« Celui qui doute de l'Europe, celui qui désespère de l'Europe, devrait visiter des cimetières
militaires ! » Jean-Claude Juncker, au Bundestag allemand, le 16 novembre 2008
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13. Tableau des équivalents habitants moyens annuels
14. Amortissement des infrastructures d'eau
15. Devis sommaire des infrastructures d'amenée en eau potable
16. Détermination du débit d’eau disponible à une prise d'eau d'un réseau de distribution
17. Equilibre calco-carbonique et traitement domestique de l'eau du robinet
18. Utilisation de l’eau de pluie dans les ménages privés
19. L'approvisionnement en eau potable au Luxembourg
Nota : les articles qui suivent sont rattachés à la législation luxembourgeoise et tracent les
grandes lignes de l'approche luxembourgeoise en matière d'alimentation en eau potable.
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Site publié par Philippe Colbach
Date de création : 6 juillet 2007
Dernière mise à jour le 3 décembre 2018
1 - Audit technique des infrastructures d'alimentation en eau potable
Le règlement grand-ducal du 7 octobre 2002 relatif à la qualité des eaux destinées à la
consommation humaine a pour objectif de garantir la salubrité et la propreté des eaux
destinées à la consommation humaine et de protéger ainsi la santé humaine des effets néfastes
de la contamination éventuelle de ces eaux. Ce règlement transpose la directive européenne
98/83/CE et remplace le règlement grand-ducal du 11 avril 1985 relatif à la qualité des eaux
potables.
En détail, le règlement comporte différentes dispositions qui ne sont pas expressément
prescrites par la directive européenne, mais qui en servent la finalité, c’est-à-dire, d’assurer
la bonne qualité de l’eau de consommation. Il s’agit en l’occurrence de prescriptions
relatives à l’aménagement, à l’exploitation et à l’entretien des infrastructures d’alimentation
en eau potable. En effet, plutôt que de corriger une pollution de l’eau potable par un
traitement correctif, comme p.ex. la chloration, il est préférable de tout mettre en œuvre pour
qu’aucune pollution ne puisse se produire, ceci en application du principe de prévention.
Ainsi les exploitants des réseaux d'alimentation en eau potable sont tenus de procéder à un
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examen et un diagnostic technique de leurs infrastructures et d’élaborer un rapport d'analyse
des risques de contamination de l’eau distribuée. L'objectif de ce diagnostic est de proposer,
au vu des éléments techniques mis en évidence, une politique d'intervention aux élus locaux et
à leurs services techniques pour les guider vers une bonne gestion de qualité de leur service
offert aux consommateurs.
Ces nouvelles dispositions sont d’une importance capitale pour assurer un meilleur respect
des normes de potabilité en vigueur. Dans la majorité des cas, le non-respect des valeurs
paramétriques est dû à un entretien et à une maintenance insuffisants des infrastructures
d’approvisionnement, et notamment des captages de sources (79% des ouvrages en
exploitation en 2009 avaient dépassé la durée de vie limite de 60 ans préconisée par
l'administration de la gestion de l'eau). En effet, ces ouvrages sont souvent dans un état
délabré, permettant l’infiltration d’eau de surface polluée. Le nouveau règlement entend
davantage responsabiliser les fournisseurs en les obligeant à soumettre leurs infrastructures
à un audit de qualité afin d’en révéler les points faibles et les déficiences. Les communes qui
ont clôturé cet audit technique sont d’ailleurs récompensées avec un label de qualité pour
leurs efforts dans le domaine de la gestion de la qualité de l’eau potable.
Outre la description détaillée des infrastructures d’approvisionnement, le dossier technique est
complété par un rapport d’analyse des risques qui doit :
identifier et examiner tous les aspects de l'infrastructure d'alimentation communale et
de son mode d'exploitation présentant un risque pour la qualité des eaux distribuées ;
définir les mesures préventives et correctives et un programme assurance qualité à
mettre en oeuvre pour éviter les risques de non-conformité mis en évidence, dont entre
autres :
o la protection sanitaire du réseau public contre les retours d’eau,
o un plan d'échantillonnage axé sur les zones à risque pour l'altération de la
qualité de l’eau potable,
o un plan de nettoyage et de désinfection des éléments constitutifs du réseau,
o un plan pour l'entretien et la maintenance des équipements du réseau,
o un schéma directeur pour le renouvellement du réseau incluant une stratégie
financière pour assurer la disponibilité des masses financières requises ;
définir un plan d’intervention et des dispositions locales de secours incluant une
procédure d’information des preneurs d’eau et des consommateurs et qui sera mis en
oeuvre en cas d’interruption de l’arrivée de l’eau ou pour protéger les consommateurs
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des effets d’une contamination des eaux distribuées et pour rétablir la qualité initiale
des eaux.
Aide-mémoire pour l'analyse des risques des infrastructures d'alimentation en eau potable :
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d'interrompre temporairement la fourniture d'eau aux abonnés afin d'effectuer les
travaux d'entretien et de réparation du de l'infrastructure d'approvisionnement ; les
abonnés en sont informés en principe à l'avance par les moyens appropriés ;
d'interdire ou de limiter certains usages de l'eau aux fins d’assurer la continuité du
service de distribution en cas de pénurie d'eau ;
d'interrompre à tout moment et sans préavis la fourniture d'eau aux abonnés pour des
raisons liées à la sécurité et à la salubrité.
En cas de limitation ou d'interruption de la fourniture d'eau, d'un changement de la
pression ou de la nature de l'eau, par suite d'une pénurie d'eau, de perturbations techniques, de
travaux urgents, de dispositions administratives ou autres événements imprévisibles affectant
la fourniture d'eau, les abonnés n'ont droit ni à une remise de prix, ni à un dédommagement.
En cas de poursuite de la distribution de l’eau avec restriction d'utilisation temporaire
de l'eau en raison d'une contamination bactériologique, les consommateurs sont appelés à
traiter l'eau thermiquement pour la rendre potable, un traitement qui est à la portée de tout
consommateur. Les abonnés n'ont droit ni à une remise de prix, ni à un dédommagement.
En cas de poursuite de la distribution de l’eau avec interdiction de consommation, la
commune doit prendre soin que la population concernée soit approvisionnée en eau potable
par d'autres moyens et en quantités minimales suffisantes pour l'alimentation et, le cas
échéant, de l'hygiène.
Mentionnons finalement que le dossier technique ne pourra être élaboré que par des
organismes spécialisés en la matière et agréés à cet effet par ministres de l’Intérieur et de la
Santé, conformément à l’article 14 du règlement grand-ducal relatif à la qualité des eaux
destinées à la consommation humaine. En effet, une mission d’expertise d’une infrastructure
d’approvisionnement existante diffère considérablement d’une mission de conception
conventionnelle d’une nouvelle infrastructure d’approvisionnement en eau. Ainsi la
construction d’un nouvel ouvrage est pilotée par une large gamme de directives et normes à
disposition de l’ingénieur en charge de la conception de cet ouvrage.
En revanche, un système AEP est le résultat de l'addition de composantes disparates
(ressources captées, installations de traitement, stations de pompage, réservoirs de stockage,
stations de détente et finalement conduites d’adduction et de distribution) et conçues sur un
intervalle de temps s’étendant sur plusieurs décennies. L'étude diagnostic de ce vaste système
nécessite une expérience diversifiée et confirmée dans toutes les disciplines de
l’approvisionnement en eau potable. Les agréments sont accordés sur présentation des titres,
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des qualifications spécifiques et des références des experts de l’organisme pour différents
domaines de compétence.
En complément, voici le guide rédactionnel relatif au diagnostic des systèmes d'alimentation
en eau potable édité par les Agences de l'Eau et le Ministère de l'Ecologie et du
développement durable en France :
Guide rédactionnel pour le diagnostic des infrastructures d'alimentation en eau
potable
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en cas de panne dépassant le contexte local ou faisant encourir un risque sanitaire à la
population desservie, mobiliser la cellule de crise dont les compétences et les moyens
spécifiques sont requis pour gérer la crise ;
participer à l’enquête du fournisseur ;
fournir la liste des communes concernées par l’incident sur base des informations
fournies par l’opérateur à l’origine de la panne ;
ordonner des mesures correctives ;
conseiller les fournisseurs concernés pour mettre en œuvre les dispositions
d’alimentation de secours.
Il va de soi que si les autorités communales considèrent que leurs moyens sont dépassés et
que le consommateur est exposé à un risque sanitaire élevé, elles alerteront directement la
cellule de crise via le numéro d’appel d’urgence national.
La mission de la cellule de crise sera la suivante :
au vu des informations fournies par les organes compétents, analyser la situation et
évaluer les risques sanitaires encourus par les consommateurs ;
décider de la mise en œuvre du plan d’alerte ;
définir précisément la zone géographique touchée par la crise ;
définir les messages et les communiqués diffusés ;
ordonner l’information des fournisseurs concernés via la plate-forme informatique de
gestion d’incidents et d’alertes ;
ordonner l’information directe de la population concernée via la plate-forme des
médias écrits et parlés ;
proposer et décider les moyens à mettre en œuvre pour gérer la crise ;
suivre l’incident et coordonner les actions sur le terrain ;
dès le rétablissement de la situation, tirer les conclusions de la panne et recommander
des mesures visant à éviter cette panne à l’avenir.
