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I. INTRODUCTION
Dans cet article, nous nous contentons de donner un bref aperçu de notre
approche “agrégation-désagrégation” des préférences (Zopounidis, 1999) à l’éva-
luation de succursales bancaires. Cette approche passe par l’analyse des préfé-
rences globales du décideur afin de déterminer l’importance de chaque critère de
décision. Le décideur-analyste exprime d’abord ses préférences en produisant son
propre classement. L’approche exploite cette information pour cerner à la fois des
critères clés de décision et leur importance relative, et du même coup rendre le
modèle le plus compatible possible avec les préférences et la politique du décideur.
L’application de cet outil multicritère d’évaluation du dynamisme de 27 succur-
sales bancaires grecques est réalisée, pour la période 1992-1993, avec la méthode
UTADIS issue des travaux de Devaud et al. (1980), Jacquet-Lagrèze (1995), Jac-
quet-Lagrèze et Siskos (1982) et Zopounidis et Doumpos (1998a, 1998b).
III. APPLICATION
Description de l’échantillon
Nous appliquons UTADIS à l’évaluation de 27 succursales bancaires de la
Banque de Grèce pour les années 1992 et 1993. Leur degré de dynamisme a été
établi selon 56 critères, dont les 14 plus pertinents ont été retenus via une analyse
en composantes principales et sur indication d’un cadre supérieur de la Banque.
Celui-ci a classé les succursales comme suit:
- Classe 1: les plus dynamiques: elles atteignent leurs buts, sont grandement ren-
tables et connaissent une grande activité tout au long de l’année;
- Classe 2: celles d’un dynamisme modéré ou incertain; et,
- Classe 3: les peu dynamiques.
Pour l’année 1992, l’ensemble des 27 succursales se répartit en 12 de classe
1, 5 de classe 2 et 10 de classe 3. La répartition correspondante pour 1993 est 11, 7
et 9.
Présentation des résultats
En utilisant la méthode UTADIS, nous recourons à deux modèles de classe-
ment des 27 succursales en 3 classes pour les années 1992 et 1993. Les utilités
globales des succursales et leur classement pour chaque année sont présentées,
respectivement, dans les tableaux 2 et 3 (les succursales qui se sont mal classées
sont présentées en caractères gras).
Nous estimons les résultats plus que satisfaisants puisque 23 succursales sur
27 (85%) sont bien classées en 1992 et 24 (89%) le sont en 1993. Il convient de
souligner l’absence d’erreurs importantes de classement: aucune succursale
dynamique est classée comme non dynamique et vice-versa. Notez les poids des 14
critères d’évaluation du dynamisme des succursales au tableau 4.
Pour les deux années de l’analyse, le critère comptage et tri des billets de
banque (g14) s’avère le plus important pour le classement dans les trois classes de
succursales. D’autres critères importants pour l’année 1992 sont les réceptions
d’argent par les autres succursales de la Banque (g4), les envois d’argent vers
d’autres succursales (g7) et l’émission d’ordres en drachmes (g10) tandis que
l’envoi d’argent vers les succursales de la Banque Nationale de Grèce (g8), ainsi
que l’introduction d’ordres en drachmes (g11) sont importants en 1993. Ces résul-
tats s’accordent à la fois aux préférences des cadres supérieurs de la Banque de
Grèce et à la politique de celle-ci.
