Liens Entre Le Corps Et L'esprit

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l’enseignant
Liens entre le corps et l’esprit

Pr Nathalie Godart UVSQ Fondation Santé des étudiants de Franc- Paris -
UVSQ CESP
En collaboration avec Le Pr Christine Passerieux Service de psychiatrie
d’adultes - Hôpital André Mignot – Versailles UVSQ – EA 40 47
Et le Dr France Hirot UVSQ Fondation Santé des étudiants de France
20/12/2018
1 07/01/2019 - TITRE DU DOCUMENT

I Introduction
II Le rapport corps-esprit
III Exemples de l’influence de l’esprit sur la physiologie
ou l’évolution des maladies
1 - L’hypnose
2 - L’exercice mental augmente la force musculaire
3 - Le soutien psychologique renforce les défenses immunitaires
4 - Les facteurs environnementaux et psychoaffectifs influent l’évolution de
la plupart des maladies
5 - L’effet placebo
6 - Les maladies chroniques : « vivre avec » et la notion de rétablissement
2 07/01/2019 - TITRELiens entre le
DU DOCUMENT corps et l’esprit- 2018
2
I
Introduction
Liens entre le corps et l’esprit- 2018

3
« Ce que nous sommes aujourd’hui vient de nos
pensées d’hier, et nos pensées actuelles
construisent notre vie de demain : notre vie est la
création de notre esprit. »
Dhammapada (texte Bouddhiste).
La science nous dit le contraire …
Mais pourtant l’homme, sa culture, son langage

façonnent le monde
II
Le rapport corps-esprit
Liens entre le corps et l’esprit- 2018 5

• Mens sana in corpore sano

Un esprit sain dans un corps sain
Antiquité
• L'homme étant composé de corps et d'esprit, il faut cultiver

l'un et l'autre.
Fénelon (Les pensées recueillies,1720)
• Il faut entretenir la vigueur du corps pour conserver celle de

l'esprit.
Vauvenargues (Réflexions et maximes, 1746)
6
• Futurs médecins ou soignants : attention toujours

portée vers le corps, le somatique
• Nous sommes familiers avec l’idée que le corps
influence nos pensées, notre humeur, notre état d’esprit
(exemple de la douleur, la fatigue…) mais beaucoup
moins avec l’idée inverse
• Que nous disent les données de la science aujourd’hui
des liens entre l’esprit et le corps ?

7
De nouveaux modèles pour penser
certains faits d’observation
• Conception commune et ancienne dans la culture occidentale de

penser l’esprit comme totalement séparé du corps
• Descartes (1596-1650) – le modèle dualiste :

Le corps et l’esprit sont constitués de substances de nature différente, l’une
spirituelle, l’autre matérielle
 Cogito, ergo sum (Je pense, donc je suis)
• Pourtant l’influence du corps sur l’esprit et de l’esprit sur le corps sont

une évidence commune :
o Douleurs chronique liée à une maladie génère anxiété voire dépression
o Douleurs chroniques sans substrat organique liées à l’anxiété et la dépression
antérieurs… les performance de sportifs sont liées à leur mental

Les neurosciences : un nouveau
regard sur les faits de l’«esprit »
« Il y a cinquante ans, le problème en philosophie de

l'esprit était le fameux problème « corps-esprit »… Voici la
« solution » : nous savons, c'est un fait neurobiologique, que
tous nos états mentaux (pensées, sensations, douleur, désir, etc…)
sont causés par des processus neurobiologiques du cerveau.
Il n'y a vraiment aucune raison de mettre ce fait en doute à
ce stade de notre histoire intellectuelle.
En outre, nous savons que des états mentaux se
produisent sous forme de processus dans le cerveau. Ils sont,
pour utiliser un terme que j'aime employer, « réalisés » dans
le cerveau ».
J.R.Searle, 2001
9
III
Exemples de l’influence de l’esprit sur la
physiologie ou l’évolution des maladies
1 - L’hypnose
4 - Les facteurs environnementaux et psychoaffectifs influent
l’évolution de la plupart des maladies
6 - Les maladies chroniques : « vivre avec » et la notion de
rétablissement