A un stade primaire de l’enquête, il est généralement difficile pour les acteurs de la cellule de
crise de se faire une idée de la situation réelle qui se présente sur le terrain :
Compte tenu du temps nécessaire pour effectuer une analyse de l'eau potable (certains
micro-organismes ne sont détectés qu’après une période d’incubation de 72 heures), la
menace sanitaire réelle ne sera pas immédiatement perceptible.
De même, il faut se rendre à l’évidence que la zone géographique concernée par un
incident dépendra du mode de fonctionnement des réseaux de distribution. Il est
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impossible que les organes étatiques soient tenus au courant en temps réel des modes
de fonctionnement des conduites d'eau potable et de leurs multiples interconnexions.
Si l’approvisionnement des communes se fait par des syndicats intermédiaires, l’identification
des communes réellement concernées s’avèrera difficile. En l’absence d’informations
précises, il faut supposer que l’ensemble des communes et de leurs localités pouvant
théoriquement être approvisionné par l’opérateur soient concernées. Ce n’est qu’au fur à
mesure des informations collectées auprès des opérateurs que l’envergure réelle d’une panne
ne pourra être progressivement cernée.
Pour revenir au cadre légal, il y a lieu de rappeler que l’information de la population relève de
la responsabilité des autorités communales respectives. A cette fin, chaque commune doit
établir un plan d’intervention et des dispositions de secours. Ce plan comprend, outre une
procédure d’information de la population et une solution de secours pour approvisionner la
population en manque d'eau potable en des quantités minimales suffisantes pour l’hygiène et
l’alimentation. En ce qui concerne l’information de la population résidente, différents moyens
sont envisageables :
distribution de communiqués d’information dans les boîtes aux lettres ;
diffusion de messages par voiture haut-parleur ;
messages affichés sur le site internet de l’administration communale ;
messages affichés par télétexte communal ;
sirène d’alarme invitant la population à suivre les instructions diffusées par les médias.
Une communication adéquate et pertinente est essentielle dans la gestion efficace d’une
crise. La communication de crise reposera sur une plate-forme informatique de gestion
d’incidents et d’alertes. Cette plate-forme permettra, indépendamment de l’envergure
géographique de l’incident et de la position géographique des personnes compétentes
impliquées, d’organiser à courte échéance les actions requises à l’information des
consommateurs et à la mise en œuvre des mesures correctives.
Le plan d’alerte comprendra trois niveaux d’information :
1. Afin de ne pas retarder outre mesure l’action des services communaux, la cellule de
crise diffusera un message de pré-alerte aux services de permanence des communes
éventuellement concernées afin de les informer qu’un incident est en cours d’analyse.
Ce message permettra à ces services de préparer la mise en œuvre du plan
d’intervention et des dispositions de secours communal.
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2. Au vu de l’analyse de la situation, la cellule décidera le cas échéant le déclenchement
du plan d’alerte proprement dit avec diffusion des messages d’alerte qui donneront
ordre de mettre en œuvre les procédures d’urgence communales établies à cet effet.
3. Finalement, une fois l’incident clos, la cellule émettra un message d’annonce de «
retour à la normale ».
La réussite de la gestion de la crise dépendra entre autres du savoir spécialisé des
destinataires des messages face à la situation de crise. La diffusion des messages sera
limitée aux responsables techniques et politiques des opérateurs d’eau sélectionnés sur base
des scénarios prédéfinis de même qu’aux consommateurs particulièrement sensibles
répertoriés dans une banque de données spécifique (les établissements de santé et de services
sociaux, les établissements d’enseignement ainsi que l'industrie agro-alimentaire).
Dans l’immédiat, la plate-forme informatique de gestion d’incidents et d’alertes ne sera pas
utilisée pour informer la population des risques sanitaires qu’elle encourt. Le contenu limité
des messages risquerait de donner lieu à des interprétations erronées et la réaction de prendre
une tournure polémique difficile à piloter.
Les destinataires des messages d’alerte devront saisir le contenu concis de ceux-ci et
immédiatement mettre en œuvre les dispositions de secours qui s’imposent. Il est évident que
les destinataires des messages d’alerte devront être préalablement instruits du mode de
fonctionnement de la plate-forme et de la signification exacte des messages intégrés. La
formation des responsables techniques et politiques et la répétition d’exercices à intervalles
réguliers seront indispensables pour assurer une gestion efficace d’un incident.
Il faut également se rendre à l’évidence que nombre de communes ne disposent, en raison de
leur faible taille, de services capables d’affronter des crises d’une ampleur inédite et
pourraient dès lors être vite dépassées par les évènements. Dans ce contexte, il est d’autant
plus important de sensibiliser et de responsabiliser les autorités communales en leur
rappelant l’obligation d’établir un document de planification des secours dans le cas d’une
contamination grave ou en cas d’interruption de l’arrivée de l’eau.
La plate-forme informatique de gestion d’incidents et d’alertes utilisera l’ensemble des
moyens de communication dont on dispose (SMS, alertes vocales, courriel, télécopie) pour
envoyer des messages prédéfinis aux responsables impliqués dans la gestion de la crise. Ces
messages se baseront sur différents scénarios de pannes, tout en permettant l’adaptation au
déroulement des évènements sur le terrain. En outre, le système d’acquittement permettra de
suivre en temps réel la réception et la validation de ces messages.
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Dans le but de pouvoir retracer le déroulement de la communication de crise à chaque niveau
de l’intervention, il est important que parallèlement aux messages diffusés en temps réel, des
messages écrits soient diffusés par télécopie ou courriel aux secrétariats des destinataires.
Afin de canaliser le flux des questions posées par les médias, ceux-ci seront informés par des
points presse réguliers, organisés par un porte-parole attaché à la cellule de crise. Ils seront
relayés par la diffusion de communiqués de presse. Pendant la durée de l’incident, un numéro
vert sera accessible aux personnes qui souhaiteront avoir des renseignements précis.
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censées assurer une « présomption de conformité » avec les directives pour lesquelles elles
ont été rédigées.
Lors des contrôles des cahiers des charges, l’on constate que les bureaux d’études ne font que
rarement référence aux spécifications techniques EN qui, rappelons-le, traduisent les
exigences des directives européennes et, donc, de la législation luxembourgeoise qui les
transpose. Même si l’application des normes européennes est facultative, le bureau d’étude
peut bel et bien les imposer dans le cahier des charges pour guider la construction des
infrastructures d’approvisionnement (obligation des moyens).
Pire, la réalité sur le terrain montre que nombre de produits employés pour la construction de
ces infrastructures, et notamment la tuyauterie (canalisations en fonte, en PE, en PVC) et la
robinetterie, ne disposent de l’attestation de conformité exigée par l’Union européenne et
s’avèrent être d’une origine douteuse. Il va sans dire que ces produits, moins chers que les
produits certifiés conformes, sont souvent d’une qualité moindre, ce qui diminue
indéniablement la longévité de l’ouvrage et, par conséquent, porte un préjudice financier
non négligeable au maître de l’ouvrage. De surcroît, le manque de qualité et l’absence d’un
contrôle de conformité avec une denrée alimentaire (pointons également l’emploi de
lubrifiants non conformes avec les exigences d’alimentarité) présentent un risque pour la
qualité de l’eau livrée aux consommateurs et dont le maître de l’ouvrage se porte garant
devant la loi. La fourniture de tels produits dans le cadre d’un marché public est contraire à la
réglementation européenne de même qu’à la loi sur les marchés publics.
En outre, la fourniture de produits non-conformes à la législation est tout simplement déloyale
vis-à-vis des entreprises ayant participé à la soumission publique et qui ont offert des produits
répondant aux exigences des directives européennes. Si le matériau en cause représente une
part substantielle du marché (pose d’une conduite d’adduction par exemple), le non-respect de
la législation en vigueur leur donne droit de contester la régularité du marché.
Il est donc crucial que l’exécution des travaux soit soumise à un contrôle de qualité
adéquat afin d’assurer la qualité et la longévité des ouvrages. Il y a lieu de rappeler que,
conformément aux stipulations du contrat type d'ingénieurs-conseils, la mission de contrôle de
l’ingénieur comprend le contrôle de la conformité des travaux avec les indications du cahier
des charges ainsi que le contrôle du respect des prescriptions techniques, des règlements
administratifs et des règles de l’art.
