MEMOIRE
Pour l’obtention du diplôme de l’ENA, cycle III
Section : économie et finances
Option : impôts
NGUERAMADJI MASRANGUE
Florent
Sommaire .................................................................................................................................................
DEDICACE.............................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................iii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES............................................................................................ iv
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ....................................................................................v
AVERTISSEMENT .............................................................................................................................. vi
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Le cadre théorique de la recherche ................................................................................ 4
1.1. Analyse de la situation .......................................................................................................... 4
1.2. Problématique...................................................................................................................... 22
1.3. Objectifs de la recherche..................................................................................................... 25
1.4. Hypothèses de recherche..................................................................................................... 25
1.5. Justifications ........................................................................................................................ 26
1.6. La revue de la littérature .................................................................................................... 27
1.7 Définition des concepts clés................................................................................................. 29
Chapitre 2 : Le cadre méthodologique de la recherche ................................................................... 30
2.1. Choix et orientations méthodologiques ............................................................................. 30
2.2. Identification des variables et définition des indicateurs ................................................. 31
2.3. Outils de collecte .................................................................................................................. 35
2.4. Choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population........................................ 36
2.5. Identification ou choix de terrain de recherche ................................................................ 37
2.6. Constitution du groupe cible ou de l’échantillonnage ...................................................... 37
2.7. Type et plan d’analyse des données ................................................................................... 38
Chapitre 3 : Le cadre des résultats de la recherche ......................................................................... 42
3.1. Analyse et traitement des données collectées .................................................................... 42
3.2 . Vérification des hypothèses et Interprétation des résultats ........................................... 54
3.3 Discussion des résultats de la recherche ............................................................................ 59
3.4 Formulation des propositions d’action .............................................................................. 60
Conclusion générale ............................................................................................................................ 67
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................................... 69
ANNEXES ............................................................................................................................................ 70
Table des matières ............................................................................................................................... 71
i
DEDICACE
A
Ma grand-mère Feu KOUTOU TRAHOGRA,
Mon père MASRANGUE TRAHOGRA et,
Ma mère MBAHAL NEDJEGAGNAL
ii
REMERCIEMENTS
Que tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont soutenue, trouvent ici
l’expression de ma profonde gratitude.
iii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
CGI Code Général des Impôts
CA Cour d’Appel
CAR Commission Administrative de Recours
iv
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableau 5 : avis des agents sur leur réaction face à une contestation
Tableau 9 : les contribuables ayant une fois introduit une demande contentieuse
Liste de figures
v
AVERTISSEMENT
vi
INTRODUCTION GENERALE
Par la loi n° 2012-16 du 14 décembre 2012 portant création de l’Office Togolais des Recettes,
le Togo s’est doté d’une structure moderne lui permettant d’aboutir à une croissance
économique durable à travers la collecte des recettes fiscales et douanières. La dotation de
cette structure dénommée Office Togolais des Recettes (OTR) a fait l’objet d’une réforme
institutionnelle. Cette réforme concerne la fusion des deux (2) régies que sont la Direction
Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Douanes (DGD) pour en faire une
structure unique avec des services rattachés. Par ailleurs, la réforme s’est étendue sur d’autres
points à savoir le système fiscal qui est passé du déclaratif au déclaratif auto liquidé et une
autonomie financière de l’institution.
Le droit fiscal n’a la réputation d’être aussi simple et la législation fiscale est beaucoup plus
complexe. Ainsi, l’interprétation et l’application de ce droit pose de problèmes car le
contribuable et l’administration fiscale ont des intérêts opposés par nature. Ainsi, le
contentieux peut porter aussi bien sur la régularité de l’imposition que sur les modalités de
son recouvrement.
Parmi plusieurs sujets auxquels la législation fiscale s’est intéressée, on note le contentieux
fiscal (entre l’Administration et le contribuable), qui a une grande importance dans les
recherches fiscales car le principal objet du contentieux c’est le contrôle de l’activité du fisc.
De ce fait, apparait-il le contentieux d’assiette, le contentieux du recouvrement, et celui lié au
contrôle fiscal. La présente étude sera concentrée sur le contentieux d’assiette et le
contentieux lié au contrôle fiscal.
Au Togo comme dans d’autres pays, payer l’impôt n’a jamais été accepté par les citoyens ou
qui paient avec mépris. Le système fiscal déclaratif auto-liquidé qui est en vigueur au Togo,
accorde la liberté aux contribuables de faire eux-mêmes leurs déclarations ainsi que la
liquidation de l’impôt. Ceci entraine des manquements, erreurs et omissions du côté du
contribuable que l’administration fiscale est amenée à corriger. De même, la recherche de
gains conduit certains contribuables à se soustraire au paiement de l’impôt ou à minorer les
éléments à la base des déclarations.
Le contentieux aujourd’hui a pris son envol avec ces réformes qui ont données du poids, de la
visibilité et de larges compétences. Des informations sont passées et la sensibilisation est
fortement soutenue amenant les parties en conflit à connaitre leurs droits respectifs et à les
1
défendre et à faire jouer le service contentieux son rôle. Les actions concernent non seulement
la base de l’impôt mais aussi toutes autres actions menées ultérieurement en vue de
reconstituer cette base notamment le contrôle et le recouvrement qui, dans certains cas, sont
source de contestation. Les vérifications permettent de déceler des erreurs, manquements,
omissions et dissimulations d’éléments pouvant servir de base à l’imposition et toutes fraudes
possible faites par les contribuables. Par ailleurs, l’administration dans ses actions faillit
également sur certaines procédures et dont les contribuables s’en prévalent pour réagir.
Ce travail analyse les enjeux liés au contentieux dans toute sa dimension, évaluer la prise en
charge des dossiers du contribuable dans le service des impôts tout en prenant en compte
l’impact et l’importance que cela a sur la collecte des recettes. Il faut néanmoins préciser que
l’assiette de l’impôt est très importante dans l’élaboration du budget de l’Etat car c’est
l’élément essentiel, le tout premier sur lequel repose les recettes des impôts voulues par la
puissance publique pour couvrir ses nombreuses charges.
En effet, le contentieux est géré de deux manières ; dans un premier temps, la phase
administrative qui est prise en charge par l’administration, un préalable obligatoire qui
débouchera soit sur une satisfaction du contribuable, soit sur la seconde phase qui est la phase
juridictionnelle. Il faut préciser que cette seconde phase met l’administration contre le
contribuable devant une juridiction de l’ordre judiciaire ou administratif.
2
- le cadre méthodologique de la recherche (chapitre 2) et ;
- le cadre des résultats de la recherche (chapitre 3)
3
Chapitre 1 : Le cadre théorique de la recherche
Le présent chapitre a pour objet de décrire la situation du contentieux fiscal au Togo. Cette
étude sera menée en essayant de voir le contour du sujet, le climat qui règne sur la question du
contentieux qui est d’actualité et très indispensable dans la gestion des litiges fiscaux. Ce côté
du contentieux mérite d’être pris en compte pour espérer une évolution et une efficacité de
l’action administrative s’agissant du règlement des différends qui subsistent entre
l’administration et le contribuable. La division du contentieux fiscal est un service qui mérite
une attention particulière car elle est une partie émergente avec la modernisation des
structures et surtout la connaissance du droit de contestation par les contribuables de nos
jours.
La fiscalité à l’instar des autres domaines est évolutif et nécessite de faire une adaptation
dans le temps. Ainsi, dans son jeune âge, il serait judicieux et opportun de l’encadrer et de
dégager une voie propice à son évolution. De ce fait, une analyse de l’environnement
sociopolitique actuel sera faite, tout en énumérant les aspects qui constituent l’enjeu du
contentieux fiscal proprement dit. Cependant l’étude ne saurait aboutir sans dire la raison
d’être du contentieux et voir par la suite le fonctionnement de la structure en charge du
contentieux qui est la Division du Contentieux fiscal. Par ailleurs, certains aspects concernant
les structures de gestion du contentieux fiscal au Togo ainsi que la gestion proprement dite du
contentieux seront étudiés. De même, les phases de traitement du contentieux seront abordées
tout en parlant des procédures en la matière.
Par la suite, la problématique du sujet tenant à des questions ou problèmes posés par le sujet
sera développée. Des questions de recherche, des hypothèses de recherche, des objectifs de
travail seront posés. Toutefois, pour terminer le travail à ce niveau, une brève revue littéraire
et une définition des concepts clés de notre sujet seront développés.
4
L’Etat dans sa mission régalienne doit forcément faire recours à la fiscalité pour mieux faire
face à ses charges ou assurer cette mission. Cette fiscalité est assise sur la population et tous
les moyens sont mis en place pour assurer son recouvrement au niveau de chaque assujetti.
L’administration dans sa relation avec le contribuable, a mis sur pieds un organe de gestion de
conflits en cette matière, qui bien sûr est indépendant du corps administratif dans sa prise de
décision, et une procédure propre à suivre pour le règlement de ces différends. Ce corps est
bien le service du contentieux qui se trouve au sein de l’Office Togolais des Recettes à la
Direction de la Législation Fiscale et du Contentieux (DLFC). Il assure un service
indépendant qui ne vise pas forcément l’intérêt de l’administration bien que se trouvant
attaché à cette institution qui fait office de représentation étatique.
Le contribuable de son côté bénéficie du droit de contester une imposition qui est mise à sa
charge par l’administration fiscale. Cette prérogative est reconnue par le Code Général des
Impôts. Ainsi, l’exercice de ce droit est pleinement fait par le contribuable et dans chaque cas.
Face à cette réticence des contribuables et l’intérêt que recherche l’administration fiscale dans
sa mission, nous amène à affirmer qu’il serait difficile à ces deux parties d’obtenir une entente
parfaite. L’administration en aucun cas ne voudra perdre les recettes et le contribuable de son
côté n’aimerait payer ce qui est mis à sa charge qu’il jugerait injuste.
Tout changement, dit-on, nécessite dans le monde une préparation et un ajustement pour
intégrer ce qui est nouveau. Force est de constater que le nouveau système est intervenu d’une
manière brusque ne permettant pas aux contribuables d’appréhender tous les contours qui ne
cernent pas bien l’intérêt de la réforme pour son application, d’où certaines lacunes dans la
mise en œuvre du système déclaratif auto-liquidé par le contribuable et par l’administration.
Cela concerne les procédures décrites par le Code Général des Impôts et la compétence des
agents en charge. La nécessité d’un apprentissage soutenu et une éducation préalable
s’avèrent important.
