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Perceval.

Ouvrage collectif à paraître en 2020 par le cercle d’études


nouvelles d’anthropologie (CENA)
sous la direction de Georges Bertin.

Appel à contributions.

Préambule.

Depuis sa fondation en 1973, le « Cercle d’études nouvelles d’anthropologie, les amis


arthuriens de René Bansard1 (CENA) », s’attache à mettre en valeur les mythes contes
et récits légendaires liés aux romans de la Table Ronde et ce singulièrement dans les
terroirs de l’espace Narmandie-Maine, aux marches de la Petite Bretagne.
Chaque année, se succèdent journées d’études, colloques scientifiques, voyages d’études,
travaux de ses membres et d’universitaires invités, concrétisés par la production
d’ouvrages édités aux éditions du Cosmogone, dans la collection « Graal et chevalerie ».

La figure de Perceval ayant été abordée, voici 17 ans, dans une journée d’études du
CENA2, il a semblé aux membres de l’association qu’un nouveau travail plus complet
s’imposait pour approfondir les pistes déjà entrevues et ouvrir ce travail à de nouvelles
interrogations, à d’autres points de vue.

Le volume ainsi constitué fera l’objet d’une publication. A sa réalisation, il constituera un


apport supplémentaire à l’oeuvre entreprise par l’association CENA depuis presque un
demi-siècle.

Problématique.
Perceval : perce val, Percheval, perche en val, Perlesvaus, par les vaux, les
interprétations du nom ne manquent pas et ce d’autant plus que le personnage
apparaît dans une trentaine de romans médiévaux entre le 12 ème et le 15ème siècle.

Le plus célèbre est sans contredit le roman de Chrétien de Troyes écrit vers
1185 : Perceval ou le Conte du Graal. Inachevé, il a donné lieu à plusieurs
continuations et romans en prose où se perpétuent ses aventures, tel le célèbre
Lancelot Graal (vers 1225), en lequel l’antiquaire Guillaume Assolant voyait le
père de tous nos romans, d’autres tels : l’Estoire dou Graal ou Joseph
d’Arimathie de Robert de Boron, (v 1190), et aussi le Parzival de Wolfram von
Eschenbach (vers 1203) dont Wagner fera un opéra, Perlesvaus, le Haut Livre du
Graal (1230-1240) etc.
1
Siège social Mairie de Lassay les Châteaux (53)
2
Tristan et Perceval, Herméneutiques sociales, édition CENA, 2003.

1
Les érudits s’interrogent également sur la place que tient dans ce panorama le
Peredur roman gallois du 12ème siècle.
La littérature, le théâtre, l’opéra, le cinéma, les séries télévisées, même les
jeux-vidéos, n’ont cessé, depuis, d’en magnifier la figure.

Notre propos, pour cet ouvrage, ne consistera pas à refaire ce que nombre de
savants historiographes et spécialistes de littérature médiévale ont déjà si bien
fait notamment dans le cadre de la Société arthurienne internationale, mais
plutôt d’interroger le sens de cette figure, telle que le Moyen-âge nous l’a léguée
et telle qu’elle trouve écho en nos esprits, en quoi elle nous provoque.
En effet, comme l’a écrit Umberto Eco 3, « la culture médiévale possède un sens
de l’innovation ; mais voilà, elle s’évertue à le dissimuler sous les oripeaux de la
redite (à la différence de la culture moderne qui fait mine de renouveler alors
qu’elle ne fait que répéter) ».

La figure de Perceval, le « nice » chevalier, s’impose en effet certes sur le plan


d’une esthétique qui lui est propre et dépasse peut-être les intentions de ses
auteurs, mais elle peut être interrogée comme porteuse d’une mythologie
inhérente en ses sources et aussi, en tant que telle, comme production littéraire
voire philosophique, ou encore l’utilisent replacée dans les contextes culturels de
ses productions.
Elle doit encore être examinée telle qu’elle a été reçue et telle que nous la
recevons car elle a affaire à l’humain en chacun de nous et à notre humanité, car
elle sollicite nos affects, nos représentations, nos imaginaires ?
D’un autre point de vue, en quoi le Perceval que nous connaissons a-t-il à voir avec
les mythologies indo-européennes auxquelles certains ont pu le rattacher, aux
thèmes de la Vengeance, à quel Appel à l’Autre Monde répond le fils de la Veuve
Dame quand le monde qu’il découvre est frappé de stérilité et de mort ?
Les contributions sollicitées, on le voit, peuvent être celles de la littérature, de
l’anthropologie culturelle, de l’histoire, de la mythologie et du folklore mais aussi
de la psychologie, de la psychanalyse, et encore de l’iconographie et de
l’héraldique.
René Bansard lui, autre piste possible, s’interrogeait sur les relations qu’il
percevait entre le personnage de Perceval et la toponymie du Perche, le blason
de l’abbaye de Perseigne, les œuvres de certains de ses abbés. Et ce grand
érudit qu’est Gilles Susong n’hésitait pas à mettre en relation l’Estoire del Saint
Graal avec divers toponymes normands, des épisodes historiques médiévaux de la
province et certains modèles hagiographiques 4. Chantier qui a encore été celui de
CENA depuis tant d’années.
3
Ecrits sur la pensée au Moyen-âge, Grasset, 2016.
4
Personnages et paysages normands dans les derniers romans de Chrétien de Troyes, in Les romans de la Table
Ronde, la Normandie et au-delà, éditions Corlet, 1987, p.51 à 72.

2
Notre projet est bien, pour cet ouvrage, de mettre en lumière, autant que faire
se peut, une figure restée largement énigmatique et mystérieuse en ses
productions, thèmes et variations.

Les articles seront à adresser, pour soumission au comité scientifique, avant le


1er août 2020, à Georges Bertin, georges.bertin49(at)gmail.com

Format : résumé, mots clefs, 30000 signes maximum.

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