Vous êtes sur la page 1sur 3

Le cadre thermique réglementaire

La réglementation thermique, ou RT, constitue un cadre législatif relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments.
Elle concerne les bâtiments neufs (RT 2012), d’une part, et vise à l’amélioration des logements existants d’autre part.

1 Le diagnostic de performance énergétique

Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) fournit une indication de la consommation d’énergie (chauffage et climatisation), des caractéristiques
thermiques et des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’un logement.

Il doit attirer l’attention du propriétaire, de l’acquéreur ou du locataire sur les travaux susceptibles d’apporter des améliorations à l’habitation en matière
d’économie d’énergie. Le système de chauffage est donc directement concerné (le sont aussi, par conséquent, l’isolation thermique, les vitrages, le mode
de production de l’eau chaude sanitaire et la ventilation).

Objectifs du DPE

• Le DPE est obligatoire en cas de vente, de location ou d’agrandissement de tout bien équipé d’un système de chauffage. Il doit accompagner toute annonce immobilière ou contrat de vente ou de
location. Il permet d’établir :

- la consommation énergétique du logement ;

- le coût de cette consommation (évaluation non contractuelle) ;

- les caractéristiques thermiques de l’habitation (mode de chauffage et production de l’eau chaude sanitaire, isolation thermique…).

• Le DPE doit être établi par un professionnel après examen du bâtiment ou du logement. La liste des professionnels certifiés est consultable sur le site Internet du ministère en charge de
l'environnement. Le DPE n’est pas gratuit : il revient à ce jour entre 90 et 140 euros environ ; son prix varie suivant la dimension de l’appartement ou de la maison et la région. Il est valable 10 ans.

Bon à savoir : le DPE s’ajoute aux autres diagnostics : Amiante, Plomb, Gaz, Électrique, Termites, etc. Il ne se substitue pas à eux.

Étiquette «énergie» et étiquette «climat»

• Le DPE doit être réalisé selon une procédure réglementaire. Il donne lieu à l’établissement de deux étiquettes informant de la consommation énergétique du logement.

- l’étiquette énergie, qui mentionne la consommation énergétique du logement (le même type d’étiquette que celles qui accompagnent les appareils
électroménager) ;

- l’étiquette climat, qui évalue les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de la consommation énergétique de l’habitation ;

Chaque étiquette comprend 7 classes : de A, la meilleure performance


(logement le moins consommateur, soit 50 kWhEP/ m²/an - kilowattheures
d’énergie primaire par mètre carré et par an *), à G, la plus mauvaise
(logement le plus énergivore, soit 450 kWhEP/ m²/an).

Bon à savoir : l’enquête Phébus (Performance de l’Habitat, Équipements, Besoins et Usages de l’énergie), commandée par le ministère de l’écologie, du
développement durable et de l’énergie, révèle qu’en 2012 plus de la moitié (53,6 %) du parc des logements en France métropolitaine consomme entre 151
et 330 kWhEP / m²/an (étiquette énergétique moyenne D ou E), contre seulement 14 % qui bénéficient d’étiquettes plus performantes (A, B ou C). En
matière d’émissions de gaz à effet de serre, un tiers de ces logements sont classés en A, B ou C, et 40 % en D ou E.

* unité de mesure permettant d’évaluer le nombre de kilowattheures consommés selon la surface du logement (plus exactement, la surface hors œuvre
nette, ou SHON).

2 La RT pour les bâtiments existants

La réglementation thermique pour les constructions existantes (datant de plus de 2 ans), ou RT existant, s’impose depuis 2007 pour les travaux de
rénovation d’un bâtiment résidentiel ou tertiaire. La réglementation varie suivant l’année de construction du bien, la superficie de ce dernier et le montant
des travaux envisagés. Elle a pour objectif d’apporter une amélioration significative de la performance énergétique du bâtiment en question.

Il existe deux types de législation pour les bâtiments existants : la RT globale et la RT « élément par élément ».
La RT globale

• Elle s’applique pour les rénovations lourdes de bâtiments de plus de 1000 m², à l’exception de ceux construits avant 1948.

• Elle définit un objectif de performance énergétique qui doit tenir compte du remplacement de tous les éléments déterminant la consommation énergétique (isolation, chauffage, production d’eau chaude
sanitaire, climatisation, ventilation, éclairage, etc.).

• Pour les logements, l’objectif est d’atteindre une consommation comprise entre 80 et 165 kWhEP / m²/an, en fonction du type d’installations et du climat.

La RT existant « élément par élément »

• Elle concerne tous les bâtiments de moins de 1000 m² dès lors que le particulier ou le bailleur décide de remplacer un élément de l’isolation, du chauffage ou de production d’eau chaude. Cela
concerne donc la chaudière, le ballon d’eau chaude, les fenêtres, l’isolation des parois opaques, les radiateurs, etc.

• Elle impose d’utiliser des équipements dont la performance énergétique permet de faire baisser la consommation énergétique. Pour chaque produit, un critère de performance est exigé.

Bon à savoir : pour plus d’information, voir : comprendre la RT existant

Performances minimales

• La RT existant définit des performances minimales requises pour les éléments concernés par la rénovation : système de chauffage, l’isolation thermique des parois opaques (murs extérieur ou en
contact avec des volumes non chauffés, planchers de combles perdus ou sur vide sanitaire, rampants de toitures, toitures-terrasses), parois vitrées, ventilation, etc.

• Sous réserve du respect de caractéristiques techniques et de critères de performances minimales *, il est par ailleurs possible de bénéficier d’aides financières pour la réalisation de travaux
d’amélioration énergétique : crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), éco-prêt à taux zéro, TVA à 5,5 %, etc.