III

A partir de quelques exemples de
l’influence de l’«esprit» sur la physiologie
ou l’évolution des maladies
• L’hypnose permet de soulager la douleur et de ne pas faire d’anesthésie

générale lors d’interventions chirurgicales
• L’exercice mental modifie la force musculaire ou la douleur des

membres fantômes
• Le soutien psychologique renforce les défenses immunitaires et

améliore le pronostic des cancers
• Les croyances influencent directement les symptômes : l’effet placebo
• Et sur le cours des maladies chroniques : « vivre avec » et la notion de

rétablissement
• Comment ?

III
1 - L’hypnose
13 Liens entre le corps et l’esprit- 2018 13

L’hypnose limite le recours à
l’anesthésie générale
14 janvier 19 Histoire de la psychiatrie - 2018

Un exemple parmi d’autres au CHU de Liège :
• Depuis 1992, plusieurs milliers de personnes ont été opérées sous
hypnose
• Tout type d’opération : extraction de calculs rénaux, ablation de la

thyroïde,…
• Sur un groupe de 628 patients opérés de la thyroïde dans les années 90:
anesthésie générale finalement nécessaire pour 6
• Peu de sélection des patients : tous ceux qui acceptent
• Des suites opératoires plus simples et une durée d’hospitalisation réduite
• Des patients très satisfaits

L’hypnose Ericksonnienne
(Milton Erickson, psychiatre américain, 1901-1980) :
Dictionnaire Larousse 1- État de conscience particulier, entre la veille et le
sommeil, provoqué par la suggestion. 2- Ensemble des techniques permettant de
provoquer un état d’hypnose, utilisées notamment au cours de certaines
psychothérapies.
Pour Milton Erickson (1980) Un état de conscience dans lequel vous présentez à
votre sujet une communication, avec une compréhension et des idées, pour lui
permettre d’utiliser cette compréhension et ces idées à l’intérieur de son propre
répertoire d’apprentissages.
http://hypnose-ericksonienne.com/fr/sinformer/lhypnose/
• Intérêt hypnose : On est souvent « accroché » à ses pensées, ses contrariétés, sa douleur. Mais si l’on
est distrait ou étonné, on les « oublie » et on peut alors entendre les besoins de son corps ou trouver une
solution à son problème par un autre chemin

Le processus hypnotique utilisé en anesthésie s’inspire de l’école ericksonienne :
• Invitation à se détacher de l’environnement, à se concentrer sur son monde intérieur en
fixant son esprit sur une seule perception à connotation positive, puis en revisitant un
souvenir
• Relatif isolement sensoriel nécessaire (chuchoter, diminuer le volume des alarmes…)
• La motivation, la participation active et la suggestion gouvernent le processus hypnotique
• Le médecin anesthésiste utilise volontairement, sur un mode répétitif et monotone, un

langage métaphorique dont le sens se prête à des interprétations multiples « dénouant la
créativité de l’inconscient » : la personne entre dans une sorte de rêve éveillé
• Et il adopte un mode de communication particulier : ne dit pas « vous n’avez pas mal »
mais « vous êtes dans un état de bien être » (évite la négation, oriente l’attention)
• Le patient entre dans un état modifié de conscience qui le fait accéder à sa mémoire sur
le mode d’une reviviscence

