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Université Mohamed V de RABAT

Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales

Rapport sur :

La POLITIQUE
MONETAIRE

Master FME

Année universitaire 2018-2019


SOMMAIRE

INTRODUCTION

PARTIE 1 : POLITIQUE MONETAIRE : Définition, objectifs et instruments

1. Définition
2. Objectifs
3. Historique de la politique monétaire
4. Les instruments de la politique monétaire

PARTIE 2 : POLITIQUE MONETAIRE : Cas du Maroc


1. Rappel historique
2. Chiffres de l’ HCP

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
1
INTRODUCTION

La politique monétaire est une politique conjoncturelle qui s’inscrit dans le cadre de la
politique économique générale.

Aujourd’hui, la politique monétaire consiste pour une banque centrale à maintenir le pouvoir
d’achat de la monnaie, tout en se préoccupant de la stabilisation de l’activité économique, en
contrôlant les taux d’intérêt à court terme. Cette conception est le résultat des évolutions
enregistrées aussi bien dans la pratique que dans la théorie.

Alors on peut voir qu’il existe une certaine relation entre la politique monétaire et l’inflation
(elle influence le pouvoir d’achat des ménages).

Tout cela nous pousse a penser comment l'Etat peut instrumentaliser la politique monétaire
pour booster la croissance économique ?

C’est pour cette simple raison que nous allons essayer d’analyser la politique monétaire
comme étant une politique importante pour une économie, ses composantes et les théories qui
l’ont concerné, sans oublier de voir son effet sur l’inflation qui est considéré comme étant
l’un des plus grands phénomènes économiques dans le monde.

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PARTIE 1 : POLITIQUE MONETAIRE : Définition,
objectifs et instruments

1- Définition :

La politique monétaire constitue l’un des éléments de la politique économique.

En effet, c’est un ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, et notamment la
banque centrale, visant à faire varier la quantité de monnaie présente dans l’économie afin
d’agir indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production, la consommation
et l’inflation.

Autrement dit, la politique monétaire est la responsabilité des banques centrales, qui doivent à
la fois favoriser la prospérité économique grâce à leur action sur la monnaie, et veiller sur la
stabilité monétaire et financière, mais sans agir sur les lois, les investissements publics, la
fiscalité, l’organisation du travail, qui sont du domaine de l’État.

2- Les objectifs :

Les objectifs finaux de la politique monétaire rejoignent ainsi les objectifs de la politique
économique qui sont la croissance (avec un niveau satisfaisant de moyens de paiement en
circulation dans l’économie) et la stabilité interne de la monnaie (afin d’éviter l’inflation).
Mais la politique monétaire ne peut pas agir directement sur ces objectifs. En revanche, elle
peut agir efficacement sur certaines variables de l’économie qui elles-mêmes influencent les
objectifs de croissance et de stabilité des prix.

Ces variables comme la masse monétaire par exemple, sont appelées des « Objectifs
intermédiaires ». Les autorités monétaires se fixent donc des objectifs intermédiaires sur
lesquels elles exercent une influence directe.

La banque centrale poursuivirent des objectifs correspondant à des mandats, détermines par les
parlements nationaux ou, dans le cas d’une union monétaire (comme la zone euro ou les zones
monétaires africaines...), par une traite international. Ces objectifs ont varié considérablement au
cours du temps et font toujours l’objet des débats parmi les politiques et les économistes.

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Jusqu’aux années 1980, les banques centrales se voyaient en général assigner des mandats
larges ou imprécis, impliquant de difficiles compromis entre différents objectifs. L’une des
leçons tirées de l’inflation des années 1970 et 1980 a été la nécessite de donner aux banques
centrales des objectifs plus précis, dans la plupart des pays, la stabilité des prix a alors émergé
comme l’objectif principal.

La stabilité des prix :

Les bénéfices de la stabilité des prix sont assez intuitifs, leur fondement théorique ne soit pas
si simple. L’argument le plus souvent cité est que l’inflation fausse les décisions économiques
en taxant implicitement la richesse des agents et en brouillant les signaux donnes par les prix
relatifs. Certains pays souffrent même d’hyperinflations, généralement définie comme un taux
d’inflation supérieur a 50%.

