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FINANCES PUBLIQUES

Pr. G. CHOUAY
D’où vient l’argent?
où va l’argent?
Finances Publiques: définition
■ Les finances publiques sont constitués par l’ensemble
des recettes et des dépenses des administrations
publiques, c’est-à-dire des pouvoirs publics ou de l’Etat
au sens large. Ces organismes forment un secteur
institutionnel de la comptabilité nationale. Leur
fonction économique principale est de produire des
services non marchands et d’effectuer des opérations
de redistribution des revenus; leur ressources
principales proviennent de prélèvements obligatoires.
■ Donc les finances publiques englobe l’ensemble des
fonds qui sont soumis à affectation publiques.
Plan du cours
■ Les Finances publiques et les origines de l’Etat
■ Loi organique de la loi des finances (LOF).
■ Processus budgétaire : cadrage, négociation, arbitrage,
examen et vote.
■ Les supports budgétaires : BGE, CST, SEGMA.
■ L’exécution budgétaire de la loi de finances.
■ Contrôle de l’exécution du budget.
I- Les Finances publiques et les origines de l’Etat
1- Les précurseurs entre le XVIe et le XIXe siècle
• Les mercantilistes
• La physiocratie
• A. Smith
• L’école historique allemande
• L’analyse marxiste
2- Les analystes contemporains XXe siècle
• Justification macroéconomique chez Keynes
• L’apport de Beveridge
• L’économie du Bien être
• L’école des choix publics
• L’école néo-institutionnelle
1- Les précurseurs entre le XVIe et le XIXe siècle

■ Les mercantilistes: l'Etat garant de la richesse d'un pays


■ Il s’agit d’une vision purement monétaire de l’enrichissement. La force et la
richesse d’un pays sont définies par sa capacité à accumuler les métaux. Au
XVI° siècle au voit affluer vers l'Europe des métaux précieux en provenance du
nouveau monde.
■ Les relations économiques internationales s'apparentent à une guerre
commerciale pour s'approprier l'or et l'argent de l'Espagne et du Portugal. Pour
les mercantilistes l'échange international est un jeu à somme nulle. Dans ce
jeu l'Etat se voit attribuer un rôle clé : l'enjeu pour le pays est de dégager un
solde commercial positif donc l'Etat doit tout faire pour favoriser l'apparition de
ce solde.
■ Les états sont enclins à taxer les importations car cela constitue l'essentiel de
leurs recettes budgétaires. Les grandes avancées dans la comptabilisation et
les statistiques ont été faites par les douanes.
1- Les précurseurs entre le XVIe et le XIXe siècle

■ La physiocratie : veiller seulement au laisser faire, laisser aller


(Gournay)
■ Les physiocrates prennent aux philosophes de la première moitié du
XVIII° les concepts d'ordre social, de lois naturelles, de libertés
économiques mais ils rejettent la vertu des philosophes. Cette vertu
conduisait à réintroduire un rôle social de l'Etat. Le mot d'ordre de la
physiocratie est : laisser faire, laisser aller. Pour François Quesnay la
richesse est essentiellement agricole et le bien être de la population
va dépendre de la capacité de la richesse à bien circuler dans le pays.
L'Etat n'a aucun rôle à jouer dans la constitution de la richesse, l'Etat
doit simplement garantir l'ordre social et supprimer les éventuels
entraves à la circulation des richesses. Les physiocrates
reconnaissent que pour jouer ce rôle de régulateurs, il faut des
moyens et ils prônent l'impôt unique sur la rente.
1- Les précurseurs entre le XVIe et le XIXe siècle
■ Quelle place pour l'Etat chez Adam Smith, dans la richesse des
nations ?
■ A. Smith pose les fondements de l'économie libérale, la concurrence la plus pure et la
liberté la plus grande laissée aux individus, assurent le meilleur environnement pour le
développement de l'activité. Il souligne que certaines fonctions nécessaires au bon
fonctionnement de l'économie de marché peuvent ne pas être assurées de manière
spontanée par le marché. Il revient également à l'Etat de prendre en charge la fourniture
de biens publics. Il y a un certains nombres de projets d'infrastructures dont le coût initial
est tellement important qu'aucun individu ne va financer car il est impossible d'obtenir un
rendement positif sur les capitaux engagés à l'échelle d'une vie. L'Etat doit intervenir car
ces investissements sont indispensables au bon fonctionnement de la société.

