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M. Michel Ballabriga

I.
LA SEMANTIQUE TEXTUELLE

SOMMAIRE

II. 1/ De la linguistique générale à la sémantique

3.2 situation

1.2 la linguistique structurale


1.2.1 vers la constitution d’une sémantique structurale
1.2.2 concepts de base

III. 2/ La sémantique

IV. 3/ La sémantique textuelle

3.1 méthode d’analyse en champs lexicaux


3.1.1 présentation
3.2.1 exemples d’analyses

3.2 sémantique textuelle interprétative


3.2.1 texte
3.2.2 classes, typologies sémiques, opérations interprétatives
3.2.3 analyses textuelles

V. _______________________________________________________________
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M. Michel Ballabriga

LA SEMANTIQUE TEXTUELLE
VI.
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VII. 1/ De la linguistique générale à la sémantique
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3.2 situation

19è siècle, restitution de l’indo-européen : le comparatisme.(Bopp et Rask)


La langue est considérée comme un organisme en évolution.
Les néo-grammairiens (fin 19è) affirme l’aspect essentiellement historiciste de la
linguistique.
F. de Saussure édifie la linguistique structurale sur les acquis et les impasses de
la linguistique du 19è siècle, historique essentiellement.

1.2 la linguistique structurale

1.2.1 vers la constitution d’une linguistique structurale

Saussure souhaite une science qui étudierait « la vie des signes au sein de la vie
sociale ». Cette science, dont la linguistique ne serait qu’une partie (une grande partie car la
langue est le plus important des systèmes de signes) et qui elle même se situerait dans la
psychologie sociale, il la nomme sémiologie (équivalent à sémiotique).
La linguistique affirme la primauté de l’oral sur l’écrit. La linguistique se
démarque ainsi de la philologie1.
Le but de la linguistique structurale est de décrire/expliquer le fonctionnement
des langues, sans préoccupations esthétiques ou normatives et de construire des
« grammaires » (modèles rigoureux et explicites des langues). Ce travail de comparaison des
différentes langues voudrait constituer le système de toutes les langues en repérant leur
structures simples élémentaires au départ : phonétique (sons), morphologique (formes),
syntaxique (ordre des mots), sémantique (ordre du sens).
Structure : permet de construire un objet, elle est immanente2.
Système : implique le présence de signes stables d’un message à l’autre, se
définissant fonctionnellement par leur opposition les uns aux autres.

1.2.2 concepts de base

langue / parole : le langage est une faculté alors que la langue est définie par
Saussure comme un produit social. Opposition entre un code universel à l’intérieur d’une
communauté linguistique et l’utilisation individuelle qui est faite de ce code. Par cette
séparation Saussure garantit l’autonomie de la linguistique mais néglige le lien avec la réalité
sociale. C’est pourquoi de nouvelles disciplines sont apparues pour combler ce vide :
psycholinguistique, sociolinguistique et analyse de discours.

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Etudie principalement les textes littéraires.
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Synchronie / diachronie : le mot synchronie désigne un état de langue


considéré dans son fonctionnement à un moment donné du temps, le mot diachronie désigne
une phase d’évolution de la langue. (comparaison de Saussure au jeu d’échecs). La diachronie
est une succession de synchronies.

Le signe linguistique : dans sa structure, le signe (= env. le mot) est une entité
double qui unit non pas une chose et un nom mais un concept et une image acoustique
(Saussure). Représentation matérielle, sons = signifiant et Concept = signifié. Mais le concept
est à différencier du signifié qui est propre à telle langue et qui s’analyse en éléments
constituants (sémèmes et sèmes, cf plus bas)
Saussure parle d’arbitraire du signe mais Benvéniste précise en disant que ce qui
est arbitraire c’est que tel signe et non tel autre soit appliqué à tel élément de la réalité et non à
tel autre.
Système / valeur : la langue donne forme à la substance du sens, une langue est
plus qu’une liste de termes ! Le mot, isolément, ne représente rien; il n’acquiert sa valeur que
dans le cadre du système. Considérer la langue comme un système de valeurs a été la
condition de développement de la linguistique structurale.
Chaque langue découpe différemment la réalité (caractère relatif des unités
linguistiques -au sens relationnel). (ex dans le cours pg 13)

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VIII. 2/ La sémantique
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Les problèmes de signification envisagés dans le cadre du mot sont du ressort de


la lexicologie, qui étudie notamment des relations de sens telles que : la polysémie,
l’antonymie, la synonymie, l’homonymie et l’hyperonymie / hyponymie. La lexicologie
utilise aussi la notion de champs.
Champs morphologique : ensemble des unités lexicales construites à partir
d’un mot-base (ex : lune – lunaire, lunatique, …).
Champs notionnel ou lexical : ensemble des termes relevant d’une même
notion (ex : garage, parking,…).
Champs sémantique : ensemble des emplois d’un mot (ex : les emplois de
« rouler » dans le dictionnaire).

