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Titre 1 : La vente
Présentation générale : L’identification du contrat de vente
1
A) Les modalités de la délivrance
1) Les formes
2) Le lieu
3) La date
B) L’objet de la délivrance
1) La chose convenue
2) Les accessoires de la chose
C) Sanctions de l’obligation de délivrance
&2. L’obligation de garantie
A) Garantie contre l’éviction
1) Le fait générateur de la garantie
a. Garantie du fait personnel
b. Garantie du fait des tiers
2)Les effets de la garantie contre l’éviction
3)Les clauses relatives à la garantie contre l’éviction
B) Garantie contre les vices cachés
1) Les conditions de fond de la garantie
a. Un vice caché
b. Un vice antérieur à la vente
c. Un vice grave rendant la chose impropre à son usage
2) L’action en garantie
a. La notification du vendeur
b. Les règles de preuve
c. Le délai pour agir
3) Les effets de la garantie
a. Option de l’acheteur
b. Les dommages et intérêts
4) Les aménagements conventionnels de la garantie
Section 3. Les obligations de l’acheteur
&1. L’obligation de payer le prix
A) Les modalités du paiement du prix
B) Les sanctions du défaut de paiement
&2. L’obligation de prendre livraison (ou de retirer la chose)
Le DOC donne une définition de la vente à l’article 478, c’est ici le rapport d’obligation
qui définit le contrat de vente, plus généralement ; il faut retenir que le contrat de vente
est le transfert de propriété en contrepartie d’un versement d’un prix. C’est un contrat
synallagmatique, à titre onéreux, translatif de propriété (transfert d’un droit réel),
consensuel (488DOC) puisque le contrat est formé par le seul échange des consentements,
enfin il est commutatif. Le contrat de vente est le plus important dans la vie économique
puisqu’il permet la circulation de biens et de valeurs, et dans une économie libérale qui
repose sur la distribution et la consommation, la vente est un rouage essentiel.
Le contrat de vente est un contrat (il est donc soumis au DOC) nommé, il est régit par
les articles 487 et suivants. L’article 488 nous énonce à cet effet les éléments
indispensables du contrat de vente. Enfin, c’est un contrat instantané.
La promesse de vente ;
Le pacte de préférence ;
Le contrat préliminaire à la vente.
B) La promesse synallagmatique :
Définition : Aussi appelée le « compromis », c’est le contrat par lequel une personne, le
promettant, s’engage à conclure un contrat de vente à des conditions déterminées au
profit du bénéficiaire. Bénéficiaire qui s’engage, lui, à acheter aux dites conditions (chose et
prix).
Il y a engagement de la part des deux parties : L’un s’engage à vendre, et l’autre partie
s’engage à acheter mais il n’y a pas encore d’obligations. Ils ont donnés primitivement leur
consentement.
Ce n’est qu’un moyen aux parties de préparer le contrat, ce « compromis » est un
instrument qui sert à empêcher que l’objet convoité ne soit vendu à une tierce personne.
Le compromis bénéficie d’un délai (ex : Un acheteur potentiel demande un temps
nécessaire à l’acquisition de fonds ou de crédits --> Achat de biens immobiliers)
Devoir de réflexion : N’est pas uniquement un droit, ce n’est pas une proposition de
délai de réflexion mais on impose plutôt le délai pour.
> Imposition d'un délai, il faut attendre ce délai (parfois surprotection donc)
15j pour la réflexion mais ajoute qu'aucune acceptation ne peut se faire avant 10j Art
120 lois sur la protection conso 31-08.
Délai à partir de quand : le point de départ est très important et peut priver les
personnes d'actions.
15j à partir de la réception de l'offre : théorie de la réception ici est la plus logique.
Droit de repentir : (rétractation) pas une faculté générale, dans quelques types de
contrats :
Lorsqu’il s'agit d'une vente suite à un démarchage à domicile 7j à partir de
l'engagement
Vente à distance : (ex sur internet) art 36 de la loi : dès la date de réception du bien ou
acceptation de l'offre 7j crédit à la consommation : délai de 7j à partir de l'offre.
Apres le consentement : 2 éléments constitutifs : Vente et prix
Pour que la vente soit valable article 486 du DOC // L’article 490 quant à lui traite de la
vente en bloc, qui a pour objet un ensemble de choses à un seul et même prix, sans égard
au nombre/poids etc…
La chose vendue doit être dans le commerce article 57 du DOC La chose doit être
appropriée : Article 485 du DOC
La chose doit être déterminée pour que la vente soit valable, lorsqu’un bien est non-
fongible, c’est-à-dire un bien unique (exemple : Immeuble, voiture d’occasion), sa
détermination ne pose pas de problème parce qu’il a une individualité propre, autrement
dit, un corps certain.
Lorsqu’un bien est une chose de genre (fongible), sa détermination est moins évidente,
on procède d’abord à son individualisation. La détermination peut s’effectuer par la
précision de la qualité et l’espèce de la chose (telle quantité de blé par exemple, et telle
variété de blé).
Chercher ce qui a été déterminant dans la conclusion du contrat, ce qui a poussé les
parties à contracter.
&2.Montant du prix :
Est-ce qu’il y a une liberté contractuelle totale ou existe-t-il un équilibre qu’on doit
respecter ? C’est le débat posé ici.
C’est la liberté contractuelle qui réside dans le droit des contrats, mais l’essentiel c’est
que les conditions de validité existe qu’il n’existe pas de vice de consentement, alors c’est
la liberté contractuelle ici qui s’impose et le prix sera fixé par les parties adhérentes au
contrat.
B) Les exceptions :
- Aménagements particuliers : Il convient aux parties de les fixer, soit *Le terme
(évènement futur et certain), soit par *La condition (incertain).
*Terme : Échéance --> Jour J., effet suspensif
*Condition suspensive --> Condition : Évènement futur
(Associé au transfert de propriété) art 493 : « les risques qui sont associés à la chose,
sont transférés simultanément (...) »
Si le contrat de vente transmet immédiatement la chose, il va en assumer pleinement
tous les risques (à ne pas confondre avec la délivrance)
Le transfert des risques : Les risques sont assumés par le seul propriétaire qui est
l'acheteur malgré le fait qu'il n'ait pas encore reçu la "chose". Cela veut dire, concrètement
(si l'objet a péri entre le temps de transfert de propriété et la délivrance) vous allez quand
même en payer le prix parce que vous êtes le véritable propriétaire du bien (exemple :
Achat d'une voiture qui a péri pour cause d'inondations, il faut quand même payer le prix
alors qu'elle a péri entre les mains du vendeur : C'est la théorie des risques. > Principe
injuste mais ceci est la règle).
Le propriétaire assume les risques liés à la chose : Nous allons forcément trouver des
exceptions à ce principe :
- Lorsque l'objet est une chose fongible : Tant que la chose n'a pas été individualisée,
le propriétaire reste le vendeur.
- Lorsqu'il y a un terme ou une condition suspensive (ou terme suspensif) : Sert à
suspendre le transfert de propriété, celui-ci n'est pas immédiat.
