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expliqués
Par Dom Antoine-Joseph Pernety
Religieux Bénédictin
de la Congrégation de Saint-Maur
1787
PREFACE
PREFACE.
J
amais Science n’eut plus besoin de Dictionnaire que la Philo-
sophie Hermétique. Ceux dans les mains de qui tombent les
Livres faits sur cette matière, ne sauraient en soutenir la lec-
ture une demi-heure seulement ; les noms barbares qu’on y
trouve, semblent vides de sens, et les termes équivoques qui sont
placés à dessein presque dans toutes les phrases, ne présentent
aucun sens déterminé. Les Auteurs avertissent eux-mêmes qu’on
ne doit pas les entendre à la lettre ; qu’ils ont donné mille noms à
une même chose ; que leurs Ouvrages ne sont qu’un tissu
d’énigmes, de métaphores, d’allégories, présentées même sous le
voile de termes ambigus, et qu’il faut se défier des endroits qui
paraissent faciles à entendre à la première lecture (1). [vj] Ils font
mystère de tout, et semblent n’avoir écrit que pour n’être pas en-
tendus. Ils protestent cependant qu’ils n’écrivent que pour ins-
truire, et pour instruire d’une Science qu’ils appellent la clef de
toutes les autres. L’amour de Dieu, du prochain, de la vérité, leur
met la plume à la main : la reconnaissance d’une faveur si signa-
lée que celle d’avoir reçu du Créateur l’intelligence d’un mystère si
relevé, ne leur permet pas de se taire. Mais ils l’ont reçue, ajou-
tent-ils, dans l’ombre du mystère ; ce serait même un crime digne
(1) Nolite in lectione meorum scriptorum inhærere syllabis, sed legendo utiquè
considerate naturam, et ejusdem possibilitatem. Cosm. Prœf. In Ænigma.
Veritatis amator paucos autores, sed opimæ notæ & explotatæ fidei
manibus terat ; facilia intellectu suspecta habeat, maximè iu mysticis nomini-
bus, & ercanis operationibus, in obscuris enim veritas delitescit, nec unquam
dolosius quam quûm apertè, nec veritùs quam cum obscurè scribunt Philoso-
phi. Arcan. Hermet. Philos. Opus, ca. 9.
A multiplici verborum significatione studiosus lecto, caveat, dolocis
enim anfractibus, et ancipiti oratione, imo plerumque contraria, ut videtur
Philosophis mysteria sua explicant, implicandæ et occultandæ, non adulteran-
dæ veritatis, studio, ideo ipsorum scripta vocibus ambigus et homonymis abun-
dant. ibid. Can. 15.
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PREFACE
(2) Sapientes abscondunt scientiam. Prov. c. 10. v. 14
(3) Homo versutus celat scientiam. ibid. C. 12. V. 23.
(4) Sapiens animadvertet parabolam et interpretationem, verba sapientum et
ænigmata earum. ibid. c. 1.
Sapientiam omnium antiquorum exquiret sapiens et in Prophetis voca-
bit.... in versutias parabolum simul introibit ; occulta proverbiorumexquiret, et
in absconditis parabolum conversabitur. Ecclesiastici, caput. 39.
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PREFACE
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PREFACE
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PREFACE
Des Opérations.
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PREFACE
Notre argent-vif est une eau claire, notre arsenic est un ar-
gent pur, et notre soufre un or très pur. Toute la perfection de
magistère consiste dans ces trois choses.
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PREFACE
Rien n’est engendré que par son espèce, et les fruits ne pro-
duisent que des fruits semblables. L’eau des philosophes est le
ferment des corps, et les corps sont leur terre, même après qu’ils
sont devenus noirs par la préparation du feu. Les Philosophes leur
donnent alors le nom de Feu noir ; et dans la seconde opération,
ceux de Charbon de la montagne, Poix, Antimoine, Alkali, Sel alc-
kali, Marcassite, Magnésie, Argent-vif extrait de Cambar, leur
Chaux, Verre et Eau mondifiée. Rosinus à la fin du premier livre à
Euthicte.
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PREFACE
Notre eau est une eau céleste, qui ne mouille pas les
mains ; ce n’est pas l’eau vulgaire, mais elle semble presque l’eau
de pluie. Le corps est l’or qui donne la semence. La Lune (qui n’est
pas l’argent vulgaire) reçoit la semence de l’or. Le même.
Des Opérations.
Du Feu.
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PREFACE
Notre argent-vif est un feu qui brûle tout corps avec plus
d’action que le feu commun ; il les mortifie en même temps ; il ré-
duit en poudre, et tue tout ce qu’on mêle avec lui. La Tourbe. [xix]
Du Vase.
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PREFACE
Du Temps.
Des Couleurs.
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PREFACE
Du Style énigmatique.
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PREFACE
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DICTIONNAIRE
MYTHO-HERMETIQUE
A
AABAM : chevaux, c’est-à-dire, la putréfaction
et la volatilisation de la matière des
Est le même que plomb.
Philosophes dans le vase, pendant
AABARTAMEN : que cette matière est au noir, ou
Voyez SATURNE. Rulland. qu’elle a atteint la couleur noire,
ABADIR : signe de la véritable dissolution.
L’un de ces noms signifie noir,
Pierre que Rhée substitua à Jupiter l’autre obscure, le troisième nuit,
qu’elle venait de mettre au monde, etc. Voyez les Fables Egyptiennes et
et qu’elle présenta à Saturne qui Grecques dévoilées, liv. 3, chap. 6.
devait le dévorer. Priscien.
ABESAMEN :
Dans le système des Philosophes Est la boue ou le cambouis qui
Hermétiques, c’est la fixation de la s’attache aux essieux des roues.
matière, qui commence au règne de Johnson.
Jupiter, après la couleur noire.
Voyez JUPITER, SATURNE, RHEE, ABLUTION :
REGNE, et le livre 3 des Fables En termes de Philosophie Spagy-
Egyptiennes et Grecques dévoilées, rique, ne signifie pas l’action de la-
chap. 3 et suivant. ver quelque chose avec de l’eau ou
autre liqueur ; mais purifier la ma-
ABASTER, ABASTOR : tière qui est en putréfaction, au
Nom d’un des chevaux qui tirait le moyen d’un feu continué sans inter-
char de Pluton. Les uns n’en ont ruption, jusqu’à ce que la matière,
compté que trois, Abaster, Amethée de noire, devienne blanche. Voici les
et Nonius ; d’autres, avec Claudien termes de l’un d’entre eux. Ablution
(lib. I, de raptu Proserpinœ), en ad- est une abstersion ou lavement de
mettent quatre, Aethon, Orphné, la noirceur, tache, souillure, puan-
Nycté et Abastor. Leurs noms seuls teur, etc., de la matière, par la con-
déclarent ce qu’on entendait par ces tinuation du second degré du feu
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dans aucune langue, qui ne signifie tiques ont nommé Terre adamique,
la quintessence des choses de Tartre, Terre vierge, Adamita, etc.
l’Univers. Les Philosophes lui ont ADAPTATION :
donné le nom d’acier, parce qu’il a Voyez CONVENANCE.
une telle sympathie avec la terre
d’où on l’extrait, qu’il y est sans ADARIGE :
cesse rappelé, comme à son Aimant. Nom que quelques Chimistes ont
donné au sel armoniac. On dit aussi
ACORDINA : Adirige.
C’est la Tuthie.
ADARNECH, ou ADARNETH, ou
ACRISE :
AZARNET :
Père de Danaé, mère de Persée, qui C’est l’orpiment, en termes de Chi-
coupa la tête de Méduse, dont le mie.
seul aspect transformait tous les
êtres vivants en rochers. Voyez cette ADARRIS :
fable et son explication chimique La fleur ou l’écume salée de l’eau de
dans le 3e livre des Fables Egypt. et la mer.
Grecq. dévoilées, chap. 14. par. 3. ADDITION :
ACSUO : Voyez AJOUTER.
Terme de la Philosophie Spagy- ADEBESSI :
rique, qu’on emploie pour signifier C’est la tortue des Philosophes,
le corail rouge. c’est-à-dire l’écorce qui renferme la
ACUREB : vraie matière du mercure des Sages.
Veut dire du Verre. Planiscampi. Un Auteur interrogé quelle était la
matière crue de l’Art, répondit : c’est
ACUSTO : la tortue avec la graisse de la vigne ;
Signifie le Nitre.
et un emblème philosophique repré-
ADABISI ou ADEBEZI : sente Basile Valentin apprêtant une
Tortue des Philosophes Spagy- tortue avec du vin.
riques. ADEC :
ADAM : Lait aigri. Johnson.
Est un nom que les Philosophes ont ADECH :
donné à leur magistère lorsqu’il est Les Philosophes Hermétiques don-
parfait au rouge, parce que leur ma-
nent ce nom à la partie de l’homme
tière étant la quintessence de que nous nommons communément
l’Univers et la première matière de
l’aine ; quelquefois ils entendent
tous les individus de la Nature, elle
aussi l’esprit, qui se forme des idées
a un parfait rapport avec Adam, communes des choses pour les imi-
dans lequel Dieu ramassa la plus ter dans les ouvrages de ses mains.
pure substance de tous les êtres, et
que d’ailleurs Adam, qui signifie ADEHEM ou ALHOHONEC :
rouge, exprime la couleur et les qua- Lame de fer, de cuivre ou d’autres
lités du magistère. matières. Johnson.
ADAMITE : ADER, ou ADO, ou ADHO :
Espèce de tartre blanc, ou terre Lait frais et nouveau duquel on a
feuillée, que les Philosophes Hermé- enlevé la crème. Johnson.
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ADORAT : ADULPHUR :
Terme barbare de Chimie, qui signi- Cendre, ou sable.
fie le poids de quatre livres.
ADUMA :
ADOS ou ADOT : La pierre des Philosophes parvenue
Eau ferrée. Elle se fait en faisant au rouge, avant qu’elle soit élixir.
rougir au feu un morceau de fer plu-
sieurs fois, et qu’on éteint autant de ÆAQUE :
fois dans de l’eau pure. Voyez EACUS.
ADOUCIR : ÆEA :
C’est le même que cuire. C’est dans Ile où Circé faisait son séjour. Voyez
ce sens que Raymond Lulle dit que le livre 2, chap. I, des Fables Egyp-
leur feu adoucit les choses aigres et tiennes et Grecques dévoilées.
amères. La cuisson des Philosophes ÆLLO :
n’est qu’une pure digestion conti- L’une des Harpies. Voyez les Fables
nuée au même degré du feu des Égypt. et Grecq. dévoilées, liv. 2,
Sages. chap. I.
ADRAM : ÆSON :
Ou Sel gemme. Père de Jason, selon la Fable, fut
rajeuni par Médée, après qu’elle
ADRARAGI : l’eut fait couper en petits morceaux,
L’un des noms que les anciens Chi- et fait cuire dans une chaudière.
mistes ont donné au safran com- Cette fable, selon les Chimistes, si-
mun, et que les Chimistes Hermé- gnifie que la matière du grand
tiques donnent à la matière de leur couvre semble mourir dans le vase
Art, quand elle est parvenue par la par la putréfaction, et puis revit, et
cuisson à la couleur safranée. pour ainsi dire, rajeunit en deve-
nant poudre au blanc et puis au
ADRASTE : rouge. C’est ce qu’on peut voir dans
Nymphe aux soins de laquelle Rhée tous les livres des vrais Philosophes.
confia l’éducation de son fils Jupi- Voyez les Fables citées dans l’art
ter, après l’avoir sauvé de la voraci- précédent.
té de Saturne. Voyez les Fables
Egypt. et Grecques, liv. 3, chap. 4. ÆSPHARA :
ADROP : Incinération de la chair ou de la
Nom que les Philosophes Hermé- substance du corps des animaux.
Planiscampi.
tiques ont donné à la matière qu’ils
emploient dans le grand œuvre. Guy
ÆTES :
du Mont (Guido de Monte) a fait un Roi de Colchos, père de Médée, pos-
traité qui a pour titre de Philoso- sesseur de la Toison d’Or, que les
phico Adrop, Inséré dans le VIe Argonautes lui enlevèrent. Il était
tome du Théâtre Chimique. fils du Soleil. Voyez ce que signifie
ADSAMAR : cette fiction, dans le liv. 2, chap. 1
On trouve ce terme dans quelques des Fables Egypt. et Grecques dé-
Alchimistes : pour signifier urine. voilées.
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ÆTHNA : AFFORMAS :
Montagne de la Sicile, qui vomit Ancien terme chimique, qui veut
toujours des flammes ou de la fu- dire du verre.
mée. Les Poètes ont feint que Jupi- AFFRAGAR :
ter renferma dessous un des Géants C’est le minium selon Rullandus, et
qui voulaient chasser les Dieux du le vert-de-gris suivant Planiscampi.
ciel ; que les tremblements de terre,
que l’on ressent dans les environs, AFFRENGI :
sont occasionnés par les mouvement C’est encore le minium.
que se donne ce Géant, pour choisir AFFRODINE :
une situation moins gênante, et que Nom que les Chimistes ont corrom-
les flammes et la fumée qui sortent pu du grec Aphrodite, et par lequel
par le sommet de cette montagne, ils entendent Vénus, et le cuivre.
sont celles de la forge de Vulcain,
que ce Dieu, forgeron des foudres de AFFROTON :
Jupiter et des armes des Héros, a Ecumeux. Voyez AFFEOS.
établie dessous. Quelques Chimistes AFFROP :
donnent à leur feu le nom d’Æthna, Nom que les Philosophes Spagy-
parce qu’il agit perpétuellement, et riques donnent à la matière du
n’est pas toujours manifeste. grand œuvre.
AGALLA :
ÆTHON : Sel préparé, suivant Planiscampi.
L’un des chevaux qui traînaient le
char de Pluton. V. ABASTER. AGAMEMNON :
Chef de l’armée des Grecs qui firent
ÆTHRA ou ETHRE : le siège de Troie. Voyez sa généalo-
Fille de Pithée, femme d’Egée, et gie et son histoire, et ce qu’elles si-
mère de Thésée. Voyez les Fables gnifient chimiquement, dans tout le
Egypt. et Grecq. dévoilées, l. 6. c. 3. livre 6 des Fables Egypt. et
Grecques dévoilées.
AFFAX et AFFARIS :
Toutes sortes d’attramens. AGAR :
Nom donné à la chaux des Philo-
AFFENIQUE ou AFFENICUM : sophes par les Alchimistes, et à la
Johnson dit que les Chimistes don- chaux commune par quelques an-
nent ce nom à l’âme des choses. ciens sectateurs de la Chimie vul-
gaire. Ils l’ont aussi appelée Algit, et
AFFEOS ou AFFROS : Algerit.
Mot corrompu du mot grec aphros,
AGAZOPH :
écume. Les Chimistes le prennent
Voyez PERIMINEL.
dans le même sens.
AGE D’OR ou SIECLE D’OR :
AFFERMER :
Temps du règne de Saturne. Voyez
Assurer, donner pour certain.
ce qu’on doit entendre par l’âge d’or,
AFFIDRA : dans le liv. 2, chap. 6 des Fables
C’est la céruse. Egypt. et Grecques dévoilées.
AFFLAMBER : AGE signifie aussi règne, chez les
Voyez ENFLAMBER. Philosophes. Voyez REGNE.
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punition de son crime. Voyez son les ensemble dans le vase philoso-
histoire, liv. 6 des Fables Egypt. et phique. Tout cela ne signifie que la
Grecq. dévoilées. dissolution de la matière, et sa vola-
tilisation.
Il y avait au même siège un autre
Héros du même nom, fils de Téla- L’AIGLE était un oiseau consacré à
mon et d’Hésione, il disputa avec Jupiter, par la raison que le Mer-
Ulysse pour avoir les armes cure des Sages se volatilise, et em-
d’Achille. Voyez le livre cité ci- porte le fixe avec lui, dans le temps
devant. que le Jupiter des Philosophes, ou la
AIBACHEST ou AIBATHEST : couleur grise, succède à Saturne, ou
Nom que quelques Chimistes ont à la couleur noire. L’aigle que Jupi-
donné à la matière de la pierre puri- ter envoya pour dévorer le foie de
fiée et ses parties hétérogènes ; et Prométhée, ne signifie aussi que
parvenu au blanc après la putréfac- l’action du volatil sur le fixe ou
tion. pierre ignée, qu’ils ont appelé mi-
nière de feu céleste. C’est pourquoi
AIDONEE :
on a feint que Prométhée avait volé
Voyez PLUTON.
le feu du ciel ; et que, pour le punir,
AIGLE : Jupiter le fit attacher à un rocher,
Nom que les Philosophes Hermé- qui désigne la pierre fixe des Sages,
tiques ont donné à leur mercure et que son foie, la partie la plus
après sa sublimation. Ils l’ont ainsi chaude de l’homme, y était conti-
appelé, premièrement à cause de sa nuellement dévoré par une aigle,
volatilité ; secondement, parce que quelques-uns ont dit un vautour, ce
comme l’aigle dévore les autres oi- qui revient au même. Cette aigle
seaux, le mercure des Sages détruit, était dite, pour cette raison, fille de
dévore, et réduit l’or même à sa Typhon et d’Echidna, c’est-à-dire de
première matière en le réincrudant. la putréfaction de la matière. Voyez
les Fables Egypt. et Grecq. dévoi-
Chaque sublimation, suivant Phila- lées, liv. 5, ch. 17.
lèthe, est une aigle ; et quoique sept
suffisent, on peut les pousser jus- Les Spagyriques appellent Aigle le
qu’à dix. Ainsi, quand ils disent qu’il sel armoniac, et le mercure sublimé,
faut mettre sept aigles pour com- à cause de la facilité avec laquelle
battre le lion, nous n’entendons pas, ils se subliment. Mais ce n’est ni du
dit le même Auteur, qu’il faille mercure vulgaire, ni du sel armo-
mettre sept parties de mercure ou niac des Droguistes qu’on doit
de volatil contre le lion ou une par- l’entendre ; c’est de ceux des Philo-
tie du fixe, mais notre mercure su- sophes.
blimé et exalté sept fois. Plus il y
AIGLE dévorant le lion. Expression
aura d’aigle contre le lion, dit Basile
Valentin, moins le combat sera long. Hermétique, qui exprime la volatili-
Tourmentez le lion, ajoute le même sation du fixe par le volatil, ou du
Auteur, jusqu’à ce que l’ennui le soufre par le mercure des Sages.
prenne et qu’il désire la mort. AIGLE étendue. Sel armoniac subli-
Faites-en autant de l’aigle jusqu’à mé dans la Chimie vulgaire, et vola-
ce qu’elle pleure ; recueillez ses tilisation de la matière dans le sens
larmes et le sang du lion, et mêlez- Hermétique.
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ALBANUM : ALBIMEC :
Sel d’urine. C’est l’orpiment.
ALBARAS : ALBOR :
Arsenic. Urine.
ALBAR ÆRIS : ALBORACH :
Terre feuillée des Philosophes, ou Matière des Philosophes parvenue à
leur laiton blanchi, leur Lune, leur la blancheur.
Diane nue ; enfin leur matière par- ALBORCA :
venue au blanc. Voy. MERCURE PHILOSOPHIQUE.
ALBERICK :
ALBOS :
Cuivre décapé et blanchi par Creuset.
quelques opérations chimiques. On
y réussit avec l’arsenic, mais le ALBOTAR :
cuivre reste cassant, et comme régu- Céruse.
lifié. ALBOTIM, ALBOTAI, ALBOTRA :
ALBESTOS : Même chose que Albotar, ou céruse.
Matière onctueuse, et bitumineuse, ALBUSAO :
combustible, et de couleur de fer. C’est le soufre des Sages ; quelques
On la trouve dans l’Arcadie, et Chimistes ont donné ce nom au
Johnson dit qu’on ne peut l’éteindre soufre commun.
quand elle est allumée. Je croirais
que cet Auteur se trompe, et qu’il a ALCABRICK :
pris le sens contraire de celui qu’il Voyez ALKIBRIC.
fallait, parce que la pierre amiante ALCADY :
qui est de deux espèces, se nomme Vitriol ou attrament blanc, ou sel
Albestes et Albeston. L’une et l’autre blanc des Sages.
sont incombustibles. Les anciens se
ALCAFIEL :
servaient de la scissile, qui res-
Antimoine Philosophique ou ma-
semble à l’alun de plume, pour faire
tière Saturnienne propre à l’œuvre
une toile dans laquelle ils brûlaient
des Sages.
les corps des morts, pour en conser-
ver les cendres. On trouve ces deux ALCALHAL :
sortes d’amiantes sur les montagnes Vinaigre en terme de Chimie vul-
des Pyrénées. Il y croît aussi une gaire ; mais ce vinaigre n’est pas
plante, si nous en croyons Pomet, celui des Philosophes, qui n’est
qui mise dans l’eau pour y être rouie autre chose que leur eau pontique,
comme le chanvre, et ensuite tra- ou leur mercure dissolvant.
vaillée de même, produit une toile ALCALIGATAM :
incombustible. Composition chimique faite avec de
ALBETUD : la mumie et de l’esprit alkali ; si l’on
Les Chimistes ont quelquefois don- y ajoute du mercure doux, c’est, dit
né ce nom au galbanum. Planiscampi, un admirable remède
pour la goutte, et surtout si elle pro-
ALBIFICATION :
cède d’un reste de maladie véné-
Voyez BLANCHIR.
rienne.
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ALCAMOR : ALCHAZANON :
Voyez ALAHABAR. Boue qui tombe des meules à aigui-
ALCANI : ser. On en fait un mastic excellent.
Johnson.
Voyez ACAZDIR.
ALCHIERAM :
ALCANNA ou ALCONA :
Nom que quelques Chimistes ont
Espèce de canne ou arbrisseau
donné à la tête morte, qui reste au
creux et noueux dont les Arabes se
fond de la cucurbite après la distil-
servaient autrefois pour faire des
lation. Rullandus.
piques. On l’emploie aujourd’hui
dans la médecine, au lieu de gayac. ALCHITRAM :
Johnson. Le même qu’Alchieram. On trouve
ce nom dans quelques Chimistes,
ALCAOL :
pour signifier l’huile de genièvre, la
Signifie quelquefois du lait aigri, et
poix liquide, et Rullandus le donne
d’autre fois du mercure. Johnson.
à l’arsenic préparé.
Cet auteur aurait dû dire qu’en
termes de Philosophie Hermétique, ALCHITURA :
lait aigri et mercure des Sages ne C’est la poix liquide.
font qu’une même chose. ALCHONOR :
ALCEBRIS VIF : Voyez ALAHABAR.
C’est, en Chimie, le soufre vif ou ALCHIMIE :
naturel ; mais dans l’art Hermé- Presque tous les Auteurs varient
tique c’est la pierre ignée, la ma- sur la définition de cette science,
tière parvenue au rouge dans la parce qu’il y en a de deux sortes,
première opération des Philosophes. l’une vraie et l’autre fausse. La
ALCEE : première se définit, selon Denis Za-
Voyez HERCULE. chaire, une partie de la Philosophie
naturelle, qui apprend à faire les
ALCESTE : métaux sur la terre, en imitant les
Fille de Pélias et femme d’Admete, opérations de la Nature sous terre,
offrit sa vie pour sauver celle de son d’aussi près qu’il est possible. Para-
mari. Hercule descendit aux Enfers celse dit que l’Alchimie est une
; après y avoir lié le Cerbère, il ra- science qui montre à transmuer les
mena Alceste dans le séjour des vi- genres des métaux l’un en l’autre.
vants, et la rendit à son époux.
Mais la vraie définition qu’on peut
Voyez le liv. 5, ch. 21, des Fables
tirer de tout ce que les bons Auteurs
Egypt. et Grecques dévoilées.
disent de la vraie Alchimie, est telle
: l’Alchimie est une science et l’art
ALCHABRIC : de faire une poudre fermentative,
Voyez ALKIBRIC. qui transmue les métaux imparfaits
en or et qui sert de remède univer-
ALCHAEST :
sel à tous les maux naturels des
Voyez ALKAEST.
hommes, des animaux et des
ALCHARIT ou ZAIBACH : plantes.
C’est le mercure, mais celui des Phi-
La fausse Alchimie ne peut mieux
losophes.
se définir, que l’art de se rendre mi-
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ALCOOL : ALCORE :
Glaceati Corneoli. Poudre de cristal, C’est le talc.
très subtile et impalpable.
ALCUBRIT ou ALCUBRITH :
ALCOOL est le nom que les Chi- V. ALKIBRIC.
mistes donnent à toutes les subs-
tances pures, extraites par distilla- ALCUR :
tions, ou autrement, des corps des Soufre.
animaux, végétaux ou minéraux.
C’est ce que d’autres appellent Es- ALEBION :
prits. Frère de Libys, tué par Hercule.
Voyez les Fables Egypt. et Grecq.
Paracelse donne aussi ce nom aux dévoilées, liv. 5, chap. 12.
poudres très subtiles, telles que la
fleur de farine, quand elles sont ALEC :
sans mélange. Mais ce terme ne C’est le sel.
s’applique guère aujourd’hui par les ALECH :
Chimistes qu’à l’esprit de vin recti- Même chose que vitriol.
fié.
ALECHARIT :
ALCOOL Minéral. Substance très Mercure commun et non vulgaire,
pénétrante, et la plus subtile partie mais celui des Philosophes.
des éléments, très fixe, et extrême-
ALECHIL :
ment digérée par un feu astral et
Nom que quelques Chimistes ont
invisible. Cette substance se trouve
donné au trépied sur lequel on pose
dans tous les mixtes ; mais l’Art
quelque vase, pendant les opéra-
l’extrait d’un seul pour la faire en-
tions chimiques.
trer dans la composition de la pierre
philosophale, et de l’élixir universel, ALECTO :
qui sert de médecine à toutes les L’une des Furies, qui avec ses deux
maladies des trois règnes. sœurs, Tysiphone et Mégère, filles
de l’Achéron et de la Nuit, selon
ALCOOLISATION :
quelques-uns, filles de Jupiter, se-
Réduction d’un corps en ses plus
lon d’autres, furent constituées pour
petites parties ; c’est la même chose,
tourmenter les ombres dans le
selon les Philosophes Spagyriques,
royaume de Pluton. Elles représen-
que calcination philosophique ; car
tent l’action de l’eau mercurielle,
ils se servent indifféremment de
appelée Dragon, sur la partie fixe de
l’un et de l’autre de ces termes pour
la matière, pendant la putréfaction
exprimer la même chose. Il ne faut
et la volatilisation. Voyez le livre 3
cependant pas confondre
des Fables Egypt. et Grecq. dévoi-
l’alcoolisation avec la calcination
lées, chap. 6.
des Chimistes vulgaires ; car dans
la science Hermétique, on ne se sert ALECTORIE :
de ce dernier terme que par simili- Lapis Alectorius. Espèce de pierre
tude. brillante et presque transparente
comme du cristal, de la grosseur
ALCOPHIL NOIR : d’une fève. On la trouve dans le
Alcophil nigra. C’est un des noms ventricule des vieux chapons et des
que les Alchimistes ont donné à vieux coqs, si l’on en doit croire Al-
l’antimoine. On dit aussi Alcophit.
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ASINGAR : ASTIOCHE :
Vert-de-gris. Mère d’Ascalaphe et d’Ialmenus,
qu’elle mit au monde dans la mai-
ASMAGA :
son d’Actor. Voyez les Fables Egypt.