La lexicologie structurale est basée sur la notion capitale de différence,


fondatrice ded l’apparition du sens.
La sémantique structurale met l’accent sur la notion de différence, envisagée
cette fois ci dans le cadre du signifié (ou forme du contenu). De même qu’en phonologie le
phonème est défini par un ensemble de traits distinctifs (mode et point d’articulation par ex.),
le signifié est constitué de traits distinctifs nommés sèmes3 et dont l’ensemble de ces traits
constituent le sémème4. Un lexème peut comprendre plusieurs sémèmes. Les sèmes ont une
valeur différentielle et relative (relationnelle) plutôt que minimale. L’archilexème est
substituable à tous les lexèmes quand le contexte n’exige pas plus de précision. Quand il

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définition plus détaillée page 6
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= env. à l’acception
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n’existe pas il est reconstruit : c’est l’archisémème : ensemble de traits communs à tous les
termes du champs.

Analyse en compréhension: indique les propriétés que les éléments de


l’ensemble présentent nécessairement. Il s’agit d’identifier tous les traits des termes du texte
de façon contextuelle.
Analyse en extension : énumère tous les éléments d’un ensemble. Il s’agit de
ranger dans le même ensemble tous les termes contenant tel trait.

Dénotation : c’est le rapport entre le signe et le référent5.

Le signifié est constitué de traits distinctifs sémantiques qui, dans une langue
donnée, caractérisent tel signe par rapport à d’autres. Pas de rapport direct entre référent et
signifiant. Le rapport signifiant – signifié et la signification6.
Ex. : Les signes « étoile du matin » et « étoile du soir » ont le même référent :
« vénus ». // le signifié « la femme du fils » est rendu par 2 signes : « belle-fille » et « bru ».

Connotation : un terme connoté comporte un signifiant (composé du signifiant


et du signifié de dénotation) et son propre signifié. (par ex. : le mot « flamme » en dénotation
a un signifiant : /flam/ et un signifié ‘mélange gazeux en combustion’ // en littérature il
connote ‘l’amour’ // et dire « flamme » pour « amour » c’est connoter ‘poésie’ ! // « t’es mon
pote » connote le niveau de langue populaire)

Signifié (décomposable en sèmes)

Signe
(Sa et Sé
indissociables)

Signifiant _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Référent
(sons)

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IX. 3/ La sémantique textuelle
___________________________________________________________________________

3.1 méthode d’analyse en champs lexicaux

3.2.1 présentation

Le champ lexical, appliqué au texte, désigne l’ensemble des mots


(n’appartenant pas forcément à la même catégorie grammaticale) qui ont entre eux au moins

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élément du monde réel ou imaginaire, par nature extralinguistique mais de nature sémiotique.
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ou sémiosis
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un élément de signification commun ; on range ces mots dans un ensemble et on donne à cet
ensemble, comme titre, cet élément commun qui est un sème.

Pour l’organisation des champs, l’analyse met en jeu plusieurs relations


sémantiques :
- l’équivalence : qui correspond à une identité sémique partielle entre 2 ou
plusieurs lexèmes.
- L’antonymie 7: à relier à l’équivalence car on n’oppose que des termes qui
peuvent être comparés8. (ex. : « santé » / « maladie » , « blanc » / « noir »).
- L’inclusion : les champs sont souvent articulés en sous-champs (le champ
du /mouvement/ pourra s’articuler, si c’est le cas, en /mouvement vertical/ vs
/mouvement horizontal/).
- (ex. détaillé des 3 relations pg 17 du cours)

La nature du /sème/ est relationnelle et non substantielle.


Le découpage en champs lexicaux9 s’effectue au fur et à mesure des lectures
successives du texte. Ensuite on examine la distribution de ces éléments de sens dans le
texte10 (étude distributionnelle), et les relations qu’ils contractent par la syntaxe (étude
syntagmatique).