■ Outre les droits de douane, pour financer ses dépenses l'Etat doit lever des impôts. Adam
Smith étend son analyse aux ressources fiscales et au budget.
1- Les précurseurs entre le XVIe et le XIXe siècle
■ LʼEcole historique allemande : une approche organique de l'Etat
■ L'Etat personnifie la société et doit satisfaire les besoins qu'elle ressent et
qu'elle exprime. Ce courant est représenté par : F. List, Wagner, Sombart,
M. Weber…

■ Analyse de List: il systématise la théorie de la protection des industries dans


l'enfance. L'Etat doit accompagner le développement de l'économie. Le
Zollverein peut être considéré comme l'ancêtre de l'Allemagne. Lorsqu’un
Etat comme le Zollverein est en retard de développement, il est justifié que
le pays protège le marché intérieur et taxe les importations. Cela laisse le
temps que les industriels locaux acquièrent un savoir faire, deviennent
compétitif et réalisent des économies d'échelle.
1- Les précurseurs entre le XVIe et le XIXe siècle

■ LʼAnalyse Marxiste : l'Etat comme instrument de la


domination capitaliste
■ L’œuvre de Marx ne porte pas à priori sur l'Etat, il étudie avant
tout le capitalisme et ses contradictions. Pour lui l'Etat est
l'instrument de l'exploitation de la classe ouvrière par la classe
capitaliste. L'Etat est ce qu'il appelle l'outil de la défense interne
des capitalistes.
■ Pour Marx, le passage du capitalisme au socialisme puis au
communisme édénique va de paire avec le maintien d'un
appareil de décision centralisée mais il ne s'agit plus selon lui du
même état puisque l'on est maintenant dans une société sans
classe.
2- Les analystes contemporains XXe siècle
■ Justification macroéconomique de l'intervention publique
chez J.M. Keynes:
■ Nous sommes dans le cadre d’une économie de marché, J.M. Keynes démontre les possibles
dysfonctionnements qui justifient la nécessité d'une action publique correctrice notamment à
l'aide de la redistribution des ressources. Si on laisse le marché livré à lui même, la situation
la plus probable est l'apparition d'un équilibre dit de sous emploi avec son corolaire, un
chômage involontaire et un écart déflationniste qui apparaît.

■ C'est la responsabilité de l’Etat de soutenir la demande en actionnant plusieurs leviers : la


politique monétaire, la politique budgétaire …

■ Chez J. M. Keynes, l’Etat va jouer un rôle clé de soutient permanent de la demande globale.
Ces travaux ont des conséquences sociales et politiques très importantes. On peut régler les
deux problèmes en même temps en menant une politique de redistribution des revenus.
2- Les analystes contemporains XXe siècle

■ L'apport de Beveridge:
■ William Beveridge était un administrateur des services sociaux britanniques se demande en
1941 : ce que nous faisons pour la guerre pourquoi ne pas le faire pour le bien être ?
Comment satisfaire les besoins fondamentaux des individus de la naissance à la mort en
matière de santé, d'éducation, de chômage, de retraites ?

