé à du mélange turbulent
bien que la turbulence rencontrée (diphasique) puisse être particulière. Le choix du modèle de
mélange permet de plus d’éviter le traitement difficile des termes de transfert interfacial. Il
peut être avancé que dans la zone dense du spray, l’écoulement apparaît plus être un mélange
de liquide et de gaz (d’un point de vue macroscopique) que deux phases réellement séparées.
Ensuite, dès que l’écoulement devient suffisamment dilué, on modélise l’écoulement
diphasique à partir des modèles lagrangiens. Ce modèle constitue donc une méthode complète
de description du jet Diesel depuis l’intérieur de l’injecteur jusque dans la zone diluée du
spray.
Ce modèle Euler Lagrange pour l’Atomisation d’un Spray (ELSA) est basé sur deux
hypothèses :
4-45
- Les nombres de Weber et de Reynolds sont supposés grands (ce qui est généralement
le cas pour des injections directes Diesel).
- Le mélange à deux phases (liquide et gaz) est étudié comme un seul fluide à masse
volumique fortement variable.
~ ~
1 Y 1−Y
Eq. 4-1 = +
ρ ρl ρg
~
avec ρl et ρ g les densités de liquide et de gaz, Y la fraction massique moyenne de
liquide. Il est à noter que ces deux densités peuvent être définies de façons différentes. Il est,
par exemple, possible d’utiliser une loi des gaz parfaits pour la densité du gaz.
~ ~ ~
∂ρ Y ∂ρ U jY ∂ ρu′j′ y′′
Eq. 4-2 + =−
∂t ∂x j ∂x j
~
U j est la vitesse moyenne de mélange.
Cette équation est cruciale pour le modèle car elle décrit la dispersion du liquide. Il n’y
a pas ici de terme d’évaporation puisque l’évaporation dans la zone dense est négligée dans
notre travail. En revanche, dans la thèse en cours de R. Lebas, l’évaporation dans la zone
dense est introduite. Le membre de droite de l’équation est primordial. Ce terme correspond
4-46
au flux turbulent de liquide, i.e. il décrit la dispersion de la phase liquide par la turbulence. Ce
terme est détaillé précisément dans un chapitre suivant.
~ ~ ~
∂ρ U i ∂ρ U jU i ∂P ∂ ρu i′′u ′j′
Eq. 4-3 + =− −
∂t ∂x j ∂xi ∂x j
Cette équation est relativement classique dans le cas du mélange de gaz turbulent. Le
second terme du membre de droite correspond aux tensions de Reynolds. Ce terme doit être
examiné avec attention afin de comprendre si les fortes variations de masse volumique
peuvent jouer un rôle et modifier les fermetures habituelles.
~
∂U~i ∂U j 2 ∂U~k 2 ~
Eq. 4-4 ρui′′u′j′ = − ρ υt + − δ ij + ρ k δ ij
∂x j ∂ x 3 ∂x 3
i k
~
k32
Eq. 4-5 υ t = Cµ ~
ε
~
avec k l’énergie cinétique turbulente moyenne de mélange, ε~ la dissipation
turbulente moyenne de mélange et υt la viscosité turbulente. On a aussi classiquement
4-47
Avant de détailler les équations de transport de l’énergie cinétique turbulente et de la
dissipation turbulente, on revient sur la décomposition entre valeur moyenne et valeur
conditionnée sur les phases liquide ou gaz.
~ 1
Eq. 4-6 ρk = ρui′′ui′′
2
1
Eq. 4-7 k g = u′g ,iu′g ,i
2
1
Eq. 4-8 kl = ul′,iul′,i
2
Eq. 4-9
~ ~
( ~
)
ρ k = ρ Y kl + ρ 1 − Y k g +
1
2ρ
2 1
ρui′′y′′ ~ +
1
~
Y 1− Y
Les énergies cinétiques turbulentes sont liées par le flux turbulent de liquide, qui
caractérise le glissement entre les phases. L’énergie cinétique de mélange est la somme des
énergies cinétiques des phases liquide et gaz et de l’énergie cinétique liée au flux turbulent de
liquide. On verra plus tard qu’il représente le glissement entre les phases liquide et gaz.
4-48
∂ul′,i ∂ul′,i
Eq. 4-10 ε l = 2υ
∂x j ∂x j
∂u′g ,i ∂u′g ,i
Eq. 4-11 ε g = 2υ
∂x j ∂x j
∂ui′′ ∂ui′′
Eq. 4-12 ε~ = 2υ
∂x j ∂x j
Eq. 4-13
~
( ~
)
ε~ = Y ε l + 1 − Y ε g + 2
υ ∂ ρui′′y′′ ∂ ρui′′y′′ 1
ρ 2 ∂x j
~+
1
~
∂x j Y 1 − Y
Comme pour l’énergie cinétique turbulente, les dissipations turbulentes sont liées par
le flux turbulent de liquide, qui caractérise le glissement entre les phases. Ainsi, la dissipation
de mélange est la somme des dissipations sur les phases liquide et gaz et de la dissipation liée
à l’interaction entre les deux phases. Ce troisième terme disparaît lorsque l’on traite le cas
d’un fluide monophasique.
Eq. 4-14
~ ~~ ~ ~
∂ρ k ∂ρ k U j ∂ ν t ∂k ∂U~ ∂U j 2 ∂U~k ∂U~i 2 ~ ∂U~k
+ = ρ + ρ υt i + − δ ij − ρk − ρ ε~
∂t ∂x j
∂xi Sct , k ∂xi
∂x j ∂xi 3 ∂xk ∂x j 3 ∂xk
avec Sct , k = 1 .
~~ ~
∂ρ ε~ ∂ρ ε U j ∂ ν t ∂ε~ ε~ ~ ∂U k ε~ 2
Eq. 4-15 + = ρ + Cε 1ρ Pk ~ + Cε 3 ρ ε − Cε 2 ρ ~
∂t ∂x j ∂xi Sct ,ε ∂xi k ∂xk k
4-50
Cε 1 , Cε 2 et Cε 3 sont des constantes de modélisation égales respectivement à 1.44, -
~ Σ
Eq. 4-16 Ω=
ρ
( )
~ ~~
∂ρ Ω ∂ρ ΩU Ω , j ~& ~& ~& ~& ~&
Eq. 4-17 + = ρ Ω mélange + Ωinstabilités + Ωtensions + Ωbreakup + Ωcoalescence
∂t ∂x j
~
U Ω , j est la vitesse de transport de l’interface.
Les différents termes sont détaillés dans le Chapitre 6. Ils sont juste présentés
brièvement ici.
4-51
~&
4.1.5.1 Terme de mélange Ω mélange
~&
4.1.5.2 Terme de production d’interface due aux instabilités liquide/gaz Ωinstabilités
Ce terme est relié à la production d’interface due aux instabilités liquide/gaz telles que
les instabilités de Kelvin Helmotz ou Rayleigh Taylor. Ce terme de production est
vraisemblablement prépondérant à faible nombre de Reynolds et de Weber, i.e. lorsque la
turbulence est faiblement développée et le rôle de la tension de surface primordial. Ce terme
prend donc en compte le fait qu’il y a croissance d’interface sous l’effet d’instabilités
liquide/gaz.
~&
4.1.5.3 Terme de production de densité d’interface due aux contraintes Ωtensions
Ce terme est lié à l’étirement de l’interface liquide/gaz par des structures moyennes ou
turbulentes. Il traduit l’effet de la turbulence sur une interface liquide/gaz : le plissement.
~&
4.1.5.4 Terme de production de densité d’interface due au breakup Ωbreakup
~&
4.1.5.5 Terme de destruction de densité d’interface due à la coalescence Ω coalescence
Figure 17 Schéma de principe de la transition entre le calcul eulérien dans la zone dense
et le calcul lagrangien dans la zone diluée
Les gouttes lagrangiennes injectées dans les cellules de transition doivent être
initialisées en respectant les données physiques calculées dans la partie eulérienne du spray.
Ainsi, plusieurs caractéristiques des gouttes lagrangiennes sont extraites de la zone de calcul
eulérienne. Ces données sont : la vitesse des gouttes, le diamètre des gouttes et le nombre de
gouttes. Cette dernière grandeur est imposée par le principe de conservation de la masse, une
fois le diamètre des gouttes calculé. Il est aussi nécessaire de préciser la position initiale des
particules pour initialiser le calcul lagrangien. La transition est réalisée afin de générer une
distribution de particules représentative du spray considéré.
Il est à noter que dans les calculs réalisés, une seule particule est injectée dans chacune
des cellules de transition. Cette valeur peut être plus importante. Il serait même envisageable
d’injecter par cellule de transition une distribution de particules. Cependant le nombre de
particules injectées par cellule est choisi de façon à limiter le nombre total de particules
4-53
lagrangiennes à quelques dizaines de milliers. Cette limitation numérique n’apparaît pas être
significative, car même si localement (à l’échelle d’une maille) la distribution (taille,
vitesse…) n’est pas respectée, elle l’est en revanche sur l’ensemble du spray puisque des
tailles de gouttes différentes sont spécifiées dans chacune des cellules de transition.
~ ρu′′y′′
Eq. 4-18 U l ,i = U i + i~
ρY
4-54
gouttes est assimilé au diamètre moyen de Sauter. On utilise la fraction de liquide et la densité
d’interface liquide/gaz pour définir la taille caractéristique des particules.
~
6Y
Eq. 4-19 d32 = ~
ρl Ω
Dans chaque cellule de transition il n’existe qu’un diamètre mais ce dernier varie dans
l’ensemble des cellules de transition. On dispose alors d’une distribution de tailles de gouttes
sur l’ensemble des cellules de transition.
1 Y VCell
Eq. 4-20 nDrop =
π
nParcel (d32 )3
6
4-55
Figure 18 Schéma explicatif de la procédure d’injection des nouvelles classes dans une
cellule de transition
La Figure 19 est une image du résultat du couplage entre la zone eulérienne et la zone
lagrangienne. Au niveau de la buse d’injection, on aperçoit une zone rouge qui correspond à
l’isosurface de fraction volumique de liquide égale à 50%. De cette surface sont éjectées des
particules lagrangiennes qui correspondent au calcul eulérien.
4-56
Chapitre 5 Modèle quasi multiphasique
Après avoir présenté le modèle ELSA, nous nous intéressons dans ce cinquième
chapitre à un point particulier de cette modélisation : la dispersion de la phase liquide. Le
premier objectif de cette partie est de proposer l’équation de transport locale non fermée du
flux turbulent de liquide ρui′′y′′ . Ce terme correspond à la corrélation des fluctuations de
vitesse avec les fluctuations de fraction massique de liquide. On peut aussi analyser ce terme
comme un terme de transport de la fraction massique de liquide par la vitesse fluctuante, c’est
à dire un terme de transport turbulent ou de flux turbulent.
~
Eq. 5-1 ρui′′y′′ = ρui′′Y car ρui′′Y = 0
~
ν t ∂Y
Eq. 5-2 ρui′′y′′ = − ρ
Sct ∂xi
La loi gradient, présentée ci-dessus, donne des résultats satisfaisants dans le cas d’un
mélange d’espèces gazeuses de densités équivalentes. Dans cette configuration, la diffusion
turbulente de la fraction de liquide est entièrement pilotée par les gradients de fraction
massique et la diffusion turbulente de la vitesse.
Cependant en utilisant cette fermeture simple, une partie de l’information est perdue.
Ceci peut être vérifié en utilisant la relation exacte suivante obtenue pour des phases séparées
et donc applicable dans le cas liquide/gaz.
Eq. 5-3
~
( ~
) ~
(
ρui′′y′′ = ρ Y 1 − Y (U l ,i − U g ,i ) = ρ Y U l ,i − U i
~
)
5-57
avec U l ,i et U g ,i les vitesses moyennes conditionnées, respectivement, sur les phases
liquide et gaz.
Cette équation montre le lien fort qui existe entre le flux turbulent de liquide et le
différentiel de vitesses entre les phases gazeuse et liquide.
~
Y ≠0
~
( ~
)
ρui′′y′′ = ρ Y 1 − Y (U l ,i − U g ,i ) ≠ 0
U l ,i − U g ,i ≠0 ⇒ ~
ν t ∂Y
~ ρui′′y′′ = − ρ =0
∂Y Sc ∂xi
=0
∂xi
Il est à remarquer qu’au bout d’un certain temps, le gaz se mettra en mouvement (du
fait de la traînée) et le glissement entre les phases deviendra nul. Durant cette transition, la loi
gradient n’est pas valable.
5-58
Le second objectif de cette partie est de détailler une fermeture pour l’équation de
transport du flux turbulent de liquide. Pour cela plusieurs voies sont explorées. Nous
envisagerons, tout d’abord, les fermetures extraites des modèles de turbulence à densité
variable [Bailly, 1987]. Ensuite deux fermetures sont extraites des modèles pleinement
multiphasiques (deux jeux d’équations de conservation, liquide et gaz), [Simonin, 2000] ou
[Drew, 1983].
Ainsi, dans cette partie, les équations de conservation instantanées, locales et exactes
(non moyennées), vont être tout d’abord présentées : conservation de la masse et conservation
de la quantité de mouvement. Ensuite, en appliquant les opérateurs de moyenne, on déduit
l’équation de transport non fermée du flux turbulent de liquide. Cette équation non fermée est
alors détaillée et explicitée. Cette présentation des équations résulte d’une compilation des
différents travaux suivant : [Ishii, 2006], [Kataoka, 1986], [Simonin, 2000], [Sirignano,
2000]…
5-59
5.1.1 Équations exactes de conservation de la masse et de la quantité de
mouvement pour un fluide monophasique
Les deux premières équations, qui sont utilisées, sont les équations de conservation de
la masse et de la quantité de mouvement d’un fluide monophasique newtonien. Ces deux
équations de conservation sont instantanées (non moyennées) et locales.