La situation qui prévaut ici est celle du refus d’acceptation volontaire de payer l’impôt. La
réticence est telle que certains contribuables cherchent par tous moyens à échapper au
paiement de l’impôt. Il y a différentes raisons à ce problème qui mine nos pays en
développement alors que la tendance est d’aller vers une acceptation volontaire de l’impôt par
le contribuable. La raison principale est la méfiance que les contribuables ont envers le
service des impôts et l’ignorance de la quintessence du rôle de l’impôt dans un pays. Dans
certains cas, c’est la méconnaissance des textes fiscaux qui pose problème aux contribuables
5
et dans d’autres, ce sont des refus délibérés c’est-à-dire faits sciemment par le contribuable
pour allonger la procédure. Cependant, la majeure des difficultés reste la compréhension des
textes fiscaux et leur interprétation par les parties, ce qui amène une confrontation entre
l’administration fiscale et les contribuables, ou leur conseils fiscaux qui s’y connaissent en la
matière d’où les contestations de part et d’autre.
L’administration fiscale est divisée en des directions et services, les déclarations sont prises
en charge par le service gestion des déclarations qui essentiellement s’occupe de recevoir
toutes les déclarations puis de s’assurer de leur conformité avec le Code. Dans la gestion, elle
effectue une vérification de conformité préalable pour déceler les anomalies et demande au
contribuable une rectification s’il s’agit de la base ou certains éléments qui doivent être
contenus dans cette base. En accord avec le service, ces anomalies sont rectifiées pour la base
d’imposition. Après ce contrôle, le contribuable liquide les impôts qu’il estime lui-même
juste. Ces anomalies ne constituent que des erreurs et omissions faites par le contribuable et
font l’objet de correction. De cette déclaration prise en charge, l’administration dispose d’un
droit de contrôle dans une durée encadrée de trois (3) ans, au-delà il y a la prescription. Ainsi,
une programmation au contrôle est faite dans cette durée pour vérifier les exercices qui
présentent des risques de fraudes sur la base de l’impôt à liquider (ou certains impôts qui
doivent constituer la base d’imposition), mais qui ne sont pas fait selon la loi fiscale. Le
contrôle de l’administration peut déboucher sur des dissimulations de base de certains impôts
par le contribuable, de même que sur la non déclaration et liquidation de certains impôts.
Ainsi constatées ces dissimulations, l’administration se charge de faire des rappels d’impôts
comme prévus par le code général des impôts à l’article 877, à charge pour le contribuable
d’apporter les preuves et les justifications pour les constatations à faire.
La procédure suivie est celle du débat contradictoire exigé par l’article 909 du Code Général
des Impôts qui donne la liberté au contribuable de faire des observations après le contrôle de
l’administration. Pour ce faire, ce qui découle du contrôle fait l’objet de notification de
redressements au contribuable contrôlé ; celui-ci peut être d’avis avec les chefs de
redressement tout comme il peut ne pas les accepter. Pour ce dernier cas, il doit apporter des
preuves qui soutiennent que l’administration a tort. Il peut ressortir une entente si les parties
sont convenues d’un accord, par contre, le contribuable peut tout de même contester ces chefs
de redressements ou une partie de ceux-ci. En cas de contestation, l’administration fiscale
étudie le bien fondé et adresse une réponse au contribuable. Cette réponse peut être
satisfaisante ou non.
6
En cas de désaccord, le contribuable adresse une demande en contestation ou peut de ce fait
saisir le service contentieux pour avoir satisfaction. Il peut aussi formuler une réponse pour
les redressements contestés mais à ces observations, l’administration ne peut plus répondre
mais transférer le dossier au service contentieux ce qui est aussi une faculté pour le service
reconnu par la loi. C’est ainsi la procédure conduisant au contentieux et cette voie est
reconnue à tous les contribuables sans exception.
Il faut faire le point sur ce problème en disant que dans cette situation présente, il existe trois
(3) catégories de contribuables dont relevant soit les petites entreprises, les moyennes
entreprises et les grandes entreprises.
Les petites entreprises qui peuvent être des personnes physiques tout comme morales, sont
celles dont le chiffre d’affaires n’excède pas les 60.000.000 F CFA. Il s’agit notamment des
petits commerces qui ne sont pas trop encadrés et non organisés en comptabilité également.
Ils sont souvent sujet à problème surtout en matière de l’interprétation des textes. Leur
déclaration est manuelle et exige souvent le recours des agents de l’administration.
Ce sont des établissements et aussi des commerçants personnes physiques qui constituent la
seconde catégorie. Ils ont un chiffre d’affaire compris entre 60.000.000 et 1.000.000.000 F
CFA. Ils sont des sociétés avec leur comptabilité mais plus mieux organisés que les
précédents. Par contre, le service des impôts les encadre pour une bonne appréhension et un
contrôle de leur activité. Leur déclaration est également manuelle mais il y a un début pour
une déclaration en ligne.
A la différence de toutes les précédentes, les grandes entreprises sont celles dont le chiffre
d’affaire est supérieur ou égal à 1.000.000.000. Cette catégorie est la plus organisée et plus
contrôlée par le service des impôts car rapportant plus au trésor public. Leur déclaration est
faite en ligne et pour cela le contrôle est aussi accentué car les risques de fraude ne sont pas à
négliger.
A cela, une tierce personne est toujours désignée pour trancher. C’est l’exemple des tribunaux
civils, pénaux ou militaires. C’est également l’idée qui prévaut en matière fiscale d’où la
création d’une structure adaptée à ces tâches en l’occurrence le service du contentieux fiscal à
l’Office Togolais des Recettes (OTR). Ce service est dirigé par un personnel compétent bien
peu nombreux et donc insuffisant à la tâche. Il est en évolution et beaucoup reste à faire car le
comportement du contribuable à se plaindre de l’injustice fiscale vis-à-vis de l’administration
est récente surtout avec l’avènement de l’Office Togolais des Recettes qui prône la justice
fiscale.
Tous ces problèmes agissent directement sur l’administration fiscale et parallèlement sur
l’économie du pays par le fait que les caisses de l’Etat pourraient être moins renflouées que
par le passé, entrainant de facto, la révision à la baisse des prévisions fiscales.
8
la Division de la Législation Fiscale et la Division du Contentieux, qui seule fait l’objet de la
présente étude.
Par conséquent, la prise en charge du dossier contentieux proprement dit intervient lors d’une
contestation introduite par le contribuable ou après les contrôles effectués et ou les
redressements faits par les vérificateurs. S’en suit un échange avec le contribuable et le
service gestionnaire et c’est seulement en cas de mésentente que le service contentieux prend
la charge du dossier pour instruire.
9
1.1.3.2. Le fonctionnement de la division du contentieux
La Division du Contentieux est le service de l’Office Togolais des Recettes qui s’occupe des
réclamations contentieuses faites par les contribuables par la saisine du Commissaire des
Impôts (CI). La Division du Contentieux est le service central qui reçoit toutes les
réclamations faites par les contribuables des divisions des impôts sur toute l’étendue du
territoire ou autres directions en charge des dossiers de ceux-ci.
Le contribuable qui conteste toute ou partie d’une imposition mise à sa charge adresse une
demande de contestation au Commissaire des Impôts. Une constitution par le contribuable de
garantie de 25% du montant contesté est obligatoire. Après la réception, le Commissaire fait
une affectation du dossier au service concerné (Division du Contentieux) par le biais du
Directeur de la Législation Fiscale et du Contentieux. Ensuite ce dernier transmet le dossier au
Chef de Division Contentieux. Une fois saisi pour attribution du dossier, le Chef de Division
Contentieux apprécie le dossier qu’il affecte à un agent pour traitement. Après traitement, une
décision est prise soit pour rejet de la contestation soit pour acceptation de celle-ci.
Dans la pratique c’est le service à l’origine des impositions contestées qui transmet le dossier
au service du contentieux. Toutefois, lors d’une vérification, c’est le directeur en charge de la
vérification qui reçoit le dossier et le transmet à la division du contentieux. Après, le projet de
décision est soumise à la hiérarchie de la division du contentieux et lorsque la décision est
corrigée, on sort la décision finale qui est soumise au visa du Directeur, puis à la signature du
Commissaire des Impôts. Cette décision du Commissaire des Impôts est transmise au
contribuable et copie de cette décision est faite au service gestionnaire pour le classement
dans le dossier mère du contribuable.
Il est à noter que tout dossier devant être traité doit se faire dans un délai de six (6) mois.
Toutefois si le délai imparti pour rendre la décision est insuffisant, une prorogation de délai ne
pouvant dépasser trois (3) mois peut être faite mais à condition d’en informer le contribuable
avant l’expiration du délai principal de six (6) mois. L’absence de réponse de la part de
l’administration dans ces délais (principal et supplémentaire) ne vaut pas acceptation tacite de
la réclamation du contribuable. Elle donne la possibilité au contribuable de faire recours
auprès d’une juridiction compétente pour faire valoir son droit de réponse.
10
1.1.3.3. Autres organes intervenants
Dans la gestion du contentieux fiscal, interviennent également certains organes connexes à
cette division du contentieux notamment des instances administratives instaurées par la loi
fiscale qui sont compétentes pour donner des avis en matière de contestation. Il s’agit entre
autres de la « commission nationale d’impôt directs et taxes sur le chiffre d’affaire » ; « la
commission de conciliation » et « le comité consultatif pour la répression des abus de droit ».
Mais avec la nouvelle réforme, toutes ces commissions ont été fusionnées en un seul corps, la
commission administrative des recours qui doit fonctionner pour des interventions en matière
contentieuse.
Malheureusement, cette fusion avec la nouvelle réforme n’a pas rendu effective la
commission administrative. C’est une triste réalité pour le contentieux qui à ce stade doit être
une priorité pour l’administration pour garantir les droits du contribuable et permettre une
bonne relation.
Elle commence avec l’introduction d’une demande en réclamation faite par le contribuable
comme mentionné dans le Code Général des Impôts (CGI) en son article 1026 en ces termes :
« Le contribuable qui désire contester tout ou partie d'un impôt qui le concerne, doit d'abord
11
adresser une réclamation au service de l'Administration des Impôts dont dépend le lieu de
l'imposition ».
S’agissant du délai général, c’est un délai qui est relatif aux impôts directs et indirects et aux
taxes annexes à ces impôts. Les demandes de réclamation doivent être faites au plus tard le 31
décembre de l’année précédant celle des actes énumérés à l’article 1034 du CGI pour être
recevable. Notamment le délai de mise en recouvrement du rôle, du versement de l'impôt
contesté, de la réalisation de l'événement qui motive la réclamation, de la réception par le
contribuable d'un nouvel avis d'imposition etc.
Pour le délai spécial, comme on l’a dit plus haut, il concerne la procédure de redressement
faite par l’administration. Il en est de même que celui de reprise de l’administration, c’est-à-
dire au plus tard le 31 décembre de la troisième année suivant celle de la réception de l’avis
de notification de redressements comme le précise le CGI (article 1035 CGI).