■ C'est cette question qui va sous tendre son rapport de 1942 et qui va réformer le système
social britannique. Après la publication de la théorie générale, la redistribution des revenus
semble être la réponse. Il propose une protection sociale financée par l'impôt et gérée par
l’Etat. Donc une nouvelle fonction de l’Etat, une fonction d'assureur contre un certain nombre
de risques sociaux. Ce système est pensé à un moment où les structures de l'économie sont
différentes de celle d'aujourd'hui, néanmoins Beveridge essaie d'anticiper un certain nombre
de problèmes : l'irresponsabilité de certains individus qui voudraient profiter du système, pas
d'effet désincitatif au travail lié au filet de sécurité de social.
2- Les analystes contemporains XXe siècle
■ L'économie du bien être : une analyse libérale des défaillances de marché.
■ Pigou, Economic of walfare (1919), va étudier les défaillances de marché et voir les conséquences en matière
d'intervention de l’Etat. Les économistes sont très attachés à l'efficacité de l'économie de marché mais il peut y
avoir des situations dans lesquels des défaillances sont observées. Des économistes comme Arrow, Samuelson,
Musgrave vont s'efforcer d'intégrer l'état dans le schéma traditionnel de l'économie néo-classique sur la base de
l'individualisme méthodologique et dans un cadre d'équilibre général.
■ L'économie du bien être est une branche néoclassique qui étudie les différents états de l'économie sous l'angle du
bien être social. Ce courant montre que concurrence et efficacité ne coïncident pas systématiquement et il existe des
défaillances de marché.
■ L'état doit traiter la question des externalité négatives en taxant les agents, par la réglementation ou par le droit de
propriété.
■ Bergson propose que cette fonction collective de bien être soit une combinaison des fonctions d'utilité
individuelle respectant la règle selon laquelle une variation de la satisfaction d'un individu entraine toute chose
étant égale par ailleurs une variation de même sens du bien être social.
■ Musgrave écrit en 1959 le livre Theory of public finance propose une synthèse des apports de l'économie du
bien être et de l'économie keynésienne. Le budget de l'état à selon lui trois fonctions. Une fonction d'affectation,
Une fonction de redistribution et Une fonction de stabilisation.
2- Les analystes contemporains XXe siècle
■ L'école des choix publics, radicalisation
contemporaine du projet libéral.
■ L'école des choix publics nait de la nécessité pour les libéraux de comprendre l'épaisseur croissante
des administrations publiques qui deviennent des acteurs majeurs de l'économie: dans certains pays
les dépenses dépassent 50% du PIB.
■ Elle admet que le marché connaît des défaillances, il ne conduit pas forcément à l'optimum. Admettre
que le marché est imparfait ne justifie pas forcément l'intervention publique car cette intervention
n'est pas collectivement optimale, elle est génératrice de biais. Il ne sert à rien de combattre des
phénomènes tel que les externalités ou les monopoles si d'autres effets négatifs plus préjudiciables
encore apparaissent du fait de l'intervention de l’Etat. Les interventions de l’Etat sont contre
productives, elles résultent d'un processus de lobbying, elles sont analysées en terme de capture de
rente. L'individu qui participe aux choix collectifs est analysé comme rationnel et poursuivant sont
propre intérêt privé. C'est une sorte d'entrepreneur public. Cette rationalité engendre des biais pour
la collectivité, c'est le terme de biais bureaucratique qui rassemble l'ensemble des effets pervers. Ce
courant débouche sur une condamnation systématique de l'intervention de l’Etat.
2- Les analystes contemporains XXe siècle
■ L'école néo-institutionnelle
■ À partir du moment où le développement des richesses dépend de la manière dont les droits de
propriétés sont définis, distribués et garantis et que l'état est chargé de les valider et de les
sanctionner, son rôle devient déterminant. En tant qu'institution, l'état se retrouve au cœur des
enjeux d'allocation des ressources qu'il structure tout en prélevant la part de richesse
nécessaire à son fonctionnement.
■ En fonction de quels facteurs l'état peut il contribuer à maximiser son apport net à la création de
richesses au sein d'une économie?
II- Loi Organique relative à la loi de Finances (LOF):
Principes, concepts et apports

La loi organique de financement public définit l’objet et le


contenu de la loi de finance, ses règles de présentation, ses
modalités de vote, ainsi que certaines règles relatives à son
exécution.
La LOF n° 130-13 s’inscrit dans la successivité des constitutions et des
lois organiques antérieures .
Contexte général
Entrée en vigueur le 1er janvier 2016 avec une mise en œuvre progressive sur 5 ans.
Axes de la LOF
L'édiction des
principes et règles
financiers concernant
l'équilibre financier de
la loi de finances et la
mise en place d'un
ensemble de règles
visant l'amélioration
de la transparence des
finances publiques.
Un budget plus lisible et éclairé par la performance
■ Un budget s’inscrivant dans un cadre budgétaire triennal:
La loi de finances est élaborée en référence à une programmation budgétaire triennale actualisée
annuellement, et ce, afin d’accroître la visibilité des choix stratégiques et d'améliorer la cohérence
entre les stratégies sectorielles tout en préservant l'équilibre financier de l'Etat.
■ Un budget s’articulant autour de programmes :
Le budget de l’Etat est structuré autour des programmes qui mettent en œuvre un ensemble
cohérent de projets ou actions selon l’architecture suivante :
Un budget axé sur la performance :
A chaque programme sont associés des objectifs définis en fonction des finalités d’intérêt
général et des indicateurs chiffrés permettant de mesurer les résultats atteints.
■ Octroi de plus de souplesse de gestion des crédits à l'intérieur d'un programme et entre les
programmes d'un même chapitre (2018)
Un Budget et des comptes de l’Etat plus transparents
et plus sincères
■ Nouvelles règles pour l’équilibre financier de l’Etat:
■ Le produit des emprunts ne peut pas dépasser la somme des dépenses d'investissement et du
remboursement du principal de la dette au titre de l’année budgétaire.
■ Nouvelles règles de gestion budgétaire et financière:
❖ Adoption du caractère limitatif des crédits du personnel.
❖ Limitation du plafond de report des crédits d'investissement.
❖ Interdiction d'inscription des dépenses de fonctionnement au niveau du chapitre
d'investissement.
❖ Adoption du caractère brut des remboursements, dégrèvements et restitutions, fiscaux.
❖ Intégration des cotisations de l’Etat au titre de la prévoyance sociale et de la retraite dans les
dépenses du personnel.
❖ Possibilité d’intégrer dans le budget de l’Etat les ressources et les dépenses résultant de
certains comptes de trésorerie.
■ Nouvelles règles de gestion des SEGMA et des CST:
❖ Création conditionnée des SEGMA (30% de ressources propres) et des Comptes d’affectation spéciale
(40%).
❖ Interdiction de versement à partir d’un SEGMA ou d’un CAS à un SEGMA ou un CST.
❖ Réduction du nombre des catégories des CST à travers la fusion des comptes d’avances et de prêts:
"comptes de financement".
■ Un budget et des comptes de l’Etat plus sincères:
❖ Sincérité budgétaire : Les lois de finances doivent présenter de façon sincère l'ensemble des
ressources et des charges de l'État et ce, compte tenu des informations disponibles au moment de
leur établissement et des prévisions qui peuvent en découler.
❖ Sincérité comptable : Les comptes de l'État doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle
de son patrimoine et de sa situation financière et seront certifiés par la Cour des comptes.
■ Un nouveau système comptable à trois dimensions:
❖ Consécration de la comptabilité budgétaire.
❖ Institution de la comptabilité générale qui permet de fournir la situation financière et patrimoniale de
l’Etat.
❖ Institution de la comptabilité d'analyse des coûts qui permet de renseigner sur la performance de
l’action publique.
Un parlement mieux informé et un contrôle plus
approfondi