- Art 496 du DOC : « Lorsque la délivrance de la chose nécessite un transport les
risques sont liés à ce transport et sont mis à la charge du vendeur jusqu'à réception
matérielle par l'acheteur. »
&1.L’obligation de délivrance :
Art 488 « La vente est parfaite entre les parties dès qu'il y a consentement des
contractants, l'un pour vendre, l'autre pour acheter, et qu'ils sont d'accord sur la chose, sur
le prix et sur les autres clauses du contrat. »
L’article 499 définit l'obligation de délivrance : « La délivrance a lieu lorsque le vendeur
ou son représentant se dessaisit de la chose vendue et met l'acquéreur en mesure d'en
prendre possession sans empêchement. »
Dessaisissement de bien, et mettre l'acquéreur en mesure d'en prendre possession.
Il faut laisser la chose vendue à la disposition de l'acheteur (permettre un moyen
d'accès à l'acheteur) La délivrance se distingue donc de la livraison, la livraison ne fait pas
partie des obligations du vendeur. Il ne peut pas cacher l'objet etc.
Prendre livraison de la chose est une obligation qui pèse sur l'acheteur.
L’article 509 dispose que « Les frais de la délivrance, tels que ceux de mesurage, de
pesage, de comptage, de jaugeage, sont à la charge du vendeur. (...) »
Art 511 « Les frais d'enlèvement et de réception de la chose vendue, ainsi que ceux du
paiement du prix de change, et d'actes de notaire, d'enregistrement et de timbre, pour ce
qui concerne l'acte d'achat, sont à la charge de l'acheteur. Sont également à sa charge les
frais d'emballage, de chargement et de transport. (...) »
La délivrance n'est pas un transfert de propriété, la délivrance : Acte matériel, acte de
fait. Le transfert de propriété (immédiat) quant à lui est un acte juridique, celui repose sur
un droit.
1) Les formes :
On les distingue selon le type de bien (corporel, meuble, immeuble, incorporel etc.)
Pour les biens immobiliers (art 500-1 la délivrance se fait par délaissement du bien
dans ce cas, ou ça s'effectue par la remise des clefs par le vendeur)
Lorsqu'il s'agit d'un bien mobilier (art 500-2 soit par la remise matériel, par la
"tradition" > Vocabulaire juridique pour parler de remise matériel) (Quand on ne peut pas
fournir la chose, fournir un moyen d'accès)
Lorsqu'il s'agit d'un bien incorporel (parts sociales, brevets etc...) : L'art 501 prévoit la
remise des titres au nom du nouvel acquéreur
2) Le lieu :
Lieu ou le contrat a été conclu Art 502, sauf stipulation contraire (si les deux parties
n'arrivent pas à s'entendre sur un lieu précis).
On suit l'endroit où la chose est.
Les dettes sont quérables et non portables, une créance ne vient pas "taper à votre
porte" (le débiteur ne va pas porter votre créance)
3) La date :
Quand est-ce que le vendeur doit délivrer la chose ? Il n'y a aucun délai qui est prévu
par la loi, mais il a été précisé quelques cas (Pour le corps certain qui se fait
immédiatement dès la conclusion du contrat de vente Art 504 sauf stipulation contraire)
Pour les ventes au comptant > Exception d'inexécution
Pour les ventes à terme : Tant que le terme n'est pas arrivé, le vendeur peut retarder la
vente tant que l'acheteur n'a pas payé le prix.
La chose vendue, même si elle n'a pas été délivrée elle est la propriété de l'acquéreur
(sauf exceptions) il s'en suit que le vendeur a une obligation qui pèse sur lui, l'obligation de
conservation de la chose dans l'état initial Art 508 du DOC.
B) L’objet de la délivrance :
Qui : Vendeur (il peut choisir un mandataire à cet effet, ce n'est pas
une obligation intuitu personae art 499)
A qui : On peut choisir un mandataire à la réception de la marchandise
1) La chose convenue :
Qu'est-ce qu'on doit délivrer : On délivre la chose vendue, c'est la chose convenue au
contrat (mais aussi l'accessoire de la chose). La chose convenue est la chose convenue
entre les parties. (Voiture d'une voiture à couleur différente : J'ai conclu un contrat pour
acheter "X", je dois avoir "X". Après il y a des appréciations de fait selon est-ce que cette
couleur a été déterminante à la conclusion du contrat).
La qualité (on a le droit de retrouver la norme technique) (Si l'échantillon proposé est
de qualité différente de celle présentée le jour J > Il faut le préciser dans le contrat)
Les accessoires qui sont liés doivent être délivrés aussi, article 516 du DOC.
L'accessoire est une notion large, lorsque les choses accessoires sont produites par les
choses principales (On ne peut pas vendre un arbre sans ses fruits sans stipulation
contraire par exemple, ou vendre un immeuble loué et le loyer c'est le vendeur qui le
garde)
Lorsque la chose est affectée à la chose principale est un accessoire (exemple : Art 518,
vente d'un édifice Les documents administratifs font aussi partie des accessoires
(article 519).
Lorsqu'il y a défaut dans l'exécution de cette obligation, soit inexécution totale, soit
exécution retardée qui reste une inexécution ou une exécution défectueuse, le retard peut
être une cause déterminante au contrat.
Quelles sont les sanctions mises en jeu ? Il faut d'abord faire abstraction de la nature
de l'inexécution (peu importe, puisqu'il y a défaillance d'exécution).Soit cette défaillance
est apparue pour cause de force majeure, soit c'est du fait du vendeur, de sa faute donc, il
n'a pas été assez diligent. Soit c'est le cas de l'acheteur qui a empêché délivrance de l'objet
du contrat)
Cas de force majeur : Accident, ou encore, l’objet existe et est défectueux, le vendeur
ne peut pas être sanctionné, l’irrésistibilité, l’imprévisibilité du cas l’exonère.
Ici le législateur s'est totalement inspiré du droit français, car le droit musulman, lui,
protège plus l'acheteur.
Détérioration à cause de la faute du vendeur > Mal utilisation de l'objet avant
délivrance
Formes d’éviction : Soit totale soit partielle. L'éviction totale c'est lorsque l'acquéreur
perd la chose. Partielle : Qui va perdre certains avantages seulement de la chose.
Evictions de droit (troubles de droit), évictions de faits (troubles de faits). Quand la
chose qui a été vendue est revendiquée par quelqu'un d'autre, c'est un trouble de droit).
Autre exemple : Un bien en servitude, le fait que quelqu'un vienne se prévaloir d'un droit
réel principal de servitude sur votre bien est un dérangement en soi (surtout lorsque
l'acheteur n'avait pas connaissance de l'existence de cette servitude).
Les troubles de faits c'est lorsque c'est un acte matériel qui empêche la pleine
possession (exemple : Le tapage). Ce sont des faits qui se sont faits matériellement, ce n'est
pas un droit. C'est quelque chose qui empêche la possession paisible de la chose.