Alliage des métaux.
et Grecq. liv. 4, chap. 3. Astioché fut
ASMARCECH : aussi mère de Tlepoleme, qu’elle
Litharge. avait eu d’Hercule.
ASMUM : ASTRE :
Poids pour peser ; tels sont, la livre, En termes de Chimie, est la subs-
l’once, le gros, etc. tance ignée, fixe, principe de la mul-
tiplication, extension et génération
ASOPE : de tout. Cette substance tend tou-
Fils de l’Océan et de Thétis, fut père jours d’elle-même à la génération ;
d’Egine, enlevée par Jupiter trans- mais elle n’agit qu’autant qu’elle est
formé en feu. Asope poursuivant excitée par la chaleur céleste, qui se
Jupiter fut métamorphosé en fleuve trouve partout.
par ce Dieu. Voyez les Fables Egypt.
et Grecq. dévoilées, liv. 3, chap. 14, ASTRUM :
par. 6. Terme dont les Philosophes chi-
miques se servent pour signifier une
ASOPER : plus grande vertu, puissance, pro-
Quelques Chimistes ont ainsi appe- priété, acquise par la préparation
lé la suie. qu’on a donnée à une chose. Comme
astrum du soufre, ou astrum sul-
ASROB :
phuris, signifie le soufre réduit en
Matière des Philosophes en putré-
huile, dont les vertus surpassent de
faction, leur Tête de Corbeau, leur
beaucoup celles du soufre en nature.
Saturne.
Astrum salis ou du sel, c’est le sel
ASSA-FOETIDA : réduit en eau ou en huile. Astrum
Les Philosophes Hermétiques ont mercurii ou du mercure, c’est du
donné ce nom à leur mercure, dit mercure sublimé. On donne ce nom
Riplée, parce qu’il en a l’odeur, lors- aux alcools, aux quintessences des
qu’il est nouvellement extrait de sa choses.
minière. Cette odeur, dit Raymond ASUB :
Lulle, est des plus fortes ; mais par Terme Arabe que les Latins expri-
la circulation elle se change en une ment par Alumen, et les Français
quintessence d’une odeur la plus par Alun.
suave, et devient une médecine
ASUBEDEGI :
contre la lèpre et les autres mala-
dies. Johnson explique ce terme de Para-
celse par Caillou taillé pour couper
ASSAGEAI : les autres pierres, comme le dia-
Sang de dragon. Planiscampi. mant pour couper le verre.
ASUGAR :
ASSATION :
Vert-de-gris.
Action de digérer, cuire, sublimer,
volatiliser, fixer la matière de ATAC :
l’œuvre. Nitre, ou salpêtre philosophique.
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ATALANTE : ATEBRAS :
Fille de Schænée, avait une agilité Vaisseau sublimatoire des Chi-
si grande à la course qu’on ne pou- mistes. Johnson.
vait l’égaler ; ce qui engagea son ATHAMAS :
père à ne vouloir la donner en ma- Fils d’Eole, épousa Néphélé, de la-
riage qu’à celui qui l’atteindrait. quelle il eut Phrixus et Hellen, qui
Après que plusieurs l’eurent tentée donnèrent occasion à l’expédition
inutilement, Hyppomenes, par le des Argonautes. Voyez liv. 4, chap. 9
conseil de Vénus, prit trois pommes des Fables Egypt. et Grecq. dévoi-
d’or qu’il jetait après elle en la sui- lées.
vant ; pendant qu’elle s’amusait à
les ramasser l’une après l’autres ATHANOR :
Hyppomenes avançait toujours En termes de Chimie vulgaire, est
chemin, et trouva par ce moyen ce- un fourneau ayant la forme d’un
lui de l’atteindre. Etant un jour quarré, ou d’un quarré long, auprès
lasse de la chasses elle donna un duquel est une tour, qui commu-
coup de poinçon dans un rocher, nique à un des côtés par un tuyau.
placé auprès d’un temple On remplit de charbons cette tour,
d’Esculape, et en fit sortir une fon- on l’allume, et la chaleur se com-
taine, de l’eau de laquelle elle se munique au fourneau par le tuyau.
désaltéra. Je ne m’arrêterai pas à en faire une
description plus détaillée, parce que
Atalante, disent les Philosophes
chaque Chimiste la fait faire à sa
Spagyriques, n’est autre que la ma-
guise. On lui a donné le nom
tière volatile du grand œuvre qui ne
d’Athanor par similitude au four-
peut être arrêtée que par la matière
neau secret des Philosophes, qui
fixe signifiée par les pommes d’or,
conserve son feu continuellement et
puisqu’il n’y a rien de plus fixe que
au même degré. Mais ce dernier
la matière radicale de l’or. Quand
n’est pas un fourneau de l’espèce de
on dit qu’elle fit sortir une fontaine
celui des Chimistes. Leur Athanor
du rocher, c’est que la pierre philo-
est leur matière animée par un feu
sophale donne de l’eau, dont on fait philosophique, inné dans cette ma-
de la terre, puis encore de l’eau, etc.
tière, mais qui y est engourdi, et ne
On ajoute qu’Atalante coucha dans
peut se développer que par l’art.
le temple de sa mère avec Hyppo- Voyez FOURNEAU, FEU.
menes ; c’est qu’on met dans le vase
philosophique le fixe et le volatil, ATIMAD, ou ALCOPHIL :
dont on fait comme le mariage, dont Antimoine. On dit aussi Alcimad,
il est tant parlé dans les livres des Alfacio.
Philosophes. Voyez les Fables
Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 2, ATLAS :
chap. 3. Fils de Jupiter et de Clyméné, ou de
Il y a une autre Atalante, fille de la Nymphe Asie, fut averti par
Jasius, qui se trouva à la chasse de l’Oracle de se donner de garde d’un
Calydon ; elle fut changée en lionne. des fils de Jupiter. Persée en ayant
L’une et l’autre ne sont chimique- été mal accueilli, lui présenta la tête
ment que la même personne, et par de Méduse, qui le métamorphosa en
conséquent la même chose. la montagne qui porte le nom
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d’Atlas. Voyez les Fables Egypt. et toyer l’étable où Augias tenait ses
Grecq. dévoilées, liv. 3 c. 14, par. 3. bœufs, qui étaient en grand nombre.
Augias promit pour récompense à
ATTRAMENT : Hercule, de lui donner la dixième
Vitriol. partie de ses bestiaux. Hercule ac-
cepta l’offre, et nettoya l’étable en y
ATTRAMENT FUSIBLE. Alcali faisant passer le fleuve Alphée. Au-
ATREE : gias refusa de tenir sa promesse et
Fils de Pélops et d’Hyppodamie, Hercule le tua pour s’en venger.
père d’Agamemnon et de Ménélas, Voyez les Fables Egyptiennes et
fut ennemi juré de Thyeste son Grecques dévoilées, liv. 5, chap. 8.
frères et faisant semblant de se ré-
concilier avec lui, il l’invita à un re- AVORA :
pas, où il lui présenta en mets deux Chaux d’œufs.
de ses enfants, dont le Soleil eut
AURANCUM et AURANEUM :
tant d’horreur, qu’il retourna en ar-
rière. Cette fable ne signifie autre Paracelse et plusieurs autres ont
ainsi appelé les coques d’œufs.
chose chimiquement, que la réin-
crudation de l’or des Philosophes, AURARIC :
qui par la dissolution retourne à sa
Mercure des Philosophes.
première matière. Voyez le reste de
cette fable expliquée dans le livre 3, AUTEL :
ch. 14, par. 4 des Fables Egyp- Quelques Adeptes ont donné ce nom
tiennes et Grecques dévoilées. à leur mercure, et à leur matière
dans le vase pendant les opérations.
ATROP :
Voyez-en un exemple, Fables Egypt.
Voyez ADROP. et Grecques dévoilées, liv. 3, chap.
ATTINGAT OU ATINGAR : 14, par. 3.
Vert-de-gris. AUTOMNE :
ATTINGIR : Temps où l’Artiste recueille les
Cucurbite de terre. Johnson. fruits de ses travaux. Il est d’une
complexion froide et sèche. Souve-
ATTREMPENCE D’ALPHIDIUS :
nez-vous donc bien qu’il faut dis-
Terme de philosophie chimique
soudre en hiver, cuire au printemps,
C’est le mercure philosophal, dans
coaguler en été, et cueillir les fruits
lequel on dispose par la cuisson
en automne, c’est-à-dire, donner la
l’équilibre des quatre éléments, de
teinture.
manière qu’ils ne puissent plus se
surmonter, et fassent par leur union AUVER :
un mixte incorruptible. Eau douce. Paracelse, dans son trai-
té de la Nature des choses.
ATUREB :
Verre. AYBORZAT :
Galbanum.
AVERICH :
Soufre. AYCAFORT :
Voyez ALARTAR.
AUGIAS :
Fils du Soleil et de Naupidame. Eu- AYCOPHES et AYCUPHER :
rystée ordonna à Hercule de net- Cuivre brûlé.
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AZAA : AZOC :
Matière de la pierre des Sages. Mercure des Philosophes. Ce n’est
AZAMO : pas le mercure vulgaire cru, tiré
Chaleur Indienne. Termes dont se simplement de sa mine, mais un
sont servis quelques Alchimistes mercure extrait des corps dissous
pour déterminer un degré du feu par l’argent-vif ; ce qui fait un mer-
propre à l’œuvre philosophique. cure bien plus mûr. Bern. Trévisan,
Voyez FEU DES PHILOSOPHES. Epît., à Thomas de Boulogne.
AZEGI : AZOGEN :
Attrament vitriolique. Sang de dragon. C’est la pierre au
AZEL : rouge, parce qu’elle est formée du
Alun. mercure des Philosophes, qu’ils ap-
pellent Dragon.
AZEMASOR :
Cinabre, quelquefois le minium ; AZOMAR et AZIMAR :
mais dans ce dernier cas, c’est le Cinabre, suivant quelques Chi-
minium des Philosophes, ou la mistes ; et le minium, selon
pierre parvenue au rouge. d’autres. Johnson.
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B
crés comme à Osiris ; mâle et fe-
BACAR :
melle, à cause que la matière des
Signifie un poids, suivant Rulland.
Philosophes, ou leur Rebis, est an-
BACCHANALES : drogyne ; jeune et vieil, parce que
Fêtes instituées en l’honneur de cette matière semble rajeunir dans
Bacchus : Voyez ORGIES, DYONI- les opérations, comme on peut le
SIENNES. voir dans l’article Vieillard. Voyez
BACCHANTES : les Fables Egypt. et Grecques dévoi-
Prêtresses de Bacchus, qui cou- lées, liv. 3, c. 14, par. 2.
raient de nuit vêtues de peaux de BAGEDIA :
panthères, de tigres, les cheveux Poids de douze onces, ou d’une livre,
épars, des torches et des flambeaux selon l’usage de la Médecine.
allumés à la main. Elles dansaient
au son des tambours en criant sou- BAIAC ou BEIAC :
vent : Euhoê Bacche. Voyez les Céruse.
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées,
liv. 3, ch. 14, par. 2 et liv. 4, ch. I. BAIGNER :
Les Philosophes Chimiques disent
BACCHUS : qu’ils préparent un bain pour le So-
Fils de Jupiter et de Sémélé, fille de
leil et la Lune, pour le Roi et la
Cadmus. La Fable dit qu’il naquit Reine, etc. Dans les figures
des cendres de sa mère, comme Es- d’Abraham Juif, rapportées par
culape. Elle nous le représente ailé, Flamel, est un Roi, dit celui-ci,
ayant des cornes, une tête de tau- ayant un grand coutelas, qui fait
reau, mâle et femelle, jeune et vieil, tuer en sa présence par des Soldats,
barbu, et sans barbe. C’est le même quantité de petits enfants, les mères
que les Egyptiens nommaient Dyo-
desquels pleuraient aux pieds des
nisius. Toutes les histoires que l’on impitoyables Gendarmes, et ce sang
fait de lui, ne sont, au sentiment des était puis après mis dans un grand
Philosophes Spagyriques, qu’une Vaisseau, dans lequel le Soleil et la
allégorie des opérations de leur Art, Lune du Ciel se venaient baigner.
qu’ils appellent par excellence le Cette fontaine est seulement pour le
grand œuvre. Bacchus est le même, Roi du pays, qu’elle connaît bien, et
selon eux, qu’Adonis, Apollon, le lui elle ; et est dedans icelle fontaine
Soleil, Osiris et tant d’autres, à se baigner, deux cent quatre-vingt
comme le témoigne Orphée dans son deux jours. Trévisan. Ils entendent
Hymne à Adonis, où il dit que tous quelquefois par baigner, cuire la
ces noms différents n’indiquent que matière, la faire circuler dans l’œuf.
la même personne. On le feint quel-
quefois ailé pour désigner le mo- BAIGNER : Remarquez que calciner,
ment de sa volatilisation, ayant une teindre, laver, blanchir, baigner, etc.
tête de taureau ou de bouc, parce font une même chose, et que tous
que ces animaux lui étaient consa- ces mots veulent dire seulement
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promesse qu’il lui avait faite de ne Voyez Raymond Lulle et les autres
pas découvrir le vol des bœufs Philosophes, dans la Bibliothèque
d’Admete, de la garde desquels curieuse Chimique de Manget. C’est
Apollon s’était chargé. Voyez les la pierre au blanc.
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, BAURAC se prend aussi pour toute
liv. 3, chap. 14, par. I. espèce de chose salée.
Baudrier :
On compte parmi les travaux BAYDA :
d’Hercule la victoire qu’il remporta Cucurbite.
sur les Amazones, à la Reine des-
quelles il enleva le baudrier garni BDELLERUM :
de diamants et de rubis. Les Alchi- Sangsue.
mistes disent que par ce baudrier, il
BDOLA :
faut entendre la pierre philosophale
Soufre.
et la médecine au blanc et au rouge,
signifiée par la blancheur des dia- BELIER :
mants et la couleur rouge des rubis. Soufre des Philosophes parfait au
BAUL : rouge. Il a pris ce nom de sa qualité
Urine. chaude et sèche, comme celle du
bélier. Les Adeptes disent qu’ils ti-
BAUME UNIVERSEL DE LA NATURE :
rent leur acier du ventre du bélier,
C’est, selon les Philosophes Spagy-
et ils appellent aussi cet acier leur
riques, leur élixir au blanc ou au
aimant. Voyez ARIES. Mais quand le
rouge, qui guérit toutes les infirmi-
Cosmopolite et Philalèthe s’expri-
tés des trois règnes de la Nature, et
ment ainsi, ils entendent parler de
perfectionne tous ses individus.
la matière même de l’œuvre, de la-
BAUME EXTERNE DES ELEMENTS. quelle ils font leur soufre.
Quintessence de mercure.
BELISIS :
BAURAC :
Corail des Philosophes.
Les Chimistes vulgaires ont inter-
prété ce terme, l’écume du verre. BELLEROPHON :
Mais les Philosophes Hermétiques Fils de Glauque, après divers ex-
l’entendent de la matière de la ploits, combattit la Chimère, et s’en
pierre philosophale qui ne se tire défit au moyen des secours que les
pas des fèces du verre ni de son Dieux lui donnèrent. Voyez les
écume, mais d’une matière qui ren- Fables Egypt. et Grecques dévoilées,
ferme les quatre éléments sous deux liv. 3, chap. 14, par. 3.
choses visibles, l’eau et la terre ;
non l’eau de pluie, de fontaine, de BELLONE :
mer ou aucune eau semblable ; ni Déesse de la guerre, confondue sou-
une terre telle que celle sur laquelle vent avec Minerve et Pallas, dont
nous marchons ; mais une eau cé- vous voyez les articles.
leste, vive, permanente et sèche, et
une terre vierge, adamique, vitrio- BEMBEL ou BENIBEL :
lique, feuillée, qui se tire du centre Terme de science Hermétique. Mer-
de la terre, et qui néanmoins se cure philosophal, ou l’ouvrage de la
trouve par toute la terre habitée. pierre des Sages. Dict. Herm.
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BEURRE : BLANC-ESPRIT :
Matière des Sages, qu’ils ont nom- Mercure des Sages.
mée beurre, parce qu’elle est vis-
BLANC DU NOIR : Magistère au blanc
queuse, et qu’elle se sépare de son
parfait, qui n’a pu parvenir à la
eau, comme le beurre du petit-lait.
blancheur qu’en passant par la cou-
BHACTA : leur noire, vrai indice de la parfaite
Terre rouge. putréfaction.
BIARCHETUNSIM :
BLANCHEUR :
Céruse.
Les Philosophes disent que lorsque
BICHE : la blancheur survient à la matière
Les Poètes ont feint qu’Hercule du grand œuvre, la vie a vaincu la
avait pris à la course et tué une mort, que leur Roi est ressuscité,
Biche, dont les pieds étaient d’airain que la terre et l’eau sont devenues
et les cornes d’or. C’est une fable air, que c’est le régime de la Lune,
bien visible, puisqu’on ne vit jamais que leur enfant est né, et que le Ciel
un tel animal, et les Philosophes et la Terre sont mariés, parce que la
Spagyriques prétendent qu’elle ren- blancheur indique le mariage ou
ferme les opérations du grand l’union du fixe et du volatil, du mâle
œuvre ; que sous le nom de cette et de la femelle, etc.
Biche, il faut entendre le suc métal-
La blancheur après la putréfaction
lique, ou la partie volatile du mer-
est un signe que l’Artiste a bien
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opéré. La matière a pour lors acquis BOIS DE VIE. C’est la pierre parfaite,
un degré de fixité que le feu ne sau- qui devenue médecine universelle,
rait détruire ; c’est pourquoi il ne guérit toutes les infirmités du corps
faut que continuer le feu pour per- humain, et conserve l’homme en
fectionner le magistère au rouge ; et santé jusqu’au terme prescrit par la
lorsque l’Artiste voit la parfaite Sagesse divine.
blancheur, les Philosophes disent BOITEUX (le) :
qu’il faut déchirer les livres, parce C’est, en termes de Chimie Hermé-
qu’ils deviennent inutiles. tique, Vulcain ou le feu, que la
BLANCHEUR CAPILLAIRE. Elle pré- Fable nous représente sous la forme
cède la parfaite blancheur dans d’un homme boiteux. Basile Valen-
l’œuvre de la pierre philosophale. tin l’a représenté ainsi dans la
Ce sont des espèces de petits fila- planche qui est à la tête de la pre-
ments blancs qui paraissent à me- mière de ses douze Clefs.
sure que la noirceur ou le règne de BOL JUDAÏQUE :
Saturne passe, et que le règne de Guimauve.
Jupiter lui succède.
BOLESIS :
LE BLANCHIR DES PHILOSOPHES : Le même que Belisis.
C’est cuire la matière jusqu’au blanc
parfait. Blanchissez le laiton et dé- BOLESON :
chirez vos livres, crainte que vos Baume.
cœurs ne soient déchirés par BORADES :
l’inquiétude. Code de Vérité. Limaille des métaux.
BODID : BORAX :
Œuf des Philosophes. Pierre des Philosophes au blanc.
BŒUF : BOREE :
Animal adoré en Egypte. Voyez Fils d’Astrée, enleva Orithie, dont il
Apis, Sérapis. La Fable feint eut Calaïs et : Zethe. Voyez les
qu’Hercule enleva les bœufs de Gé- Fables Egypt. et Grecques dévoilées,
ryon, Mercure ceux qu’Apollon gar- liv. 2, chap. I.
dait pour Admete. Voyez l’explica-
tion de ces fictions dans les Fables BORIN :
Egypt. et Grecques dévoilées, liv. I, Vinaigre térébenthiné, ou alcalisé.
chap. I et suiv., liv. 2, chap. 14, par. BORITIS :
I et liv. 5, chap. 12. C’est la matière des Sages en putré-
faction, ou au noir.
BOF :
Chaux vive. BOTRACHIUM :
Ache de Sardaigne, appelée par les
BOIS : Botanistes Apium risus.
Voyez ARBRE. BOTUM BARBATUM :
BOIS D’OR. Arbre solaire des Philo- Col d’une cucurbite mis et inséré
sophes. dans le col d’une autre.
BOIS DE PERROQUET. C’est l’aloès. BOUC :
Animal adoré chez les Egyptiens.
BOIS DE PARADIS. Aloès. Ces peuples l’avaient consacré à
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C
CAB : Voyez les Fables Egypt. et Grecq.
Or philosophique. dévoilées, liv. 5, chap. 20.
CABALATAR et CABALATUR : CADEGI :
Sel nitre des Sages. Voyez MALABATHRON.
CABEBI. CABEH : CADIMA AURI :
Mâchefer. Litharge d’or.
CABEL : CADMIE :
Excrément humain. Est un des noms que les Philo-
CABET : sophes ont donné à la matière de
leur pierre. Quelques-uns ont aussi
Ecailles du fer.
nommé Cadmie les parties hétéro-
CABIRIA : gènes de cette matière, qu’il ne faut
Surnom de Cérès. Voyez CERES. point faire entrer dans l’œuvre.
C’est proprement la pierre au rouge.
CACHYMIA :
Ecume ou scorie d’argent. CADMUS :
Fils d’Agénor, Roi de Phénicie, fut
CACUS :
envoyé par son père à la poursuite
Fils de Vulcain selon la Fable, est,
d’Europe sa sœur, enlevée par Jupi-
suivant, l’explication des Alchi-
ter, métamorphosé en taureau
mistes, le feu commun. Cacus repré-
blanc. Il bâtit la ville de Thèbes,
senté comme un monstre terrible,
épousa Hermione ou Harmonie, fille
demi homme, et vomissant toujours
de Mars, et furent l’un et l’autre
du feu, ce sont les fourneaux des
changés en serpents. Voyez les
Chimistes ordinaires et des Fon-
Fables Egypt. et Grecques dévoilées,
deurs, qui vomissent sans cesse un
liv. 1, sect. 4.
feu contre nature, qui ravage tout ce
qu’on lui présente, qui le détruit, et CADUCEE :
en change toute la nature. Ce Cacus Les Philosophes Chimiques ont
est vaincu par Hercule, le symbole donné à leur dissolvant le nom de
du mercure des Philosophes, qui Caducée de Mercure, parce qu’ils
dans la transmutation corrige ce prétendent que les inventeurs de la
que Cacus avait gâté, en enlevant Fable avaient intention d’indiquer
les troupeaux d’Hercule, c’est-à-dire ce dissolvant par le Caducée. C’est
en rendant les métaux ordinaires pourquoi Abraham Juif met dans sa
sans vie, et en leur ôtant cette qua- première figure hiéroglyphique un
lité générative que l’on trouve dans Mercure tenant son caducée, et Sa-
la matière métallique qui sert de turne avec sa faux qui semble vou-
base à toutes les opérations du loir couper les jambes et les ailes à
grand œuvre. Quelques Alchimistes Mercure. Voyez son origine, ses pro-
donnent à leur soufre le nom de Ca- priétés et son usage dans les Fables
cus, et celui d’Hercule à leur sel. Egypt. et Grecques dévoilées, article
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CALCITHEOS : CHRYSAOR :
Litharge, ou laiton blanchi des Phi- Voyez l’article de ce dernier.
losophes. CAHNET :
Antimoine des Philosophes.
CALCITIS :
Voyez CALCADIN. CALPE :
Montagne élevée sur les confins de
CALCOCOS : l’Espagne du côté de l’Afrique, vers
Cuivre brûlé, ou Aes ustum. le détroit de Gibraltar. Les Poètes
ont feint qu’Hercule la sépara d’une
CALCOKEUMENOS : autre qui est vis-à-vis en Afrique, et
Æs ustum. nommée Abyla. Ces deux avant
cette séparation n’en faisaient
CALCOTA : qu’une. Ce sont ce qu’ils ont aussi
Colcotar philosophique. appelé les Colonnes d’Hercule.
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prennent indifféremment pour si- elle est dans sa perfection. Les Phi-
gnifier la même chose. losophes l’ont ainsi nommée, parce
qu’ils disent que toutes les proprié-
Les Philosophes Hermétiques disent
qu’il ne faut pas mépriser la cendre, tés de l’Univers y sont comme réu-
et Morien dit qu’elle est le diadème nies.
du Roi. Il faut entendre ces termes CENTRE DE L’ŒUF. C’est le jaune.
de la matière après qu’elle a été en CEPINI :
putréfaction ; parce qu’alors elle
C’est le vinaigre.
semble de la cendre, et que de cette
cendre doit sortir le soufre philoso- CERATION :
phique, qui est le diadème du Roi. Temps où la matière passe de la
CENDRE DE TARTRE. Soufre des Phi- couleur noire à la grise et puis à la
losophes parfait au rouge. blanche ; ce qui se fait par la seule
digestion et cuisson continuées sans
CENIOTEMIUM : addition de quoi que ce soit.
Mercure préparé pour la vérole.
CERAUNO-CRYSON :
CENTAURES (Les) :
Or fulminant.