■ Enrichissement des informations communiquées au Parlement :

❖ LF : Projets de Performance, programmation pluriannuelle et documents accompagnant le


projet de LF (13 rapports).

❖ LR de la LF : Rapport Annuel de Performance, rapport d’audit de performance, compte général


de l’Etat et rapport sur les ressources affectées aux collectivités territoriales, etc.
1- Enrichissement et diversification des informations communiquées au parlement
■ Réaménagement des modalités et des calendriers d’examen et de vote des lois de finances :

LR de la LF : Le
projet de LR de la LF
de l’année n est
déposé sur le bureau
de la Chambre des
Représentants, au
plus tard, à la fin du
premier trimestre de
l’année n+2.
■ Renforcement de la portée de l’autorisation du Parlement en l’informant au
préalable sur certaines mesures opérées en cours d’année budgétaire :
Création des comptes spéciaux du Trésor.
Ouverture des crédits supplémentaires.
Sursis à l'exécution de certaines dépenses d'investissement.
■ Clarification, encadrement et élargissement du droit d’amendement parlementaire :
Calendrier d’entrée en vigueur de LOF N° 130-13
Les dispositions de la loi organique n°130-13 relative à
la loi de finances entrent en vigueur à partir du 1er
janvier 2016, sous réserve de ce qui suit :
■ Réhabilitation de la loi de finances rectificative dans le respect du principe de sincérité et
l’encadrement de son calendrier d’examen et de vote:

■ dépôt annuel du projet de loi de règlement à la chambre des représentants à la fin du premier
trimestre de l’exercice qui suit celui de l’exécution de la loi de finances concernés.
■ Consécration des principes de reddition des comptes et d’évaluation.
Elle prévoit et autorise pour une année
l’ensemble des ressources et des
charges de l’Etat .
Loi
de finances de l’année
LOI DE FINANCES

Cette loi modifie, en cours de


Loi l’année, les dispositions de la loi de
finances actuelle,
de finances rectificative Rectifie les prévisions du budget, et
révise certaines opérations.

Loi Constate les résultats financiers


de réglement de chaque année et approuve
les différences entre les
résultats et les prévisions de la
loi de finances de l’année
complétée.
PROCEDURE BUDGETAIRE

LETTRE DE CADRAGE
(Chef de gouvernement )

Circulaire du Ministre des Finances

Départements ministériels

Services Directions centrales des différents


extérieurs ministères

Directions du budget – Ministère des Finances

Négociations budgétaires

Etablissement de la morasse

Etablissement des propositions budgétaires


Les grands principes budgétaires
En plus des principes
classiques des finances
publiques, la loi organique
relative à la loi de finances
(LOF) a introduit un
nouveau principe relatif à
la sincérité. Ces principes
sont en nombre de cinq et
se présentent comme suit
:
Annualité

■ Le principe de l’annualité vise à obliger le gouvernement à se


présenter devant le Parlement de façon périodique afin de confirmer
les autorisations qui lui sont accordées pour lever des fonds publics
et rendre compte de l’usage qui en a été fait.
■ L’année budgétaire commence le 1er janvier et se termine le 31
décembre de la même année.
Unité

■ Le principe de l’unité du budget répond à l’exigence de


l’appareil législatif de voir l’ensemble des recettes et des
dépenses de l’Etat groupées dans un document unique de
façon à lui permettre d’avoir une vision précise et globale
de la situation des finances publiques.
Universalité
■ Le principe de l’universalité exige que les ressources et les
charges soient comptabilisées chacune de son côté de
façon à ce qu’il n’y ait pas de compensation entre les
recettes et les dépenses.
■ Ce principe a également pour conséquence la non
affectation des recettes aux dépenses, en vertu duquel les
recettes définies ne devraient pas être affectées à la
couverture de dépenses déterminées. Ainsi, l’ensemble des
recettes devrait servir à la couverture de l’ensemble des
dépenses.
Spécialité