(Exemple : détournement de clientèle est un trouble de fait, qui est l'empêchement de la
possession paisible.
Les troubles de faits : Le vendeur doit s'abstenir de tout fait matériel qui empêche la
jouissance paisible par l'acquéreur.
Tout ce qui vient du vendeur est sanctionné
Là on va avoir une tierce personne qui va troubler l'acquéreur (trouble de fait trouble
de droit) et la possession de la chose sera dérangée. Ce dérangement est déclenché par un
tiers.
D'abord, la garantie du fait des tiers est plus réduite, elle est plus limitée. Quand
l’acquéreur peut-il invoquer la garantie au vendeur quand le fait troublant provient d'une
tierce personne ?
Il faut remplir quelques conditions : Le vol ne compte pas, naturellement les troubles
de faits seront exclus de la garantie du fait des tiers. Il faut absolument l'existence d'une
contestation de droit, autrement dit, l'existence d'un trouble de droit. Exemple : Lorsqu'il
y a double-vente (ce qui est possible), c'est une sanction qui va peser sur le vendeur.
La deuxième condition : Il faut que ce DROIT que revendique la tierce personne, il faut
qu'il soit antérieur à la vente. Ex : imaginons une personne qui a acheté un bien mais
qu'une autre (personne) vient revendiquer ce bien, on va voir la date, il faut que la date
soit antérieure, c'est par la faute du vendeur qu'il y a l'existence de ce droit. Il y a des cas
néanmoins qui sont postérieurs à la vente.
La garantie contre l’éviction est une garantie d’ordre public. Dans d’autres cas, s’il n’y
a pas cet élément d’antériorité il faut absolument voir si l’éviction a un rapport direct avec
le vendeur, et si c’est le cas la sanction est inévitable (cas de fraude).
Une distinction : Il faut distinguer s'il s'agit d'une éviction totale, ou d'une éviction
partielle (qui est moins lourdement sanctionnée, ce n'est pas un dérangement qui
m'interdit la jouissance totale de mon bien).
Le législateur a opéré un système de restitution qui va peser sur le vendeur beaucoup
plus rigoureux que lorsqu'il s'agit d'une action en nullité. Le système de restitution est large
par rapport à l'action en nullité : La garantie de l'éviction est une sanction qui pèse sur le
vendeur ("donc on ne va pas lui dire « Prend ton bien, l'autre aussi et basta »).
3 actions (article 538) : « L'acheteur qui a souffert l'éviction totale de la
chose sans qu'il y ait eu, de sa part, reconnaissance du droit de l'évinçant, a le
droit de se faire restituer :
1° Le prix qu'il a déboursé et les loyaux coûts du contrat ;
2° Les dépens judiciaires qu'il a faits sur la demande en
garantie ; 3° Les dommages qui sont la suite directe de l'éviction.
»
Eviction totale : La chose qui a déjà été utilisée par l'acquéreur puisqu'elle est rentrée
dans son patrimoine pendant une courte période va être restituée.
Mais, il peut y avoir disparition ou détérioration de la chose et dans ce cas, il va y avoir
restitution du prix à l'acquéreur. Elle va être obtenue dans tous les cas (disparition ou
détérioration). C'est une manière de sanctionner le vendeur qui a provoqué un trouble.
Outre la restitution du prix, l’acheteur victime d'une éviction peut demander la
restitution des frais (d'abord restituer les frais de la vente > frais d'enregistrements, tous
les frais inhérents à l'acte de vente doivent être restitués).
Les frais de justice également, l'acquéreur intente une action en garantie, une action
en justice qui est payante.
Les dépenses aussi, tout ce que vous avez pu dépenser sur ce bien. Dans le cas où la
victime s'est investie sur la chose financièrement. Mais ces dépenses qui vont être
restituées sont généralement les frais minimes.
Dans le cas où si jamais le vendeur était de mauvaise foi par contre, même les
dépenses voluptuaires, luxueuses seront quand même restituées à l'acheteur.
Les dommages et intérêts : Il peut y avoir éviction sans préjudice, il faut rechercher ce
préjudice.
L’éviction totale est plus intéressante que les effets de la nullité, un acheteur est plus
retord s'il choisit d'intenter cette action.
Éviction partielle : Ici, les effets ne sont pas très longs mais ils vont différer selon ces
cas.
Le cas où l'acheteur n'avait pas prévu cette éviction : Il y a résiliation de la vente et
restitution du prix. Ou bien, étant donné que c'est une éviction partielle, on peut garder un
avantage concernant la possession de ce contrat (« ça m'intéresse toujours de garder
l'objet sauf qu'il y a nuisance ») : Vous gardez ici la possession de l'objet mais le prix est
réduit.
Art 542 : « En cas d'éviction partielle, mais de telle importance qu'elle vicie
la chose vendue et, que l'acheteur n'aurait pas acheté s'il avait pu la
connaître, l'acheteur peut, à son choix, se faire restituer le prix de la partie
évincée et maintenir la vente pour le surplus ou bien résilier la vente et se faire
restituer le prix total. Lorsque l'éviction partielle n'a pas une importance
suffisante pour justifier la résolution de la vente, l'acheteur n'a droit qu'à une
diminution proportionnelle du prix. »
Article 548 : « L’acheteur ne perd point son recours en garantie contre le
vendeur lorsqu'il n'a pu, à cause de l'absence de ce dernier, le prévenir en
temps utile et qu'il a été obligé, en conséquence, de se défendre seul
contre l'évinçant. »
Dans le cas où on fait tout pour sauver le contrat, on l'impose aux parties mais
lorsqu'on ne peut rien faire sauf l'anéantissement c’est dans ce cas qu'on va opter pour la
philosophie destructrice.
La garantie du fait personnel : Article 544 : « Les parties peuvent convenir que
le vendeur ne sera soumis à aucune garantie. Cette clause n'a cependant
pour effet que d'affranchir le vendeur des dommages-intérêts, mais ne peut
le libérer de l'obligation de restituer, en tout ou en partie, le prix qu'il a reçu,
si l'éviction s'accomplit.
La stipulation de non-garantie n'a aucun effet :
1° Si l'éviction se fonde sur un fait qui est personnel au vendeur
lui- même ;
2° Lorsqu'il y a dol du vendeur, par exemple, lorsqu'il a sciemment
vendu la chose d'autrui ou lorsqu'il connaissait la cause de l'éviction et
qu'il ne l'a pas déclarée.
Dans ces deux cas, il doit, en outre, des dommages. »
L'ordre public est quelque chose qui s'impose, les clauses élusives de garantie n'ont
aucun effet juridique art 544.
Mais toute règle juridique à un sens, vous imaginez si un acquéreur ou un vendeur
insérant une clause élusive ? Le bien pourrait être vendu à l’infini. Elle n'a aucun effet
juridique, on peut l'inclure mais elle n'est pas valide.
La garantie du fait des tiers : (Ils peuvent prévoir dans le contrat art 544 du doc que le
vendeur peut se prévaloir de ceci en instaurant une clause, mais cette clause est limitée.