3.2.2 exemples d’analyses

Etude succinte d’un texte issu de « Le messsager de l’Europe » de Zola et étude


plus détaillée d’un texte issu de « Regain » de Jean Giono. (cf cours pages 17 à 23)

3.2 sémantique textuelle interprétative11

Le fondateur de la théorie sémantique textuelle interprétative est F. Rastier


(toutes les définitions qui vont suivre sont issues de ses ouvrages).

3.2.3 texte

Le texte est défini comme « suite linguistique autonome (orale ou écrite)


constituant une unité empirique12, et produite par un ou plusieurs énonciateurs dans pratique
sociale attestée. Les textes sont l’objet de la linguistique ». Le texte n’est pas une construction
théorique, un artefact, et c’est là un principe d’objectivité.
Il n’existe pas de texte sans genre, et tout genre relève d’un discours (ex. :
religieux, politique, juridique, …) rattaché à un pratique sociale. (ex. dans la pratique

7
ou opposition
8
et qui sont donc équivalents sous certains aspects
9
pour plus de lisibilité les champs peuvent être présentés sous forme de colonnes. Les analyses
textuelles ne sont pas des modèles et ne prétendent pas dire le vrai sens du texte ; une analyse peut et
doit être lue avec l’esprit critique sur les mêmes bases méthodologiques.
10
où se trouvent-ils et comment sont-ils répartis
11
il s’agira ici de savoir analyser / interpréter de courts textes avec la méthode et les outils de la
sémantique interprétative
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à chercher dans le dico
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médicale, il y a le discours médical dans lequel on peut distinguer par ex. les genres écrits
dont dispose un médecin dans sa pratique professionnelle : l’observation clinique, l’article
scientifique, …) Les genres n’existent pas que dans la pratique de la littérature et leur
(re)connaissance est primordiale pour l’interprétation des textes.
Tout texte est articulé autour de composantes. Une composante est « une
instance systématique qui, en interaction avec d’autres instances de même sorte, règle la
production et l’interprétation des suites linguistiques ».

On distingue 4 composantes de la textualité :


- Thématique : « étude des contenus investis et de leurs structures
paradigmatiques » (càd : de quoi est-il question ?)
- Dialectique : « composante sémantique qui articule la succession des
intervalles dans le temps textuel, comme les états qui y prennet place et les
processus qui s’y déroulent ».
- Dialogique : « composante sémantique qui articule les relations modales13
entre univers et monde ; sa description rend compte de l’énonciation
représentée ».
- Tactique : « composante qui règle la disposition linéaire des unités
sémantiques » (càd : ordre des unités)

Les degrés de complexité de la description sémantique sont nommés paliers. On


distingue la macrosémantique (qui a pour objet d’étude le texte), la mésosémantique (qui a
pour objet la phrase) et la microsémantique (qui a pour objet les unités du palier inférieur :
morphème, mot, lexie, syntagme).

3.2.4 classes, typologies sémiques, opérations interprétatives

On adopte les conventions suivantes pour représenter les différentes unités


linguistiques : << signe >>, /sème/, ‘sémème’, // classe sémantique //. Les notions de sèmes
et de sémèmes sont absolument dépendantes de la notion de classe.

La signification d’un mot varie avec les classes où il se trouve inclus, en langue
comme en discours. C’est la théorie des classes lexicales qui fonde l’analyse de la
signification lexicale.

Le sème est la plus petite unité de signification définie par l’analyse. Les sèmes
sont constitués d’éléments spécifiques (Sp) et génériques (Sg). (ex. Sg : <<être humain>> avec
comme Sp : <<de sexe féminin>>). Attention ! un sème peut être générique dans un cas et
spécifique dans l’autre ! Le sème n’est pas libre, il est le constituant d’un sémème ; la nature
du sème est relationnelle, relative.

Le sémème (ensemble des sèmes) correspond (en partie ou en totalité) au


signifié d’un morphème (qui peut comprendre plusieurs sémèmes). Il est constitué par le
sémantème (ensemble de sèmes spécifiques du sémème) et le classème (ensemble de sèmes
générique du sémème).

Le morphème est « le signe minimal, indécomposable dans un état


synchronique donné.