C’est pourquoi la plupart des banques centrales cherchent à limiter le taux d’inflation, c'est-à-
dire la hausse annuelle du niveau général des prix. La définition numérique de la stabilité des
prix est une question délicate.

Pourquoi cet objectif a-t-il été assigne aux banques centrales ? Essentiellement parce que celles-ci
sont garantes de la valeur de la monnaie qu’elles émettent. Or, la valeur de la monnaie n’est autre
que le pouvoir d’achat en biens et services qu’elle confère à son détenteur. Il est d’usage de
distinguer la valeur externe d’une monnaie (le taux de change) et sa valeur interne (qui peut être
mesurée, pour un consommateur type, par l’inverse du niveau des prix à la consommation).

Il y a trois motifs à la fixation d’un objectif principal de stabilité des prix, tout d’abord
l’objectif relève du bien être social, ensuite, les banques centrales sont le mieux placées pour
l’atteindre, enfin, leur assigner d’autre tâches risquerait de les empêcher d’atteindre leur
objectif de stabilité des prix.

L’analyse du courant monétariste est bien résumée par la fameuse phrase {l’inflation est
toujours et partout un phénomène monétaire}. Cette proposition suggère une relation causale
directe entre la quantité de monnaie en circulation et l’inflation. Elle implique que la stabilité
des prix exige de contrôler la quantité de monnaie en circulation, ce qui signifie aussi que la
politique monétaire est l’instrument naturel du contrôle de l’inflation. La relation entre
monnaie et prix à moyen terme s’est brouillée avec le développement de la finance.

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Les modèles économiques contemporains conservent une hypothèse importante de neutralité
de la monnaie : à long terme, les grandeurs nominales (le niveau général des prix, des salaires
nominaux, des taux d’intérêt, du taux de change nominal) sont déconnectées des grandeurs
réelles (PIB réel, emploi, salaires réels, taux d’intérêt réels, taux de change réel). Bien qu’elle
ait des effets à court terme. A long terme, la politique monétaire est capable de contrôler les
variables nominales sans affecter les variables réelles.

La stabilité du taux de change :

Historiquement la stabilité du taux de change a joué un rôle important dans la conduite de


la politique monétaire. Jusqu’aux années 90, de nombreux pays, notamment en Europe, se
sont appuyés sur un engagement de fixité de leur taux de change prix.

Après démantèlement du bloc soviétique, plusieurs pays en transition ont également utilisé le taux
de change ancre nominale, dans un contexte de très faible crédibilité des institutions et
d’instabilité de la demande de monnaie, En outre, le taux de change est une variable facilement
observable, à la différente de l’inflation, dont la mesure peut être manipulée par les autorités.

La stabilité de la production :

La politique monétaire affecte la demande agrégée. En présence de rigidités des prix, un


taux d’intérêt plus faible tend à encourager l’investissement ( car le cout de financement
diminue) et les exportations ( parce que la baisse du taux d’intérêt suscite une dépréciation du
taux de change, qui rend les produits locaux plus compétitifs), par ailleurs, l’inflation réduit le
pouvoir d’achat des actifs financiers, qui ne sont pas parfaitement indexés sur les prix, comme
les obligations à taux fixe, ce qui peut avoir l’effet opposé, en raison d’une baisse de la
richesse des ménages.

L’effet de la politique monétaire sur la production à court terme peut être représenté dans le cadre
du modèle offre agrégée-demande agrégée. En élevant les encaisses monétaires des ménages,
c'est-à-dire la quantité de monnaie qu’ils détiennent pour régler leurs transactions, ou en abaissant
le taux d’intérêt, une politique monétaire expansionniste accroit la demande agrégée de biens et de
services pour chaque niveau de prix, selon la pente de la courbe d’offre, l’activité et/ou les prix
augmentent. La politique monétaire restrictive a l’effet inverse.

