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Introduction générale :

De nos jours, la plupart des villes en général et celle des zones industrielles en particulier,
connaissent une croissance accélérée, et ont tendance à plus s’agrandir malgré le nombre
important de leurs populations. Cette attractivité s’explique souvent par : l’exode rural, la
modernisation et le développement d’une société tournée vers l’industrie et les services. Ce
qui fait souvent de ses zones la source principale d’emploi salarié.

Cet accroissement excessif de la population n’est pas sans conséquence, en effet cela conduit
à l’artificialisation des sols pour la réalisation de nombreuses opérations d’urbanisme, on peut
citer entre autre : la rénovation, la réhabilitation, le lotissement et le remembrement urbain.
Mais aussi la construction de nouvelles infrastructures telles que les routes, les ponts, les
logements sociaux etc. Afin de fournir de nouveaux cadres de vie à ces populations.

C’est le cas de Kamsar, petit village de pêcheurs à l'origine, est une ville du nord-ouest de la
Guinée située à environ 3heures et demie au nord de Conakry, dans l'estuaire du Rio Nuñez
sur l'océan Atlantique. C’est un centre industriel de la Compagnie des bauxites de Guinée
(CBG) en connexion ferroviaire avec le plateau de Sangarédi proche, qui est l'une des plus
grandes réserves mondiales de bauxite.

Depuis 2014, la CBG a entrepris un vaste programme d’expansion de ses capacités de


production, celui de passer de 15 à 18 millions de tonne par an, ce qui lui permettrait
d’accroitre la production de sa mine, de ses chemins de fer et ainsi générer des emplois.

Des lors, l’on assistera à une urbanisation galopante de cette ville. Sa population qui était
estimée à plus 360.000 habitants a de nos jours doublés.

C’est dans le souci d’assurer le bien-être et le confort de ces travailleurs que la compagnie des
bauxites de guinée(CBG) va initier la construction des logements sociaux.

Le rapport d’étude géotechnique du site a révélé que la zone d’implantation est caractérisée
par de l’argiles molle et de la vase. Ces sols appelés «sol à problèmes » sont susceptibles de
causer des dommages à la future structure notamment : les fissurations sur le bâtiment, le
soulèvement du fond de fouille, la rupture des conduites. La stabilité des structures sur ces
sols constitue une véritable problématique pour l’ingénieur.

C’est dans l’optique de proposer une structure apte à répondre aux exigences du sol tout en
tenant compte du caractère architectural et économique afin de solutionner cette
problématique que s’inscrit notre mémoire.

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La première partie est consacrée à la recherche bibliographique, elle comporte deux
chapitres :

Le premier chapitre présente la généralité sur les sols compressibles: la recherche portera
sur les propriétés, les comportements, les techniques de caractérisation et les problèmes posés
par la construction sur des sols compressibles.

Le deuxième chapitre : concerne les différentes méthodes d’amélioration ou de


renforcements des sols et celles des sols compressibles en particulier

La deuxième partie est consacrée à l’étude structurale et géotechnique du projet elle comporte
également deux chapitres.

Le troisième chapitre s’intéresse à la présentation du projet : il s’agira là de la conception


architecturale, les caractéristiques des matériaux utilisés le prédimensionnement et le
dimensionnement de tous les éléments en béton armé.

Le quatrième chapitre parle de l’étude géotechnique des sols de fondations et la proposition


d’une technique de fondation puis une modélisation sur Plaxis 3D.

Nous terminons ce mémoire par une conclusion générale et des recommandations.

2
Première partie

Recherche
bibliographique sur
les sols compressibles

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles

Chapitre1 : Généralités sur les sols compressibles

Introduction

La raréfaction des sols de bonne qualité pour développer la construction de bâtiments, des
réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires entraîne la nécessité de mettre en œuvre des
techniques de renforcement des sols compressibles. En effet, la construction sur ces sols
entraîne l’instabilité des ouvrages de par leur forte compressibilité qui se traduit par des
tassements et déformations importants sur ces derniers. Pour construire tout de même les
ouvrages désirés, on peut procéder au renforcement ou à l’amélioration du sol de fondation ou
du remblai. Les techniques employées permettent, soit d’accélérer le processus de
consolidation, ou encore de diminuer le tassement final ou de résoudre les deux problèmes à
la fois. Il faut également souligner, sur le plan économique, l’importance des techniques
d’amélioration des sols comme étant une solution alternative à d’autres modes de fondation
plus couteux

I. Les sols compressibles

Le sol est constitué d’une phase minérale solide, de phase liquide et gazeuse occupant les
vides entre les particules solides. Lorsqu’il y’a tassement, l’organisation, la saturation et le
volume de ces vides sont en étroite relation. Sous une charge la déformation d’un matériau
constitué d’une seule phase solide et homogène relève de sa propre résistance et de son
élasticité.