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3.2.4.1 Les classes

Les classes lexicales sont au nombre de 3 :

Une dimension est la classe de plus grande généralité. Elle inclut les sémèmes
ayant le même trait générique à grande généralité :sème macrogénérique (ex. : /animé/,
/humain/, /concret/, …).

Un domaine est une classe intermédiaire qui comprend des sous-ensembles de


sémèmes ayant un même trait générique de moindre généralité et qui correspond à une
pratique sociale14: sème mésogénérique (ex. : /alimentation/, / juridique/, …).
Dans un domaine donné il n’existe pas de polysémie en principe ni de connexion
métaphorique entre membres d’un même domaine, la métaphore s’établit généralement entre
domaines différents (ex. « Chirac transforme un essai » connecte les domaines //sport// et
//politique//). La composition et l’inventaire des domaines renvoient aux normes sociales.

Alors que les dimensions sont groupées en petites catégories et qu’elles sont
indépendantes des domaines15, les domaines sont en beaucoup plus grand nombre et sont en
général constitués d’un groupe de taxèmes liés à une pratique sociale.

Le taxème est la classe la plus basse, c’est une classe minimale de sémèmes en
langue. Là se trouve défini le sème de plus faible généralité du sémème : sème
microgénérique et les sèmes spécifiques (Sp). (ex. : les sémèmes ‘métro’, ‘train’, ‘autobus’,
‘autocar’, relèvent du domaine // transport // articulé en 2 taxèmes : le taxème // férré //
(comprenant les sémèmes ‘métro’ et ‘train’ opposés par les Sp /intra-urbain/ et /extra-urbain/
) et le taxème // routier //).
Aucun trait n’est par nature spécifique ou générique. Le taxème est pratiquement
la seule classe nécessaire. Tous les taxèmes ne relèvent pas d’un domaine : exemple les
taxèmes grammaticaux comme le nombre. (ex. plus détaillés pg 27 du cours)

L’isotopie est un effet de la récurrence syntagmatique d’un même sème.


L’itération16 de ce sème identique (sème isotopant) induit des relations d’équivalence entre
les sémèmes qui l’incluent et on peut ainsi établir des isotopies.

3.2.4.2 Typologie sémique

Sème générique : il marque l’appartenance du sémème à une classe sémantique.


Il peut être microgénérique (relatif à un taxème) , mésogénérique (relatif à un domaine) ou
macrogénérique (relatif à une dimension).

Sème spécifique : il marque l’opposition du sémème à un ou plusieurs sémèmes


de la classe (en principe le taxème) à laquelle il appartient.
Ex. : ‘couteau’ et ‘cuillère’, de par leur appartenance au même taxème
//couvert// ont le même sème micro générique /couvert/ et s’opposent par les Sp /pour couper/
vs /pour puiser/.

14
on trouve trace dans le dictionnaire de ce concept de domaine dans le recours aux abréviations
comme cuis., jur., fam., … pour indexer la signification d’un terme.
15
Une même dimension peut concerner des domaines différents et un même domaine peut être
traversé par des dimensions différentes
16
répétition
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L’opposition générique / spécifique est relative à son ensemble de définitions


(classe) qui n’est pas forcément donné en langue, il doit souvent être construit à partir de
l’examen du texte. Ne pas assimiler la spécificité d’un sème à une restriction de généralité.
Les Sp disjoignent des sémèmes qui sont par ailleurs conjoints par un ou des sèmes
génériques communs.

Sèmes inhérents (si) : extrémité d’une relation symétrique entre 2 sémèmes


appartenant au même taxème. C’est le sème que l’occurrence hérite du type par défaut (par
ex. /noir/ pour ‘corbeau’ ). Mais aucun sème inhérent n’est manifesté en tout contexte.

Sèmes afférents (sa) : extrémité d’une relation anti-symétrique entre 2 sémèmes


appartenant à des taxèmes différents. Un sa n’est pas hérité par défaut mais doit être actualisé
par instruction contextuelle.
Il y a les sèmes afférents socialement normés (sasn) qui dépendent de normes
sociales différentes de la langue. (ex. : un corbeau de mauvaise augure)
Et il y a les sèmes afférents contextuels (sac) qui résultent uniquement de la
propagation de sèmes en contexte. (ex. : le corbeau apprivoisé)

Les notions de si et de sa se présupposent, il faut les penser ensemble.