Etaient fils d’Ixion et d’une nuée,
excepté le Centaure Chiron, qui fut CERBERE :
fils de Saturne et Philivre. Ils
Dans le sens des Chimistes vul-
avaient la partie supérieure du
gaires, c’est le nitre ; mais les Philo-
corps de forme humaine, et depuis
sophes entendent bien autre chose
la ceinture jusqu’au bas, de la forme
par le Cerbère de la Fable. Les
d’un cheval. Ayant été invités aux
Poètes Philosophes ont imaginé
noces de Pyrithoüs, ils y cherchè-
qu’un chien à trois têtes, la gueule
rent querelle aux Lapithes, et il y
béante, gardait la porte des Enfers,
eut un sanglant combat entre eux,
et qu’il y était enchaîné par une
où les derniers restèrent vain-
chaîne triple. Les Alchimistes pré-
queurs. Hercule vint après, et ache-
tendent que toutes les fables des
va de les détruire.
anciens Poètes ne sont que des
Le mariage de Pyrithoüs avec Déia- énigmes, dont ils se sont servis pour
damie est celui des Philosophes, qui cacher les opérations de la pierre
se fait dans le vase avec le fixe igné philosophale. Ils disent en consé-
et le volatil mercuriel. Avant la par- quence qu’il faut entendre par Cer-
faite réunion des deux, il se fait un bère ce chien à trois têtes, ou la ma-
combat de l’un et de l’autre, qui tière de la pierre philosophale com-
produit la dissolution et la volatili- posée de sel, de soufre et de mer-
sation indiquées par les Lapithes, cure, renfermée dans le triple vase
dont le nom signifie s’élever avec des Philosophes, qui sont les trois
arrogance. Voyez l’explication plus chaînes qui lient Cerbère ; ou que la
étendue dans le liv. 5, ch. 6 des matière est elle-même le palais de
Fables Egyptiennes et Grecques dé- Pluton, Dieu des Enfers, et que le
voilées. triple vaisseau est le chien à trois
CENTRE DU MONDE : têtes qui garde la porte du palais et
en empêche l’entrée. Cette dernière
C’est la matière de la pierre des Phi-
explication me paraît plus vraisem-
losophes, et la pierre même quand
blable ; car il est dit que Cerbère
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vomissait du feu ; ce qui est le n’admet que trois cercles, par la ré-
propre des fourneaux. On ne doit pétition desquels on parvient, dit-il,
pas cependant entendre par-là que à réduire l’eau en terre, et à conci-
les fourneaux des Alchimistes vo- lier les ennemis, c’est-à-dire, le vola-
missent du feu comme ceux des til avec le fixe, l’humide avec le sec,
Chimistes ordinaires ; car le feu de le froid avec le chaud, l’eau avec le
la Philosophie Spagyrique n’est pas feu.
le feu vulgaire, mais le feu de la na- CERDAC :
ture, un feu qui échauffe sans brû-
Mercure.
ler. Et qui connaîtra ce feu, et la
manière de le graduer, est bien CERES :
avancé dans la science Hermétique. Fille de Saturne et d’Ops, et sœur
Que celui qui veut étudier cette de Jupiter et de Neptune, de Pluton
science ait donc Hercule, et sache le et de Junon. Cérès fut regardée
marier à propos avec Thésée son comme mère de Plutus et de Pro-
compagnon inséparable, il aura serpine ; Pluton enleva celle-ci et la
bientôt le secret des trois règnes. constitua Reine des Enfers. Voyez
CERCLE : cette fable et son explication Chi-
mique dans les Fables Egyptiennes
En termes de science Hermétique,
et Grecques dévoilées, liv. 4, ch. 2
signifie circulation de la matière
et 3.
dans l’œuf des Philosophes. C’est
dans ce sens qu’ils appellent leur CERVEAU ou CŒUR DE CERF :
opération le mouvement des cieux,
Terme de Chimie. C’est la matière
les révolutions circulaires des élé-
des Philosophes ; quand elle est
ments, et qu’ils nomment aussi le
convertie en air, on l’appelle Cer-
grand œuvre la Quadrature du
veau ; lorsqu’elle est devenue feu, on
cercle Physique. Michel Maïer a fait
lui donne le nom de Cœur de cerf.
un petit traité sur ce sujet, qui a
Quelques Alchimistes disent
pour titre : De Circulo quadrato
qu’alors le cerf est livré aux chiens,
Physico, sive de Auro.
pour être dévoré ; c’est-à-dire qu’on
Ils divisent aussi la pratique de la l’expose à l’action du feu pour y être
pierre philosophale en sept cercles digérée et fixée.
ou opérations ; et tout consiste ce-
pendant à dissoudre et à coaguler. CERVELLE DE BŒUF :
Le premier cercle est la réduction de C’est, en termes de Chimie, du
la matière en eau. Le second est de tartre brûlé. Johnson.
coaguler cette eau en terre fixe. Le
troisième est la digestion de la ma- CERUSE :
tière, qui se fait très lentement ; (Sc. Herm.) Quelques Chimistes se
c’est pourquoi les Philosophes disent sont imaginé que la céruse était la
que les révolutions de ce cercle se matière des Philosophes, parce
font dans le fourneau secret. Elle qu’elle est faite du plomb, et que les
cuit la nourriture de l’enfant des Adeptes disent que leur Mercure est
Sages, et la convertit en parties ho- fils de Saturne ; mais, si l’on s’en
mogènes, comme l’estomac prépare rapporte à Philalèthe, ils entendent
les aliments pour les tourner en la par Céruse le magistère au blanc ;
substance du corps. D’Espagnet comme on peut le voir dans son trai-
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trompé et induit tous les jours en memnon, qui la lui refusa. Ce père
erreur un grand nombre de gens qui désolé s’adressa à Apollon ; et ce
cherchent la pierre ; mais elle n’a Dieu, pour venger son Prêtre, susci-
proprement qu’un nom connu de ta une peste effroyable dans le camp
tout le monde, des hommes comme des Grecs. Calchas consulté, répon-
des femmes, des vieux comme des dit qu’il fallait rendre Chryséis à
enfants, des savants comme des son père, et que la peste cesserait.
ignorants ; parce que, comme dit Agamemnon s’y détermina, quoique
Morien, elle est pour le riche comme malgré lui, et la peste cessa. Voyez
pour le pauvre, pour l’avare comme ce que signifie cette fiction dans le
pour le prodigue, pour les vieux et livre 6 des Fables Egypt. et
les jeunes, pour ceux qui sont de- Grecques dévoilées.
bout comme pour ceux qui sont as- CHRYSES :
sis ; et, comme dit Basile Valentin,
Voyez l’article précédent.
qu’elle renferme toutes choses,
parce qu’elle est toutes choses. CHRYSOCALCOS :
Il faut bien distinguer la matière Oripeau.
des Sages avant la putréfaction et CHRYSOR :
après la putréfaction. Dans le pre- Vulcain des Phéniciens. Voyez VUL-
mier cas, elle est telle que je l’ai dé- CAIN.
crite lorsque j’ai dit qu’elle était
pour tout le monde ; dans le second, CHYBUR :
elle est proprement la matière des Soufre. Paracelse dit (Lib. de Nat.
Sages ; elle est leur mercure, et la rerum) qu’il n’y a point de meilleur
minière de leurs métaux ; et c’est remède que le Chybur, pour les ma-
d’elle qu’ils disent que leur mercure ladies du poumon, quand il est pré-
renferme tout ce que cherchent les paré et sublimé trois fois avec des
Philosophes. C’est leur Azoth qui chaux minérales.
suffit avec le feu. CHYLE :
CHRONOS : Matière des Philosophes en putré-
Voyez SATURNE. faction.
CHRYSAOR : CIBATION :
Fils de Neptune et de Méduse, selon Nutrition de la matière sèche des
quelques-uns ; et selon d’autres, né Philosophes avec son propre lait,
du seul sang qui coula de la bles- donné modérément. Riplée. Si l’on
sure faite à Méduse par Persée. donne ce lait en trop grande abon-
Chrysaor fut père de Geryon. Voyez dance, l’enfant deviendra hydro-
cette fiction expliquée dans les pique, et la terre sera submergée
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées, par le déluge. Il faut donc
liv. 3, ch. 14, § 3. l’administrer peu à peu et avec pro-
portion.
CHRYSEIS :
Fille de Chrysès, prêtre d’Apollon, CIBUR et CHIBUT :
échut par le sort à Agamemnon, Voyez CHYBUR.
Chef de l’armée des Grecs qui al-
laient faire le siège de la ville de CICEBRUM :
Troie. Chrysès la demanda à Aga- C’est l’eau des Philosophes.
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CIDMIA : CINABRE :
Litharge. Matière métallique, de laquelle on
tire le mercure vulgaire.
CIEL :
Ce terme a différents sens chez les Les anciens donnent aussi ce nom
Philosophes Hermétiques. Il se au sang de dragon. Pline, liv. 33, ch.
prend en général pour le vase des 7, de son Histoire Naturelle,
Sages, dans lequel font leur séjour l’appelle Cinabre des Indes, pour le
Saturne, Jupiter et tous les autres distinguer du métallique ; et ajoute
Dieux. qu’il se forme du sang des dragons
qui se battent contre les éléphants,
CIEL VEGETABLE, C’est leur eau
dont l’énorme poids les accable,
mercurielle, leur quintessence cé-
quand l’éléphant tombe sur eux en
leste tirée du vin philosophique.
mourant.
Christophe Parisien.
On trouve aussi le nom de Cinabre
CIEL DES PHILOSOPHES. Se prend
dans plusieurs Auteurs, pour dire
aussi pour la quintessence ou ma-
Minium.
tière plus épurée des éléments.
Telle est la pierre philosophale et Plusieurs Chimistes ont mal-à-
l’élixir parfait au rouge. Paracelse a propos pris le Cinabre vulgaire et
fait un ouvrage qui porte pour titre : naturel pour la matière de l’œuvre
Cœlum Philosophorum. Il y traite des Philosophes ; on ne saurait en
de tous les métaux sous les noms tirer que du mercure commun, ou
des planètes, et il y dit dans l’article argent-vif vulgaire. Le Cinabre des
de Saturne, que si les Alchimistes Sages est leur mercure sublimé, pu-
savaient ce qu’il contient, ils ne tra- rifié, fixé au rouge, qu’ils appellent
vailleraient que sur cette matière. soufre. C’est alors ce serviteur rouge
dont parle Trévisan.
CIEL. Les Philosophes Hermétiques
ont aussi donné ce nom au feu cé- CINYRAS :
leste qui anime les corps élémentés. Est accusé par les Poètes d’avoir
Les corps sont plus forts ou plus commis un inceste avec sa propre
faibles, selon qu’ils contiennent plus fille Myrrha, et de cet inceste, di-
ou moins de ce feu ; et leur longue sent-ils, naquit Adonis. Voyez ce
durée dépend de la forte union de que signifie cette fiction dans les
l’esprit céleste avec l’humide radi- Fables Egypt. et Grecques dévoilées,
cal. Cette union est ce que les Philo- liv. 4, ch. 4.
sophes appellent le Ciel et la Terre CIRCE :
réunis et conjoints, le Frère et la
L’enchanteresse, fille du Soleil et de
Sœur, Gabritius et Beja, l’Epoux et
la Nymphe Perseis ; elle était sœur
l’Epouse qui s’embrassent très étroi-
d’Ætés, Roi de Colchos. Jason et
tement ; parce que l’esprit volatil ne
Médée se retirèrent chez elle, après
sert de rien, s’il n’est rendu fixe en
qu’ils se furent emparés de la Toi-
la nature duquel il doit passer.
son d’or. Voyez les Fables Egypt. et
CIMMERIENNES (Ombres) : Grecques dévoilées, liv. 2, chap. 1.
Ce sont les brouillards qui s’élèvent CIRCULATION :
dans le vase philosophique pendant Est un terme de Science Hermé-
la putréfaction. tique, qui, outre le sens chimique,
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enfin celui de terre, les uns au sel, le nom de Coq à leur soufre parfait
les autres à la terre damnée. Mais au rouge.
les éléments des Philosophes sont
tout-à-fait différents ; leurs opéra- CORAIL ROUGE :
tions sont celles de la Nature et non Est un des noms que les Philo-
de la Chimie vulgaire ; leur feu est sophes ont donné à leur pierre
renfermé dans leur terre et ne s’en quand elle est fixée au rouge, qui
sépare point, et leur air est contenu est le degré de sa perfection. C’est
dans leur eau. Ils n’ont donc que sans doute pour cette raison que les
deux éléments visibles, dont il faut Anciens ont feint que le corail s’était
faire la conversion ; c’est-à-dire que formé comme Chrysaor, du sang
leur eau change leur terre en sa na- répandu de la blessure que Persée
ture liquide d’eau, et qu’ensuite tout fit à Méduse ; puisque les Philo-
le composé qui était devenu eau, sophes Hermétiques ont pris égale-
doit devenir terre ; en devenant eau, ment Chrysaor et le corail pour
tout devient volatil, et étant réduit symbole de leur soufre parfait.
en terre, tout devient fixe. Ainsi
CORBATUM :
quand ils parlent du froid et de
l’humide, il faut entendre leur eau, Cuivre.
et le chaud et le sec sont leur terre. CORBEAU :
CONVERTIR LES ELEMENTS : En termes de Science Hermétique,
Termes de Chimie Hermétique. Dis- signifie la matière au noir dans le
soudre et coaguler ; faire le corps temps de la putréfaction. Alors ils
esprit, et l’esprit corps, le volatil l’appellent aussi la Tête du corbeau,
fixe, et le fixe volatil : tout cela ne qui est lépreuse, qu’il faut blanchir,
signifie que la même chose. La Na- en la lavant sept fois dans les eaux
ture aidée de l’Art, le fait dans le du Jourdain, comme Nahaman. Ce
même vase des Philosophes par la sont les imbibitions, sublimations,
même opération continuée. Lorsque cohobations, etc. de la matière, qui
la matière est bien purifiée et scel- se font d’elles-mêmes dans le vase
lée dans l’œuf, il s’agit seulement de par le seul régime du feu.
conduire le feu. CORBINS :
COPHER : Ouvrage de la pierre des Philo-
Bitume ou Asphalte. sophes. Dict. Herm.
COPULATION : CORDUMENI :
Mélange du fixe et du volatil, que Cardamome.
les Adeptes appellent mâle et fe- CORNE D’AMALTHEE :
melle. Les Philosophes Hermétiques disent
COQ : que cette fable doit s’expliquer de la
Animal que les Anciens avaient pierre philosophale, parce qu’outre
consacré à Minerve et à Mercure. les biens de la fortune, elle donne
Les Chimistes Hermétiques ont tous les biens capables de satisfaire
comparé leur feu au Coq, à cause de les désirs de l’homme dans ce
sa vigueur, de son activité et de son monde. Voyez les Fables. Egypt. et
ardeur, et ont donné en conséquence Grecq. dévoilées, liv. 3. ch. 4.
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COS : COTONORIUM :
Ile qu’Hercule ravagea, selon la Liqueur.
Fable ; parce qu’Eurypile, Roi de COULEUR :
l’île, ne l’avait pas bien reçu. Les
Les couleurs des choses, et particu-
Philosophes Spagyriques regardent
lièrement des fleurs, ont leur prin-
l’île de Cos comme le symbole de
cipe dans le soufre et le sel mercu-
leur matière mise dans le vase pour
riels des corps colorés. Une preuve
y être digérée. Si l’on y met trop de
bien convaincante, c’est qu’à mesure
mercure, qui n’est autre chose
que ces parties volatiles s’évaporent,
qu’Hercule, le vase se brisera, toute
la couleur s’évanouit, du moins son
la matière se répandra ou se dissi-
éclat et sa vivacité, et fait place à
pera ; et c’est le ravage qu’Hercule
une autre couleur moins vive, com-
fit dans l’île de Cos. Il faut donc
posée d’un soufre plus terrestre et
avoir grand soin de ne pas verser
moins subtil. Il est d’ailleurs certain
trop abondamment le mercure sur
qu’on ne trouve point de couleurs
la matière contenue dans le vase,
dont le sujet ne soit gras, oléagineux
elle en serait inondée. Si l’on en met
et très combustible.
trop peu, le feu y prendra, le vase se
brisera, et tout sera perdu. Il faut COULEUR. Les Philosophes Hermé-
arroser souvent et peu à peu. C’est tiques regardent les couleurs qui
cette précaution manquée, qui fait surviennent à la matière pendant
que beaucoup d’Alchimistes ne l’opération du grand œuvre, comme
réussissent pas, quoiqu’ils travail- les clefs de cet Art, et les indices
lent d’ailleurs sur la vraie matière, certains de la vérité et bonté de la
et qu’ils se servent des fourneaux et matière, et du bon régime du feu. Ils
du feu philosophique requis dans les en comptent trois principales qui se
opérations du grand œuvre. succèdent, mais dont la succession
est interrompue par quelques
COSMAI :
autres couleurs passagères et de
Teinture ou eau de safran.
peu de durée. La première princi-
COSMEC et COSMET : pale est la couleur noire, qui doit se
Antimoine des Philosophes et des faire voir au quarante-deuxième
Chimistes vulgaires. jour au plus tard. Elle disparaît peu
à peu, et fait place à la blanche. A
COSMETIQUE :
celle-ci succède la citrine, qu’ils ap-
Nom que l’on donne en général à pellent leur or. Enfin, la couleur
tous les remèdes faits pour corriger rouge se montre, et c’est la fleur de
les défauts de la peau, et entretenir leur or, leur couronne royale, etc.
la beauté, ou la procurer. Ce terme Les couleurs passagères sont la
a été fait de Cosmet, Antimoine, verte, qui marque l’animation et la
parce que les Anciens employaient végétation de la matière ; la grise,
beaucoup ce minéral à l’usage dont ou le règne de Jupiter, qui suit im-
nous venons de parler. L’Ecriture médiatement la noire, ou le règne
sainte en parle en plus d’un endroit. de Saturne ; les couleurs de la queue
du paon. La couleur Tyrienne, ou
COSUMET :
couleur de pourpre, indique la per-
Voyez COSMEC. fection de la pierre.
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Si la couleur rouge paraît avant la ont feint que les Gorgones et les Fu-
noire, c’est un signe qu’on a trop ries avaient des couleuvres entrela-
poussé le feu, et que l’ouvrage ne cées dans leurs cheveux. Voyez ME-
réussira pas. Il faut alors recom- DUSE. On représentait Saturne
mencer. ayant à la main une couleuvre qui
dévore sa queue. Voyez SATURNE.
La noire est un indice de putréfac-
tion et d’entière dissolution de la Les Philosophes Hermétiques ont
matière. Elle doit toujours précéder donné le nom de Serpent et de Cou-
la blanche et la rouge. leuvre à la matière de leur Art.
Voyez les Figures d’Abraham Juif,
La blanche marque la fixation bien
dans Flamel.
avancée de la matière ; et la rouge
sa fixation parfaite.
COUPER :
Toutes ces couleurs doivent repa-
Avec des ciseaux ou tout autre ins-
raître dans l’opération de la multi-
trument, signifie cuire, digérer la
plication ; mais elles sont d’une du-
matière sans ouvrir ni remuer le
rée d’autant plus courte, qu’on réi-
vase. Ainsi couper la tête du Cor-
tère plus souvent les opérations
beau, veut dire continuer la cuisson
pour perfectionner et multiplier la
et la digestion de la matière de
quantité et les qualités de la pierre.
l’œuvre parvenue à la couleur noire,
Lorsque la matière est comme de la pour la faire passer à la grise, et de
poix noire fondue, ils l’appellent le là à la blanche. Les ciseaux, l’épée,
Noir plus noir que le noir même, la lance, sont le feu philosophique.
leur Plomb, leur Saturne, leur Cor-
beau, etc. Et ils disent qu’il faut COURONNE CELESTE, Corona Cœli-
alors couper la tête du Corbeau avec ca :
le glaive ou l’épée, c’est-à-dire avec En termes d’Alchimie, signifie Es-
le feu, en continuant jusqu’à ce que prit de vin. Mais quand Raymond
le Corbeau se blanchisse. Lulle et les autres Philosophes par-
Ces différentes couleurs, que la ma- lent de l’esprit de vin, du vin blanc,
tière prend en se cuisant, ont donné du vin rouge, il ne faut pas les
lieu aux Philosophes d’appeler cette prendre à la lettre ; ils entendent
matière de presque tous les noms par ces termes le mercure rouge et
des individus de la Nature. Son le mercure blanc qu’ils emploient
odeur et ses propriétés lui en ont dans le grand œuvre.
fait donner quelques autres ; et ils
avouent dans leurs Ouvrages, qu’ils COURONNE ROYALE. C’est la pierre
n’ont jamais nommé cette matière parfaite au rouge, et propre à faire
par son nom propre vulgaire, au la pierre de projection.
moins lorsqu’ils en ont parlé pour la
COURONNE VICTORIEUSE. C’est la
désigner. On peut voir une partie de
même chose que Couronne royale.
ces noms dans l’article Matière des
Quelques Philosophes ont cepen-
Philosophes.
dant donné ce nom à la matière
COULEUVRE : lorsqu’elle commence à sortir de la
Serpent ou reptile honoré par les putréfaction, ou de la couleur noire ;
Païens comme représentant Escu- parce qu’ils disent qu’alors la mort
lape. Voyez ESCULAPE. Les Poètes est vaincue, et que leur Roi
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triomphe des horreurs du tombeau, cissant après cela, elle devient cou-
et de l’empire des ténèbres. leur d’aurore, et enfin ambrée cou-
leur d’or. La pellicule surnage très
COUVERCLE DU VASE :
longtemps dans cette eau ; et il se
C’est le noir plus noir que le noir
précipite au fond du matras, dès le
même, ou la matière parfaitement
commencement de la dissolution,
dissoute, et dans une entière putré-
une espèce de poudre blanche
faction.
comme de l’amidon. Mais pour cela
CRACHAT DE LA LUNE : il faut avoir cueilli le flos cœli avant
C’est la matière de pierre philoso- le lever du soleil, et l’avoir nettoyé
phale avant sa préparation. Les exactement, morceau à morceau, de
Sages donnent aussi ce nom à leur toute la terre et autres matières
mercure préparé. étrangères qui pourriraient s’y être
attachées. Plusieurs personnes
Plusieurs Chimistes ont donné le
m’ont assuré qu’on faisait avec le
nom de Crachat de la Lune, ou Spu-
flos cœli un excellent remède pour
tum Lunœ, ou flos cœli, et ont tra-
guérir un nombre de maladies. Il
vaillé avec lui, comme sur la véri-
faut avoir soin de ne point toucher
table matière du grand œuvre ; et il
ni cueillir le flos cœli avec aucun
est vrai que ce flos cœli est bien ca-
métal, mais seulement avec du bois
pable d’induire en erreur. Il est as-
ou du verre.
sez difficile de décider de sa nature.
C’est une espèce d’eau congelée, CRAIE BLANCHE :
sans odeur et sans saveur, ressem- Matière de l’Art parvenue au blanc.
blant à une fraise de peau verte, qui
CRAIE NOIRE. Matière pendant la
sort de terre pendant la nuit, ou
putréfaction.
d’abord après la cessation d’un
grand orage. Dans les plus grandes CRETE (Ile de) :
chaleurs, cette matière conserve une Dans laquelle fut élevé Jupiter.
froideur très grande quand on la Voyez les Fables Egypt. et Grecq.
tient à l’ombre. Sa matière aqueuse dévoilées, 1. 3, ch. 4.
est très volatile, et s’évapore à la
CRETHEE :
moindre chaleur à travers une peau
Fils d’Eole, père d’Eson et
extrêmement mince qui la contient.
d’Amythaon. Voyez le liv. 2, ch. 1,
Elle ne se dissout ni dans le vi-
des Fables Egypt. et Grecques dé-
naigre, ni dans l’eau, ni dans l’esprit
voilées.
de vin ; mais si on renferme le flos
cœli tout nouveau dans un vase bien CRIBLE :
scellé et luté, il s’y dissout de lui- Les Philosophes ont donné ce nom à
même en une eau extrêmement leur aimant ou corps imparfait,
puante, sentant comme les excré- qu’ils ont aussi appelé Argent-vif
ments humains, très corrompus, ce d’Occident, et assez souvent Mer-
qui manifeste une abondance de cure des Philosophes, coagulé et non
soufre volatil. Au commencement de fixe ; c’est la même matière qu’ils
la dissolution, l’eau dans laquelle se ont nommée Dragon Babylonien,
résout cette matière, paraît de cou- Lion vert, Vinaigre très aigre, Eau
leur bleu céleste, puis violette, en- de la mer, Feu secret, Saturnie vé-
suite rouge, pourprée, et s’éclair- gétale, Herbe triomphante qui croît
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mie, pour signifier tant les drogues D’autres ayant égard aux influences
que les opérations requises pour des signes et des planètes sur les
leurs préparations. On trouve ces membres et parties du corps hu-
caractères chimiques, avec leur ex- main, ont substitué les noms de ces
plication, dans presque tous les ou- membres aux noms des signes par
vrages modernes qui traitent de la lesquels ils signifiaient les opéra-
Chimie vulgaire ; je crois qu’il est tions, ou les choses dont nous ve-
inutile de les rapporter ici, d’autant nons de parler. Ils en ont même
plus qu’on les trouve rarement dans formé divers alphabets tels que les
les traités Hermétiques qui nous suivants.
restent. Mais comme on y voit quel- ¹
quefois d’autres caractères, et des
manières d’écrire et de s’exprimer a b c d e f g h i l m
qui ne sont pas ordinaires, j’en insé-
rerai quelques exemples dans cet
article. n o p q r s t u x y z
Premier exemple. Quand il s’est agi d’exprimer des
Antimoine. nombres arithmétiques ils ont fait
Asphalte ou bitume. usage des planètes et des signes.
Orpiment.
Sel armoniac. ¹
Or. 1 2 3 4 5 6 7 8
Orpiment rouge. ou
Vitriol Romain.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Soufre.
Alun. ou
Alun de plume. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 100 200
Sel nitre.
Mercure. Quelques-uns ont employé les ca-
ractères chimiques au lieu des
Mercure.
lettres de l’alphabet, de la manière
Second exemple. qu’on le trouve expliqué dans le
Les opérations de l’œuvre exprimées Bouquet chimique de Planiscampi.
par les douze signes. On y trouve aussi des chiffres au
La calcination. lieu de lettres, ainsi,
La congélation. 1 2 3 4 5 6 7 8 9
La fixation. a e i o u l m n r
La dissolution. ou
La digestion. 9 8 7 6 5 4 3 2 1
La distillation. a e i o u l m n r
La sublimation.
Ou avec tout l’alphabet mêlé avec
La séparation.
des chiffres, de la manière sui-
L’incération. vante :
La fermentation. l. b. c. d. 2. f. g. 3. k. 6. 7. a. b. c. d. e.
La multiplication. f. g. h. i. k. l. m.8. 4. p. q. 9. s. t. 5. x.
La projection. y. z. n. o. p. q. r. s. t. u. x. y. z.
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même chose que par les Corybantes, de flèches, ce qui fut cause que Ju-
voyez l’article de ces derniers. piter le bannit du Ciel. Voyez les
Fables Egypt. et Grecques dans les
CYANE :
chapitres de Vulcain et d’Apollon.
Nymphe de Sicile, fut changée en la
fontaine de ce nom par Pluton, CYDAR :
parce qu’elle avait mis quelques Etain, ou Jupiter.
obstacles à l’enlèvement de Proser- CYGNE :
pine. Voyez les Fables Egypt. et
Oiseau dont le plumage est d’une
Grecq. dévoilées, liv. 4, ch. 3.
blancheur éblouissante. Il était con-
CYANEES : sacré à Vénus et à Apollon. Les Phi-
Deux Iles autrement appelées Sym- losophes Hermétiques l’ont très
plegades, qui se trouvent à l’entrée souvent pris pour le symbole de leur
du Pont-Euxin. Les Argonautes matière parvenue au blanc.
passèrent entre ces deux écueils, qui CYGNUS :
se heurtaient l’un contre l’autre, à
La Fable fait mention de plusieurs
ce que dit la Fable. Voyez les Fables
personnages de ce nom, l’un frère ou
Egypt. et Grecq. dévoilées, liv. 2,
proche parent de Phaëton, l’autre
ch. 1.
fils de Neptune, tous deux changés
CYBELE : en cygnes. Ce qui signifie la même
Mère des Dieux et des Hommes. chose quant au sens hermétique ;
Hésiode la fait fille du Ciel et de la puisque, comme fils de Neptune, il
Terre, et femme de Saturne. Cette est sorti de l’eau mercurielle, ou
Déesse avait plusieurs noms ; on mer philosophique, qui étant le
l’appelait Ops, Proserpine, Cérès, principe de l’Apollon des Sages, père
Isis, Rhée. On la représentait ayant de Phaëton, le frère de celui-ci ne
une couronne sur la tête, formée de saurait manquer d’être aussi très
plusieurs tours, et une clef à la proche parent du premier. On les
main, assise dans un char traîné dit tous deux changés en cygnes,
par quatre lions. Voyez Isis, Cérès, parce que tant dans la première
Rhée, dans les Fables Egypt. et opération que dans la seconde, la
Grecques dévoilées, liv. 1, ch. 4 ; liv. matière doit passer du noir à la cou-
4, ch. 2 et 3 ; liv. 3, ch.4. leur blanche. Dans la première opé-
ration se fait la métamorphose du
CYCIMA :
fils de Neptune, et dans la seconde
Litharge.
celle du frère de Phaëton.
