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ADENOME DE PROSTATE

I/- DEFINITION : Adénomyofibrome de la prostate, qui se développe au dépend de la


partie craniale(centrale) de la glande, le distinguant du cancer de la prostate qui lui se
développe au dépend de la partie caudale(périphérique) de la glande
II/- PHYSIOPATHOLOGIE :
 La miction normale dépens de la bonne synergie entre les forces d’expulsion
des urines(contraction vésicale) et les forces de rétention (sphincters)
 L’adénome de prostate entraîne des modifications anatomiques et
urodynamiques du bas fond vésical et de l’urètre qui vont perturber la
miction(dysynergie)
 Retentissements sur la dynamique mictionnelle : l’adénome perturbe
l’ouverture du col vésical et la compliance de l’urètre et de la prostate
 Ouverture du col vésical : la miction normale nécessite pour s’effectuer
une modification de la région cervico-urétale ; avec un bas fond vésical
et col parfaitement plats, pendant le remplissage vésical, s’évase en un
cône mictionnel, l’infundibilisation du col réalise un véritable
entonnoir où s’engagent les urines, les fibres du détrusor en se
contractant ouvrent le col et les lèvres antérieures et postérieures ;
s’écartent en même temps que les urines sont expulsées du réservoir, le
flux urinaire s’engage dans un urètre sensiblement cylindrique, les
forces d’expulsion sont dirigées vers le centre de l’entonnoir.
 La présence d’un AP modifie l’aspect anatomique du col vésical et
perturbe l’infundibilisation, les forces d ‘expulsion ne vont plus dans
l’axe de l’urètre, entraînant une perte de charge et la formation de
turbulences
 Retentissement sur la vessie : la vessie réagit contre l’obstacle prostatique, elle
lutte mais si l’obstruction de majeure la vessie s’épuise et décompense
 Vessie de lutte : avec un détrusor qui augmente sa musculature pour
franchir l’obstacle, la paroi vésicale s’épaissit avec apparition de
colonnes et même de diverticules dans les zones de faiblesse entre les
colonnes ; ce stade est celui d’une vessie bien compensée, c’est à dire
vessie adaptée à l’effort supplémentaire qui lui est demandée, la vessie
se vide encore sans résidu, mais il existe des troubles mictionnels, la
pression augmente dans le réservoir entraînant une sensation de besoin
pour un volume d’urine minime(Pollakiurie)
 Décompensation vésicale : l’effort demandé au muscle vésical en épuise
la contraction, le résidu se majeure, tandis que la force de jet diminue
(aggravation de la pollakiurie), puisque la vessie se vide
incomplètement et le besoin apparaît de plus en plus tôt, le patient
apprend à compenser ce déficit vésical en poussant avec la sangle
abdominale et le diaphragme, c’est à ce stade où s’aggrave la hernie
inguinale, prolapsus rectal ou hémorroïdaire.
 Retentissement sur le haut appareil :

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 En phase de lutte : l’hypertrophie du détrusor étreint les bas uretères
dans leurs trajets intrapariétaux pvt dilater l’uretère, les hautes
pressions régnant dans la vessie bien compensée par les méats
urétéraux entraînent ainsi un reflux, l’obstacle urétéral avec reflux
entraînent une distension de l’appareil avec insuffisance rénale
 En phase de décompensation : la distension vésicale modifie
l’implantation urétérale dans la vessie détériorant les mécanismes
antireflux, le reflux est d’autant plus néfaste pour le rein que la
pression intravésicale est élevée et que les urines sont infectées,
pourtant la dilatation du haut appareil urinaire est svt
asymptomatique, indolore car progressive dans cette forme
l’insuffisance rénale ou la dilatation des cavités pyélo-calicielles à
l’échographie attirent l’attention du médecin.