Donc, bien qu'il y ait clause, le vendeur doit quand même restituer (« ce n’est pas parce
que il n y a pas de clause élusive de garantie qu'il ne lui doit rien ») mais donc, à quoi sert
cette clause ? Cette clause est exonératoire de D & I.
C'est la plus intéressante et la plus courante. Elle est toujours considérée comme le
prolongement de l'obligation de délivrance. Elle traduit une certaine exigence de loyauté,
et de bonne foi. Jusqu'à quel point le vendeur doit être honnête et loyal ? (ex : est-ce que
je dois dénigrer la chose pour pouvoir assurer cette garantie?
Bien sûr que non)
C'est une garantie objective, il ne faut pas non plus adopter l'excès dans la qualification
de l'objet (ni dans le positif ni dans le négatif).
Comment mener cette action en garantie de vices cachés ? Elle est très subtile.
Il faut que le vice soit caché. L'article 569 « Le vendeur n'est point tenu des vices
apparents, ni de ceux dont l'acheteur a eu connaissance ou qu'il aurait pu facilement
reconnaître ».
Il faut poser un faisceau d'indices qui vont nous révéler que c'est réellement un vice
caché. Le code ne donne pas de définition du vice caché, on va conjuguer l'art 543 et 547
qui va nous révéler si oui ou non il y en a un. On va se substituer à la place d'une personne
diligente, normalement intelligente, qui peut apprécier le vice objectivement.
Pour un acheteur profane diligent : On considère qu'un acheteur profane p-e victime
du vendeur, notamment lorsqu'il s'agit d'un vendeur professionnel (il sera aisé de qualifier
qu'un bien est vicié sans être visible). Lorsqu'il est nécessaire d'avoir recours à un expert,
cela est considéré en soi comme un vice caché. Pour un acheteur personne professionnel ?
Il est présumé avoir connaissance du vice.
Il y a la présomption simple (supposition ou à un soupçon) et la présomption
irréfragable (qui interdit au défendeur d’apporter la preuve contraire. Synonyme
: Juridiquement irréfutable).
Il faut chercher la preuve contraire et renverser la présomption, prouvé au juge qu’on
n’a pas pu connaître ce vice. Le législateur part du principe que dans 85% des cas que le
professionnel art 556 connaît ce vice.
Art 556 « Lorsqu'il y a lieu à rédhibition, soit pour causes de vices, soit à raison de
l'absence de certaines qualités, l'acheteur peut poursuivre la résolution de la vente et la
restitution du prix. S'il préfère garder la chose, il n'a droit à aucune diminution de prix. »
Il a droit aux dommages : Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou
l'absence des qualités par lui promises et n'a pas déclaré qu'il vendait sans garantie : Cette
connaissance est toujours présumée lorsque le vendeur est un marchand ou un artisan qui
vend les produits de l'art qu'il exerce ».
Le vice caché doit être antérieur à la vente. Pour l'antériorité à la vente c’est logique,
on ne peut pas intenter au vendeur un vice qui ne remonte pas à la construction du bien, il
faut que ces défauts existent au moins lors du transfert des risques.
L’article 552 va distinguer deux cas, la condition d'antériorité par rapport à la vente :
soit on va acheter un corps certain (qui se caractérise par une individualité propre) pour ce
qui est du corps certain, le défaut existe au moins au moment du transfert des risques.
Pour ce qui est de la chose fongible, il y a décalage entre le transfert des risques
puisque c'est au moment où on individualise les choses fongibles, donc le vice ici doit
exister au moment de la délivrance.
L'action elle-même est aussi soumise à conditions, on peut les résumer en 3 formes
Notification du vendeur du défaut de la chose, l’art 553 du DOC qui prévoit que la
notification est soumise à un délai et pose les conditions de la notification au vendeur de
tous les vices cachés.
Le délai c'est normalement immédiatement dès qu'on reçoit l'objet > on a 7 jours pour
recourir à la notification après la réception du bien.
Article 553al1: « Lorsqu'il s'agit de choses mobilières, autres que les animaux,
l'acheteur doit examiner l'état de la chose vendue aussitôt après l'avoir reçue et notifier
immédiatement au vendeur tout défaut dont celui-ci doit répondre, dans les sept jours qui
suivent la réception. »
Selon la jurisprudence, sans notification du vendeur, lorsque la notification fait défaut,
l'action est irrecevable.
Dans le cas où le vice n'est pas découvrable après une utilisation normale de l'objet,
le délai court à partir de la découverte du vice.
Art 553al2 : « A défaut, la chose est censée acceptée, à moins qu'il ne s'agisse de vices
non reconnaissables par un examen ordinaire, ou que l'acheteur n'ait été empêché, pour
une cause indépendante de sa volonté d'examiner l'état de la chose vendue. Dans ce cas,
les vices de la chose doivent être notifiés au vendeur aussitôt après leur découverte ; à
défaut, la chose est censée acceptée. Le vendeur de mauvaise foi ne peut se prévaloir de
cette dernière réserve. »
C'est un élément de fait, la jurisprudence a son mot à dire, elle fait généralement
courir le délai après la découverte du vice (par exemple, c'est la date de l'expertise réalisée
par un professionnel dans le cas où ce n'est pas un vice facilement reconnaissable).
La preuve se fait par tout moyen et c'est à l'acheteur de prouver que le vice existe
d'une part, et qu'il est caché d'autre part (c'est l'art 544 qui l’exige). Comment prouver que
c'est un vice caché au juge ? L'expert atteste qu'il y a un vice, qu'il est caché et il peut
même se prononcer sur le moment.
Article 554 « L'acheteur doit, sans délai, faire constater l'état de la chose vendue par
l'autorité judiciaire, ou par experts à ce autorisés, contradictoirement avec l'autre partie ou
son représentant, s'ils sont sur les lieux. A défaut de constatation régulière, il est tenu de
prouver que les vices existaient déjà au moment de la réception. Cette vérification n'est
pas requise, lorsque la vente est faite sur échantillon, dont l'identité n'est pas contestée. Si
la marchandise provient d'un autre lieu, et si le vendeur n'a point de représentant au lieu
de réception, l'acheteur est tenu de pourvoir provisoirement à la conservation de la chose.
S'il y a danger d'une détérioration rapide, l'acheteur au droit et, lorsque l'intérêt du
vendeur l'exige, il a le devoir de faire vendre la chose en présence de l'autorité compétente
du lieu où elle se trouve, après la constatation dont il est parlé ci-dessus. Il doit aussitôt et
à peine de dommages-intérêts, donner avis au vendeur de tout ce qui précède. »
C’est la 3ème condition, un peu la plus importante de l'action en garantie c'est le délai
qu'on doit respecter pour recourir à l'action en garantie pour vice caché qui est définit à
l'article 573, une distinction doit être faite selon l'objet du vice : S'agissant des objets
immobiliers, l'article 573 nous pose le délai d'une année plus ou moins pour recourir à
l'action en garantie pour vices cachés. Pour ce qui est des objets mobiliers, le délai est de
30 jours seulement.
