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Ordre dorique
L'ordre dorique est le plus simple, le plus dépouillé des trois ordres
grecs. Les colonnes doriques se caractérisent notamment par leur
chapiteau à échine plate (nue, sans décors), par leur fût orné de 20
cannelures et par l'absence de base (pour le dorique grec) ; la frise
dorique se caractérise par ses triglyphes et ses métopes.
L'ordre dorique est aussi le plus ancien des ordres grecs (il apparaît
durant la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C.) Vitruve attribue son
invention à Dorus (Doros), fils d'Hellénos[1] . Ceux qui l'employèrent
les premiers « mesurèrent, dit Vitruve, le pied d'un homme, et, trouvant
qu'il était la sixième partie de la hauteur du corps, ils appliquèrent à
leurs colonnes cette proportion : quel que fût le diamètre de la colonne
à son pied, ils donnèrent à la tige, y compris le chapiteau, une hauteur
égale à six fois ce diamètre ». Ce n'est qu'une légende.
Historique
Le protodorique doit-il être vu en Égypte dans les hypogées de
Béni-Hassan (IXe siècle av. J.-C. ?). Certaines ressemblances sont
indéniables ; mais c'est en Grèce seulement que l'ordre dorique a été
appliqué, bien qu'il subsiste quelques monuments pseudo-doriques en
Égypte. Ce qui le caractérise, c'est l'absence de base : la colonne repose
directement sur le soubassement général. Elle est ordinairement de
forme tronconique ; sur le fût sont creusées des cannelures larges à
arêtes vives, peu profondes et terminées dans le haut par une ligne
droite. Le chapiteau n'a pas d'astragale, mais seulement un ou plusieurs
Le Parthénon.
filets, qui séparent les cannelures du tore. Celui-ci, qui se nomme
échine (du grec echinos, cuvette), a une forme évasée, débordant
beaucoup le fût de la colonne, et supporte une dalle carrée, sans moulures, appelée tailloir ou abaque. L'entablement
offre le même caractère de simplicité et de force ; l'architrave est très élevée et entièrement lisse ; la frise, décorée de
triglyphes (rainures verticales) et de métopes (enfoncements tantôt lisses, tantôt sculptés), en est la partie la plus
riche ; la corniche, qui présente des profils très simples, se distingue par les mutules inclinées qui, selon Vitruve,
simuleraient les forces de la toiture. Pour ajouter au caractère d'énergie et de solidité, les Grecs ont parfois réduit
l'entrecolonnement à une dimension telle que les tailloirs semblent se toucher. Au reste, les proportions des divers
membres de cet ordre ont subi, en Grèce même, des variations assez sensibles. Ainsi, la diminution du fût varie du
quart à la moitié du diamètre inférieur, et, au lieu de se présenter selon une ligne droite, elle est interrompue
quelquefois par un léger renflement (entasis), comme on le voit nettement dans le temple de Paestum.
Ordre dorique 2
Description
Le prototype de la colonne dorique est une colonne de bois surmontée d'une pierre
lisse ou granuleuse, qui deviendra le chapiteau (à Olympie, Pausanias, voyageur du
IIe siècle, a vu des colonnes originales en bois du temple d'Héra encore en place).
Les colonnes doriques les plus anciennes étaient très trapues (premier temple
d'Aphaia à Égine), puis elles s'affinent avec le temps. De même le chapiteau, très
aplati, se redresse et, à l'époque hellénistique, s'écarte à peine du fût.
Outre ces différences dans les proportions et les divisions, l'ordre dorique a connu,
en Grèce, des variations assez remarquables de caractère et de style. La frise du
Parthénon est ornée de bas-reliefs. La plus belle application qui ait été faite de ce
système d'architecture se voit à Athènes, dans les Propylées et le Parthénon.
L'ordre dorique est l'ordre par excellence, celui dont les autres ordres ne sont que
Cinq solutions au conflit d'angles
des émanations. Ce fut le système d'architecture que les Grecs employèrent dans le
dans les temples doriques :
plus grand nombre de leurs monuments. I. Ne rien faire et laisser dépasser
Les Romains firent subir au dorique de notables altérations : l'ordre gagna en la dernière colonne...
II. Allonger la dernière métope ;
élancement, mais perdit en force et en majesté ; sa forme cessa d'être pyramidale.
III. Allonger le dernier triglyphe ;
Le chapiteau fut surtout modifié : l'échine et le tailloir devinrent moins saillants. La IV. Diminuer l'espace entre les
hauteur de l'entablement fut diminuée. les triglyphes se multiplièrent entre les deux dernières colonnes ;
entrecolonnements. La corniche reçut une cimaise, un larmier, et même des V. Ajouter un segment vide en
extrémité.
denticules ; on lui donna le tiers de la hauteur de l'entablement, au lieu du
cinquième, et on réduisit en proportions inverses la dimension de l'architrave.
Autant le dorique grec est robuste, vivant et fier, autant son descendant romain est dépourvu de fermeté, de caractère,
de majesté.
Ordre dorique 3
Dorique grec
• Les Propylées, le Parthénon et la Stoa du roi, à Athènes
• Le temple de Zeus (Jupiter), à Olympie
• Le temple d'Héra (Junon), à Argos
• Le temple d'Apollon, à Délos
• Le temple de Poséidon (Neptune), à Paestum
• Les temples de la Vallée des Temples, à Agrigente
• Le temple de Ségeste
Temple dorique de Ségeste, Sicile, inachevé
Dorique romain
• L'ordre inférieur du Colisée de Rome
• Le théâtre de Marcellus, à Rome
Ordre dorique 4
Dorique moderne
• La basilique palladienne, d'Andrea Palladio, à Vicence
• La cathédrale Saint-Louis de Versailles, de Jules Hardouin-Mansart
• Lincoln Memorial, d'Henry Bacon, à Washington DC
• Le Petit Palais de Charles Girault, à Paris
Notes et références
[1] Vitruve, De l'architecture, IV.
Voir aussi
Articles connexes
• Ordre architectural
• Ordre toscan
• Ordre ionique
• Ordre corinthien
• Ordre composite
• Ordres superposés
• Ordre colossal
• Ordre attique
• Colonne
• Notion de module
Bibliographie
• Vitruve, Dix livres d'architecture, Ier siècle av. J.-C.
• Leone Battista Alberti, De re aedificatoria, 1485
• Andrea Palladio, Les Quatre Livres de l'architecture, 1570
• Augustin-Charles d'Aviler, Cours d'architecture, 1691
• Jacques François Blondel, Cours d'architecture civile, 1771-1777
• Nouveau Larousse illustré, 1898-1907
Sources et contributeurs de l’article 5
Licence
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