■ Ce principe procède du souci du Parlement de ne pas


conférer à l’autorisation de dépenses consentie au
Gouvernement un caractère absolu, permettant à ce dernier
de disposer des crédits ouverts en toute liberté. Cette
autorisation est liée à l’obligation d’affecter ces fonds à la
couverture de dépenses déterminées.
Sincérité

Sincérité budgétaire Sincérité comptable


La sincérité budgétaire exige la Les comptables publics sont
pertinence des hypothèses qui chargés de veiller au respect des
président à la préparation de la loi de principes et des règles comptables
finances, et la présentation sincère au en s’assurant notamment de la
niveau de la loi de finances de sincérité des enregistrements
l'ensemble des ressources et des comptables et du respect des
charges de l'État. Dans le même sens,
la sincérité budgétaire sollicite procédures et de la qualité des
l’engagement de procéder à la comptes publics. En outre, La cour
présentation des lois de finances des comptes certifie la régularité,
rectificatives en cas de modifications la sincérité et la fidélité des
significatives des priorités et des comptes de l’Etat.
hypothèses de la loi de finances.
■ QU’EST-CE QU’UN CRÉDIT ???

Un crédit est une somme inscrite au budget. Il permet à

l’ordonnateur (ou sous-ordonnateur) de dépenser jusqu’à

concurrence de ce montant.
Section I : Le budget général

Section II : les SEGMA, Services d’Etat Gérés de


Manière Autonome

Section III : Les CST, Comptes Spéciaux du Trésor


Débudgétisation : le Budget de l’Etat se trouve décomposé, en

Budget Général, en SEGMA et en CST et on peut ajouter les BA

qui ont été supprimés.


BUDGET DE L’ETAT ET LOI DE FINANCES

■ Le budget peut être défini comme l’acte par lequel sont prévues et autorisées
les charges et les ressources de l’Etat. Il est arrêté par le Parlement dans la loi
de finances qui traduit les objectifs économiques et financiers du
gouvernement.
BUDGET DE L’ETAT C’EST UN DOCUMENT COMPTABLE PRÉVISIONNEL PAR
LEQUEL SONT PRÉVUES ET AUTORISÉES LES RECETTES ET LES DÉPENSES.
■ Les caractéristiques sont : la prévision, l’autorisation, et la périodicité

■ La loi de finances comporte deux parties : la première relative aux conditions


générales de l’équilibre financier (partie descriptive) et la deuxième partie est
analytique (BG, CST, BA, SEGMA )
S1 : BUDGET GENERAL

■ LE BUDGET GENERAL DE L’ETAT :

Ensemble des comptes qui décrivent pour une année toutes les

ressources et toutes les dépenses permanentes de l’Etat.


Dépenses de
fonctionnement
Dépenses
ordinaires
Dépenses de la
dette
Dépenses

Dépenses Dépenses
extraordinaires d’investissement

Budget Général
Recettes fiscales
Recettes
ordinaires
Recettes non
fiscales
Recettes

Recette
Emprunts, Dons
extraordinaires
SEGMA
Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome
■ Créés en vertu de l’article 45 de la constitution de 1996.

■ Possibilité de produire des biens ou des services moyennant une rémunération

■ Les SEGMA ne disposent pas de la personnalité morale, mais jouissent d’une autonomie de
gestion leur permettant de couvrir leurs charges au moyen de leurs propres recettes .

■ Les ministres restent des ordonnateurs des recettes et des dépenses;

■ Les responsables des SEGMA désignés sous-ordonnateurs;

■ La gestion comptable des SEGMA est assurée par les Trésoriers Régionaux, préfectoraux et
provinciaux.
Selon la loi organique 130-13 du 2 juin 2015

■ Créés par la loi de finances qui prévoit les recettes et fixe le montant
maximum des dépenses imputées au dit service

Les ressources propres doivent représenter, à compter de la 3eme année


budgétaire suivant la création des SEGMA, au moins 30% de l’ensemble
de leurs ressources autorisées au titre de la loi de finances de la dite
année et ce pour les SEGMA créés à partir du 1er janvier 2016

Les SEGMA qui ne répondent pas à cette condition sont supprimés par la loi
de finances suivante
CST
Comptes Spéciaux du Trésor

■ Qualifiés de comptes « hors budget », ces comptes qui ont un


caractère exceptionnel ou provisoire, ne figurent pas dans le budget
général et échappent à la rigueur des règles de la comptabilité.