• Au cours de cette phase s’installent des phénomènes d’ordre moteur

(relâchement musculaire et immobilité, parfois cataplexie) et sensoriel (élévation
du seuil de perception de la douleur) autorisant l’intervention
• Le patient reste conscient tout au long de l’opération mais se « dissocie » de
l’acte opératoire en allant revivre dans sa mémoire des moments agréables
• Les perceptions demeurent  pour renforcer l’effet de l’hypnose : léger sédatif
et produits anesthésiques locaux ou généraux (morphine)
• Un code d’inconfort a été préalablement établi  informé, le chirurgien
augmente l’anesthésie locale ou diminue la traction sur les tissus
• L’intervention terminée, l’anesthésiste reprend une voix normale et le patient est
invité à réintégrer son état de conscience normale en quelques secondes

Un intérêt croissant chez les
anesthésistes
• Nombreux arguments :
o modulation de l’anxiété et de la perception de la douleur
o participation active du patient aux soins, satisfaction du vécu péri-opératoire,
o diminution du recours aux agents anesthésiques, facilitation de la
convalescence postopératoire
• L’aptitude d’un patient à accéder à l’état d’hypnose pour réaliser des

interventions relève plus des compétences de l’anesthésiste que du patient lui-
même
• Formation longue (près de 100 heures) / gain financier par les suites opératoires
/ satisfaction des équipes de cette approche approche humaniste des soins
Comment l’esprit modifie-t-il les
perceptions : les états modifiés de
conscience
Notion d’« état modifié de conscience » apparue dans les

années 50 :
• Correspond à de nombreuses situations : éveil, sommeil, coma, rêverie éveillée
dans lesquels la conscience de soi et de l’environnement varient (modifications
dans les perceptions)
• Questions ++ sur hypnose et méditation : début de réponse à la question des
spécificités de ces états de conscience et action thérapeutique
• Les sujets sous hypnose sont dans un état neurologique particulier et pas
seulement soumis à la force de suggestion de leur thérapeute
• C'est probablement cet état modifié qui permet d’éviter les anesthésies générales
médicamenteuses et de soulager les douleurs chroniques

Exploration en neuroimagerie fonctionnelle
(PET-Scan) des modifications d’activités
dans l’hypnose
• Expérience = faire revivre au patient un moment de vacances

agréables.
• Les sujets racontent un souvenir de vacances de la manière la plus
précise possible, en visualisant mentalement les scènes, les paroles,
voire les odeurs qui lui sont liées.
• Puis en PET-SCAN, 3 conditions (trois groupes de sujets) :

• le sujet éveillé écoute l'expérimentateur qui lui raconte à son tour ce
souvenir
• toujours éveillé, il écoute la bande-son des paroles de
l'expérimentateur à l'envers
• enfin il écoute ses paroles sous hypnose
conscience
RESULTATS :
Lorsque le sujet éveillé se

rappelle un souvenir,
Activation des lobes
temporaux droit et gauche :
zones du langage

conscience
RESULTATS :
Ces mêmes régions ne s'activent
pas lorsque le sujet éveillé ne
pense à rien (bande à l'envers),
ni lorsqu'il est sous hypnose et
qu'il revit ses vacances

conscience
Sous hypnose :
activation d’un réseau qui
comporte les régions de la
perception :
- le cortex occipital (la vision)
- le cortex pariétal (les sensations
cénesthésiques et cutanées)
- le cortex préfrontal (préparation
de l’action et motricité)
comme si la personne voyait,
sentait et bougeait, alors qu’elle
est immobile

conscience
Données objectives qui concordent avec le

rapport subjectif des participants :
• Remémoration d'événements agréables en conscience habituelle :

les sujets se « souviennent » seulement de leur vécu
• Hypnose : invariablement impression de « revivre » des moments

agréables (et parfois douloureux : exemple d’Alama Kanté)

28
L’état modifié de conscience lié à l’hypnose
modifie la perception de la douleur
Le cerveau sous hypnose :
Diminution d’activation de
certaines zones cérébrales liées à
la perception sensorielle et
émotionnelle de la douleur
• Cortex cingulaire : contrôle les

mécanismes de l’attention
• Thalamus : perception
sensorielle et émotionnelle de
la douleur
 Modification de la perception
de la douleur