CYCLOPES :
Il y a encore un troisième Cygnus,
Géants nés du Ciel et de la Terre, fils de Mars. Hercule tua celui-ci, et
selon Hésiode ; de Neptune et emmena son fils Hylas dans le
d’Amphitrite, suivant Euripide. Les temps de l’expédition pour la con-
Poètes nous les ont représentés quête de la Toison d’or. Tuer ou
comme ministres de Vulcain pour le fixer le volatil sont une même chose
service de sa forge. Ils n’avaient dans le sens des Philosophes. Ainsi
qu’un œil rond au milieu du front. changer le fils de Neptune en cygne,
Apollon, pour se venger de ce qu’ils ou tuer Cygnus, ne sont qu’une et
avaient forgé les foudres dont Jupi- même chose, parce que la couleur
ter frappa Esculape, les tua à coups blanche ne se manifeste que lorsque
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D
tour, s’y introduisit sous la forme
DABAT :
d’une pluie d’or. Selon les Philo-
C’est le gui de chêne.
sophes Spagyriques, il faut expli-
DABESTIS : quer cette fable des opérations de la
Tortue. pierre Philosophale. La tour où Da-
DACTYLES : naë était renfermée, est l’athanor ou
Peuples qui habitaient le Mont Ida. four philosophique fait en forme de
On dit qu’ils montrèrent les pre- tour, dans lequel on met l’œuf, et
miers à mettre le feu en usage pour dans cet œuf le mercure, représenté
les besoins et les commodités de la par Danaë, avec lequel on fait la
vie, et que c’est à eux à qui jonction, ou, comme ils disent, le
l’éducation de Jupiter fut confiée. mariage du soufre représenté par
On les appelait aussi Curetes, et Jupiter. Voyez les Fables Egypt. et
Corybantes. Voyez le chapitre de Grecques, liv. 3, ch. 14, § 3.
Jupiter dans les Fables Egyptiennes DANAÏDES :
et Grecques dévoilées. Filles de Danaüs, au nombre de cin-
DAENECK : quante, mariées aux cinquante fils
Voyez DUENEZ. d’Egypte. Danaüs ayant appris de
l’Oracle qu’un de ses gendres le fe-
DAIB : rait périr, il engagea ses filles à tuer
Or philosophique. chacune son mari la première nuit
DAIMORGON : de leurs noces. Hypermnestre fut la
La plupart des Anciens donnaient seule qui épargna le sien nommé
ce nom à ce qu’ils appelaient le Gé- Lyncée, qui en effet tua dans la
nie de la Terre, ce que ce même nom suite Danaüs, et s’empara de ses
signifie ; mais les Philosophes Her- Etats. La Fable dit que pour puni-
métiques l’entendaient du feu qui tion de leurs maricides, les Da-
anime la Nature ; et dans le particu- naïdes furent condamnées par les
lier, cet esprit inné et vivifiant de la Dieux à verser de l’eau dans un vase
terre des Sages, qui agit dans tout percé, jusqu’à ce qu’il fût plein.
le cours des opérations du grand Voyez l’explication de tout cela dans
œuvre. Quelques-uns l’ont nommé les Fables Egypt. et Grecq. dévoi-
Demorgon. Raymond Lulle a fait un lées.
traité des opérations de la pierre, DANATI :
qu’il a intitulé : Demorgon. Ce traité Poids de six grains.
est en forme de dialogue, et Demor-
gon est un des interlocuteurs. DANAÜS :
DAMATAU : Voyez DANAÏDES.
Gomme des Philosophes.
DANIC ou DANICH :
DANAE : Terme arabe que quelques Médecins
La Fable dit que Jupiter voulant et quelques Chimistes ont employé
jouir de Danaë renfermée dans une pour signifier une demi-dragme ;
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losophes l’ont employé pour signifier La troisième est celle que Rulland
la digestion, la cuisson de la matière appelle Deliquium embapticum, dé-
des Sages. Voyez CUIRE. faillance par immersion. Elle se fait
de deux manières : la première, en
DECOMPOSITION :
Séparation des parties d’un mixte mettant le corps qu’on veut faire
résoudre en eau, dans un vase à
pour en découvrir les principes ;
travers les pores duquel l’eau dans
c’est proprement l’analyse. Mais en
laquelle il est plongé ne puisse pas-
fait de Philosophie Hermétique, il
ser, ou dans une vessie, ou dans un
ne signifie autre chose que la réduc-
vase de cire, afin que l’eau du bain
tion du corps de l’or des Sages à sa
puisse pénétrer et suinter.
première matière, ce qui se fait par
la dissolution au moyen du mercure Si la liqueur dans laquelle on plonge
des Philosophes. ces sortes de vases est chaude, c’est
ce qu’on appelle défaillance au bain-
DEDALE :
marie. Lorsque la défaillance se fait
Le plus savant Artiste de la Grèce,
habile Architecte, ingénieux Sculp- dans l’eau froide, elle retient le nom
de deliquium ou défaillance.
teur, était fils d’Hymetion, petit-fils
d’Eupoleme. Dédale fit le célèbre La seconde manière se fait aussi par
labyrinthe de Crète, dans lequel il immersion, mais le corps mis seu-
fut renfermé avec son fils Icare, et lement dans un sachet de toile, ou
duquel ils se sauvèrent au moyen plongé à nu dans quelque liqueur
des ailes qu’ils se fabriquèrent. pour l’y laisser résoudre ; comme
Voyez les Fables Egypt. et Grecq. l’on fait aux gommes, aux sucs coa-
dévoilées, liv. 3, c. 14, § 5. gulés, au sucre, etc. Dans ce dernier
cas particulièrement, il faut choisir
DEEB :
pour son opération des liqueurs par
Pierre au rouge.
le moyen desquelles on fait la défail-
DEFAILLANCE : lance, qui puissent être aisément
Deliquium, en termes de Chimie, séparées du corps dissout, en cas
est une résolution en liqueurs d’un qu’on veuille l’avoir tel ; parce que
corps sec et coagulé. Les corps qui la liqueur dissolvante et le corps
participent du sel sont les seuls qui dissout ont quelquefois des qualités
tombent en défaillance. contraires.
Il y a trois sortes de défaillances. DEGEGI :
L’une appelée descension froide, qui Poule, ou chaleur de la poule qui
se fait en exposant dans une cave, couve, c’est-à-dire, la chaleur natu-
ou autre lieu humide et frais, un relle à la chose. Ainsi quand les Phi-
corps coagulé ou calciné, sur un losophes recommandent de donner
marbre, une table de pierre ou de au régime du feu de l’œuvre le degré
verre, ou dans une chausse de la chaleur d’une poule qui couve ;
d’Hippocrate. Ce corps s’y résout en ce n’est pas de faire un feu artificiel
liqueurs, et tombe dans le récipient au degré de cette chaleur d’une
mis au-dessous. poule, mais de laisser agir la nature
La seconde est la défaillance vapo- avec le feu inné et implanté dans la
reuse ; elle se fait à l’air ouvert, matière, feu naturel pour le miné-
qu’on appelle sub dio. ral, comme celui de la poule l’est
pour l’animal.
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DENUDATION : DERQUET :
Putréfaction de la matière, et sa Voyez VERNIS.
dissolution. De-là, dit Flamel, sont
sorties tant d’allégories sur les DERSES :
morts, les sépulcres, les tombes. Les Les Alchimistes entendent par ce
autres l’ont nommée calcination, terme les vapeurs terrestres qui
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DESTRUCTION : DIANE :
En termes de science Hermétique, Fille de Jupiter et de Latone, et
signifie la dissolution radicale des sœur d’Apollon, naquit dans l’île de
corps dans le mercure philosophal ; Délos, et quoique sœur jumelle
ou la réduction des métaux à leur d’Apollon, elle servit de Sage femme
première matière, qui est le mer- à Latone pour qu’elle mît son frère
cure des Sages. au monde. Elle se plaisait beaucoup
DESTRUCTION signifie aussi la noir- à la chasse, où elle se faisait accom-
ceur, la putréfaction de la matière. pagner par plusieurs Nymphes. Un
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EACUS ou EAQUE : EAU CORRODENTE. C’est le vinaigre
Un des Juges des Enfers, fils de Ju- et toute liqueur corrosive.
piter et d’Egine, fille du fleuve
Asope, obtint de son père le repeu- EAU D’ALREGI. C’est l’eau de chaux.
plement de son pays dénué de su- EAU D’AMOUR. Nom que Béguin,
jets, qui étaient morts de la peste, dans sa Chimie, a donné à une eau
en changeant des fourmis en extraite du sang humain, au moyen
hommes. Voyez l’explication de cette de laquelle il prétendait composer
fiction dans les Fables Egyptiennes un philtre propre à concilier et con-
et Grecques dévoilées, liv. 3, ch. 14, server l’amour entre les époux.
§ 5.
EAU DE BLANCHISSEMENT. Parce
EAU : que c’est leur azoth, avec lequel ils
Les Philosophes chimiques se ser- disent qu’il faut blanchir le laiton,
vent souvent de ce terme, non pas et lui ôter son obscurité.
pour signifier l’eau commune, mais
leur mercure. Ils y joignent ordinai- EAU DE CELESTE GRACE. Parce que
rement quelques adjectifs, comme : la science qui apprend à extraire ce
mercure de sa minière est un don de
EAU ANTIMONIALE SATURNIALE- Dieu et une faveur céleste.
MERCURIELLE. Parce que EAU DE CHASTETE. Eau composée
l’antimoine participe beaucoup du
dont se servent ceux qui veulent
plomb, appelé Saturne par les Chi- garder la continence avec plus de
mistes, et qu’ils disent que leur
facilité. On en trouve la recette dans
Mercure est petit fils de Saturne. le livre d’Adrien Mynsicht, p. 286.
EAU ARSENICALE. Lion vert des Phi- EAU DE FEU ou IGNEE. Parce que ce
losophes. Voyez ARSENIC. mercure contient le feu de la nature,
lorsqu’il est animé, et qu’il a alors
EAU BENITE. Parce qu’ils disent que
tout ce qui est nécessaire pour être
le secret pour faire ce mercure est
cuit, digéré, et pour communiquer
un don du Ciel, et que c’est celle que
ensuite à l’or une vertu multiplica-
Jacob souhaitait à Joseph dans la
tive que ce métal n’aurait pas par
bénédiction qu’il lui donna. Enchy-
lui-même.
ridion Physicœ.
EAU DE LA MER SALÉE. Voyez URINE.
EAU CELESTE. Aqua Cœlestis. C’est
EAU DE lys. Aqua Lilii. C’est l’eau
l’eau-de-vie rectifiée, non l’eau-de-
d’orpiment.
vie ordinaire, mais leur quintes-
sence mercurielle. EAU D’ELSABON. C’est le sel commun
réduit en eau par l’humidité de l’air.
EAU CELESTE et ELEMENTAIRE.
EAU DE MEGI. Voyez EAU ROUGE.
Parce que le mercure est, selon les
Philosophes, le fils du Soleil et de la EAU DE MER ou EAU SALEE DES
Lune, et la quintessence coagulée SAGES. Voyez MERCURE CHIMIQUE.
des éléments. Quelques Chimistes prenant ces
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termes à la lettre, ont cru que la ces expressions à la lettre, ont cru
matière d’où les Sages tirent leur que c’était la matière d’où il fallait
mercure était l’eau de la mer pro- extraire le mercure des Sages, et
prement dite ; mais ils doivent avoir ont perdu leurs peines et leur ar-
appris que les Philosophes ne gent.
s’expriment dans leurs Livres que EAU DES FECES DU VIN. C’est l’huile
par similitude et par énigmes. de tartre par défaillance.
EAU DE MERCURE. C’est le mercure
EAU DES MICROCOSMES. C’est
même des Philosophes. l’esprit de nitre. Dict. Herm.
EAU DE NITRE. Les Chimistes en-
EAU DES PHILOSOPHES. Voyez MER-
tendent par ces termes, tantôt CURE DES PHILOSOPHES. Quelques
l’esprit de nitre, tantôt le sel alkali, Chimistes ont cru mal-à-propos que
et tantôt l’eau-forte. c’était du vinaigre distillé, d’autres
EAU DE NUEES. Voyez MERCURE. l’eau-de-vie du vin, ou l’esprit-de-vin
rectifié, sur ce que Raymond Lulle
EAU DE PLUIE. Aqua Pluvialis. C’est
dit que leur quintessence est tirée
l’eau douce commune.
du vin, et qu’il l’appelle quelquefois
EAU DE SANTE. Est une eau distillée Vin ; mais ils auraient vu leur er-
du sang humain, des fleurs de ché- reur, s’ils avaient fait attention que
lidoine, du miel vierge, et de plu- Raymond Lulle lui-même dit qu’il
sieurs aromates. Paracelse appelle ne faut pas l’entendre à la lettre, et
cette eau, Baume sur tout autre que quand il dit que les Philosophes
baume ; et le recommande beaucoup tirent leur mercure du vin, il ne
dans la Médecine. parle que par similitude ; et que ce
EAU DES DAMES OU DE FARD. Est mercure ou eau philosophique
une eau qui adoucit la peau, la s’extrait de la mer rouge des Philo-
blanchit, et donne un teint frais. sophes. Voyez le Testament de
Voyez Mynsicht, p. 189. Raymond Lulle, et son traité de la
Quintessence.
EAU DES DEUX FRERES EXTRAITE DE
LA SŒUR. C’est le sel armoniac phi- EAU-DE-VIE. C’est le mercure même
losophique. des Philosophes, leur quintessence,
et non l’eau distillée du vin. Quel-
EAU DES EAUX. Parce qu’elle est en
quefois ils donnent ce nom à des
effet une eau principe qui contient
eaux composées d’esprit de vin et de
la substance des quatre éléments.
plusieurs drogues propres à guérir
EAU DE SEGI. Voyez EAU ROUGE. diverses maladies.
EAU DES EQUINOXES. C’est propre- EAU-DE-VIE DES PHILOSOPHES.
ment la rosée du printemps et celle Quelques-uns, trompés par les ex-
de l’automne, dont les propriétés pressions de Jean de Rupescissa, et
sont admirables pour la guérison de de Raymond Lulle, qui parlent de
beaucoup de maladies, lorsqu’elles leur mercure comme s’il était ex-
sont travaillées par une main habile trait du vin, ont cru mal-à-propos
dans la Spagyrique. Les Philosophes que le mercure philosophique en
ont donné ce nom à leur mercure était une quintessence, ou un sel de
pour tromper les ignorants ; tartre ; mais ils auraient dû faire
quelques-uns d’entre eux ayant pris attention que les Anciens ne con-
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sophes, qu’ils appellent quelquefois tait, et forme une espèce d’arc très
Eau, quelquefois Terre, Plante, visible.
Arbre, Dragon, Lion vert, Ombre du ELEI ou ELEIXIR :
Soleil, etc. Médecine Hermétique, ou or po-
ELECTRE est aussi un des noms que table.
les Philosophes Hermétiques ont ELEISIR :
donné à leur magistère parvenu à la Elixir Philosophique parvenu au
Couleur blanche.
blanc.
ELECTRE. Mélange des sept métaux
ELEMENT :
fondus ensemble pour n’en faire On a disputé longtemps sur le
qu’un même composé. Théophr. nombre et les qualités des éléments.
C’est d’une semblable composition Les Péripatéticiens en admettaient
qu’était faite la clochette de Virgile quatre, le feu, l’air, la terre et l’eau,
du temps du Roi Artus, par le son auxquels ils attribuaient des quali-
de laquelle l’histoire rapporte qu’il tés sèches ou humides. C’étaient,
précipitait du haut d’un pont dans selon eux, des corps simples, et
la rivière, tous ceux qui passaient néanmoins principes de tous les
sur ce pont, coupables d’adultères, êtres composés, selon la diversité de
hommes ou femmes. Rull. Paracelse leur mélange.
rapporte qu’il a vu un Espagnol
ayant une clochette semblable, sur Les Chimistes prennent ce terme en
laquelle il y avait divers caractères quatre sens différents. 1°. Dans le
gravés, et qu’au son de cette clo- sens d’Aristote, pour un corps
chette l’Espagnol faisait paraître et simple, principe constituant avec le
disparaître des spectres, et d’autres ciel toute la masse du monde. 2°.
prodiges, à sa volonté. Pour le principe des mixtes, existant
en puissance ou en acte dans tous
ELECTRE. Fille d’Atlas, l’une des
les corps sublunaires. 3°. Suivant
Pleyades. Voyez ATLAS. son existence physique, ou mathé-
Il y eut une Nymphe de ce nom, fille matique. Physiquement, en tant
de l’Océan et de Thétis ; celle qui fut qu’ils produisent les corps, les nour-
fille d’Atlas, devint mère de Darda- rissent, les conservent, ou les dé-
nus, par le commerce qu’elle eut truisent. Ils les considèrent mathé-
avec Jupiter. Voyez le liv. 6 des matiquement, en tant qu’ils servent
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées. aux usages mécaniques, comme à
brûler le bois, aux impulsions, à la
ELECTRUM SUCCINUM :
navigation, au mouvement. 4°. Ils le
C’est, suivant Planiscampi, une es- prennent souvent pour l’essence et
pèce d’ambre artificiel, ou matière la substance même des individus, et
métallique composée de quatre par- pour leur forme ; comme l’élément
ties d’or le plus fin, et d’une cin- de Vénus est la substance du cuivre,
quième d’argent le mieux coupellé. c’est-à-dire, les principes ; de même
Les vases qu’on en forme, dit le que l’on dit les Eléments d’une
même Auteur, manifestent le venin Science, pour dire les Principes de
ou poison qu’on y aurait versé, mêlé cette Science.
avec quelque liqueur que ce soit :
Il n’y a point d’élément simple ; la
cette matière fait alors un bruit
terre, par exemple, est un composé
comme si le vase craquait et écla-
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argent tous les métaux imparfaits Cet Elixir est composé de trois
sur lesquels elle est projetée. Elle choses ; savoir : de la pierre lunaire,
est alors également médecine pour de la solaire, et de la mercurielle.
les végétaux et les minéraux ; elle Dans la lunaire, est le soufre blanc ;
est propre à faire les pierres pré- dans la solaire, le soufre rouge ; et
cieuses, les perles. C’est la vraie la mercurielle contient l’un et
huile de Talc tant vantée des An- l’autre.
ciens. Quelques Philosophes ont
ELKALEI :
prétendu qu’elle était aussi méde- Marais, étang, mer des Sages.
cine pour le corps humain, mais
particulièrement pour les femmes ; ELMANTES :
parce qu’étant moins ignée que Vers de terre.
lorsqu’elle est parfaite au rouge, elle ELOANX :
est plus tempérée, et plus propre Orpiment.
aux maladies du sexe féminin.
ELOME :
ELIXIR PARFAIT AU ROUGE. Ouvrage Orpiment.
de la pierre poussée à sa perfection. ELOPITINUM :
Les Philosophes lui ont donné le Vitriol.
nom d’Elixir, terme arabe qui signi-
fie ferment, parce que dans la ELOS-MARIS :
transmutation des métaux impar- Plomb brûlé.
faits il se fait une fermentation cau- ELPIS :
sée par la poudre de projection, qui Scorie d’argent.
y sert comme de levain à la pâte, et
ELPOSILINGI :
y occasionne ce changement subit
Ecume ou écaille de fer.
qui du plomb, mercure, cuivre, etc.
fait un or vrai, et même plus parfait ELQUALITER :
que l’or des mines. Vitriol vert.
EISABON :
Cet Elixir est aussi médecine pour
Voyez HELSEBON.
le corps humain ; Raymond Lulle
s’étend fort au long sur les proprié- EITZ :
tés de cette panacée, et dit avoir été Fleurs d’airain.
tiré des portes de la mort par son ELURUS ou le Dieu Chat :
secours. Hermès l’appelle la Force Dieu des Egyptiens. Voyez CHAT.
de toute force, et les Alchimistes Or
potable, dont voyez l’article. ELYSEES (les Champs) :
Lieu de retraite et de délices que les
ELIXIR COMPLET. Teinture corpo- âmes des justes allaient habiter
relle extraite des corps parfaits mé- après la mort, pendant que celles
talliques, au moyen d’une vraie dis- des médians allaient subir dans le
solution, et d’une naturelle et par- Tartare les tourments et les sup-
faite congélation. D’autres le défi- plices auxquels Minos, Eaque et
nissent un composé des espèces Rhadamante les condamnaient. Les
limpides et les plus pures des Poètes Grecs et Latins ont tâché de
choses, d’où il en résulte un antidote nous donner des Champs Elysées
ou médecine qui purge et guérit les l’idée la plus flatteuse, la plus at-
animaux de toutes leurs maladies. trayante, et la plus aimable. La des-
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cription qu’ils en font est à peu près aussi clairement représentés que
la même que celle de l’île de Nisa, dans un miroir. C’est aux amateurs
où ils disent que Bacchus fut nourri, de cette Science à décider si ce té-
et celle-ci est très conforme à la des- moignage est mérité.
cription que les Philosophes font de EMBRYON :
l’île des Sages Hermétiques. Virgile Les Philosophes chimiques donnent
entre autres en a fait un détail très aussi ce nom à leur mercure avant
circonstancié dans son récit de la qu’il soit extrait de sa minière, et à
descente d’Enée aux Enfers. On leur soufre lorsqu’il n’est pas encore
peut voir l’explication que j’en ai manifesté. Michel Maïer dans ses
donnée à la fin du 6e livre des Emblèmes chimiques les représente
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées. sous la forme d’un enfant placé au
ELZARON : nombril d’un homme qui a les bras
C’est le sel des Sages qu’ils appel- étendus, et dont les doigts et les
lent leur corps, leur gomme. Prenez cheveux brûlent et exhalent une
le corps clair, pris sur les petites épaisse fumée, avec ces termes au-
montagnes, qui ne se fait point par dessous : Le vent l’a porté dans son
la putréfaction, mais par le seul ventre. Dans un autre emblème, une
mouvement. Broyez ce corps avec la femme ayant un globe au lieu de
gomme Elzaron et les deux fumées. poitrine, sur lequel s’élèvent deux
Car la gomme Elzaron est le corps mamelles, allaite un enfant, qu’elle
qui saisit l’esprit. Marie, Epît. à soutient de la main droite, avec ces
Aros. paroles : la Terre est sa nourrice, le
Soleil est son père, et la Lune sa
EIZIMAR :
mère.
Fleurs d’airain.
EMA : Toutes ces expressions doivent être
Sang. prises à la lettre, et ne sont point
énigmatiques. Mais lorsqu’ils par-
EMBLEGI :
Mirabolans. lent de leur soufre, ils ne le font que
par allégories. C’est lui que la Fable
EMBLEME : nous représente sous le voile de la
Les Philosophes Hermétiques se naissance de Bacchus, d’Esculape,
sont expliqués plus souvent par em- d’Achille ; et la manière de le faire,
blèmes et par énigmes que dans des par le récit de l’éducation que Chi-
discours suivis et à la portée de tout ron le Centaure leur a donné. Apol-
le monde. D’Espagnet prétend lon et Diane frères jumeaux, en-
même qu’il est plus aisé de pénétrer fants de Jupiter et de Latone, sont
leurs pensées et de dévoiler leurs cet embryon devenu enfant, puis en
sentiments dans leurs emblèmes âge d’homme ; et lorsque la Fable
que dans leurs écrits. Michel Maïer ajoute que Diane servit de sage-
a fait un traité entier d’Emblèmes femme pour mettre au jour Apollon,
Hermétiques, qui a pour titre : c’est que le soufre rouge ne doit ja-
Athalanta fugiens. Ce même ou- mais paraître avant le blanc : ce
vrage est connu sous le titre : Secre- dernier s’appelle le règne de la
tissimorum Naturœ secretorum Lune, et l’autre celui du Soleil. Ain-
scrutinium. D’Espagnet dit qu’on y si la Fable s’explique fort aisément
voit les secrets des Adeptes presque suivant les interprétations des Phi-
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EOUS : EPHODEBUTS :
Un des chevaux du Soleil. Quelques Chimistes ont donné ce
nom à leur pierre parfaite au rouge,
EPAPHUS : à cause de la couleur de pourpre du
Fils de Jupiter et d’Io, eut dispute vêtement qui portait autrefois ce
avec Phaëton sur la vérité de sa nom. La Fable dit qu’Apollon en prit
race ; celui-ci piqué, voulut lui prou- un semblable, quand il chanta sur
ver qu’il était véritablement fils du sa lyre la victoire que Jupiter rem-
Soleil, et pour cet effet demanda porta sur les Géants.
avec beaucoup d’instances à son EPIPOLAPSIS :
père de lui laisser conduire son char Sublimation philosophique.
un jour seulement. Il l’obtint ; mais
malheureusement pour lui, il le me- EPOSILINGI :
na si mal qu’il aurait incendié toute Mâchefer.
la terre, si Jupiter ne l’avait précipi- EPOSILINGUA :
té dans le fleuve Eridan. Voyez ce Ecume de fer.
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EPOUSE : ERIDAN :
Mercure ou eau mercurielle et vola- Fleuve d’Italie dans lequel Phaëton
tile des Philosophes, qu’ils ont aussi fut précipité, pour avoir mal conduit
appelée Sœur, Femme, Beja, etc. le chariot du Soleil son père. Voyez
EPOUSE ENRICHIE DES VERTUS DE PHAËTON.
SON EPOUX. (Sc. Herm.) Expressions
ERYMANTHE :
dont Solomon s’est servi dans le
Montagne d’Arcadie sur laquelle
Code de Vérité, pour signifier la
Hercule prit un sanglier furieux,
pierre au blanc. Solomon ajoute, que
qu’il porta tout vivant à Eurysthée.
la puissance, l’honneur, la gloire, la
Voyez l’explication de cette fable
force et la royauté lui ont été don-
dans l’article EURYSTHEE.
nés ; que sa tête est ornée d’une
couronne rayonnante de sept ERYPILE :
étoiles, et qu’il est écrit sur ses ha- L’un des Héros Grecs qui firent le
bits : Je suis la fille unique des siège de Troie, eut pour sa part des
Sages, entièrement inconnue aux dépouilles de cette Ville un coffre
fous. dans lequel était une statue de Bac-
EPOUSER : chus de la main de Vulcain, que Ju-
Action par laquelle le fixe et le vola- piter avait donnée à Dardanus.
til de la matière des Philosophes se Erypile ayant ouvert ce coffre et jeté
réunissent inséparablement. Ces les yeux sur cette statue, devint fu-
noces se font dès le temps de la dis- rieux. Dans un de ces moments
solution, et l’union s’achève dans le d’intervalle que la fureur lui lais-
temps de la fixation. sait, il alla consulter l’Oracle de
Delphes, qui lui répondit qu’il de-
EPOUX :
vait s’arrêter dans un lieu où il
C’est l’or philosophique.
trouverait des gens prêts à offrir un
EQUIVOQUE : sacrifice barbare, y déposer le coffre,
Les Chimistes Hermétiques se sont et y établir son domicile. Erpile se
appliqués à embrouiller le sens de rembarqua, se laissa aller au gré
leurs paroles, en choisissant les des vents, et aborda à la côte de Pa-
termes qui sont susceptibles de di- tras, où étant descendu dans le
vers sens, non pas pour tromper et temps qu’on allait immoler un jeune
induire en erreur, puisqu’ils en garçon et une jeune fille à Diane
avertissent le Lecteur, mais pour Triclaria, il se présenta avec son
rendre leurs pensées plus difficiles à coure ; on interrompit le sacrifice, et
pénétrer. on ouvrit le coffre, persuadé qu’il y
EREBE : avait dedans quelque Divinité. Ils
Dieu né du Chaos et des Ténèbres, reconnurent Bacchus, et instituè-
épousa la Nuit, et en eut divers en- rent une fête annuelle en son hon-
fants. Voyez ENFER. neur, et le nommèrent Bacchus
Esymnete. Erypile guérit de sa fu-
ERICHTONIUS : reur, et fixa sa demeure dans ce
Fils de Dardanus, Roi de Troie. pays-là. Voyez les Fables Egypt. et
Voyez le livre 6, des Fables Egypt. Grecques, liv. 3, ch. 14, § 2 et liv. 6.
et Grecq. dévoilées.