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La stabilité financière :

Ce sont le secteur bancaire et les marchés financiers qui répercutent les inflexions de la
politique monétaire dans les taux d’intérêt des placements et des emprunts des ménages et des
entreprises. C’est pourquoi les banques centrales s’intéressent de près à la stabilité financière,
en d’autres termes au bon fonctionnement des institutions financières et des marchés d’actifs.
Même quand cet objectif ne fait pas explicitement partie de leur mandat, il est nécessaire à
son bon accomplissement : la stabilité financière est dans le code génétique des banques
centrales. Ceci peut les amener à agir à titre préventif pour éviter une crise par exemple en
relevant les taux d’intérêt pour freiner l’offre de crédit et la hausse du prix des actifs
financiers, ou à titre curatif après une crise, en fournissant des liquidités aux banques pour
leur permettre de prêter au secteur privé.

3- Historique de la politique monétaire :


e
Au XIX siècle, les objectifs de la politique monétaire font l’objet d’un débat :

 la Currency school dirigée par Ricardo, héritière du bullionisme, prône un contrôle de la


création monétaire par la banque centrale : elle doit être égale ou inférieure à la quantité
d’or qu’elle détient pour empêcher l’inflation
 T. Tooke et sa Banking school prônent une liberté de cette création monétaire, qui doit
dépendre des besoins des agents économiques.

Le Currency School l'emporte lors du Banking Act de 1844, qui requiert aussi de capitaliser les
banques. Cette solution profite du boom minier de l'ouest américain, qui rend beaucoup plus
abondant les métaux précieux, puis de la montée en puissance des mines d'or sud-africaines.

Entre 1920 et 1940, il faut gérer les séquelles de la Première Guerre mondiale. L’Allemagne
est entraînée par le Traité de Versailles dans une spirale hyperinflationniste, l'Angleterre se
retrouve à la traîne de la forte croissance économique des années 1920, payant le prix d'une
politique monétaire restrictive pour retrouver une convertibilité or.

Entre 1945 et le début des années 1970, le système monétaire international se fonde sur le
système de Bretton Woods : taux de change fixes par rapport au dollar des États-Unis, qui
s'engagent à assurer la convertibilité de leur monnaie en or, pour les monnaies des pays
membres du Fonds monétaire international.

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À partir du choc pétrolier de 1973, l'explosion du système monétaire et financier mondial a
une conséquence principale : le point d’ancrage nominal de la politique monétaire devient la
stabilité des prix. Une enquête de la banque d’Angleterre sur 94 économies révèle qu'elle est
l’objectif principal dans 80 % des cas et dans 26 % des cas l’unique objectif.

4- Les instruments de la politique monétaire

La politique monétaire est l’un des instruments de la politique économique, à côté de la


politique budgétaire et de la politique de change. On peut la définir comme des actions mises
en œuvre par les autorités monétaires, afin de procurer à l’économie la quantité de monnaie
nécessaire à la poursuite de la croissance économique et à la réalisation du plein emploi, tout
en préservant la stabilité interne (stabilité des prix) et externe (taux d’échange) de la monnaie.

Les instruments de cette politique sont subdivisés en deux catégories :

a- Les instruments conventionnels :

Les banques commerciales font face à deux objectifs contradictoires, faire circuler ou bien
travailler les dépôts des clients afin qu’ils rapportent de l’argent. En même temps être prêtes à
rembourser tout dépôt lorsque les clients le demandent.

Ces banques créent la monnaire en octroyant des crédits, en même temps espérant que les
clients ne vont pas tous réclamer leurs dépôts. Si elles mal prévoit ces demandes, elles
manquent de liquidités.

La banque centrale s’appuie sur ce besoin de liquidités pour contrôler la création monétaire.

1- Open Market :

La politique d’open market est l’intervention de la banque centrale sur le marché monétaire.
Elle peut se faire dans deux sens :

- Lorsque la banque centrale vend de la monnaie centrale contre des titres ( bons de
trésor, certificats de crédit, etc…), elle augment la monnaie en circulation et favorise
donc l’augmentation des crédits à l’économie. La consommation et l’investissement
sont stimulés mais il y a un risque d’inflation : la hausse de la demande peut être
supérieure aux capacités de production.