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Lors de la conception et de l'exploitation des infrastructures d'alimentation en eau potable,
l'opérateur doit tout mettre en oeuvre pour conserver la qualité de l'eau depuis la sortie du
site de production jusqu'au robinet de l'usager. Le tableau suivant résume les défauts de
conception et d'exploitation les plus fréquemment à l'origine de la dégradation biologique et
physico-chimique de la qualité de l'eau durant le captage, le transport, le stockage et la
distribution [08/03/12 tableau complété] :
La consommation d'une eau contaminée par des matières fécales constitue un risque majeur
pour l'homme, les fèces étant des vecteurs potentiels de microorganismes pathogènes. La
stratégie de contrôle de la qualité microbiologique de l’eau est basée sur la recherche de «
bactéries indicatrices d’une pollution fécale », faciles à détecter, non nécessairement
pathogènes, mais dont la présence laisse supposer l’existence de microorganismes pathogènes
pour l’homme. Il s’agit en l'occurrence des colibacilles, des bactéries entérocoques fécaux
et des spores de clostridium perfringens.
Dans ce contexte, on peut préciser que conformément au règlement grand-ducal du 7 octobre
2002 relatif à la qualité des eaux destinées à la consommation humain, les teneurs en
colonies à 22°C et à 37°C de même qu'en coliformes totaux n’ont qu’une valeur
indicative servant à des fins de contrôle de la salubrité des réseaux. Leur dépassement ne
représente aucun risque sanitaire majeur, mais leur constatation doit conduire à des
mesures de précaution afin de prévenir tout risque pour la santé humaine. Ainsi, l’opérateur
est tenu à localiser l’origine de cette dégradation (développement d’un biofilm en raison d’un
temps de stagnation prolongée, connexion non permise d’un circuit incendie ou d’une
installation de distribution privée d’eau, réchauffement de l’eau, notamment à l'intérieur des
installations privées, appareil de traitement mal entretenu, etc.) et à surveiller l’évolution de la
qualité de l’eau. En outre, il serait bien avisé d’effectuer un traitement afin de diminuer la
teneur en micro-organismes. L’expérience montre que plus d'une fois, le dépassement de ces
valeurs guides est toutefois à mettre en relation avec le point de prélèvement lui-même et non
avec la qualité de l’eau inhérente au système analysé.
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Inversement d'ailleurs, l'absence - momentanée ? (toute analyse ne donne qu'une vue
momentanée et souvent locale de la situation qualitative) - de germes ou de coliformes ne
garantit pas l'absence de microbes pathogènes, car ceux-ci peuvent se révéler plus
résistants (aux désinfectants p.ex.) que les premiers.
La règle générale est que toute non-conformité doit être interprétée comme un signal
devant entraîner des investigations et des actions correctives immédiates de la part de
l’exploitant afin de revenir à une situation de conformité. Le tableau suivant fournit une
aide à l'interprétation des résultats des analyses bactériologiques afin de mieux cerner l'origine
de l'altération de la qualité de l'eau potable [30/03/16 tableau révisé] :
A toute fin utile, le tableau ci-après [version 01/11/10] donne les valeurs guides pour la
chloration manuelle d'un réservoir de stockage en cas d'altération bactériologique des eaux
distribuées. En règle générale, les eaux sont chlorées à dose élevée pendant 3 jours suivi d'une
chloration permanente pendant une semaine au moins. En tout état de cause, la chloration sera
maintenue aussi longtemps que la source de pollution ne soit identifiée et supprimée.
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décrire le déroulement en conformité avec la norme EN 805, étant entendu que l’opération de
désinfection ne pourra être exécutée que par des entreprises ou services spécialisés en la
matière et agréés à cet effet par les ministres, conformément à l’article 14 du règlement grand-
ducal relatif à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.
A noter qu'avant toute opération de nettoyage et de rinçage, les tuyaux neufs revêtus
intérieurement en ciment doivent être remplis avec une eau contenant un produit de
désinfection afin d'éviter que le revêtement puisse s'imbiber de colonies de bactéries dès sa
mise sous eau.
Même sans mise en service immédiate, toute nouvelle conduite doit être nettoyée, rincée et
désinfectée afin d'éviter que d'éventuels résidus organiques ou l'éventuelle présence
d'animaux puisse durablement contaminer le revêtement intérieur (de surcroît en ciment).
Dans le cas des tuyaux à emboîtement, il est conseillé de laisser le conduit sous eau afin
d'éviter un assèchement du revêtement intérieur (entraînant une dégradation de ses
propriétés) ainsi que des joints (entraînant des fuites passagères lors de sa mise en service
ultérieure).
Finalement, il y a lieu de souligner que l'eau est une ressource naturelle. Elle est aussi un
milieu vivant. L'eau du robinet, de même que, d'ailleurs, l'eau de bouteille achetée dans le
commerce, n'est ni stérile ni totalement pure. L'eau du robinet est une eau bonne pour la
boisson, pour préparer les aliments et pour se laver.
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Guide de conception d'un réservoir de distribution d'eau potable [version 11/11/08]
Clauses techniques béton étanche [version 23/03/17]
L'article relatif au choix des matériaux en contact avec l’eau potable fournit des
informations complémentaires.
Exemples de réservoirs de distribution en béton armé, acier inoxydable et
polypropylène.
Les campagnes d’inspection des réservoirs de stockage révèlent que bon nombre d’ouvrages
de stockage sont exploités au-delà de leur durée de vie utile et qu’ils ne répondent plus aux
prescriptions pour les systèmes et les composants pour le stockage de l’eau potable (l'âge
moyen des réservoirs en service était de 44 ans en 2009). En effet, il n’est pas rare que ces
réservoirs se trouvent dans un état vétuste et présentent des défauts constructifs préjudiciables
à la qualité de l’eau stockée (infiltration d'eau de ruissellement, trappe d'accès et entrées d'air
au-dessus du plan d’eau, dégradation de la surface en contact avec l'eau potable). De surcroît,
leurs cuves sont des fois difficilement accessibles pour les opérations de nettoyage et
d'entretien (accès au-dessus du plan d’eau, accès par échelons, absence d’une chambre de
vannes contiguë). Tout aussi nuisible sur le plan qualitatif, l’eau stockée est parfois
directement exposée à la lumière du jour. Or, la lumière stimule la croissance d’algues et de
mousses qui constituent un apport en matières organiques, source nutritive pour la
prolifération microbienne dans le réseau de distribution.
Le maintien en service de ces réservoirs implique leur remise aux normes avec, dans la
limite du raisonnable :
la mise en oeuvre d'une isolation thermique afin de maintenir à l'intérieur de l'ouvrage
une température constante proche de celle de l'eau emmagasinée (en vue de diminuer
les phénomènes de condensation),
le renouvellement de l’étanchéité extérieure avec mise en oeuvre d'une maçonnerie
drainante afin de parer à toute infiltration d’eau pouvant contaminer l’eau stockée,
la réfection du revêtement de la surface intérieure en contact avec l’eau potable,
la séparation de la réserve d'eau et de la chambre de vannes,
la modification du système d’aération de la cuve (élimination des chapeaux d’aération
au-dessus du plan d’eau et mise en place d’un système d’aération avec bouche murale,
filtres et gaines d’aération horizontales),
la modification de l’accès aux cuves pour faciliter le travail du personnel en charge
des travaux d’entretien,
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le renouvellement de la tuyauterie et de la robinetterie,
la limitation de l'éclairage naturel.
Dans tous les cas, la nouvelle norme EN 1508 relative aux systèmes et aux composants pour
le stockage de l’eau potable préconise d'éliminer dans la mesure du possible toute
ouverture au-dessus de la surface de l’eau.
Afin d'éviter que le surdimensionnement des réservoirs en milieu rural ne conduise à une
dégradation de la qualité de l'eau stockée, l'Administration de la gestion de l'eau a élaboré de
nouvelles lignes directrices en concertation avec les acteurs qui conçoivent et dimensionnent
les réservoirs de distribution d'eau potable. Le document suivant présente le raisonnement
aboutissant à la nouvelle approche :
Dimensionnement des réservoirs de distribution d'eau potable en milieu rural
[version 07/05/09]
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haute pression où le choix de l’acier est incontestable, tant sur le plan technique que financier,
et la technique du chantier de pose bien adapté. En outre, la soudabilité de l’acier permet la
réparation de fuites sous pression de service sans devoir pratiquer un arrêt d’eau sur une
conduite maîtresse ou une interruption de l’approvisionnement d’un abonné prioritaire. En
revanche, les tuyaux en fonte ductile sont particulièrement intéressants pour les diamètres
courants (DN100 à 300 mm), les tronçons moins accidentés et les lignes droites du tracé où la
fonte ductile offre un coût de revient sensiblement inférieur à l’acier.
L'emploi du PVC et du PEHD se limite généralement aux réseaux de distribution locaux. Le
guide ci-devant fournit de plus amples renseignements.
Signalons encore que les conduites d'eau horizontales sont exécutées avec une légère pente
vers les ventouses et les robinets purgeurs. En effet, la pente minimale de 5 mm par mètre
(0,5%) généralement préconisée par les directives permet la vidange complète du réseau et
évite que des poches d’air réduisent la section libre et, donc, la capacité de transport des
conduites.