III
1 - L’hypnose

L’exercice mental augmente la
force musculaire
« Imaginez que vous devez repousser un énorme objet à la
seule force de votre petit doigt »
Liens Corops-esprit - 2018 31

force musculaire
• « Imaginez que vous devez repousser un énorme objet à la

seule force de votre petit doigt »
• Exercice répétitif : toutes les 5 secondes pendant 15 mn et
5 jours / semaine pendant 3 mois
• Contrôle strict de l’absence de contraction des muscles par
un détecteur d’activité musculaire
• 3 groupes de sujets : Repos / Biceps / Petit doigt
Histoire de la psychiatrie - 2018 32

force musculaire
• Résultats :
Augmentation de la force musculaire :
• + 15 % pour le biceps,
• + 35 % pour le petit doigt (moins sollicité il répondrait mieux à la
stimulation mentale)
• Dans le seul groupe qui a fait l’exercice mental (versus le groupe

contrôle qui tous les jours avait fait de la relaxation)

Un bref rappel des voies nerveuses
commandant la motricité
Cortex moteur primaire
cortex prémoteur

Le cortex moteur primaire est organisé

de manière « somato-topique » :
À certains neurones correspond la
commande motrice de différentes parties
du corps
A la motricité fine du visage et des mains

correspondent des zones neuronales
plus étendues
Le cortex préfrontal est la zone de

préparation motrice
(organisation de l’action et
programmation des gestes)

En fonction de l’environnement et de
l’exercice, le cerveau peut s’adapter et
se modifier à tout âge.
Ici, l’exercice a permis que de nouvelles

connections synaptiques s’établissent :
• entre les nerfs périphériques
commandant le mouvement du petit
doigt et le cortex moteur
• ou dans la zone de préparation du
mouvement (cortex pré-moteur)
 Le muscle reçoit un signal nerveux

amplifié par l’exercice
 Provenant du cortex moteur, pré-
moteur ou des deux
L’exercice a modifié l’organisation neuronale

Une application thérapeutique :
le traitement de la douleur des
membres fantômes
• Douleur des membres fantômes :

• Apparaît après une amputation
• Ressentie dans comme une douleur du membre qui pourtant n’existe plus
• Traitement habituel : un accompagnement psychologique pour « faire le

deuil de son membre perdu »
• Données en neuro-imagerie fonctionnelle : observation d’une

réorganisation des zones sensorielles et motrices antérieurement
attribuées au membre amputé
• La zone qui lui correspond diminue en taille
• Et la douleur est d’autant plus intense que cette diminution de taille est
importante

Le traitement : refaire fonctionner le
membre par l’esprit
• D’où une nouvelle stratégie thérapeutique : séances de « rééducation »

du membre amputé qui visent à le « ressusciter » par les différents
canaux sensoriels :
• S’imaginer le faire bouger, saisir un objet, résister contre une force…
• S’imaginer ressentir une pression, du chaud ou du froid, etc.
• L’« observer » par un dispositif de miroir qui permet d’observer son
corps comme si le membre disparu était encore présent
• Résultats = réduction ou disparition des douleurs
• Proportionnelle à la réallocation de la zone neuronale à la perception et

à la motricité du membre disparu

Images mentales et performances
musculaires et sportives
• La pratique d’imagerie mentale a également une action préventive efficace dans la

réduction de la perte de force musculaire après immobilisation d’un membre
• Les images mentales sont plus efficaces (enregistrement électromyographiques) :

• Si l’on imagine soulever un objet « lourd » que un objet « plus léger »
• La capacité d’imaginer, la motivation, et l'auto-efficacité modèrent ces effets
• L’imagerie interne a plus d’effet que les images externes
• tension artérielle, fréquences cardiaque et respiratoire augmentent avec l’imagerie
mentale
• Hypothèse : avec une activation plus forte du cerveau (imagerie), excitation plus élevée
du muscle (EMG), plus grande activation somatique et sensorimotrice et réponses
physiologiques plus importantes (tension artérielle, fréquences cardiaque et respiratoire)
III
1 - L’hypnose