∂ρ ∂ρU j
Eq. 5-4 + =0
∂t ∂x j
∂ρU i ∂ρU jU i ∂P ∂τ ij
Eq. 5-5 + =− + + ρFi
∂t ∂x j ∂xi ∂x j
Le tenseur des contraintes visqueuses est brièvement défini afin de clarifier la suite de
la démonstration.
2 ∂U k
Eq. 5-6 τ ij = ρν 2Sij − δ ij
3 ∂xk
1 ∂U i ∂U j
avec Sij = + le tenseur des déformations.
2 ∂x j ∂xi
5-60
Équation de conservation de la masse :
∂ρ ∂ρU j
Eq. 5-7 + =0
∂t ∂x j
∂ρU i ∂ρU iU j ∂P ∂τ ij
Eq. 5-8 + =− + + ρFi + σκniδ S
∂t ∂x j ∂xi ∂x j
Y = 0 , sinon.
∂ρY ∂ρYU j
Eq. 5-9 + = ρl (U l ,i − U Int ,i )niδ S
∂t ∂x j
phase liquide, ni est la normale à l’interface liquide/gaz orientée du gaz vers le liquide.
5-61
Cette équation correspond à la conservation de la masse de liquide (Figure 21). Le
terme de droite décrit le phénomène de vaporisation (transfert de masse à travers l’interface).
On note le taux de vaporisation :
- Milieu diphasique. Ce cas est celui d’un mélange de deux phases, par exemple
liquide et gaz, distinctes. Il existe un saut à la traversée de l’interface. La fonction indicatrice
est alors une distribution. Elle est, en revanche, constante par morceau.
5-62
- Milieu avec des propriétés générales. La fonction indicatrice est une distribution ; il
existe des sauts entre les deux milieux. De plus, cette fonction n’est pas constante par sur
chacun des milieux 1 et 2.
Ces trois configurations ne sont pas nécessairement physiques, mais sont utiles dans le
reste de la démonstration.
qui correspond à la vitesse du liquide dans le liquide et qui est nul dans le gaz. On utilise les
propriétés de dérivation des distributions. On obtient alors l’équation exacte de conservation
de la quantité de mouvement de la phase liquide (Annexe 2).
5-63
∂ρYU i ∂ρYU iU j ∂YP ∂Yτ ij
+ =− + + (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S
∂t ∂x j ∂xi ∂x j
Eq. 5-12 C
∂Y ∂Y
+ ρlU l ,i (U l , j − U Int , j )n jδ S + ρYFi + P − τ ij
∂xi ∂x j
Cette équation inclut différents termes. Dans l’ordre, de gauche à droite, dans le
membre de droite, on a :
- La vaporisation
5-64
∂ρYU i ∂ρYU iU j ∂YP ∂Yτ ij
+ =− + + (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S
Eq. 5-14 ∂t ∂x j ∂xi ∂x j
+ ρlU l ,i (U l , j − U Int , j )n jδ S + ρYFi
5.1.4.4 Remarques
Il est à remarquer certaines différences entre les approches monophasique et
diphasique pour ce qui est des termes liés aux contraintes visqueuses et des termes liés au
gradient de pression. Dans l’approche monophasique, on obtient :
C
Eq. 5-15 (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S + P ∂Y − τ ij ∂Y = P ∂Y − τ ij ∂Y
∂xi ∂x j ∂xi ∂x j
C
Eq. 5-16 (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S + P ∂Y − τ ij ∂Y = (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S
∂xi ∂x j
On observe que les termes des membres de droite des équations Eq. 5-15 et Eq. 5-16
sont équivalents ; le cas diphasique étant la limite du cas monophasique pour un créneau très
raide (Figure 22).
~ ~~
∂ρ Y ∂ρ Y U j ∂ ρy′′u′j′
Eq. 5-17 + =− + Γl
∂t ∂x j ∂x j
5-65
~ ~~
∂ρ U i ∂ρ U iU j ∂ ρui′′u′j′ ∂P ∂τ ij ~
Eq. 5-18 + =− − + + ρ Fi + σκniδ S
∂t ∂x j ∂x j ∂xi ∂x j
~
On ajoute ensuite l’équation Eq. 5-17 multipliée par U i et l’équation Eq. 5-18
~
multipliée par Y . On obtient alors l’équation suivante :
~~ ~~ ~ ~
∂ρ YU i ∂ρ Y U iU j ~ ∂ ρy′′u′j′ ~ ~ ∂ ρui′′u′j′ ∂Y P
+ = −U i + ΓlU i − Y −
∂t ∂x j ∂x j ∂x j ∂xi
Eq. 5-19 ~ ~ ~
∂Y ∂Yτ ij ∂Y ~~ ~
+P + − τ ij + ρ YFi + Y σκniδ S
∂xi ∂x j ∂x j
Y , C = 0 , sinon.
L’équation, utilisée par Bailly, n’a, en réalité, un sens mathématique que si l’on
considère une variable continue comme C dans un milieu continu. En revanche, dans un
milieu diphasique, il faut tenir compte des relations de saut.
~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ρu′j′ui′′y′′ ∂Y ~~
+ =− − ρui′′u′j′ + ρYFi − ρ Y Fi
∂t ∂x j ∂x j ∂x j
Eq. 5-21
∂YP ∂Yτ ij ∂Y ∂Y ~ ∂P ~ ∂τ ij
− + +P − τ ij +Y −Y
∂xi ∂x j ∂xi ∂x j ∂xi ∂x j
Les relations précédentes nous permettent de retrouver l’équation standard pour le flux
turbulent de gaz dans le cas du mélange de deux gaz. Il manque cependant le terme de
diffusion laminaire dans la diffusion du flux turbulent. Ce terme est négligé dans le cas d’un
écoulement diphasique car les espèces considérées (liquide et gaz) ne diffusent pas.
~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′
∂t
+
∂x j
=−
∂
∂x j
( )
ρu′j′ui′′y′′ − τ ij′ y′′ + p′y′′δ ij − ρui′′u′j′
∂Y
∂x j
Eq. 5-24 ~
∂U ∂τ ∂P ∂y′′ ∂y′′
− ρu′j′ y′′ i + y′′ ij − y′′ + p′ − τ ij′
∂x j ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j
Bailly se place dans le cas d’écoulements pleinement turbulents. Ainsi, les termes liés
aux contraintes visqueuses sont négligés devant ceux liés aux contraintes turbulentes. On
obtient finalement l’équation pour le flux turbulent moyen.
5-67
~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′
∂t
+
∂x j
=−
∂
∂x j
(
ρu′j′ui′′y′′ + p′y′′δ ij − ρui′′u′j′ )
∂Y
∂x j
Eq. 5-25 ~
∂U ∂P ∂y′′
− ρu′j′ y′′ i − y′′ + p′
∂x j ∂xi ∂xi
Eq. 5-28
~ ~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ρu′j′ui′′y′′
∂t
+
∂x j
=−
∂x j
− ρuiu j
′′ ′
′
∂Y
∂x j
− ρu j y
′′ ′
′
∂U i
∂x j
~
(
+ Γl U l , Int ,i − U i )
∂Y Pl ∂Y τ l ,ij ~ ∂ P ~ ∂τ ij
~
( ~
)
− ρ Y 1 − Y (Fg ,i − Fl ,i ) − Y σκniδ S + (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S −
~
∂xi
+
∂x j
+Y
∂xi
−Y
∂x j
5-68
- Un terme de diffusion turbulente. Il correspond au transport par les fluctuations de
vitesse du flux turbulent de liquide. On pourrait remettre en cause l’aspect diffusif de ce terme
comme pour le flux turbulent de liquide, mais on suppose que cette approximation est moins
primordiale que dans l’équation de la fraction massique de liquide moyenne.
l’interface liquide/gaz (Figure 23). Ainsi, on a ici l’intégrale des forces de pression et de
frottement le long de l’interface. Si on considère des gouttes, on a alors la force de traînée.
5-69
Figure 23 Schéma de la fonction indicatrice de l’interface liquide/gaz
5.1.5.4 Remarques
Cette remarque est à mettre en parallèle avec la remarque effectuée dans le paragraphe
5.1.4.4. Les termes de pression et de contraintes visqueuses que l’on trouve dans les équations
du flux turbulent de liquide pour les cas monophasique et diphasique sont à comparer. Nous
traitons le cas du gradient de pression. La même procédure peut être appliquée pour les
contraintes visqueuses.
∂YP ∂Y Pl
Eq. 5-30 − + Plδ ij n jδ S = − + Plδ ij n jδ S
∂xi ∂xi
Ces deux groupes de termes sont équivalents mais sont fermés de façon différente en
fonction de l’approche retenue. Il est à noter qu’il représente cependant les mêmes effets
physiques.
5-70
5.2 Fermetures de l’équation de transport du flux turbulent de
liquide
Dans cette partie, nous présentons deux fermetures de l’équation du flux turbulent de
liquide : la fermeture à partir du modèle de turbulence à densité variable de Bailly [Bailly,
1987] et la fermeture à partir des modèles multiphasiques de Drew [Drew, 1983] puis
Simonin [Simonin, 2000]. Finalement les différentes fermetures proposées sont comparées.
~
∂y′′ ∂U i ∂P ρu′′y′′
Eq. 5-31 p′ = C1 ρu′j′ y′′ + C2 y′′ − C3 i
∂xi ∂x j ∂xi τt
ν t ∂ ρui′′y′′
Eq. 5-32 ρu′j′ui′′y′′ + p′y′′δ ij = − ρ
Sct ∂x j ρ
Les autres termes ne nécessitent pas de fermeture, si ce n’est le terme lié aux tensions
de Reynolds. Ce dernier est fermé soit en résolvant une équation de transport pour les tensions
de Reynolds, soit en en utilisant l’hypothèse de Boussinesq.
Il est à retenir que dans cette modélisation, Bailly suppose que le retour du flux
turbulent de liquide à l’équilibre se fait avec un temps caractéristique égal au temps turbulent
(dernier terme de l’équation Eq. 5-31). L’utilisation d’un temps turbulent est tout à fait
légitime ; dans ce cas le mélange concerne deux gaz et non deux phases distinctes liquide et
gaz. Pour ce dernier cas, l’interprétation physique consiste à dire que le glissement entre les
phases liquide et gaz est contrôlé par la turbulence. Cette hypothèse est recevable dans le cas
d’un mélange de deux gaz de densités variables ou un mélange liquide/gaz sans inertie. Pour
le cas liquide/gaz, il revient à considérer de très petites gouttes (ou de petites bulles) ayant peu
de traînée dans un écoulement gazeux (ou un écoulement liquide), ou un mélange liquide/gaz
5-71
en proportion équivalente (dans ce dernier cas, la traînée et le glissement ne sont pas
définissables). En revanche, il apparaît plus crédible que dans le cas d’un écoulement de
gouttes ou blobs liquides (avec une inertie) dans un environnement gazeux au repos, le temps
caractéristique, qui contrôle le retour à l’équilibre des vitesses liquide et gaz, soit un temps de
traînée, lié plus particulièrement aux caractéristiques inertielles des gouttes et pas uniquement
à la turbulence globale.
En revanche, le modèle proposé dans l’équation Eq. 5-32 n’est vraisemblablement pas
applicable dans le cas d’un mélange liquide/gaz ; en effet, si l’on considère les équations Eq.
5-29 et Eq. 5-30, le terme p′y′′δ ij apparaît lié au transfert de quantité de mouvement plutôt
( ) (
ρui′′y′′ = ρ Y 1 − Y (U l ,i − U g ,i ) = ρ Y U l ,i − U i
~ ~ ~ ~
)
Cette relation affirme clairement le lien entre le flux turbulent de liquide et les vitesses
liquide et gaz utilisées dans les approches diphasiques.
Tout d’abord, nous dérivons l’équation moyenne pour la vitesse de liquide. Cette
équation est utile pour fermer l’équation du flux turbulent de liquide grâce aux approches
multiphasiques classiques.
5-72
Le point de départ est l’équation de conservation de la quantité de mouvement de la
phase liquide. On considère la définition suivante.
∂Y
Eq. 5-33 M l ,i = (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S − Pl , Int
∂xi
Il vient alors :
supposé nul (équilibre des pressions à la surface de la goutte) ou fermer à partir du modèle
proposé par Stuhmiller [Stuhmiller, 1977]. Le terme ΓlU l , Int ,i est nul, si l’on suppose
5.2.2.2 Équation fermée pour le flux turbulent de liquide obtenue à partir des
fermetures multiphasiques classiques
Le but de cette partie est d’extraire une fermeture de l’équation de transport du flux
turbulent de liquide à partir des modèles utilisés dans l’approche diphasique.
5-73
Eq. 5-35
~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ρlY ul′,iul′, j ∂P ∂Y τ l ,ij ∂Y
+ =− −Y l + + ρlY f l ,i + ΓlU l , Int ,i + M l ,i + (Pl , Int − Pl )
∂t ∂x j ∂x j ∂xi ∂x j ∂xi
~ ~
~ ∂ ρui′′u′j′ ~ ∂P ~ ∂τ ij ~ ~ ~ ∂U i ~ ∂ ρui′′y′′ ρu′j′ y′′ ρ Y
+Y +Y −Y − Y ρ Fi − Y σκniδ S − ρu j y
′′ ′′ − ΓlU i −
∂x j ∂xi ∂x j ∂x j ∂x j
~ ~ ~ ~
On utilise aussi les deux relations suivantes : Y = Y + y ′′ et Fi = 1 − Y Fg ,i + Y Fl ,i .( )
On trouve alors :
Eq. 5-36
∂ (P − Pl )
~ ~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂P ∂U i ∂Y ∂Y τ l ,ij
+ = − y′′ +Y + M l , i − ρu′j′ y′′ − ρui′′u′j′ +
∂t ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j ∂x j ∂x j
~ ∂τ
− Y ij −
∂
∂x j ∂x j
( ) ( )
ρlY ul′, jul′, j + ρui′′y′′ ρu′j′ y′′ ρ Y − Y ρui′′u′j′ − ρ Y 1 − Y (Fg ,i − Fl ,i )
~ ~ ~ ~
( )
+ Γl U l , Int ,i − U i + (Pl , Int − Pl )
~ ∂Y ~
∂xi
− Y σκniδ S
la phase liquide et sur la phase gaz, apparaissent dans l’expression finale seulement si ces
forces sont différentes sur chacune des phases (par exemple, des gouttes de liquide chargées
en mouvement dans un champ électrique).