La formation de dépôts préjudiciables à la qualité bactériologique de l’eau de même qu’à la
longévité du réseau (phénomènes de corrosion et réduction de la capacité de transport)
conduit à éviter les vitesses inférieures à 0,5 m/s à l'heure de pointe journalière. Se référer
également à la formule de calcul ci-après pour les vitesses d'écoulement et les coefficients de
rugosité recommandés :
Formule de calcul de la capacité de transport d'une conduite
D'après la formule de Strickler, la capacité de transport d'une conduite est fonction du
diamètre nominal exposant huit tiers. Il en résulte, pour des pertes de charge identiques, les
équivalences suivantes :
- DN100 ≈ 2×DN80,
- DN150 ≈ 3×DN100,
- DN200 ≈ 2×DN150,
- DN250 ≈ 2×DN200,
- DN300 ≈ 3×DN200.
Finalement, la norme DIN EN 1717 et la directive DVGW W400 donnent les limitations
suivantes en matière de la durée de séjour de l'eau dans les réseaux :
- critère de dimensionnement : temps d'écoulement limité à 7 jours entre la production
(dernier traitement de désinfection) et le robinet du consommateur,
- après 1 mois de stagnation, il est recommandé de purger entièrement l'infrastructure dont
question (en règle générale, il est recommandé de faire écouler 3 fois le volume contenu dans
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l'infrastructure dont question),
- après 6 mois de stagnation répétée, il est recommandé de fermer le tronçon dont question
(vanne, robinet), puis de le vidanger et le maintenir hors service (rinçage et désinfection avant
le remise en service),
- si au bout de 12 mois, l’infrastructure n’est pas remise en service, il est recommandé de
couper tout simplement le système dont question, pour qu'une remise en service ne soit plus
possible.
Se référer également à la note sur la maîtrise de la qualité de l'eau potable dans les
conduites à faible vitesse d'écoulement.
Applications hydrauliques pour la calculatrice scientifique HP48GX
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Fichier programme : Librairie HYDR
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béton C30/37 (B35) à usage alimentaire exempte de tout accélérateur ou retardateur
non-conforme avec les règlements sanitaires,
coffrage lisse avec membrane en géotextile drainant l'eau en excès pour éviter la
formation de pores, sans application d'une huile de décoffrage (ces huiles ont tendance
à favoriser durablement le développement de germes),
écarteurs de coffrage avec tôle centrale,
tôles d’étanchéité aux reprises de bétonnage,
et éventuellement des tuyaux d’injection aux joints de reprise.
Clauses techniques béton étanche [version 23/03/17]
Il faudra néanmoins vérifier si l’eau stockée n’est pas agressive et ne dissout pas le carbonate
de calcium du béton qui aura dans ces conditions tendance à passer en solution. La dissolution
de la chaux du liant entraîne une élévation de la porosité du béton en surface.
Lors de la réhabilitation d'un réservoir d'eau potable, on optera dans la mesure du
possible pour les enduits et les revêtements monocomposants à base de ciment et de
charges minérales, sans additifs organiques. Ces produits doivent disposer de certificats
attestant la conformité du produit avec les exigences d’alimentarité. Dans ce même contexte,
il y a lieu de signaler qu’un mortier à base de ciment sans additifs organiques ne pourra
assurer le pontage d’éventuelles fissures de la structure de l’ouvrage (« Rissüberbrückung »).
Ces défauts de structure doivent préalablement être injectés pour assurer l’étanchéité de la
cuve. Il est donc important que la cause de ces fissures soit déterminée à l’avance pour éviter
qu’un mouvement ou une déformation de l’ouvrage ne provoque de nouvelles fissures dans le
revêtement. Le cas échéant, l’opérateur doit revêtir le réservoir d’un cuvelage synthétique
présentant une élasticité suffisante pour ponter les fissures. Il veillera à ce que le produit soit
muni d'un certificat de contrôle pour le contact avec l'eau potable. Alternativement, le bassin
peut être revêtu de polyéthylène ou de tôles en acier inoxydable. Cette dernière solution
onéreuse est toutefois à étudier avec soins pour éviter tout risque de corrosion de l'inox.
En ce qui concerne les joints, la pose de joints en silicone ou en mousse autour des portes et
fenêtres donnant accès à la cuve de stockage est proscrite.
Finalement, la directive DVGW W300 recommande que les parties métalliques en contact
avec l’eau potable, en particulier les conduites, les échelles, les escaliers et autres
équipements métalliques de la cuve de stockage, soient exécutées en acier inoxydable 1.4571
(AISI 316Ti) ou 1.4404 (AISI 316L).
21
Les avantages de l’acier inoxydable résident, a priori, dans sa résistance à la corrosion et la
facilité de sa fabrication, de sa mise en œuvre et de son entretien. Si l'on considère son coût de
revient et sa durée de vie, l’inox apparaît en fin de compte comme le moins cher des
matériaux. Or, la mise en œuvre de l’acier inoxydable nécessite des précautions et des
procédures particulières. En effet, une mauvaise identification des paramètres physico-
chimiques de l’eau en contact avec le métal, une mauvaise conception de la tuyauterie,
l’absence de procédures de mise en œuvre ou d’entretien ou l’application non-correcte de ces
procédures peuvent générer sur l’inox des phénomènes de corrosion destructeurs. En effet, un
ou la coïncidence de plusieurs de ces facteurs peuvent empêcher l’acier de se recouvrir d’une
pellicule passive le protégeant contre les agressions extérieures. L’absence de cette protection
se traduit généralement par le développement de piqûres au droit des soudures ou de cavernes
au droit des brides, processus difficilement réversible.
Alternativement, pour se prémunir d’une telle mésaventure, l’opérateur peut orienter le choix
du matériau vers des tubes en aluminium avec revêtement thermoplastique polyamide. Ce
revêtement présente les propriétés mécaniques de très haute qualité (flexibilité, résistance au
choc et à l'abrasion) ainsi qu'une excellente protection contre la corrosion et les agressions les
plus sévères.
Finalement, l'utilisation de l'acier galvanisé pour les installations de distribution d'eau potable
est fortement déconseillée en raison du risque élevé de corrosion perforante et des traces de
plomb à hauteur de 1% de l'alliage. La plage d'utilisation de l'acier galvanisé en limité à pH >
7,3.
Certificats de conformité sanitaire des produits en contact avec l'eau potable :
DVGW W270 « Vermehrung von Mikroorganismen auf Werkstoffen für den
Trinkwasserbereich »
DVGW W347 « Hygienische Anforderungen an zementgebundene Werkstoffe im
Trinkwasserbereich »
BGA KTW « Einsatz von Kunststoffen im Trinkwasserbereich »
Le guide de conception d'un réservoir d'eau potable fournit des informations
complémentaires, notamment des schémas de construction.
24
Il convient également de souligner qu'à l'inverse d'un disconnecteur (« Rohrtrenner »), un
clapet de non-retour (« Rückflussverhinderer ») permet uniquement d’éviter une
circulation inverse de celle désirée et ne constitue aucune protection contre la
prolifération de substances dangereuses dans le réseau amont. En tout état de cause, tout
branchement particulier est à équiper pour le moins d'un clapet de non retour type EA
EN 1717.
En ce qui concerne les parcs à bétail, signalons que les réseaux agricoles, du fait de leur mode
d’exploitation, présentent un triple danger pour la salubrité de l’eau distribuée par le réseau
public auquel ils sont raccordés et qu’ils sont à équiper d’un dispositif de protection sanitaire :
les abreuvoirs représentent de possibles sources d’ensemencement bactériologique ou
viral,
l’écoulement de l’eau n’est pas assuré avec risque de stagnation prolongée,
le réseau chômant en période hivernale est remis en service sans désinfection
préalable.
Dans le contexte des phénomènes de retour d’eau, rappelons que l’opérateur lui-même peut
également être rendu responsable d’une pollution accidentelle. En effet, en cas de baisse de
pression, un réseau mal entretenu peut induire des infiltrations d’eau contaminée au droit des
fuites. Ce risque est même patent aux points hauts du réseau, dans les regards à ventouse ne
disposant d’un système efficace pour l’évacuation des eaux d’infiltration, où l’inondation du
regard conduit inévitablement à l’entrée d’eau dans le réseau par siphonage. Afin de diminuer
le risque de contamination d’eau, il s’agit donc également de limiter dans la mesure du
possible les coupures d’eau et de rechercher et réparer systématiquement les fuites dans
le réseau.
Et profitons également du présent contexte des règlements de fourniture et des coupures d’eau
pour recommander d’adopter des dispositions relatives à la limitation et à l'interruption de
la fourniture d’eau. Tout d’abord, les autorités communales sont bien évidemment
dispensées de l’obligation d’informer les abonnées avant toute interruption de la fourniture
d’eau si la gravité de la situation impose une mise hors service immédiate du réseau. En cas
de limitation ou d'interruption de la fourniture d'eau, d'un changement de la pression ou de la
nature de l'eau, par suite d'une pénurie d'eau, de perturbations techniques, de travaux urgents,
de dispositions administratives ou d'autres événements imprévisibles, les abonnés n'ont en
outre droit ni à une remise de prix, ni à un dédommagement. Enfin, il y a lieu de notifier que
les autorités communales peuvent restreindre l’utilisation pour certains usages aux fins
d’assurer la continuité du service de distribution.