Pour ce qui est du point de départ du délai pour intenter cette action, elle soulève
quelques difficultés : Le législateur avait le choix de fixer le délai à partir de la délivrance, la
réception du bien ou la découverte du risque.
Au Maroc, le législateur marocain a opté pour la date de délivrance.
Imaginons que la délivrance a eue lieu et qu'ont été empêchés ou qu'on a était en
déplacement à l’étranger par exemple (même si c’est une obligation incombe à l'acheteur).
Ici, il faut d'abord prendre la chose en main avant de découvrir le vice, et tout ça prend du
temps, alors concrètement on se trouve dans l'impossibilité de recourir à cette action. Le
législateur connaît ces cas et il a sacrifié l'acheteur, lorsqu'il a fait courir le délai à partir de
la délivrance puisque sinon, c'est une âpre qui pèsera sur le vendeur qui peut aboutir à
l'anéantissement de la vente.
Pour ne pas faire peser cela sur le vendeur, il a choisi de sacrifier l'acheteur pour le coup
Dans le droit français, ce délais ne commence à courir qu'à partir de la
date de la découverte du vice (plutôt favorable à l'acheteur pour le coup) >
Il faut déjà que j'ai la chose entre les mains
Dans la loi sur la consommation (réforme) il y a eu modification, elle a rallongée à un
an pour le consommateur et non pas 30j et le point de départ du délai a été rectifié, ce
n'est plus à partir de la délivrance mais à partir de la livraison.
Mais lorsqu'il s'agit d'un rapport entre professionnel, on fait application du DOC car le
consommateur est plus protégé.
En gros, dans le DOC on a le délai d'une année (365j objet immobiliers, et 30j pour les
objets mobiliers).
Lorsque c'est le consommateur c'est 365 jours dans les deux cas et le délai court à
partir de la livraison.
Pour ces effets de la garantie, ici le code marocain le régit d'une manière spécifique
puisqu'il y a une différence avec le droit français.
a. Option de l’acheteur :
C.-à-d. qu'il a intenté une action en garantie contre les vices cachés, l'article 556
permet à l'acheteur soit d'anéantir la vente et il y aura restitution du prix.
Soit, lorsqu’il veut garder la chose (c'est-à-dire en cas de rétention de la chose) il n’y
aura pas de diminution du prix (maintenir le contrat mais ne pas obtenir diminution du
prix).
Le législateur pousse l'acheteur à anéantir le contrat sinon il aurait inséré l'action
estimatoire qui n'existe pas en droit marocain > La réfaction du contrat, la réévaluation de
la chose en droit marocain n'existe pas.
Dernier point sur les effets de la garantie : Admettons qu'un préjudice existe toujours,
le législateur a prévu le versement des D & I.
La garantie est inhérente à la vente, il peut y avoir quelques fois un préjudice qui existe
dès qu'il y a mauvaise foi du vendeur et il où il y aura versement de D & I. Trois cas de
mauvaise foi :
Le premier cas, c'est lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose et il ne le
mentionne pas, il sait que ces vices compromettent la qualité de la chose, sait que
l'acheteur n'aurait pas pu contracter s'il en avait connaissance (réticence dolosive : Est
l'omission volontaire par une personne d'un fait qu'elle a obligation de révéler). Ici, il peut
y avoir D & I compensatoire.
Lorsqu’il s'agit d'un vendeur professionnel il y a présomption de réticence dolosive,
on estime que le professionnel à cette obligation d’information, mais il peut affirmer qu'il
n'en avait tout de même pas connaissance. Dans le cas où il affirme que les vices n'existent
pas, ici c'est un mensonge dolosif pour pousser le contractant à contracter > Dol, D & I.
Lorsqu'on prouve devant le juge que les qualités absentes de la chose ont été
déterminantes à l'accord contractuel > Versement de D & I (le juge n'accorde pas tout le
temps des D & I).
1ère chose qu'on peut citer que ce n'est pas une garantie d'ordre publique (il est oisive
aux parties de recourir à tous les aménagements possibles, c'est l'autonomie de la volonté
qui est de mise ici. SI JAMAIS IL Y A UNE CLAUSE DANS LE CONTRAT limitative ou ÉLUSIVE
des garanties du vice caché et qu'on se rend compte que le vendeur était de mauvaise foi,
la clause élusive n'a plus aucun effet juridique. Les types de clauses :
Clauses extensives de garantie des vices cachés : Le cas le plus courant c'est trouver
par exemple que la garantie ne sera pas due seulement lorsque le vice est caché, que la
garantie sera accordée même dans le cas du vice apparent (on entre dans le terrain de la
garantie conventionnelle) > C'est le cas de la voiture, l'allume cigare qui ne marche pas, ici
la garantie sera due.
Qu'en est-il de ces clauses ? Le vendeur ne sera pas tenu d'une telle garantie.
Dans ces modalités, on va voir l'exigibilité (quand on est redevable du paiement du prix
- acheteur) et l'endroit du paiement du prix.
L'exigibilité du paiement l'article 577 : « L'acheteur est tenu de payer le prix à la date
et de la manière établie au contrat ; à défaut de convention, la vente est censée faite au
comptant, et l'acheteur doit payer au moment même de la délivrance. Les frais du
paiement sont à la charge de l'acheteur. » On est immunisés l'un contre l'autre (vous ne
délivrez pas, je ne paie pas).
Les exceptions à ce principe : Qui n’est pas soumise à des règles strictes,
- Exemple : Versement des acomptes qui est le paiement avancé. Ensuite il y a le
paiement de la commande sur internet (qui est un contrat d'adhésion).
- Puis le paiement différé : Qui est une pratique consistant à octroyer un délai
entre la date d’acquisition d’un bien et son paiement. (entre professionnels-
relation d'affaire)
- Enfin, les facilités de paiement (délais accordé(e)s pour rendre le paiement
d'une dette plus facile)
Lieu du paiement : Aucune règle d'ordre public ici, c'est le l'endroit où la délivrance
va avoir lieu sauf stipulation contractuelle.
B) Les sanctions du défaut de paiement :
- Art 582 : Qu'en est-il de quand le vendeur a délivré la chose et que l'acheteur
n'a pas encore payé ? Ici, on peut revendiquer des choses MOBILIERE dans le
patrimoine de l'acquéreur ou carrément arrêter la vente (non remise de
certains documents). Il a 15 jours à compte est de la délivrance pour pouvoir
intenter une action en revendication (irrecevable après ce délai) C.-à-d. que
l'action en revendication n'est pas recevable après quinze jours, à partir de la
remise de la chose à l'acheteur.
- Dernière possibilité c'est l'exécution forcée (prévue par l'article 269 du DOC)
c'est une action au paiement du prix parce qu'ici le juge va joindre à
l'acheteur de payer le prix. L'exécution forcée n'a de sens que si l'acheteur est
solvable.