La compressibilité d’un sol est donc la propriété qu’il a de réagir à une augmentation de la
contrainte effective par un resserrement de ces particules solides (les plus petits s’insérant
entre les plus grosses) et une réduction de son indice de vide ce qui correspond á une
augmentation de la masse volumique. La compressibilité n’est possible que s’il y’a une
expulsion d’eau et de l’air occupant les vides du sol. (Vincent Robitaille Tremblay).

Tous les sols sont compressibles, c’est-à-dire qu’ils tassent lorsqu’on leur applique une charge
verticale. L’amplitude et la vitesse de ce tassement varient en fonction du type de sol
considéré, les sols compressibles sont généralement de formation récente, inaptes à supporter
les constructions importantes mais pouvant moyennant certaines précautions servir de
fondations à un remblai. Ils sont généralement de formations récentes (quelques milliers
d’années) contiennent presque toujours, en plus ou moins grande proportion, des matières
organiques.

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
I.1 Typologie

On peut les diviser en quatre catégories :


 Les vases et argiles molles

 Les tourbes

 Les limons argileux ou lâches

 Les marnes

I.1.1 Les vases et les argiles molles

Du point de vue géologique, les vases sont des dépôts formés en eau douce ou salée,
constituées de grains généralement très fins (inférieurs à 200 μ avec un pourcentage
important de particules inférieures à 2 μ) de nature minéralogique variable, disposés en
flocons (structure dite en « nids d’abeilles). La proportion d’eau retenue est assez forte, les
particules adhérant les unes aux autres, non pas suivant l’arrangement donnant la plus grande
compacité, mais suivant les directions où elles sont entrées en contact. La vase contient
généralement une certaine proportion de matières organiques (le plus souvent inférieure à 10
%), elle peut être tourbeuse si la présence de certains micro-organismes favorise la formation
de tourbe. Dans les zones littorales, la présence de chlorure de sodium empêche la
prolifération de ces micro-organismes, et de ce fait, la vase déposée n’est pas tourbeuse. En
se consolidant, la vase perd une partie de son eau, la structure se détruit ; et elle se transforme
en une argile ou une marne d’autant moins molle que la consolidation est plus importante. En
fait, du point de vue géotechnique on confond souvent vase et argile molle. Pour le
géotechnicien, ces sols se caractérisent par :

 Une teneur en eau qui est généralement voisine de la limite de liquidité, et un faible
poids spécifique sec γd (souvent inférieur à 10 KN/m3) ;

 Une teneur en matière organique de 2 à 10 % environ ;

 Une faible cohésion non drainée Cu (de l’ordre de 15 KPa en moyenne) ;

 Une forte compressibilité donnant lieu des tassements secondaires importants ;

 Un état normalement consolidé (avec surconsolidation en surface, et


exceptionnellement sous-consolidé dans les couches profondes).

I.1.2 Les tourbes :

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
Les tourbes sont des dépôts naturels organiques très compressibles, à hautes teneurs en
matière organique, à très hautes teneurs en eau et à très hauts degrés de saturation, dont le
contenu en fibres végétales décomposées constitue une structure anisotrope qui influence les
résistances mécaniques. Le tassement de la tourbe ne suit généralement pas les lois classiques
de la consolidation des argiles.

 La pression de préconsolidation est généralement difficile à déterminer, bien qu’il


s’agisse vraisemblablement de sols normalement consolidés.

 La phase de consolidation est généralement très courte et malaisée à définir.

 La compression secondaire est souvent prédominante.

Les indices de compression déterminées à l’œdomètre sont très forts (supérieurs à 1). La
perméabilité a généralement une composante horizontale beaucoup plus forte que la
composante verticale. Cette perméabilité diminue notablement au cours du tassement.

I.1.3 Les limons :

Les limons sont généralement constitués de silt, de lœss, ils possèdent un squelette siliceux à
silicocalcaire à grains fins ; leur taille est située entre celle des sables et celle des argiles ; et
de teneur en argiles variable. Ils sont peu perméables et constituent des terres de culture
fertiles. Leur assise est médiocre et sont donc à éviter pour les fondations.

