Pr : Abderrazzak ABDOUNE
FPE ERRACHIDIA
2019/2020
Sommaire :
Chapitre 0 : Concepts de base de l’économétrie
A. Définition de l’économétrie
B. Modélisation économétrique
C. La nature des données pour l’analyse économétrique
D. Démarche de l’économétrie
I. Hypothèse de Normalité
II. Hypothèse d’autocorrélation des erreurs
III. Hypothèse d’homoscédasticité
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est inéluctable de montrer d’abord, la place de
l’économétrie dans les sciences sociales en générale et dans la science économique en
particulier. Prenons, à ce propos, un premier exemple qui relève de la médecine. En raison
d’une sérieuse souffrance d’une maladie, un patient se présente à une clinique en espérant
diagnostiquer sa maladie. Le médecin traitant l’examine progressivement par des moyens tels
que l’interrogatoire, la radiologie et les tests sanguins. En fonction des normes médicales, le
patient est jugé malade ou n’est pas malade. Dans le cas ou le patient présente la maladie, il
sera soumis à un traitement. A travers cet exemple simplifié on conclut que la démarche
médicale comporte deux volets : le diagnostic et la thérapeutique, mais tout ce passe dans des
laboratoires spécialisés.
Le deuxième exemple que nous proposons dans cette introduction, s’inspire de la science
exacte : parallèlement à la médecine, les réactions entre les corps chimiques sont observées et
analysées à travers des expériences dans des laboratoires pour conclure des phénomènes
étudiés. Dans les sciences sociales en générale, et les sciences économiques en particulier, on
ne dispose pas des laboratoires dédiés aux expériences pour en étudier l’interaction entre les
phénomènes économiques et leurs comportements futurs. Par analogie aux sciences
expérimentales ou aux sciences exactes, la science économique nécessite un outil technique
capable de jouer le rôle de l’expérience pour répondre aux objectifs propres à la discipline
économique. Parmi ces outils, nous citons entre autres l’économétrie. Dès maintenant, on peut
définir l’économétrie comme étant un outil de traitement de l’information pour la prise de
décision. Toutefois, la traduction de cette manière de faire est un processus très long, il réunit à
la fois des connaissances en économie (ou propre à la discipline que l’on veut étudier) et des
connaissances en statistique, en mathématique et en informatique. Le savoir économétrique est
structuré dans une démarche propre à la discipline.
Après avoir montré dans l’introduction générale que l’économétrie est un outil de traitement de
données économiques et économique dans la perspective de prise de décision, il convient dans
ce chapitre de présenter la définition de l’économétrie et ses concepts de base pour une
meilleure utilisation de cet outil. Parmi les problèmes qui se posent en économétrie il y a le
biais des résultats auxquels parviennent les chercheurs. Notre propos dans ce manuel ne vise
pas le diagnostic de biais de modélisation économétrique mais, il cible la présentation de la
modélisation économétrique pour les débutants pour une meilleure acquisition des
connaissances sur son emploie dans la discipline Economie-Gestion.
A – Définition de l’économétrie
Dans cette optique, l’économétrie peut être définie comme étant « la mesure en économie ».
Bien que la mesure soit une part importante de l’économétrie, le domaine de cette discipline est
plus vaste. Pour restreindre et circonscrire cette définition, Arthur Goldberger, considère
l’économétrie comme étant la science sociale dans laquelle les outils de la théorie économique,
les mathématiques et les déductions statistiques sont appliqués à l’analyse des phénomènes
économiques.
L’économétrie est une discipline technique qui consiste à appliquer les mathématiques, les
statistiques aux données économiques au moyen des logiciels informatiques spécialisés pour
fournir une base empirique aux modèles construits par l’économètre et obtenir des résultats
mesurés.
Carrefour de 3 disciplines
B- Modélisation économétrique
C’est ce que l’on observe ou constate par l’expérience et qui est susceptible de se répéter ou
d’être reproduit et d’acquérir une valeur objective, universelle.
Qu’est ce qu’un modèle ?
Il y a d’autres facteurs dont on ne tient pas compte (ex le prix des autres biens qui
peuvent se substituer au bien étudié)
Les erreurs de mesure sur les grandeurs étudiées, soit lors du processus de collecte
des information, soit tout simplement parce que la donnée collectée représente peu
ou prou le concept qu’on l’on veut étudier.