ρui′′y′′ ~ ~~
Eq. 5-37 ρui′′u′j′ y′′ = ρui′′y′′ ~ + ρ Y Rl ,ij − ρ Y Rij
ρY
~
avec Rl ,ij = ul′,i ul′, j le tenseur de Reynolds liquide moyen et Rij = ρui′′u′j′ le tenseur de
5-74
Eq. 5-38
∂ (P − Pl )
~ ~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂P ∂U ∂Y ∂Y τ l ,ij
+ = − y′′ +Y + M l ,i − ρu′j′ y′′ i − ρui′′u′j′ +
∂t ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j ∂x j ∂x j
~ ∂τ
− Y ij −
∂
∂x j ∂x j
~ ~
( ) ( ~
)
ρui′′u′j′ y′′ − ρ Y 1 − Y (Fg ,i − Fl ,i ) + Γl U l , Int ,i − U i + (Pl , Int − Pl )
∂Y ~
∂xi
− Y σκniδ S
Eq. 5-39
~ ~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ∂U ∂Y ~ ∂P ∂Y Pl ∂Y τ l ,ij
+ =− ρui′′u′j′ y′′ − ρu′j′ y′′ i − ρui′′u′j′ + M l ,i + Y − +
∂t ∂x j ∂x j ∂x j ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j
~ ∂τ
∂x j
~ ~
( ) ( ~
)
− Y ij − ρ Y 1 − Y (Fg ,i − Fl , i ) + Γl U l , Int , i − U i + Pl , Int
∂Y ~
∂xi
− Y σκniδ S
Cette équation est complète, c’est à dire qu’elle prend en compte tous les phénomènes
physiques. En revanche, elle apparaît très difficile à fermer. Part exemple le terme M l ,i
contient l’intégrale des forces de pression sur l’interface. Ce terme ne possède pas de
modélisation dans le cas général. En revanche, dans le cas d’une goutte isolée, on peut
l’assimiler, avec l’intégrale des forces visqueuses sur l’interface, à un terme de traînée. Ce cas
est, à peu près, le seul où l’on peut exprimer M l ,i . Ainsi Drew [Drew, 1983] et Ishii [Ishii,
2006], par exemple, reviennent à ce type d’écoulement pour fermer l’équation de la vitesse de
la phase liquide. Il reste cependant difficile de retrouver les termes de traînée dans l’équation
finale Eq. 5-39. Simonin [Simonin, 2000] propose une alternative. Au lieu de se baser, au
final, sur la physique d’un spray composé de gouttes pour lesquelles il est possible
d’introduire une loi de traînée, Simonin propose de prendre pour point de départ cette
hypothèse pour construire l’équation de la vitesse de liquide. Ce point de vue est détaillé dans
le paragraphe suivant.
5-75
dérivée des équations de transport fermées de la fonction densité de probabilité d’un spray
[Simonin, 2000].
interparticulaire. Ce terme devient négligeable dès que l’écoulement est dilué [Simonin,
2000].
contraintes visqueuses (force de traînée, par exemple). Ce terme s’exprime à partir de la loi de
Schiller Naumann, dans le cas de gouttes liquides.
ρl Cd Seff Vr ,i (Vr ,i )
1
Eq. 5-41 Ftraînée ,i =
2
avec Seff la section efficace de la goutte liquide et Vr ,i la vitesse relative entre les
5-76
Le coefficient de traînée Cd s’exprime à partir de la corrélation suivante :
Eq. 5-43
~ ~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ∂U i ∂Y ~ ∂P ∂Pg
+ =− ρui′′u′j′ y′′ − ρu′j′ y′′ − ρui′′u′j′ + Ftraînée,i + Y −Y
∂t ∂x j ∂x j ∂x j ∂x j ∂xi ∂xi
~ ∂τ ij
−Y
∂x j
~
(~
) ( ~ ~
)
− ρ Y 1 − Y (Fg ,i − Fl ,i ) + Γl U l , Int ,i − U i − Y σκniδ S + Cl ,i
5-77
Ces équations sont comparées dans le Tableau 1.
l’approche de Drew, il est a relié au terme M l ,i = (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S − Pl , Int (∂Y ∂xi ) . La partie
gauche de ce terme est la moyenne de la pression et des contraintes visqueuses pointée sur
l’interface : elle se rapproche donc d’une force de traînée. Pour ce qui est du terme de
collision, l’approche de Simonin permet d’obtenir un terme de collision issu des fermetures
lagrangiennes. Il n’est cependant pas aisé de traduire ce phénomène en termes de contraintes
visqueuses ou de pression.
5-78
Phénomène
Drew Simonin Bailly
physique
Diffusion
∂ ∂ ∂
− ρui′′u′j′ y′′ − ρui′′u′j′ y′′ − ρui′′u′j′ y′′ turbulente du flux
∂x j ∂x j ∂x j turbulent de
liquide
Terme source dû
Pas de différentiel de
~
(~
)
− ρ Y 1 − Y (Fg ,i − Fl ,i )
~
( ~
)
− ρ Y 1 − Y (Fg ,i − Fl ,i ) forces extérieures entre
au différentiel de
force agissant sur
les deux phases
les phases
( ~
Γl U l , Int ,i − U i ) ( ~
Γl U l , Int ,i − U i ) Pas de vaporisation
Terme source dû
à l’évaporation
~ ~ ~ Terme source dû
∂U i ∂U i ∂U i
− ρu ′j′ y′′ − ρu ′j′ y′′ − ρu ′j′ y′′ au gradient de
∂x j ∂x j ∂x j vitesse moyenne
Terme source dû
~ ~ ~ au gradient de
∂Y ∂Y ∂Y ∂p′y′′
− ρui′′u ′j′ − ρui′′u ′j′ − ρui′′u′j′ + fraction massique
∂x j ∂x j ∂x j ∂xi de liquide
moyenne
Terme source dû
~ ~ Pas de tension de
− Y σκniδ S − Y σκniδ S à la tension de
surface
surface
M l ,i Ftraînée,i Force de traînée
∂Y Pl ∂Y τ l ,ij Terme dû aux
− + Cl ,i collisions
∂xi ∂x j interparticulaires
~
∂P ∂U i
∂Y ∂Pg − y′′ + C1 ρu′j′ y′′
Pl , Int −Y ∂xi ∂x j Force de pression
∂xi ∂xi
∂P ρu′′y′′
+ C2 y′′ − C3 i Terme source
∂xi τt correspondant
~ ∂P ~ ∂τ ij ~ ∂P ~ ∂τ ij aux effets moyens
Y −Y Y −Y
∂xi ∂x j ∂xi ∂x j de pression et de
contraintes
visqueuses
Tableau 2 Comparaison des termes des équations de transport du flux turbulent de liquide
- Il y a absence de vaporisation.
5-79
- Il y a absence des effets de collision sur le flux turbulent de liquide.
- Le terme de diffusion turbulente du flux turbulent est assimilé à une loi gradient.
On obtient finalement :
~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ∂ ρui′′y′′
+ =− ρν t
∂t ∂x j
∂x j ∂xi ρ
Eq. 5-46 ~ ~ ~
∂U ∂Y 1 ∂Y
− ρu′j′ y′′ i − ρui′′u′j′ − ρ ′′ ′
′ + ρ
∂x j ( ~
∂x j 1 − Y τ p ) ui y Dgl ,t
∂xi
~ 2
(
~
)
Dgl ,t = k Cµτ t − 1 − Y τ p est le coefficient de dispersion liquide/gaz adapté. Il est
3
évalué de telle sorte que le flux turbulent dégénère vers une loi gradient, lorsque la phase
liquide ou gaz est dispersée. Ce cas correspond au transport d’un scalaire. Dans l’équation de
transport du flux turbulent les deux termes prédominants sont la force de traînée et le terme de
production due au gradient de fraction massique de liquide. Ils devraient donc s’équilibrer de
la façon suivante.
~
∂Y
Eq. 5-47 Ftrainee,i = ρui′′u′j′
∂x j
Eq. 5-48
~
~ 1 ρui′′y′′ Dgl ,t ,i , j ∂Y
~ VR ,i
= −ρY
~ 1
= −ρY (U l ,i − U g ,i − Vd ,i ) = − ρY ~ ~ + ~ ~
Ftrainee,i
τp τp ( ) (
τ p ρ Y 1 − Y Y 1 − Y ∂x j )
5-80
~
Dgl ,t ,i , j ∂Y
car VR ,i = U l ,i − U g ,i − Vd ,i et Vd ,i =− ~
( ~
Y 1 − Y ∂x j ) .
~
Eq. 5-49 ′′ ′′ ′′(′
′
~
( )
ρui y = − ρuiu j 1 − Y τ p + ρ Dgl ,t ,i , j
∂Y
∂x j
)
Dans le cas limite du scalaire, le flux turbulent de liquide doit dégénérer vers une loi
gradient standard.
Eq. 5-50 ( ~
)
τ p ρui′′u′j′ 1 − Y + ρ Dgl ,t ,i , j → Dt
Eq. 5-51
~
( ( ~
Dgl ,t ∝ Cµ k τ t − τ p 1 − Y ))
On observe bien que le coefficient de dispersion liquide/gaz tend vers un coefficient
de diffusion turbulente lorsque le temps caractéristique de la particule tend vers une valeur
nulle ou lorsque l’on se trouve en zone très dense (fraction massique de liquide proche de
l’unité).
18 ρ gν g 1
0.687
1 U r ,i dl
Eq. 5-52 = 1 + 0 .15
τp ρl dl 2 ν
g
~
1 ∂Y
= ~ ρui′′y′′ + ρ Dgl ,t .
avec U r ,i
(~
ρY 1 − Y )
∂x
i
5-81
Cette équation permet de mettre en évidence les dépendances du diamètre des gouttes
(puissance 2) sur le temps de traînée.
~ ~
( ~
)
Équation pour U i = Y U l ,i + 1 − Y U g ,i
( )
Équation pour ρu′′y′′ = ρ Y 1 − Y (U l ,i − U g ,i )
~ ~
~
Équation pour ρ Y
5-82
La relation exacte, reliant le flux turbulent de liquide et les vitesses liquide et gaz, montre que
la vitesse de glissement est en fait exprimée par le flux turbulent. Ainsi, en ajoutant le jeu des
trois équations du flux turbulent de liquide (une pour chacune des directions de l’espace) aux
trois équations de la vitesse moyenne de mélange, il est possible de connaître toute
l’information cinématique concernant les deux phases. Remarquons aussi que même les
modèles ne contenant que les équations pour la vitesse moyenne n’impliquent pas que les
vitesses du liquide et du gaz soient égales. En revanche, l’équation associée pour la fraction
massique de liquide implique, quant à elle, l’utilisation d’un modèle pour le flux turbulent. Ce
modèle détermine le différentiel de vitesse entre les phases liquide et gaz. On peut, dans
certains cas limites (bulles dans un tube sous l’action de la gravité, par exemple), donné un
modèle algébrique qui représente le glissement. Ce type de modèle (utilisé dans le domaine
pétrolier ou nucléaire, par exemple) correspond à un modèle de flux de dérive [Ishii, 2006].
On se propose ici de résoudre les équations de transport pour les flux turbulents, afin
d’obtenir un véritable modèle multiphasique.
3 Équations pour U l ,i
~ ~
( ~
)
3 Équations pour U i = Y U l ,i + 1 − Y U g ,i
3 Équations pour U g ,i
~
(~
)
3 Équations pour ρu′′y′′ = ρ Y 1 − Y (U l ,i − U g ,i )
~
1 Équation pour ρ l Y 1 Équation pour ρ Y
Il y a ainsi équivalence entre les deux approches en termes d’équations résolues, c’est
à dire en termes de quantité d’information obtenue.
5-85
Chapitre 6 Modélisation du transport d’une interface
6.1 Introduction
La topologie de l’interface liquide/gaz est fondamentale dans la modélisation des
sprays, car elle conditionne directement les échanges de masse, quantité de mouvement et
énergie entre les phases liquide et gaz. Afin de décrire de façon précise la topologie de
l’interface, la notion d’aire interfaciale a été initialement proposée par Ishii [Ishii, 1975]. Il
est, tout d’abord, nécessaire de définir précisément ce que représente l’aire interfaciale et la
grandeur qui en découle dans le cas de prises de moyenne : la densité d’interface liquide/gaz
ou concentration d’aire interfaciale.
Aire Interfaciale
Eq. 6-1 Densité Interfaciale =
Volume de Contrôle
L’aire interfaciale représente la surface en bleu. Elle est exprimée en m2. La densité
d’interface liquide/gaz est exprimée en m2/m3=m-1. On note A l’aire interfaciale, Σ la densité
d’aire interfaciale.
6-86
6.1.1.2 Formulation mathématique
Delhaye [Delhaye, 2001] propose une définition mathématique de la densité
d’interface liquide/gaz locale.