En ce qui concerne la forme de la demande, il est fait obligation que la demande soit faite par
écrit, sous forme de lettre et être datée et signée de la main du contribuable qui en fait la
demande. Les réclamations doivent être individuelles en principe cependant, la loi a assoupli
les modalités en permettant une réclamation collective dans certains cas énumérés à l’article
1037 du CGI. La demande doit être faite par le contribuable lui-même ou par un mandataire
qui doit justifier de son mandat. Mais cette obligation ne concerne pas les notaires, les
12
huissiers, les avocats ; qui n’ont pas besoin de présenter un mandat expresse avant
d’introduire une demande contentieuse. Il faut préciser que toute personne qui fait une
demande contentieuse doit être domiciliée au Togo, pour ceux qui sont hors du Togo, ils
doivent faire élection de domicile fiscal au Togo comme le précise l’article 1040 du CGI.
Par ailleurs, une réclamation jugée irrégulière en la forme peut toutefois être instruite pour
aboutir à un dégrèvement si elle a été tenu informé pour une régularisation dans un délai de 30
jours mais qui n’a pas été respecté.
L’examen au fond consiste en un regard sur les faits de droit et les motifs pour lesquels le
contribuable se base pour sa réclamation. Il s’agit de voir l’argument du contribuable et
confronter celui-ci avec ce que la loi exige comme obligation dans le code général des impôts.
D’une part, l’examen des motifs de fait exposés par le contribuable en première position,
consiste en une analyse des faits précédemment connus par l’administration et certaines
informations reçues des services de contrôle comme le service des enquêtes et recoupements
et d’autres informations recueillies par la communication entre services.
D’autre part c’est l’examen des motifs de droit, et cela consiste en une analyse du bien-fondé
ou non de la demande du contribuable. Il s’agit dans ce cas, de faire recours aux lois et
règlements puis aux décrets et arrêtés en vigueur en la matière, et voir si la contestation du
contribuable sur l’imposition est fondée et ainsi faire suite (en appliquant le droit) à ces faits
constatés. Il faut noter que c’est la confrontation de ces règles de droit et une application de ce
droit aux faits exposés par le contribuable qui est demandé à l’administration. Dans certains
cas, il faut préciser que l’administration arrive à une substitution de base légale car ne
trouvant une autre loi qui justifie cette présente contestation primitive.
13
En définitive, il est important de préciser que la charge de la preuve incombe à la partie qui
invoque un fait, c’est-à-dire celle qui suppose que son droit a été bafoué, doit le prouver car la
charge de la preuve incombe de ce fait au demandeur. Ainsi, selon les cas, la charge de la
preuve peut incomber soit à l’administration soit au contribuable. Le mode de preuve est celui
du droit commun, c’est-à-dire par tous moyens et selon le Code général des impôts en
vigueur.
Cependant, la décision doit être prise par une autorité compétente en la matière car l’agent qui
a instruit le dossier peut ne pas être celui qui est compétent pour rendre la décision. Dans ce
domaine, dans le cas du Togo, c’est le Commissaire des Impôts qui est compétent pour rendre
la décision finale mais souvent, ce pouvoir peut être délégué à un agent ou au directeur ou
autre personne compétente en la matière en cas d’absence ou d’occupation du Commissaire
des Impôts.
14
Cette demande est un droit accordé par le code général des impôts précisément en son article
1115. Cette procédure est plus utilisée par les contribuables qui ressentent ou qui ont des
difficultés financières avérées les empêchant d’honorer leurs charges ou dettes fiscales. Ainsi
ils peuvent demander une réduction de certaines impositions de même que des majorations et
pénalités qui sont régulièrement établies.
Le receveur dans certains cas ne recouvre pas tous les montants qu’il devait recouvrer dans le
délai. Ainsi à l’expiration de ce délai, les montants non recouvrés doivent être à sa charge car
l’obligation lui est faite de tout recouvrer. Pour ce fait, il peut introduire une demande
d’admission en non-valeur pour le montant non recouvré pour ainsi se décharger de
l’obligation qui l’incombe.
Dans certains cas, il s’agit des montants antérieurs à son affectation au poste qui sont restés
non recouvrés ou recouvrés mais en partie il doit introduire une demande de décharge de
responsabilité si une imposition est restée non recouvrée suite à l’intervention d’une autorité.
Dans ce cas, le comptable peut introduire une demande de remise gracieuse pour demander un
sursis de paiement si les montants sont à sa charge.
1.1.4.2.2 La transaction
Elle est consacrée également par l’article 1115 du code général des impôts. Elle est un contrat
passé entre l’administration et le contribuable dans le seul but d’amoindrir les pénalités à
savoir : intérêts de retards, amendes ou majorations. Cela en contrepartie du paiement des
droits simples restants. La transaction doit être notifiée au contribuable, après décision de
l’administration si elle a partiellement ou totalement accepté la demande. Cette notification
doit être faite avec avis de réception. Le contribuable dispose alors d’un délai de douze (12)
jours, pour faire savoir son acceptation ou refus. Dès réception de la lettre de l’administration,
l’acceptation de la transaction signifie que les parties renoncent à toute poursuite de procédure
contentieuse pour les droits simples et les pénalités restantes.
Pour les personnes compétentes en matière de transaction, l’article 1119c du CGI est explicite
en ces termes : « en ce qui concerne les transactions, la compétence du Commissaire des
Impôts est limitée à cent millions (100 000 000) de francs CFA. Au-delà de ce montant les
demandes sont soumises à l’approbation du Ministre de l’Economie et des Finances ».
15
En ce qui concerne l’instruction de la demande de remise gracieuse, il faut dire que cette
compétence revient aux mêmes agents du contentieux chargé des demandes contentieuses
proprement dites. Cette instruction commence par un examen au fond c’est à dire du bien-
fondé de la demande pour une requalification car en gracieux les vices de forme sont rarement
pris en compte pour rejeter la demande. Cela exige la connaissance de la situation financière
du contribuable mais faire aussi une liaison avec le service du recouvrement pour voir la
situation réelle du contribuable avec l’administration et son comportement au regard de sa
charge fiscale. Ceci permettra à l’administration de prendre sa décision et l’adapter à chaque
situation rencontrée avec le contribuable soit avec le contentieux ou les autres services.
S’agissant de la décision de l’administration, aucun délai n’est imparti pour la rendre. Par
contre l’administration au regard de la situation et du besoin que présente l’intérêt de rendre
vite la décision, l’administration ne tarde pas à prendre sa décision en matière gracieuse. Ceci
est même recommandé pour ne pas aggraver la situation financière du contribuable. En cette
matière, l’article 1119 du CGI là-dessus est clair, la décision de transaction n’est jamais
motivée.
Cependant en cas de rejet total ou partiel, une voie de recours est ouverte (art. 1120 CGI)
devant ces mêmes autorités si de nouveaux faits y sont insérés.
Pour cette procédure, un délai d’exécution est accordé selon le principe de la prescription qui
peut frapper ces actions. En d’autres termes, la demande de dégrèvement d’office suit un
délai, qui échut au 31 décembre de la troisième (3e) année suivant celle au cours de laquelle le
16
délai de réclamation a pris fin ou, en cas d’instance devant les tribunaux, celle au cours de
laquelle la décision intervenue a été notifiée.
Par ailleurs, il faut préciser que la procédure de dégrèvement d’office ne connait aucune voie
de recours car elle n’est pas une obligation pour le service des impôts. Les textes qui le
prévoient n’autorisent pas le contribuable à faire un recours et ne prévoient un droit pour le
contribuable de faire un recours contre la décision de l’administration en cette matière.
Toutefois, un recours pour excès de pouvoir peut être fait par le contribuable si celui-ci a eu à
constater ces faits.
Cette procédure souvent utilisée en France est plus codifiée. Par contre, au Togo elle n’est pas
trop pratiquée non seulement pour sa méconnaissance mais aussi pour la non-existence dans
les textes régissant les impôts et taxes.
17
1.1.4.3.1.1 Procédure à suivre
Cette procédure concerne certaines conditions qu’il faut respecter pour éviter la nullité ou le
vice de procédure qui conduit à une annulation de la demande. La requête doit être introduite
auprès de la chambre administrative de la cour d’appel.
Pour le contribuable, il peut saisir le tribunal administratif dans un délai de deux (2) mois qui
sera compté à partir de la date de notification de la décision du service des impôts qui a statué
sur sa demande et dont la réponse ne le satisfait pas ; ou soit à l’expiration du délai imparti à
l’administration pour prendre sa décision ou notifier sa décision au contribuable.
Par contre pour l’administration, la saisine du juge administratif peut être faite d’office dans la
mesure où elle n’a pas notifié sa décision dans le temps au contribuable ou que celui-ci n’ait
pas exercé son droit de recours devant le juge administratif. La saisine du tribunal par
l’administration doit faire obligatoirement office d’information au contribuable.
S’agissant de la forme de la demande, il n’existe pas une grande rigueur car il appartient juste
au contribuable ou à l’administration d’adresser une lettre signée par celui qui en fait la
demande, au greffe de la Cour d’Appel. Elle doit être accompagnée de la décision prise à la
phase obligatoire préalable et doit aussi indiquer les noms et domicile des deux (2) parties, les
faits et moyens de conclusion doivent y figurer en exposé sommaire. Le code prévoit les cas
de représentation ou de mandat.
- Instruction de la demande
Comme cela se fait dans les tribunaux de droit commun, l’instruction commence par un
enregistrement et l’inscription sur le registre d’ordre et par la désignation d’un magistrat
rapporteur par le président de la cour. Ainsi les mémoires peuvent être échangés entre les
parties. L’examen des dossiers sera fait par le ministre selon la procédure devant la chambre
administrative de la Cour d’Appel. La demande d’une partie introduisant la procédure est une
conclusion dont la partie adverse devra répondre aussi de la même façon.
18
Par ailleurs, l’information des parties est faite par le président après enregistrement ou sur ses
ordres dans le bureau central du greffe. Ainsi, le président ou le magistrat rapporteur après
leur décision, communication et notification doivent immédiatement être adressées au
commissariat des impôts.
Pour ce qui concerne le contribuable, communication doit lui être faite à son domicile
principal même si celui-ci a été représenté ou a donné mandat à une tierce personne chez qui
elle a élu domicile. Cependant notification peut être faite au domicile du représentant si le
contribuable n’est pas domicilié au Togo.
Le service des impôts une fois informé, la cour d’appel donne un délai de six (6) mois à partir
de cette date pour former sa réplique. Mais dans certaines circonstances, elle peut lui donner
un délai supplémentaire n’excédant pas trois (3) mois.