Le soutien psychologique renforce
les défenses immunitaires
Andersen BL, Yang H-C, Farrar WB, et al. Psychologic Intervention

Improves Survival for Breast Cancer Patients: A Randomized Clinical Trial.
Cancer 2008;113:3450-8. American Cancer Society
Essai thérapeutique sur l’influence du soutien psychologique

sur la qualité de vie et le pronostic du cancer du sein

• Essai thérapeutique sur l’influence du soutien

psychologique sur la qualité de vie et le pronostic du cancer
du sein
• 227 femmes atteintes d’un cancer du sein sont réparties

en 2 groupes juste après leur intervention chirurgicale :
• 1er groupe : traitement médical + soutien psychologique
habituel
• 2e groupe « Intervention » :
o Education nutritionnelle,
o Exercices physiques (marche, étirements)
o Thérapie comportementale et cognitive avec gestion du stress :
relaxation, apprendre à mieux réagir aux difficultés, combattre le repli
sur soi
o Une fois/semaine pendant 4 mois, en groupe de 8 à 12
Les variables mesurées :

• Hygiène de vie
• Possibilité de bénéficier d’un soutien social
• Degré de stress
• Détresse émotionnelle
• Dosage biologique de mesures de la vitalité immunitaire :
o Capacité à proliférer des lymphocytes T (globules blancs jouant un
rôle clé dans la défense contre les cellules cancéreuses)

Les résultats à court terme :
• Une détresse émotionnelle moins importante
• La capacité à proliférer des lymphocytes T était stable ou augmenté

dans le groupe avec intervention alors qu’elle était diminuée dans le
groupe sans intervention

Les résultats à long terme 11 ans après la fin de l’expérience :
• Les femmes qui avaient suivi ce programme intensif ont eu un risque de

mortalité diminué de 56% !
• Si on exclut les femmes qui ne sont pas allées au bout du programme, le
risque diminue même de 68%
• Augmentation de l’espérance de vie de 5 ans environ
 Cette psychothérapie, en complément du traitement médical, qui apprend à

gérer le stress, à changer ses croyances limitantes sur le cancer, à bien
manger, à pratiquer de l’exercice physique etc…, améliore la longévité des
femmes atteintes du cancer du sein (esprit sain et corps sain…)

Un « dialogue permanent » entre
psychisme et immunité ?
• Mécanismes de régulation et interactions entre les deux systèmes
• Les globules blancs alertés par une infection libèrent des messagers chimiques,
les cytokines, qui alertent les autres globules blancs
Mais également le cerveau  modification de l’activité de centres nerveux :
• Contrôle de la température corporelle (fièvre)
• Contrôle des émotions et du comportement (le retrait, la tristesse, le repli sur soi seraient des
réponses adaptatives normales)
• Réponse du cerveau au stress :

• Voie hormonale : hypothalamus  hypophyse  surrénales (libèrent les hormones du
stress: adrénaline et cortisol)
• Une voie nerveuse : l’hypothalamus active directement la médullo-surrénale  mêmes
hormones
• Baisse immunité
• Ce système complexe explique qu’un stress puisse affaiblir l’immunité ou que

des actions de nature
Histoire psychologique
de la psychiatrie - 2018 puissent les renforcer 46
III
1 - L’hypnose

Les facteurs environnementaux et
psychoaffectifs influent l’évolution
de la plupart des maladies
• Nombreux exemples :
• Cancer
• Pathologies cardiovasculaires
• Diabète
• Problèmes dermatologiques
• etc.
• Mais données complexes et contradictoires :
• Par exemple effet bénéfique du soutien psychologique uniquement sur les formes les
plus graves (non hormono-sensibles) du cancer du sein
• Dans les autres formes, effet traitement spécifique +++
• Attention aux croyances erronées ou de sens commun: « c’est normal d’être
déprimé quand on est malade »
En fait c’est faux, il existe différents modes de réponse ou d’adaptation et ces
différents modes de réponse peuvent influer sur le pronostic