1
Eq. 6-2 Σ= ∫ δ S dv
V Volume
∂Σ ∂ ∂n
Eq. 6-3 + VInt , j n j ni Σ = VInt , j n j i Σ + γ
∂t ∂xi ∂xi
∂Σ ∂
Eq. 6-4 + (U i + S L ni )Σ = (ν iν j + ηiη j ) ∂U i Σ + S LΣ ∂ni
∂t ∂xi ∂x j ∂xi
- Un terme temporel
6-88
6.1.3.2 Modélisation standard de l’équation de transport de la densité moyenne de
surface de flamme
Nous proposons, dans cette partie une description phénoménologique de l’équation de
transport de densité de surface de flamme moyenne [Duclos, 1993].
∂Σ ∂ ∂ ν t ∂Σ ∂U j ε
Eq. 6-5 + UiΣ = + Ai , j Σ + A1 Σ − A2 Σ 2
∂t ∂xi ∂xi Sct ∂xi ∂xi k
Ai , j , A1 et A2 sont des fonctions qui diffèrent légèrement selon les fermetures. Par
d’avancement moyenne.
- Le terme d’étirement moyen (action des gradients de vitesse moyenne sur la surface
de flamme)
6-89
liquide/gaz, la densité d’interface liquide/gaz est limitée par la tension de surface et la
vaporisation. Les phénomènes de production sont semblables : le plissement turbulent et les
instabilités de couche de cisaillement. Il faut cependant dans le cas diphasique, tenir compte
des effets de masses volumiques très différentes. Certaines instabilités sont spécifiques : pour
les flammes, l’instabilité de Darius Landau, pour les mélanges liquide/gaz, l’instabilité de
Rayleigh.
Ainsi, une équation pour Σ peut être obtenue, à partir de l’équation de Williams, en la
multipliant par la surface d’une goutte et en l’intégrant sur l’espace des phases. De manière
plus simple, des modélisations ont été proposées tant pour les bulles que pour les gouttes en
ne considérant que des gouttes de diamètres identiques [Wu, 1998], [Wan, 1998]. Nous
décrivons d’abord ces fermetures, avant de s’intéresser aux fermetures de l’équation de la
densité d’interface liquide/gaz, de façon plus générale.
6-90
6.2.1 Adaptation des modèles d’évolution de gouttes ou de bulles
Cette première partie concerne les équations de transport fermées de la densité
d’interface liquide/gaz obtenues à partir des lois classiques d’évolution de gouttes ou de
bulles :
- Modèle de collision
- Modèle d’évaporation
De façon générale, on peut passer d’une loi d’évolution pour le diamètre (ou le carré
du diamètre) d’une goutte (ou d’une bulle) à une loi d’évolution pour la densité d’interface
liquide/gaz. L’évolution de la quantité de mouvement, i.e. de la vitesse de la bulle ou de la
goutte, ne modifie pas directement la densité d’interface. Elle joue cependant un rôle au
travers du choix de la vitesse moyenne retenue pour l’advection de la densité d’interface
liquide/gaz.
∂Σ ∂U l ,i Σ
Eq. 6-7 + = φvaporisation + φbreakup + φcoalescence
∂t ∂xi
6-91
Le premier terme du membre de droite est le terme de vaporisation. Il tient compte du
fait que la densité d’interface décroît lorsqu’il y a évaporation des gouttes liquides. Le second
terme est un terme de production par rupture. Lorsqu’une goutte est fractionnée en plusieurs
gouttes, la densité d’interface croît. Enfin, le dernier terme est un terme de destruction due à la
coalescence : lorsque deux gouttes coalescent, la densité d’interface liquide/gaz décroît. Dans
les parties suivantes, chacun des termes est explicité.
Ce terme puits est obtenu en reliant la densité d’interface avec le diamètre équivalent
des structures liquides.
Σ = πdl N l
2
Eq. 6-8
6Y
Eq. 6-9 Nl =
πdl 3
~
6Y 6 ρ Y
Eq. 6-10 Σ= =
dl ρl d l
On dérive alors l’équation Eq. 6-10. Cela nous permet de retrouver le terme
d’évaporation. On utilise la loi du D 2 pour estimer le terme de destruction de surface liée à la
vaporisation.
dΣ Σ Σ3
Eq. 6-11 φvaporisation = = − Kv 2 = − Kv
dt vaporisation dl 36Y 2
Le terme de vaporisation s’obtient donc directement, mais il est fait l’hypothèse que
les gouttes sont sphériques. Il serait plus intéressant de prendre en compte l’évaporation en
zone dense à travers une évaluation de l’évaporation par unité de surface et en fonction de
6-92
l’étirement local. Ce modèle d’évaporation par unité de surface reste à définir. Les travaux de
Burluka [Burluka, 2000] vont dans ce sens.
ddl d − d crit
Eq. 6-12 =− l
dt τ bu
Le diamètre critique et le temps de breakup sont décrits de façon précise dans la partie
3.3.5.1.2.1.
Σ Σ
Eq. 6-13 φbreakup = 1 −
τ bu Σ crit
Le terme de destruction par coalescence prend en compte le fait que, lorsque deux
gouttes rentrent en collision et coalescent, la densité d’interface liquide/gaz diminue. Pour
6-93
décrire le phénomène de coalescence entre deux gouttes, il faut d’abord définir une fréquence
de collision entre ces mêmes deux gouttes. La fréquence de collision entre deux gouttes est
obtenue en suivant les travaux d’O’Rourke [O’Rourke, 1980] ou Gidaspow [Gidaspow,
1984].
πdl 2
f coll = Nl
2
Eq. 6-14 Ul '
2
ρlU l '2 d l
Wecoll = est le nombre de Weber collisionnel. Il traduit la capacité d’une
σl
6Y
goutte à résister à une collision. On a toujours d l = .
Σ
6-94
dN l
Eq. 6-17 = −ηc f coll
dt
Ul '
Eq. 6-18 φcoalescence = −ηc Σ 2
12
∂ρlYl dl ∂ρ Y U d
2 2
2dl (d l − d crit )
φbreakup = correspond à la variation de la densité d’interface due au
τ breakup
breakup secondaire.
6-95
Le diamètre critique d crit et le temps de breakup τ breakup sont détaillés dans la partie
3.3.5.2.1.
- Le modèle de rupture de Reitz & Diwakar est un modèle basé sur la rupture
aérodynamique. Aucun modèle d’atomisation primaire n’est ici utilisé.
- Enfin, pour appliquer ce modèle, il faut faire le choix d’un diamètre initial de goutte
(souvent le diamètre de l’injecteur).
Les deux modèles décrits précédemment (Iyer et Wan) sont typiques d’une extension
directe des modèles lagrangiens de spray à une approche eulérienne diphasique, dans laquelle
il est nécessaire de transporter une grandeur représentative de la quantité d’interface afin de
traiter les transferts interfaciaux. Ces deux modèles sont utilisés pour représenter
l’atomisation. Ils permettent, en principe, de pallier les problèmes de dépendance des calculs
lagrangiens au maillage. En effet, la géométrie de l’injecteur entraîne des mailles de tailles
très faibles. La réalisation d’un calcul lagrangien résolu induit deux types de problèmes.
D’une part, il est possible d’avoir une valeur de liquide supérieure au volume de la maille de
calcul. D’autre part, afin de garder une convergence statistique de la méthode lagrangienne, il
faut, en principe, augmenter le nombre de particules stochastiques en même temps que l’on
raffine le maillage à la sortie de l’injecteur. Ceci est rarement possible avec les ressources de
calcul actuelles. Le passage à la méthode eulérienne permet de traiter ces problèmes au
détriment, dans l’état actuel de ces modèles, de la représentation de la fonction densité de
probabilité du liquide, i.e. une seule taille de gouttes par maille.
6-96
Du point de vue des phénomènes physiques, la description de la topologie de
l’interface liquide/gaz des sprays denses n’est pas abordée, en ce sens que l’on conserve une
représentation de la phase liquide composée de gouttes isolées, ici sphériques, de liquide.
∂Σ ∂U g ,i Σ
Eq. 6-20 + = φchangement − phase + φbreakup − φcoalescence + φcollision
∂t ∂xi
ξh
Eq. 6-21 φchangement − phase = N a f dpπd dp
2
1
Uδ S dV
Σ ∫volume
Eq. 6-22 UΣ =
En zone dense du spray, cette vitesse n’est ni la vitesse conditionnée sur la phase
liquide, ni la vitesse conditionnée sur la phase gaz.
6-98
6.2.2.1 Modélisation d’un spray coaxial [Vallet, 2001]
Les premiers travaux sur l’application de la densité d’interface liquide/gaz au
processus d’atomisation ont été proposés par Vallet [Vallet, 1999]. À partir de l’équation de
transport de densité de surface de flamme, les auteurs ont proposé une nouvelle approche.
Cette modélisation est originale en comparaison des modélisations d’interface liquide/gaz
issues des modèles lagrangiens, car il n’est pas supposé que le spray est composé de gouttes
séparées. Les auteurs ne considèrent pas, non plus, le spray comme formé de particules
sphériques depuis le nez de l’injecteur jusque dans la zone diluée. L’équation suivante a été
proposée.
~
∂Σ ∂U i Σ ∂ ∂Σ
Eq. 6-23 + = DΣ + ( A + a )Σ − VS Σ 2
∂t ∂xi ∂xi ∂xi
ρui′′u′j′ ∂u~i
Eq. 6-24 A = C0 ~
ρ k ∂x j
avec C0 = 1 . Initialement, on a :
1
Eq. 6-25 a = C1
τt
En se basant sur des travaux antérieurs, les auteurs considèrent alors que le processus
le plus important pour produire de la surface n’est pas l’étirement turbulent mais plutôt la
rupture après collision. Ils remplacent alors le terme d’étirement turbulent par un terme de
production de densité d’interface due à la collision. Ils obtiennent ainsi :
6-99
49
avec C2 = 1 .
acoll ρl req
Eq. 6-27 Vs = ~
3ρ Y
( ~)
σ 3 5l 2 5 ρ Y
avec req = C3 l ~ t
2 15
.
k ρl11 15
Ce dernier terme assure un retour à l’équilibre vers un rayon moyen de goutte (en zone
diluée) qui correspond à req . Bien que développée pour une modèle d’injection coaxiale, cette
modélisation est générale et peut être valable pour d’autres types d’injecteurs générant des
écoulements à grands nombres de Weber et grands nombres de Reynolds.
~
∂Σ ∂U i Σ ∂ νt ∂
Eq. 6-28 + = Σ + φinstabilité − cisaillement + φatomisation − sec ondaire + φévaporation
∂t ∂xi ∂xi Sct ∂xi
- Le terme d’évaporation
2 12
ρ g U g − U l Σ
h 1 − Σ
Eq. 6-29 φinstabilité − cisaillement = b1 Σ 1 −
Σ
, b1 = 5.0
ρl δ Σ f
f
U g − U l est le différentiel de vitesse entre le gaz et le liquide. Il est modélisé par une
loi gradient.
1 ∂Y
Eq. 6-30 U g − U l = DY
Y ∂xi
1
DY = ∆Uδ est le coefficient de glissement.
2 ln (Ycrit )
ρ gU g 2
J= est le rapport de quantité de mouvement.
ρ lU l 2
6-101
h est la fonction Heaviside.
1 2 L 1
= exp − B bu 1 3 est la densité de surface maximale par instabilités
Σ f Σinitial δ J
(B = 2.5.10 ) .−3
dinj
Lbu = Ccore avec la constante Ccore = 10.0 .
J1 3
6.2.2.2.2 Production par rupture secondaire des gouttes φatomisation − sec ondaire et Destruction
Σ
Eq. 6-31 φatomisation − sec ondaire = (21 / 3 − 1) h(rl − rcrit )
τ bu
6-102
ρl dl 3
avec τ bu = Cτ le temps de breakup du modèle TAB ( Cτ = 10.0 ) et le rayon
8σ l
35
1
35 σ
~−2 5
rcrit = Wecrit l ε avec Wecrit = 0.3 .
2 ρ
g
La densité de surface croît donc tant qu’elle est inférieure à la densité de surface
critique correspondant au rayon liquide critique.
6-103
car cette modélisation inclut des corrélations expérimentales disponibles uniquement pour les
sprays aéronautiques.
- Le modèle de collision proposé par Iyer [Iyer, 2003]. Il est adapté par la suite.
Enfin, on peut espérer avec ce type de méthodologie, comme dans toutes les approches
eulériennes de la zone dense, que les vitesses des phases liquide et gaz sont mieux modélisées
[Abraham, 2003], car elles permettent de calculer l’écoulement en sortie d’injecteur.
6-104
On impose les asymptotes suivantes qui correspondent au cas des bulles ou des gouttes
en situation diluée (pour les gouttes Y → 0 , pour les bulles Y → 1 ).
6Y
Eq. 6-32 Σ= si Y ≤ 0.5 (cas de gouttes dans du gaz)
dg
6(1 − Y )
Σ= si Y ≥ 0.5 (cas de bulles dans du liquide)
db
Σ (Y = 0 ) = 0
Σ (Y = 1) = 0
∂Σ (Y = 0 ) 6
=
∂Y dg
∂Σ (Y = 1) 6
=−
∂Y db
1 1 2 1 1
Eq. 6-33 Σ = 6Y + − Y + − Y 2
d g db d g d
g db
6-105
Figure 25 Densité interfaciale liquide/gaz en fonction de la fraction volumique de liquide,
DNS en noir et Équation Eq. 6-33 en rouge ( d g = 8µm et d b = 20 µm )
On remarque sur la Figure 25 que la forme de la courbe proposée n’est pas très
éloignée des résultats d’expérience numérique. Les pentes de la courbe, du côté Y → 0 et
Y → 1 , nous donne une idée du diamètre des gouttes et des bulles, respectivement. On voit
que dans ces deux cas limites, la dispersion n’est pas très importante. Cela tendrait à prouver
qu’un mécanisme contrôle la taille des gouttes et des bulles dans les deux cas dilués. Ce
pourrait être la tension de surface. Les pentes ne sont pas identiques, alors les limites des
diamètres de bulles et de gouttes ne sont pas identiques.