■ Ces comptes retracent des opérations de dépenses n’ayant pas un


caractère définitif, càd les sorties de fonds qui seront restitués
ultérieurement, l’exemple des prêts ou des avances remboursables.
Les (5) cinq catégories:

■ Les comptes d’affectation spéciale qui retracent les recettes affectées au


financement d’une catégorie de dépenses et l’emploi donné à ces recettes.
Ces comptes sont financés par des recettes particulières (taxes,
versements budgétaires…) ;

■ Les comptes d’adhésion aux organismes internationaux ( cotisations


versées et les remboursements éventuels, de l’adhésion du Maroc aux
organismes internationaux )

■ Les comptes d’opérations monétaires enregistrent les mouvements de


fonds (recettes et dépenses) d’origine monétaire ;
■ Les comptes de prêts retracent les prêts accordés par l’Etat pour des
raisons d’intérêt public. La durée de ces prêts peut être supérieure à
2 ans. Ces prêts sont productifs d’intérêts ;

■ Les comptes de dépenses sur dotations ; le financement est assuré


par des ressources préalablement déterminées et rationnellement
liées à la dépense
AUTRES CONCEPTS

LIGNE BUDGÉTAIRE « c’est une autorisation donnée à un service ou à un groupe


de services d’effectuer tel type d’opération à concurrence d’un certain montant
et en respectant certaines règles »
3 caractéristiques de la ligne budgétaire :

CARACTÉRISTIQUES DE LA LIGNE BUDGÉTAIRE (3 éléments )


Le service à qui est Le montant de
L’objet de l’opération
donné l’autorisation l’autorisation
3 CATEGORIES GENERALES D’ORGANISATION DES LIGNES BUDGETAIRES

CHAPITRES :
TITRES PARTIES - Articles
- Paragraphes
■ 1° Les titres (article 38 de la LOF).C’est le 1er niveau de la nomenclature budgétaire.
■ Il y a 3 titres différents :
■ Titre I –Dépenses de fonctionnement;
■ Titre II –Dépenses d’investissement;
■ Titre III –Dépenses relatives au service de la dette publique.

■ Les ministères autres que celui de l’Economie et des Finances ne sont concernés que par les
titres I et II.
■ 2° Les ministères ou institutions (articles 38 et 39 de la LOF).
■ 3° Les chapitres (article 38 de la LOF).
■ 4° Les programmes (article 39 de la LOF).
■ 5° Les régions (article 38 de la LOF).
■ 6° Les actions ou projets (articles 38 et 40 de la LOF).
■ 7° Les lignes budgétaires (article 41 de la LOF)
■ Tous les budgets sus-visés font l’objet d’une présentation
synthétique qui comprend:

Code, article ( qui correspond à la Direction), paragraphe (


qui désigne le programme ) et ligne ( qui correspond à la
nature des travaux); c’est ce qu’on nomme la morasse
budgétaire.
LA RÉALISATION DES OPÉRATIONS
BUDGÉTAIRES
Cadre juridique

L’exécution du budget s’effectue conformément aux règles


de la comptabilité publique définies actuellement dans le
Décret Royal n° 330-66 du 10 Moharrem 1387 (21 Avril
1967),

130 ARTICLES ET 6 CHAPITRES


LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE

Aux termes de l’article premier, paragraphe premier du DR de 1967

« la comptabilité publique s’entend de l’ensemble des règles qui


régissent (….) les opérations financières et comptables de l’Etat, des
Collectivités locales, de leurs établissements et de leurs
groupements et qui déterminent les obligations et les
responsabilités incombant aux agents qui en sont chargés ».

Les personnes morales sont appelés dans le Décret Royal


« organismes publics ».
Les principes fondamentaux de la comptabilité
publique :

■ la mise des opérations financières sous la


responsabilité de deux ordres d’agents : les
ordonnateurs et les comptables ;
■ la séparation des ordonnateurs et des
comptables dont les fonctions sont incompatibles.
- LES ORDONNATEURS
est toute
personne ayant - LES ORDONNATEURS DÉLÉGUÉS : simple délégation de signature,
qualité au nom remplacent les ordonnateurs en cas d’absence ou d’empêchement
d’un organisme
public pour - LE SOUS-ORDONNATEUR : est une autorité déconcentrée chargée de
Ordonnateur réaliser certaines opérations financières sur le plan local dans le cadre
engager,
public de géographique et institutionnel de ses pouvoirs
constater,
recettes et de « Est sous ordonnateur celui qui gère les autorisations budgétaires
liquider ou délégués par un ordonnateur »
dépenses, ordonner soit le
recouvrement Art 67 DR 1967 Nomination des sous-ordonnateur par les ordonnateurs à
d’une recette, l’échelon central
soit le paiement
d’une dette. - LES ORDONNATEURS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Accréditation

Les ordonnateurs et les sous-ordonnateurs sont tenus de s’accréditer

auprès des comptables, dès leur entrée en fonction, pour faire part de

leur nomination et pour fournir un spécimen de signature.


