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Construction Métallique 1

Chapitre 6 :
CONCEPTION ET CALCUL DES OUVRAGES
DE CONSTRUCTION METALLIQUES
Les bâtiments métalliques

6.1 Introduction

Les bâtiments métalliques peuvent être de conception fort différentes, selon l’application à
laquelle ils sont distinés, les contraintes d’exploitation, les contraintes d’environnement, les
exigences architecturales, les habitudes des constructeurs,….

On s’interesse ici surtout aux solutions technologiques les plus couramment utilisées et
on donnera quelques éléments de définition, de fonction, de diemnsionnement et/ou de
vérification des composants les plus importants, notamment, les ossatures des bâtiments, les
couvertures et les bardages.

La méthode générale de calcul pourra être comme suit :

- Modélisation et repérage des diverses actions possibles et calcul des combinaisons


d’actions les plus défavorables,
- Calcul des sollicitations correspondantes (efforts normaux, efforts tranchants, moments
de flexion simples et déviés, moments de torsion,
- Vérification de la résistance et/ou dimensionnement des composants (pièces composant
l’ossature métallique)
- Vérification de la stabilité locale au niveau des éléments et la stabilité globale de la
structure (flèche, déplacement, …)

Coût: le coût entre pour une grande part dans un choix technologique ; on distingue deux
facteurs principaux:
 coût relatif à la matière: on parle de tonne par m² de charpente posée
 coût d’atelier: on parle d’heures d’atelier par tonne de charpente posée (ce rapport
peut varier de un à quatre)

Eléments de charpente: dans toutes les phases du projet, il faut toujours se demander
comment les éléments de l’ouvrage pourront être usinés, transportés, montés, utilisés et
entretenus. La plupart des petites pièces du projet devraient être à l’épreuve du camion-
benne : i.e. conçues comme si elles devaient être chargées en vrac dans un camion et
déchargées par basculement de la benne. Si elles ne peuvent résister à un tel traitement, le
monteur risque de perdre du temps à les redresser ou attendre leur remplacement sur chantier.

6.2 Calcul des couvertures et des bardages

Les couvertures équipant la majorité des bâtiments métalliques sont de deux types :
- Les couvertures en plaques ondulées d’amiante-ciment, destinées généralement aux
constructions de bas de gamme (hangars, agricoles, dépôts, …
La suite de ce paragraphe est tiré intégralement du livre [Calcul des Structures
Métallique selon l’Eurocode 3, auteur J. Morel, Eyrolles] : pages suivantes.
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6.3 Calcul des pannes

Les pannes sont des poutres destinées à transmettre les charges et surcharges s’appliquant sur
la couverture à la traverse ou bien à la ferme. Elles sont constituées de poutrelles laminées IPE.
Elles peuvent être également réalisées en profilés minces (tôles pliées à froid), en section de Z, U
ou .

Les pannes sont posées sur les fermes et assemblées par boulonnage. Pour éviter leurs (pannes)
glissement à la pose ou leur basculement, du fait de la pente des versants, elles sont assemblées
aux fermes par l’intermédiaire de pièces en équerre (appelées échantignoles), selon la
figure suivante.

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Les sollicitations sur les pannes :

Les pannes sont posées inclinées d’un angle α (angle de pente des versants, voir), elles sont
soumises à :
- des charges verticales n (poids propre, charges de couverture, charge de neige, charges
 
accrochées éventuelles), elles se décomposent en t et f telle que : n  t  f
- charge oblique W, due au vent (pression ou dépression), perpendiculaire au versant,
donc parallèlement à l’âme de la panne,

Les pannes fonctionnent en général ainsi en flexion déviée.

Modèle de calcul :

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Principes de dimensionnement :

Les pannes sont dimensionnées, ou éventuellement vérifiées, vis-à-vis deux critères, de


manière simultanée, aux charges et aux conditions de flèche.

- Condition de résistance : Après avoir calculé Mx en fonction de (f,w) et My en


fonction de t, on calcule les contraintes  fx et  fy correspondantes et qui doivent vérifier :
o la condition, en élasticité :    fx   fy   e (Règles CM66) ;
o ou à la condition, avec adaptation plastique    fx   fy   e (ce coefficient
varie, pour les profils IPE, de 1.08 à 1.04) ;
 
M  M 
o ou à la condition en plasticité :  x    y   1 , avec  et  , M ux et
M   M uy 
 ux   
M uy sont définis dans le chapitre 4 (Dimensionnement des sections)

l l
- Condition de flèche : f x  et f y  , les flèches sont calculées sous l’application des
200 200
charges maximales non pondérées (Règles CM66) : les conditions de flèche sont imposées
pour éviter tout désordre éventuel au niveau de la couverture et de l’étanchéité.

Présence des liernes (les deux figures suivantes) : Compte tenu de la faible inertie transversale
des pannes, et dès lors que la pente des versants (α) atteint 8 à 10%, l’effet de la charge t
(perpendiculaire à l’âme de la panne) devient préjudiciable et conduit à des sections de pannes
importantes, donc onéreuses. La solution consiste à réduire la portée transversale des pannes en
les reliant entre elles par des liernes (tirants, elles fonctionnent en traction), situés à mi – portée
ou aux tiers de la portée. Les efforts de traction qui sollicitent les liernes ne peuvent pas être
attachés aux pannes faitières, ils sont transmis aux portiques via des tirants en diagonale (Fig.).

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Remarques :

1. Par raison de simplicité on prend des fois comme charge d’entretien une charge globale de
2
75 kg/m de la surface de la couverture.

2. Cas particulier des pannes en tôle pliée (exemple : figure suivante) : on rappelle que les
profilés en tôle pliée (généralement minces) sont aussi utilisés en pannes.

On doit être vigilant au niveau de leur calcul du fait de leur faible résistance vis-à-vis la
stabilité et aussi leur plastification. Il convient de vérifier :

o La stabilité au déversement
o Stabilité au voilement des âmes
o La non-plastification (le calcul en plasticité n’est pas recommandé ici)

3. La condition de flèche est une exigence, qui est très souvent déterminante dans le
dimensionnement des pannes, car défavorable que la condition de résistance. C’est
pourquoi, lorsqu’un profil de panne a été déterminé par la condition de résistance et que la
condition de flèche n’est pas vérifiée, 2 solutions sont possibles :

o Adopter une section de panne supérieure (inconvénient : augmentation du


poids d’acier, donc le cout)
o Soit conserver la section initialement calculée, et doubler sa longueur. La
panne ne porte plus sur deux appuis et n’est plus isostatique. Elle porte sur
trois appuis, en continuité, et la flèche initiale se trouve réduite de plus de 60%

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et devient admissible (la condition de résistance n’est pas changée car le


moment maximal dans les deux cas reste inchangé égal à pl²/8, au signe près
(voir diagramme dans le tableau suivant).
Cette seconde solution est économique, elle n’est cependant possible que si la
longueur des pannes ne dépasse pas une dizaine de mètres (risque de torsion et
de déversement à la pose).

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