* Pour le détail, se reporter au guide Aides financières 2016 de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), téléchargeable sur
www.ademe.fr/aides-financieres-2016

3 La RT en 2012

Carte document acqualys

• La RT 2012 constitue la réglementation thermique en vigueur aujourd’hui : tout permis de


construire pour les bâtiments neufs à usage d’habitation doivent lui être conforme (une dérogation
supplémentaire de trois ans a été accordée pour le résidentiel collectif, ce qui portera son application
dans ce secteur à janvier 2018).

• La RT 2012 s’inscrit dans l’objectif fixé par l’Union européenne de diminuer de 20 % les
émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020.

• La RT 2012 vise à faire baisser encore la consommation énergétique des bâtiments. Désormais, cette dernière doit se situer entre 50 et 65 kWhEP /m²/an dans le neuf (chiffres légèrement variables selon
les régions, voir carte). Ces seuils sont calculés sur la base des 5 usages : chauffage, ECS, éclairage, climatisation et auxiliaires.

• Le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire étant les postes les plus gros consommateurs d’énergie (près de 70 % de la consommation énergétique globale dans le résidentiel *), il convient
donc d’y porter particulièrement son attention.

Bon à savoir : depuis janvier 2015, la RT 2012 a été assouplie ; elle ne s’applique plus aux constructions ou extensions de petites dimensions, dont la
surface de plancher et la surface thermique sont inférieures à 50 m² (surface thermique, ou SRT : « somme des surfaces des parois horizontales
construites de chaque niveau de ce bâtiment ou de cette partie de bâtiment, mesurées au nu extérieur des murs de pourtour »). Ces projets sont
maintenant soumis à la RT « existant élément par élément » (voir plus haut).

* Lire l'article : consommation d'énergie secteur résidentiel tertiaire


Exigences de la RT 2012 concernant les systèmes de chauffage et de production d’eau chaude

• L’une des principales exigences de la réglementation thermique porte sur la limitation de la consommation des énergies utilisées pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage, etc.
Il s’agit de la Consommation d’énergie primaire (CEP), voir plus haut.

• Pour cela, la RT 2012 impose de recourir aux énergies renouvelables pour la production de l’eau chaude sanitaire. L’installation doit coupler une énergie traditionnelle à une énergie renouvelable. Par
exemple :

- chaudière gaz à condensation et chauffe-eau thermodynamique ;

- chaudière gaz à condensation et chauffe-eau solaire ;

- chaudière à gaz condensation et pompe à chaleur ;

- pompe à chaleur couplée à un chauffe-eau thermodynamique ou un chauffe-eau solaire ;

- système solaire combiné (SSC) avec un appoint gaz ou fioul ;

- chauffe-eau solaire individuel (CESI) ;

- association d'un chauffe-eau solaire individuel compact et d'une chaudière à condensation gaz, pour le chauffage et l'appoint d'eau chaude
sanitaire, etc.

Suivi des consommations énergétiques

• La RT 2012 rend obligatoire l’équipement de chaque logement d’un système permettant de mesurer la consommation énergétique afin de l’ajuster si besoin. Ce relevé peut se faire soit directement
depuis l’habitation (compteur), soit par voie électronique ou postale.

• Ce relevé doit détailler la consommation énergétique selon les cinq usages, savoir : chauffage ; climatisation ; eau chaude sanitaire ; circuit des prises électriques ; postes auxiliaires (tout ce qui n’est pas
compris dans les précédents).

• Le suivi de consommation peut se faire à l’aide de systèmes divers : un compteur électronique présent dans le logement, une application Internet, un système par abonnement, etc.

Conduit de fumées en attente

• La réglementation thermique rend obligatoire la présence d’un conduit d’évacuation des fumées d’attente lors de la construction d’une maison neuve individuelle chauffée à l‘électricité.

• Cette disposition doit permettre le raccordement ultérieur d’un appareil de chauffage à combustible gazeux, liquide ou solide dans les meilleures conditions. En l’absence de raccordement, le dispositif
doit être obturé de façon étanche.

• Cette installation a pour but de faciliter la réversibilité énergétique et le recours éventuel aux énergies renouvelables.

4 Les labels en renfort de la RT 2012

• Différents labels mis en place par l’état accompagnent et renforcent la RT 2012. Ils apportent la garantie que la maison consomme peu d’énergie et permettent de valoriser le bien immobilier (vente ou
location).

- Les labels HPE et THPE : Haute Performance Énergétique et Très Haute Performance Énergétique. Ils ont pour objectif de réduire la consommation
d’énergie primaire par rapport à la RT 2012, de 10% pour le premier et de 20% pour le second ;

- Le label « bâtiment biosourcé » distingue l’utilisation de ressources renouvelables et valorise les constructions neuves faisant intervenir des matériaux
issus de la biomasse animale ou végétale (bois, paille, chanvre, lin, laine de mouton, plume de canard, ouate de cellulose…).

- Le label Effinergie + certifie les bâtiments dont les performances énergétiques vont au-delà des exigences de la RT 2012 : le seuil de 40 kWhEP/ m²/an
est obligatoire pour obtenir le label. Il rend par ailleurs obligatoire l’évaluation des consommations d’énergie des bâtiments et de ses usages. Ce label
constitue une transition vers le label BEPOS.

- Le label BEPOS (Bâtiments à énergie positive) valorisent les bâtiments qui respectent les critères du label Effinergie +, et qui, au-delà, consomment peu
d'énergie non renouvelable et produisent beaucoup d'énergie renouvelable.

Vous aimerez peut-être aussi