I.1.4 Les marnes :


Les marnes sont à la fois argileuses et calcaires. On considère, selon leur composition, deux
grandes catégories :

 Les marnes argileuses qui contiennent 5 à 35 % de carbonate de calcium ;

 Les marnes proprement dites et les calcaires marneux avec des taux respectivement de
35 à 65 % et 65 à 95 %.

Comme pour les argiles, les marnes argileuses présentent notamment l'inconvénient de
craqueler sur une certaine profondeur en cas de sécheresse. Les marnes sont une assise de
fondations bonne à moyenne en l'absence de gypse. En revanche elles sont médiocres voire
dangereuses lorsqu'elles sont très argileuses en affleurement ou lorsqu'elles se situent au-
dessus d'une masse de gypse, avec risque de formation de fontis. Les marnes sont des roches
relativement tendres, elles subissent une géodynamique très active à leur surface et leur
fragilité les rend très vulnérables aux aléas de la nature et des hommes.

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
On peut conclure que l’évolution des sols fins est due à la présence des minéraux argileux
dans les sols tels que : les marnes, les argiles…etc., qui manifestent une grande sensibilité à
l’air (retrait, fissuration désagrégation progressive des couches de sol) et une forte affinité
pour l’eau (avec les conséquences classiques de l’humidification : gonflement,
déconsolidation, perte des caractéristique mécaniques). 

La mesure de ces propriétés est décrite dans les manuels de mécanique des sols.

I.2 Propriétés caractéristiques des sols compressibles

I.2.1 Caractéristiques :

Les sols compressibles sont caractérisés par :

 Une teneur en eau très forte et un très faible poids apparent (ces sols sont
généralement saturés)

 Une résistance au cisaillement très faible

 Une déformabilité élevée, fonction de la charge appliquée et du temps

 Une faible perméabilité, qui varie avec les déformations du sol ;

 Une résistance limitée, qui croît en général avec la profondeur.

Dans la pratique française, la déformabilité est étudiée à l’œdomètre (essai de chargement par
palier, essai de fluage) et décrite par une relation semi logarithmique entre l’indice des vides
et la pression effective.

I.2.1.1 Essai œdométrique

A. Hypothèse

L’hypothèse fondamentale consiste à admettre qu’il n’y a pas de déformation horizontale le


sol étant en quelque sorte bloqué par le sol environnant (état k0). L’eau et les grains étant
incompressibles les déformations ne peuvent provenir que des grains entre eux La loi de
comportement est déterminée expérimentalement á l’aide d’un œdomètre.

B. L’Œdomètre :

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
C’est l’appareil qui permet de mesurer le tassement d’un échantillon de sol (intact de
préférence) sous un effort donné, et son gonflement au cours du déchargement des efforts
soumis auparavant. L'opération de chargement et déchargement s'effectue par paliers et elle
est chronométrée, afin d’en déterminer les propriétés mécaniques. L’appareil comprend une
cellule et un bâti de chargement.

 La cellule : l’échantillon de sol à étudier doit être saturé de forme cylindrique


(section S, hauteur H0) est placée entre deux pierres poreuses saturées dans la
cellule (moule mécanique rigide) de même diamètre intérieur que l’échantillon

 Le bâti de chargement : il permet d’appliquer sur le piston reposant sur la pierre


poreuse une charge Q et de la maintenir constante le temps voulu

 Des déformations radiales nulles (εx=εy=0)

Le système de drainage permet à l’eau de s’évacuer suivant les trajets verticaux ascendant
et descendant symétriques tout en permettant au sol de rester saturé

Figure 1. La cellule œdométrique


La dissipation des suppressions inertielles qui résulte du drainage permet d’imposer au sol si
on attend suffisamment longtemps une contrainte effective Ϭz’ égale à la contrainte appliquée
Ϭz.

Des comparateurs permettent de mesurer les tassements ΔH correspondant et donc calculer la

ΔH
déformation axiale εz= .
H0

Dans la pratique on double la charge tous les 24h compte-tenu de la faible épaisseur de
l’échantillon.

L’essai fourni deux types de courbes : la courbe de compressibilité et de consolidation

Caractéristiques de la compressibilité :

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
La courbe de compressibilité permet de déterminer trois caractéristiques du sol :

 La pression de préconsolidation

 L’indice de compression

 L’indice de gonflement

a. La pression de préconsolidation : Ϭ ' P

C’est la contrainte effective qu’a subie le sol au cours de son histoire, la courbe permet de
déterminer graphiquement sa valeur.