25
L' aide-mémoire pour l'analyse des risques et le guide de conception d'un réseau d'eau
potable fournissent des informations complémentaires.
26
- en pointe : 48 m3/h ÷ (200 l/hab/j ÷ 10 h/j) ≈ 2.500 habitants.
Dès lors, l’approche technico-économique veut que les artères principales soient
dimensionnées pour le cas d’incendie alors que les antennes secondaires le sont pour la
pointe de consommation normale (se référer à la note de calcul pour la détermination de
la capacité en eau incendie d'un hydrant). L'augmentation du diamètre de ces dernières à des
fins de lutte contre l'incendie est vivement déconseillée pour éviter que la faible
consommation n'entraîne une stagnation de l'eau. Ainsi, dans les collectivités rurales, les
moyens de défense doivent être adaptés à l'importance des risques d'incendie et la priorité doit
être donnée à l'utilisation de points d’eau naturels, de réserves artificielles ou d’autres
ressources de secours alternatives.
L’intervention elle-même des services incendie provoque également une nette détérioration de
la qualité de l’eau dans le réseau et peut même, dans certains cas, provoquer des ruptures de
conduites (vitesse d’écoulement élevée, changement du sens d’écoulement, coups de bélier).
Suite à un tel événement, l’eau est impropre à la consommation et le rétablissement des
paramètres organoleptiques et microbiologiques nécessite une campagne de purge et de
chloration du réseau.
D’autre part, à l’égard des réservoirs de distribution, on peut avancer comme règle de base
du dimensionnement du volume de stockage de limiter le temps de séjour en période creuse
(correspondant généralement à la période hivernale) à 3 jours ou, en d’autres termes, de
limiter la réserve au double de la consommation moyenne de l’année.
L' aide-mémoire pour l'analyse des risques et le guide de conception d'un réservoir d'eau
potable fournissent des informations complémentaires.
27
En effet, le temps de séjour dans un réseau est un des paramètres majeurs à prendre en compte
pour maintenir la qualité de l'eau potable. Dans ce contexte, il convient de mentionner que la
directive allemande DVGW W400 avance comme critère de dimensionnement un
renouvellement hebdomadaire du volume d'eau contenu dans un réseau. Il est évident que
cette valeur ne peut être respectée dans les antennes isolées et notamment dans les conduites
d’alimentation d’appoint dont la mise en service est liée à des évènements peu fréquents (il en
est bien évidemment de même avec les antennes caractérisées par une faible consommation
ou dont le rythme d’exploitation est étroitement lié aux fins de semaine, aux vacances
scolaires ou à la saison touristique). Aussi la norme EN 1717 préconise-t-elle un temps de
séjour maximal de 1 mois, après quoi la conduite d'alimentation doit être purgée.
Dès lors, la fiabilité et la sécurité du service de distribution implique l'obligation pour
l’exploitant de renouveler périodiquement le volume d’eau contenu dans l’adduction de
secours (de préférence par une mise en fonction hebdomadaire de la solution de rechange
pour distribuer le contenu, débit sanitaire fixé par la convention de vente d'eau entre
collectivités) et d’intégrer un contrôle régulier de la qualité de l’eau au programme
d’échantillonnage. Alternativement, l’opérateur réalisera périodiquement (au moins une fois
par mois) des purges manuelles ( programme des purges) sur l’adduction d’appoint (la
purge automatique a le désavantage de rendre une situation atypique automatique, la faisant
sombrer dans l'oubli). Pour ce faire, il est impératif d’installer des dispositifs de purge sur la
conduite d’interconnexion. Pour des raisons d’hygiène et de sécurité, il est fortement
déconseillé de vidanger la connexion d’appoint et de la remettre en service pour une
distribution de secours (intrusion d’eau polluée au droit des fuites, assèchement des joints
entraînant des fuites passagères à la remise sous pression, difficulté de maîtriser la qualité des
eaux en raison d’une désinfection hâtive).
Dans le but de maîtriser le temps de séjour sans intervention humaine, l’auteur du site
lokistagnepas.canalblog.com expose de façon détaillé une solution pratique, mais certes plus
onéreuse, avec création d’une boucle fermée. Une telle configuration permet de maîtriser
en toutes circonstances l’écoulement de l’eau dans la conduite d’appoint et, donc, la qualité de
son contenu. Il est alors préférable que l'ouverture de la boucle en cas d'une demande élevée
soit pilotée par une vanne de régulation à commande hydraulique.
Cette même solution permet également de diriger le flux de l'eau dans les réseaux de
distribution maillés. En effet, les bouclages ouverts présentent l'inconvénient que ni le sens
d'écoulement (remise en suspension des dépôts lors de l'inversion du sens) ni le temps de
séjour (formation de zones d'équilibre avec stagnation prolongée de l'eau) ne sont maîtrisés.
28
Afin d'assurer la qualité bactériologique des eaux distribuées, l'opérateur peut fermer la (les)
maille(s) principale(s) pour créer une structure ramifiée dont les caractéristiques sont
parfaitement maîtrisées. La vanne de sectionnement du réseau sera alors placé sur une artère
d'écoulement principale et non au point mort, précisément pour canaliser le flux et de
neutraliser les zones de stagnation. Aux heures de pointe exceptionnelle ou en cas d'incendie,
la pression différentielle enclenchera le mécanisme d'ouverture de la vanne (de stabilisation
de la pression aval). L'ouverture de la boucle et la mise en vitesse du réseau peut cependant
provoquer une remise en mouvement des dépôts, avec apparition d'eau trouble pour l'usager.
Le guide de conception des réseaux d'eau potable fournit des renseignements
complémentaires.
11 - Prix de l'eau au Luxembourg : le principe de récupération des coûts des services liés
à l'utilisation de l'eau
1. Introduction
1.1. Cadre légal
La directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000 établit un cadre pour une politique
communautaire dans le domaine de l’eau. Elle a comme objectif principal l’atteinte, à
l’horizon 2015, du bon état des eaux de surface et du bon état quantitatif et chimique des eaux
souterraines.
Cette directive a été transposée en droit luxembourgeois par la loi du 19 décembre 2008
relative à l'eau.
En vue de la réalisation de leurs objectifs environnementaux, tant la directive européenne que
la loi relative à l’eau font appel au principe de récupération des coûts des services liés à
l’utilisation de l’eau (« Kostendeckungsprinzip »).
1.2. Rôle des communes
Le principe luxembourgeois de l’autonomie communale implique que les infrastructures
d’approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux urbaines résiduaires relèvent de
la responsabilité exclusive des communes, avec toutes les obligations que cela comporte. Il est
donc logique que le calcul du coût de revient de l’eau se fait au niveau communal, mais
selon une méthode harmonisée basée sur les dispositions des articles 12 à 17 de la loi.
2. Les nouvelles règles en matière du prix de l’eau
2.1. Le principe de causalité
L’objectif de la méthode de détermination du coût de l’eau telle qu’elle résulte de la loi est le
développement durable des services de l’eau. Ainsi ces services sont rémunérés à leur juste
29
valeur, ce qui inclut tous les coûts environnementaux et monétaires engendrés par l’utilisation
des services du cycle urbain de l’eau.
A cette fin, la nouvelle tarification applique le principe de causalité (« Verursacherprinzip
») dans les secteurs de l'approvisionnement en eau potable (principe de l'utilisateur-payeur) et
de l’assainissement des eaux usées (principe du pollueur-payeur). Le principe de
récupération des coûts des services liés à l'utilisation de l'eau ne constitue donc pas une
fin en soi, mais un moyen pour atteindre les objectifs environnementaux de la directive
européenne.
2.2. Les taxes
La nouvelle loi introduit une taxe sur le prélèvement des eaux souterraines ou de surface et
une taxe sur le rejet des eaux usées, épurées ou non, en fonction du degré de leur pollution.
Ces taxes sont affectées à la mise en œuvre des mesures nécessaires pour protéger les
ressources en eau potable (pour éviter que la dégradation du milieu naturel entraîne une
augmentation substantielle du coût du traitement de l'eau) et pour améliorer la capacité
d'autoépuration des cours d'eau récepteurs (pour contrer la dégradation du milieu aquatique
par le rejet des effluents urbains) ainsi qu’au financement du premier investissement en
matière d’assainissement.
2.3. Les eaux de ruissellement
Les charges liées au déversement des eaux de ruissellement issues de la voirie
publique dans le réseau de collecte sont exclues du calcul du coût de revient de l’eau :
Dans le cas de collecteurs d'eaux mixtes, le schéma de calcul ne tient compte que d’un
collecteur fictif DN300 en béton armé indépendamment du diamètre – supérieur – du
collecteur en place. Les charges liées aux eaux de ruissellement sont supportées par l’entité
responsable de ces infrastructures publiques, à savoir la commune ou l’Etat.
Dans le même ordre d'idées, toute personne qui procède au déversement d’eaux de
ruissellement issues de surfaces privées dans le réseau de collecte peut être assujettie à une
taxe d’imperméabilisation des sols. A défaut, les frais y relatifs sont à charge des communes.