Eq. 6-34
~
~ Σ 6ρY 1 − Y
Ω= =
(
~
)
ρ ρl ρ g d
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Dρ Ω DΩ ∂Ω DY ∂Ω Dk ∂Ω Dρ Y ∂Ω Dρ k
Eq. 6-35 =ρ =ρ ~ +ρ ~ + ... = ~ + ~ + ...
Dt Dt ∂Y Dt ∂k Dt ∂Y Dt ∂k Dt
6-106
Le problème principal réside dans le choix du diamètre équivalent. On peut exprimer
l’équation de transport de chaque grandeur dont la densité d’interface liquide/gaz est fonction.
Pour cela, il faut exprimer le diamètre des inclusions en fonction des différentes variables
~ ~
dont nous disposons, i.e. Y , k et ε~ dans notre approche.
~ ~
Dρ Y ∂ ρui′′y′′ ∂ ρ ν t ∂Y
Eq. 6-36 =− =
Dt ∂xi ∂xi Sc ∂x
t i
Eq. 6-37
~ ~~ ~ ~
∂ρ k ∂ρ k U j ∂ ν t ∂k ∂U~i ∂U j 2 ∂U~k ∂U~i 2 ~ ∂U~k
+ = ρ + ρ υt + − δ ij − ρk − ρ ε~
∂t ∂x j ∂xi Sct , k ∂xi ∂x
j ∂x i 3 ∂xk
∂x
j 3 ∂xk
~~ ~
∂ρ ε~ ∂ρ ε U j ∂ ν t ∂ε~ ε~ ~ ∂U k ε~ 2
Eq. 6-38 + = ρ + Cε 1ρ Pk ~ + Cε 3 ρ ε − Cε 2 ρ ~
∂t ∂x j ∂xi Sct ,ε ∂xi k ∂xk k
~
Eq. 6-40
∂Ω
~=
6ρ
∂Y ρl ρ g d
( ~
1 − 2Y )
6-107
~
∂Ω
Eq. 6-41 ~ =0
∂k
Finalement,
~
Eq. 6-42
Dρ Ω
Dt
=−
6ρ
ρ g ρl d
(
1 − 2Y
∂xi
)
~ ∂ ρui′′y′′
On peut utiliser une loi gradient pour exprimer le flux turbulent de liquide.
~
ρ ν t ∂Y
Eq. 6-43 ρui′′y′′ = −
Sct ∂xi
Il vient alors
~ ~ ~ ~ ~ ~
Eq. 6-44
Dρ Ω
Dt
=
6ρ
ρ g ρl d
(1 − 2Y)
~ ∂ ρ ν t ∂Y ∂
=
∂xi Sct ∂xi ∂xi
ρ ν t ∂Ω
ρ ν t Ω ∂Y ∂Y
Sc ∂x + 2 Sc 1 − Y~ Y~ ∂x ∂x
( )
t i t i i
Wecollσ l
Eq. 6-45 d= ~
ρl k
Ce diamètre critique est le diamètre en dessous duquel deux gouttes ne coalescent plus
mais rebondissent. Il s’agit d’une borne inférieure de diamètre de goutte par collision. On
obtient ainsi :
6-108
Eq. 6-46 Ω=
~
( ~~
~ 6ρY 1 − Y k )
ρ gWecollσ l
~
∂Ω
~=
~
6 ρk
(
~
)
~ Ω 1 − 2Y
1 − 2Y = ~
~
( )
Eq. 6-47
∂Y ρ gWecollσ l Y 1−Y
~
( )
Eq. 6-48
~ ~
∂Ω 6 ρ Y 1 − Y
~=
(
~ ~
Ω
= ~
)
∂k ρ gWecollσ l k
~
Dρ Ω
~
( ~
)
Ω 1 − 2Y ∂ ρui′′y′′ ∂
=− ~ +
ρ ν t ∂k~ Ω
~
~ + Pk
~
Ω
~ −ρ
~
Ω
Eq. 6-49
Dt Y 1−Y (
~
)
∂xi ∂x j Sc ∂x k
t j k τt
~
k
avec τ t = ~ .
ε
~
k 3/ 2
Eq. 6-50 d = Lt = ~
ε
Le choix de cette longueur de turbulence est motivé par le fait que la turbulence doit
influencer, de façon significative, la taille des structures liquide formées, au moins en zone
proche du nez de l’injecteur. On obtient ainsi :
6-109
Eq. 6-51
~
( ~
~ 6 ρ Y 1 − Y ε~
Ω= ~
)
ρl ρ g k 3 / 2
~ ~~
∂Ω ΩY 1 − Y
=
~
( )
Eq. 6-52 ~
∂Y
~ ~
Y 1−Y ( )
Eq. 6-53
~
~
~
~
( ~
)
∂Ω 6 ρ Y 1 − Y ε~ 3
= − = −
~
3Ω
~
∂k ρ g ρl k 5 / 2 2 2k
Eq. 6-54
~ ~
(
∂Ω 6 ρ Y 1 − Y
= ~
~ ~
Ω
= ~
)
∂ε~ ρ g ρl k 3 / 2 ε
~
Dρ Ω
=− ~
~
( ~
) +
~
Ω 1 − 2Y ∂ ρui′′y′′ ∂ ρ ν t ∂k 3Ω
−
~
+
~
3Ω
− ~
Dt (
Y 1−Y
~
) ∂xi
~
∂x j Sct ∂x j 2k
Pk
2k
Eq. 6-55
~ ~ ~ ~ ~
3 Ω ∂ ρ ν t ∂ε~ Ω Ω Ω ~ ∂U k
+ρ + + Cε 1ρ ~ Pk − Cε 2 ρ + Cε 3 ρ Ω
2 τ t ∂x j Sct ∂x j ε~ k τt ∂xk
6-110
( )
~ ~~
∂ρ Ω ∂ρ ΩU Ω, j ~& ~& ~& ~& ~&
Eq. 6-56 + = ρ Ω mélange + Ωinstabilités + Ωtensions + Ωbreakup + Ωcoalesence
∂t ∂x j
~ ~~
∂ρ Ω ∂ρ ΩU j
∂t
+
∂x j
=
∂
∂x j
( ( ~ ~ ~
ρΩ U j − U Ω, j ))
Eq. 6-57
(
~& ~& ~& ~& ~&
+ ρ Ω mélange + Ωinstabilités + Ωtensions + Ωbreakup + Ωcoalesence )
Dans les paragraphes suivants, nous détaillons chacun des termes de l’équation Eq.
6-57.
~~
∂ρ ΩU j
6.4.1 Terme d’advection
∂x j
Soit f la fonction de distribution du spray dont l’intégrale donne le nombre de goutte (cf. Eq.
3-4). On peut alors définir la vitesse massique de la phase k :
Eq. 6-58 U m, k =
∫ U m fdϕ
i i i
∫ m fdϕ
i i
Cette vitesse correspond à la vitesse de la phase liquide, dans le cas des gouttes, ou de
la phase gaz, dans le cas de bulles. Il est à remarquer que dans le cas des gouttes, par exemple,
il est possible de définir une vitesse volumique qui est exactement identique à la vitesse
massique, si la masse volumique du liquide est constante.
6-111
La vitesse de transport de la densité d’interface liquide/gaz doit être la vitesse
surfacique :
Eq. 6-59 U S ,k =
∫ U S fdϕ
i i i
∫ S fdϕ
i i
vitesse du gaz dans le cas des bulles ou à la vitesse du liquide dans le cas des gouttes. Pour
une distribution quelconque de rayon, cela n’est plus possible. Il faut alors avoir une vitesse
de transport différente pour la fraction volumique (ou massique) de la phase k et de la densité
d’interface liquide/gaz. Cette différence de vitesse d’advection permet de représenter, par
exemple, la variation du diamètre moyen de Sauter le long de l’axe d’un spray qui se disperse
sans évolution de la distribution de tailles des particules (absence de rupture, vaporisation…).
Cette configuration est illustrée sur la Figure 26.
6-112
6.4.2 Terme de diffusion de la densité d’interface
∂
∂x j
( (
~ ~ ~
ρΩ U j − U Ω, j ))
On choisit donc comme vitesse de transport de l’interface, la vitesse moyenne de
mélange. Le terme de diffusion de la densité d’interface liquide/gaz s’obtient en suivant la
relation ci-dessous.
~~ ~~
∂ρ ΩU Ω, j ∂ρ ΩU j
Eq. 6-60
∂x j
=
∂x j
−
∂
∂x j
( (
~ ~ ~
ρΩ U j − U Ω, j ))
~
∂ υt ∂Ω
Eq. 6-61
∂
∂x j
( (~ ~ ~
ρ Ω U j − U Ω, j = )) ρ
∂x j Sct ∂x j
vu précédemment que cette approche avait le mérite d’être juste dans le cas limite du transport
de gouttes de même diamètre. Elle n’est en revanche pas très justifiée dans la zone dense du
spray.
~
6.4.3 Terme de mélange Ω& mélange
~ ~
Eq. 6-62
~&
Ω mélange = 2
ρ ν t 6 ρ ∂Y ∂Y
Sct ρ l ρ g Lt ∂xi ∂xi
~
(
~
)
, si Y 1 − Y ≤ 0.001
6-113
~ ~ ~
~& νt Ω ∂Y ∂Y
Ω mélange = 2 ρ
( )
~ ~
Sct 1 − Y Y ∂xi ∂xi
, sinon.
~
On peut remarquer que ce terme est proportionnel à Ω . Proche de l’injecteur, on doit
~
Ω→0
lever l’indétermination ~ ~
(
1− Y Y → 0 )
. On suppose alors que les premières échelles des
Ce terme est relié à la production d’interface due aux instabilités liquide/gaz telles que
les instabilités de Kelvin Helmotz ou de Rayleigh Taylor. Il est vraisemblablement
prépondérant à faible nombre de Reynolds et de Weber, i.e. lorsque la turbulence est peu
développée. Ce terme prend donc en compte le fait qu’il y a croissance d’interface sous l’effet
d’instabilités liquide/gaz. Il correspond, par exemple, au modèle de Reitz qui a déjà été
présenté précédemment (cf. 3.3.5.1.2.1). Il est aussi envisageable d’utiliser l’approche
développée par Jay (cf. 6.2.2.2). Le problème de ces approches est qu’elles sont très
spécifiques (jet Diesel et injecteur coaxial). Dans la suite, nous utilisons plutôt des approches
très générales reposant sur la turbulence telles que le modèle de Vallet (cf. 6.2.2.1).
Ce terme est lié à l’étirement de l’interface liquide/gaz par des structures moyennes ou
turbulentes. Il représente l’effet du plissement, dû à la turbulence et au gradient de vitesse
moyenne, sur l’interface liquide/gaz.
6-114
~
~& ρ ~ ρu′′u′′ ∂U i ~
Eq. 6-63 Ωtensions = Ω + ~i j Ω
τt k ∂x j
Ce terme est en réalité constitué d’un terme de production par étirement turbulent et
d’un terme de production par étirement moyen.
Il est à noter que cette fermeture n’est pas réellement suffisante. En effet, il faudrait un
terme de production due aux contraintes qui distribue les effets de la turbulence et de
l’écoulement moyen dans des zones différentes du spray. En sortie d’injecteur (écoulement
peu turbulent), l’augmentation de la densité d’interface est principalement due au gradient de
vitesse moyenne. En revanche, à quelques diamètres d’injecteur du nez de la buse
(écoulement fortement turbulent), la croissance de la densité d’interface est pilotée par la
turbulence. La fermeture, que nous proposons ici, ne fait pas ressortir directement ce
phénomène bien qu’il puisse être pris en compte en partie dans l’évolution du temps
turbulent.
~
6.4.6 Terme de production de densité d’interface due aux collisions Ω& breakup
6-115
Lcoll
Eq. 6-64 τ coll =
∆Vcoll
Par analogie avec la théorie cinétique des gaz, Lcoll correspond au libre parcours
3
Lcoll
Eq. 6-65 τ coll =
Seff ∆Vcoll
1
−
Eq. 6-66 Lcoll = N l 3
Le nombre de gouttes par unité de volume est défini, sous l’hypothèse de gouttes
sphériques, comme suit :
2 ~
1 ρl ρΩ3
Eq. 6-67 Nl = ~
36π Y 2
~
Y2
Eq. 6-68 S eff = 8π 2 ~ 2
ρl Ω
6-116
6.4.6.2 Vitesse caractéristique de collision ∆Vcoll
∆Vcoll = (ε~Lcoll )
1/ 3
Eq. 6-69
Iyer a retenu une autre expression pour la vitesse de collision. Il la relie directement à
l’énergie cinétique turbulente de la phase liquide. Dans le modèle de mélange, il n’est pas
possible d’avoir accès directement à l’énergie turbulente de la phase liquide. On utilise plutôt
l’énergie cinétique de mélange. Elle est retenue aussi parce qu’une énergie cinétique
turbulente de mélange est probablement bien adaptée pour décrire l’agitation quand la fraction
de liquide est importante, i.e. dans la zone dense du spray où les collisions sont très probables.
~
Eq. 6-70 ∆Vcoll = Ccoll 2 k 3
Le choix d’utiliser l’approche d’Iyer, plutôt que celle de Vallet est aussi motivé par le
fait que l’énergie cinétique turbulente est mieux modélisée que la dissipation turbulente. On
espère ainsi faire une estimation plus robuste de la vitesse caractéristique de collision entre les
gouttes.
~
~& Ω
Eq. 6-71 Ωbreakup =
τ coll
6-117
l’hypothèse que la densité d’interface tend vers une valeur stable du fait des effets combinés
de la coalescence et de la rupture après collision.