Figure 2. Courbe de compressibilité

- Entre A et B :

On note un faible tassement, une contrainte auxquelles le sol a déjà été soumis à un moment ou
à un autre de son histoire géologique, le sol a été soumis à une pression inferieur ou égale à la
pression de préconsolidation (exemple poids des terres).

- Entre B et C :

On note une forte compressibilité (le sol ne peut pas supporter plus que la pression de
préconsolidation sans se déformer de façon importante), le sol est soumis à des contraintes
supérieures à toutes celles qu’il a déjà connues, courbe vierge de compressibilités.

Soit ϭ’vo la contrainte effective du sol en place, on détermine le rapport de surconsolidation

Ϭ' P
OCR=
Ϭ ’ vo

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
 SI OCR=1, le sol est normalement consolidé c’est-à-dire qu’il n’a jamais été le site
d’une érosion ou supporté des surcharges qui ont ensuite disparues. Ces sols sont
susceptibles de développer de grands tassement puisque toute surcharge peut
augmenter la contrainte effective à un niveau que le sol n’a jamais atteint ce qui
réduira l’indice des vides.

 SI OCR>1, le sol est surconsolidé, dans ce cas les tassements seront très faibles
puisque la contrainte effective est inférieure à la pression de préconsolidation.

 SI OCR<1, le sol est sous consolidé. C’est le cas des sols en cours de formations
(vases, tourbes etc…).

b. L’indice de compression

On appelle l’indice de compression notée cc la pente (au signe près de la courbe vierge)

Figure 3. Indice de compression

Δe
cc=
Δ(logϬ ' )

c. L’indice de gonflement :
C’est la pente moyenne (au signe prêt) d’un cycle de déchargement-rechargement) il est noté
Cs. (Figure).

I.2.2 Propriétés :

Ces propriétés sont résumées dans le tableau ci-dessous

Porosités Tourbes Sols organiques Vases Argiles molles


Teneur en eau w% 200 - 1000 100 – 200 60 – 150 30 – 100
Indice des vides e 3 à 10 2à3 1,5 à 3 1,2 à 2
Porosité n 75% à 90% 70% à 80% 60% à 75% 55% à 70%
Compressibilité Cc/(1+e0) 0,4 à 0,8 0,2 à 0,35 0,25 à 0,4 0,15 à 0,3

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
Coefficient de
10-6 à 10-7 10-6 à 10-8 10-7 à 10-8 10-7 à 10-9
consolidation Cv (m²/s)
Indice de fluage Cαe 0,02Cc 0,03 à 0,05Cc 0,03 à 0,05Cc 0,03 à 0,05Cc
Coefficient de perméabilité
10-4 à 10-9 10-6 à 10-9 10-7 à 10-9 10-9 à 10-11
K (m/s)
Cohésion non drainée Cu
10 à 50 10 à 50 10 à 50 10 à 50
(kPa)
Taux de variation de Cu :
0,5 0,2 à 0,3 0,2 à 0,3 0,2 à 0,3
λCu
Masse volumique sèche ρd
100 à 500 500 à 1000 700 à 1500 1000 à 1600
(kg/m3)
Masse volumique réelle ρs
1400 à 2000 2000 à 2600 2400 à 2700 2600 700
(kg/m3)

II. Reconnaissances et essais à envisager :

La présence de matériaux compressibles sur les chantiers nécessite la réalisation d’essais


géotechniques spécifique in situ ou sur échantillons de sols prélevés, afin d’estimer au mieux
l’influence des sols compressibles sur le futur ouvrage, notamment pour ce qui concerne les
tassements attendus et admissibles de ces sols d’assise, les risques de rupture de l’ouvrage
proprement dit, ainsi que les désordres engendrés sur les édifices avoisinants.

La reconnaissance doit être entreprise dès que l’existence de tels sols est détectée : en effet,
elle comporte nécessairement des essais de durée importante (essais de compressibilité, en
particulier) et des conclusions exercent une influence décisive sur l’économie générale du
projet. Une caractérisation précise de ces zones est nécessaire par une investigation
appropriée.

a. Les sondages à réaliser sont :


 Des sondages carottés avec prélèvement d’échantillons intacts pour réalisation
d’essais œdométriques
 Des essais in situ de type pénétromètre statique ou dynamique (CPT)
  Des essais préssiométriques
 Des essais scissomètriques

b. Les essais de laboratoire à réaliser sont :

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Chapitre 1 : Généralités sur les sols
compressibles
 Des essais d’identification (teneur en eau, densité, granulométrie, limites d’Atterberg
et VBS) associés à chaque essai géo mécanique afin de caractériser le terrain

 Des essais mécaniques, essais triaxiaux, pour déterminer la cohésion non drainée de
chaque unité compressible et essais œdométriques (avec mesure du Cv et
perméabilité) pour déterminer les paramètres de compressibilité du sol support.