2.4. Conséquences financières de la tarification actuelle
A partir du 1er janvier 2010, le prix de l’eau résulte de la somme des coûts de conception, de
construction, d’exploitation, d’entretien et de maintenance induits par les services du cycle
urbain de l’eau (coûts directs et indirects).
Alors que la loi affirme le principe de la récupération des coûts, il faut se rendre à l’évidence
que le prix de vente de l’eau pratiqué par le passé par les communes ne correspondait pas
nécessairement à son coût de revient. Ainsi le prix facturé n’avait, dans bien des cas, pas tenu
30
compte des coûts véritables du service fourni, et notamment de l’amortissement des
infrastructures, et avait des fois été fixé sur base de considérations politiques. Ce
comportement peut être expliqué par le fait que les communes, soucieuses de l'autonomie qui
leur est accordée, ne se sentaient pas obligées de rentabiliser leurs services d'eau. Les coûts
d’amortissement n’avaient donc pas été facturés au consommateur.
Ces communes avaient délibérément subventionné le prix de l’eau par le biais de leurs
revenus non affectés (ICC et FCDF). A moyen terme, les moyens – manquants – relatifs au
renouvellement courant des infrastructures devront donc être prélevés sur le budget
communal. Au niveau syndical, le manque de moyens financiers devra être compensé par un
apport en capital de la part des communes-membres, conformément aux règles définies dans
la loi sur les syndicats de communes.
3. Les composantes du coût de l’eau
3.1. Coût complet
Le coût complet des services liés à l’utilisation de l’eau inclut :
les coûts pour les ressources (taxe de prélèvement),
les coûts pour l’environnement (taxe de rejet),
les coûts de fonctionnement (charges d’exploitation et d’entretien inscrites au budget
ordinaire),
les charges d’amortissement établies sur base du coût de renouvellement des
investissements (charges de renouvellement théoriques).
La notion de coûts complets exige que soit tenu compte non seulement des charges directes,
c'est-à-dire directement en relation avec l’eau, mais également des charges indirectes qui
résultent notamment de la prise en compte d’une partie des services généraux de la commune.
3.1.1. Les charges directes
Les charges directes sont celles qui sont directement affectables aux services de l’eau : achat
d’eau (si c’est le cas), charges des services spécifiques de la commune (services
d'exploitation, d'entretien et de maintenance des infrastructures), taxes, etc.
En ce qui concerne les frais directs des eaux usées, il y a lieu de relever la différence de
traitement (pour les communes faisant partie d’un syndicat de dépollution des eaux usées)
entre les « apports en capital » et les « frais d’épuration ». De par leur nature, les apports en
capital ne doivent pas être imputés aux frais directs. Ces débours restent sans incidence
sur le coût de revient.
3.1.2. Les charges indirectes
31
La notion de coût complet fait intégrer une partie appropriée de charges indirectes au coût de
l’eau : il en va ainsi d’une partie des charges des services techniques généraux de la commune
dans la mesure où ils interviennent sur l’infrastructure de l’eau ainsi que des services
administratifs en charge de la facturation et du recouvrement. Les frais indirects ne pouvant
pas être repris tels quels du budget communal, il convient d’abord d’en identifier la nature et
ensuite de les « proratiser » par rapport à leur utilisation par les services de l’eau.
Pour que les frais indirects soient le plus précis possible, il est important que les clés de
répartition reflètent de façon fidèle la part des charges à imputer aux services de l’eau. La
détermination de cette quote-part doit se faire sur base d’une analyse historique, statistique ou
technique, et non de manière forfaitaire et globale.
3.2. L’amortissement au coût de remplacement estimé
3.2.1. Origine de la nécessité
Les amortissements qui sont mis en compte dans le calcul du coût de l’eau servent, sur
l’ensemble des années de fonctionnement, à dégager les ressources financières susceptibles
d’assurer le renouvellement des infrastructures (remplacement ou réhabilitation).
La double contrainte de qualité et de fiabilité des services d’eau et les délais de
renouvellement très longs de certains ouvrages, en particulier souterrains, ont pour
conséquence que l’amortissement basé sur le coût historique, c’est-à-dire le montant
initialement investi, est inapproprié. En effet, le renchérissement du coût de la vie, l’évolution
de la technique et l’accroissement de la population font que l’amortissement au coût
historique est insuffisant pour assurer le renouvellement d’un ouvrage à l’issue de sa durée de
vie utile. La pérennité des infrastructures se trouverait ainsi compromise, faute de moyens
suffisants pour financer son remplacement.
3.2.2. Base d’estimation des coûts de renouvellement : « Wiederbeschaffungskosten »
Les ressources financières nécessaires au renouvellement des infrastructures («
Instandhaltungskosten ») sont estimée pour une année donnée, à travers le besoin théorique
de renouvellement des investissements nécessaires pour éviter une chute de la valeur de
l’immobilisé, sur base :
de l’étendue et la composition du patrimoine immobilisé de l’opérateur,
du coût unitaire actuel associé à chaque type d’installation ou chaque grandeur
caractéristique de ce patrimoine,
d’une hypothèse de durée de vie moyenne par type d’équipement.
32
Les valeurs unitaires à la base de ce calcul correspondent aux coûts de remplacement
moyens (« Wiederbeschaffungskosten »), sans déduction de la dépréciation pour vétusté et
obsolescence. Bien au contraire, les coûts de remplacement doivent tenir compte de
l'évolution de l' indice des prix de la construction émis par le Service central de la
statistique et des études économiques luxembourgeois ( www.statec.lu), de l’évolution
technique ainsi que des exigences minima prévues par la réglementation en vigueur.
3.2.3. Intégration des frais d’études accessoires
En outre, ces coûts doivent inclure les frais occasionnés par les études relatives aux travaux de
construction (taux de 12% recommandé).
3.2.4. « Sollwert »
Les valeurs unitaires moyennes de même que les durées de vie utiles moyennes de chaque
type d’installation ont été alignées sur le comportement technico-économique approprié en
matière d'investissement durable (« Sollwert »).
Au final, le coût d'amortissement d'un ouvrage correspond au coût annuel moyen de
remplacement, calculé en fonction de sa durée de vie utile pondérée (taux d'amortissement).
3.2.5. « Istwert »
Les masses financières récupérées par la facturation du coût de revient sont allouées au
renouvellement courant des infrastructures d'eau. Or, la comptabilité communale est basée sur
le principe de la non-affectation des recettes (principe de l'unicité de caisse) : l'ensemble des
recettes doit servir à payer l'ensemble des dépenses inscrites au budget communal. Les
recettes provenant de la vente de l'eau ne sont, au cours d'une même année budgétaire, pas
directement affectées à des dépenses déterminées du secteur de l'eau, mais constituent des
provisions pour travaux futurs.
En effet, le principe de récupération des coûts des services liés à l’utilisation de l’eau est basé
sur l'idée que l'approvisionnement en eau potable et l'évacuation et la dépollution des eaux
résiduaires sont des opérations neutres pour les budgets communaux. Aussi les autorités
communales doivent-elles garantir que l'effort de renouvellement à moyen terme du
patrimoine correspond à la perte de valeur (amortissement) des infrastructures (risque de «
désinvestissement »). Il est évident que pour une infrastructure aussi complexe que celle du
cycle urbain de l'eau, les dépenses liées aux efforts de renouvellement de ce vaste patrimoine
sont soumises à des variations périodiques. De ce fait, les communes doivent concevoir leur
politique budgétaire durable dans une optique pluriannuelle en équilibrant les éventuels
excédents avec les besoins de financement futurs.
33
Les charges d’amortissements théoriques prises en compte pour le calcul du coût de revient de
l’eau sont, donc, confrontées au niveau réel des investissements annuels en renouvellement
inscrits au budget extraordinaire de la comptabilité communale (« Istwert »). Les charges
réelles du budget extraordinaire ne doivent pas être prises en compte pour le calcul du
coût de l’eau (double emploi !). En d'autres termes : ce n'est pas le coût du premier
investissement qui entre en compte dans le calcul du coût de l'eau, mais le coût annuel
moyen de remplacement de cet ouvrage nouvellement construit.
Notons dans ce contexte que les communes ont l’obligation d’élaborer un dossier
technique dans les domaines de l’assainissement et de l’approvisionnement en eau potable.
Ces dossiers, qui définissent les lignes directrices à suivre lors de la planification, de la
construction, de l’exploitation des infrastructures, ainsi que de leur modernisation et remise en
état, fournissent les données de base nécessaires à l’établissement d’un programme de (ré)-
investissement.
3.2.6. Distinction entre travaux de maintenance et travaux d'entretien
Dans ce contexte, il faut faire une distinction entre travaux de maintenance et travaux
d'entretien inscrits au budget communal, les premiers majoritairement au budget
extraordinaire, les seconds exclusivement au budget ordinaire.