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tout ce qui n’est pas dur, compacte, chose que soufre philosophique.
solide ; et corps tout ce qui forme C’est aussi la matière au noir et le
une masse coagulée et fixée, dont mercure en putréfaction.
les parties sont difficiles à séparer. ESPRIT SUBLIME. Mercure des Sages
Tout ce qui est liquide et volatil est extrait de sa minière et purifié.
esprit, quand il participe du mer-
cure commun. Tout ce qui est com- ESPRIT DE L’OR, ou OR EN ESPRIT.
pact et fixe est corps. Tels sont les Mercure des Philosophes Hermé-
métaux parfaits, et le fixe des im- tiques.
parfaits, les sels fixes des trois ESPRIT DE MIEL. Glader dit qu’il ré-
règnes. L’âme est le milieu ou le lien duit tous les métaux en vitriol, c’est-
qui lie le fixe avec le volatil. à-dire, en mercure ; mais la chose
Les Chimistes ont aussi appelé leur est fausse.
mercure : ESSATTA :
ESPRIT DE MERCURE. Art de tirer les essences des mixtes.
ESPRIT CRUD, ESPRIT DU CORPS CUIT ESSATUM ESSENTIEL :
signifient la même chose que Mer- Vertus, propriétés essentielles aux
cure dissolvant des Philosophes. mixtes particuliers de chaque règne
de la Nature.
ESPRIT DE VIE. Parce qu’il vivifie les
métaux qui sont comme morts dès ESSATUM VINUM. Esprit de vin recti-
qu’ils ont perdu, en sortant de la fié, au moyen duquel on extrait les
mine, cet esprit qui les y vivifiait, et teintures, les odeurs et les essences
leur donnait une vertu multiplica- des corps.
tive. ESSENCE :
ESPRIT DES PHILOSOPHES. Parce que Matière des Philosophes parvenue à
les Sages seuls ont le secret de le la couleur blanche. Les Adeptes lui
rendre esprit en le délivrant de la ont aussi donné le nom d’Essence
prison ou corps dans lequel la Na- blanche. Voyez QUINTESSENCE.
ture l’avait renfermé. ESSENSIFIER :
ESPRIT UNIVERSEL. C’est propre- Cuire, digérer la matière de l’œuvre
ment le nitre répandu dans l’air, pour en faire l’essence des Chi-
imprégné de la vertu des astres, et mistes Hermétiques.
qui, animé par le feu de la Nature, ESTIBIUM :
fait sentir son action dans tous les
Antimoine :
êtres sublunaires. Il est leur ali-
ment, il leur donne la vie, et les en- ESTOMAC D’AUTRUCHE :
tretient dans cet état autant de Les Philosophes Chimiques donnent
temps que son action n’est point ce nom à leur dissolvant, ou mer-
empêchée par le défaut des organes, cure philosophique ; et les Chi-
ou par la désunion des parties qui mistes ordinaires l’interprètent de
les composent. l’eau-forte commune.
ESPRIT VEGETABLE. En termes de ETAIN :
Chimie, signifie soufre. Métal blanc, auquel les Chimistes
ESPRIT PUANT. Terme de science ont donné le nom de Jupiter, fils de
Hermétique, qui signifie la même Saturne. En termes de Philosophie
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EZEP :
Soleil des Philosophes.
EZIMAR :
Fleurs d’airain.
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F
homme célèbre dont la mémoire se-
FABA :
ra éternellement en vénération.
Le tiers d’un scrupule.
Examinant ensuite quel but il pou-
FABA AGRESTIS : vait se proposer en les inventant, on
Lupins. aurait trouvé qu’il avait rassemblé
un certain nombre d’hommes choisis
FABIOLA :
de sa main comme capables d’être
Fleurs de fèves. instruits des sciences qu’il voulait
FABLES : leur apprendre, et de garder le se-
On s’est beaucoup tourmenté cret sur cet art Sacerdotal, qu’il se
l’esprit pour trouver des systèmes proposait en conséquence de leur
au moyen desquels on pût expliquer enseigner par des énigmes, des pa-
les Fables anciennes qu’Homère, raboles, des allégories et des fables
Hésiode et plusieurs autres nous qu’il inventa pour cet effet. Presque
ont transmises. Les Mythologues les tous les Auteurs anciens ont parlé
ont regardées comme des leçons de de ce secret qui était recommandé
morale, d’autres comme des explica- aux Prêtres sous peine de la vie à
tions de physique ; quelques-uns n’y celui qui le révélerait. On sait
voient que des traits de la politique d’ailleurs qu’ils se le transmettaient
la plus raffinée, quelques autres sous le voile des fables et des hiéro-
pensent y trouver l’histoire entière glyphes. En fallait-il davantage
des temps qu’ils appellent néan- pour fixer les idées sur l’objet des
moins fabuleux ; et, malgré toute la fables ? Je crois avoir prouvé, je di-
torture que tous ces Savants ont rais même démontré que les fables
donnée à leurs esprits, ils n’ont pu n’en avaient point d’autre, dans
réussir à les expliquer de manière à mon traité des Fables Egyptiennes
satisfaire les gens sensés et les et Grecques dévoilées et réduites au
moins difficiles. Il ne fallait, pour y même principe. C’est donc dans la
réussir, que remonter jusqu’à la matière et les procédés de cet art
source des Fables, suivre leur nais- Sacerdotal ou Hermétique qu’il fal-
sance et leurs progrès ; on aurait vu lait chercher et puiser les explica-
que les Fables Grecques n’étaient tions de ces fables, et non dans
qu’une imitation de celles des Egyp- l’histoire, la morale ou la politique.
tiens. Les plus anciens Auteurs ont Je l’ai fait dans le Traité que je
eu même soin de nous avertir que viens de citer, et dans les différents
Musée, Orphée, etc. les avaient pui- articles de Mythologie insérés dans
sées en Egypte, et les avaient ce Dictionnaire, où, pour abréger, je
transportées dans la Grèce. me contente le plus souvent de ren-
voyer au Traité ci-dessus.
Le lieu de leur naissance une fois FACCA DE MALAQUA :
trouvé, il ne s’agissait plus que de
Anacardes.
découvrir le père de tant d’enfants ;
on aurait vu que ce fut Hermès FACINUM :
Trismégiste, ce grand homme, cet Airain.
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ces deux matières il se compose na- après avoir fait sécher la chaux des
turellement un mixte. métaux faite à l’eau forte, on jette
un peu de cette chaux dans de
FERMENTATION. Action de l’air sur
l’huile de tartre. Glauber.
les mixtes, qui en s’y raréfiant, en
altère la forme, en désunit les par- Les gens qui ferment le foin avant
ties sans y produire une dissolution qu’il soit bien sec, ont, malheureu-
entière comme la putréfaction. La sement pour eux, une funeste
fermentation tient le milieu entre la preuve de cette ébullition ou échauf-
liquéfaction et la putréfaction. fement ; le fumier de cheval
Toutes trois sont des effets de la s’échauffe aussi par lui-même. Cette
raréfaction ; mais la putréfaction ébullition qu’on appelle aussi effer-
introduit des parties aqueuses dans vescence, est comme une prépara-
les pores des mixtes, la fermentation tion à la fermentation et à la putré-
des parties aériennes, et la liquéfac- faction.
tion des parties ignées. Il y a trois La fermentation proprement dite,
espèces de fermentations ; celle qui
est la raréfaction d’un corps dense,
se fait par enflure, gonflement, tu- par l’interposition de l’air dans ses
méfaction, ébullition, et inflamma- pores. Le trop grand froid, la trop
tion ou échauffement interne du grande chaleur, et l’empêchement
mixte ; la seconde est proprement la de l’accès libre de l’air ou de son ac-
fermentation ; et la troisième est tion, sont des obstacles à la fermen-
l’acétification ou aigreur survenante tation. Elle doit donc se faire dans
au mixte. La première se voit dans un vase ouvert, ou dans lequel il y
toutes les enflures qui surviennent ait assez de vide pour que l’air
aux parties molles des animaux, puisse s’y raréfier. Au commence-
quand ils ont pris du venin, ou qu’ils ment de la fermentation le mouve-
ont reçu quelque coup un peu vio- ment du vaisseau y est contraire ;
lent, ou qu’elle est occasionnée et sur la fin il y aide, pourvu qu’il ne
causée par quelque maladie ; tels soit pas trop violent. Lorsque la
sont les boutons avant qu’ils soient fermentation se fait dans un vase
purulents, les bubons, les pustules ouvert, le corps fermenté a beau-
de la petite vérole, des maux véné- coup moins de force que lorsqu’elle
riens, etc. On dit alors que le sang est faite dans un vase fermé ou bou-
fermente, et il faudrait plutôt dire ché, ce que l’on remarque dans les
qu’il y a ébullition dans le sang. Be- vins qu’on appelle fous. Le levain
cher. Cette ébullition ou gonflement fait fermenter la pâte.
se fait aussi remarquer dans les
viandes qu’on appelle venteuses, ou L’acétification ou aigreur est le
flatueuses, telles que les pois et commencement de la fermentation,
autres légumes semblables ; lors- comme elle en est une espèce quand
qu’on les fait cuire, on les voit se elle est complète ; et cette aigreur a
gonfler à mesure que l’air, qui y est la raréfaction pour cause.
renfermé, s’y raréfie. On voit aussi L’élévation et évaporation des par-
cette ébullition ou gonflement dans ties subtiles et sulfureuses des li-
les mélanges des matières miné- queurs est la cause de l’aigreur ; et
rales ; lorsque, par exemple, on si la fermentation se fait dans un
verse de l’huile de tartre sur de vase clos, elle sera beaucoup plus
l’alun. La même chose arrive, si longue ; par cette raison l’aigreur en
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sous, qui échauffe les cendres, et les Pontanus dit qu’il ne se tire point de
cendres le vaisseau avec la matière la matière de la pierre ; qu’il est in-
contenue. Le feu de cendres a une génieux, et qu’il a travaillé trois ans
chaleur moyenne entre le feu de sur la vraie matière, sans pouvoir
sable et le bain-marie. réussir, parce qu’il ignorait le feu
philosophique, dont il a été instruit
Le feu de sable n’est autre que le
par la lecture du livre Artéphius
sable substitué à la cendre. Sa cha-
(Clavis major). Christophe Parisien,
leur tient le milieu entre le feu de
dans son traité de Arbore Solari,
sable et le suivant.
fait un parallèle du feu vulgaire et
Le feu de limailles, que l’on met au du feu philosophique, où il en
lieu de sable, quand on veut avoir marque toutes les différences.
une chaleur plus vive. Ce feu ap-
Bernard, Comte de la Marche Tré-
proche beaucoup de celui qu’on ap-
visanne, connu sous le nom du bon
pelle feu ouvert ou feu libre, c’est-à-
Trévisan, dit dans son traité de la
dire, qui agit immédiatement sur le
Parole délaissée : Faites un feu non
vase qui contient la matière sur la-
de charbons, ni de fient, mais vapo-
quelle on opère ; tel est le feu de fu-
rant, digérant, continuel, non vio-
sion, qui est de deux sortes :
lent, subtil, environné, environnant,
Le feu de charbons et celui de aéreux, clos, incomburant, altérant.
flammes. L’un et l’autre servent aux Pontanus dit que ce même feu est
fusions, cémentations, épreuves, métallique et qu’il participe du
calcinations, réverbères. Celui de soufre.
flammes se nomme feu vif ; il sert
Il faut distinguer chez les Sages
particulièrement pour le réverbère.
deux sortes de feu, le feu inné de la
Quelques-uns emploient aussi des matière, et le feu externe et excitant.
mottes de Tanneurs pour avoir un Ils donnent aussi le nom de feu à
feu doux et égal. leur mercure ou eau céleste ; et
quand ils parlent de ce dernier, ils
Les Philosophes Hermétiques ont disent comme Van-Helmont : les
aussi leur feu, auquel ils donnent Chimistes vulgaires brûlent et calci-
des propriétés tout-à-fait opposées nent avec le feu, et nous avec l’eau.
au feu élémentaire dont nous venons C’est ce feu en puissance qui ne
de parler. brûle pas les mains, et qui mani-
feste son pouvoir lorsqu’il est excité
Riplée distingue quatre sortes de par l’extérieur.
feux : le naturel, l’innaturel, le feu
contre nature, et le feu élémentaire. Ce feu est celui qu’ils ont appelé na-
Raymond Lulle ne le divise qu’en turel, parce qu’il est dans la ma-
trois : le feu naturel, le non naturel, tière ; et contre nature, parce que
et le feu contre nature ; mais tous c’est une eau qui fait de l’or un es-
dissent que le feu qu’ils appellent prit, ce que le feu vulgaire ne sau-
philosophique n’est pas le feu vul- rait faire. Les Philosophes nomment
gaire ; et que tout le secret de l’art aussi feux contre nature toutes les
consiste dans la connaissance de la eaux-fortes vulgaires, par opposition
matière de l’œuvre et dans le régime à leur eau qui vivifie tout, au lieu
du feu.
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Le quatrième est une chaleur aussi rentes choses. Il ferme les pores du
violente qu’on puisse la donner ; mercure, lui donne du poids, et le
c’est celle des charbons ardents et fixe. Sa vertu aiguë et pénétrante
de la flamme, qui sépare, désunit est si active, que rien ne l’égale
les parties des mixtes, et les réduit quand il s’agit de purifier les corps.
en cendres ou en fusion. Tel est le Il conduit à maturité tout le com-
feu de réverbère. post, il le subtilise et le rubéfie. Il
ôte tout le venin et la mauvaise
Tous ces degrés ont cependant en-
odeur de la matière. Il change la
core chacun leurs degrés d’intensité,
qualité de la pierre et en augmente
et lorsqu’on les compare entre eux
la quantité. Il est enfin comme un
relativement aux corps sur lesquels
juge qui discerne et sépare le bon du
la chaleur agit, ce qu’on regarderait
mauvais. Il faut remarquer, suivant
comme le quatrième degré par rap-
Philalèthe, que tout ce que nous ve-
port à une plante, ne serait que le
nons de dire du feu, regarde la mé-
premier eu égard aux métaux. Lors-
decine du premier ordre.
qu’on dit aussi que le premier degré
est celui du bain d’eau, il faut en- FEU SACRE. Les Chaldéens ado-
core faire attention que l’eau raient le Feu, et la ville d’Ur prit
s’échauffe par différents degrés : le son nom de là : ils y entretenaient
premier est lorsqu’elle commence à perpétuellement un feu. Les Perses
tiédir ; le second, quand elle fume et étaient encore plus superstitieux
se fait notablement sentir ; le troi- sur ce sujet que les Chaldéens ; ils
sième, lorsqu’elle altère les or- avaient des temples qu’ils nom-
ganes ; et le quatrième lorsqu’elle maient Pyrées, destinés unique-
commence à bouillir, qui est son ment à conserver le Feu sacré. Les
plus grand degré de chaleur, qui, Grecs, les Romains, les Gaulois
selon les observations, n’augmente avaient aussi une grande vénéra-
plus pendant l’ébullition. Ces degrés tion pour le Feu. Son culte subsiste
sont encore plus aisés à observer même encore aujourd’hui dans les
dans l’huile que dans l’eau. Indes et en plusieurs pays de
l’Amérique. Quelques Auteurs ont
FEU PHILOSOPHIQUE. Les propriétés
prétendu que ce n’était qu’à cause
de ce feu sont telles : c’est avec lui
que les Sages lavent leur matière, du soleil, dont la chaleur vivifiante
animait toute la Nature. Les noms
ce qu’ils ne disent que par simili-
les plus connus sous lesquels le Feu
tude, parce que ce feu purifie leur
était adoré, sont Vulcain et Vesta.
mercure.
On peut voir ce qu’on entendait chez
Il fait tout et détruit tout. Il congèle les Egyptiens et les Grecs par ce
le mélange de la pierre. Il corrige le Dieu et cette Déesse, dans les
froid de la terre et de l’eau, et leur Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
donne une meilleure complexion. Il
FEVE :
lave les impuretés de l’eau, et ôte
l’humidité superflue de la matière. Est le nom que quelques Chimistes
Lui seul change la nature et la cou- ont donné à la troisième partie du
leur de l’eau et de la terre. Il vivifie poids d’un scrupule.
et illumine le corps, lorsqu’il se mêle
FIDA :
avec lui. Ce feu putréfie, et fait en-
suite germer de nouvelles et diffé- Or des Philosophes.
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feu doux, parce que ces esprits sont Philosophes Hermétiques pour le
tellement vifs qu’ils casseraient le grand œuvre, mais mal-à-propos.
vase, quelque fort qu’il fût, ou se FLEUR DES MURAILLES. Salpêtre.
brûleraient.
FLEUR simplement dit, ou FLEUR
Ils expriment aussi par ce nom de D’AIRAIN. C’est la matière de
Fleurs, les différentes couleurs qui l’œuvre sur la fin de la putréfaction,
surviennent à la matière pendant dans le temps qu’elle commence à
les opérations de l’œuvre. Ainsi la blanchir.
Fleur du Soleil, c’est la couleur ci-
trine rougeâtre, qui précède la rou- FLEUR DE CHEIRI. Essence de l’or.
geur de rubis. Le lys, c’est la couleur FLEUR DU SOLEIL. Blancheur étince-
blanche, qui paraît avant la citrine. lante et plus brillante que celle de la
FLEUR DU SEL DES PHILOSOPHES. neige même lorsque le soleil darde
C’est la perfection de la pierre. ses rayons dessus : c’est celle de la
matière de l’œuvre Hermétique par-
FLEUR DE L’OR. C’est tantôt le mer-
cure des Philosophes, et tantôt la venue au blanc.
couleur citrine. FLEUR DE SAPIENCE. Elixir parfait
au rouge.
FLEUR DE LA SAGESSE. C’est leur
élixir parfait au blanc, ou au rouge. FLEUR DE L’OR. Corps fixe du magis-
tère ; ce qu’il ne faut pas entendre
FLEUR DE PECHER. C’est le mercure
d’aucunes fleurs ou teintures ex-
philosophique.
traites de l’or commun, mais de l’or
FLEUR SATURNIENNE. Voyez FLEUR philosophique, c’est-à-dire, de la
DE PÉCHER. partie fixe du composé du magis-
FLEUR DE L’AIR. En termes de Chi- tère, au moyen de laquelle on fixe
mie, c’est la rosée. l’autre partie volatile, par la seule
cuisson gouvernée avec prudence et
FLEUR DE L’EAU. C’est la fleur du le régime requis. On appelle aussi
sel. Fleur d’Or la couleur citrine qui suit
FLEUR DE LA TERRE. C’est la rosée et la blanche.
la fleur du sel. FLEUVE :
FLEUR DU CIEL, Flos Cœli. C’est une Les anciens Philosophes Hermé-
espèce de manne, que l’on trouve tiques qui ont inventé les Fables,
ramassée sur l’herbe au mois de mai ont pris très souvent les fleuves et
particulièrement ; elle diffère de la les rivières pour signe allégorique
manne, en ce que celle-ci est douce, de leur mercure ou eau mercurielle ;
et se recueille sur les feuilles des et en personnifiant ces fleuves, ils
arbres en forme de grains ; le Flos les ont fait pères de plusieurs
Cœli, au contraire se trouve sur Nymphes, dont ils ont aussi em-
l’herbe et n’a presque point de sa- ployé les noms suivant ce qu’ils vou-
veur. On tire par l’art chimique une laient désigner de volatil dans la
liqueur du Flos Cœli, dont les pro- matière du grand œuvre. Tels sont
priétés sont admirables. Quelques le fleuve Achélous, le fleuve Asope,
Chimistes se sont imaginés que le Scamandre, le Xanthe, etc. On
c’était la matière dont se servent les peut voir l’explication Hermétique
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Qui aide à la fusion des choses avec chimistes prétendent que quand les
lesquelles il est mêlé. En termes de Anciens parlent de cette fameuse
science Hermétique, fondant veut fontaine et de celle d’Hippocrène, on
dire qui est d’une très facile fusion. doit l’entendre de l’élixir parfait du
Un des signes de la perfection de magistère des Philosophes Hermé-
tiques, parce qu’ils disent que cet
l’élixir philosophique et de la poudre
de projection, est qu’ils soient fon- élixir est un baume vital, et un re-
mède universel qui conserve en san-
dants comme de la cire quand on la
présente au feu ; et qu’ils se fondent té, et fait même, pour ainsi dire,
rajeunir ceux qui en font usage, en
et se liquéfient dans toutes sortes de
liqueurs. renouvelant leurs forces, et en les
conservant fort au-delà des bornes
FONDEMENT DE L’ART : communes de la vie humaine. Arté-
Les uns donnent ce nom au mercure phius, qui passe parmi les Alchi-
préparé des Philosophes, d’autres à mistes pour un Adepte, dit d’un
la matière parvenue au blanc. grand sang froid au commencement
FONDRE : de son livre qui a pour titre Clavis
major, qu’il l’a composé à l’âge de
En termes de science Hermétique,
mille ans, et que se voyant près de
c’est purifier et cuire la matière jus-
sa fin, il a bien voulu laisser ce gage
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de son amour aux enfants de la Sa- comme elle est partout, et non pas
gesse. plutôt dans les bois qu’ailleurs, ils
entendent par le terme de forêt, la
FONTAINE DE FLAMEL. C’est le vase matière terrestre dans laquelle leur
qui renferme la matière de l’œuvre. vraie matière prochaine est comme
C’est aussi le mercure. confondue, et d’où il faut la tirer
FONTAINE DES METAUX. Argent-vif comme d’un chaos et d’une confu-
des Sages. sion où elle est si bien cachée aux
yeux du vulgaire, que les seuls Phi-
FONTAINE DU TREVISAN. Mercure losophes l’y aperçoivent, quoiqu’un
des Philosophes. nombre infini de personnes s’en ser-
FONTAINE DES PHILOSOPHES. Quel- vent assez communément, qu’elle se
quefois ils entendent par ces termes vende publiquement et à un prix
la matière de laquelle ils tirent leur très modique, et même qu’elle ne
mercure ; mais plus ordinairement coûte rien, se trouvant partout.
le mercure lui-même. C’est cette matière terrestre et su-
perflue dont il faut la dégager, que
FORCE :
tous les Philosophes, tant anciens
Est aussi un terme de science Her- que modernes, entendent par leurs
métique, qui doit s’entendre tant de forêts, les lieux sombres, ombra-
la propriété agissante du mercure geux, obscurs, leurs cavernes, etc.
des Philosophes, que des esprits C’est aussi sur ce principe qu’ils di-
qu’il renferme. Quand ils disent sent : Fac manifestum quod est oc-
donc que toute sa force est convertie cultum. Mettez à découvert ce qui
en terre, c’est dire qu’il est réelle- est caché.
ment devenu terre blanche fixe à
toute épreuve. Prendre la force des FORET NEMEENNE. Les Poètes ont
choses supérieures et inférieures, feint qu’Hercule y tua un Lion d’une
c’est faire l’extraction du mercure, grandeur énorme, qui y ravageait
et le mettre ensuite, bien purifié, en tout. Les Philosophes Spagyriques
digestion pour le faire circuler, et prétendent que cette forêt est le
enfin le fixer en terre au fond du symbole de la matière de la pierre
vase. philosophale, et que le Lion qui y fut
FORCE DE TOUTE FORCE. Ils enten- tué par Hercule, est le sel fixe que
dent par cette expression, l’élixir cette matière contient. Ce sel métal-
parfait au rouge, ou leur poudre de lique qu’ils appellent aussi Lion
projection, qui vient à bout de sur- vert, a tant de force, qu’il convertit
monter toutes les maladies des trois tout dans sa propre nature, et dé-
règnes, quelque opiniâtres qu’elles vore tous les métaux. Hercule, qui
puissent être. est le mercure, le coagule, et par-là
semble le tuer ; il en prend même la
FORET : peau, c’est-à-dire, il en prend la
Lorsque les Philosophes Hermé- forme qu’il ne quitte plus.
tiques disent que leur matière se
trouve dans les forêts, il ne faut pas FORME DE L’HOMME :
prendre les choses à la lettre, et al- Soufre des Philosophes parfait au
ler chercher cette matière dans les rouge. On lui a donné ce nom, parce
bois ; elle y est à la vérité, mais que l’homme, en qualité de mâle,
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sels. Le verre est aussi fusible, les être fusible comme de la cire, et pé-
sels, les cailloux et toutes les ma- nétrant jusqu’aux intimes parties
tières vitrifiables. On rend le sel de des métaux imparfaits sur lesquels
tartre fusible et pénétrant, en le on en fait la projection.
mêlant bien avec de l’esprit de vin
en quantité à peu près égale. On y FUSION :
met ensuite le feu. Après que Liquéfaction des corps solides par
l’esprit de vin est consumé, on réi- l’action du feu. Plus les métaux
tère l’opération jusqu’à trois ou abondent en humidité onctueuse,
quatre fois, et alors ce sel devient si plus la fusion en est facile. Le fer
pénétrant, que mis sur une plaque n’est susceptible de fusion qu’à un
de fer rougie au feu, il se fond très grand feu, ou mêlé avec
comme de la cire, et la perce en lais- l’antimoine. Voyez FUSIBLE.
sant après lui une trace blanche, qui
approche beaucoup de la couleur de FYADA :
l’argent. Les Chimistes Hermé- Fumée blanche des Philosophes.
tiques disent que leur élixir doit
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G
corps. Son Traducteur l’appelle un
GABERTIN :
esprit sauvage.
Partie fixe de la matière du grand
œuvre ; la volatile se nomme Beja. Pour mieux faire concevoir ce qu’il
entend, voici l’exemple qu’il apporte
GABRICIUS :
de ce gas. Que l’on brûle soixante-
Soufre des Philosophes.
deux livres de charbon, il ne restera
GABRIUS : guère plus d’une livre de cendres.
Même chose que Gabertin. Donc, dit-il, le surplus ne sera
GALA : qu’esprit. Cet esprit ou gas ne peut
Lait. pas être détenu dans des vaisseaux,
ni être réduit en corps visible, que
GAMATHEI : sa vertu séminale ne soit préala-
Pierres sur lesquelles on a gravé des blement éteinte. Les corps le con-
figures pour en faire des Talismans. tiennent et souvent s’en vont tout
GANNANA-PERIDE : en cet esprit... C’est un esprit coagu-
C’est le Kina-kina. lé corporellement, qui est excité par
une acquisition de ferment, comme
GANYMEDE :
on voit au pain, vin, hydromel, etc.