Pour le contribuable, c’est le président qui lui fixe un délai pour former sa réplique après
notification des mémoires de la défense.
Ainsi seront faits les échanges entre l’administration et le contribuable par l’intermédiaire de
la Cour d’Appel jusqu’à ce que le jugement arrive.
Du côté de l’administration, le défaut de réponse est considéré comme une acceptation des
arguments exposés par le contribuable, mais du côté de ce dernier il est considéré comme un
désistement.
Néanmoins, il arrive des fois de faire des expertises ou de suppléments introductifs pour
déboucher sur un jugement mais il s’agit ici des cas d’exception.
- Le jugement
Une fois l’instruction achevée, le ministre public joint ses conclusions au dossier et les
transmet au président de la Cour d’Appel qui, peut fixer la date à laquelle les parties pourront
présentées leurs observations orales devant la cour
La cour d’appel se réunit en chambre de conseil puis le ministre est invité à donner ses
conclusions, ainsi sauf réplique autorisée par le président, la cour peut librement mettre
l’affaire en délibération. Il est à noter que les arrêts de la cour sont rendus en audience
19
publique sauf exception en matière d’impôts sur le revenu et taxes accessoires et aux amendes
fiscales correspondantes qui sont rendus à huis clos.
Comme on l’a dit plus haut dans l’autre procédure, le délai imparti est de deux mois pour le
contribuable pour saisir le tribunal de première instance (TPI), et ceci à compter de la
réception de la notification de la décision de l’administration qui doit intervenir dans les six
(6) mois impartis. Si le délai de six (6) mois est dépassé, le contribuable peut introduire sa
demande même en existence d’une notification de la part de l’administration pour un délai
supplémentaire. Ainsi, en l’absence de décision de l’administration dans le délai de six mois,
le contribuable peut valablement introduire sa demande au tribunal compétent.
Il s’agit ici d’une demande d’assignation directe introduite par la partie adverse et par exploit
d’huissier. Il faut noter la particularité de cette forme de demande qui évite généralement au
contribuable les vices de forme pouvant entrainer l’irrecevabilité de la demande.
20
- Instruction de la demande
En principe, l’instruction se fait par simples mémoires respectivement signifiés. Toutefois les
parties peuvent faire des observations orales par l’intermédiaire de leurs représentants légaux.
Un délai raisonnable est tout de même accordé aux parties pour présenter leur défense
respective.
L’expertise peut être demandée par les parties en instances concernant les droits
d’enregistrement et les réclamations relatives à la valeur vénale comme le précise l’article
1026 al.2 du CGI. Un rapport doit être dressé par ceux-ci à la fin de leur expertise et
respectivement informé les parties par lettre recommandée avec accusé de réception. Ainsi les
parties disposent d’un délai de deux mois pour établir leur conclusion et à la fin de ce délai, le
tribunal doit se prononcer sur l’affaire.
- Jugement
Pour départager les parties et faire droit à une, le tribunal statue sur le rapport d’un juge en
audience publique pour son jugement. Ce jugement en principe est notifié au domicile réel du
contribuable, toutefois si celui-ci n’en a pas un, il lui sera notifié au domicile élu au Togo.
C’est-à-dire son représentant légal.
Néanmoins il faut préciser que le jugement du tribunal est sans appel possible pour les parties,
mais un pourvoi en cassation peut toutefois être formé contre ce jugement.
L’important à savoir est que les décisions de l’administration et les jugements des tribunaux
donnent lieu à des conséquences particulières, c’est-à-dire des remboursements des frais et
des intérêts moratoires tant au profit du contribuable qu’à celui de l’administration.
Les frais remboursables sont ceux que les parties à l’instance ont utilisés pour la procédure
tout comme les garanties de procédure. Du côté du contribuable ; ces remboursements de frais
sont ceux exposés pour constituer les garanties nécessaires à l’obtention du sursis de
payement et les frais d’expertise. Ces derniers sont entièrement supportés par la partie qui n’a
pas obtenu satisfaction ou a perdu le procès. Ces remboursements suivent les conditions
exposées dans l’article 1079 du CGI.
Les intérêts moratoires remboursables sont ceux calculés au taux d’intérêt légal et qui ne sont
pas capitalisés notamment pour le contribuable que pour l’administration.
21
Le contribuable lorsqu’il obtient du tribunal des dégrèvements partiel ou total concernant les
impôts litigieux payés ou encore des garanties consenties dans le cadre d’obtention des sursis
de paiement. Les impôts réels à calculer sont calculés en tenant compte de tous les
dégrèvements qui courent du jour de la réclamation ou du paiement des impôts litigieux.
Pour l’administration fiscale, c’est quand il y a rejet total ou partiel des recours du
contribuable qui a même obtenu un sursis de paiement, que les intérêts au profit de l’Etat
devront être versés par le contribuable et ceci sera calculé selon le taux légal d’intérêt et sur
les cotisations maintenues à sa charge. Il en est de même en cas de désistement.
1.2. Problématique
La question du contentieux fiscal est une question permanente. Comme disent les juristes :
« la matière fiscale est contentieuse » puisque tant qu’existe la fiscalité, il existera toujours
des contestations, cependant, c’est leur volume et leur fréquence qui sont importants.
L’Office Togolais des Recettes (O.T.R), depuis son avènement est dans une politique de
l’élargissement de l’assiette fiscale avec une vision de l’enrayement de la corruption et la
facilitation des tâches aux contribuables. Pour cela, l’ancien système qui n’était rien d’autre
que le système actuel mais non appliqué au fond dans son principe mais seulement en théorie,
a trouvé renforcement en pratique et sur des bases légalement renforcées avec la nouvelle
institution qu’est l’OTR. C’est ainsi que le système déclaratif auto liquidé a été instauré et
réellement appliqué dans son principe. Ce système amène les contribuables à faire
personnellement leur déclaration et à pouvoir liquider les impôts y afférents. Toutefois,
l’administration se réserve le droit de contrôle a posteriori. Cette politique donnerait l’amour
aux contribuables qui serait de payer volontairement ses impôts et taxes car étant basé sur la
confiance. Du côté de l’Etat, cette stratégie permettrait de renflouer la caisse et ainsi pourvoir
à ses multiples besoins croissants. En additif à ces priorités, ceci permettrait une éducation du
contribuable à aimer plus volontairement les impôts et donnerait ainsi une force pour
l’évolution économique et sociale du pays. Dans cet objectif, le contribuable étant au centre
de l’enjeu et, tout tournant autour de lui, ses droits seront plus renforcés et sa liberté plus
étendue. Cela facilitera la tâche et renforcerait la relation entre l’administration et les
contribuables et conduirait à plus de facilité dans le recouvrement des recettes fiscales.
Cependant, dans ce système où nous devons avoir plus d’entente entre le contribuable et
l’administration et plus de complémentarité et de complicité, force est de constater qu’il y a
22
plus de discordances entre les deux qui sont supposés être des collaborateurs ou encore des
partenaires.
D’abord nous observons que dans l’actuel système, les droits du contribuable sont étendus
mais comment préserver ce droit avec la conciliation des intérêts inhérents de la toute
puissante administration dans la mesure où la procédure de contestation est faite devant la
même administration. Le contribuable prend toujours attache avec cette dernière sur un
quelconque problème mais le souci se trouve dans la suite que peut donner l’administration à
cette requête. De même la loi prévoit qu’une suite procédurale devant les juridictions
judiciaires soit possible mais y a-t-il les tribunaux spécialisés en la matière, les contribuables
oseront-ils attaquer l’administration devant les tribunaux ? A-t-on des juges spécialisés en
matière fiscale pour connaitre de ces litiges ? Toutefois, au niveau administratif où la même
loi prévoit une commission administrative pour permettre une clarté et une fiabilité des
décisions, celle-ci n’est pas effective et rend encore complexe le droit de contestation accordé
au contribuable. De ce fait, le manque de confiance devient de plus en plus accru car dans
l’ancien système qui est la DGI, l’on offrait des possibilités de négociation et cela
n’engendrait pas assez de contentieux. Les contestations étaient moins et le problème de
confiance ne se posait pas souvent. Le service n’était pas vraiment organisé et strict comme
c’est le cas actuellement. Le service du contentieux seul ne pouvait assumer toutes les charges
s’agissant du règlement des différends surtout en matière fiscale.
Ensuite nous observons aussi sur un autre volet du problème qui est la garantie (de 25% du
montant des impôts contestés) mise à la charge du contribuable qui conteste une imposition.
L’on se demande le rôle de celle-ci tant l’Etat n’encaisse pas ce montant et le contribuable est
privé de la jouissance de ce montant pour pouvoir le faire fructifier. Cette garantie suivant la
suite du contentieux peut-elle être restituée au contribuable en l’espèce ? Qu’est ce qui
garantit le retour de cette somme ? L’Etat a-t-il organisé les contours pour permettre de
rassurer le contribuable dépositaire de ce montant déposé ?
23
Enfin avons-nous remarqué que depuis un certain temps, le nombre de contestations est en
évolution permanente et cela charge le service du contentieux et ralentit la bonne marche de
l’Administration. Elle fait perdre de temps et des recettes à l’administration ainsi qu’aux
contribuables des manques à gagner. Alors quel intérêt pour l’administration de vouloir
connaître des contestations avant les juridictions prévues en ce domaine ? La nécessité
d’organiser au mieux le contentieux pour un fonctionnement et une bonne appréhension n’est-
elle pas importante et jugée utile par l’Administration ? Il a été constaté aussi que dans la
déclaration des contribuables, des erreurs, omissions, dissimulations sont fréquentes lors de la
prise en charge des dossiers des contribuables, ou bien au moment des contrôles fiscaux
principalement. L’urgence n’est-elle pas à l’éducation des contribuables et à la formation des
agents sur la fiscalité et particulièrement en matière contentieuse ? Les contestations sont plus
recensées sur les erreurs d’interprétation des textes ainsi que sur les dissimulations de chiffres
d’affaires réalisés par les contribuables. Souvent, les déclarations des contribuables
comportent des erreurs omissions et dissimulation, ceci par manque de compréhension et
aussi par ignorance de ce qu’il faut produire comme déclaration et ce qu’il faut mettre dans la
base d’imposition. Parallèlement, ce sont aussi les conséquences issues de l’insertion et
l’intégration de l’institution qui ont conduit a plus de mépris envers l’administration amenant
ainsi certains contribuables à faire du dilatoire pour nuire à l’administration.