Thérapies corps-esprit
• Méditation, Yoga, Qui-Gong, Tai-chi,

Relaxation….
• Se développent largement et …montrent leur

efficacité sur de nombreuses affections
• soit en association avec d’autres
thérapeutiques (cancer)
• soit pour traiter les manifestations somatiques
siné matéria
Diminution du
stress
et baisse activation
sympathique et
augmentation
para sympathique
Inflammation
Immunité
Motricité digestive
microbiote

III
1 - L’hypnose

La chirurgie « placebo » améliore
l’état des parkinsoniens
Effects of Perceived Treatment on Quality of Life and Medical Outcomes in a

Double-blind Placebo Surgery Trial
by: Cynthia McRae, Eva Cherin, T. Gayle Yamazaki, Gretchen Diem, Alexander H.
Vo, Dan Russell, J. Heiner Ellgring, Stanley Fahn, Paul Greene, Sandra Dillon, Hal
Winfield, Kimberly B. Bjugstad, Curt R. Freed
Arch Gen Psychiatry, Vol. 61, No. 4. (1 April 2004), pp. 412-420.

La chirurgie placebo améliore l’état
des parkinsoniens
• Essai thérapeutique de traitement

chirurgical de la maladie de
Parkinson
• Essai contrôlé randomisé en
double aveugle, « Gold standard »
de l’essai thérapeutique :
• greffe de cellules embryonnaires
• versus placebo
• Donc fausse intervention de 40mn,
la peau est incisée et recousue
• Seuls les chirurgiens savent quels
patients ont été opérés

des parkinsoniens
• Deux groupes de 20 patients chacun :

• Intervention réelle
• Fausse intervention
• Contrôle des différents biais :

• Age de début
• Sévérité de la maladie
• Intensité du retentissement fonctionnel et sur la qualité de vie
• Tirage au sort
• Patients et médecins « aveugles »
• Information des patients sur l’essai thérapeutique
• Mesure du devenir fonctionnel et de la qualité de vie des patients pendant

un an

des parkinsoniens
Des résultats surprenants !

• Les patients persuadés d’avoir eu une greffe ont la plus grande
amélioration de la qualité de vie, indépendamment du type
d’opération qu’ils ont eu !
• Sur les signes de la maladie :

Persuadés d’avoir été opérés et opérés >>
persuadés de ne pas avoir été opérés et opérés >
persuadés d’avoir été opérés et non opérés >
persuadés de ne pas avoir été opérés et non opérés

Le placebo ou comment une
croyance peut influencer le cours
d’une maladie ?
Un généraliste choisit 200 patients : douleurs ou maux divers (mal au dos, au

ventre, à la tête, maux de gorge, toux, fatigue… sans diagnostic précis)
Deux groupes :
• 1er : il donne un diagnostic, rassure vigoureusement et promet un
rétablissement rapide
• 2ème : « je ne suis pas certain de ce dont vous souffrez et si vous n’allez pas
mieux dans quelques jours revenez me voir»
• À la moitié de chaque groupe il donne un placebo et rien à l’autre moitié