A- Les comptables directs du Trésor :

- Le Trésorier Général du Royaume TGR art.66 DRCP 1967


- Les receveurs des Finances
est tout fonctionnaire ou - Les percepteurs
agent ayant qualité pour - Agents comptables des chancelleries diplomatiques et
exécuter au nom d’un consulaires
organisme public des
opérations de recettes, de B- Les autres comptables spéciaux :
dépenses ou de maniement
de titres, soit au moyen de Les receveurs des douanes et impôts indirects;
fonds et valeurs dont il a la Les receveurs comptables de l’enregistrement et du timbre
COMPTABLE
PUBLIC
garde, soit par virement Les conservateurs de la propriété financière
interne d’écritures, soit, Les receveurs des postes et télécommunications
encore, par l’entremise Les secrétaires greffiers de tribunaux
d’autres comptables publics
ou de comptes externes de C- Les régisseurs (de dépenses et de recettes )
disponibilités dont il ordonne
ou surveille les mouvements
».
TRESORIER GENERAL DU ROYAUME

- Au sommet de la hiérarchie du Trésor

- Art.66 de la DRCP 1967 : c’est le comptable supérieur du Royaume

- Centralise toutes les opérations résultant de l’exécution des lois de finances et présente
son COMPTE DE GESTION au juge des comptes

- COMPTE DE GESTION : additionne toutes les écritures du TG et celles des receveurs des
finances, le résultat ainsi obtenu permet de faire fonctionner LE COMPTE GÉNÉRAL DU
ROYAUME
Les régisseurs ?
Sont chargés de l’exécution de certaines dépenses et recettes
des organismes publics qui ne peuvent être soumises aux
formalités D’ENGAGEMENT, DE LIQUIDATION ET
D’ORDONNANCEMENT ET DE PAIEMENT (dépense de
faible importance) ou pour faciliter l’encaissement de certains
produits (régies de recettes).
RÉGIE DE RECETTES RÉGIE DE DÉPENSES

La nature de la dépense ; sa faible importance et


Créée par un arrêté conjoint du ministre son caractère imprévisible ne peut être soumise
concerné et du ministre des finances aux formalités d’engagement, de liquidation;
d’ordonnancement et de paiement:
Tout encaissement donne lieu à la délivrance Dépenses du personnel (indemnités de
d’une quittance extraite d’un journal à souche déplacement, frais de missions à l’étranger, etc)
ou quittancier Dépenses du matériel : frais postaux et
d’affranchissement, entretien des locaux
Le montant total des recettes encaissées par administratifs
voie de régie doit être versé dans les caisses Avances autorisées pour les pèlerinages à la
du trésor Mecque ou l’aid lkbir, tournées, déplacement

DR du 21 Avril 1967
Instruction du Ministre des finances du 26.03.1969
PROCESSUS D’EXECUTION ET DE CONTRÔLE DES DÉPENSES
PUBLIQUES

EXECUTION

ENGAGEMENT LIQUIDATION ORDONNANCEMENT PAIEMENT

PHASE ADMINISTRATIVE PHASE COMPTABLE

CONTRÔLE CONTRÔLE COMPTABLE

Contrôle financier Contrôle à posteriori


préalable Juridictions financières
Contrôle politique
PROCESSUS D’EXÉCUTION DE LA DÉPENSES PUBLIQUE

PHASES ADMINISTRATIVES
1- L’ENGAGEMENT
C’est l’acte par lequel 3- ORDONNANCEMENT
l’organisme public C’est l’acte administratif
2- LIQUIDATION
crée ou constate une donnant, conformément aux
Vérifier la réalité de la
obligation de nature à résultats de la liquidation,
dette et arrêter le
entrainer une charge , montant de la dépense l’ordre de payer la dette de
art. 33 du DR du l’organisme public
21/04/1967

PHASE COMPTABLE : LE PAIEMENT

LE PAIEMENT : c’est l’acte par lequel l’organisme public se libère de la dette.


Le paiement relève de la responsabilité exclusive du comptable
PROCESSUS D’EXÉCUTION DES RECETTES PUBLIQUES
ORDONNATEUR COMPTABLE

1- ÉMISSIONS DES TITRES DE


RECETTES;
2- MISE EN 3- RECOUVREMENT
RECOUVREMENT
Les ordonnateurs constatent et Le comptable doit
liquident les recettes : Les créances constatées recueillir les recettes
- Les constatations des droits : et liquidées font l’objet publiques, mais avant
consiste à s’assurer de la réalité d’ordre de recettes émis d’effectuer cette
des faits générateurs de créances par l’administration elle- perception, il doit
publiques même (impôts directs, effectuer plusieurs
- La liquidation des droits : consiste impôts indirects et taxes contrôle.
à arrêter le montant des créances assimilées)
publiques par rapport aux barèmes
édictés par la loi fiscale
Contrôle de l’exécution du budget.