Une action en résolution est toujours ouverte au vendeur, l'acheteur devra restituer la
chose au vendeur et si ce dernier a reçu un préjudice (matériel, financier, psychique) il peut
obtenir des D & I, en intentant une action en responsabilité.
L'article 627 du DOC dispose que « Le louage de choses est un contrat par
lequel l'une des parties cède à l'autre la jouissance d'une chose mobilière ou
immobilière, pendant un certain temps, moyennant un prix déterminé que
l'autre partie s'oblige à lui payer. »
Le louage de choses = Contrat de bail, la formule n'a pas été mis-à-jour.
Le bailleur est celui qui met à disposition de l'autre partie un bien, pour la jouissance.
Le preneur-à-bail (ou locataire).
Le contrat de vente porte sur un droit réel alors que le contrat de bail non, il opère une
dissociation entre la propriété et la jouissance effective de la chose. C'est une technique
élaborée qui permet de répartir les utilités de la chose qui ne seront pas concentrées entre
les mains d'une même personne.
Caractères du bail :
L'article 627 lui-même nous donne tous les éléments essentiels du contrat de bail, la
relecture nous permet de dégager 2 caractéristiques :
-La mise à disposition temporaire d'un bien (d'une chose) au preneur pour la
jouissance de celle-ci : Il n'y a pas contrat de bail s'il n'y a pas disposition TEMPORAIRE. Le
preneur est autorisé à jouir de la chose par le bailleur > Cet élément permet de le
distinguer significativement du contrat de vente (il y a aucun transfert de propriété dans le
contrat de bail, juste une mise à disposition temporaire). Le preneur est un créancier, il
peut exiger du bailleur la mise à disposition du bien pour pouvoir en jouir.
-La prestation réciproque (paiement du loyer) : Ce contrat est un contrat
synallagmatique à titre onéreux. « Pas de loyer, pas de bail ». Il n'y a pas de différences
entre le bail et le prêt SAUF qu'il n'y a pas de LOYER dans le contrat de prêt (qui est, lui, à
titre gratuit).
Chapitre 1. La formation du contrat de bail :
Il n'y a pas de particularités ici par rapport au contrat de bail, l'article 622 nous indique
que l'objet est le même. Le bail peut porter sur toutes sortes de choses, pas de choses
exclues (bien meubles, immeubles, mobilières, immobilières, corporelles et incorporelles <
font l'objet d'un contrat de bail ex mécanismes de la propriété intellectuelle, un nom
commercial, sigle, brevet // propriété artistique.
Sauf interdits du commerce juridique, le DOC dispose qu’il faut que la chose soit
appropriée.
Le bail garde ses particularités : en raison de l'obligation de restitution que pèse sur le
preneur, il faut que cet objet ne soit pas consomptif (que l'on consent d'un seul trait).
Le bail est différent de la vente puisque celui-ci porte sur un objet dont on va
transférer la propriété, qui va passer dans le patrimoine de l'acheteur. Alors que le preneur
ne possède que la jouissance de la chose, c'est elle qui passe dans son patrimoine. C'est
l'usage de la chose qui est transférée.
Lorsqu'on loue une chose qui ne nous appartient pas : Possible, mais pouvoirs limités :
- Soit aucun pouvoir sur la chose d'autrui (Bail de la chose d'autrui)
- Soit on a un droit limité sur cette chose (ex : Usufruit, qui est un droit réel
principal)
- Droit partagé : La chose indivis (indivisible, qu'on ne peut pas partager)
La qualité du bailleur peut éventuellement poser problème lorsqu'on n'a qu'un droit
limité sur la chose.
Ce qu'on est en train d'étudier dans cette leçon c'est le bail DE DROIT
COMMUN du DOC, les règles spécifiques loi 19 nov. 2013 n°67-12 sur les
rapports contractuels sont prévues pour les bailleurs professionnels à
locaux pour usage d'habitation. Le bail commercial, lui, c’est un autre texte
de loi.
Soit on est propriétaire exclusif de la chose (1ère situation), droit réel complet : Cela ne
pose aucun problème, ici le proprio a l'usus, fructus et abusus (le propriétaire doit être
capable. Pour les mineurs doués de discernement, c'est possible, mais il ne faut pas que ce
contrat ne lui soit pas profitable. Un mineur doué de discernement : C'est à partir de 12
ans. Avant 12 ans, il ne peut conclure qu'avec l'appui de son tuteur légal.
Toujours dans l'article 625, 628 et suivi, c'est un contrat qui permet la MISE À
DISPOSITION TEMPORAIRE du bien. C'est un contrat successif (il faut un échelonnement
dans le temps).
On va distinguer le type du contrat de bail (durée indéterminée et déterminé).
Est-ce qu'un bail à durée indéterminé vaut un bail perpétuel ? Non. Il n'y a aucun bail,
ce terme est interdit par la loi, quel que soit sa nature, qui peut être perpétuel (Bail
emphytéotique). Par l'effet de renouvellement, de reconduction, on peut se retrouver avec
un bail perpétuel mais juridiquement, on ne peut utiliser ni le terme de perpétuel, ni le
terme d'éternel.
Dans le droit commun, comment mettre fin au contrat de bail à durée indéterminé ?
Par le principe du congé (c.à.d. mettre fin à un contrat de bail à durée indéterminé). Ce
mécanisme n'existe que pour le contrat de bail indéterminé, c'est un acte unilatéral qui
émane de la volonté discrétionnaire de l'une des parties qui entend mettre fin au contrat
de bail à durée indéterminé.
Il n'y a pas de formalisme particulier en ce qui concerne le congé (pas nécessaire de
recourir à une lettre recommandé par exemple). Il vaut mieux, pour se prévenir d'un
éventuel risque, recourir avant à un accusé de réception.
Après combien de temps on va libérer la chose conclue par bail ? Il n'y a pas de délai.
L’article 695 fixe quand même un délai raisonnable à l'appréciation du juge.
Il doit y avoir un terme, certain ou incertain. C'est celui qui est le plus protecteur. Cela
dit, lorsqu'il est conclu à durer déterminé il n'y a pas besoin de fixer congé.
La jouissance du preneur peut subsister au-delà du terme, il est maintenu en
jouissance du bien. Ici on en parle que dans deux situations :
-Tacite reconduction.
-Renouvellement du contrat de bail.
Pour la tacite reconduction, elle sous-entend la formation d'un nouveau contrat
(extinction du premier contrat de bail avec l’arrivé du terme et la formation d'un nouveau
contrat de manière tout à fait tacite au-delà du terme fixé).
Elle présuppose le maintien de jouissance du bien, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune
rupture entre l'échéance et la formation du nouveau contrat, que le preneur reste dans la
jouissance de la chose. Cette tacite reconduction repose sur une présomption de volonté
des deux parties (que ce soit du preneur ou du bailleur), les deux sont d'accords pour
reconduire le contrat.
On parle de tacite reconduction parce qu'il est reconduit avec les MÊMES CONDITIONS
que le premier (même prix, même destination de la chose...).