π
ρl d initial ∆Vcoll + πσ l d initial = 2πσ l d final
3 2 2 2
Eq. 6-73
6
d initial et d final sont les diamètres des gouttes avant et après collision, respectivement.
π π
ρl d initial = 2 ρl
3 3
Eq. 6-74 d final
6 6
6-118
6σ l
Eq. 6-75 d crit = (
21 3 − 1 )
ρl ∆Vcoll
2
On peut remarquer que supposer un tel processus de rupture revient, en réalité, à fixer
( )
un nombre de Weber collisionnel tel que Wecoll = 6 21 3 − 1 ≈ 1.56 . Le nombre de Weber
collisionnel critique est généralement donné par Wecoll = 30Oh + 15 [Qian, 1997]. Dans la
Eq. 6-76 N initial KEinitial + N initial SEinitial = N final KE final + N final SE final
π 2 π 2
N initial ρl d initial ∆Vinitial + πσ l d initial = N final ρl d final ∆V final + πσ l d final
3 2 3 2
Eq. 6-77
6 6
Ninitial et N final sont les nombres de gouttes par unité de volume initial et final.
π π
N initial ρl d initial = N final ρl
3 3
Eq. 6-78 d final
6 6
On trouve alors :
1 + We final 6
Eq. 6-79 d final = dinitial
1 + Weinitial 6
ρl d final ∆V final
2
ρ d ∆V 2
avec We final = et Weinitial = l initial initial .
σl σl
6-119
On considère le diamètre critique comme le diamètre correspondant à l’arrêt de ce
processus de rupture, i.e. lorsque le nombre de Weber après collision est égal au nombre de
Weber critique : We final = Wecoll , crit . On en déduit :
1 + Wecoll , crit 6
Eq. 6-80 d crit = dl
1 + Wecoll 6
~
ρl dl ∆Vcoll
2
6Y
avec Wecoll , crit = 15 , Wecoll = et dl = ~ .
σl ρl Ω
Wecoll , crit est le nombre de Weber collisionnel critique. Il est choisi égal à 15, en
suivant Qian [Qian, 1997]. On a ainsi défini une valeur critique de la densité d’interface
liquide/gaz équivalente au diamètre critique.
~
~& 1 Ω2
Eq. 6-81 Ωcoalescence = −
τ coll Ωcrit
~
6Y
avec Ωcrit = .
ρl d crit
6.4.8 Conclusion
Une fermeture phénoménologique de l’équation de transport de la densité d’interface
liquide/gaz moyenne a été proposée ici. Elle est basée principalement sur les travaux de Vallet
[Vallet, 2001]. Cette fermeture prend en compte, pour grande partie, les phénomènes
responsables de l’atomisation d’un jet liquide. Il est à noter que la cavitation et l’évaporation
6-120
n’ont pas été retenues ici. Il est cependant envisageable de les modéliser, car ces deux
phénomènes influencent la densité d’interface liquide/gaz.
L’équation proposée dans cette partie est testée par la suite. Elle est d’abord comparée
avec une expérience de simulation numérique directe réalisée par Ménard [Ménard, 2006].
Cette comparaison permet de caler de façon précise les modèles. Ensuite, la modélisation
ELSA est comparée de façon globale avec des expériences de laboratoires.
6-121
Chapitre 7 Applications et Résultats
Dans ce nouveau chapitre, on présente d’abord une comparaison des équations
eulériennes du modèle ELSA avec les résultats de simulation numérique directe de Ménard
[Ménard, 2006]. Cette comparaison nous permet de caler les constantes de modélisation.
Ensuite nous analysons en détail le comportement de l’équation de transport de la densité
d’interface liquide/gaz. Après cela, On s’intéresse à une validation dans des conditions
moteur : calcul de pénétrations liquide et vapeur. Le cinquième point de ce chapitre concerne
la problématique du couplage du modèle ELSA complet avec un calcul moteur. Finalement
une tentative de validation du modèle quasi multiphasique sur l’expérience de vue est
proposée. On rappelle brièvement les équations résolues dans ce chapitre dans le Tableau 5.
~ ~
Densité de 1 Y 1− Y
= +
mélange ρ ρl ρg
~ ~ ~
Quantité de ∂ρ U i ∂ρ U jU i ∂P ∂ ρu i′′u ′j′
+ =− −
mouvement ∂t ∂x j ∂xi ∂x j
~ ~ ~ ~
Fraction massique ∂ρ Y ∂ρ U jY ∂ ν ∂Y
+ = ρ t
de liquide ∂t ∂x j ∂x j Sct ∂x j
~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ν t ∂ ρui′′y′′ ∂U i
+ =− ρ − C f 1 ρu′j′ y′′
Modèle QMM ∂t ∂x j ∂x j Sct ∂x j ρ ∂x j
diphasique ~ ~
∂Y Cf 3 ∂Y
− C f 2 ρui′′u′j′ − ρ ′′ ′′ + ρ
(~
∂x j 1 − Y τ p ) ui y Dgl , t
∂xi
~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ν t ∂ ρui′′y′′ ∂U i
+ =− ρ − C f 1 ρu′j′ y′′
Modèle QMM ∂t ∂x j ∂x j Sct ∂x j ρ ∂x j
monophasique ~
∂Y ρu′′y′′
− C f 2 ρui′′u′j′ − Cf 3 i
∂x j τt
( )
~ ~~ ~
∂ρ Ω ∂ρ ΩU j ∂ ν t ∂Ω ~& ~&
+ = ρ + ρ CΩ1Ω mélange + CΩ 2Ωétirement turbulent
Densité d’interface ∂t ∂x j
∂x j Sct ∂x j
( )
liquide/gaz
~& ~& ~&
+ ρ CΩ 3Ωétirement moyen + CΩ 4Ωbreakup + CΩ 5Ωcoalesence
7-122
1 + Wecoll , crit 6
d crit = CΩ 6 dl
1 + Wecoll 6
∂φ ∂φ
Eq. 7-2 +V =0
∂t ∂x
L’avantage de cette méthode est qu’elle est conservative en masse. Dans le cas
d’écoulements diphasiques, elle ne permet pas, en revanche, de localiser de façon précise
l’interface liquide/gaz. Cela est pourtant nécessaire pour représenter l’action des forces de
tension de surface. Ce défaut peut être pallié par la méthode Level Set.
7-124
7.1.1.2 Cas de calcul DNS
Dans ce paragraphe, nous décrivons le cas de calcul réalisés par Ménard [Ménard,
2006]. La simulation, présentée ici, a été réalisée avec la méthode Level Set, utilisant la
méthode Ghost Fluid pour le traitement des discontinuités à travers l’interface, couplée à la
méthode VOF pour assurer la conservation de la masse.
7-125
nombre de Weber, construit avec la vitesse du jet, suffisamment petit pour que ces gouttes
soient stables.
ρl (2∆x )U inj 2
Eq. 7-3 Wel = ≤ Wel ,crit = 10
σl
7-126
7.1.2.1 Cas de calcul ELSA
Le calcul a été réalisé sur un maillage de 53000 mailles (Figure 29). La taille des
mailles au niveau de l’injecteur (10 mailles le long du diamètre) est choisie de telle sorte à
assurer une représentation réaliste de l’écoulement dans la zone proche de l’injecteur. Une
étude de sensibilité des calculs à la taille de maille a été menée, afin de s’assurer de la
convergence en maillage des simulations RANS.
Les conditions d’injection correspondent à celles utilisées par Ménard [Ménard, 2006].
Elles sont reportées dans le Tableau 6.
La modélisation retenue pour ce cas de comparaison ELSA DNS est le modèle ELSA
présenté au Chapitre 4. Il convient de préciser quelques points :
- On utilise une loi gradient pour la fermeture du flux turbulent de liquide. On utilise
en revanche le modèle quasi multiphasique mais le couplage avec l’équation de transport de la
fraction massique de liquide n’est pas réalisé.
- Le couplage eulérien/lagrangien n’est pas mis en place dans la zone diluée car il
s’agit ici d’étudier le comportement des équations eulériennes du modèle ELSA.
7-127
Terme Mélange Étirement Étirement Breakup Coalescence Diamètre
source CΩ1 moyen CΩ3 turbulent CΩ 2 CΩ 4 CΩ5 critique CΩ 6
Constante 1 0.5 0.8 1 1 4
7.1.2.2 Comparaison
On détaille dans cette partie une comparaison des résultats de Ménard [Ménard, 2006]
avec les résultats de calculs obtenus avec le modèle ELSA. Ces comparaisons portent sur
plusieurs grandeurs :
Nous présentons d’abord une allure des champs de ces différentes variables sur la
Figure 30. Ces champs sont analysés de façon plus fine dans la suite, à travers l’étude de
profils axiaux et radiaux. On peut remarquer que l’allure globale est correcte. Le modèle
utilisée ici concerne uniquement la zone dense du spray (pas de transition
eulérien/lagrangien). Les calculs de DNS sont très longs : la convergence statistique
nécessaire à une comparaison avec des calculs RANS est obtenue de façon plus ou moins
correcte. Pour améliorer cette convergence, l’hypothèse d’axisymétrie en moyenne est faite.
Cela ne permet pas d’améliorer les données sur l’axe car pour un rayon faible, le nombre de
mailles est peu important. En revanche, le gain est plus important pour des distances à l’axe
d’injection plus grandes, jusqu’à ce que l’on atteigne les bords du domaine de calcul qui n’est
pas cylindrique mais hexaédrique.
7-128
Figure 30 Comparaisons, entre les calculs DNS (en haut) et ELSA (en bas), des champs
moyens de fraction volumique de liquide, de densité d’interface liquide/gaz, de flux turbulent
de liquide et d’énergie cinétique turbulente (de gauche à droite)
7-129
Figure 31 Profils axiaux de la vitesse de mélange moyenne
On note un écart d’environ 3 m.s −1 entre la valeur fournie par le calcul DNS et le
résultat issu de la modélisation (Figure 31). Cette différence vient du fait que nous utilisons le
même profil de vitesse moyenne en condition limite mais discrétisé sur un nombre de points
inférieurs pour le modèle ELSA. En revanche, durant la simulation, on s’assure que les débits
massiques de liquide pour les deux calculs sont identiques.
On observe, sur ces graphiques (Figure 32 et Figure 33), une bonne correspondance
entre l’expérience numérique et la simulation. L’utilisation d’une loi gradient pour le
traitement du flux turbulent apparaît suffisante dans cette zone dense du spray pour
déterminer la dispersion du liquide. Cela signifie que, dans la direction radiale, le flux
correspond principalement à de la diffusion turbulente et que, sur l’axe, le flux de masse est
dominé par la convection moyenne.
7-130
Figure 32 Profils axiaux de la fraction volumique de liquide moyenne
7-131
Figure 34 Profils axiaux de la densité d’interface liquide/gaz moyenne
Il est à remarquer que les valeurs radiales de la densité d’interface sont très proches
pour ce qui est de la modélisation et de l’expérience numérique (Figure 35). La hauteur de
pics est sensiblement la même. Il s’agit d’un résultat intéressant. L’équation de la densité
d’interface est phénoménologique. Il n’est pas évident de prendre en compte les phénomènes
physiques agissant véritablement sur cette grandeur. Il apparaît qu’ils ont été traduits
correctement. En revanche, de la même façon que pour le comportement le long de l’axe de
l’injecteur, le modèle ELSA surestime la valeur de la densité d’interface dans les zones de
forte fraction volumique de liquide.
7-132
Figure 35 Profils radiaux de la densité d’interface liquide/gaz moyenne
Les énergies cinétiques turbulentes sont du même ordre de grandeur. Elles ont des
comportements proches. Il existe en zone proche d’injecteur, une décroissance du niveau de
turbulence. Ensuite dès que la fraction volumique décroît (environ 5 diamètres du nez de
l’injecteur), le niveau de turbulence augmente. Il existe cependant une différence assez
7-133
importante. Cela met en avant qu’il faudrait traiter de façon plus approfondie la modélisation
de la turbulence liquide/gaz.
7-134
visibles. La loi gradient dans la zone dense du spray n’apparaît pas capable d’estimer de façon
correcte ces flux.
Les constantes de modélisations sont données pour les deux fermetures dans le
Tableau 8.
Tout d’abord, il faut noter que le modèle quasi multiphasique diphasique est capable
de reproduire le comportement du flux turbulent de liquide. Les valeurs des maximums sont
7-135
relativement bien retrouvées. La décroissance du flux turbulent, lorsque l’on s’éloigne du nez
de l’injecteur, est elle aussi retranscrite. Cela met donc en évidence la capacité du modèle
quasi multiphasique diphasique à reproduire le flux turbulent de liquide et donc à estimer le
glissement entre les phases liquide et gaz.
Pour les cas Diesel, il apparaît donc, en pratique, intéressant de transporter le flux
turbulent de liquide dans l’axe d’injection, afin d’estimer correctement le glissement. En
revanche, le couplage avec l’équation de transport de la fraction massique de liquide n’est pas
nécessaire car son influence est négligeable sur les profils de fractions de liquide. De plus,
l’implémentation d’un terme de flux dans un code de calcul est difficile. Le couplage
engendre, en effet, facilement de la diffusion numérique et peut parfois entraîner des
instabilités numériques.
7-136
7.2 Analyse du comportement de l’équation de transport de la
densité d’interface liquide/gaz
Dans cette partie, nous nous attachons à comparer les modélisations proposées
concernant l’équation de transport de la densité d’interface liquide/gaz. Cette étude n’est pas
directement une validation avec l’expérience, mais une analyse des lois d’évolution des
grandeurs mises en jeu dans la modélisation de la densité d’interface comme, par exemple, la
vitesse d’agitation du liquide ou le temps caractéristique de collision.