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- Lorsque la banque centrale achète de la monnaie centrale, elle limite la monnaie en
circulation et donc les crédits à l’économie. L’objectif est alors de réduire l’inflation,
mais ceci risque de limiter la production du fait de la hausse des taux d’intérêt que
cela provoque.

2- Taux d’intérêt directeur :

Il correspond au taux de réescompte de la banque centrale, c’est-à-dire au taux de rachat des


titres éscomptés par les banques. Les banques obtiennent alors directement de la monnaie
centrale auprès de la banque centrale.

3- Réserves obligatoires :

Il s’agit des sommes, proportionnelles aux dépôts, que les banques commerciales sont
obligées de placer dans un compte à la banque centrale non rémunéré. Elle limitent la création
monétaire des banques puisqu’une partie des dépôts ne peuvent être prêtés.

b- Les instruments non conventionnels :

En 2008 la faillite d’un grande banque Américaine provoque une vraie crise de confiance
entre les banques celle qui lui avait prêté de l’argent s’inquiète de ne pas trouver leurs fonds et
d’autres s’alarment car il lui avait prêté à cette dernière.

Sur le marché financier les investisseurs reculent, ils demandent des taux d’interêts plus
élevés ou contre partie de leurs investissements.

La banque centrale pragmatique réagie, elle baisse son taux directeur et baisse

1- Politique non conventionnelle directe :

- Assouplissement quantitatif : consistant pour une banque centrale à racheter


massivement des titres de dettes aux acteurs financiers, notamment des bons du trésor
ou des obligations d'entreprise, et dans certaines circonstances des titres adossés à des
actifs comme des titres hypothécaires.
- Assouplissement des conditions de crédits : La banque centrale accorde aux banques
commerciales les liquidités qui leur manquent, accepte de prendre en garantie, des
créances de moins bonne qualité que celles qu’elle exige généralement.

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- Hélicoptère monétaire (monnaie permanente) : Un type de politique monétaire
consistant, pour une banque centrale, à créer de la monnaie et de la distribuer
directement aux citoyens, à la manière d’un dividende citoyen.
- Taux d’intérêt négatif : Lorsque la banque centrale baisse son taux à 0% ou bien à un
taux négatif (Ex : BCE a baissé son taux jusqu’au -0.1%)

2- Politique non conventionnelle indirecte :

Les mesures non conventionnelles peuvent prendre des formes différentes, en fonction des
priorités définies par les banques centrales (la stabilisation des marchés financiers, la relance
du crédit, la lutte contre la déflation), et aussi selon les caractéristiques des systèmes
financiers (si le financement de l’économie s’effectue plutôt par les marchés financiers ou par
les banques commerciales).

Les banques et les investisseurs anticipe l’avenir plus surement ils réduisent alors les taux
d’intérêts à long terme et les agents économiques trouvent un financement à moindre coût,
pour continuer sur sa lancé, la banque centrale intervient directement auprès des banques
commerciales et sur le marché financier.

La banque centrale réalise des achats massifs et répétés de titres sur ce qu’on appelle les
marchés secondaires, ce sont les marchés où s’achètent et se vendent les titres déjà émis et
que leurs détenteurs souhaitent revendre.

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PARTIE 2 : POLITIQUE MONETAIRE : Cas du Maroc

1- Rappel historique :

1907 à Tanger la création de la banque d’Etat du Maroc sous forme de société anonyme.
1912 De nombreuses filiales de grandes banques commerciales européennes (françaises) se
sont installées au Maroc.
De même, ont vu le jour des institutions financières marocaines remplissant des fonctions
spécifiques et intervenant dans des domaines particuliers(la caisse des prêts immobiliers du
Maroc, la caisse marocaine des marchées et du crédit populaire…)
1943 organisations pour la première fois de l’exercice de l’activité bancaire (auparavant
aucun texte n’existait).
30 juin 1959 : la création de banque Al Maghreb en substitution à l’ancienne banque d’Etat
du Maroc (banque centrale marocaine).