L’introduction du facteur « aléatoire » résume toute l’information non prise en compte dans le
modèle : O=a*p+b+𝜺o et D=𝜶 ∗ 𝒑 + 𝜷 + 𝜺D.
Les variables représentent des grandeurs (économiques) observées ou mesurées. Ex les
quantités vendues d’un bien, le prix d’un bien, des taux d’intérêt, le solde d’une balance
commerciale, le taux de change, etc.
La variable doit être représentative du phénomène que l’on étudie, de sa qualité dépend la
validité des résultats obtenus.
- Problème d’inadéquation (étudier les ventes de pain, et
utiliser des données mesurant les ventes de biscottes)
-
-Erreur de mesurer (problème lors du recueil des
données ou des transmissions des données) , d’unités
(compter en nombre de pain vendu, ou en chiffre
d’affaire)
Problème sur les variables
-Problème de représentativité (mesurer uniquement des
ventes des boulangeries, et ne pas tenir compte des
ventes en grandes surfaces)
Une variable aléatoire est une grandeur mesurable dont les valeurs sont soumises à une
certaine dispersion lors de la répétition d’un processus donné.
La dispersion d’une variable aléatoire est régie par une loi de probabilité. Exemple. Le
résultat d’un jet d’une pièce de monnaie est une variable aléatoire, il prend deux valeurs
possibles « pile »ou « face », il suit une loi de Bernouilli de paramètre p=0.5.
Remarque : à chaque phénomène étudié sa loi de probabilité.
Exemple : Durée entre deux phénomènes, nombre d’occurrence d’un phénomène dans un laps
de temps, nombre d’essais avant d’obtenir un résultat, etc.
La population définit l’ensemble d’individus sur lesquels nous voulons travailler : on parle
alors de population de référence ou de population parente ou population mère (exemple : les
véhicules vendus en France en 2005, etc.). Tous les résultats obtenus sont toujours relatifs à
(circonscrites à) population.
Les enquêtes exhaustives consistent à observer tous les individus qui composent la
population. Opération très couteuse.
On procède alors à un échantillonnage, on prélève une fraction de la population en veillant à
ce qu’il soit représentatif de la population c’est-à-dire refléter la composition et la complexité
de la population.
Attention au mauvais échantillonnage. Comment s’assurer que l’échantillon est
représentatif ? Rôle des variables de contrôle et le redressement.
Inférence statistique consiste alors à effectuer des études sur l’échantillon et transposer les
résultats sur la population.
Cette transposition n’est pas stricte, elle attache toujours une probabilité aux résultats et aux
conclusions émises.
Estimer les paramètres d’un phénomène (estimation de paramètres exemple :
augmentation d’un dirham du prix du paquet de cigarette réduit de combien le
nombre de paquets vendus ?)
C-La démarche économétrique
THEORIE
Formalisation de la théorie
Modélisation
Re-spécifier Re-spécifier le
les données modèle
4- Décalage temporels
Dans le cadre de modèle spécifié en séries temporelles, les relations entre les variables ne sont
pas toujours synchrones mais peuvent être décalée dans le temps. Nous pouvons concevoir
que la consommation de l’année t est expliquée par le revenu t-1 et non celui de l’année t.
Pour lever cette ambiguïté, il est d’usage d’écrire le modèle en le spécifiant à l’aide d’un
indice de temps : Ct = a0 + a1 Yt-1. La variable yt-1 est appelée « variable endogène retardée ».
➢ On appelle « variable exogène » une variable dont les valeurs sont prédéterminées, et
« variable endogène » une variable dont les valeurs dépendent des variables exogènes.
5- validation du modèle
La dernière étape est celle de la validation du modèle :
Les relations spécifiées sont-elles valides ?
Peut-on estimer avec suffisamment de précision les coefficients ?
Le modèle est-il vérifié sur la totalité de la période ?
Les coefficients sont-ils stables ? Etc.
A toutes ces questions, les techniques économétriques s’efforcent d’apporter des réponses.
2- Le rôle de l’économétrie
a- L’économétrie comme validation de la théorie
L’économétrie est un outil à la disposition de l’économiste qui lui permet d’infirmer ou de
confirmer les théories qu’il construit. Le théoricien postule des relations ; l’application de
méthodes économétriques fournit des estimations sur la valeur des coefficients ainsi que la
précision attendue.
Une question se pose alors : pourquoi estimer ces relations, et les tester statistiquement ?
