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Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille – Semestre 2 UE5

Cours de Structures

III . Liaisons & assemblages entre éléments de structure


IV . Structures isostatiques / hyperstatiques

Alexandre de la Foye 24 mars 2006


III. Liaisons & assemblages

Notion de degré de liberté

Avant d’être lié dans une structure, un élément


peut être déplacé librement ; ses liaisons avec
d’autres éléments limitent ou suppriment
complètement la possibilité de mouvement. On
dit alors que les liaisons suppriment à l’élément
qu’elles fixent un ou plusieurs degrés de liberté.

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III. Liaisons & assemblages

Notion de degré de liberté

y z

x y

3 d.d.l. 6 d.d.l.
x
3
III. Liaisons & assemblages

Notion de degré de liberté

Pour chaque degré de liberté d’un élément,


l’alternative est :

Absence de force de réaction et liberté totale de


mouvement F=0 D inconnu

Mouvement complètement bloqué par une force de


réaction D=0 F inconnue

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III. Liaisons & assemblages

Notion de degré de liberté

La nature des liaisons des éléments d’une


structure conditionne entièrement

sa stabilité

et partiellement

sa résistance et sa rigidité

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III. Liaisons & assemblages

Définitions

Une liaison désigne le nombre et la nature des


degrés de liberté bloqués entre deux éléments de
structure .
C’est un concept mathématique.

Un assemblage est un procédé mis en œuvre


pour assurer le fonctionnement d’une liaison.
C’est la matérialisation du concept mathématique.

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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

● Suppression des trois degré de liberté

● 3 réactions d’appui : 2 forces + 1 moment

● 3 inconnues dans les équations d’équilibre

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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Elément 1

Elément 2 8
III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

90°
90°

90° 90°

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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

>2h

Encastrement d’un poteau en acier par scellement direct


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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Réaction horizontale Réaction verticale Couple / moment


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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Encastrement d’un poteau en acier par cannes et bêche 12


III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Réaction horizontale Réaction verticale Couple /moment

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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Encastrement en tête de portique en acier


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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Encastrement poteau acier - poutre acier


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III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Gare routière à Izmir 16


III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Centre d’Art à Bordeaux (Fuksas) 17


III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Stade olympique de Montréal 18


III. Liaisons & assemblages
Liaison triple dans le plan :
L’ENCASTREMENT

Conclusion :

La principale caractéristique de l’encastrement


est d’assurer la reprise d’un moment.

Les assemblages encastrés sont donc souvent


caractérisés par un ajout local de matière qui
permet de générer un grand bras de levier.

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

● Suppression de 2 degrés de liberté en


translation

● 2 réactions d’appui : 2 forces

● 2 inconnues dans les équations d’équilibre

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

90°
<90°

90° 90°

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Articulation en pied d’un poteau en acier

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Articulation « à axe » au pied d’un poteau en acier

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Articulation poteau acier – poutre acier


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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Pav. brit. Séville (Grimshaw) Aéroport Stansted (Foster)


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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Ecole d’architecture de Lyon (Jourda-Perraudin)

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Maison Farnsworth (Mies Van der Rohe)

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Aéroport Satolas (Calatrava) 30


III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Conclusion 1 :
La principale caractéristique de l’articulation est
de minimiser voire annuler le moment.
Les assemblages articulés sont donc souvent
caractérisés par un amincissement local lié à la
diminution du bras de levier.

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III. Liaisons & assemblages
Liaison double dans le plan :
L’ARTICULATION

Conclusion 2 :
Dans bien des cas la nature des assemblages
est ambiguë : on ne constate ni renforcement ni
affaiblissement locaux flagrants.
Par défaut, un assemblage est considéré
comme une articulation.