a- Particularités de la politique monétaire au Maroc

Banque Al Maghreb est un établissement public doté de la personnalité morale d’autonomie


financière.
Depuis sa création, la politique monétaire marocaine était axée sur le contrôle direct de la
masse monétaire.
A partir du 6 juillet 1993 des réformes sont appliquées :
La nouvelle politique monétaire est axée sur l’emploi des instruments indirects.
Les mesures de la nouvelle politique monétaire sont :
- le désencadrement des crédits
- la libéralisation des taux d’intérêt
- la dynamisation du marché monétaire financier
- l’instauration des règles prudentielle

b- Politique monétaire et la crise économique actuelle

Le Maroc n’est pas resté à l’abri de la crise financière mondiale, c’est pour cela que le
Gouvernement a adopté en février dernier un plan d’urgence conjoncturel et très limité dans la

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durée (six mois) pour sauver trois secteurs économiques, à savoir le textile, la sous-traitance
automobile et le secteur du cuir.
Paradoxalement, la crise actuelle n’a pas eu, selon les déclarations des autorités monétaires,
d’impact, sur le bilan des banques marocaines puisqu’elles ne détenaient pas d’actifs
toxiques qui sont à l’origine de la crise financière.
Les mesures d’urgence prises par banque Al Maghreb depuis le déclenchement de la crise au
niveau mondial, c’est le suivi en temps réel de l’activité économique au sens large pour
établir la politique monétaire et pour superviser le système bancaire.

2- Quelques chiffres d’après le HCP :

Au cours du premier trimestre 2017, les conditions monétaires ont été caractérisées par une
quasi stabilité du taux de change effectif réel et une hausse des taux débiteurs. S’agissant du
crédit au secteur non financier, après avoir connu une nette amélioration en 2016, son rythme
de progression ressort en léger ralentissement à 3%. Pour ce qui est des autres contreparties
de la masse monétaire, le rythme des réserves internationales nettes a décéléré alors que les
créances nettes sur l’administration centrale ont enregistré une importante hausse, marquant
ainsi une rupture de leur mouvement baissier entamé depuis le premier trimestre 2016. Au
total, le taux de progression de la masse monétaire s’est accéléré de 5,1% à 6%. Sur le marché
immobilier, les prix ont affiché un accroissement de 2,5% au premier trimestre qui a concerné
toutes les catégories d’actifs. En parallèle, les ventes ont reculé de 13,9%, reflétant
particulièrement la baisse de celles portant sur les appartements et le foncier. Sur le marché
boursier, après la hausse importante enregistrée en 2016, le MASI a affiché une
contreperformance de 2,3% au premier trimestre. Les transactions, pour leur part, sont restées
faibles, s’établissant à 14,2 milliards de dirhams au T1-2017 contre une moyenne trimestrielle
de 18,2 milliards en 2016. Au total, les évolutions récentes observées sur les marchés des
actifs ne laissent pas présager des pressions inflationnistes.

Liquidité bancaire et taux d’intérêts :

Durant le premier trimestre 2017, le besoin en liquidité des banques est revenu à 15,7
milliards de dirhams en moyenne, traduisant notamment la baisse de la circulation fiduciaire.
Ainsi, Bank Al-Maghrib a réduit le montant de ses injections à 15,7 milliards, dont 11,2 milliards
sous forme d’avances à 7 jours et 4,5 milliards au titre des opérations de prêts garantis,

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accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME. Les dernières
données disponibles relatives aux mois d’avril et mai indiquent une accentuation du déficit de
liquidité à 22,2 milliards. Dans ce contexte, le taux interbancaire est demeuré aligné sur le
taux directeur. Sur le marché des bons du Trésor, les taux sont demeurés quasiment inchangés
pour les maturités courtes et en légère hausse pour celles à moyen et long terme. Sur le
marché secondaire, les taux n’ont pas connu des variations significatives.