TABLEAU 1
Critères (g) de classement des succursales bancaires
g1 Encaissements
g2 Paiements
g3 Réception d’argent par l’établissement central de la Banque
g4 Réception d’argent par les autres succursales de la Banque
g5 Réception d’argent par les succursales de la Banque Nationale de Grèce
g6 Envoi d’argent vers l’établissement central de la Banque
g7 Envoi d’argent vers les autres succursales de la Banque
g8 Envoi d’argent vers les succursales de la Banque Nationale de Grèce
g9 Émission de chèques en drachmes
g10 Émission d’ordres en drachmes
g11 Introduction d’ordres en drachmes
g12 Tenue de comptes hors de la comptabilité
g13 Dépôts de banques et organismes
g14 Comptage et tri des billets de banque
TABLEAU 2
Résultats de l’application d’UTADIS pour l’année 1992
Y16 1 0.9447 1
Y26 1 0.9141 1
Y8 1 0.7171 1
Y13 1 0.7242 1
Y6 1 0.7005 1
Y27 1 0.6303 1
Y7 1 0.5031 1
Y1 1 0.4951 1
Y4 1 0.4951 1
Y25 1 0.4951 1
Y23 1 0.4949 2
Y19 3 0.4818 2
Y9 2 0.4598 2
Y17 2 0.4593 2
Y10 1 0.4454 2
Y11 2 0.3951 2
Y21 2 0.3937 2
Y12 2 0.3853 2
Y14 3 0.2969 2
Y2 3 0.2441 3
Y5 3 0.2441 3
Y24 3 0.2441 3
Y18 3 0.2431 3
Y15 3 0.2272 3
Y22 3 0.1799 3
Y20 3 0.1687 3
Y3 3 0.1215 3
TABLEAU 3
Résultats de l’application d’UTADIS pour l’année 1993
Y26 1 1.0000 1
Y16 1 0.9771 1
Y6 1 0.9005 1
Y13 1 0.8942 1
Y27 1 0.7365 1
Y7 1 0.7182 1
Y4 1 0.6300 1
Y8 1 0.6300 1
Y12 1 0.6300 1
Y25 1 0.6300 1
Y21 2 0.6286 2
Y9 2 0.6057 2
Y1 1 0.5961 2
Y10 2 0.5909 2
Y17 2 0.5490 2
Y19 3 0.5265 2
Y14 2 0.4090 2
Y23 2 0.4049 2
Y24 3 0.4019 2
Y11 2 0.3893 2
Y5 3 0.3790 3
Y2 3 0.3777 3
Y15 3 0.3450 3
Y3 3 0.2739 3
Y22 3 0.2425 3
Y18 3 0.2218 3
Y20 3 0.0620 3
TABLEAU 4
Les poids des 14 critères (g) identifiés au tableau 1
Les poids des critères d’évaluation des modèles remaniés diffèrent légère-
ment des poids initiaux. Malgré ces différences, le comptage et le tri des billets de
banque (g14) reste le critère essentiel pour le classement des succursales de la
Banque en trois classes.
IV. CONCLUSION
ANNEXE
La problématique multicritère de classement selon UTADIS
j j + 1 j ] j j+1 j
u i [ g i ( a ) ] = u i g i + b i [ u i g i – u i g i où b i = [ g ( a ) – g ] / g
i i i – g i .
Comme les gi sont des critères, les utilités partielles ui(gi) sont des fonctions
monotones (croissantes ou décroissantes), ce qui, vu les hypothèses précédentes, se
j+1 j
traduit par u i ( g i ) – u i ( g i ) ≥ 0,∀i,j. On peut remplacer ces contraintes par:
j+1 j j j–1
w ij = u i ( g i ) – u i ( g i ) ≥ 0,∀i,j; ui ( g i* ) = 0 ; et u i ( g i ) = Σ k = 1 w ik .
*
D’après les transformations précédentes, on a que ui ( g i ) : = Somme des
wik, k=1,..., ai-1. Quant à la répartition des actions dans Q classes prédéterminées,
elle se fait en comparant leurs utilités globales avec certains seuils d’utilité,
soit Uq(U1>U2>...>UQ-1),
U ( a ) ≥ U1 ⇒ a ∈ C1 ; U 2 ≤ U ( a ) < U 1 ⇒ a ∈ C 2 ;...;
Uq ≤ U ( a ) < Uq – 1 ⇒ a ∈ C q ;...; U ( a ) < U Q – 1 ⇒ a ∈ CQ .