Les résultats :
• La moitié des patients ayant reçu le placebo vont mieux… de même que la
moitié de ceux qui n’ont pas eu de traitement
• 2/3 des patients ayant eu une consultation « positive » vont mieux versus
1/3 de l’autre groupe

d’une maladie ?
 Pas d’effet placebo
 Mais effet réponse du médecin aux attentes du

patient

d’une maladie ?
• 60 patients à qui on enlève une dent de sagesse
• Deux groupes de 30 :
• 1er groupe : la moitié reçoit soit un placebo, l’autre moitié un antalgique
puissant
• 2ème groupe : 1/3 reçoit un placebo, 1/3 l’antalgique, 1/3 un médicament qui
augmente la douleur
• Le médecin ne sait pas quel traitement le patient a reçu mais il sait s’il fait
partie du 1er ou du 2ème groupe
• Résultat : effet placebo 1er groupe >> 2ème groupe

d’une maladie ?
La conviction du médecin dans l’efficacité d’un traitement

augmente l’effet placebo
 LES ATTENTES DU MEDECIN face à une médicament

Impactent son attitude lorsqu’il prescrit un médicament
Effet relationnel selon la conviction/croyance du médecin

L’effet placebo, qu’est-ce que c’est ?
• Le placebo, du latin « je plairai », prend sa signification médicale vers la

fin du XVIIIème siècle : « complaire et satisfaire un désir thérapeutique
du patient »
• Un placebo se compose d’une substance inerte, sans action
pharmacologique
• L’effet placebo se définit par l’écart entre l’action pharmacologique
prévisible et l’action thérapeutique constatée
• De ce fait, tout traitement actif comporte une part variable d’effet
placebo
• L’administration d’un placebo n’induit pas nécessairement des effets
bénéfiques (effet placebo). Il est également capable d’effets
défavorables : effet nocebo
Mais sur quoi « marche » vraiment
l’effet placebo ?
Le placebo est peu efficace sur la lésion organique mais

peut l’être beaucoup plus sur la souffrance qui
l’accompagne
• Cf la chirurgie placebo de la maladie de Parkinson
• Le placebo permet de se sentir mieux même si on ne « va » pas
mieux
 Les « cibles » du placebo : les troubles « fonctionnels »,

la douleur, la qualité de vie objective et subjective, le
malaise existentiel…

Et comment ça « marche » ?
• Une part de l’effet pourrait résulter d’un conditionnement

(associe le mieux être prise medicament)…pas seulement
• Mais l’homme est complexe : une consultation positive est

plus efficace qu’un comprimé placebo…
• L’hypothèse de la suggestion induite un changement

d’attitude du patient qui espère et se fait donc du bien

Si ça se passe dans la tête,
comment cela se « réalise-t-il » ?
• Dans la douleur :
• via le système des endorphines
• un anti morphinique, la nalexone bloque l’effet placebo
• Dans la dépression : via le système sérotoninergique (sur lequel agissent

également les antidépresseurs)
• Dans la maladie de Parkinson : augmentation du largage de dopamine

dans le noyau strié
• Dans l’asthme : effet bronchodilatateur en augmentant la stimulation

adrénergique et en diminuant la stimulation cholinergique
• Etc.

Si ça se passe dans la tête,
comment cela se « réalise-t-il » ?
 L’effet placebo ne possède donc pas de caractéristiques

neurobiologiques propres
 Il est « capable » d’agir sur le système neurologique sur

lequel il est « attendu »
 Il imite l’effet du traitement auquel il est comparé
 Question de la transformation des croyances et attentes du

patient en mécanisme neurobiologique

Mais attention, le placebo ne
soigne pas tout !!!

III
1 - L’hypnose
6 - Les maladies chroniques : « vivre avec » et la notion de
rétablissement

Comment donner une place aux
ressources psychiques de la
personne que l’on soigne ?
Qualité de la relation médecin-malade :

• Essentielle dans les maladies chroniques
• Que nous disent les personnes elles mêmes ?
• Différence entre rétablissement clinique (critères médicaux) et
rétablissement personnel (ce que vivent les gens)
Se rétablir d’une maladie sévère et chronique c’est « un processus

profondément personnel et singulier de transformation de ses attitudes, de ses
valeurs, de ses sentiments, de ses buts, de ses compétences et de ses rôles. C’est
une façon de vivre une vie satisfaisante, prometteuse et utile, en dépit des
limites causées par la maladie. Le rétablissement implique l’élaboration d’un
nouveau sens et d’un nouveau but à sa vie … »