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Méthode d’amélioration des sols compressibles

Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols compressibles


Introduction :
Lorsque la construction d’un ouvrage est décidée sur un terrain fixé dont la stratigraphie peut
être constituée d’un sol dit « à problèmes », deux problèmes se posent le plus souvent. En
premier lieu, il faut recourir à une opération dite d’amélioration du sol pour rendre faisable la
construction de l’ouvrage en question dans un délai raisonnable et en second lieu, il faut tenir
compte du coût de l’opération d’amélioration en évitant qu’elle soit disproportionnée par
rapport au coût d’une autre solution de fondation envisageable. L’opération d’amélioration
s’accompagne donc de certaines performances qui conduiront à de nouvelles propriétés et
caractéristiques du sol initialement à problèmes. C’est dans cette vue qu’une technique
d’amélioration ou de renforcement d’un sol est décidée.

II. Généralité sur les méthodes d’amélioration ou de renforcements des


sols

Le sol initial ou à l’état non amélioré est identifié essentiellement par sa courbe
granulométrique qui demeure un facteur essentiel en vue de lui faire subir une technique
d’amélioration donnée. On appelle en général technique d’amélioration celles qui modifient
de façon homogène la masse du sol et technique de renforcement celles qui créent dans le sol
des inclusions plus résistantes dont la présence modifie la répartition de la contrainte et la
valeur des déformations dans le sol.

En effet, compte tenu des deux grandes classes de sols bien connus, à savoir pulvérulents ou
fins, on comprend naturellement qu’il existe une différence entre les techniques
d’amélioration appropriées à chacune de ces classes. Par ailleurs, sachant qu’il existe une
bonne majorité de sols appartenant à la catégorie de sols intermédiaires, d’autres dérivées de
techniques peuvent être envisagées.
Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
La figure ci -dessous illustre la différence nette entre les techniques exécutables dans les sols
fins d’une part et sols grenus d’autre part. Alors que pour les sols intermédiaires les
possibilités d’amélioration ne sont diversifiées

Figure 4. : Méthode de renforcement des sols

La conception des travaux d’amélioration ou de renforcement des sols s’appuie sur les calculs
particuliers qui ont été validés par comparaison avec les résultats expérimentaux des chantiers
ou des projets.

Les différentes méthodes d’améliorations et de renforcements des sols sont :

 Amélioration de la masse du sol :

On peut citer entre autre : La consolidation et drainage (les drains verticaux), le


préchargement par remblai ou par le vide, substitutions du mauvais sol, le vibrocompactage,
l’inondation, le compactage dynamique, le compactage statique, les explosifs.

 Amélioration par inclusions du sol :

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
On peut noter comme améliorations : Colonnes ballastées, inclusion rigides, colonnes de
mortier sol-ciment réalisées par jet, colonne de sol chaux-ciment réalisée par malaxage.

II. Les méthodes d’améliorations utilisées dans les sols compressibles  :

II.1 Le préchargement par remblai :

Figure 5.prechargement de sol

Lorsqu’il s’agit de construire sur un sol saturé de faible portance ou relativement


compressible, le préchargement fait par un remblai est la technique la plus simple qui permet
d’assurer une amélioration de la résistance au cisaillement à court terme. Ce procédé va
permettre l'évacuation de l'eau interstitielle du terrain. La qualité du tassement est directement
proportionnelle à la durée du préchargement, de plus la lenteur des phénomènes permet le
déchargement du terrain pendant la construction sans risque de gonflement et de retour à l'état
initial du terrain (phénomènes élastiques).

II.1.1 Problèmes spécifiques au remblai sur sol compressibles


La mise en œuvre de remblai sur sols compressibles comporte quatre types de difficultés :

 Stabilité du remblai,
 Déformations du sol,
 Efforts « parasites » sur les ouvrages voisins
 Perturbation de l'écoulement des eaux.
a) Stabilité des remblais

Les remblais sur sols compressibles peuvent engendrer deux types d'instabilité :

 Rupture par poinçonnement : 

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
Ce mode de rupture est marqué par affaissement généralisé du remblai et une pénétration de
ce dernier dans le sol support, occasionnant ainsi la formation des bourrelets de terre de part et
d’autre des talus en raison de la réaction par soulèvement du terrain naturel.