Quelles stratégies faut-il mettre en place pour mieux gérer le contentieux ? L’application
stricte du système permet-elle une compréhension entre les intérêts divergents des parties et
leur considération respective ?que fait en réalité l’administration pour préserver les droits du
contribuable et concilier ses propres intérêts ? Quelles garanties l’administration donne au
contribuable pour un bon règlement de ce différend les concernant.
De tous les problèmes constatés et décrits plus haut, découlent des questions qui se
subdivisent en question générale et en questions spécifiques de recherche.
Comment préserver les droits du contribuable et concilier les intérêts inhérents du Trésor
public dans les requêtes contentieuses introduites par les contribuables ?
24
- quelles sont les garanties qu’il faut pour entourer le recours du contribuable face à la
toute puissante administration ?
- quels intérêts l’administration se réserve-t-elle de vouloir connaître des demandes
contentieuses préalablement avant la saisine des juridictions ?
25
1.4.2. Hypothèses spécifiques de recherche
Les textes organisent le recours du contribuable, les lois prévoient des organes pour intervenir
mais en pratique rien de concret. Alors, nous supposons que pour mieux organiser et garantir
ce recours, il faut des organes spécialisés et du personnel compétent et indépendant dans leur
prise de décision.
1.5. Justifications
Comme dit-on : « l’habitude est une seconde nature ». Les contribuables exerçant au Togo qui
avaient toujours en tête et dans la pratique la négociation avec l’administration sur l’impôt à
payer se sont vus fermées les portes des négociations avec l’arrivée de l’OTR. Pour cela,
beaucoup craignent la partialité de l’administration en matière de règlement des différends car
elle visera son intérêt en première position et non le respect des droits du contribuable qui a
introduit une demande en contestation tout en espérant une suite favorable de la part de celle-
ci. L’administration connait en première position des différends existants mais ceux-ci sont
traités d’une manière indépendante par le service en charge du traitement mais faisant corps
avec la toute puissante, son indépendance dans sa décision et son action sont remises en
cause.
Cependant, les textes doivent préciser les contours du montant déposé en garantie et les
aboutissants de cette garantie pour le contribuable, surtout les modalités de retour de ces fonds
déposés en garantie et pour l’administration la disposition de ce montant.
26
Par ailleurs, avec l’arrivée de l’OTR, le contribuable s’est vu changé brusquement les
habitudes sans recevoir un préalable. Un nouveau système avec une réforme institutionnelle
où tout le travail est mis à sa charge donc à lui de bien faire pour éviter de tomber dans le
piège de la loi. Cela fait que beaucoup reste à apprendre et à maitriser avant d’être pleinement
dans le système. Cet apprentissage doit passer par une éducation approfondie et des
formations accrues des personnes concernées pour éviter que des mésententes soient toujours
constatées et présentes entre le contribuable et l’administration. Ainsi aura-t-il une bonne
relation et compréhension de part et d’autre et améliorera-t-il la cohésion sociale et le climat
relationnel.
Il serait nécessaire d’établir une confiance entre les deux acteurs qui doivent être des
collaborateurs et non des ennemis comme c’est le constat actuellement fait par une multitude
de contestations et le mépris à l’égard de l’administration de même que de ses agents. Il faut
faire comprendre l’importance de l’impôt aux contribuables pour aboutir à un payement
volontaire de ces impôts. Ceci va faire aimer aux contribuables la matière qui est l’impôt.
Cela permettra à l’administration d’atteindre ses buts et objectifs annuels et renforcer la
capacité de ses actions prévisionnelles.
Dans son mémoire sur le thème « difficultés de mise en œuvre du contentieux au Togo »
DOKOU K.D (2016) a relevé les difficultés liées au traitement du contentieux fiscal au Togo.
Il a fait mention de l’évolution du contentieux fiscal togolais et de toutes les difficultés que
rencontre l’administration notamment en matière d’effectifs, du délai de traitement des
dossiers, de l’information des contribuables sur les procédures ainsi que du manque de
formation des agents et du manque de spécialisation des tribunaux. Il a par ailleurs fait
mention de la méconnaissance des voies de recours par les contribuables et la peur qu’à ceux-
27
ci face à la toute puissante administration que représente l’OTR. Ainsi disons-nous que son
document a été un guide pour nous sur certains points.
Nous sommes retournés en arrière pour voir le passé du sujet, au temps de la DGI où l’office
n’était pas encore mis sur pied. Ainsi, une référence a été faite sur le mémoire de
ADEDIRAN N. (2012) sur la gestion du contentieux de l’impôt au Togo. Dans ce travail, elle
a fait mention des défaillances sur la gestion du contentieux. D’abord en ce qui concerne le
système et la procédure des impositions, ensuite sur le mauvais fonctionnement de la division
du contentieux qui est très peu connu par les contribuables et quasiment inexistante dans son
fonctionnement ; enfin le mauvais traitement des dossiers et l’inexistence des commissions
prévues par le Code général des impôts rendent médiocre et inexistante la gestion du
contentieux fiscal au Togo.
Par ailleurs le Code Général des Impôts du Togo a fait plus de mentions et a prévu des
commissions qui de leur existence permettront une bonne marche et pratique du contentieux
mais le constat effectivement est amer. Les voies de recours et les procédures sont certes
prévues par le code et spécifiées mais leur application demeure un souci majeur par manque
de connaissance.
Tout de même, dans son ouvrage intitulé « le contentieux fiscal en débat », Thierry L. (2014)
a parlé des enjeux du contentieux fiscal. Pour lui, la question centrale sera de savoir si le
contribuable supporte ou non la charge de la preuve, sachant que bien souvent celle-ci
commande l’issue du litige. Il ajoute en disant que pour l’administration, le contentieux fiscal,
c’est d’abord la gestion de flux à contenir le mieux possible dans un délai raisonnable qui
s’impose à elle. C’est ensuite un indicateur assez intéressant quant à l’acceptabilité de l’impôt
et des procédures pour en déterminer l’assiette, le recouvrer et le contrôler.
28
Parallèlement, le séminaire du CREDAF tenu à Bamako en 2009 sur “les enjeux de la
procédure contentieuse préalable devant l’administration“ est aussi parlante. A l’issue de ce
séminaire, certaines questions ont été posées pour avoir des éclaircissements, parmi ces
questions on retient pourquoi lancer une procédure contentieuse préalable devant
l’administration ? Ainsi était le débat et il a été précisé que les délais contentieux représentent
un enjeu majeur de gestion. Leur respect donne l’image d’une administration qui assure la
sécurité juridique et des garanties à ses interlocuteurs. Indirectement, la qualité de la phase
contentieuse préalable a un impact sur le civisme.
Ainsi fait, ces avis et commentaires montrent combien il est important de bien prendre en
compte les intérêts des parties à une contestation surtout en matière fiscale et l’importance
qu’a une action en contestation.
Certains concepts pourraient sembler confus d’où il est important de donner un sens clair pour
mieux les appréhender.
Le contentieux est défini comme « l’ensemble des litiges susceptibles d’être soumis
aux tribunaux ». Le contentieux désigne en matière fiscale, l’ensemble des litiges qui
naissent de l’action de l’administration fiscale.
Enjeu : un enjeu peut être définit comme l’objet d’une compétition ou d’une
entreprise, le but que l’on poursuit et ce qu’on espère gagner ou ce qu’on risque de
perdre dans une entreprise. En matière contentieuse, c’est le résultat attendu de la
requête contentieuse celui-ci peut être positif comme négatif.
La pratique : c’est le fait qui conduit à l’action, qui s’occupe principalement de
l’application, qui a le sens de la réalité des choses. Ainsi en matière contentieuse, c’est
l’action de fait dans le règlement des différends entre l’administration et le
contribuable.
Conflit : c’est une opposition ou discussion d’un droit entre deux ou plusieurs
personnes ou puissance. C’est l’opposition d’intérêt des parties, une mésentente sur un
point donné.
L’assiette fiscale : est définie comme la matière, la base de l’impôt soumis au calcul,
ou encore l’élément sur lequel est assis le calcul de l’impôt.
29
Chapitre 2 : Le cadre méthodologique de la recherche
L’étude menée est celle dite exploratoire, car dans le cadre de notre travail de recherche nous
avons eu à faire une exploration pour voir en clair ce qui pose problème dans la gestion du
contentieux au Togo.
2.1.2. Enquête
Notre enquête a pour but de recenser du côté des contribuables, ce qui pose problème sur la
base d’imposition et les contrôles fiscaux faisant ainsi objet de contestation. En claire, c’est de
voir les intérêts de l’exercice des droits et la relation qu’il y a avec l’administration s’agissant
de la préservation de ces droits en matière de contestation d’assiette et de contrôle fiscal.
Du côté de l’administration, l’enquête a pour but de savoir exactement ce qui est source de
refus de payement d’impôts ainsi que les contestations chez le contribuable s’agissant
d’assiette et des contrôles fiscaux. D’un autre angle, savoir ce que les actions du contribuable
produisent comme effet sur les recettes fiscales de l’Etat. Ensuite savoir ce qui est le principal
souci ou frein dans le traitement de ces contestations en constante augmentation et voir dans
quelle mesure l’administration arrive à concilier ses intérêts avec les droits du contribuable.
C’est dans ce sens que les enquêtes sont orientées. Ainsi un questionnaire a été établi à
l’endroit de certains contribuables ainsi que certains agents de l’administration fiscale.
30
2.2. Identification des variables et définition des indicateurs
2.2.1. Identification des variables
Nous avons des variables indépendantes et dépendantes.
Cette variable est l’objet principal de notre étude. C’est le problème majeur dont nous avons
recensé pour notre travail de recherche. Cette variable va nous conduire à trouver des
solutions idoines grâce aux indicateurs.
S’agissant de notre variable indépendante dégagée ci haut, les indicateurs découlant de celle-
ci sont nombreux comme vous pouvez le constater ci-après :
31
mettre dans la base, ensuite des textes qui déterminent ces éléments et enfin la
compréhension de ces textes qui sont difficiles.
Le bien-fondé des impositions mises à la charge du contribuable : la demande de
contestation peut être fondée cependant l’administration peut se tromper ou dans
certains cas, faire une fausse application des textes.
Absence des juges et tribunaux spécialisés. Ceci permettra une bonne justice fiscale et
constitue une garantie pour les droits du contribuable. La spécialisation conduirait à
une confiance dans la décision de cet organe.
Le dilatoire : Ainsi, il existe plus de contestations qui sont faites volontairement juste
pour faire perdre le temps et les recettes à l’administration fiscale.
Du côté des variables dépendantes, nos indicateurs sont énumérés comme suit :
32
préalablement préparés et informés suffisamment sur les dispositions en vigueur,
ceux-ci rencontrent alors d’énormes difficultés et sont source de contestations
majeures.