Le contrat de bail est un contrat onéreux (sinon on est dans le cadre d'un contrat de
prêt). C'est le loyer (art 629) qui le caractérise. Le bailleur ne peut pas en tirer un avantage
quelconque (louer un bien et avoir une relation avec le preneur par exemple) L'article 633
est large, le loyer peut être (en plus de numéraire) sous forme de denrée ou encore, une
chose mobilière…
Il est obligatoire que le loyer ait une valeur convertible en argent.
Ici, une place importante est consacrée à la liberté contractuelle, sauf que ce montant
doit être déterminé et déterminable.
Il est énoncé par l'article 24 de ce dahir (24 mai 1955) nous dit que le montant du
loyer doit correspondre à la valeur locative équitable (concernant le bail commercial).
L'article 635 énumère 3 obligations qui aboutissent au même objectif, objet même du
bail : Assurer ou permettre la jouissance paisible du bail au preneur.
- Obligation de délivrance ;
- Obligation d'entretien (qui pèse sur le bailleur également ; - Obligation
de garantie (contre les vices cachés, et l'éviction).
A) L’obligation de délivrance :
Cité à l'article 636, qui fait référence expresse au régime juridique de la vente.
La délivrance (définition) : Mise en possession du preneur de l'objet du bail.
L’obligation de délivrance consiste en une obligation instantanée, et surtout une
obligation de ne pas faire (de ne pas empêcher le locataire de jouir du bien loué, du bien
qui fait l'objet du bail en d'autres termes). La délivrance porte non seulement sur la chose
principale mais également sur ses accessoires (et là on applique la même règle qu'en
matière de contrat de vente à ce sujet, article 638).
La délivrance doit porter sur un bien conforme à l'usage de la chose (la conformité de
la chose louée à l'usage souhaité est stipulée contractuellement, article 638 également), on
ne peut pas exiger de la part du locataire de faire les réparations nécessaires à l'usage du
bien, il ne faut pas qu'il soit nécessaire pour le locataire d'effectuer des réparations.
Le contrat de vente par nature est instantané, qui s'accomplit en un trait de temps.
Mais le bail est un contrat à exécution successive, il s'en suit que la délivrance est
d'abord une mise en possession instantanée, mais aussi tout au long de la durée du bail
(on ne peut pas retirer l'objet ou empêcher la prise en possession effective du locataire). La
délivrance s'échelonne sur le temps, et se prolonge durant toute la durée du bail, c a d que
le bailleur ne peut jamais toucher le bien donné, puisque l'obligation de délivrance c'est de
permettre la jouissance paisible du bien. Le locataire a un droit personnel vis-à-vis du
bailleur, celui-ci ne peut ni détruire ou changer la nature de la chose ni changer sa
destination.
Outre l'obligation de délivrance, il y a l'obligation de respect : Il faut que le bailleur
respecte le locataire. L'esprit change par rapport au contrat de vente, il s'en suit que
lorsqu'on loue un bien quelconque, le bailleur ne doit pas s'immiscer dans l'activité du
locataire.
B) L’obligation d’entretien :
C) L’obligation de garantie :
Est-ce que le bailleur est garant de la garantie contre l'éviction même lorsqu'un tiers
empêche la jouissance paisible du bien ? Si c'est un trouble de droit, OUI. Lorsqu'il s'agit
d'un trouble de fait (ex : Un voleur), NON.
Trouble de droit (définition) : Revendication d'un droit sur la chose.
Le bailleur est tenu de l'obligation contre l'éviction ici, l'article 737 s'applique ici aussi.
Il faut absolument que le locataire qui souhaite intenter une action en garantie contre
l'éviction ne doit pas surprendre le bailleur. Il faut l'avertir avant, le notifier : Pour l'avertir
et lui laisser une marge de manœuvre afin d’essayer de réparer ça. S'il n'y a pas
notification, le locataire renonce à ce droit.
Qu'en est-il des clauses de non-garantie ? C'est une clause d'ordre public, on ne peut
pas la stipuler dans le contrat (« qui doit garantie ne doit évincer »).
Lorsqu'il s'agit des tiers, pour les troubles de droit on peut stipuler cette cause
(valable dans ce cas).
2. La garantie des vices cachés : La garantie contre les vices cachés art
654 : Une
Garantie sur la charge du bailleur. Il y a transposition quasi totale des règles du contrat de
vente en la matière.
Les conditions sont multiples : Le vice doit être caché, doit sensiblement toucher la
jouissance de la chose (donc, doit être déterminant) loué ou, qui empêche carrément la
jouissance de la chose. Le vice caché ne doit pas être porté à la connaissance du locataire
avant la conclusion du contrat pour qu'il soit valable.
L’article 657 nous dit que lorsque l'action contre les vices cachés (toutes les conditions
réunies) aboutit, il y a soit résolution du contrat (que dans le cas de l'impossibilité de
jouissance du bien), ou simplement diminution du prix.
Les D & I ne sont pas systématiques dans la garantie contre les vices cachés. Le bailleur
n'est donc pas forcément en faute (il pouvait ne pas connaître ces vices).
Si mauvaise foi = Mensonge, réticence dolosive (le silence dans l'intention de nuire)
comme pour le contrat de vente : Si la qualité de la chose est touchée, lorsque les
qualités qui font défaut sont absentes et qui ont déterminés le consentement du locataire.
Dans les cas où il y a clause exonératoire de garantie des vices cachés, est-elle valable
dans le contrat de bail ? Cette clause on peut l'étendre, la limiter ou l'exonérer (le bailleur
peut être exonéré de tout défaut caché). Il y a une exception à cela (comme dans le c de
vente) c'est lorsque le bailleur est animé de mauvaise foi (intention de nuire à l'autre
partie) : IL FAUT CONTRACTER DE BONNE FOI.
Cette garantie contre les vices cachés alors qu'il y a seulement empreint de droit,
pourquoi alourdir la charge du bailleur ? Peut-être on aurait pu penser à une simple
responsabilité (recourir plutôt à une action en responsabilité aurait été une meilleure
disposition).
L'action en garantie = pas de faute, il y a automaticité derrière, automatiquement vice
caché elle pourra être intentée (ce parallélisme avec le c de vente est infondé).
A) Le paiement du loyer :
C'est le paiement du prix, qui est un paiement de droit commun soumis aux
dispositions du DOC : Pas de spécificité pour le contrat de bail.
Les obligations du preneur, même si elles sont importantes elles ne sont pas
compliquées, il faut payer le prix (obligation essentielle) : Il faut dans tous les cas
s'acquitter du loyer. Autrement dit on ne peut pas invoquer un désaccord avec le bailleur
pour se soustraire à cette obligation.
Qu'en est-il lorsque le locataire n'a pas respecté son obligation ? Ici, il y a application
de sanctions de droit commun :
- Action au paiement du prix (exécution forcée, on force le locataire à payer le
prix). C’est lors du non-paiement du prix qu’il peut y avoir résolution du
contrat.