Figure 6 : rupture par poinçonnement

 Rupture de type circulaire (glissement rotationnel) : 
Il se caractérise par un enfoncement localisé et partiel du remblai en raison de déplacement
d’une partie du remblai et du sol support le long d’une surface de rupture assimilée
généralement à une courbe circulaire.

Figure 7 : glissement du remblai

b) Des problèmes de déformations :

Les sols compressibles se déforment sous les remblais à la fois verticalement (tassement) et
horizontalement aussi mais généralement les déformations horizontales sont moins
importantes et ne dépassent pas quelques décimètres dans les cas les plus défavorables. Les
déformations ne sont pas instantanées, elles commencent pendant la construction et peuvent
durer des années après, suivant le degré de consolidation du sol d’assise. En plus les
tassements ne sont pas uniformes à cause de la section trapézoïdale des remblais et de
l’hétérogénéité des sols supports.

Ainsi on distingue :

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
 Un enfoncement vertical au centre du remblai

 Un enfoncement vertical combiné à un déplacement latéral du sol de fondation


sous l’emprise du remblai

 Un déplacement latéral du sol de fondation hors de l’emprise du remblai,

jusqu’à une distance directement liée aux épaisseurs du remblai et du sol

Figure 8 : tassement et déformation latérales de l’assise du remblai

c) Des problèmes d’éventuels désordres sur les ouvrages avoisinants :

La construction d’un remblai sur un sol compressible peut ainsi provoquer des tassements
sous des ouvrages voisins existants, elle peut aussi induire la rupture par flexion des pieux
d’ouvrages d’arts ou un déplacement progressif des appuis comme elle peut aussi occasionner
le déversement des culées ou des murs de soutènement.

d) Problèmes d’écoulement d’eau :

Les sols compressibles sont souvent situés en fond de vallée, leurs consolidations influence
leurs perméabilités alors les écoulements de crues peuvent éroder le pied du remblai d’où la
nécessité de le protéger, il faut penser également à placer des buses ou des cadres en travers
du remblai.

II.1.2 Disposition constructives relatives aux remblais


 Construction par étape

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
 Description et Principe de fonctionnement

Le pré-chargement par étapes : lorsqu’il s’agit d’édifier des remblais de grande hauteur (>
6m) sur une argile molle très compressible le chargement doit être fait par étapes pour éviter
de provoquer la rupture par poinçonnement du sol.

La résistance du sol augmente avec le niveau des contraintes effectives, la construction par
étape permet d’exploiter cette propriété pour des sols qui ne peuvent pas supportés dans leur
état naturel la totalité des charges prévues. Le remblai est construit par couche et l’épaisseur
de la couche suivante est déterminée par un calcul de stabilité en fonction de la résistance du
sol acquise par consolidation á la fin de l’étape précédente. (il nous faut la formule si non le
jury nous le demendera)

Sous chaque charge on atteint la fin ou 80% de la consolidation. Cette méthode nécessite des
délais importants si le sol est épais et peu perméable, elle est souvent associée à des drains
verticaux.

Figure 9 : construction par étapes


 Mise en œuvre :
Le remblai est construit par phases avec des périodes d'attente pouvant atteindre plusieurs
mois.
 Contrôle de qualité :
Mesure des tassements du sol de support, pressions interstitielles et éventuellement des
déformations latérales au pied du remblai.

 Avantages et inconvénients :

 Technique économique mais demandant du temps dans sa réalisation et un contrôle


précis des vitesses de consolidation. Elle est adaptée au sol dont la consolidation est

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
rapide (faible épaisseur) dans le cas contraire il faut la combinée à un des drains
verticaux

 La technique n’est pas toujours applicable (l’augmentation de la résistance du sol est


parfois insuffisante pour porter le remblai final).

 Délais de réalisation importants

 Renforcement par géosynthétique


La construction de remblais sur sols compressibles constitue un enjeu majeur. Dans ce
contexte l’utilisation de nappes géosynthétiques pour améliorer la stabilité de ces remblais est
une des techniques de renforcement de sol parmi les plus efficaces et largement éprouvée.

 Description et Principe de fonctionnement

La mise en place d'une ou plusieurs nappes de géotextiles ou de géogrilles à la base du


remblai permet d'augmenter sa résistance à la traction et d'améliorer sa stabilité vis-à-vis de
ruptures circulaires. On peut donc augmenter la hauteur de remblai mise en œuvre à chaque
phase de chargement sous réserve des conditions de poinçonnement du sol. Le géotextile a
pour effet annexe de rendre plus uniformes les tassements du sol sous le remblai.
Le choix du géotextile et les calculs de dimensionnement (résistance, ancrage latéral, stabilité
du remblai) doivent être confiés à un spécialiste.