III/- DIAGNOSTIC POSITIF :


A/- CLINIQUE : symptômes révélateurs de l’AP
 SF :
 Pollakiurie :Miction fréquente et peu abondante, diffère de la polyurie qui
multiplie les mictions, compte tenu de l’importance du volume urinaire.
Elle commence la nuit ; symptôme particulièrement utile pour suivre
l’évolution de la maladie, le patient est réveillé pdt la deuxième moitié de la
nuit et ces réveils se multiplient pour devenir intolérables
 Dysurie : Se définit comme une gêne à la miction et regroupe plusieurs
symptômes :
 Difficultés à initier le jet(dysurie d’attente)
 Nécessité d’une poussée abdominale complémentaire (dysurie de
poussée)
 Allongement du temps de miction
 Diminution de la qualité du jet(miction en plusieurs temps)
 Mictions impérieuses : Particulièrement gênantes car svt responsables de fuite
d’urine en gouttes, conséquence d’un réservoir hypertonique avec contraction
vésicale ; Le piétinement, croisement des jambes, et pincement de la verge en
contrôle l’urgence mictionnelle, créant ainsi un réflexe nociceptif qui relâche
la contraction
 Hématurie : Initiale rapportée à l’AP qui saigne au cours des poussées
inflammatoires ou si lithiase associée ou bien en cas de sondage intempestif
 Infection urinaire : aggrave les troubles mictionnels, entraîne des brûlures
urétrales, majore la pollakiurie et l’impériosité et un regard sur les urines
fraîchement émises en font le diagnostic. l’ECBU confirme le diagnostic,
l’infection vésicale peut gagner la prostate, l’épididyme ou le parenchyme
rénal
 Miction par regorgement : Miction possible avec présence d’un globe vésical
 RVA :

 SP : L’interrogatoire l’aspect des urines et le TR permettent le plus svt de faire le


diagnostic,
 L’examen commence par une miction dans un verre pour évacuer les
urines et apprécier leur qualité

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 Le TR : sur plan dur, patient dévêtu, en relâchement, couché sur le dos,
jambes fléchies ; le TR associé au palper abdominal sus-pubien, pour
apprécier le volume de la glande avant la pénétration de l’index on
doit tjs masser le sphincter anal pour l’amadouer, ne jamais réaliser un
examen en désaccord avec la malade ou bien prolonger l’examen, On
parle d’AP lorsque la prostate la prostate est :
 globuleuse
 régulière
 élastique
 homogène
 bien limitée
 mobile et indolore

Et ce quel que soit sa taille


Le TR fait le diagnostic dans 95% des cas.

B/- EXAMENS COMPLEMENTAIRES :


 RX :
 échographie : Afin d’évaluer le retentissement sur la vessie et sur le haut
appareil urinaire
 Echographie transrectale : Qui au départ permettait d’affiner le diagnostic et
actuellement pour éliminer ou rechercher un adénocarcinome de prostate

IV/-COMPLICATIONS :
1. Vessie de lutte et résidu :
 Complications mécaniques : obstruction
 Complications infectieuses septiques
Ce sont les explorations paracliniques qui permettent de faire le diagnostic de
résidu post-mictionnel
Trt du résidu : le résidu et la vessie de lutte n’indiquent pas un trt chirurgical
Cpdt :
 Un résidu > 90cc
 Existence nette d’épaississement de la paroi vésicale
 Troubles mictionnels
Témoignent d’un stade évolutif
2. Lithiase vésicale :
 Clinique : Elle comporte quelques signes spécifiques
 Hématurie fréquente ;
 plus caractéristique est la miction interrompue traduisant une
obstruction du cal par le calcul et reprise de cette miction après
attente ou après changement de position

 Traitement :
 Si adénome volumineux : adénomectomie par voie haute(transvésicale) avec
extraction du calcul pdt la taille vésicale
 Si adénome peu important : destruction du calcul par lithotripsie endovésicale
par lithotripteur mécanique ; geste simple, ne compliquant pas l’intervention