Sur le deuxième volet de la variable dépendante intitulée : l’intérêt d’un traitement préalable
obligatoire par l’administration fiscale, nous avons de même recensé quelques indicateurs qui
sont indispensables à cette variable.
Application des textes fiscaux : l’application est un problème qui est lié aux deux
parties à savoir l’administration et le contribuable. Les erreurs proviennent souvent du
fait que l’on ne sait pas précisément quel texte doit être appliqué à une situation. Le
contenu prête souvent à confusion de même que la multiplicité des situations le
complique davantage
Compréhension et maitrise des textes fiscaux : aujourd’hui certains contribuables
connaissent le droit de contestation et il l’exerce pleinement. D’autres maitrisent ces
textes et en font application pour nuire à l’administration fiscale ou soit l’utilisant dans
un but de fraude ou dissimulation de revenus afin d’échapper à l’impôt.
Ignorance de certaines procédures : certains contribuables ignorent leurs droits, il n’est
pas exclu que l’administration puisse aussi mal interpréter ou mal appliquer les textes
fiscaux.
Intensification en matière de sensibilisation des contribuables : les contribuables
doivent être sensibilisés sur un nombre de choses. Ils doivent être informés de
l’existence d’une cellule de communication. L’administration doit plus se rapprocher
des contribuables. Beaucoup de contribuables sont ignorant et agissent dans
l’ignorance causant préjudice à l’administration.
Manques d’information ou de sensibilisation des contribuables : si les contrôles et la
rigueur administrative ont conduit à plus de problèmes, c’est parce que le contribuable
n’a pas la confiance en l’administration fiscale. Ainsi une bonne éducation permettra
de rapprocher les contribuables de l’administration et d’éviter certaines contestations
sans objet. C’est un constat fait et qui demeure un problème majeur que
l’administration doit pouvoir résoudre pour accroitre son rendement.
33
2.2.3. Structuration des variables et indicateurs
Les garanties d’un recours fiable face à la toute Manque des tribunaux et juges
puissante administration. spécialisés en la matière ;
Formation des agents spécialisés en
la matière ;
La durée du traitement des
demandes : la célérité ;
L’indépendance de l’administration
face à ses intérêts ;
Manque d’effectif au service
concerné
L’intérêt d’un recours préalable obligatoire devant Erreurs de l’administration ;
l’administration Défaillance des textes fiscaux
Mauvaise application des textes
fiscaux
Longue procédure judiciaire
Information du contribuable.
34
2.3. Outils de collecte
L’enquête qui a permis de faire des collectes s’est faite par des guides d’entretiens effectués
au sein de l’Office Togolais des Recettes pendant notre stage ; des observations faites durant
notre séjour au service du contentieux, des questionnaires qui sont directement adressés aux
personnes concernées, notamment les agents des impôts d’autres directions, et les agents du
service contentieux, ainsi que les contribuables.
En effet, le tour des directions à savoir la Direction des Grandes Entreprises, la Direction des
Moyennes Entreprises et la Direction des Centres des Impôts du Golfe nous a permis de
constater qu’il y a un enjeu majeur sur la pratique du contentieux qui est ressenti au niveau
des deux parties que sont les contribuables et l’administration. Le regard jeté sur le
contentieux fiscal au Togo, la discussion menée avec les agents en charge de ces directions
ainsi le contentieux fiscal au Togo, ont guidées le choix de notre sujet de recherche. Le stage
étant pratique, celui-ci nous a également conduits vers les contribuables sur le terrain qui ont
eu à émettre des avis et à donner des pensées positives sur le contentieux. De ce fait, les
enjeux ont été constatés de deux côtés ce qui a conduit à des entretiens pour une meilleure
appréhension des problèmes objets de nos recherches.
35
des causeries avec une approche d’étude qui est proposée et non de travail de fond car la peur
qui entoure le nom de l’institution et la situation qui prévaut est celle du résultat attendu certes
avec certaines critiques sur la puissance que représente l’OTR.
36
2.4.2. Les contribuables
Le contentieux doit forcément réunir deux parties et il serait anormal de ne pas tenir compte
de la partie concernant le contribuable. De ce fait, nous avons établi un questionnaire adressé
aux contribuables de différentes directions de l’OTR, pour une vue d’ensemble de la situation
conflictuelle en matière fiscale.
37
ils le font et du résultat auquel ils parviennent. C’est après ces préalables que nous avons
établi un questionnaire destiné à nous renseigner sur les zones d’ombre.
Du coté des contribuables, la collecte n’a pas été facile car il faut du temps pour expliquer à
ceux-ci l’objet des entretiens et le but poursuivi avant d’obtenir des réponses. Nous avons
procédé par des explications allant toutefois dans l’intérêt du contribuable tout en précisant
que c’est pour une étude estudiantine et dans le cadre d’un travail professionnel de recherche.
Par ailleurs, les observations de ce côté ont été faites sur le terrain, au lieu de travail, ou nous
avons pu rassembler les informations. A la fin des travaux il nous est demandé d’établir un
questionnaire et d’aller expliquer le bien-fondé pour permettre aux contribuables de nous
répondre et obtenir des informations voulues.
38
traitement a été fait par un logiciel (Excel) assurant une fiabilité des réponses et permettant la
réalisation des schémas et tableau spécifiques à ce travail.
39
- l’importance de la réforme de la division du contentieux fiscal et des tribunaux : c’est
objectivement pour savoir s’il ne serait pas judicieux d’élargir et de spécialiser les
agents.
- comportement du contribuable face au contentieux : c’est pour savoir si le
contribuable accepte le service et se soumet aux obligations du service contentieux ou
s’il ignore carrément l’existence du service.
- les relations aujourd’hui avec le contribuable et le service du contentieux : il s’agit
justement de voir si un changement est intervenu dans le comportement des
contribuables vis-à-vis du service contentieux et vice versa.
- les difficultés dont fait face la division du contentieux : ceci permettra de palier les
problèmes et d’améliorer la performance du service.
- l’importance de la formation des juges spécialisés : c’est dans l’optique d’une
spécialisation des agents du contentieux fiscal au Togo pouvant aller défendre l’OTR
devant les tribunaux.
2.7.2.2. Analyse des données des questionnaires des agents de la direction des
impôts
Dans cette rubrique il s’agit de trois (3) directions des impôts que sont : la direction des
grandes entreprises, la direction des moyennes entreprises et la direction des centres des
impôts du golfe. Les questionnaires étaient les mêmes pour ces directions, ils concernent
notamment les points ci-après :
- la réaction des agents de ces directions face à une contestation d’un contribuable : en
principe étant les premiers en contact avec le contribuable quand une situation
contentieuse venait à naitre ;
- avis sur le comportement du contribuable aujourd’hui : les services gestionnaires sont
ceux qui reçoivent en première position les plaintes et contestations du contribuable et
qui savent ce qui marche et ce qui ne l’est pas.
- l’importance de la mise en place effective de la commission administrative : il est
question de dire s’il est nécessaire ou non dans le cadre de la gestion du contentieux
fiscal que cette commission existe ou pas.
- l’importance de la mise en place des tribunaux spécialisés avec des juges spécialisés
dans le domaine : il est important de former les juges spécialisés en matière fiscale
pour éviter la confusion.
40
- les difficultés constatés chez les contribuables les conduisant souvent à une
contestation : ceci permet de corriger s’il le faut de trouver des palliatifs pour réduire
le risque de contestation ;
- la connaissance de leur droit de contester une imposition mise à leur charge : pour voir
si dans tous les secteurs ou catégories ce droit est reconnu et exercé proprement par les
titulaires ;
- la compréhension des textes fiscaux en la matière : justement c’est pour savoir si cela
pose des problèmes dans leur interprétation et dans leur application;
- les problèmes dont ils font face souvent aujourd’hui : cela est-il dû à l’OTR ou à un
autre évènement ou phénomène, bref la cause;
- leur avis sur le fonctionnement du contentieux fiscal au Togo : savoir ce qui marche
ou ne marche pas, ou ce qui constitue un frein ou un défaut dans la relation avec
l’administration fiscale ;
- leur avis sur le contentieux avec la DGI et avec l’OTR : pour comparer et retenir ce
qui est meilleur pour les deux structures et permettre l’atteinte des objectifs
réciproques;
- leurs suggestions pour l’amélioration du contentieux fiscal au Togo : savoir comment
le contribuable voudrait voir fonctionner le service du contentieux ce qui est à changer
ou à ajouter dans la pratique du contentieux pour une meilleure collaboration.
41
Chapitre 3 : Le cadre des résultats de la recherche
3.1. Analyse et traitement des données collectées
Le problème de la gestion du contentieux d’assiette et du contentieux lié au contrôle fiscal au
Togo est une question qui concerne tous les services du CI en général et aussi les
contribuables.
L’avènement de l’OTR est un coup de pouce pour le service contentieux qui s’est amélioré,
même s’il faut noter que des défis restent à relever. L’OTR est une structure moderne avec
une vision plus vaste et avancée par rapport à l’ancienne direction des impôts dont le service
contentieux est resté inconnue des contribuables. La politique de l’OTR a donné de lumière
sur la division du contentieux et son fonctionnement.
42
3.1.1.3 Nombre de contestations enregistrées
Au fil des années, nous pouvons constatés que le contentieux fiscal togolais a évolué. Au
total, de 2015 à 2017, 295 dossiers de contestation ont été enregistrés par la Division du
Contentieux dont soixante-quatre (64) en 2015, quatre-vingt-sept (87) en 2016 et cent
quarante-quatre (144) en 2017. Etant donné que le classement par type de contentieux n’a pas
été fait par la Division du Contentieux, les dossiers sont enregistrés de façon générale. Le
classement par type de contentieux débutera au cours de cette année (2018). Ainsi à travers
ces données reçues de la Division du Contentieux à notre demande, le contentieux est en
perpétuelle évolution depuis l’avènement de l’office tel que prouvé par le nombre de dossiers
de contestation reçues au titre de chaque année.
43
Figure 1 : illustration sur l’évacuation des dossiers par le service contentieux
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
dossiers traités dossiers en phase dossiers non traités
juridictionnelle
44
ans. Le tableau qui suit fait un récapitulatif des demandes de remises gracieuses comparées à
celles en contentieux.
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2015 2016 2017
45
Tableau 3 : comparatif des dégrèvements accordés en 2017
Année 2017
Nombre %
Dossiers traités 80 56%
Dégrèvements accordés 25 17%
Dossiers non traités 39 27%
Total 144 100%
Source : données enregistrées par la division du contentieux ; juillet 2018
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Dossiers Traités Degrevement Dossiers non traités
accordés
46
nous démontre la fréquence des types de contentieux selon la réponse des agents
gestionnaires.