m
+
sous réserve que ∑ u i [ gi ( a ) ] – U1 + σ (a) ≥ 0 pour ∀ a ∈ C1 ,
i=1
m m
- +
∑ u i [ g i ( a ) ] – Uq – 1 – σ ( a ) ≤ –δ , ∑ u i [ g i ( a ) ] – Uq + σ ( a ) ≥ 0 pour
i=1 i=1
m
-
∀ a ∈ Cq , ∑ u i [ g i ( a ) ] – UQ – 1 – σ ( a ) ≤ –δ pour ∀ a ∈ CQ ,
i=1
m a –1
Σ i = 1 Σ j = 1 w ij = 1 , U q – 1 – U q ≥ s, q = 2, 3, …, Q – 1 ,
i
et
+ -
w ij ≥ 0, σ ( a ) ≥ 0, σ ( a ) ≥ 0 où le seuil δ est un nombre réel positif qui assure
l’inégalité stricte U ( a ) < U q – 1 (∀ a ∈ C q, q > 1 ), tandis que le seuil s assure la
relation de préférence stricte qui existe entre les seuils d’utilité séparant deux
classes successives. Ensuite, une analyse post-optimale se fait, de telle sorte que
l’on puisse déterminer l’ensemble de fonctions d’utilité optimales, ou “quasi-opti-
males”, qui donnent des valeurs de F plus petites que la valeur F*+k(F*) où F* est
la valeur optimale du programme linéaire précédent et k(F*) une petite valeur po-
sitive ou nulle dépendant de F*. Ainsi, la fonction à minimiser devient une con-
trainte linéaire exprimant que F est un quasi-critère, de la forme:
+ + - -
∑ σ (a) + … + ∑ [ σ ( a) + σ ( a)] + … + ∑ σ ( a ) ≤ F* + k ( F* ) .
a ∈ C1 a ∈ Cq a ∈ CQ
BIBLIOGRAPHIE
Charnes, A., Cooper, W.W.et Z.M. Huang, 1990, “Polyhedral Cone-ratio DEA
Models with an Illustrative Application to Large Commercial Banks”, Jour-
nal of Econometrics 46, 73-91.
Jacquet-Lagrèze, E., 1995, “An Application of the UTA Discriminant Model for
the Evaluation of R & D Projects: in P.M. Pardalos, Y. Siskos et C. Zopouni-
dis (éd.), Advances in Multicriteria Analysis, Kluwer Academic Publishers,
Dordrecht, 202-211.
Oral, M., Kettani, O. et R. Yolalan, 1992, “An Empirical Study on Analyzing the
Productivity of Bank Branches”, IIE Transactions 24, 166-176.
Zopounidis, C., 1993, “Le point sur les méthodes d’évaluation des projets d’inves-
tissement en capital de risque”, Finéco 3, 99-121.
LONG SUMMARY
In this paper the bank branches efficiency problem is studied from a different
point of view. Instead of a relative evaluation, an absolute one is performed involv-
ing the sorting of bank branches into predefined homogeneous efficiency classes.
This is achieved through the UTADIS preference disaggregation analysis method
(Devaud et al., 1980; Jacquet-Lagrèze, 1995; Zopounidis and Doumpos, 1997).
The preference disaggregation approach refers to the analysis (disaggregation) of
the global preferences (judgment policy) of the decision maker in order to identify
the criteria aggregation model that underlies the preference result (sorting). Simi-
Initially, complete data regarding the activity of the 27 branches have been
collected for the years 1992 and 1993. These data include 56 evaluation criteria
regarding the efficiency of the bank branches. Nevertheless, the incorporation of
such a large number of evaluation criteria in the analysis would result in the devel-
opment of a complicated and unrealistic sorting model (additive utility function).
Thus, it was decided to consider a reduced set of 14 evaluation criteria regarding
the main activities of the bank branches that affect their efficiency. According to
the performances of the bank branches on these evaluation criteria, a top manager
of the bank determined three classes of branches, based on data for the two succes-
sive years of the analysis: (i) the efficient, (ii) the moderately efficient, and (iii) the
non-efficient bank branches.Using this trichotomic classification the UTADIS
method was applied twice (once for each year). The results may be considered as
satisfactory in terms of the classification accuracy (85% for 1992 and 89% for
1993) while after a series of interactions with an expert analyst of the bank a 100%
classification accuracy was obtained for both years. Furthermore, the results indi-
cate that the sorting and counting of banknotes is the dominant factor that affects
the efficiency of the bank branches.