Les travaux de maintenance (« Instandhaltung ») consistent à maintenir les
infrastructures à l'état de la technique (« Stand der Technik »), soit en remplaçant l'ouvrage
par un nouvel élément après que sa durée utile est atteinte (notamment les tubes et les
accessoires enterrés), soit en le soumettant au cours de son cycle de vie à différents travaux de
réhabilitation. Ces derniers améliorent l’état des différents éléments constitutifs ayant une
durée utile limitée (équipements électromécaniques, revêtement des surfaces en contact avec
l’eau, etc.) dans le but de prolonger la durée utile de l’ouvrage dans son ensemble (les
constructions d’envergure, et les réservoirs de stockage et les stations d'épuration en
particulier). Ces deux approches consistent à disposer d’un ouvrage qui assure les mêmes
fonctions que celles de l’ouvrage d’origine tout en apportant les garanties de durée utile d’un
ouvrage neuf (= renouvellement).
En revanche, les travaux d'entretien (« Unterhalt ») consistent à réparer les ouvrages sans
pour autant disposer de ces mêmes garanties de qualité et de longévité (travaux de réparation
de fuites p.ex.), ou à les entretenir (travaux de nettoyage p.ex.).
Rappelons que les charges des travaux de maintenance inscrits au budget communal – de
même que, d'ailleurs, tout premier investissement – ne sont pas imputées aux coûts de l'eau.
3.2.7. Limite de responsabilité entre communes et syndicats
34
Pour éviter que les mêmes infrastructures soient prises en compte à la fois au niveau de la
commune et au niveau du syndicat, il importe aussi bien de fixer de manière exacte la limite
entre le réseau de la commune et le réseau du syndicat que de régler éventuellement la
question de la propriété des infrastructures.
3.3. Anticipation des besoins futurs
Le surdimensionnement des infrastructures pour les besoins futurs en capacité
d’approvisionnement et d’assainissement est supporté par le consommateur final. L’analyse
des infrastructures d’eau montre toutefois que la prise en compte des exigences futures n’a
qu’une répercussion marginale sur le coût de revient et que les surcapacités mises en place ne
sont - pour la grande majorité - pas surévaluées par rapport aux besoins escomptés. Dans le
contexte actuel de l’accroissement démographique, les autorités communales sont amenées à
tenir compte de l’augmentation future de la consommation en eau afin d’assurer la fiabilité et
la sécurité du service offert au consommateur.
3.4. Traitement des cofinancements de l’Etat
Afin de pouvoir déterminer le coût de revient de l’eau, les ouvrages cofinancés par l’Etat
doivent être amortis à 100%, quelque fût le taux de subvention initialement accordé aux
communes.
En effet, les aides financières que l’Etat alloue dans le domaine de l’eau sont considérées
comme des dotations à l’équipement communal et non des subsides à l’investissement. Raison
pour laquelle cette aide financière ne se pratique que lorsqu’une commune ou un syndicat de
communes procède au financement d’un premier investissement.
En revanche, l’investissement de remplacement est intégralement à charge de l’opérateur
(commune ou syndicat de communes). Si une commune ou un syndicat de communes ne
dispose pas de liquidités financières suffisantes pour procéder au financement de ses
investissements de remplacement, il faut que les communes fassent des apports en capital à
leur syndicat respectivement mettent obligatoirement les moyens financiers à disposition de
leurs services d’eau.
Au niveau du budget syndical, cet apport en capital équivaut aux dépenses extraordinaires.
Or, les syndicats ne font aucune distinction entre :
- les travaux de renouvellement (financés par le biais du prix de l'eau),
- les investissements premiers (acquisition de nouvelles infrastructures subventionnés à raison
de 90 resp. 75% par l'Etat).
A l'heure actuelle, les syndicats ne transmettent que 10% des coûts d'amortissement à leurs
membres. Conformément à la directive européenne, les syndicats devront toutefois
35
transmettre la totalité des coûts d'amortissement aux communes membres, ce qui conduit à
une augmentation des coûts facturés aux communes et, en fin de compte, à une augmentation
de 20 à 25% du coût final de l'eau usée.
En revanche, les communes, par le biais du tableur de calcul du coût de l'eau usée,
amortissement 100% de leurs infrastructures.
Les ressources financières propres des communes proviennent de taxes extraordinaires (à
l’équipement) respectivement d’excédents budgétaires ainsi que de l’apport des
infrastructures des lotissements.
Notons dans ce contexte que la diminution du taux de subventionnement dans le cadre des
mesures de lutte contre la crise, de 90 à 75%, n'a aucune répercussion sur le calcul du prix de
l'eau.
3.5. Les charges de financement des investissements
A l’instar de ce qui se fait dans le privé, les charges générées par un investissement ne
comprennent pas seulement l’amortissement, mais également les frais financiers associés aux
moyens financiers mis en œuvre pour réaliser ledit investissement.
A ce sujet, il est convenu que le taux d’intérêt qui est mis en compte pour tenir compte de cet
élément du coût est de 0%. Ceci s’applique autant sur les dettes contractées pour financer
l’investissement que sur les moyens propres utilisés à ces mêmes fins.
3.6. Les taxes
Le coût complet des services liés à l’utilisation de l’eau inclut également :
les coûts pour les ressources (taxe de prélèvement « Wasserentnahmeentgelt »),
les coûts pour l’environnement (taxe de rejet « Einleitgebühr »).
3.6.1. Bénéficiaire des taxes
Ces taxes alimentent le budget du Fonds pour la gestion de l'eau.
3.6.2. Les objectifs environnementaux
Le budget du Fonds est affecté à la mise en œuvre des mesures nécessaires pour protéger les
ressources en eau potable et pour améliorer la capacité d'autoépuration des cours d'eau
récepteurs. En vue d’atteindre une situation d’assainissement conforme aux obligations
légales, une partie des taxes sera également employé au subventionnement du premier
investissement en matière d’assainissement (travaux d'extension et de remise aux normes).
A terme, le Fonds pour la gestion de l'eau permettra d’aider les communes à atteindre les
objectifs environnementaux de la directive.
3.6.3. La taxe de prélèvement
36
Le prélèvement dans une eau de surface ou souterraine est soumis à une taxe de prélèvement,
assise sur le volume d’eau prélevé. Le volume prélevé est déterminé au moyen d’un compteur
mise en place par l’utilisateur.
La loi a fixé la taxe à 0,10 € par m3.
La taxe de prélèvement est comptabilisée en tant que frais de production (frais de
fonctionnement) et fait partie intégrante du coût de l'approvisionnement en eau.
Quiconque prélève de l'eau est soumis à l’obligation de déclaration conformément à l’article
17 de la loi.
3.6.4. La taxe de rejet
De même, le déversement des eaux usées, épurées ou non, dans les eaux de surface ou
souterraines est soumis à une taxe de rejet, fixée en fonction du degré de pollution et de
nocivité des eaux rejetées.
La taxe est calculée sur base du rapport entre la somme des unités de charge polluante au
niveau nationale et le volume d’eau total distribué par les réseaux de distribution publics,
majoré, le cas échéant, par le volume d’eau prélevé en dehors du réseau de distribution public.
La taxe de rejet est intégrée dans la facture que les communes adressent au consommateur
final.
Les utilisateurs qui prélèvent de l’eau en dehors du réseau de distribution publique sont
soumis à l’obligation de déclaration de l’article 17 de la loi.
3.7. Comptage de la consommation publique
Conformément à la circulaire ministérielle No 1842 du 17 avril 1996, les locaux publics
(bâtiments administratifs, services techniques, établissements d’enseignement, parcs publics,
installations culturelles et sportives) doivent impérativement être équipés de compteurs
afin d’éviter que leur consommation d’eau ne soit comptabilisée comme perte d’eau et
facturée indûment aux consommateurs privés par le biais des frais de fonctionnement.
3.8. Ressources d'approvisionnement privées en eau
L’article 14 précise que le prix variable de l’eau usée déversée dans le réseau d’égout est
proportionnel au volume d’eau provenant de la distribution publique prélevée par l’utilisateur
ou déterminée à l’aide d’un dispositif de comptage. L’administration communale peut donc
exiger de la part des consommateurs exploitant une ressource privée de compter les volumes
d’eau prélevés pour les soumettre à facturation. Le règlement communal doit faire obligation
aux abonnés qui s'alimentent en eau, totalement ou partiellement, à une source ou un puits qui
ne relève pas d'un service public d'en faire déclaration à l'administration communale.
37
A défaut de dispositifs de comptage, le règlement des tarifs pourra appliquer une redevance
sur base du volume consommé par un ménage de profil équivalent : nombre de personnes,
type d'habitat (appartement ou maison).
En revanche, l'utilisation des eaux de pluie est exempte de facturation.
3.9. Volumes d'eau non comptabilisés
Les volumes d'eau distribués et non comptabilisés augmentent le coût de revient de l'eau
potable, un surcoût dès fois considérable à supporter par le consommateur final si l'eau est
achetée à prix fort auprès d'un syndicat régional :
Fuites techniques ou diffuses sur conduite dues au nombre élevé de joints, d'appareils
de robinetterie et de branchements des conduites secondaires et des raccordements
particuliers : un taux de 5% est généralement considéré comme inévitable ; ces pertes
sont une composante inhérente aux frais de fonctionnement de l'opérateur.