- Les D & I sont aussi possibles.
- Droit de rétention des biens mobiliers qui se trouvent dans le local loué
(peuvent faire l'objet de rétention, on peut permettre au bailleur de retenir ces
biens avant restitution du prix. Ces biens ne doivent pas nécessairement
appartenir au locataire, ils peuvent aussi appartenir à une tierce personne à
condition que le bailleur ne sache pas la provenance de ces biens (s'il ne sait
pas si ces biens appartiennent ou non au locataire).
B) Les obligations relatives à la chose louée :
1. Le bon usage de la chose : L'article 663-b nous dit que le preneur doit exercer sans
Excès ou but suivant l'usage habituel de la chose. < Puisqu'on n'a pas la propriété, on est
limité dans l'usage de la chose, on a juste l'Usus. C'est un droit personnel donc il est
limité, le propriétaire doit user de manière non excessive de la chose.
L'usage de la chose doit d'abord être paisible (pour éviter l'abus de jouissance), c'est
un usage « en bon père de famille » (ni excessif ni abusif). Le preneur ici doit faire preuve
d'honorabilité, de tranquillité dans l'utilisation de ce bien et donc, pas de tapages lorsqu'il
s'agit de local, pas de scandales etc...
Aussi, lorsqu'on parle du bon usage, il faut qu'il y ait respect de la destination
contractuelle du bien (un bien loué pour un usage X, pas Y (ex : Local à usage commercial,
d’habitation, industriel < Il faut choisir l'une les 3 fonctions.
Il faut conserver la chose louer, et respecter sa substance (663) : L'obligation de
conservation n'est pas absolue : La chose louée aujourd'hui n'a pas la même caractéristique
dans le temps, cette limitation est présente dans sa substance uniquement. La vétusté
(ancienneté) d'un local est normale.
Les vices de construction : Les locataires ne sont pas responsables. Le défaut de
réparation : À cause d'une réparation due au manque d'entretien, on ne peut pas tenir le
locataire de cette responsabilité (tant qu'il y a eu mise en demeure et qu'elle fut
infructueuse). Ou bien la force majeure aussi, on ne peut pas tenir le locataire du non-
respect de l'obligation de conservation.
Pour ce qui est des obligations du locataire en général, qu'en est-il lorsque le locataire
n'observe pas l'une de ces obligations ? Quelles sanctions sont mises en œuvre ? < La
résolution du contrat est permise dans le cas où il n'y a non-paiement du prix.
La résolution est justifiée aussi lorsque la chose est usée de manière différente que
celle stipulée dans le contrat. Aussi, la résolution p-e justifiée lorsque vous aurez négligez le
bien (à tel point qu'il est perdu ou détérioré), de telle sorte que ça va affecter la propriété
du bailleur.
On ne détruit le contrat que lorsqu'on ne peut sauver le contrat.
Le contrat de bail n'a pas de spécificité par rapports aux autres types de contrat,
lorsqu'il y a changement de bailleur il y a vente ou donation du bien (c'est l'aliénation du
bien, soit à titre gratuit soit à titre onéreux), dans ces deux cas on est dans une situation
de changement de bailleur.
Le nouveau propriétaire sera tenu (donataire ou acheteur) des mêmes obligations
envers le locataire. Le fait de faire continuer des obligations vis-à-vis du nouvel acquéreur,
c'est une dérogation au principe de l'effet relatif des contrats. Le législateur a essayé de
faire un compromis entre la libre disposition du bien (possibilité d'aliéner le bien) mais en
même temps on protège le locataire.
Le nouveau propriétaire devient parti au contrat de bail malgré lui. S'il n'y avait pas
cette obligation pour le nouvel acquéreur d'assumer les conséquences du bail, ce serait
une manière pour le propriétaire de se désister du contrat (s'il décidait de vendre le contrat
pour expulser le locataire) < La loi a limité la transmission du bail lorsqu'il y a changement
du bailleur MAIS IL Y A UNE CONDITION IMPORTANTE. L’article 694 : à cet effet « Pour qu'il
y ait transmission du bail à la charge du nouveau propriétaire, il faut absolument que le
bail ait une date certaine. »
Bail à date certain = Lorsqu'il a été conclu par acte notarié (et non SSP), c'est à ce
moment-là qu'on pourrait parler d'acte certain, c'est uniquement dans cette situation que
le changement du bailleur n'aura aucune conséquence (c'est une condition qui risque de
remettre en question tout ce que l'on vient de dire). Combien de baux sont notariés ? Très
peu, ce n'est pas du tout une loi protectrice du locataire, le plus souvent on va se trouver
expulsé, si seulement le législateur avait estimé que l'acte SSP était suffisant.
On peut antidater l'acte pour éviter la fraude.
Le décès (DOC, mais aussi à la loi 67-12) autorise cette cession de patrimoine.
La transmission entre vifs (le cas où la cession de bail intervient) c'est une cession de
bail à proprement dit, est-elle autorisée par le DOC ? Permise, sauf stipulation contraire
(ici on ne parle que du droit commun, les baux spéciaux sont je le rappelle spécifiés dans la
loi 67-12 et l’article 39 ne permet pas la cession du bail qui n’est possible qu'après l'accord
du bailleur selon cette loi).
Principe : Autorisation
B) La sous-location :
Quels sont les effets de cette sous-location ? L'article 670 du DOC fait une exception
au principe de l'effet relatif du contrat, entre le bailleur et le sous-locataire il n'existe en
principe aucune relation contractuelle entre eux, mais cet article nous dit que le preneur
cessera d'être tenu envers le bailleur :
« 1- Si le locateur a touché directement, et sans faire aucune réserve contre le preneur,
le prix du louage des mains du sous-locataire ou cessionnaire ;
2- Si le locateur a accepté formellement la sous-location ou la cession, sans aucune
réserve contre le preneur. »
La chaîne de contrats : Il est logique de trouver un lien entre le contrat en haut de la
chaîne et le contrat en « bas » de celle-ci, sachant que les deux poursuivent le même
objectif.
Est-ce que le bailleur peut poursuivre le sous-locateur ? À chaque fois que la loi
permet au bailleur de recourir contre son locataire (cocontractant direct) il va aussi être
permis d'effectuer une action directe contre son sous-locataire.
- Résolution anticipée : Ici on parle de contrat déterminé qui va prendre fin avant
le terme, possible dans deux cas : 1-Cas de force majeure (perte de la chose)
articles 659 et 660, s'il s'agit de perte totale « Le bail est résolu sans aucune
indemnité », il y a résolution anticipée. « sans indemnité » c a d que le bailleur
comme il ne peut plus jouir du bien, le locataire ne sera pas tenu au paiement.
Même s'il y a détérioration significative, le locataire pourra ne pourra que
demander une diminution du prix du loyer. 2-Cas de faute : Va intervenir
lorsque l'une des parties n'accomplit pas à l'une de ses obligations (la
jurisprudence dit que généralement c'est le bailleur qui intente cette action).