Comment donner une place aux
ressources psychiques de la
personne que l’on soigne ?
Aider la personne à restaurer une position active pour se réengager

dans la vie : favoriser et soutenir l’autodétermination
(« empowerment »).
Charte sur la promotion de la santé de l’Organisation Mondiale de la

Santé :
Vision alternative du patient qui devient, dans la nouvelle démocratie
sanitaire, acteur de sa santé : il participera aux décisions politiques en
matière de santé et de soins, et cela au niveau individuel comme au
niveau collectif. Malade, il se formera à l’éducation thérapeutique avec
comme objectif de prendre en charge lui-même sa maladie et ses
traitements

Définition de la santé selon l’OMS
(1946)
« La santé est un état de complet de bien-être physique, mental

et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie
ou d'infirmité »
La santé est aussi une affaire d’environnement, de lien social : la

santé d’une population dépend également de ses lois, de ses
organisations, de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de
la politique de la ville…

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1 07/01/2019 - TITRE DU DOCUMENT

Liens entre le corps et l’esprit- 2018

Dhammapada (texte Bouddhiste).

La science nous dit le contraire …

Mais pourtant l’homme, sa culture, son langage

Liens entre le corps et l’esprit- 2018 5

• Mens sana in corpore sano

• L'homme étant composé de corps et d'esprit, il faut cultiver

• Il faut entretenir la vigueur du corps pour conserver celle de

• Futurs médecins ou soignants : attention toujours

Liens entre le corps et l’esprit- 2018

• Conception commune et ancienne dans la culture occidentale de

• Descartes (1596-1650) – le modèle dualiste :

• Pourtant l’influence du corps sur l’esprit et de l’esprit sur le corps sont

Liens entre le corps et l’esprit- 2018 8

« Il y a cinquante ans, le problème en philosophie de

Liens entre le corps et l’esprit- 2018 10

Liens entre le corps et l’esprit- 2018 11

• L’hypnose permet de soulager la douleur et de ne pas faire d’anesthésie

• L’exercice mental modifie la force musculaire ou la douleur des

• Le soutien psychologique renforce les défenses immunitaires et

• Les croyances influencent directement les symptômes : l’effet placebo

• Et sur le cours des maladies chroniques : « vivre avec » et la notion de

Liens entre le corps et l’esprit- 2018 12

13 Liens entre le corps et l’esprit- 2018 13

14 janvier 19 Histoire de la psychiatrie - 2018

• Tout type d’opération : extraction de calculs rénaux, ablation de la

• Peu de sélection des patients : tous ceux qui acceptent

• Des suites opératoires plus simples et une durée d’hospitalisation réduite

• Des patients très satisfaits

16 Liens entre le corps et l’esprit- 2018 16

• Relatif isolement sensoriel nécessaire (chuchoter, diminuer le volume des alarmes…)

• La motivation, la participation active et la suggestion gouvernent le processus hypnotique

• Le médecin anesthésiste utilise volontairement, sur un mode répétitif et monotone, un

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• Au cours de cette phase s’installent des phénomènes d’ordre moteur

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• L’aptitude d’un patient à accéder à l’état d’hypnose pour réaliser des

Notion d’« état modifié de conscience » apparue dans les

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• Expérience = faire revivre au patient un moment de vacances

• Puis en PET-SCAN, 3 conditions (trois groupes de sujets) :

Lorsque le sujet éveillé se

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Données objectives qui concordent avec le

• Remémoration d'événements agréables en conscience habituelle :

• Hypnose : invariablement impression de « revivre » des moments

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Le cerveau sous hypnose :

• Cortex cingulaire : contrôle les

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• « Imaginez que vous devez repousser un énorme objet à la

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• Dans le seul groupe qui a fait l’exercice mental (versus le groupe

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Cortex moteur primaire

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