Comme pour la différence spécifique/générique, la distinctinction sa/si est toute
relative : différence de degré plus que de nature.

Contexte : « pour une unité sémantique, ensemble des unités qui ont une
incidence sur elle (contexte actif) et sur lesquels elle a une incidence (contexte passif). (ex. :
« apprivoisé » est le contexte actif pour « le corbeau »)

3.2.4.3 Les opérations interprétatives

C’est le texte qui détermine le sens des mots, à partir certes de leur signification
en langue mais en l’élaborant, en l’enrichissant ou en la restreignant par l’action de normes
génériques et situationnelles. Les significations répertoriées en langue ne sont que des
virtualités. « La langue propose, le texte dispose ». C’est cette élaboration de sens en contexte
que tente de décrire les opérations interprétatives.

Assimilation : se produit en présence de contrastes sémantiques forts :


contradictions, coq à l’âne, contrastes ressentis fortment. (ex. dans « des fous, des femmes et
des fainéants », femme va prendre la connotation négative des 2 autres termes)

Dissimilation : se produit lorsque l’on est en présence de contrastes sémantiques


faibles. (ex. : « un sou est un sou » où il faut donner 1 sens différent à la 2nd occurrence)

L’actualisation : est l’opération interprétative permettant d’identifier un sème


en contexte.
- quand il s’agit de traits inhérents on parle d’héritage,
- quand il s’agit de traits socialement normés17 on parle d’activation
- et quand il s’agit de traits afférents en contexte on parle de propagation (par
prédication et/ou qualification)

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fondés sur des topï : un topos externe est un axiome normatif sous-tendant une afférence socialisée,
du type si « femme » alors « faiblesse »
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a) les sèmes inhérents


Les si peuvent être hérités du type par l’occurrence (si le contexte ne l’interdit
pas) mais ils peuvent aussi être virtualités. La virtualisation est la neutralisation d’un sème
en contexte, quand il s’agit de traits inhérents on parle d’inhibition. L’inhibition empêche
l’actualisation de sèmes inhérents qui sont alors virtualités ; elle peut avoir lieu par
assimilation ou dissimilation. (ex. dans le cours pgs 31 et 32)

b) les sèmes afférents socialement normés


Ces sèmes doivent être activés par le contexte, soit par assimilation, soit par
18
dissimilation . (ex. dans le cours pg 32)

c) les sèmes afférents contextuels


Ces sèmes sont actualisés par propagation et leur rôle est primordial dans la
dynamique du sens textuel. (ex. dans le cours pg 33)

L’actualisation de tous les sèmes dépend du contexte, soit qu’il la prescrive, soit
qu’il ne l’interdise pas. Le rôle du contexte est :
- de permettre ou d’interdire l’actualisation de sèmes inhérents
- de prescrire l’actualisation de sèmes afférents socialement normés
- de propager d’occurrences en occurrences des sèmes afférents contextuels.

L’interprétation est l’assignation de sens à une suite linguistique et elle est


conditionnée par une suite d’opérations cognitives ou parcours interprétatif. Ces derniers se
fondent sur des interprétants19.

3.2.4.4 Les conditions des opérations interprétatives


Les opérations interprétatives décrites manifestent des régularités, non des
règles, et sont soumises à conditions. Pour déclencher le parcours interprétatif on distingue :

a) le problème (interprétatif) qu’il a pour effet de résoudre


Le problème le plus simple est posé par la discohésion sémantique (comme la
juxtaposition de sémèmes contradictoires).

b) la condition d’accueil qui permet ou facilite le parcours


Elle est nécessaire mais jamais suffisante. Elle stipule les constructions
morphosyntaxiques qui permettent le parcours.

c) l’interprétant qui sélectionne l’inférence à utiliser


C’est une unité linguistique ou sémiotique qui permet de sélectionner la relation
sémique pertinente entre les unités reliées par le parcours interprétatif. Parmi les interprétants,
les axiomes normatifs implicites (topoï) jouent un grand rôle.

d) l’opération interprétative : c’est l’explication détaillée

3.2.5 analyses textuelles

Exemples détaillés d’analyses pages 35 à 43 du cours.

18
on appelle antanaclase les acceptions différentes de 2 occurrences d’un même terme.
19
Unité du contexte linguistique ou sémiotique permettant d’établir une relation sémantique
pertinente entre des unités reliées par un parcours interprétatif.
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