7-137
Figure 40 Profil axial de la densité d’interface liquide/gaz
7-138
Figure 41 Profils radiaux de la densité d’interface liquide/gaz
~
6Y
Eq. 7-4 d32 = ~
ρl Ω
6σ l
Eq. 7-5 d crit = (
21 3 − 1 )
ρl ∆Vcoll
2
1 + Wecoll , crit 6
Eq. 7-6 d crit , new = dl
1 + Wecoll 6
7-139
Figure 42 Profils axiaux des différents diamètres
Le diamètre moyen de Sauter est très important proche de l’axe de l’injecteur car la
densité d’interface liquide/gaz ne s’est pas encore développée et que la fraction volumique de
liquide est importante. Ensuite, sous l’effet des collisions et de la rupture, ce diamètre décroît.
Finalement, il se stabilise vers une valeur constante correspondant au diamètre lié au nombre
de Weber collisionnel critique.
7-140
Les diamètres critiques ont des comportements voisins dans la zone dense du spray.
En revanche, leurs valeurs évoluent différemment lorsque le spray se dilue. Le diamètre
d’équilibre proposé par Vallet [Vallet, 2001] tend vers l’infini à mesure que l’on s’éloigne de
l’axe de l’injecteur alors qu’en réalité ce diamètre devrait se stabiliser (zone diluée du spray).
La nouvelle modélisation fait tendre le diamètre vers une valeur nulle lorsqu’il n’y a qu’une
faible fraction volumique de liquide (en bord de spray). Cela est en réalité un problème de
définition. En effet, lorsqu’il n’y a plus de liquide, il n’est plus possible de définir un diamètre
de goutte. Il est, en revanche, intéressant de noter que le diamètre moyen de Sauter passe par
un plateau. Dans la zone diluée, la turbulence devient de moins en moins active, il y a alors de
moins en moins de rupture. De plus, comme le spray est dilué, il n’existe plus de coalescence.
Ainsi une zone de diamètre constant doit apparaître.
7-141
Figure 44 Profils axiaux des termes source de l’équation de densité d’interface
liquide/gaz
Il est, tout d’abord, important de remarquer que les termes d’initiation et d’étirement
moyen ont des valeurs faibles en comparaison des autres termes (Figure 44). Cela met en
évidence que le terme d’initiation sert uniquement à initialiser la densité d’interface et n’en
modifie pas la valeur. Ensuite, le terme de d’étirement moyen est négligeable devant les
autres termes de production, car l’écoulement est fortement turbulent.
7-142
Figure 45 Profils radiaux des termes source de l’équation de densité d’interface
liquide/gaz
Sur la Figure 45, on ne présente que les profils radiaux des termes sources de
l’équation de la densité d’interface liquide/gaz à 10 diamètres de l’injecteur. Les
comportements à 5 et 20 diamètres sont identiques et ne sont donc pas représentés sur cette
figure. Les conclusions, concernant les profils radiaux des termes sources de l’équation de
densité d’interface liquide/gaz, sont voisines de celles pour les profils radiaux.
~
Eq. 7-7 U ′ ∝= k
dV = (ε~Lcoll )
1/ 3
Eq. 7-8
7-143
Figure 46 Profils axiaux des vitesses d’agitation de la phase liquide
Les comportements axiaux des deux modèles sont très différents (Figure 46). Le
modèle de Vallet [Vallet, 2001] restitue une vitesse inter gouttes très importante proche du
nez de l’injecteur, puis qui diminue, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’injecteur.
Proche de la buse d’injection, il n’y a pas de gouttes formées ; il est alors difficile de supposer
une vitesse d’agitation du liquide importante. On remarque que cette vitesse est basée sur
l’échelle inter gouttes qui est mal définie dans la zone dense du spray. La nouvelle
modélisation propose une vitesse d’agitation du liquide qui croît à mesure que l’on s’éloigne
de la buse, i.e. les gouttes se forment et deviennent de plus en plus agitées sous l’effet du
niveau de turbulence croissant. Ensuite, à plus de 50 diamètres du nez de l’injecteur, la vitesse
d’agitation inter gouttes diminue car le niveau de turbulence décroît.
De la même façon que pour le graphe précédent Figure 46, on peut remarquer, sur la
Figure 47, que la nouvelle modélisation propose une vitesse d’agitation de la phase liquide
qui croît au niveau des zones de cisaillement et de production de densité d’interface
liquide/gaz et qui est faible dans les zones purement gazeuse ou liquide. La modélisation
proposée par Vallet [Vallet, 2001] a des comportements différents dans ces mêmes zones.
7-144
Figure 47 Profils radiaux des vitesses d’agitation de la phase liquide
Lcoll
Eq. 7-9 τ coll =
∆Vcoll
3
Lcoll
Eq. 7-10 τ coll , new =
Seff ∆Vcoll
7-145
proposée augmente plus rapidement. Le temps de collision devrait alors tendre vers cette
limite plus rapidement.
Les deux modélisations restituent un comportement radial proche pour les temps
caractéristiques de collision (Figure 49). Ces derniers sont relativement faibles près de l’axe
de l’injecteur, puis croissent à mesure que l’on s’éloigne de l’axe de l’injecteur. Il existe une
différence entre les deux modélisations. Celle-ci réside, encore une fois, dans les
comportements limites. Le nouveau modèle propose un temps de collision qui tend vers
7-146
l’infini lorsque l’on est dans une zone composée uniquement de liquide ou de gaz ; les
collisions ne peuvent pas avoir lieu, car le milieu est dilué. La modélisation proposée par
Vallet [Vallet, 2001] restitue un temps de collision qui tend vers la valeur unitaire.
7.3.1 Expérience
Cette série de mesures, réalisée par Verhoeven [Verhoeven, 1998], propose les
pénétrations liquide et vapeur de sprays Diesel, issues d’un injecteur de type monotrou de 200
µm de diamètre. Ces expériences ont été réalisées dans une bombe chaude, c’est à dire dans
un environnement gazeux à haute température et de masse volumique importante.
Le dispositif expérimental utilisé est présenté ci-dessus (Figure 50). Une première
combustion permet d’obtenir une température de chambre importante (800 ou 1000 K ) et une
pression importante ( ρ g = 12 kg.m −3 ou ρ g = 25 kg.m −3 ). La visualisation des sprays se fait à
7-147
travers des hublots présents de chaque côté du cube constituant la chambre de combustion.
Les images, obtenues par diffusion de Mie, sont binarisées. On obtient ainsi les pénétrations
liquide et vapeur. Un exemple de visualisations obtenues, après traitement de l’image, est
présenté Figure 51.
- Seuls les paquets liquides importants sont pris en compte (critère A).
- Les gouttes esseulées de fin de spray ne sont pas retenues mais les paquets liquides
de moyenne taille le sont (critère B).
- La moindre goutte esseulée de fin de spray est prise en compte (critère C).
Le critère B est retenu pour l’ensemble des mesures recueillies durant cette expérience
car il correspond à une moyenne entre les critères A et C. Il est à noter ici que seules les
pénétrations de liquide et de vapeur de carburant ont été mesurées. Aucune étude
granulométrique n’a été effectuée. Ceci est principalement dû au fait que de nombreuses
difficultés persistent lorsque l’on essaie de mesurer les tailles de gouttes d’un spray à chaud.
En effet, dans de telles conditions d’utilisation, un spray Diesel est un brouillard et
l’exploitation de mesures obtenues à l’aide d’un granulomètre Malvern, par exemple, reste
très délicate. Il s’agira donc pour cette étude menée sur la modélisation de sprays Diesel
vaporisants de comparer les pénétrations liquide et vapeur mesurées avec celle obtenues grâce
au modèle ELSA.
7-148
Figure 51 Images obtenues du spray vaporisant dans la bombe IFP [Verhoeven, 1998]
7.3.2.1 Maillage
Le calcul a été réalisé sur un maillage de 8500 mailles. La taille des mailles au niveau
de l’injecteur (10 mailles le long du diamètre) est choisie de telle sorte à assurer une
représentation réaliste de l’écoulement dans la zone proche de l’injecteur. Néanmoins, le
nombre de mailles a été limité en prévision des applications moteur qui ne permettent pas
l’utilisation d’un maillage plus raffiné (Figure 53).
7-149
Figure 53 Maillage de la bombe IFP
7-150
aurait pu être imposé au niveau du trou de l’injecteur, mais la longueur du tube d’injection ne
permet pas l’établissement de la turbulence. On retient alors un profil de vitesse constant sur
le trou de la buse. La vitesse d’injection est prise égale à la vitesse débitante.
- Le couplage eulérien/lagrangien est mis en place dans la zone diluée du spray car il
s’agit de valider le comportement des équations du modèle ELSA dans son intégralité.
- Les lois d’évolution d’une goutte sont celles présentées dans le Chapitre 3.
7-151
7.3.4 Résultats
Nous présentons, dans cette partie, les comparaisons des pénétrations liquide et gaz
pour les différents cas testés.
Les barres ne correspondent à des barres d’erreur, car elles ne sont pas données dans
l’étude de Verhoeven [Verhoeven, 1998]. Elles représentent une variation de 10% autour de la
valeur mesurée, qui, compte tenu des incertitudes sur la détermination des pénétrations,
semble être un minimum.
7-153
7.3.4.3 Variation de la température de l’air (Cas B)
Le graphe ci-dessous présente les pénétrations liquide et vapeur pour une température
de chambre, de 1100 K , supérieure au cas de référence (Figure 57).
7-154
Figure 58 Pénétrations liquide et vapeur (Cas C)
Pour des pressions d’injection plus importantes (vitesse de fuel plus importante dans la
buse d’injecteur), les pénétrations liquide et vapeur augmentent légèrement. Le modèle ELSA
traduit cette tendance.
7-155
Figure 59 Comparaison entre les modèles lagrangien (DDM) et ELSA (Cas A et C)
Une étude de la combustion d’un spray dans une chambre de combustion a été menée
(Figure 60). Le calcul a été réalisé sur le maillage de la bombe IFP dans les conditions du Cas
C (cf. 7.3).
7-157
Figure 60 Champ de température dans la bombe IFP une milliseconde après injection (en
bleu 800 K , en rouge 1500 K )
La simulation réalisée est stationnaire. Le profil spatial de vitesse d’injection est plat.
On suppose que l’écoulement est à grands nombres de Reynolds dans la buse d’injection.
L’intensité turbulente et la longueur turbulente sont prises respectivement égales à 1% et 0.1
d inj .
Les mesures des vitesses axiales de la phase liquide sont réalisées à 400 et 600
diamètres du nez de l’injecteur.
7-160
7.5.2 Conditions numériques
La comparaison avec l’expérience est réalisée sur un maillage correspondant au quart
de la chambre utilisée par Wu (Figure 64). On utilise les propriétés de symétrie de
l’écoulement. Le nombre de cellules le long d’un diamètre de buse est 10. La géométrie des
mailles proches de la buse d’injection est choisie suffisamment régulière pour limiter la
diffusion numérique et assurer une bonne représentation des phénomènes physiques.
7.5.3 Résultats
On présente, dans cette partie les résultats des comparaisons effectuées entre les
expériences de Wu et le modèle quasi multiphasique. On utilise l’équation Eq. 7-11 pour
retrouver la vitesse du liquide, à partir de la résolution des équations de transport de la vitesse
moyenne de liquide et du flux turbulent moyen de liquide.
~ ρu′′y′′
Eq. 7-11 U l ,i = U i + i~
ρY
7-161
~
Sur la Figure 65 et la Figure 66, on note U l , z la vitesse liquide axe, U z la vitesse axe
ρu′z′ y′′
et ~ la correction. La courbe de fraction volumique de liquide (multipliée par 1000 pour
ρY
être visible) permet de juger le niveau de dilution de l’écoulement. Les corrections apportées à
la vitesse de liquide, en utilisant une loi gradient pour le flux turbulent de liquide, n’ont pas
été représentées, car elles sont trop faibles.
Les résultats présentés sur la Figure 65 correspondent aux profils radiaux de vitesse
axiale de liquide à 600 diamètres de la buse d’injection. On remarque que la vitesse axiale de
mélange est légèrement inférieure à la vitesse du liquide mesurée par Wu. La correction
permet de retrouver une estimation correcte de la vitesse de liquide sur l’axe. En revanche,
dans la zone plus éloignée de l’axe, la correction apportée à la vitesse moyenne induit une
surestimation de la vitesse axiale de la phase liquide. Il est à noter que dans cette zone de
l’écoulement la fraction volumique de liquide est faible (moins de 0.001).
Les résultats présentés sur la Figure 66 sont les profils radiaux de vitesse axiale de
liquide à 400 diamètres de la buse d’injection. Proche de l’axe de l’injecteur, la vitesse
moyenne est inférieure à la vitesse liquide mesurée par Wu. La correction apportée par le
modèle quasi multiphasique n’est cependant pas suffisante. Dans la zone plus éloignée de
l’axe d’injection, la correction ne permet pas de mieux estimer la vitesse du liquide.
7-162
Ces deux figures ne permettent pas de conclure quant à la validité du modèle quasi
multiphasique. Il est à remarquer que les constantes utilisées dans ces calculs sont celles
extraites des comparaisons avec la DNS de Ménard. Il est possible qu’en changeant ces
constantes, on obtienne de meilleur résultats.
7-163
Conclusion
Le but de ce travail de recherche était de développer, d’implémenter et de valider le
modèle ELSA dans le contexte de l’injection Diesel. Ce dernier permet de décrire de façon
complète le spray Diesel depuis l’intérieur de l’injecteur jusque dans la zone diluée du spray.
Il est important de décrire correctement le processus d’atomisation lors de l’injection Diesel,
car ce phénomène contrôle la dispersion de la masse liquide et vapeur (vaporisation) dans la
chambre de combustion. Il contrôle ainsi indirectement la combustion et la formation de
polluants.