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III. Liaisons & assemblages
Liaison simple dans le plan :
L’APPUI SIMPLE ou APPUI GLISSANT

● Suppression d’un degré de liberté en


translation (perpendiculaire à l’appui)

● 1 force (perpendiculaire à l’appui)

● 1 inconnue dans les équations d’équilibre

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III. Liaisons & assemblages
Liaison simple dans le plan :
L’APPUI SIMPLE ou APPUI GLISSANT

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III. Liaisons & assemblages
Liaison simple dans le plan :
L’APPUI SIMPLE ou APPUI GLISSANT

Déplacements
autorisés

Appui-simple bilatéral entre poutre et poteau en acier

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III. Liaisons & assemblages
Liaison simple dans le plan :
L’APPUI SIMPLE ou APPUI GLISSANT

Appui-simple bilatéral poutre bois Appui-simple unilatéral poutre acier ou béton


(cales en bois) (appui néoprène fretté)

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III. Liaisons & assemblages
Liaison simple dans le plan :
L’APPUI SIMPLE ou APPUI GLISSANT

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III. Liaisons & assemblages
Liaison simple dans le plan :
L’APPUI SIMPLE ou APPUI GLISSANT

Appui-simple bilatéral de type « barre bi-articulée »

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III. Liaisons & assemblages
Liaison simple dans le plan :
L’APPUI SIMPLE ou APPUI GLISSANT

Conclusion :

Dans la pratique, les appuis glissants sont


réalisés pour laisser libre cours aux dilatations
(resp. rétractations) thermiques des éléments
de structure afin de ne pas générer d’efforts de
compression (resp. traction) supplémentaires.

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Définition de la stabilité d’une structure

Une structure est dite stable si elle peut assurer


son équilibre sous n’importe quelle charge
statique d’intensité «raisonnable» et revenir à sa
position initiale après disparition de cette charge.

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Stabilité d’une structure – Exemple 1


Bras de levier

Structure instable Structure stable


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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Stabilité d’une structure – Exemple 2

Structure instable Structures stables

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques
Structure isostatique – Définition 1 :
Une structure stable qui devient instable après
relâchement d’un seul degré de liberté est dite
isostatique.

Structure isostatique – Définition 2 :


Lorsque les liaisons entre les éléments d’une
structure sont en nombre strictement suffisant
pour assurer la stabilité de la structure, celle-ci
est dite isostatique.
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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Structure isostatique – Définition 3 :


Une structure est isostatique lorsque les
réactions d’appui et les forces transmises par
chaque élément peuvent être déterminées par
les seules équations d’équilibre.

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Définition d’une structure hyperstatique :

Une structure isostatique dont on bloque un ou


plusieurs degrés de liberté devient hyperstatique.

Le nombre de degrés de liberté bloqués est


nommé degré d’hyperstaticité de la structure.

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Calcul du degré d’hyperstaticité

d = n-3e

d : degré d’hyperstaticité
n : nombre de d.d.l. bloqués
e : nombre d’éléments

d=0 ↔ structure isostatique

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Exemples

2
2 2 3 2 2 2

3 2 2 2 2 2
2

e=3 e=3 e=4


n=3+2+2+2=9 n=2+3+2+2=9 n=2+2+2+2+2+2=12

d=9–3*3=0 d=9–3*3=0 d=12–3*4=0

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Exemples

2 2 2
3 2 2 2

2 2
2 2 2 2
2
2 2

e=4 e=6

n=2+2+3+2+2+2=13 n=10*2=20

d=13–3*4=1 d=20–3*6=2

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques
Attention !
La vérification de cette formule est une condition
nécessaire mais pas suffisante. Une petite réflexion
supplémentaire est donc indispensable.
2
2 2
2 2

1 1 1

2 2
2 2

e=1 e=6
n=1+1+1=3 n=18
d=3–3*1=0 d=16–3*6=0
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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques
Cas du câble

e
ne aill tr
av s
a v ai pa
tr
av tr lle
ill
e
ai v a
lle a
pa tr
s ne

n
io
ct en on
t ra e
ll si
en v ai res
e
aill a
tr mp
a v co
tr

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Cas du câble

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Avantages des structures isostatiques

● Bonne adaptation aux déplacements imposés


● Faciles à calculer

Inconvénient

● Deviennent des « mécanismes » après rupture


d’un élément

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IV. Structures isostatiques /
hyperstatiques

Avantages des structures hyperstatiques

● Plus rigides et plus résistantes sous actions non


issues de déplacements imposés
● Eléments surabondants faisant office de
fusibles (sous séisme notamment)
Inconvénient
● Plus fragiles sous déformations imposées
● Plus difficiles à calculer
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