3. Diverticules vésicaux : Pvt se manifester à n’importe quel niveau de la vessie

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Les diverticules latéro-postérieurs : hernie de la muqueuse vésicale à travers un
collet musculaire qui est une zone de faiblesse de la paroi vésicale, Le remplissage
du diverticule se fait de façon passive, la vidange est aussi passive(pas de
musculature péridiverticulaire) mais cette vidange est partielle responsable de
complications infectieuses et lithiasiques, ces complications justifient l’exérèse
systématique des poches diverticulaires, Le diverticule peut être le siège de tumeur
vésicale d’évolution fâcheuse (extension rapide sur paroi faite juste de muqueuse
sans musculeuse, et de diagnostic tardif) argument en plus pour l’exérèse lors de la
cure chirurgicale de l’obstacle
 Traitement : Constitue un acte chirurgical à part entière svt plus long et
plus difficile que le trt de l’AP, visant à enlever la poche diverticulaire sans
exérèse de la péridiverticulite ne soit obligatoire
 La technique : la plus utilisée et la plus simple, se fait par voie
transvésicale
 taille vésicale
 on commence par le cathétérisme des uretères par une sonde
adaptée
 orifice diverticulaire repéré, une incision de la muqueuse
circonscrivant le collet est réalisée et le diverticule est
progressivement remonté à l’intérieur de la vessie après
dissection et libération de ses adhérences
La voie extravésicale est plus difficile : Si l’exérèse de l’AP est
possible par endoscopie
après ablation du diverticule, le collet musculaire est refermé,
rétablissant une paroi vésicale normale

4. RVA : Peut compliquer n’importe quel stade de l’évolution de la maladie et ce par


plusieurs mécanismes :
 Remplissage excessif de la vessie
 Miction retardée
 Station assise prolongée
 Excès alimentaire
 Alitement
  et  stimulants (atropine)

 Trt :
 Vidange de la vessie
 Sonde enlevée après cette vidange vésicale
 Usage de  bloquants
 Si reprise de la miction avec confort et vidange satisfaisante, le trt
chirurgical n’est pas indiqué et ceci est une éventualité non
exceptionnelle (1/3 des cas)
5. Complications infectieuses :
 Infection urinaire : banale
 Adénomite : Se présente à toute prostatite aiguë sous forme de cystite aiguë fébrile,
chez l’homme avec un syndrome infectieux
 Examen clinique : TR : prostate augmentée de volume, tendue et douloureuse
 Trt : antibiotique intensif et précoce (association de 2 ATB) pdt trois semaines
et antireflux et mesures hygiénodiététiques, alitement et bains de siège chauds

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 Evolution : vers la cédation de la crise aiguë
 Si abcès : le trt chirurgical s’impose.
 Epididymite aiguë : Représente la complication infectieuse la plus fréquente, Elle est
liée à l’hyperpression d’urines infectées dans l’urètre postérieur et nécessite un trt
antibiotique

TRAITEMENT DE L’ADENOME DE PROSTATE :


 MEDICAL :
 Décongestionnant de la prostate :
 Tadenam
  bloquants (LOMIX)
 CHIBROPROSCANE : Inhibiteur de l’- réductase
 Règles hygiénodiététiques : éviter les excitants et faire des bains de
siège
 Trt anti-infectieux
 Le TRT est CHIRURGICAL :
 Abord transvésical et rétropubien (MILIN )
 Sous AG ou loco-régionale
 RINCHAK préconise d’y associer une vasectomie pour éviter
l’orchiépididymite
 COMPLICATIONS :
 Plaie rétractile
 Sténose urétrale
 Sténose cervicale
 Sexuelles : éjaculation rétrograde

 TRT ENDOSCOPIQUE :
 INDICATIONS : AP de petit ou moyen volume
 Complication : Turn syndrom : passage d’arc dans l’organisme
Usage de glucocolle sans passage d’eau dans le sang

 AUTRES MOYENS : alternatives à la chirurgie


 Cryorésection prostatique
 Incision cervico-prostatique endoscopique
 Prothèse endoprostatique
 dilatation prostatique
 hyperthermie prostatique
 résection au laser
 vaporisation

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