Nombre %
Contentieux de contrôle 39 73%
Contentieux d’assiette 11 21%
Contentieux de recouvrement 3 6%
Total 53 100%
Source : données de l’enquête des agents de service gestionnaire ; juillet 2018
Tableau 5 : avis des agents sur leur réaction face à une contestation
Régler à Transférer au
l’amiable service Total
contentieux
DGE 10 19 29
DME 6 9 15
DCIG 3 6 9
TOTAL 19 34 53
% 36% 64% 100%
Source : données du questionnaire des agents des services gestionnaires ; juillet 2018
47
pensent que le contentieux n’est pas mieux appréhendé car les contribuables pensent être
trichés par l’administration. Pour eux, les contribuables craignent le double rôle que joue
l’administration à être partie et en même temps juge. Le tableau traduit les réponses de ces
agents sur la question.
Source : Données du questionnaire des agents des services gestionnaires, juillet 2018
12
10
0
OUI NON ABSTENTION
48
contribuables, les montants de redressements, et des procédures d’imposition, sont souvent
source de contestation. Il en est de l’établissement de la base d’imposition comme des
procédures de contrôle et notification de redressements sont aussi source de contestation.
Le tableau 7 montre l’avis des agents sur cette question. Sur les 56 agents questionnés, 49 ont
donné leurs avis qui sont partagés entre oui et non, le reste est sans un avis sur la question.
49
Tableau 7 : avis des agents sur l’absence préjudiciable de la commission administrative
Effectif %
OUI 41 77%
NON 8 15%
ABSTENTION 4 8%
TOTAL 53 100%
Source : données de l’enquête sur les agents gestionnaires, juillet 2018
3.1.3.2 Les contribuables ayant une fois introduit une demande contentieuse
Parmi les interrogés, il ressort qu’un bon nombre n’a pas encore introduit une demande
contentieuse bien qu’ils connaissent ce droit de contestation. Au nombre de 53 à être
50
questionnés, 13 ont répondu oui, 38 n’ont pas encore introduit une demande contentieuse et 2
seulement sont sans avis.
Tableau 9 : les contribuables ayant une fois introduit une demande contentieuse.
Effectif %
Oui 13 24%
Non 38 72%
Aucune réponse 2 4%
Total 53 100%
Source : données de l’enquête sur les contribuables, juillet 2018
EFFECTIF %
SATISFAITS 4 31%
NON SATISFAITS 9 69%
TOTAL 13 100%
Source : données enquête sur les contribuables, juillet 2018
Ce tableau montre que sur les 13 contribuables qui ont répondu, 4 à concurrence de 31% sont
satisfait de la décision de l’administration tandis que 9 soit 69% ne sont pas satisfait.
Réponses Effectif %
Très-bien 2 4%
Bien 6 11%
Assez-bien 12 23%
Passable 24 45%
Médiocre 4 8%
Abstention 5 9%
Total 53 100%
Source : données de l’enquête sur les contribuables ; juillet 2018
Une représentation graphique montre mieux l’avis des contribuables sur l’organisation du
contentieux fiscal au Togo.
30 1,2
25 24 1
20 0,8
15 0,6
12
10 0,4
6
5
5 4 0,2
2
0 0
Très-bien Bien Assez-bien Passable Médiocre Abstention
52
matière feront l’affaire. Sur les 53 questionnés, 42 l’ont jugé important et indispensable contre
11 qui restent convaincus que cela ne changera rien.
Tableau 12 : avis des contribuables sur la mise en place des juges et tribunaux spécialisés
Effectif %
NECESSAIRE 42 79%
PAS NECESSAIRE 11 21%
ABSTENTION 0 0%
TOTAL 53 110%
Source : données de l’enquête sur les contribuables : juillet 2018
Effectif %
Très bien 4 8%
Bien 8 16%
Assez bien 13 24%
Passable 22 42%
Médiocre 5 10%
Total 53 100%
Source : résultats du questionnaire contribuables : juillet 2018
La figure ci-après pourrait nous donner plus de précision et d’éclaircissement sur les avis des
contribuables sur la qualité de leurs relations avec l’administration. D’une manière générale la
relation est moyenne, c’est-à-dire a moitié bien donc à l’administration de l’améliorer.
53
Figure 6 : qualité des relations des contribuables avec l’administration.
54
mieux garantir au trésor public ses intérêts qui sont de faire rentrer les recettes fiscales. Avoir
un personnel conséquent et qualifié à la tâche serait un atout pour l’administration. Ceci
permettra une célérité dans le travail, un résultat satisfaisant et cela passe forcément par le
déploiement d’un personnel adéquat et qualifié. A notre constat au niveau de l’administration
ces qualités font défaut. Le point de vue est obtenu à travers les données reçues de la division
du contentieux et enregistrées en 2018.
55
3.2.1.1.4 L’absence des juges et tribunaux spécialisés
La matière fiscale est complexe et vaste. Afin de rendre une décision juste et appréciée de
tous, il faut des juges spécialisés en la matière et capables d’appliquer les principes
fondamentaux qui régentent la matière fiscale. La spécialisation des tribunaux pour connaitre
rien que les litiges fiscaux donnerait confiance aux contribuables qui peuvent agir devant ces
tribunaux sans peur ni rétention. Nos enquêtes menées dans ce sens ont démontré que plus de
75% de la population enquêtée approuve la spécialisation des juges et tribunaux pour une
bonne administration des litiges en matière fiscale. Cette étude a confirmé notre hypothèse qui
est celle de la peur de la toute puissante administration et le manque de confiance sur les
agents du contentieux. De même l’absence des tribunaux et juges en matière fiscale viennent
ainsi rejoindre l’absence de la commission administrative et se traduisent en fait par l’absence
totale de confiance des contribuables sur ces décisions prises par l’OTR. Les contribuables
estiment que l’administration est à la fois juge et partie. Comme nous le prouve le tableau 12
qui illustre clairement la nécessite pour mettre en place des tribunaux et juges spécialisés en
matière fiscale.
3.2.1.1.6 La prise en charge des dossiers par les agents de service gestionnaire
Notre étude a montré, conformément au tableau 4, qu’il y a la non harmonisation des
procédures en matière de prise en charge des contestations. En effet, la procédure instaurée
par le code général des impôts en la matière voudra qu’il n’y ait plus de discussion accrue
56
entre le contribuable avec le service gestionnaire, tout au plus une ou deux fois d’échange
seulement. Mais dans la pratique, les choses se font autrement avec les contribuables et il
appartient au service de juger s’il faut ou non envoyer le dossier au service compétent. Cela
est une confusion dont souffre l’administration pour le service à rendre au contribuable. La
qualité du service rendu en amont au contribuable est remise en cause et conduit par la même
à une absence de données fiables sur le contentieux fiscal administratif. Alors que la
jurisprudence en cette matière est révélatrice des failles de l’administration sur certains points
nécessaires à améliorer. Pour cela, notre enquête a démontré que 36% des agents essaient de
régler à l’amiable le problème avant de faire recours au service du contentieux en cas de
désaccord, alors que 64% font directement recours au service contentieux en cas de
contestation ou conflit avec le contribuable.
58
3.2.2.5 Le dilatoire
La technique du dilatoire utilisée avec l’avènement de l’Office Togolais des Recettes ne
permet plus aux contribuables de négocier avec l’administration sur l’impôt à payer. En effet,
dans l’ancien système, le contribuable pouvait s’entendre avec l’administration sur l’impôt à
payer qui est mis à sa charge et trouver une issue favorable aux deux parties. Force est de
constater actuellement que les changements avec la nouvelle institution sont basées sur la
liberté et l’enrayement de la corruption de telle façon que cette issue à travers la négociation
n’est plus possible aux contribuables qui se sentent frustrés par les nouvelles dispositions de
l’administration.
Les réalités économiques actuelles observées sont parlantes et les contribuables ne sont pas
restés en marge. Les difficultés pour les affaires sont ressenties aujourd’hui par presque toute
la population active. Ce ralentissement économique fait que beaucoup de contribuables
rencontrent des difficultés financières et n’arrivent plus à répondre à leurs obligations fiscales.
Cela doit être aisément compris par l’administration fiscale comme un frein aux affaires et un
blocus au payement des impôts dont il serait mieux de peser la balance avant de mettre une
imposition exorbitante à la charge du contribuable, surtout et majorations et les pénalités. De
ce fait, les retards dans les paiements ainsi que les manquements à ces obligations devraient
être compris dans certains cas pour les contribuables de bonne foi. Dans ce sens,
l’administration doit pouvoir examiner au fond certaines contestations des contribuables et
leur motivation pour les amener à répondre à leur obligation ne serait-ce qu’en partie, ce qui
satisferait le contribuable et permettrait à l’administration de rentrer plus vite dans ses fonds.
Le contribuable n’aura plus à payer tout le montant mis à sa charge mais seulement ce qu’il
peut payer et dans un bref délai.
D’abord nous observons tout au niveau de la fréquence des dossiers enregistrés par la division
que du niveau et du délai de traitement de ces dossiers des difficultés réelles apparaissent dans
la division du contentieux. Pour ce faire, les contribuables sont réservés en ce qui concerne
59
leur droit d’action. Nous voyons ensuite que l’absence de la commission administrative est un
poids qui pèse sur le service du contentieux et qui ne favorise pas la qualité du service et la
qualité de la décision rendue en cette matière. En plus, le délai de traitement est un problème
majeur auquel l’administration doit faire face pour l’aboutissement de ses intérêts. Dans la
mesure où la durée d’un dossier en contestation est avantageuse pour le contribuable qui
n’aura pas à payer le montant à ce moment donné. En clair cela cause de préjudice à
l’administration s’agissant de ses intérêts. Le consensus est un processus qui va dans l’intérêt
de tous. Ainsi demandons-nous si les moyens dont dispose le contentieux fiscal permettent
aux contribuables d’avoir satisfaction.
Les recherches ont montré que tous les moyens ne sont pas mis en place pour préserver les
droits du contribuable et de ce fait concilier des intérêts de l’administration. Le manque des
tribunaux spécialisés, manque de juges spécialisés, l’absence de la commission administrative
de recours et la mauvaise qualité de la relation entre le contribuable et l’administration
montrent que nos hypothèses sont bel et bien confirmées.
Enfin, la remarque aussi faite est celle de l’absence des tribunaux spécialisés en matière
fiscale pour connaitre de ces litiges, de même que des juges spécialement formés en matière
fiscale pour statuer dans ces tribunaux source de confiance aux contribuables devant ces
tribunaux qui sont indépendant du pouvoir politique.