Voir support de cours « Contrôle et exécution de la LF »


QLQS DÉFINITIONS
■ DOUZIÈMES PROVISOIRES : si la loi de finances est votée avec un retard, le gouvernement est
habilité à ouvrir par décret les crédits nécessaires pour le fonctionnement des services publics
en attendant le vote de la loi de finances

■ FONDS DE CONCOURS : ce sont des fonds versés au budget de l’Etat, par des personnes
physiques ou morales, publiques ou privées pour la réalisation d’une œuvre d’intérêt public
(recettes du BG ou CST)

■ RÉTABLISSEMENT DE CRÉDITS : une dépense payée indûment ou montant perçu de trop par
l’administration, il y a annulation de ladite dépense et la restitution par le trésor des sommes en
question qui donneront lieu à la réouverture de crédits affectés au chapitre d’un ministère
déterminé

■ VIREMENT DE CRÉDIT : Il modifie la nature de la dépense prévue par la loi des finances. Il est
autorisé par Décret .

■ LES CRÉDITS GLOBAUX : correspondent à une masse de crédits qui ne peut être répartie par
chapitre au moment de vote de la loi des finances. Destinés à faire face à des dépenses
accidentelles ou indéterminés (charges communes)
Ce sont les crédits mis à la dispositions des sous-ordonnateurs
qu’ils utilisent sous le contrôle et la responsabilité des
LES CRÉDITS DÉLÉGUÉS
ordonnateurs pour la réalisation des opérations prévues dans la
loi de finances .

Ce sont les crédits ouverts par décrets pour permettre la marche


LES CRÉDITS PROVISOIRES des services publics. Généralement, ce montant est équivalent au
1/12 du montant proposé.

Ce sont les crédits ouverts pour faire face à des besoins urgents
LES CRÉDITS nécessitant une intervention immédiate ( dégâts de crues) et qui
EXTRAORDINAIRES n’étaient pas prévus au cours de l’élaboration de la loi de
finances
Crédit voté en cours d’année par le Parlement en vue d’ajuster les
CRÉDIT
crédits prévus initialement, ou d’accorder des crédits supplémentaires
SUPPLÉMENTAIRE
pour années antérieures.

les crédits de paiement disponibles sur opération en capital ( dépenses


d’investissement) sont reportés par arrêté du ministre des finances
ouvrant une dotation de même montant en sus des dotations de l’année
LES CRÉDITS
suivante.
REPORTÉS
Report de crédit: possibilité d’ajouter aux dotations de l’année
budgétaire suivante, les crédits de paiement ouverts au titre des
dépenses d’investissement et non utilisés au cours de l’exercice écoulé.

Idem que pour les crédits reportés, sauf que le terme consolidation
concerne les crédits d’engagement.
LES CRÉDITS
Réf. Circulaire N° 25 du 26-04-1999
CONSOLIDÉS
Procédure de consolidation sur les crédits neufs de l’année des
engagements de dépenses, imputés l’année précédente sur les crédits
d’engagement

CONSOLIDER UNE DETTE: opération financière visant à racheter l’ensemble ou une partie de vos
créances pour les réunir en un seul et même remboursement -- » avoir un seul prêt
document annexe à la loi de finances retraçant le détail
MORASSE BUDGÉTAIRE des dépenses du budget général et des budgets
annexes.

ensemble des crédits du budget général qui ne peuvent


CHARGES COMMUNES être ventilés par ministère, en raison de leur caractère
général.
mouvement de crédits entre articles, paragraphes et
lignes à l’intérieur d’un même chapitre. Les virements
VIREMENT qui constituent une dérogation au principe de la
spécialité des crédits sont autorisés par le ministre des
finances.
Imputation est l’opération consistant à placer un
élément comptabilisé selon une classification ou
nomenclature
IMPUTATION BUDGÉTAIRE Imputation budgétaire : une catégorisation des postes
budgétaires notamment à des fins de comptabilité
administrative
■ DETTE AMORTISSABLE :
Englobe les amortissements, les intérêts et les commissions relatifs aux emprunts
contractés à long terme par le Maroc .
La dette amortissable est une dette remboursable à terme fixe ou par annuité.
Elle comprend les emprunts de 10 ans au moins, les emprunts à moyen terme et à
long terme.

❖DETTE FLOTTANTE :
Courte durée,

Varie constamment et de manière imprévisible ➔ caractère flottant

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