Fils de Tros, Roi de Troie, fut enlevé
ou par quelque addition étrangère,
au ciel par Jupiter, qui avait pris
comme par le sel armoniac avec
pour cela la figure d’un aigle. Les
l’eau-forte ; ou par quelque disposi-
Philosophes Hermétiques expli-
tion altérative, comme on voit aux
quent cette fable comme une allégo-
pommes qui cuisent au feu... C’est
rie de leur grand œuvre. Ganymède
lui qui rend les vins violents quand
est la partie fixe de leur matière,
il est retenu par force dans des ton-
mise dans l’œuvre philosophique
neaux. C’est lui qui donne la force à
avec la partie volatile, appelée
la poudre à canon. Ce gas se mani-
Aigle, qui enlevé au ciel, c’est-à-dire
feste dans l’huile chaude où l’on
au haut du vase, la partie fixe, et
jette du vin ou de l’eau en petite
retombent enfin toutes deux au
quantité, ou sur du plomb fondu.
fond, pour s’y fixer en matière so-
Van-Helmont prétend par-là, que ce
lide, qu’ils appellent pierre philoso-
gas diffère de l’air. Voyez ses Prin-
phale. Quand on dit que Ganymède,
cipes de Physique, part. I, chap. xv.
après avoir été enlevé au ciel, devint
l’Echanson de Jupiter ; c’est pour GATRINUM :
exprimer cette pluie formée par la Cendres clavelées.
matière volatilisée, qui en tombant,
abreuve la matière grise appelée GAZAR. GALBANUM. GAZARD :
Jupiter, qui se trouve au fond du Laurier.
vase.
GAS : GEANTS :
Terme dont s’est servi Van-Helmont Enfants du Ciel et de la Terre. Ils
pour exprimer la substance spiri- firent la guerre aux Dieux, et voulu-
tueuse et volatile qui s’évapore des rent détrôner Jupiter, qui les fou-
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GOUFFRE : GREES :
En termes de Science Hermétique Nom des Gorgones. Voyez GOR-
signifie tantôt le mercure parfait GONES.
des Sages, parce qu’il est un dissol- GRENADE :
vant universel, dans lequel les mé- Pierre au rouge.
taux particulièrement semblent
s’engloutir, pour ne plus reparaître GRIFFON :
Les Philosophes Hermétiques ont
ce qu’ils étaient auparavant. Quel-
donné ce nom à leur matière, parce
quefois les Philosophes entendent
que les Anciens ont feint que le
par gouffre la matière au noir très
Griffon était un animal qui avait la
noir.
tête et la poitrine d’un Aigle, et le
GRAISSE : reste du corps comme un Lion. C’est
Matière des Philosophes au noir, pourquoi ils disent qu’il faut les
ainsi nommée parce qu’elle res- faire combattre jusqu’à ce qu’ils ne
semble à de l’huile noire. fassent qu’un, c’est-à-dire, qu’il faut
GRANDE-MERE : mettre ensemble le Lion et l’Aigle,
Surnom donné à Cybèle, ou la et mêler le volatil avec le fixe, et les
Terre, parce qu’on la regardait faire circuler ensemble jusqu’à ce
comme la mère et le principe de tout que tout demeure en un corps fixe.
ce qui existe. Voilà l’animal fabuleux de Pline et
des autres Naturalistes, qui en ont
GRAND ŒUVRE : pris l’idée des Chimistes Hermé-
Est un des noms que les Philo- tiques, qui disaient qu’il veillait à la
sophes chimiques ont donné à leur garde des trésors, et qu’il était con-
Art, à cause de la difficulté de sacré au Soleil. L’Auteur du Dic-
l’apprendre, d’y réussir, et des deux tionnaire Hermétique dit mal-à-
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H
HABIT TENEBREUX : HALCYONIUM :
Couleur noire qui survient à la ma- Ecume de la nier.
tière de l’œuvre pendant la putré- HALEINE :
faction. Ce mot signifie quelquefois de la
HABITACLE DU POULET : fumée. Johnson. Et quelquefois le
Vase Hermétique. Voyez FOUR- fumier de cheval, que les Chimistes
NAISE. appellent ventre de cheval. Mais en
termes de Science Hermétique, il
HABRAS : veut dire la matière de l’œuvre en
Plante connue sous le nom de Sta- putréfaction.
phisagria, ou Herbe aux poux.
HALEREON :
HACHE : Aigle des Philosophes.
Feu des Philosophes. Frapper avec
HALIACMON :
la hache, c’est cuire la matière.
Fleuve de la Macédoine, qui a la
HACUMIA : propriété de faire devenir blanches
Même chose qu’Eudica, suivant Mo- les brebis qui ne le sont pas, quand
rien. elles boivent de son eau. Pline, liv.
HADID : 31, ch. 2. On dit en conséquence en
Fer, acier des Philosophes. manière de parler dans l’art Hermé-
tique, qu’il faut faire boire le Dra-
HŒ : gon et le Corbeau philosophiques
Pierre au blanc. dans le fleuve Haliacmon, pour dire
HAGAR : qu’il faut blanchir le laiton, ou faire
Pierre Arménienne. passer du noir au blanc la matière
de l’œuvre. On écrit aussi Aliacmon.
HAGER :
Pierre d’Arménie. HALIMAR :
Cuivre.
HAGER ALIENDI :
Pierre Judaïque. HALLE :
De la glu.
HAGER ARCHTAMACH :
HAMMON :
Pierre d’Aigle.
Un des plus grands Dieux de
HAGER ALZARNAD : l’Egypte, aussi nommé Jupiter. On
Mercure des Sages digéré et cuit au le représentait avec une tête de bé-
rouge de pavot. lier. Voyez l’explication de la fiction
dont il fut le sujet, dans les Fables
HAL : Egyptiennes et Grecques dévoilées,
Terme emprunté de l’arabe, dont liv. 1.
plusieurs Chimistes se sont servi HANDAL OU HANDEL :
pour signifier le sel. Coloquinte.
HALCAL : HARA :
Vinaigre. Genièvre.
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cour de Priam. Ménélas, pour s’en dans l’eau et s’y noya. Voyez les
venger, mit dans ses intérêts tous Fables Egypt. et Grecques dévoilées,
les Princes de la Grèce, et conduisit liv. 2, ch. 1.
contre Priam une armée formidable HELMINTHICA :
qui fit le siège de Troie. Au bout de Tout médicament vermifuge.
dix ans les Grecs s’emparèrent de
cette ville, et Ménélas ramena Hé- HEINESED :
lène avec lui. Après la mort de Mé- Corail.
nélas les Lacédémoniens la chassè-
rent de leur ville : elle se retira à HELSATON :
Rhodes chez Polixo, qui pour ven- Sel décrépité.
ger, dit Hérodote, la mort de son HELSEBON et HELSOBON :
mari Tiépoleme tué au siège de
Sel commun préparé. On dit aussi
Troie, envoya dans le bain où était
Eisabon.
Hélène, deux femmes de chambre
qui la pendirent à un arbre. Voyez HELUNHAI :
les Fables Egypt. et Grecq. dévoi- L’anneau dit de Salomon.
lées, liv. 6.
HELIADES : HŒMATITES (Pierre) :
Filles du Soleil et de Clyméné, et Ou pierre sanguine, ou Feret
sœurs de Phaëton. Voyez PHAETON. d’Espagne, est une pierre pesante,
participant du fer, des mines duquel
HELICON : elle se tire. Il y en a de plusieurs
Montagne de la Grèce, située près espèces. Celle qu’on appelle Feret
de celle du Parnasse, l’une et l’autre est dure, de couleur brune-
consacrées à Apollon et aux Muses. rougeâtre, mais devenant rouge
Voyez MUSES. comme du sang à mesure qu’on la
On voyait autrefois dans la Macé- met en poudre. Elle est disposée en
doine un fleuve qui portait le nom aiguilles pointues. La plus estimée
d’Hélicon. La Fable dit que les est nette, pesage, dure, avec des
femmes de la Thrace mirent en lignes) noirâtres par dehors, et
pièces Orphée sur son rivage, et fu- comme du cinabre en dedans. La
rent toutes noyées dans les eaux de sanguine nous vient communément
ce fleuve. Voyez ORPHEE. d’Angleterre, elle n’est point en ai-
guilles ; on la taille au couteau pour
HELICONIADES :
en faire des crayons, appelés
Surnom des Muses.
crayons rouges. On doit la choisir
HELIOTROPIUM : rouge-brune, pesante, compacte,
Mélisse de Théophraste. Paracelse. unie, et douce au toucher.
HELLE :
On trouve de l’Hématite noire en
Fille d’Athamas et de Néphele,
Egypte, en Perse, en Allemagne.
s’enfuit en Phrygie avec son frère
Quand elle est infusée, elle teint
Phrixus, pour se soustraire aux
l’eau en couleur de safran. Rulland
mauvais traitements de sa belle-
dit qu’on en trouve aussi de verte.
mère. Ils montèrent l’un et l’autre
sur un mouton à toison d’or, et vou- Sérapion, Pline, Dioscoride, parlent
lurent ainsi traverser la mer ; mais beaucoup de l’Hématite, et en font
Hellé effrayée par les flots, tomba un grand éloge.
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HERMETIQUE : HERMETIQUE :
Terme de Chimie. La science Her- (Sceau). Voyez SCEAU.
métique reconnaît Hermès pour son
propagateur, et quelques-uns le re- HERMETIQUE (Médecine). Elle ré-
gardent comme le premier qui y ait duit toutes les causes des maladies
excellé ; ce qui lui a fait donner son au sel, au soufre et au mercure ; et
nom. Le grand art, la Philosophie les guérit par des remèdes travaillés
Hermétique, le grand œuvre, hermétiquement, et extraits des
l’ouvrage de la pierre philosophale, trois règnes. Blancart.
le magistère des Sages, sont toutes
expressions synonymes de la science HERMETIQUEMENT :
Hermétique. La Physique Hermé- Ce terme ne se dit que de la ma-
tique dépend de cette science, qui nière de sceller les vases chimiques
fait consister tous les êtres sublu- ou autres ; ce qui se fait en les bou-
naires dans trois principes, le sel, le chant de manière qu’ils ne laissent
soufre et le mercure, et rapporte échapper aucune des parties vola-
toutes les maladies au défaut tiles des corps qu’ils renferment.
d’équilibre dans l’action de ces trois Pour y parvenir, on fait rougir le
principes ; c’est pourquoi elle se haut du col du vaisseau, et on en
propose pour objet la recherche d’un rapproche les bords jusqu’à ce qu’ils
remède, qui entretienne cet équi- soient collés ensemble. Quelquefois
libre dans les corps, ou qui y re- on y met un bouchon de verre, lors-
mette ces trois principes, lorsque que le vase est de cette matière, et
l’un d’eux vient à dominer avec trop ayant mis du verre pilé sur les
de violence sur les autres. Le second joints, on la fond à la lampe
objet de cet art, est de composer ce d’émailleurs. On dit aussi sceller du
qu’ils appellent élixir au blanc ou au sceau des Philosophes, des Sages ;
rouge, qu’ils nomment aussi poudre mais quand on le dit des opérations
de projection, ou pierre Philoso- du grand œuvre, on ne doit pas
phale : ils prétendent avec cet élixir l’entendre du vase qui contient la
changer les métaux imparfaits en matière ; mais du sceau secret avec
argent avec l’élixir au blanc, ou en lequel ils scellent la matière même ;
or avec l’élixir au rouge. On a re- c’est la fixation du volatil.
gardé dans tous les temps comme
HERMIONE ou HARMONIE :
des fous ceux qui se sont adonnés à
Fille de Mars et de Vénus, et femme
ces recherches, quoiqu’ils se nom-
de Cadmus. Ces deux derniers fu-
ment les vrais Sages et les vrais
rent changés en serpents ou dra-
Philosophes, à qui seuls la Nature
gons. Voyez CADMUS.
est connue. Ils prétendent que les
Philosophes de l’Antiquité, Démo- HERMIONE. Fille de Ménélas et
crite, Platon, Socrate, Pythagore, d’Hélène, fut d’abord fiancée à
etc. étaient tous initiés dans les se- Oreste, fils d’Agamemnon ; Pyrrhus
crets de cette science, que les hiéro- l’épousa à son retour de Troie. Mais
glyphes des Egyptiens et toutes les Oreste, sans doute du consentement
fables qui composent la Mythologie, d’Hermione, fit massacrer Pyrrhus
n’ont été inventés que pour ensei- dans le Temple d’Apollon. V.
gner cette science. Voyez sur cela les ORESTE.
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
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HERMOGENE : HESNIC :
Nom que Basile Valentin a donné Le poids d’un quarteron, ou la qua-
au mercure des Philosophes, comme trième partie d’une livre.
principe, et père de la pierre des HESPERIDES :
Sages. Ce savant homme a composé Filles fabuleuses, que les Poètes ont
le symbole de sa dixième Clef de feint avoir un jardin, dans lequel
l’œuvre Hermétique, d’un triangle croissaient des pommes d’or. Ce jar-
qui renferme deux cercles concen- din, selon l’explication des Philo-
triques ; à l’angle droit est la figure sophes Spagyriques, est le symbole
chimique du Soleil, à l’angle gauche de l’Alchimie, par les opérations de
celle de la Lune, à l’angle du bas laquelle on fait germer, croître, fleu-
celle de Mercure. Sur chaque figure rir et fructifier cet arbre solaire,
et au milieu du cercle sont des mots dont le fruit surpasse l’or commun
hébreux que je n’entends pas. Au-
en beauté et bonté, puisqu’il conver-
dessus du côté qui forme le haut du tit les autres métaux en sa propre
triangle est écrit : Je suis né
nature ; ce que ne peut faire l’or
d’Hermogène ; le long du côté vulgaire. Le Dragon qui gardait le
gauche : Hypérion m’a choisi, et le
jardin des Hespérides, est le sym-
long du côté droit : sans Jamsuph je bole des difficultés qu’il faut sur-
suis contraint de périr.
monter pour parvenir à la perfection
HERNEC : de la pierre Philosophale, et en
Orpiment des Philosophes. même temps celui de la putréfaction
du mercure.
HESIONNE :
Fille de Laomédon, Roi de Troie, Les Hespérides étaient trois sœurs,
selon la Fable, fut exposée pour être filles d’Hespérus, frère d’Atlas. Elles
dévorée par un monstre marin, se nommaient Eglé, Aréthuse et
qu’Hercule tua. Les Philosophes ou Hespéréthuse. Ceux qui seront cu-
Adeptes disent qu’Hésionne est cette rieux d’en voir une application plus
terre vierge qui renferme leur eau détaillée, peuvent consulter mon
mercurielle, et qui est cachée dans traité des Fables Egypt. et Grecq.
les matières terrestres. Apollon et dévoilées, liv. 2, ch. 2.
Neptune en désirent ardemment le HESPERIS :
sacrifice, c’est-à-dire, que l’humide Espèce de giroflier ou violier, ainsi
et le chaud inné de chaque chose, nommé, de ce que ses fleurs ont
désirent leur réunion avec cette beaucoup plus d’odeur le soir que
terre vierge, pour produire quelque pendant le reste de la journée.
chose de pur, et donner la liberté à Blancard.
cette matière ignée et cet humide
radical, qui se trouvent emprison- HETEROGENE :
nés dans les matières grossières de Qui n’est pas de même nature. La
la terre. Fabri. Le monstre marin matière des Philosophes est mêlée
est une humidité superflue, qui de beaucoup de parties hétérogènes
semble noyer, et comme vouloir dé- qu’il faut en séparer pour avoir le
vorer Hésionne. Voyez les Fables mercure des Philosophes pur et sans
dévoilées, liv. 5, ch. 14. tache.
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phique. Tabula Scientiœ majoris. sous ce nom ils ont entendu l’huile
Par l’huile, les Philosophes dési- des Philosophes Hermétiques, au-
gnent souvent le feu secret des trement dit leur élixir au blanc par-
Sages. fait, au lieu que les Chimistes mo-
dernes ont pris les termes des An-
HUILE BENITE. Huile incombustible.
ciens à la lettre, et ont perdu leurs
C’est leur soufre. Ils donnent quel-
quefois ce nom à leur pierre parfaite peines, parce que le talc n’est pas la
au blanc ou au rouge, parce qu’elle matière d’où cette huile doit
coule et se fond au feu comme le s’extraire.
beurre ou l’huile figée. HUILE DE MARS. (Sc. Herm.) Soufre
des Philosophes parfait au rouge.
HUILE DE LA NATURE. C’est le pre-
mier sel qui sert de base à tous les HUILE INCOMBUSTIBLE. (Sc. Herm.)
autres. On l’appelle Huile, parce Magistère au rouge ; on l’appelle
qu’il est onctueux, fondant et péné- incombustible, à cause de sa fixité.
trant ; Huile de la Nature, parce HUILE ROUGE. Voyez HUILE DE
qu’il est la base de tous les individus MARS.
des trois règnes, et qu’il en est aussi
le conservateur matériel et le res- HUILE VIVE. Magistère au blanc.
taurateur. C’est le meilleur, le plus HUILE VEGETALE. Huile du tartre
noble, le plus fixe, et en même des Philosophes, et non du tartre
temps le plus volatil avant sa pré- vulgaire.
paration. Lorsque l’Art veut
l’employer, il doit, de fixe, le rendre HUILE HERACLIENNE. Huile extraite
volatil, et puis de volatil, fixe ; le du bois de gayac, ou du bouis. Elle
résoudre et le coaguler, c’est tout est bonne contre l’épilepsie et les
l’œuvre. maux de dents.
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grand œuvre pour le salut de nos la base des métaux, quand il est
corps, comme il a envoyé son Fils préparé philosophiquement pour
pour le salut de nos âmes. Ils ajou- faire l’œuvre Hermétique.
tent, que la Science Hermétique HUMIDITE :
jette sur les mystères de la religion Dit simplement, signifie le mercure,
Chrétienne, un jour si grand, qu’il dissolvant universel des Philo-
n’est pas possible d’être Philosophe sophes.
Hermétique, sans être bon Chré-
tien. HUMIDITE DE LA PIERRE. C’est aussi
le mercure qui est une eau sèche,
HUMATION. En termes de Science
qui ne mouille point les mains, et
Hermétique signifie proprement la qui ne s’attache qu’à ce qui est de sa
putréfaction de la matière ; et quel- nature. Ceux qui prétendent qu’il y
quefois sa fixation, parce que la a deux voies, la sèche et l’humide
fixation du volatil est une espèce de pour faire le magistère, appellent
mort, et que ce qui était eau pen- humidité de la pierre l’eau perma-
dant la dissolution, devient terre en nente des Sages sous forme d’eau
se fixant. laiteuse, nommée lait de vierge,
HUMECTATION : humidité visqueuse. Ceux qui
(Sc. Herm.) Donner à la pierre son n’admettent que la voie sèche,
humidité, lorsqu’elle est parfaite, et l’appellent eau sèche simplement.
qu’on veut la multiplier. V. IMBIBI- Mais c’est un leurre que ces deux
TION, MULTIPLICATION. voies ; les uns et les autres suivent
la même sous deux noms différents ;
HUMECTER :
ils n’ont égard, dans ces dénomina-
Cuire, digérer. Voyez. IMBIBITION.
tions, qu’aux différentes formes sous
HUMEURS : lesquelles se montre leur mercure
Paracelse ne voulait pas qu’on dît dans le cours des opérations.
d’un homme, qu’il est sanguin, ou
mélancolique, ou pituiteux ; parce Rendre à la pierre son humidité,
c’est faire les imbibitions ; c’est-à-
que tout homme est sanguin, mé-
lancolique et flegmatique tout en- dire, continuer le régime du feu phi-
losophique, qui fait sublimer cette
semble ; mais il voulait qu’on appe-
humidité au haut du vase, d’où les
lât la bile soufre rouge, le phlegme
imbibitions se font d’elles-mêmes,
soufre blanc imprégné de sels, et la
lorsque cette même humidité re-
mélancolie mercure.
tombe sur la terre qui est demeurée
HUMIDE IGNE : au bas.
Mercure des Sages animé de son
HUMIDITE VISQUEUSE. Voyez HUMI-
soufre. Quelquefois les Philosophes
DITE DE LA PIERRE.
entendent par ce terme la matière
de l’œuvre au noir. HUMIDITE AQUEUSE. Mercure après
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fontaine d’eau très limpide qui sort
JA :
de sept sources, et qui l’arrose tout
Fille d’Atlas, et sœur de Maïa, mère
entier. Il faut, y faire boire le Dra-
de Mercure. Voyez MAÏA.
gon par le nombre magique de trois
JABORA : fois sept, jusqu’à ce qu’il en soit tel-
Mandragore. lement enivré, qu’il dépouille ses
IACCHOS : vêtements. Mais on n’en viendra
L’un des noms de Bacchus. Voyez ce jamais à bout si Vénus porte lu-
qu’il signifie dans le liv. 3, ch. 14, § mière, et Diane cornue ne nous sont
2 et liv. 4, ch. 2 des Fables Egyp- propices et favorables. On doit cher-
tiennes et Grecques dévoilées. cher dans ce Jardin trois sortes de
fleurs, qu’il faut nécessairement y
JANUS : trouver pour réussir. Tout auprès
A deux visages, signifie selon les du seuil de la porte se voient des
Alchimistes, la matière de la pierre violettes printanières, qui arrosées
philosophale, qu’ils nomment Rebis, par des petits ruisseaux, formés par
comme faite et composée de deux des saignées faites au fleuve doré,
choses. Ils font régner ce Janus avec font prendre à ces violettes une cou-
Saturne, parce que cette matière, leur brillante d’un saphir foncé. Le
mise dans le vase, prend d’abord la soleil vous servira de guide. Vous ne
couleur noire attribuée à Saturne. séparerez point ces fleurs de leurs
Voyez une explication plus étendue racines, jusqu’à ce que vous en com-
de Janus et de ses attributs dans le posiez votre pierre, parce qu’elles
liv. 3, ch. 3 et suiv. des Fables donnent plus de suc et de teinture,
Egypt. et Grecques dévoilées. lorsqu’elles sont fraîchement cueil-
JAPET : lies : alors vous les cueillerez d’une
Fils du Ciel et de la Terre, eut de la main subtile et ingénieuse : ce que
Nymphe Asie, Hesper, Atlas, Epi- vous ferez très aisément, si votre
méthée et Prométhée. Voyez ATLAS. mauvais destin ne s’y oppose ; lors-
que vous en aurez cueilli une, la ra-
JARDIN :
cine vous en produira bientôt
Le Jardin des Philosophes est le
d’autres, dorées comme la première.
vase qui contient la matière du
Vous trouverez ensuite de beaux
grand œuvre. Les couleurs sont les
lys, d’un blanc éclatant, et enfin
fleurs de ce Jardin, que le feu de la
l’immortelle amarrante d’une belle
Nature, aidé du feu artificiel, fait
couleur de pourpre. Tout ce que
naître et éclore. Le Dragon des Hes-
nous venons de rapporter d’après
pérides veille à la porte du Jardin
d’Espagnet, doit s’entendre de la
des Sages, dont il garde l’entrée.
seconde opération, que presque tous
D’Espagnet donne ainsi la descrip-
les Philosophes appellent la pre-
tion de ce Jardin.
mière, parce qu’ils supposent qu’on
Lorsqu’on a trouvé le moyen a le mercure tout préparé. Cette
d’ouvrir la porte du Jardin des Phi- préparation est cependant ce qu’il y
losophes, on trouve dès l’entrée une a de plus difficile, puisqu’ils l’ont
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appelée les travaux d’Hercule. Mais un fils nommé Corybas. Cérès, dont
peu d’entre eux en ont parlé, parce il fut très aimé, lui donna Plutus ; et
que tout leur secret gît presque Jasion fut enfin mis au rang des
dans cette opération ; la seconde, Dieux. Voyez les Fables Egypt. et
qui est la formation du soufre luni- Grecques dévoilées, liv. 4, ch. 2 et 3.
fique et solifique, est appelée un
JASO :
ouvrage de femmes et un jeu Fille d’Esculape et d’Epione, que
d’enfants. quelques-uns nomment Lampotie,
La fontaine que l’on trouve à eut pour frères Machaon et Poda-
l’entrée du Jardin, est le mercure lyre, et pour sœurs Hygiéa, Eglée et
des Sages, qui sort des sept sources, Panacéa. Jaso fut regardée comme
parce qu’il est le principe des sept Déesse de la Médecine, aussi son
métaux, et qu’il est formé par les nom veut-il dire guérison, comme
sept planètes, quoique le Soleil seul celui de Panacéa signifie Médecine
soit appelé son père, et la Lune universelle. Voyez les Fables Egypt.
seule sa mère. Le Dragon qu’on y et Grecques dévoilées, liv. 3, chap.
fait boire, est la putréfaction qui 12, § 2.
survient à la matière, qu’ils ont ap-
JASON :
pelée Dragon, à cause de sa couleur
Selon la Fable, était fils d’Eson et de
noire et de sa puanteur. Ce Dragon
Polymede, fille d’Autolicus. Il eut
quitte ses vêtements, lorsque la cou-
Créthée pour aïeul, Eole pour bi-
leur grise succède à la noire. Vous
saïeul, qui était fils de Jupiter. Eson
ne réussirez point si Vénus et Diane
avait pour frère un nommé Pélias,
ne vous sont favorables, c’est-à-dire,
sous la tutelle duquel il mit Jason ;
si, par le régime du feu, vous ne
mais la mère de celui-ci le mit entre
parvenez à blanchir la matière qu’il
les mains de Chiron pour y ap-
appelle dans cet état de blancheur,
prendre la Médecine. Etant devenu
le règne de la Lune, auquel succède
grand et bien instruit, il redemanda
celui de Vénus, puis celui de Mars,
à Pélias le Royaume que son père
enfin celui du Soleil. Vous ne sépa-
Eson lui avait laissé en mourant.
rerez point ces fleurs de leurs ra-
Pélias ne voulut consentir à cette
cines, etc. ; c’est-à-dire, qu’il ne faut
restitution, qu’à condition que Jason
rien ôter du vase ; alors vous les
irait préalablement faire la con-
cueillerez d’une main subtile et in-
quête de la Toison d’or. Ce que Ja-
génieuse ; non pas qu’il faille alors son exécuta, après s’être associé
ôter quoique ce soit de l’œuf, ni
cinquante braves compagnons
même l’ouvrir ; mais faire succéder presque tous descendus des Dieux
les couleurs les unes aux autres, au comme lui. Ayant donc préparé tout
moyen du régime du feu. Par ce
ce qu’il crut nécessaire pour cette
moyen on aura d’abord les violettes expédition, Pallas lui conseilla la
de couleur de saphir foncé, ensuite construction et la forme du navire,
le lys, et enfin l’amarrante, ou la dont le mât fut fait d’un chêne pris
couleur de pourpre, qui est l’indice dans la forêt de Dodone. Il aborda
de la perfection du soufre aurifique. d’abord à Lemnos pour se rendre
JASION : Vulcain propice, puis à Marsias, à
Fils de Jupiter et d’Electre, fille Cius, en Ibérie, à Bébrycie et vers
d’Atlas, épousa Cybelle, dont il eut les Syrtes de Lybie, où ne pouvant
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passer, ses compagnons et lui portè- donnaient des oracles. Cette grosse
rent le navire Argo sur leurs et grande masse fut portée par cin-
épaules pendant douze jours, et le quante hommes dans les déserts de
remirent en mer ; et après avoir la Lybie pendant douze jours ; Or-
vaincu tous les obstacles qui phée son Pilote ne la gouvernait que
s’opposaient à leur dessein, ils arri- par sa musique et son chant ; enfin
vèrent enfin à Colchos, où, par l’art ce navire périt de vieillesse, enseve-
de Médée, ils vinrent à bout lit Jason sous ses débris, et fut mis
d’enlever la Toison d’or. au rang des astres. Que veulent dire
tous ces lieux où aborda le navire ?