Plusieurs raisons incitent à cette démarche : tout d’abord cela force l’individu à établir
3Le terme d’individu est employé au sens statistiques, c’est-à-dire comme un élément
d’une population : une personne, une parcelle de terre…..
clairement et à estimer les interrelations sous-jacentes. Ensuite, la confiance aveugle dans
l’intuition peut mener à l’ignorance de liaisons importantes ou à leur mauvaise utilisation. De
plus, des relations marginales mais néanmoins explicatives, qui ne sont qu’un élément d’un
modèle globale, doivent être testées et validées afin de les mettre à leur véritable place.
Enfin, il est nécessaire de fournir, en même temps que l’estimation des relations, une mesure
de la confiance que l’économiste peut avoir en celles-ci, c’est-à-dire la précision que l’on peut
en attendre. Là encore, l’utilisation de méthodes purement qualitatives exclut toute mesure
quantitative de la fiabilité d’une relation.
b- L’économétrie comme outil d’investigation
L’économétrie n’est pas seulement un système de validation, mais également un outil
d’analyse. Nous pouvons citer quelques domaines ou l’économétrie apporte une aide à la
modélisation, à la réflexion théorique ou à l’action économique par :
La mise en évidence de relations entre des variables économiques qui n’étaient pas a
priori évidentes ou pressenties ;
L’induction statistique ou l’inférence statistique consiste à inférer, à partir des
caractéristiques d’un échantillon, les caractéristiques d’une population. Elle permet de
déterminer des intervalles de confiance pour des paramètres du modèle ou de tester si
un paramètre est significativement4 inférieur, supérieur ou simplement différent d’une
valeur fixée ;
La simulation qui mesure l’impact de la modification de la valeur d’une variable sur
une autre (ΔCt = at Δ Yt) ;
La prévision, par l’utilisation de modèle économétriques, qui est utilisée par les
pouvoirs publics ou l’entreprise afin d’anticiper et éventuellement de réagir à
l’environnement économique.
3- La théorie de la corrélation
a- présentation générale
Lorsque deux phénomènes ont une évolution commune, nous disons qu’ils sont
« corrélés ». La corrélation simple mesure le degré de liaison existant entre ces
deux phénomènes représentés par des variables. Si nous cherchons une relation
4Au sens statistique, c’est-à-dire avec un seuil (risque d’erreur à ne pas dépasser,
souvent 5%
entre trois variables ou plus, nous ferons appel alors à la notion de corrélation
multiple.
Nous pouvons distinguer la corrélation linéaire, lorsque tous les points du
couple de valeurs (x , y ) des deux variables semblent alignés sur une droite, de
la corrélation non linéaire lorsque le couple de valeurs se trouve sur une même
courbe d’allure quelconque.
Deux variables peuvent être :
En corrélation positive ; on constate alors une augmentation (ou
diminution, ou constance) simultanée des valeurs des deux variables ;
En corrélation négative, lorsque les valeurs de l’une augmente, les valeurs
de l’autre diminuent ;
Non corrélées, il n’y a aucune relation entre les variations des valeurs de
l’une des variables et les valeurs de l’autre.
Chapitre 1 : La régression linéaire simple
5le terme simple veut dire que le modèle ne contient que deux et seulement deux
variables
Exemple :
^b = y°- âx°
n R C x-x° y-y° (x-x°)(y-y°) (x-x°)2
1 6 3 0.25 1 0,25 0,0625
2 4 2 -1,75 0 0 3,0625
3 5 1 -0,75 -1 0,75 0,5625
4 8 2 2,25 0 0 5,0625
£ 23 8 1 8,75
M 5,75 2
(𝒙;𝒚)
â= 𝒄𝒐𝒗 𝒗(𝒙) = 𝚺(𝒙 − 𝒙°)(𝒚 − 𝒚°)/𝚺(𝒙 − 𝒙°)2
â= 1/8,75 = 0,11
b^= y°- âx° soit 2 – (0,11*5,75) = 1,34
y = 0,11x + 1,34
STC = ( Y – Y°)2 = 14
SCRes = ( Y – YC)2 = 13,5
SCReg = ( YC-Y°) = 0,5
SCT = SCRes + SCReg
14 = 13,5 + 0,5
YC = 0,5 X + 5
n X Y YC (Y-YC) (Y-YC)2
1 3 6 6,5 -0,5 0,25
2 2 4 6 -2 4
3 1 5 5,5 -0,5 0,25
4 2 9 6 3 9
£ 8 24 13,5
M 2 6