60
3.4.1 En phase administrative
Pour mieux élucider cette proposition un détail important doit être fait. En effet la direction du
contentieux pour mieux satisfaire les intérêts de l’OTR et les droits du contribuable, doit être
spécialisée. La forme voulue est que la direction soit subdivisée en des divisions qui auraient
pour gestion, les dossiers des contribuables de la direction des grandes entreprises ; une
seconde aurait la gestion des moyennes entreprises et une troisième se chargerait de la gestion
des dossiers des contribuables de la direction des centres des impôts du golfe.
Ainsi repartie, chaque division se divisera en des sections qui s’en chargeront des différents
types de contentieux à soumettre à l’appréciation de la hiérarchie. Cette façon de faire
donnerait plus de possibilité de traitement rapide et efficace des dossiers des demandes des
61
contribuables et permettrait par là même à satisfaire au mieux, l’administration fiscale ainsi
que le contribuable.
Par ailleurs, à défaut d’une direction du contentieux, il faut créer plusieurs sections dans la
division actuelle pour mieux gérer le contentieux car présentement, cette division ne comporte
qu’une seule section qui prend en compte toute l’administration fiscale au Togo. Plusieurs
sections permettront de prendre en charge plus vite selon les types de contentieux et de vider
dans un bref délai plusieurs dossiers. L’objectif étant d’améliorer la qualité du service, la
répartition des activités dans plusieurs sections au sein d’une division serait un palliatif.
Pour le personnel, nous avons envisagé que chaque division du contentieux ait au moins sept
(7) agents et au plus douze (12) pour son fonctionnement qui aura trois (3) chefs de section à
savoir : l’assiette, le contrôle et le recouvrement avec un (1) ou deux (2) agents dans chaque
section qui peuvent être des collaborateurs. Tout ceci, dans l’objectif d’accroître les capacités
de l’administration fiscale en matière de service aux contribuables et en ce qui concerne le
respect des droits de ceux-ci.
63
Ainsi le plus judicieux à faire pour l’administration, serait que dans une procédure
contentieuse, qu’elle ne mette pas en première position ses intérêts mais la capacité actuelle
du contribuable à honorer ses obligations. Pour cela, il appartient au service gestionnaire du
contentieux de faire la part des choses sur la réalité que vit le contribuable et sa capacité à
contribuer que de mettre des montants qu’il ne pourra payer dans l’immédiat. Il est possible
pour l’administration de faire des remises sur les pénalités et majorations dont le contribuable
a fait l’objet. Ces remises permettront un allègement de la charge fiscale du contribuable et
l’encouragerait ainsi à faire des efforts pour satisfaire l’administration fiscale et tout en
poursuivant ses affaires pour accroitre le développement économique dans la conciliation des
intérêts
64
avec conviction d’une satisfaction de résultat. En plus, de ces avantages c’est un moyen
d’éducation du contribuable sur l’importance de l’impôt et de son acquittement volontaire.
65
(soit à la TPU ou au réel), pour ainsi remonter. Car c’est cette catégorie de contribuables qui
est la moins informée de la chose. Etant appelés à grandir, ces contribuables bien formés et
éduqués feront l’objet d’un relai d’information pour les autres contribuables pour
l’acceptation du bien-fondé de l’impôt à payer.
Le Togo en ce sens, doit mettre plus les moyens et les dispositions en place pour pouvoir
satisfaire ses intérêts et ceux du contribuable afin d’asseoir une administration digne de ce
nom. Cependant, elle manque beaucoup de moyens de sorte que la législation fiscale togolaise
est restée en marge de ces évolutions notoires surtout en ce qui concerne le contentieux
66
Conclusion générale
En somme, le contentieux fiscal est une pratique dont les enjeux des parties protagonistes sont
très importants. En effet, l’administration et le contribuable ont des intérêts divergents qu’il
faut concilier et partant préserver le droit du contribuable auteur de la demande pour le
règlement de son contentieux avec l’administration. Cette dernière est toute puissante par
rapport au contribuable qui n’a que peu de moyens d’action contre cette celle-ci. Il faut le
protéger pour éviter une violation de ses droits par la toute puissante. Cependant
l’administration ne voudra-t-il jamais perdre dans ce conflit alors se réserve-t-il un traitement
spécial. De même, les droits du contribuable sont-ils sans limite. Par conséquent quelles sont
les garanties qu’il faut pour entourer le droit de recours du contribuable contre la toute
puissante administration. Par ailleurs quel est l’intérêt pour l’administration de connaitre des
litiges fiscaux préalablement. Tels sont les enjeux que recense et vit de nos jours la pratique
du contentieux au Togo.
L’administration dans son rôle, doit organiser les contours de l’action du contribuable par des
garanties pour permettre les actions libres, autonomes des contribuables. Une garantie de
droits du contribuable, est la garantie des intérêts de l’administration qui est de faire rentrer
les recettes dans la caisse de l’état. Elle doit de ce fait donner une indépendance en matière de
justice fiscale et mettre le contribuable dans une relation de confiance. Généralement, ces
besoins doivent passer par une organisation sereine et un fonctionnement de toutes les
branches nécessaires au règlement de conflits fiscaux. Ces difficultés sont toujours ressenties
dans nos administrations fiscales africaines d’où il faut les réduire. La confusion du pouvoir
politique avec l’administration fiscale, doit être levée, un détachement de ces relations serait
un atout pour une évolution en matière fiscale et une voie à la promotion du civisme fiscal. Le
contribuable ne se sentira en sécurité que lorsqu’il verra toutes les conditions réunies pour une
bonne administration de la justice fiscale et une garantie inhérente de ses intérêts et droits
reconnus par les lois. Le contentieux permet à l’administration de corriger les erreurs et les
défaillances des textes fiscaux d’un côté et de l’autre de former et de perfectionner ses agents
afin d’établir une jurisprudence en matière fiscale dans certains domaines.
Par ailleurs, développer la culture d’une économie stable et durable dans un pays passe par
une éducation de sa population en ce qui concerne le civisme fiscal et une sensibilisation sur
la matière fiscale ainsi que son importance dans le pays. Ainsi les contribuables suffisamment
formés et éduqués seront le point de départ pour cette politique de stabilité économique. Pour
67
y parvenir, l’administration doit concilier ses intérêts avec ceux du contribuable, mettre les
moyens appropriés pour aboutir au résultat escompté et permettre une croissance économique.
Une bonne administration de la justice est un gage de progrès et de développement d’une
économie, d’un peuple, et partant de tout le pays.
68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Mémoires
Ouvrages
Thierry Lambert (2014). Le contentieux fiscal en debats. Edition LGDJ. 394 pages
Séminaires
Textes législatifs
Loi n° 2012 du 14 décembre 2012 portant création de l’office togolais des recettes. (2012)
Togo.
69
ANNEXES
70
Table des matières
Sommaire .................................................................................................................................................
DEDICACE.............................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................iii
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES............................................................................................ iv
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ....................................................................................v
AVERTISSEMENT .............................................................................................................................. vi
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Le cadre théorique de la recherche ................................................................................ 4
1.1. Analyse de la situation .......................................................................................................... 4
1.1.1. La raison d’être du contentieux fiscal.......................................................................... 7
1.1.2. L’environnement socio-politique.................................................................................. 8
1.1.3. La structure de gestion du contentieux fiscal .............................................................. 8
1.1.4. La procédure de règlement du contentieux............................................................... 11
1.2. Problématique...................................................................................................................... 22
1.2.1. Questions de recherche ............................................................................................... 24
1.3. Objectifs de la recherche..................................................................................................... 25
1.3.1. Objectifs de connaissance ........................................................................................... 25
1.3.2. Objectif d’application ................................................................................................. 25
1.4. Hypothèses de recherche..................................................................................................... 25
1.4.1. Hypothèse générale de recherche ............................................................................... 25
1.4.2. Hypothèses spécifiques de recherche ......................................................................... 26
1.5. Justifications ........................................................................................................................ 26
1.6. La revue de la littérature .................................................................................................... 27
1.6.1. Revue de la littérature interne.................................................................................... 27
1.6.2. Revue de la littéraire externe...................................................................................... 28
1.7 Définition des concepts clés................................................................................................. 29
Chapitre 2 : Le cadre méthodologique de la recherche ................................................................... 30
2.1. Choix et orientations méthodologiques ............................................................................. 30
2.1.1. Entretiens préalable .................................................................................................... 30
2.1.2. Enquête ......................................................................................................................... 30
2.1.3. Population cible ........................................................................................................... 30
71
2.2. Identification des variables et définition des indicateurs ................................................. 31
2.2.1. Identification des variables ......................................................................................... 31
2.2.2. Définitions des indicateurs .......................................................................................... 31
2.2.3. Structuration des variables et indicateurs................................................................. 34
2.3. Outils de collecte .................................................................................................................. 35
2.3.1. Le stage effectué au sein de l’office ............................................................................ 35
2.3.2. Guides d’entretiens ...................................................................................................... 35
2.3.3. Les observations........................................................................................................... 36
2.3.4. Les questionnaires ....................................................................................................... 36
2.4. Choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population........................................ 36
2.4.1. Les agents des impôts .................................................................................................. 36
2.4.2. Les contribuables ......................................................................................................... 37
2.5. Identification ou choix de terrain de recherche ................................................................ 37
2.6. Constitution du groupe cible ou de l’échantillonnage ...................................................... 37
2.6.1. Collecte des données .................................................................................................... 37
2.6.2. Les difficultés rencontrées .......................................................................................... 38
2.7. Type et plan d’analyse des données ................................................................................... 38
2.7.1. Type d’analyse des données ........................................................................................ 38
2.7.2. Plan d’analyse des données collectées ........................................................................ 39
Chapitre 3 : Le cadre des résultats de la recherche ......................................................................... 42
3.1. Analyse et traitement des données collectées .................................................................... 42
3.1.1 Analyse des données du questionnaire de la division du contentieux fiscal ........... 42
3.1.2 Analyse des données du questionnaire des services gestionnaires .......................... 46
3.1.3 Analyse des données du questionnaire adressé aux contribuables ......................... 50
3.2 . Vérification des hypothèses et Interprétation des résultats ........................................... 54
3.2.1 Conciliation des intérêts du trésor et préservation des droits du contribuable ..... 54
3.2.2 Les difficultés relatives aux contribuables ................................................................ 57
3.3 Discussion des résultats de la recherche ............................................................................ 59
3.4 Formulation des propositions d’action .............................................................................. 60
3.4.1 En phase administrative.............................................................................................. 61
3.4.2 En phase juridictionnelle ............................................................................................ 64
Conclusion générale ............................................................................................................................ 67
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................................... 69
ANNEXES ............................................................................................................................................ 70
Table des matières ............................................................................................................................... 71
72
73