Si peu que l’on veuille prêter
Pourquoi d’abord à Lemnos, pour se
d’attention à cette histoire fabu-
rendre Vulcain favorable ? Pourquoi
leuse, et que l’on soit instruit des
Euripyle donna-t-il de la terre en
mystères de l’art Chimique, si peu
présent à Jason ? C’est qu’Euripyle
même que l’on ait lu les livres des
était fils de Neptune, que de l’eau
Auteurs qui en traitent, l’on recon-
on fait de la terre, et que de cette
naîtra aisément que cette prétendue
terre il faut faire de l’eau ; c’est aus-
histoire n’est qu’une allégorie du
si de cette terre que Médée augura
grand œuvre, comme on va le voir
bien de l’expédition. Ce n’est pas
par l’explication suivante.
aussi sans raison que Phinée fut
Jason tire son étymologie du grec, délivré des Harpies par Calaïs et
et ne veut dire autre chose que l’Art Zetès, tous deux fils d’Eole ; puisque
de guérir. Jason ne fut jamais Mé- Basile Valentin dit dans sa sixième
decin ou Chirurgien, puisqu’il n’a Clef, que deux vents doivent souf-
jamais existé en réalité ; mais la fler, l’un le vent d’orient, qu’il ap-
Fable dit qu’il fut instruit par Chi- pelle Vulturnus, et l’autre le vent du
ron, le même qui instruisit aussi midi, ou Notus. Après que ces deux
Hercule et Achille. Chiron lui apprit vents auront cessé, les Harpies se-
donc l’expérience manuelle, Médée ront mises en fuite, c’est-à-dire, les
la théorie nécessaire pour la perfec- parties volatiles deviendront fixes.
tion de l’œuvre. Jupiter un de ses
ancêtres ; et Médée, femme de Ja- Ils trouvèrent aussi sur leur route
son, était petite-fille du Soleil et de les deux rochers Cyanées, dont il
l’Océan, et fille d’Aetès, dont les faut éviter l’écueil au moyen d’une
sœurs étaient Circé colombe ; cette colombe que signifie-
l’Enchanteresse, et Pasiphaé qui t-elle autre chose que la matière
engendra le Minotaure. La mère de parfaite au blanc ? Ce qui marque
Médée fut Idie, aussi Enchante- infailliblement que l’œuvre tend à
resse, par où l’on peut juger que sa perfection, et n’a presque plus
cette parenté ne pouvait pas mieux d’écueils à craindre. Ceux qui dési-
convenir qu’à Jason, qui devait être rent une explication chimique plus
un grand Médecin, et un grand détaillée, trouveront de quoi se sa-
Scrutateur des choses naturelles. Il tisfaire amplement dans le chapitre
se choisit cinquante compagnons de 1 du livre 2 des Fables Egypt. et
voyage, tous issus des Dieux. On en Grecq. dévoilées.
peut voir les noms dans l’histoire de
la Fable. La navire Argo fut cons- JASSA :
truite des chênes de Dodone, qui Herbe de la Trinité.
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IDA était aussi une des Nymphes si célèbre dans la Fable ; selon
qui nourrirent Jupiter. C’est de là d’autres, par Adrâste et ceux qui
qu’il portait le nom d’Idœus. Voyez l’accompagnaient dans l’expédition
JUPITER. de Thèbes. Ils furent institués en
IDŒA : l’honneur d’Archemore, fils de Ly-
curgue. Voyez le ch. 8 du liv. 4 des
Victor ialis, ou Allium Alpinum.
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
IDYIA :
JEUX OLYMPIQUES. Les plus cé-
Fille de l’Océan et femme d’Aetès,
lèbres et peut-être les plus anciens
fut mère d’Absyrthe et de Médée.
de la Grèce, furent institués par
Voyez MEDEE.
Hercule. Pausanias dit que
JESSEMIN : quelques-uns en attribuaient
Jasmin, petit arbrisseau. l’institution à Jupiter même, après
JET D’ETOILES : qu’il eut remporté la victoire sur les
Voyez NOSTOCH. Titans ; qu’Apollon y disputa et
remporta le prix de la course sur
JEU D’ENFANTS : Mercure, et celui du pugilat sur
Les Philosophes ont donné ce nom à Mars. Voyez le liv. 4, ch. 6 des
l’ouvrage de la pierre, après la pré- Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
paration du mercure, parce que la
Nature fait presque tout, et qu’il ne JEUX PYTHIQUES ou PYTHIENS. Ins-
faut qu’avoir soin d’entretenir le titués en l’honneur d’Apollon, on ne
feu, néanmoins selon certaines sait pas trop par qui, mais cepen-
règles. Voyez ŒUVRE. dant en mémoire de la défaite du
serpent Python par ce Dieu. Voyez
JEUX : le ch. 7 du liv. 4 des Fables dévoi-
Sortes de spectacles que la Religion lées.
avait consacrés, et qu’on donnait
dans la Grèce dans les temps les Il y avait une infinité d’autres Jeux
plus reculés, et qui prirent nais- ; mais ceux dont je viens de parler
sance dans les temps fabuleux. Aus- sont connus de la plus haute anti-
si les suppose-t-on pour la plupart quité. Les Philosophes Hermétiques
institués par des Dieux ou des Hé- prétendent que ces Jeux et bien
ros de ce temps-là, descendus des d’autres dont nous ne faisons pas
Dieux du Paganisme. Les princi- mention, furent institués en vue du
paux étaient les suivants : grand œuvre, et de ce qui se passe
dans les opérations de cet Art.
JEUX ISTHMIQUES. Institués par Si- Voyez les Fables dévoilées citées ci-
syphe, fils du Dieu Eole, en devant.
l’honneur de Mélicerte. D’autres
disent que ce fut Thésée, et non Si- JEUNESSE :
syphe, qui les institua. Le sentiment Magistère des Philosophes parfait
le plus commun parmi les Mytho- au rouge.
logues, est que Thésée ne fit que les IFFIDES :
renouveler. Voyez le liv. 4, ch. 9 des Céruse.
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées.
IGNE :
JEUX NEMEENS. Institués, selon les Qui est du feu, qui participe du feu.
uns, par Hercule, après qu’il eut Basile Valentin appelle pierre ignée
délivré la forêt de Némée de ce Lion ou de feu, la pierre qui résulte des
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servir de rien. Fuis le tyran du lui bien des Artistes ont perdu leur
monde, le fratricide qui cause des poudre de projection, parce qu’ils le
incendies. D’Espagnet. C’est-à-dire, projetaient d’abord sur des métaux
qu’il faut conduire le feu extérieur imparfaits.
avec beaucoup de prudence ; il INCESTE :
l’appelle Fratricide, parce qu’il (Sc. Herm.) Les Philosophes disent
éteint le feu intérieur de la matière ; que le grand œuvre se fait par
et Tyran du monde, parce qu’il dé- l’inceste du frère et de la sœur. Les
truit tout dans la Nature. disciples de Pythagore disent
L’impatience fait que bien des Ar- (Epître d’Aristée, à la fin de la
tistes ne réussissent pas ; la vertu Tourbe des Philosophes) au Roi des
contraire est nécessaire au Philo- côtes de la mer : Vos sujets
sophe. Tous la recommandent, et n’engendrent point, parce que vous
disent que la précipitation vient du
conjoignez les mâles avec les mâles ;
diable. et le Roi dit : Quelle chose est con-
INCERATION : venable à conjoindre ? Aristée ré-
Action par laquelle on met peu à pondit : Amenez-moi Gabertin votre
peu du mercure sur la matière de- fils et sa sœur Beya ; elle est de ma-
venue soufre, soit pour la multi- tière substantielle de Gabertin ; et
plier, soit pour rendre l’élixir par- par leur mariage, nous serons hors
fait. Voyez IMBIBITION. de tristesse, et non autrement. Et
incontinent que Beya eut accompa-
L’incération rend la pierre philoso-
gné son mari et frère Gabertin, et
phale fusible, fondante comme cire,
qu’il fut couché avec elle, il mourut,
aiguë, pénétrante. Elle se fait par
et perdit sa vive couleur.
imbibition des choses humides sur
D’Espagnet, en parlant de ce qui
la matière pulvérisée ; en réitérant
précède cette opération, dit que
plusieurs fois cette imbibition qui se
Beya a pu sans crime, et sans don-
fait gouttes à gouttes, et qu’il faut
ner atteinte à sa virginité, contrac-
dessécher autant de fois. Cette hu-
ter un amour spirituel avant de
midité n’est autre que le même mer-
donner sa foi à Gabritius, qui est le
cure dont on s’est servi dans la
même que Gabertin, afin d’être plus
composition de la pierre : avec le
blanche, plus alerte, et plus propre
mercure rouge, si la pierre a été
aux actes du mariage qu’elle doit
poussée au rouge ; et avec le mer-
contracter avec lui.
cure blanc, si on ne l’a cuite qu’au
blanc. Les Adeptes disent aussi que dans
cette union du mâle et de la femelle,
Les Philosophes ont donné le nom
se trouve l’inceste du père et de la
d’Incération à plusieurs opérations ;
fille, de la mère et du fils ; parce que
mais l’incération proprement dite
dans cette opération les corps re-
est, selon Philalèthe, celle qui se fait
tournent à leur première matière,
dans la multiplication en quantité,
composée des éléments et des prin-
lorsque l’on mêle de l’or avec l’élixir
cipes de la Nature, qui semblent s’y
pour le rendre fondant comme la
confondre.
cire, et le déterminer plus particu-
lièrement au métallique. Ce mé- INCINERATION :
lange est presque absolument né- Action par laquelle on réduit un
cessaire ; car Riplée assure que sans corps en cendres. Ne méprisez pas
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la cendre, dit Morien, car c’est le froid les condense en pierre, gravier,
diadème du Roi. La cendre des Phi- cailloux, etc. si elles n’ont pas trou-
losophes est leur terre feuillée, dans vé un soufre métallique qui les ait
laquelle ils jettent la semence auri- accrochées en chemin. Celles qui
fique, qui doit produire au centuple poussent jusqu’à la superficie, et qui
un fruit plus beau que n’était celui y rencontrent des semences végé-
qui a fourni la semence. tales propres à se développer, elles
les fécondent, les ouvrent, et par
INCOMBUSTIBLE (Soufre) :
Les Chimistes Hermétiques don- leur aimant naturel attirent de l’air
nent le nom d’Incombustible à leurs des parties semblables, qui se joi-
gnant à celles qui sont déjà dans la
soufres, parce qu’ils sont si fixes,
terre, s’amassent peu à peu, et par
que leur feu ne peut plus leur faire
l’action du feu élémentaire et la
sentir ses atteintes tyranniques et
réaction du feu central font une es-
destructives.
pèce de circulation qui produit tout
INCORPORER : dans les deux règnes minéral et vé-
Voyez INSPIRER. gétal. Voyez d’Espagnet, Enchyrid.
INCUBE : Physicœ restitutœ.
Quelques Philosophes ont donné ce INGRES :
nom à leur Lune, qu’ils ont aussi Propriété pénétrante. Les Philo-
appelée femme du Soleil. Rullan- sophes chimiques disent que leur
dus. Les Anciens ont aussi donné le pierre est entrante, tingente et pé-
nom d’Incubes aux Faunes et aux nétrante, ou qu’elle a de l’ingrès ;
Satyres. c’est-à-dire, que quoique corps, elle
INCUDA : pénètre les corps jusque dans leurs
plus petites parties. C’est pourquoi
Voyez GABERTIN, INCESTE. elle est esprit et corps, ou corps spi-
INFINI : ritualisé car pour réussir dans le
Soufre des Philosophes, ainsi nom- magistère, il faut spiritualiser les
mé, de ce qu’il peut être multiplié à corps et corporifier les esprits, ou, ce
l’infini. qui est le même, volatiliser le fixe et
fixer le volatil. Tout cela se fait dans
INFLUENCE :
une même opération après la jonc-
Les Adeptes expliquent toutes les
tion ou le mariage du mâle et de la
productions minérales et végétales
femelle. Le Dragon ailé de Flamel
par les influences des astres, parti-
emporte avec lui le Dragon sans
culièrement du Soleil et de la Lune.
ailes, et celui-ci à son tour ramené à
Ces influences sont portées dans
terre le Dragon ailé. Michel Maïer a
l’air par l’action du feu ; l’air qui est
représenté cette opération dans ses
comme le médiateur entre le feu et
Emblèmes par uni nid d’oiseau, d’où
l’eau, les communique à ce dernier
s’envole un petit, qu’un autre de-
élément, celui-ci à la terre, qui leur
meuré dans le nid retient. Le fixe ne
sert de matrice. Les pores de la
se volatiliserait jamais seul, et le
terre donnent à ces influences la
volatil ne se fixerait point par lui-
liberté de pénétrer jusqu’au feu cen-
même.
tral, qui les repousse, et en les su-
blimant les renvoie par d’autres Le soufre philosophique donne
pores jusqu’à la superficie, où le l’ingrès à la pierre ; c’est son feu, dit
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rir en le brisant contre une pierre. enfin pour les mettre en action. Les
Ino saisie de peur, s’enfuit avec son sels différents entre eux ne se joi-
fils Mélicerte, et se précipita dans la gnent jamais si bien que par un in-
mer avec lui. Neptune les reçut, et termède terreux. Mém. de l’Acad. de
mit Ino au rang des Déesses ma- 1702, page 48.
rines, sous le nom de Leucothoé, et Les Philosophes donnent le nom
Mélicerte au nombre des Dieux,
d’intermède à leur mercure, et
après l’avoir nommé Palémon.
l’appellent aussi philtre ou breuvage
Voyez le liv. 4, ch. 9 des Fables d’amour, lien et moyen propre à
Egypt., et Grecq. dévoilées. joindre les teintures inséparable-
INSIPIDE : ment.
Magistère au blanc.
INTUBUM et INTUBUS :
INSPIRER : Endive, espèce de chicorée.
Joindre l’âme à son corps, ou blan-
chir la matière, ce qui se fait avec IO :
une seule matière dans un seul Fille du fleuve Inaque. Jupiter en
vase, sans y toucher de la main. étant devenu amoureux, la changea
en vache, pour tromper la jalousie
INSPISSATION : de Junon. Cette Déesse trop clair-
Opération qui suit celle de la disso-
voyante avait si bien éclairé les pas
lution des corps, et qui cependant de Jupiter, qu’elle découvrit ses al-
n’est en effet que la même, puisque
lures, et lui demanda cette vache.
le corps ne se dissout ou ne se spiri- Après qu’elle l’eut obtenue, elle la
tualise point, que l’esprit ne se cor-
mit sous la garde d’Argus, qui avait
porifie. L’inspissation se fait par un cent yeux. Jupiter donna ordre à
feu du second degré. On remarquera Mercure de se défaire d’Argus. Mer-
à ce sujet, que quand les Philo- cure exécuta sa commission ; mais
sophes parlent des degrés de leur Junon irritée, envoya contre Io des
feu qu’il faut administrer à leur ma-
taons qui la piquèrent sans relâche.
tière, ils n’entendent pas qu’il faille Pour s’en débarrasser, Io se jeta
augmenter ou diminuer le feu
dans la mer, qu’elle traversa à la
comme le font les Chimistes vul- nage, et fut aborder en Egypte, où
gaires dans leurs fourneaux, au Jupiter lui rendit sa première
moyen des registres, ou des souf- forme. Ovide dit qu’elle épousa dans
flets, ou d’une plus grande quantité la suite Osiris, Roi du pays, et
de charbons ; mais qu’il faut aug-
qu’après sa mort elle y fut adorée
menter le feu secret ou de la ma- sous le nom d’Isis. Voyez les Fables
tière, par une digestion ; à mesure
Egyptiennes et Grecq. dévoilées, liv.
que la matière devient plus fixe, son 1, ch. 4 ; liv. 3, chap. 4.
feu s’augmente par degrés, et ces
degrés se mesurent par les couleurs JOBATE :
qu’elle prend. Roi de Lycie, reçut Bellérophon chez
INTERMEDE : lui, et l’envoya combattre la Chi-
Troisième matière que l’on ajoute à mère. Après avoir éprouvé sa probi-
deux autres dans les opérations té et son courage, il lui donna sa
chimiques ou mécaniques, soit pour fille Philonoé en mariage. Voyez
les réunir, soit pour les séparer, soit BELLEROPHON.
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JOCASTE : IOS :
Fille de Créon, Roi de Thèbes, épou- Toutes sortes de venins. Rullandus.
sa Laïus et en eut Œdipe, qui dans IOS est aussi le nom d’une île de la
la suite tua son père, et épousa sa mer Egée, l’une des Sporades, près
mère Jocaste sans la connaître, de l’île de Candie. Elle devint fort
parce que Créon l’avait promise à célèbre par la tradition qui y assi-
celui qui devinerait l’énigme propo- gnait le tombeau d’Homère. Pline,
sée par Sphinx. Œdipe en eut deux liv. 4, ch. 12.
garçons et deux filles. Mais ayant
reconnu son erreur, et découvert le JOUR :
mystère de sa naissance, son parri- Les jours des Chimistes Hermé-
cide et son inceste, il se creva les tiques se comptent différemment et
yeux, et Jocaste se fit mourir de dé- ne sont pas les mêmes que les jours
sespoir. ordinaires. Leur année, selon Pline,
est d’un mois seulement, quelques-
Toute cette fable ne signifie autre
uns disent que c’est d’un mois com-
chose que l’inceste dont parlent si mun, d’autres disent d’un mois lu-
souvent les Philosophes dans leurs
naire, d’autres d’un mois à la ma-
ouvrages. On y voit également des
nière de compter des anciens Egyp-
parricides et tous ces crimes pré-
tiens. La preuve que leur année
tendus de la Fable se trouvent ex-
n’est pas l’année commune, c’est
pliqués chimiquement dans les
qu’ils expliquent la durée des
Fables Egypt. et Grecq. dévoilées,
voyages d’Isis et de Bacchus, et celle
liv. 3, ch. 14, § 4 ; liv. 4, chap. 4 et
du temps qu’il fallait aux vaisseaux
dans une infinité d’autres endroits.
de Salomon pour aller chercher et
JOINDRE : rapporter l’or d’Ophir, comme d’une
Assembler, mêler, réunir une chose même durée, quoique les premiers
employassent douze ans pour
à une autre. V. INSPIRER.
chaque voyage, et les vaisseaux de
IOLAS : Salomon n’étaient absents que trois
Fils d’Iphiclus et neveu d’Hercule, ans. Michel Maïer dans son livre
qu’il accompagna dans le temps que Arcana Arcanissima, dit que qui fait
ce Héros combattit l’Hydre de Leme. combiner et réduire à la même du-
Iolas avait du feu, avec lequel il brû- rée ces différents laps de temps, sait
lait les blessures qu’Hercule faisait compter à la manière des Philo-
à l’Hydre, pour empêcher que les sophes Hermétiques.
têtes qui renaissaient aux mêmes Leurs saisons ne s’entendent pas
endroits ne pullulassent de nou- non plus de nos saisons ordinaires.
veau. Voyez les Fables Egypt. et Les leurs se passent dans le vase
Grecques, liv. 5, ch. 4. philosophique. Ils commencent leur
opération en hiver, et la finissent en
IOLE : automne. Mais leur hiver est le
Fille d’Euryte, Roi d’Œcalie, fut temps de la putréfaction, ou la ma-
promise en mariage à Hercule, qui tière au noir ; parce qu’elle est alors
en était devenu amoureux. Euryte comme dans un état de mort, et
la lui ayant ensuite refusée, Hercule qu’elle se dispose à la génération, à
tua Euryte, et enleva Iolé. Voyez peu près comme fait la Nature pen-
EURYTE. dant les frimats et les glaçons. Leur
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Junon, qui le cacha dans son sein. sophes de l’Egypte, lorsqu’ils inven-
Jupiter saisit l’occasion favorable, tèrent celles de leur Jupiter. Cet
reprit sa première forme, et ne objet caché à presque tous les My-
trouva pas Junon rebelle. Il l’épousa thologues, se trouve éclairci avec les
dans la suite. fictions auxquelles il a donné lieu,
dans le 3e liv., chap 4 et suiv. des
L’humeur amoureuse de Jupiter ne
Fables Egyptiennes et Grecques dé-
lui permit pas de s’en tenir à cette
voilées.
épouse. Il prit tous les moyens ima-
ginables de satisfaire sa passion JUPITER. Les Chimistes donnent ce
pour les femmes ; ce qui brouilla les nom au métal que nous appelons
époux plus d’une fois, et leur fit communément Etain ; mais les Al-
faire un très mauvais ménage. Soit chimistes entendent souvent autre
pour ne pas irriter la jalousie de chose, comme dans l’explication
Junon, soit pour venir plus facile- qu’ils donnent de la fable
ment à bout de ses desseins amou- d’Amphytrion et d’Alcmène, où Ju-
reux, Jupiter prit mille formes diffé- piter est pris pour cette chaleur cé-
rentes quand il voulut avoir affaire leste et ce feu inné qui est la pre-
avec les beautés humaines. Il se mière source, et comme la cause ef-
présenta à elles tantôt sous la forme ficiente des métaux ; c’est pourquoi
d’un cygne, tantôt sous celle d’un ils disent que le mercure, qui est
taureau, puis sous celles d’un sa- leur premier et principal agent du
tyre, de feu, de pluie d’or, et d’une grand œuvre, est représenté sous le
infinité d’autres manières ; Sémélé nom d’Hercule, engendré d’Alcmène
fut la seule qui pour son malheur le et de Jupiter, parce qu’Alcmène est
reçut avec toute sa gloire et sa ma- pris pour le symbole de la matière
jesté. On trouve ces différentes mé- terrestre et sèche, qui est comme la
tamorphoses dans le quatorzième matrice de l’humidité métallique
livre de l’Iliade d’Homère, et dans le sur laquelle agit Jupiter.
sixième des Métamorphoses
JUPITER EN PLUIE D’OR. (Sc. Herm.)
d’Ovide.
Voyez DANAE.
De toutes ces visites naquirent une
JUPITER. Converti en aigle, et qui
infinité d’enfants, qui devinrent
enlevé Ganymède, ne signifie autre
tous des Dieux ou des Héros, tels
chose que la purification de la ma-
que Bacchus, Esculape, Castor, Pol-
tière par la sublimation philoso-
lux, Thésée, Persée et tant d’autres.
phique.
Les Egyptiens qui le mettaient au
nombre de leurs plus grands Dieux, L’Auteur du Dictionnaire de Tré-
ne lui donnaient pas un si grand voux n’avait guère lu les Auteurs
nombre de descendants ; les Grecs qui traitent de la pierre philoso-
qui avaient empruntés ce Dieu des phale, ou du grand art, quand il dit
Egyptiens, lui en adjugèrent sui- que les Philosophes appellent Jupi-
vant leur fantaisie ; mais les plus ter leur or philosophique. Ils disent
anciens de leurs Philosophes Poètes partout que leur mercure a le Soleil
se conformèrent cependant toujours pour père, et la Lune pour mère. Ils
dans les fables qu’ils imaginèrent regardent Jupiter comme le père et
au sujet de ce Dieu, à l’objet le maître des Dieux ; non pas parce
qu’avaient eu en vue les Philo- que l’or est le plus parfait des mé-
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taux, et qu’ils appellent leur or Ju- brouilla avec son beau-père, pour
piter, mais parce que Jupiter, selon n’avoir pas voulu donner à sa fille ce
eux, n’est autre chose que la chaleur dont ils étaient convenus. Ixion le fit
générative et innée des corps, au périr misérablement, et n’ayant pu
moyen de laquelle les métaux se trouver personne qui voulût
forment dans la terre ; c’est dans ce l’absoudre de ce crime, et en faire
sens que la Fable dit que Jupiter est l’expiation, il eut recours à Jupiter.
père d’Apollon et de Diane, de Mars, Ce Dieu en eut pitié, le reçut dans le
de Vénus, de Mercure, etc., parce ciel, et lui permit même de manger
que sous le nom d’Apollon ou du So- à la table des Dieux. Ce bienfait si-
leil, les Chimistes entendent l’or ; gnalé ne servit qu’à en faire un in-
sous celui de Diane ou la Lune, grat et un téméraire. Ixion, frappé
l’argent, etc. ; et comme le mercure des charmes de Junon, eut
est le principe de tous les métaux l’insolence de la solliciter à satis-
sur lequel agit le feu de la Nature faire sa passion. Cette sévère
pour les former, la Fable dit que Déesse offensée d’une telle témérité,
Mercure était fils et ambassadeur en informa Jupiter, qui regarda
de Jupiter. Jupiter a le ciel pour sa d’abord cette accusation comme un
demeure ordinaire, et la terre pour piège qu’on lui tendait contre Ixion,
le lieu de ses plaisirs ; c’est que qui passait pour son fils. Il voulut
cette chaleur de la Nature semble s’éclaircir par lui-même. Il convint
venir du ciel, et qu’elle lui est com- avec Junon qu’elle permettrait à
muniquée en partie par le Soleil. Si Ixion un entretien particulier avec
les Philosophes disent que Jupiter a elle. Pour l’instant du rendez-vous,
choisi la terre pour le lieu de ses Jupiter forma avec une nuée un fan-
plaisirs, c’est que la terre est la ma- tôme qui ressemblait parfaitement à
trice dans laquelle s’enfantent tous Junon. Ixion épris de plus en plus
les êtres sublunaires des trois ne put se contenir, et Jupiter vit
règnes, par l’activité générative de bien qu’il ne tenait pas à Ixion que
cette chaleur naturelle, dénommée le père des Dieux ne reçût l’affront
Jupiter par les Anciens, qui ont qu’il avait fait à Tyndare et à tant
donné à la Terre différents noms, d’autres. Les Centaures prirent
tels que Cérès, Danaë, Sémélé, etc., naissance de ce fantôme, et Jupiter
dont voyez les articles. se contenta pour lors de chasser
Ixion de la cour céleste. Mais ce té-
JUASA ou JUIAA :
méraire n’en devint pas plus sage ;
Gyps, plâtre.
il osa se vanter d’avoir déshonoré le
IXIA : maître des Dieux, qui pour le punir
Espèce de chardon, appelé Carline. de son insolence, le précipita d’un
Il y en a deux sortes, l’une que l’on coup de foudre dans le Tartare, où
appelle Caméléon blanc, qui est le Mercure eut commission de
plus estimé, l’autre Caméléon noir. l’attacher à une roue environnée de
IXION : serpents, qui devait tourner sans
Etait fils de Phlégias ; d’Antion, relâche.
suivant Diodore de Sicile, quelques- Les Philosophes Hermétiques inter-
uns le nomment Ætion. Il épousa prètent cette fable des Souffleurs et
Dia ou Clia, fille d’Eionée ou Deio- autres Artistes ignorants, qui veu-
née, dont il eut Pyrithoüs. Il se lent entreprendre de faire l’œuvre
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sans le savoir ; et passent tout leur Ixion, attachés à une roue labo-
temps à élever des fourneaux et à rieuse de travaux fatigants, font et
les abattre, à suer sang et eau dans recommencent une infinité
l’exécution de mille procédés rui- d’opérations sans jamais en avoir
neux, au bout desquels ils une heureuse issue. Voyez les
n’embrassent que de la fumée, qui Fables Egypt. et Grecques dévoilées,
leur laisse des soufres impurs et des livre 5, chapitre 22.
cendres inutiles ; qui enfin comme
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-K- 196
K
KAB : KEIRI ou KEIRIM :
Lait aigri. Johnson. Narcisse, suivant quelques-uns ; et
violier ou giroflée jaune, suivant
KACHIMIE ou KAKIMIE :
d’autres, qui l’écrivent aussi Cheisi.