Concernant les taux débiteurs, les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib auprès des
banques pour le premier trimestre 2017 font ressortir une hausse de 31 points de base du taux
moyen global à 5,48%. Cette évolution reflète une augmentation de 33 points de base des taux
aux entreprises, avec notamment des hausses de 36 points pour les prêts à l’équipement et de
25 points pour les facilités de trésorerie. De même, les taux assortissant les prêts aux
particuliers ont Sur les autres marchés, les taux des émissions des certificats de dépôt, au
premier trimestre, se sont établis globalement à des niveaux très proches de ceux observés le
trimestre précédent. Pour ce qui est des taux créditeurs, ils ont connu une légère baisse de 10
points de base pour les dépôts à un an à 3,20% et se sont quasiment stabilisés pour les dépôts
à 6 mois à 2,86%. Dans ces conditions, le coût de financement 1 des banques serait resté
quasiment inchangé durant le premier trimestre 2017 enregistré de légers accroissements de 5
points pour les prêts à l’habitat et de 7 points pour ceux destinés à la consommation.

Taux de change :

Durant le premier trimestre 2017, l’euro s’est déprécié de 1,3% par rapport au dollar
américain, s’établissant à 1,06. Ainsi, la monnaie nationale s’est appréciée de 0,48% face à
l’euro et s’est dépréciée de 0,73% visvis du dollar américain. Comparativement aux devises
de certains principaux pays émergents, le dirham s’est apprécié de 12% par rapport à la livre
turque tandis qu’il s’est déprécié de 5,3% vis-à-vis du réal brésilien. Par conséquent, le taux
de change effectif s’est apprécié de 0,5% en termes nominaux. Tenant compte d’une inflation
au Maroc globalement inférieure à celle des pays partenaires et concurrents, le taux de change
effectif réel est resté quasiment stable.

Sur le marché de change, le volume des opérations des banques avec la clientèle s’est accru
de 5,5% au premier trimestre s’établissant en moyenne à 55,5 milliards de dirhams, dont 44,7
milliards au comptant et 10,8 milliards sous forme de transactions à terme. Concernant les
opérations de Bank Al-Maghrib avec les banques, les cessions se sont établies en moyenne à

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1,8 milliard de dirhams contre 754 millions au trimestre précèdent. Dans ces conditions, la
position nette de change des banques ressort à -3,5 milliards de dirhams après -2,7 milliards
en moyenne au quatrième trimestre.

Situation monétaire :

Le rythme de progression de la masse monétaire s’est accéléré de 5,1% au quatrième


trimestre 2016 à 6% au premier trimestre 2017. Cette évolution reflète une hausse de 10,4%
des créances nettes sur l’administration centrale après une baisse de 4,8% ainsi qu’une légère
accélération de 4% à 4,2% du taux d’accroissement du crédit bancaire. En revanche, les
réserves internationales nettes ont enregistré une augmentation de 6,9% après celle de 13,2%.

L’analyse par composantes de M3 fait ressortir une accélération du taux d’accroissement de


1,6% à 9,5% pour les dépôts en devise et de 1,1% à 16,5% pour les titres d’OPCVM
monétaires. Pour sa part la monnaie fiduciaire s’est accrue de 5,7% au lieu de 5,5% un
trimestre auparavant. Pour ce qui est des dépôts à vue, ils se sont accélérés de 6,8% après
5,3% pour les sociétés non financières privées tandis que ceux des ménages ont vu leur
rythme ralentir de 7,9% à 7%. Quant aux dépôts à terme, ils ont connu des baisses de 16,5%
pour les entreprises non financières privées, après celle de 11,6%, et de 9,1% pour les
ménages après une hausse de 1,4%.

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CONCLUSION

Les objectifs et instruments de la politique monétaire sont divers et ne représentent pas


l’efficacité et la cohérence souhaitées. C’est pourquoi les choix des gouvernements et des
autorités monétaires sont largement discuté régulièrement remis en question.

Le choix des instruments en effet, n’est pas neutre et il dénote des orientations générales de la
politique choisie par les autorités monétaire et qui n’est pas toujours en cohérence totale avec
les objectifs gouvernementaux, cela est d’autant plus vrai aujourd’hui que la plupart des
banques centrales sont indépendantes.

La mise en œuvre de la politique monétaire est délicate, ainsi qu’elle est sujette à de
nombreuse évolution et modification pour satisfaire le fonctionnement général de l’économie
et son évolution pour répondre aux souhaits des pouvoirs politiques.

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