Dans la première partie de cette thèse, nous avons présenté, de façon générale,
l’injection dans le moteur Diesel. Cette partie a permis de mettre en avant les problématiques
particulières à l’injection Diesel. Les technologies Diesel ont énormément évoluées et
notamment le système d’injection : pression d’injection de plus en plus forte, diamètre
d’orifice de la buse d’injection de plus en plus faible. L’écoulement en sortie d’injecteur est
ainsi extrêmement contraint. Ces remarques démontrent la nécessité d’étudier avec précision
les mécanismes physiques de l’injection et leur prévision via des outils de modélisation 3D.
Ensuite, le second chapitre est consacré à la phénoménologie des sprays. Il a pour but
de présenter les nombres adimensionnels caractéristiques d’un spray ou d’une goutte liquide,
la théorie linéaire classique et ses conséquences sur les régimes de fractionnement d’une
colonne de liquide. Un résumé des connaissances phénoménologiques du spray obtenues à
l’aide d’études expérimentales et de simulations numériques directes a été présenté. À l’heure
actuelle, il existe peu de modèles qui prennent en compte de façon précise les phénomènes
physiques liés au processus d’atomisation, en particulier dans la zone primaire. Il apparaît
donc primordial d’intégrer, dans un modèle de spray, l’effet de la géométrie de l’injecteur
(cavitation, turbulence interne), l’écoulement fortement contraint qui existe en zone proche de
l’injecteur et le fait que le spray n’est pas constitué de gouttes, mais en réalité d’un dard
liquide (zone continue de liquide attachée à la buse d’injection) et d’un grand nombre de
structures liquides de formes complexes.
Enfin, le dernier chapitre propose les applications et les résultats. Tout d’abord, une
validation des équations eulériennes du modèle ELSA est effectuée. Cette étude est une
comparaison directe avec les résultats moyennés statistiquement d’une expérience de
simulation numérique directe [Ménard, 2006]. Cette DNS nous permet de valider et caler
finement les équations de transport de la fraction massique moyenne de liquide et de la
densité moyenne d’interface liquide/gaz en zone très proche de la buse d’injection. Les
constantes, retenues à la suite de ce calage, sont celles utilisées dans l’ensemble des calculs du
Chapitre 7. En revanche, cette expérience nous a confirmé une lacune de la modélisation : le
traitement de la turbulence diphasique. Cela devrait faire le sujet d’études ultérieures. Ensuite,
une analyse du comportement de l’équation de densité moyenne d’interface liquide/gaz a été
réalisée. Cette étude porte sur le comportement général de la densité d’interface et sur les
modifications apportées. Le manque de données expérimentales ne nous permet pas d’avoir
accès à des données très précises comme, par exemple, la fréquence de collision entre les
structures liquides dans la zone dense du spray. Nous faisons, ici, une analyse qualitative de
certaines grandeurs. Ensuite, une validation globale du modèle ELSA complet (zones dense et
diluée) a été effectuée. Cette validation porte sur une donnée très importante pour les
motoristes, à savoir les pénétrations liquide et vapeur. Ce travail de thèse consistait, en effet, à
proposer un modèle de spray pour les moteurs Diesel. Dans ce cadre, l’implantation du
7-167
modèle ELSA dans un calcul moteur est évoquée. Deux difficultés sont mises en avant : le
couplage du modèle de spray avec le modèle de combustion et l’adaptation nécessaire du
maillage, afin de pouvoir prendre en compte l’écoulement dans la zone dense du spray,
proche du nez de l’injecteur. Finalement, une validation de l’équation de transport du flux
turbulent de liquide est proposée. Une comparaison avec l’expérience de Wu [Wu, 1984] est
menée. Il s’agit de retrouver la vitesse de la phase liquide à l’aide du modèle quasi
multiphasique.
7-168
intéressant de coupler le modèle eulérien complet avec le transport de particules qui donnerait
accès aux moments d’ordre supérieur (thèse de Lebas en cours).
Ensuite, il a été mis en avant dans la comparaison avec les calculs de DNS de Ménard,
un problème de modélisation de la turbulence diphasique. Il serait alors intéressant de
reprendre les équations de l’énergie cinétique turbulente de mélange et de la dissipation
turbulente de mélange pour les adapter à la description d’un écoulement diphasique. Cela
pourrait être réalisé en séparant la partie liée aux fluctuations turbulentes de l’énergie
cinétique turbulente et de la dissipation, de la partie liée au carré de la vitesse de glissement
moyenne entre les phases.
Une autre voie d’exploration pourrait être l’utilisation de la simulation numérique aux
grandes échelles (LES pour Large Eddy Simulation). Cette méthode attractive, car elle ne
nécessite pas de modélisation de la turbulence aux grandes échelles, repousse le problème du
traitement de la turbulence diphasique à l’échelle de sous maille. Celle-ci est difficile car
l’effet de la tension de surface aux petites échelles n’est pas évident à prendre en compte. Il
faudrait certainement modifier les modèles de fermetures de sous maille.
7-169
Annexes
~ ~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ρu′j′ui′′y′′
∂t
+
∂x j
=−
∂x j
− ρuiu j
′′ ′
′
∂Y
∂x j
− ρu j y
′′ ′
′
∂U i
∂x j
~
+ Γl U l , Int ,i − U i ( )
∂YP ∂Yτ ij ~ ∂P ~ ∂τ ij
+ ρYFi − ρ Y Fi − Y σκniδ S + (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S −
~~ ~
+ +Y −Y
∂xi ∂x j ∂xi ∂x j
l’interface et Γ = ρ (U − U )n δ .
l l l, j Int , j j S
~~
- Les forces extérieures sont généralement les forces de gravité donc ρYFi − ρ Y Fi = 0 .
7-170
On obtient alors :
~ ~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′ ∂ ρu′j′ui′′y′′ ∂Y ∂U ∂YP ∂Yτ ij ~ ∂P ~ ∂τ ij
+ =− − ρui′′u′j′ − ρu′j′ y′′ i − + +Y −Y
∂t ∂x j ∂x j ∂x j ∂x j ∂xi ∂x j ∂xi ∂x j
∂YP ~ ∂P ∂P ~ ∂P
− +Y = −Y +Y
∂xi ∂xi ∂xi ∂xi
Les relations précédentes nous permettent de retrouver l’équation standard pour le flux
turbulent de gaz dans le cas du mélange de deux gaz. Il manque cependant le terme de
diffusion laminaire dans la diffusion du flux turbulent.
~ ~
∂ ρui′′y′′ ∂U j ρui′′y′′
∂t
+
∂x j
=−
∂
∂x j
( )
ρu′j′ui′′y′′ − τ ij′ y′′ + p′y′′δ ij − ρui′′u′j′
∂Y
∂x j
~
∂U ∂τ ∂P ∂y′′ ∂y′′
− ρu′j′ y′′ i + y′′ ij − y′′ + p′ − τ ij′
∂x j ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j
Bailly se place dans le cas d’écoulements pleinement turbulents. Les termes liés aux
contraintes visqueuses disparaissent. Le modèle proposé par Bailly concerne le dernier terme
de l’équation précédente et le terme de diffusion.
~
∂y′′ ∂U ∂P ρu′′y′′
p′ = C1 ρu′j′ y′′ i + C2 y′′ − C3 i
∂xi ∂x j ∂xi τt
7-171
ν t ∂ ρui′′y′′
ρu′j′ui′′y′′ + p′y′′δ ij = − ρ
Sct ∂x j ρ
7-172
Annexe 2 Propriétés des distributions
1.1. Définition
Tout d’abord, on définit la fonction indicatrice de la phase liquide Y .
Y = 0 , sinon.
Cette fonction est définie sur l’ensemble de l’espace. On peut diviser l’espace en trois
sous domaines :
- La phase liquide
- La phase gazeuse
- L’interface
∂φ ∂φ
C
= − [φ ]S − U Int ,i niδ S
S+
∂t ∂t
∂φ
C
7-173
l’interface. δ S est la fonction indicatrice de l’interface. [φ ]S − est le saut à la traversée de
S+
C
∂φ ∂φ
= + [φ ]S − niδ S
S+
∂xi ∂xi
1
Σ= ∫ δ S dv
V Volume
Il est alors possible de définir une moyenne conditionnée sur l’interface liquide/gaz
pour la variable ϕ .
1 1
ϕ S
= ∫ ϕds = ∫ ϕδ S dv
S Surface V Volume
7-174
∂ρ ∂ρU j
+ =0
∂t ∂x j
∂ρU i ∂ρU jU i ∂P ∂τ ij
+ =− + + ρFi
∂t ∂x j ∂xi ∂x j
Les conditions de saut à travers une interface liquide/gaz s’exprime classiquement par
les deux relations suivantes [Drew, 1983].
[ρ (U i − U Int ,i )ni ]S − = 0
S+
[ρU (U
i j − U Int , j )n jδ S − (Pδ ij + τ ij )n jδ S ]
S+
S−
= σκniδ S
7-175
C
∂ρ ∂ρU i ∂ρ ∂ρU i
C
∂ρ ∂ρU i
= 0 + [ρ (U i − U Int ,i )ni ]S − = 0
S+
+
∂t ∂xi
Soit finalement,
∂ρ ∂ρU i
+ =0
∂t ∂xi
Cette équation est la même que celle pour un milieu monophasique. Cela est dû à la
condition de saut qui exprime la conservation des flux de masse à la traversée de l’interface
liquide/gaz.
C
∂ρU i ∂ρU iU j ∂ρU i ∂ρU iU j
[ ]
C
− [ρU i ]S − U Int , j n jδ S +
S+ S+
+ = + ρU iU j n jδ S
∂t ∂x j ∂t ∂x j
S−
On a aussi :
C
∂P ∂P
= + [P ]S − niδ S
S+
∂xi ∂xi
∂τ ij
∂τ ij
C
=
∂xi ∂xi
[ ]
+ τ ij
S+
S−
niδ S
ρFi = [ρFi ]C
7-176
∂ρU i ∂ρU iU j ∂P ∂τ ij
∂t
+
∂x j
=− +
∂xi ∂x j
[
+ Plδ i , j − τ l ,ij ]
S+
S−
[ ]
n jδ S + ρU i (U j − U Int , j ) S − n jδ S + ρFi
S+
∂ρU i ∂ρU iU j ∂P ∂τ ij
+ =− + + ρFi + σκniδ S
∂t ∂x j ∂xi ∂x j
Cette équation diffère de l’équation de conservation sur un domaine continu par l’ajout
d’un terme correspondant au saut lié à la tension de surface.
C
∂ρY ∂ρYU i ∂ρY ∂ρYU i
C
∂t ∂xi
∂t ∂x
∂ρ ∂ρU i
l l
∂t + ∂x = 0
On obtient finalement :
∂ρY ∂ρYU j
+ = ρl (U l , j − U Int , j )n jδ S
∂t ∂x j
7-177
Γl = ρ l (U l , j − U Int , j )n jδ S
C
∂ρYU i ∂ρYU iU j ∂ρYU i ∂ρYU iU j
[ ]
C
− [ρYU i ]S − U Int , j n jδ S +
S+ S+
+ = + ρYU iU j n jδ S
∂t ∂x j ∂t ∂x j
S−
C
∂ρYU i ∂ρYU iU j ∂ρYU i ∂ρYU iU j
C
+ = + + ρlU l ,i (U l , j − U Int , j )n jδ S
∂t ∂x j ∂t ∂x j
Pour cette équation, les termes définis sur le domaine continu liquide et gaz ne sont
pas nuls comme précédemment.
C C
∂ρYU i
C
∂ρYU iU j ∂P ∂τ ij
+ = Y − + + ρ F
i
∂t ∂ ∂ ∂
x j xi x j
C
∂YP ∂Yτ ij ∂Y ∂Y
= − + + ρYFi + P − τ ij
∂xi ∂x j ∂xi ∂x j
Sur le domaine continu (gaz et liquide), la fonction indicatrice de la phase liquide est
constante et égale à 1 ou 0. Les deux derniers termes (liés au gradient de l’indicatrice) ne sont
pas nuls par la suite. Ils sont à considérer, car ces deux gradients ne sont pas nuls, lorsque l’on
s’intéresse à une fonction continue de l’espace comme la variable d’avancement. Le problème
du saut n’est pas rencontré sur le domaine continu.
C C
∂ρYU iU j ∂YP ∂Yτ ij
C
∂ρYU i
C
∂t + ∂x = − + + [ρYFi ]
C
j ∂xi ∂x j
7-178
C
∂YP ∂YP
+ [YP]S − niδ S
S+
=
∂xi ∂xi
C
∂YP ∂YP
= − Pl niδ S
∂xi ∂xi
C
∂Yτ ij ∂Yτ ij
∂x j
= [ ]
+ Yτ ij
S+
n jδ S
∂x j
S−
C
∂Yτ ij ∂Yτ ij
= − τ l ,ij n jδ S
∂x j ∂x j
[ρYFi ]C = ρYFi
∂Y
M l ,i = (Plδ ij − τ l ,ij )n jδ S − Pl , Int
∂xi
7-180
Annexe 3 Équations eulériennes de la phase liquide obtenues à
partir de l’équation lagrangienne
Le but de cette partie est d’expliquer brièvement comment Simonin [Simonin, 2000]
obtient les équations eulériennes pour la phase liquide à partir de l’équation lagrangienne
d’une particule.
Nl = ∫ f ( X , t;V , T , m )dVdTdm
mΦ(V , T , m ) f ( X , t ;V , T , m )dVdTdm
1
Y ρl ∫
Φl =
πd 3 ∂Pg
+ Ftraînée,i + (VInt ,i − Vi )
dVi dm
m = mgi − l
dt 6 ∂xi dt
- La force de volume
- La force de flottaison
- La force de traînée
7-181
- Le transfert de quantité de mouvement dû à la vaporisation
7-182
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