Minéral qui n’est pas encore venu à
sa perfection, ou demi-métal qui est KIBRICH ou KIBRITH :
encore dans sa matrice comme Terme de Science Hermétique, dont
l’enfant dans le ventre de la mère se sont servis quelques Chimistes
aux premiers mois de sa grossesse. pour signifier le soufre philoso-
phique. Il faut rectifier sur ce corps
KAIB : Kibrich et Zubeth, c’est-à-dire, les
C’est du lait caillé, aigri. deux fumées qui comprennent et qui
embrassent les deux luminaires, et
KALD : mettre dessus ce qui les ramollit, et
Voyez VINAIGRE. qui est l’accomplissement des tein-
tures et des esprits, et les véritables
KAINOS :
poids de la Science. Marie.
Fumée.
KIMENNA :
KAMAR ou CAMAR : Une grosse bouteille.
Argent.
KIMIT ELEVE :
KAMBAR : Blanc de cinabre. Planiscampi.
Voyez CAMBAR. KIRATH :
Poids de quatre grains.
KAMIR :
Levain, ferment des Philosophes. KIST :
Oppoponax. Ce terme signifie aussi
KANECH : un poids de quinze grains ;
Roseau. quelques-uns l’entendent de quatre
livres, d’autres de deux mesures de
KANFOR : vin. Planiscampi.
Etain, Jupiter.
KOMA et KOMARTOS :
KAPRILI : Chaux vive.
Soufre. KONIS :
KASAM : Cendre.
Fer. KOST :
KAYL : Bois de hêtre.
Lait aigre. KUHUL :
KAYSIR : Plomb des Philosophes ; laiton qu’il
Ecume de la mer. faut blanchir ; ou la matière de
l’œuvre en putréfaction, et parvenue
KAZDIR, KASDIR, KACIR, KACISSE- au noir très noir.
ROS : KUKUL :
Etain, ou Jupiter. Voyez KUHUL.
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-K- 197
KUMEN : KYMENNA :
Union, lien des parties des corps. Matras, bouteille de verre.
Rulland. KYMIT SUBLIME :
KYBRIUS : Cinabre.
Arsenic. KYMOLEA :
Boue.
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L
dans les opérations du grand œuvre,
LABOS BALSAMUM :
par celles qu’il y avait à se tirer du
Eau dans laquelle on a éteint un
labyrinthe quand on s’y était enga-
métal.
gé. Il ne faut pas moins que le fil
LABRUM VENERIS : d’Ariadne, fourni par Dédale même,
Chardon à Bonnetier. pour y réussir ; c’est-à-dire qu’il faut
LABRUM ou LABIUM : être conduit et dirigé par un Philo-
Vase dans lequel on met l’eau pour sophe qui ait fait l’œuvre lui-même.
distiller au bain-marie. C’est ce que Morien nous assure
dans son Entretien avec le Roi Ca-
LABYRINTHE : lid. Voyez les Fables Egypt. et
On entend par labyrinthe, une es- Grecques dévoilées, chapitre de
pèce d’édifice rempli de chambres et Thésée.
d’avenues, disposées de manière que
l’on entre de l’une dans l’autre, sans LAC :
pouvoir retrouver la sortie. Les Au- Les Philosophes ont souvent donné
teurs font mention de quatre princi- ce nom à leur vase et au mercure
paux. Le premier et le plus célèbre qui y est renfermé ; parce que c’est
se voyait en Egypte, dans le district une eau qui n’a point d’issue,
de la ville appelée par quelques-uns comme celle d’un lac qui communé-
Héracléopolis ; on le regardait ment n’a point de communication
comme une des merveilles du qu’avec les rivières qui s’y jettent.
monde, et Pline (liv. 36, ch. 16) Mais ordinairement les Philosophes
l’appelle Potentissimum humani ont ajouté des épithètes au terme de
opus. Hérodote dit qu’un nombre de Lac, afin de désigner les change-
Rois d’Egypte y avaient fait travail- ments qu’éprouve leur eau mercu-
ler successivement avec des frais rielle pendant le cours des opéra-
immenses. On prétend que Dédale tions. Ils l’ont nommé Lac bouillant,
le prit pour modèle du labyrinthe lorsque cette eau mercurielle est
qu’il fit construire dans l’île de animée par le soufre philosophique ;
Crète, et qui devint si célèbre par la Lac plein d’eau croupie, pour indi-
fable du Minotaure. Le troisième fut quer le temps de la putréfaction ; et
fait dans l’île de Lemnos ; on y Lac desséché, dans le temps que leur
voyait 150 colonnes de marbre. Por- eau mercurielle est changée en
senna fit bâtir le quatrième en Italie terre. Lac puant signifie la même
dans le lieu où il fut inhumé. Pline chose que la dissolution de la ma-
fait la description de ces quatre la- tière, qui n’est parfaite que lorsque
byrinthes dans le livre que j’ai cité cette matière est absolument putré-
ci-devant. fiée ; c’est le menstrue puant.
La Philosophie Hermétique qui LACHANUM :
imagina la fable de Thésée et du Herbages, légumes.
Minotaure, prit occasion du laby- LACHESIS :
rinthe de Crète pour embellir cette L’une des Parques, fille de Jupiter
fiction, et indiquer en même temps et de Thémis, ou de la Nuit et de
les difficultés qui se présentent l’Erèbe. Voyez ENFER.
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ou l’or des Sages, et le soufre blanc Nessus. Hercule étant entré en fu-
ou leur Lune. Quand il s’agit de la reur après l’avoir prise, jeta Lichas
multiplication en quantité pour la dans la mer. Voyez LYCHAS.
projection, ils entendent l’or et
l’argent vulgaires. LICURGUE :
Voyez LYCURGUE.
LEUCASIE :
Chaux vive. LIEN :
Onctuosité des corps qui en lie les
LEUCELECTRUIN :
parties, réunit le volatil avec le fixe,
Ambre blanc.
empêche l’évaporation des esprits,
LEUCŒNUS : et forme le composé des êtres su-
Vin blanc. blunaires.
LENCOLACHANUM : LIEN DES TEINTURES. Mercure des
Valériane sauvage. Philosophes, appelé Médium con-
LEUCOPHAGUM : jungendi tincturas.
Blanc manger, remède pour guérir LIEN DE L’ARGENT VIF. C’est l’Or
la phtisie. Il se fait avec de la chair philosophique, ou la fixation du
de chapon et de perdrix broyée dans mercure : ce qui arrive lorsque la
un mortier, et arrosée avec du lait matière de l’œuvre est parvenue à
d’amandes. la couleur rouge.
LEUCOSIS : LIER :
Action par laquelle on blanchit le Réunir, rapprocher, rendre adhé-
laiton philosophique : ce qui se fait rentes les parties séparées d’un
par la circulation de l’azoth dans le corps. C’est proprement coaguler.
vase des Philosophes. V. DÉALBA- En termes de Philosophie Hermé-
TION. tique, lier signifie ordinairement
LEUCOTHEE : fixer, comme délier veut dire dis-
Voyez. INO. soudre, volatiliser.
LEVIGER : LIGATURE :
Réduire un corps dur et solide en Voyez SCEAU.
poudre impalpable. LIGNE :
LIAB : Est un des noms que les Philo-
Vinaigre. sophes ont donné à la matière du
grand œuvre. Voyez POULE.
LIBANOTIS :
Romarin. LIGNI HERACLEI :
Bois de noyer ; quelques-uns ont
LIBER : donné ce nom au bouis. Planiscam-
Surnom de Bacchus. pi.
LIBYS ou LYBYS : LILI :
Frère d’Alebion, tué par Hercule. L’Auteur du Dictionnaire Hermé-
Voyez les Fables Egypt. et Grecques tique dit que Lili est en général
dévoilées, liv. 5, chap. 12. toute matière propre à faire quelque
LICHAS : teinture excellente, antimoine ou
Domestique d’Hercule, lui porta la autre chose. C’est sans doute de là
robe teinte du sang du Centaure que Paracelse a donné à l’extraction
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d’une teinture des métaux le nom de œuvre. Ils disent qu’il faut suivre la
Lilium. Mais quant au terme Lili, voie linéaire de la Nature ; c’est-à-
cet habile homme entendait tout dire qu’il ne faut point s’amuser aux
autre chose, comme on peut le voir calcinations, sublimations, distilla-
dans son traité de la Transmutation tions et autres opérations de la
des métaux, et dans celui du Fon- Chimie vulgaire ; mais agir tout
dement de la Sagesse et des simplement comme la Nature fait,
Sciences. sans multiplicité de fourneaux et de
LILIUM : vases.
Teinture philosophique, ou l’élixir LION :
parfait de l’art Hermétique. Les Philosophes Chimistes em-
ploient souvent ce terme dans leurs
LILIUM INTER SPINAS. Chèvrefeuille.
ouvrages, pour signifier une des ma-
LIMBE DE LA NATURE : tières qui entrent dans la composi-
Corps réduit en ses premiers prin- tion du magistère. En général c’est
cipes élémentés, et non élémen- ce qu’ils appellent leur Mâle ou leur
taires. Il faut observer que lorsque Soleil, tant avant qu’après la confec-
les Chimistes Hermétiques disent tion de leur mercure animé. Avant
qu’il faut réduire les corps à leur la confection, c’est la partie fixe, ou
première matière, ils ne prétendent matière capable de résister à
pas les réduire à l’état des éléments l’action du feu. Après la confection,
du feu, de l’air, de l’eau et de la c’est encore la matière fixe qu’il faut
terre ; mais à la première matière employer, mais plus parfaite qu’elle
composée de ces éléments. A cette n’était avant. Au commencement
matière qui constitue la base de c’était le Lion vert, elle devient Lion
tous les corps des trois règnes ani- rouge par la préparation. C’est avec
mal, végétal et minéral. le premier qu’on fait le mercure, et
LIMER : avec le second qu’on fait la pierre ou
Dissoudre la matière de l’œuvre, ce l’élixir.
n’est autre chose que la cuire, la Lorsqu’on trouve dans les écrits des
digérer jusqu’à ce qu’elle se réduise Philosophes le terme de Lion em-
en poudre. ployé sans addition, il signifie le
LIMODORUM : soufre des Sages, soit blanc, qu’ils
Orobanche. appellent aussi Or blanc, soit rouge,
qu’ils nomment simplement Or.
LIMPIDE :
Morien donne ce nom à une des Quelquefois ils donnent le nom de
choses qui entrent dans la composi- Lion à la poudre de projection, parce
tion du magistère. C’est le mercure. qu’elle est or parfait, plus pur que
Voyez ALMAGRA. l’or même des mines, et qu’elle
LINCTUS : transforme les métaux imparfaits
Looch. en sa propre substance, c’est-à-dire
en or, comme le Lion dévore les
LINEAIRE : (Voie) autres animaux, et les tourne en sa
(Gr. Art.) Les Philosophes Hermé- substance, parce qu’il s’en nourrit.
tiques emploient souvent ces termes
dans leurs écrits, pour exprimer la Lorsqu’ils se servent du terme de
simplicité des procédés du grand Lion pour signifier leur mercure, ils
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d’Achille. Voyez les Fables Egypt. et est le corps. L’esprit comme le plus
Grecq. dévoilées, liv. 6, Fatal. 1. vif, est féroce et vorace, et pendant
la putréfaction il veut attenter sur
LYCURGUE :
l’âme et la corrompre ; mais comme
Père d’Archémore, confia l’éducation
elle est hors de ses atteintes à cause
de cet enfant à Hypsiphile, fille de
de sa semence ignée et de son abon-
Thoas qui régnait à Lemnos. Pen-
dance d’éther, le combat qui se fait
dant qu’Hypsiphile était allé mon-
entre eux est très vif et très long ; le
trer à des Princes Grecs une fon-
corps alors se saisit de l’esprit, le
taine pour les désaltérer, un serpent
coagule, le fixe, et le tue, pour ainsi
mordit et fit périr de sa morsure le
dire.
petit Archémore. Les Grecs, par re-
connaissance, instituèrent des jeux LYNCEE :
en l’honneur d’Archémore, et leur Fils d’Egyptus, ayant épousé Hy-
donnèrent le nom de Jeux néméens. pennnestre, fille de Danaüs, celui-ci
Voy. HYPSIPHILE. ordonna à toutes ses filles, au
LYCUS : nombre de cinquante, de tuer leurs
Roi de Thèbes, ayant voulu faire époux la première nuit de leurs
violence à Mégare, Hercule vint au noces. Toutes obéirent, excepté la
secours de celle-ci et tua Lycus. seule Hypennnestre. Lyncée, son
C’est le précis de la fable, que les époux, se sauva, et vengea dans la
Alchimistes expliquent ainsi. Lycus suite la mort de ses frères par celle
veut dire en grec la même chose que de Danaus. Voyez HYPERMNESTRE.
Loup en français. Tous les Philo-
sophes Spagyriques et particulière- LYSIDICE :
ment Basile Valentin, Religieux Bé- Fille de Pélops et d’Hippodamie,
nédictin en Allemagne, entendent épousa Electrion, selon quelques-
par le Loup l’esprit métallique. uns, et en eut Alcmène, mère
Toute matière métallique est com- d’Hercule. D’autres disent
posée d’un corps, d’une âme et d’un qu’Alcmène fut fille d’Electrion et
esprit. Mégare est l’âme, et Hercule d’Anaxo. Voy. ALCMENE, HERCULE.
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MACEDO : MAGES :
Dieu des Egyptiens, que ces peuples Philosophes, Prêtres et Sacrifica-
représentaient sous la figure d’un teurs de la Perse, qui se rendirent
loup, comme Anubis sous celle d’un autrefois célèbres par leur science et
chien. Quelques Auteurs disent leur sagesse. Leur doctrine était la
qu’ils accompagnèrent l’un et l’autre même que celle des Prêtres
Osiris dans ses voyages. Voyez d’Egypte, successeurs d’Hermès, la
comment on doit interpréter chimi- même que celle des Brachmanes
quement cette fable, dans le livre 1 chez les Indiens, des Druides chez
des Fables Egypt. et Grecq. dévoi- les Gaulois, des Chaldéens chez les
lées, ch. 8. Babyloniens, des Philosophes chez
les Grecs, etc. Philon nous apprend,
MACERATION :
dans son livre des Lois particu-
Atténuation d’un mixte faite par sa
lières, que leur science avait pour
propre humidité, ou dans quelque
objet la connaissance de la Nature
menstrue étranger. La macération
et de son Auteur ; et que cette con-
précède la putréfaction et y dispose
naissance leur était si familière,
le mixte.
qu’ils faisaient des choses surpre-
MACHA : nantes et admirables. Ils savaient
Ver volant. Rullandus. faire jouer tous les ressorts de la
MACHAI : Nature, et de leur action mutuelle il
Toute matière fixe. Rullandus. en résultait des prodiges que l’on
prenait pour des miracles.
MACHAON :
Fils d’Esculape et d’Epione, se trou- Les Mages croyaient la résurrection
va avec Podalyre son frère à la des corps et l’immortalité de l’âme.
guerre de Troie, et y fut blessé d’une Ils faisaient profession de la Magie,
flèche. Voyez les Fables Egypt. et mais de cette Magie sublime, et
Grecq. dévoilées, liv. 3, chap, 12, § 2 pour ainsi dire céleste, exercée par
et liv. 6. les plus grands hommes de
l’Antiquité, à laquelle on a donné
MACHINAR : dans la suite le nom de Théurgie,
Matière dont on vernit les pots de pour la distinguer de la Magie su-
terre. Johnson. perstitieuse et condamnable qui
MACRA : s’exerce par l’abus des choses natu-
De la terre rouge. Johnson. relles et des choses saintes, avec
l’invocation des esprits malins, au
MADIC :
lieu que la Théurgie consiste dans
Petit lait formant du beurre.
la connaissance et la pratique des
MAGALE : secrets les plus curieux et les moins
Terme latin qui signifie une hutte, connus de la Nature.
une cabane en français ; mais Para- MAGISTERE :
celse par ce terme entendait toutes C’est l’opération du grand œuvre, la
sortes de parfums faits avec des mi- séparation du pur d’avec l’impur, la
néraux. volatilisation du fixe, et la fixation
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curiel, qui prenne le dessus sur le a une vertu aimantive qui attire des
soufre. Becher. rayons du Soleil et de la Lune le
mercure des Sages. Voyez, AIMANT.
MAGISTERE DE QUALITE. Lorsqu’on
ôte à un mixte une mauvaise quali- MAGNES ARSENICAL est une poudre
té, comme lorsque d’un poison on en faite avec de l’arsenic cristallin, du
fait un baume. soufre vif et du soufre cru, parties
égales ; elle est admirable, dit Pla-
MAGISTERE DE SAVEUR. Lorsqu’on
niscampi, pour l’attraction du venin
donne une saveur agréable à ce qui
pestiféré, appliqué sur la tumeur.
en avait une dégoûtante, ou qui n’en
avait pas ; ou quand on corrige, par MAGNES VITRARII. Sel alkali.
exemple, une acrimonie. Tout l’art MAGNESIE :
des Cuisiniers consiste dans ces Matière d’où les Philosophes ex-
opérations. traient leur mercure. Souvent ils
MAGISTERE DU SON. Quand on donnent ce nom de Magnésie à leur
donne aux corps une liaison de par- plomb, ou la matière au noir pen-
tie qui les rend plus sonores qu’ils dant la putréfaction, quelquefois à
ne le sont naturellement ; tel est le leur mercure préparé.
métal des cloches : le cuivre et MAGNESIE BLANCHE. C’est le soufre
l’étain pris séparément et en même
ou or blanc, la matière dans le vase
masse, ne donneraient pas le même
pendant le règne de la Lune.
son qu’ils font quand ils sont réunis.
La différente cuisson de la brique, MAGNESIE ROUGE. C’est le soufre
des métaux, leur donne un son plus rouge des Philosophes, leur or, leur
parfait, et on juge souvent de la per- Soleil.
fection ou de la bonté des métaux et
de certains corps par leur son. Raymond Lulle (Theor, cap. 30.)
donne le nom simple de Magnésie à
MAGISTERE DU VOLATIL. Lorsque la terre feuillée des Philosophes, ou
d’un corps fixe on le rend volatil. leur matière parvenue à la blan-
Les Philosophes Hermétiques disent cheur. Cette terre est, dit-il notre
vous ne réussirez point, si vous ne magnésie dans laquelle consiste tout
spiritualisez les corps et ne corpori- notre secret ; et notre secret final
fiez les esprits c’est-à-dire, si vous est la congélation de notre argent-
ne rendez volatil le fixe, et fixe le vif dans notre magnésie au moyen
volatil. d’un certain régime.
MAGMA :
Marc, ce qui reste au fond d’une cu- MAGNESIE DES PHILOSOPHES est le
curbite après la distillation. On nom que Planiscampi donne à un
l’appelle plus proprement Tête amalgame fluide d’argent et de
morte. Le terme Magma se dit aussi mercure.
plus particulièrement de ce qui
MAGNESIE LUNAIRE est le régule
reste après l’expression d’un suc,
d’antimoine, de même que la
d’une liqueur.
MAGNES : MAGNESIE SATURNIENNE. Qui est
Le Cosmopolite s’est servi de ce aussi appelée Plomb des Philo-
terme pour signifier la matière du sophes et le premier Etre des mé-
mercure philosophique. Il dit qu’elle taux.
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autres éloges qu’il lui donne dans Chimistes parlent de leur première
son Traité de Lapide Metaphysico. matière, ils entendent le plus sou-
Mais la matière des cieux diffère-t- vent la semence femelle, quoiqu’ils
elle de celle de la terre ? Est-elle parlent quelquefois de l’une jointe
nécessaire pour la végétation, la avec l’autre. Alors ils disent qu’elle
conservation, et l’altération des a tout ce qui lui est nécessaire, ex-
corps sublunaires ? Peut-elle être la cepté le feu ou agent extérieur, que
matière prochaine de l’art Chi- l’Art fournit à la Nature, comme le
mique ? Je laisse les deux premiers dit Empédocles dans le Code de Vé-
à décider aux Physiciens Natura- rité.
listes, et le troisième point aux Al- Il n’est pas rare aussi de voir dans
chimistes, dont la vraie matière
les livres d’Alchimie, tout ce qui
première n’est autre que les acci- produit semence être pris pour la
dents de la première matière des
matière du grand œuvre, de la
Sectateurs d’Aristote. Les Chimistes même manière que l’on peut dire
prennent cette matière, parce
l’homme et les animaux composés
qu’elle est la semence des choses, et des plantes, parce qu’ils s’en nour-
que la semence de chaque être est rissent. Ils s’expriment ainsi en par-
sa première matière qui nous soit
lant de la matière éloignée, comme
sensible. Toutes les fois donc que les
ils parleraient de la prochaine, de la
Philosophes Hermétiques parlent de
puissance comme de l’acte, de la
leur première matière, on doit tou-
cause comme de l’effet ; ce qui ne
jours l’entendre de la semence des
contribue pas peu à faire prendre le
corps. change aux lecteurs qui ne sont pas
Il y aurait beaucoup de choses à ob- versés dans cette Science.
server sur cette première matière
Cette matière ne se trouve donc que
des Chimistes ; mais c’est à ceux qui
dans la semence des corps, et dans
font des Traités du Grand Œuvre, à
le point de perfection propre à la
en parler avec toute l’étendue
génération ; c’est-à-dire, quand elle
qu’elle mérite. Je me contenterai
n’a pas été corrompue ou altérée par
donc de dire avec Becher (Œdipus la Nature ou l’Art : et quand on la
Chymicus) que tous les corps ne
prend telle, elle a la puissance
sont point en totalité cette première
d’engendrer, qui n’attend qu’à être
matière tant recherchée ; mais qu’ils
réduite à l’acte au moyen du feu. Si
la contiennent, et qu’ils la sont en on la prend généralement, sans
effet quant à la puissance ; ce qui
avoir égard à la forme, elle se trouve
doit même s’entendre des métaux, dans tous les corps, mais non pas
qui ne peuvent être censés cette
prise comme matière ayant forme
première matière, qu’après y avoir
chimique. Dans les animaux elle
été réduits.
s’appelle Menstrue, dans les végé-
C’est donc la semence des corps, qui taux Eau de pluie, et dans les miné-
est la première matière des Chi- raux Eau mercurielle. Elles partent
mistes, dans laquelle ils distinguent toutes d’une même racine, et com-
la semence mâle qui tient lieu de posent cependant, selon Becher,
forme, et la semence femelle qui est trois matières tout-à-fait diffé-
la matière propre à recevoir cette rentes, quoiqu’elles aient beaucoup
forme. C’est pourquoi, lorsque les d’affinité entre elles, n’étant qu’une
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tance capable à recevoir toutes sortes Voici une partie des noms que les
de formes, Reine, Femelle, Aigle, Philosophes Hermétiques ont donné
Serpent, Eau céleste. Ecume de la à leur matière. La plupart sont ex-
Lune, Clef, Mercure blanc. Mercure pliqués dans ce Dictionnaire, parce
des Philosophes, Eau de vie et de que, disent Morien et Raymond
mort, Cire où l’on- imprime le sceau Lulle, c’est dans l’intelligence de ces
d’Hermès, Eau de glace, Pluie des noms si différents d’une même
Philosophes, Fontaine, Bain du Roi, chose, que consiste tout le secret de
Bain des corps, Vinaigre très aigre, l’Art. Les uns sont tirés du grec, les
Savon, et tant d’autres noms qu’on autres de l’hébreu, quelques-uns de
trouvera ci-après par ordre alphabé- la langue arabe, plusieurs du latin
tique, et dont la plupart seront ex- et du français.
pliqués dans les articles qui les con- Absemir.
cernent.
Acier.
La plus grande partie des Philo- Adam.
Adamer.
sophes pensent que tout a pour
principe une eau savonneuse, c’est- Adrop.
à-dire, composée de deux subs- Affrop.
tances, l’une saline et l’autre oléagi- Agneau.
Aibathest.
neuse, appelée Chaos, et propre à
recevoir quelque forme que ce Aigle.
puisse être ; que Dieu l’a divisée en Aigle des Philosophes.
deux parties, en eau grossière, et en Aigle volante.
eau subtile ; la première visqueuse, Aimant.
huileuse ou sulfureuse, la seconde Air.
Airain.
saline, subtile et mercurielle. Il les
Airain brûlé.
subdivisa encore en trois parties
Airain incombustible.
générales ; de la plus subtile il for-
Airain noir.
ma les animaux, de la plus crasse
Alartar.
des métaux, et de celle qui participe
Albar Æris.
des deux il en composa les végé-
Albira.
taux ; de manière que celle d’un
Alborach.
règne ne saurait être transmuée
Alchaest.
radicalement en un autre règne, par
Alcharir.
aucune opération de l’Art. La pra-
Alcopbil.
tique de la Chimie prouve à ceux
Alembroth.
qui douteraient de ce système, dit
Alocam.
Becher, qu’il n’est pas la production
Alocines.
d’un cerveau creux. Le soufre agit
Aikusal.
sur le sel en l’agglutinant et lui
Almagra.
donnant ainsi la forme : le sel agit
Almizadir.
sur le soufre en le dissolvant et le
Aludel.
putréfiant ; et l’un joint avec l’autre
Alun.
en quantité proportionnée, consti-
Alus.
tuent une eau visqueuse et vitrio-
Aizemad.
lique, qui est la première matière de
Aizon.
la Nature et de l’Art.
Amalgra.
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Ame. Brebis.
Ame de Saturne. Brouillard.
Ame des Eléments. Cadmie.
Ame du Monde. Caducée.
Anachron. Caïn.
Anathron et Anatron. Cambar.
Anathuel. Camereth.
Androgyne. Cancre.
Antimoine. Caspa.
Antimoine des parties de Saturne. Caspachaïa.
Antybar. Cendre.
Arbre. Cendre de Tartre.
Arbre Lunaire. Cendre fusible.
Arbre métallique. Cendre incombustible.
Arbre Philosophique. Cendre noire.
Arbre Solaire. Chaï.
Arémaros. Chaïa.
Argent. Chameau.
Argent-vif. Champ.
Argent-vif coagulé. Chaos.
Argyrion. Chaux.
Arneth ou Zamieh. Chaux vive.
Arsenic. Chemin.
Asmarcech. Ches.
Astima. Chesseph.
Atimad. Chesseph Hai.
Aycafort. Chibur.
Azoch. Chien.
Azoth. Chien Corascénien.
Bain. Chienne d’Arménie.
Bain de Diane. Chose croisée ou tourmentée.
Bain du Roi. Chose vile.
Bain du Soleil. Chyle.
Bain-Marie. Ciel.
Bain vaporeux. Ciel des Philosophes.
Beïa. Ciel moyen.
Berbel. Clarté du Soleil.
Beurre. Clef de l’Œuvre.
Bien. Clef des Métaux.
Bien communicatif. Cœur de Saturne.
Blanc du Noir. Cœur du Soleil.
Blancheur. Colcotar.
Bois. Colère.
Bois de Vie. Colle d’Or.
Bois d’Or. Compagnon.
Borax. Compar.
Boritis, Composé.
Borteza ou Boreza. Compost.
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