Figure 10 :

 Mise en œuvre :
Les nappes de géotextile sont placées au niveau prescrit au cours de la construction du
remblai.
 Contrôle de qualité
Contrôle de la conformité au projet (nombre et position des lais de géotextiles).
Contrôle du géotextile (résistance à la traction, déformabilité).

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
 Avantages et inconvénients :

Réduire les déplacements des sols compressibles causés par leurs faibles portances ;
Prévenir une rupture d’ensemble du remblai et du sol de fondation ;
Coût des matériaux variables.

II.2 Substitution du mauvais sol

Description et Principe de fonctionnement


La substitution consiste simplement à excaver le mauvais sol et à le remplacer par de bons
matériaux d'apport compactés. Elle est plus difficile à mettre en œuvre sous l'eau (cas fréquent
dans les tourbes) et est limitée en pratique à des profondeurs de quelques mètres. D'autre part,
elle est contraignante vis-à-vis de l'environnement (nécessité de trouver des emprunts et des
lieux de dépôt). Le remplacement de tout ou partie du sol compressible par un matériau plus
résistant et moins déformable élimine tout ou partie des problèmes de tassement et de
stabilité. (Figure 1.6)

Figure 11 : substitution du mauvais sol (J.P. MAGNAN 2000)

 Domaine d'application :
Sites où une couche proche de la surface est responsable d'une part importante des tassements
et de l'instabilité. Le domaine privilégié d'application de cette technique dans le domaine
routier est la présence en surface de sols organiques dont les déformations de fluage sont
importantes et néfastes au niveau de la chaussée.

 Mise en œuvre :
 Substitution hors d'eau : Excavation des matériaux compressibles et remplacement par
de bons matériaux insensibles à l'eau, compactés par couche au rouleau.

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
 Substitution sous l'eau : Excavation à la pelle mécanique ou à la dragline (matériel de
dragage terrestre, de raclage de terrain par un godet tiré au moyen d'un câble). Le
compactage commence lorsque le remblai sort de l'eau, le matériau de remblai ne doit
pas comporter de fraction fine.
 Avantages et inconvénients :

Procédé efficace mais coûteux (volumes importants de sols à évacuer et de bons matériaux à
apporter).

Nécessité de trouver un emprunt et un lieu de dépôt.

II.3 Drains verticaux


Description et principe de fonctionnement :
Cette technique est utilisée pour accélérer les tassements de consolidation des sols fins saturés
de faible perméabilité. La durée de la consolidation des sols est proportionnelle au carré de la
distance de drainage. L'introduction de colonnes verticales drainantes dans un massif de forte
épaisseur permet de raccourcir fortement cette distance de drainage et de contrôler ainsi les
vitesses de consolidation. Les drains verticaux ont été initialement exécutés en sable. Les
drains plats préfabriqués sont en général moins onéreux actuellement. L'eau sortant des drains
doit être évacuée sous le remblai (couche drainante). Cette technique n'a d'effet que sur la
vitesse de tassement.

Figure 12 : les drains verticaux

 Domaine d'application 

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
Couches d'argile ou de limons compressibles de 3 à 50 m de profondeur. Pour les sols
organiques, le fluage doit être pris en compte spécifiquement dans les études de faisabilité les
remblais routiers et ferroviaires ; la construction et renforcement de digues ; les constructions
maritimes et les applications littorales.

 Mise en œuvre
La mise en œuvre des drains verticaux préfabriqué est réalisée par fonçage statique d’une lance au
travers des couches compressibles. Cette lance coulisse le long d’un mât de guidage porté par une
pelle hydraulique de forte puissance sur chenilles. Le maillage des drains est dimensionné en
fonction de la perméabilité des sols et des délais disponibles pour leur consolidation. La capacité des
matériels est adaptée aux paramètres du projet (profondeur, résistance).

Figure 13 : réalisations de drains verticaux

 Contrôle de qualité
Les contrôles portent sur l'intégrité des drains lors de leur mise en œuvre, sur la perméabilité
et l'épaisseur de la couche drainante, sur le relevé détaillé des longueurs de chaque drain, sur
le tassement de surface et pour les projets délicats, sur le tassement en profondeur et les
pressions interstitielles. Les courbes de tassement peuvent être analysées pour contrôler
efficacement le déroulement de la consolidation.

II.4 Renforcement par inclusion rigide :

Description et principe de fonctionnement


Deux nombreux types d’inclusion peuvent être envisagés Suivant la nature, les propriétés
mécaniques et la géométrie de la couche compressible, de nombreux types d'inclusions

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
rigides peuvent être envisagés, allant des pieux classiques aux colonnes de sol traité. On
distingue :

a) Inclusion préfabriquée

Parmi les inclusions préfabriquées, on retrouve principalement tous les types de pieux mis en
place par battage ou fonçage mais aussi des techniques de pieux vissés (cf. module
"fondations").

b) Inclusion réalisée in situ

On distingue essentiellement :

 Les pieux forés (cf. module "fondations") ;

 Les pieux battus tubés (pieux en béton armé)

 Le jet grouting (est un procédé de consolidation de sol qui consiste au traitement du


sol dans la masse par injection sous haute pression d’un jet de coulis à base de
ciment, réalisant in situ un mélange sol-ciment).

 Les injections solides.

Domaine d'application :

I.5 Colonnes ballastées


Description et principe de fonctionnement
L’amélioration du sol par des colonnes ballastées, consiste à mettre en œuvre un « maillage »
de colonnes constituées de matériaux graveleux, amenant une densification des couches
compressibles et les rendant aptes à reprendre les charges transmises par la fondation. Le
traitement d’un sol par colonnes ballastées conjugue les actions suivantes :
1. Augmenter la capacité portante du sol ;
2. Diminuer les tassements totaux et différentiels ;
3. Diminuer le temps de consolidation par création d’éléments drainant ;
4. Diminuer les risques induits par les phénomènes de liquéfaction lors des séismes.
Domaine d’application
Fondations de bâtiments et de réservoirs. Zones de transition entre points durs (ouvrages
fondés sur pieux) et sections courantes de remblai.
Technique de mise en œuvre
Deux procédés sont utilisés pour la mise en œuvre des colonnes ballastées.
 Par voie sèche : On utilise le lançage à l’air.
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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
 Par voie humide : On utilise le lançage à l’eau.

a. Mise en œuvre par voie sèche


La machine est mise en station au-dessus du point de fonçage, et stabilisée sur ses vérins. Un
chargeur à godet assure l’approvisionnement en agrégats puis le contenu de la benne est vidé
dans le sas. Après sa fermeture, l’air comprimé permet de maintenir un flux continu de
matériaux jusqu'à l’orifice de sortie.

Le vibreur descend, en refoulant latéralement le sol, jusqu’à la profondeur prévue, grâce à


l’insufflation d’air comprimé et à la poussée sur l’outil. Lorsque la profondeur finale est
atteinte, le vibreur est légèrement remonté et le matériau d'apport se met en place dans
l'espace ainsi formé. Puis le redescendre pour expansé le matériau latéralement dans le sol el
compacter. La colonne est exécutée ainsi, par passes successives, jusqu'au niveau prévu.

Figure 14 : réalisation des colonnes ballastées par voie sèche.

b. Mise en œuvre par voie humide

Dès le début de l’opération, le sol est saturé en eau et les vibrations de l’outil génèrent un
phénomène local et temporaire de liquéfaction du sol. Le vibreur, avec les tubes de rallonge,
descend alors rapidement dans le sol sous l’effet de son propre poids. Lorsque la profondeur
de traitement requise est atteinte, le lançage à eau est réduit, de telle façon que l’espace
annulaire autour du vibreur et ses extensions reste ouvert grâce à la pression hydrostatique.

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Chapitre2 : Méthode d’amélioration des sols
compressibles
Les matériaux d'apport sont alors introduits dans le trou pendant que l'alimentation
permanente en eau assure que les matériaux atteignent bien la base du vibreur et que les
particules fines du sol en place soient bien évacuées hors du trou.

En remontant et redescendant le vibreur de façon contrôlée par passes successives jusqu’à la


surface, le matériau d’apport est expansé et compacté dans le sol en place pour former la
colonne ballastée.

Contrôle de qualité
Contrôle des paramètres de mise en œuvre : volume du ballast, énergie de vibration.
Contrôle des caractéristiques mécaniques des colonnes au pénétromètre. Essais de
chargement de colonnes.
Avantages et inconvénients
Profondeur de traitement limitée à 15 mètres environ. Technique assez onéreuse (ballast et
exécution). Réalisation par une entreprise spécialisée.

Conclusion

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