Fuites d'eau dues à la dégradation avancée du réseau : ces pertes reflètent la qualité du
service que l'opérateur offre à ces consommateurs et sont, dès lors, une composante
inhérente au coût de revient de l'eau.
Absence de comptage des volumes d'eau consommés par les services publics : les
locaux publics doivent impérativement être équipés de compteurs afin d’éviter que
leur consommation d’eau ne soit comptabilisée comme perte d’eau et facturée
indûment aux abonnés.
Défaut de comptage au niveau de la production, du stockage et de la distribution
individuelle.
Volumes utilisés pour les besoins de l'exploitation du réseau : nettoyage des
réservoirs, rinçage des conduites, purge du réseau ; ces prélèvements sont une
composante inhérente aux frais de fonctionnement.
Prélèvements des services d'incendie et de secours estimés à 1% du volume total
distribué.
Volumes détournés : branchements illicites ou inconnus des services d'eau, utilisation
abusive d'hydrants.
En tout et pour tout, un taux maximal des volumes non comptabilisés de 10% doit être la règle
pour une infrastructure d'approvisionnement communale en bon état.
4. Détermination du prix de l’eau
4.1. Composition du « prix de l’eau »
38
Le « prix de l’eau » est à considérer comme la somme des composantes de recettes en
provenance de la vente d’eau et des services accessoires.
4.2. L'égalité coût = prix
Le prix de l'eau est un acte de prévision. Le principe de la récupération des coûts implique
que les rentrées en provenance des services de la vente de l’eau sont égales à la somme de
charges estimées de la même année budgétaire. La prévision joue, donc, autant pour les
recettes que pour les dépenses.
4.3. Une facturation à deux composantes
Pour reproduire au mieux la structure des coûts, la nouvelle tarification applique la
facturation binôme. Ainsi les redevances « eau potable » et « assainissement » se composent
d’une part fixe et d’une part variable.
Cette articulation entre la part fixe et la part variable du prix de l'eau est un moyen équitable
pour encourager les économies d’eau tout en ne pénalisant pas outre mesure les différents
groupes de consommateurs.
4.3.1. La part fixe
La part fixe est proportionnelle au diamètre nominal du compteur pour l'eau consommée (les
compteurs combinés sont facturés comme deux compteurs individuels) et au nombre d’
équivalents habitants moyens annuels attribués au consommateur, le cas échéant après
prétraitement sur site (c'est-à-dire proportionnelle aux capacités d’approvisionnement et
de traitement fournis par l’opérateur).
A ce propos, il faut rappeler que les infrastructures d’approvisionnement en eau potable sont
dimensionnées en fonction des pointes de consommations quotidiennes. Les charges fixes
liées à ces infrastructures, largement indépendantes de la consommation moyenne, sont
sensiblement proportionnelles à la consommation de pointe, c’est-à-dire aux capacités
d’approvisionnement réservées par les consommateurs. Ainsi la nouvelle tarification intègre
cette part de charges fixes sous forme d’une redevance de base fixe proportionnelle au
diamètre nominal du compteur.
4.3.2. La part variable
La part variable est proportionnelle au volume d’eau consommé ou déversé, étant entendu
que le volume d’eau consommé n’est pas nécessairement égal au volume d’eau déversé dans
le réseau de collecte des eaux usées.
4.4. Une répartition des consommateurs en 3 catégories
39
Les schémas de tarification sont décomposés pour les différents secteurs économiques, en
distinguant le secteur des ménages, le secteur industriel (« Grossverbraucher » / «
Starkverschmutzer ») et le secteur agricole.
Cette distinction repose sur la volonté de tenir compte des coûts spécifiques que génèrent les
activités de ces secteurs. Ainsi, dans l’absolu, l’approvisionnement en eau potable des grands
consommateurs et la collecte de leurs eaux usées (limite hydraulique définie par la loi : Q >
10 m3/h ou 50 m3/jour ou 8.000 m3/an ou dont la charge polluante excède 300 équivalents
habitants moyens) nécessite des investissements certes considérables (coûts d'amortissement
fixes ≈ part fixe), mais ce secteur engendre, ramenés au mètre cube d’eau livré, des coûts de
fonctionnement (coûts variables ≈ part variable) moins importants que les innombrables
consommateurs particuliers.
Relevant intégralement de l’autonomie communale, la tarification adéquate peut varier d’une
commune à l’autre (commune urbaine, commune rurale) et ce en fonction notamment des
profils des schémas de consommations locales.
Ainsi une commune urbaine avec beaucoup de consommateurs réguliers peut facilement
récupérer les frais par une tarification essentiellement axée sur la consommation (part
variable) alors qu’une commune rurale avec beaucoup de raccordements et peu de
consommation de base devra axer la tarification plutôt sur la capacité d’approvisionnement et
de traitement réservée par les consommateurs (part fixe). Dans tous les cas, il faut veiller à ce
que le tarif incite à économiser l’eau.
Notons que le schéma de tarification préconisé par l'Administration de la gestion de l'eau
représente une approche modérée et équitable pour le secteur des PME et de l'industrie :
Dans le secteur des ménages auquel appartiennent les PME, 20% du coût de l'eau sont
répercutés sur la part fixe du prix de l'eau, les 80% restants sur la part variable proportionnelle
au volume d'eau consommé. Dans le secteur industriel, l'introduction d'une part fixe
conséquente à hauteur de 70% des coûts ne joue, en principe, en défaveur des activités qui ont
besoin de plus larges quantités d'eau potable. Enfin, au niveau de la redevance assainissement
du secteur des ménages, l'unité de calcul de la part fixe, i.e. les charges polluantes
moyennes annuelles attribuées à chaque consommateur, tient compte d'un facteur de réduction
de la charge polluante pour les consommateurs présentant des variations saisonnières
(piscines, hôtels, campings).
Reste à noter que l'approche préconisée applique le principe de la récupération globale des
coûts, c'est-à-dire parmi tous les consommateurs et non pas au sein de chaque secteur
40
séparément. Tout avantage accordé à un secteur particulier devrait automatiquement
être répercuté en surcoût sur les deux autres.
4.5. Période de référence pour l’égalisation
En pratique, il n’est guère envisageable que les différents tarifs et les quantités vendues aux
consommateurs feront que l’équation « charges = recettes » soit atteinte. Comme autant les
charges, les investissements et les volumes sont estimés à l’avance il est en effet guère
possible que par le plus pur des hasards, la réalité comptable permettra de trouver
spontanément l’équilibre.
Par ailleurs la fluctuation des investissements surtout lorsqu’il s’agit de faire des
investissements d’urgence sont susceptibles d’entraîner de fortes variations dans les coûts de
revient de l’eau.
Aussi est-il préconisé de se fixer une période de trois ans pour rechercher les équilibres. En
d’autres termes, les charges et les recettes sont observées sur une période de 3 ans avant que
les prix soient ajustés par rapport aux observations effectuées et les nouvelles projections
fixées.
4.6. Branchements particuliers
Les recettes provenant de la facturation de l’amortissement servent également à financer les
frais occasionnés par la maintenance et le renouvellement courants des branchements
particuliers, y compris le remplacement des compteurs. En application de ce principe, les
travaux de réparation, de réhabilitation ou de remplacement des branchements vétustes
ou inadaptés ne peuvent être mis à la charge des propriétaires, mais sont à charge de
l'opérateur, à l’exception bien évidemment des modifications demandées par l’abonné.
En revanche, tout nouveau raccordement est à considérer comme un investissement premier et
doit être facturé (de préférence forfaitairement) à l’abonné.
Dans la foulée de l’instauration de la nouvelle politique tarifaire de l'eau, les règlements
communaux de fourniture d’eau sont tenus d’adopter ce mode de financement des
branchements particuliers, conformément à l'article 24 de la loi du 19 juillet 2004
concernant l'aménagement communal et le développement urbain. Par souci de
commodité, il est recommandé d'inclure la tarification de ces branchements au règlement des
tarifs d'eau.
Dans le contexte des branchements particuliers, mentionnons que les exploitations agricoles
contiguës aux maisons d'habitation font en principe l'objet d'une tarification adaptée.
4.7. Autres sources de recettes
41
Dans certaines circonstances et lorsque l’intérêt est clairement défini et les dotations
budgétaires spécifiques prévues, il est envisageable que l’Etat puisse contribuer
financièrement à l’un ou l’autre investissement ou mission d’intérêt public de niveau national.
Rappelons que de telles contributions éventuelles doivent être considérées comme non
forcément perpétuelles ; l’amortissement en vue du renouvellement de tels investissements
rentrera dès lors intégralement dans le coût de revient de l’eau.
4.8. Composantes sociales en rapport avec le prix de l’eau
Si la commune considère que le prix de l’eau mis en compte pour certains ménages à faible
revenu risque de peser trop sur leurs budgets, il y a lieu d’envisager des mesures sur le plan de
:
l'articulation part fixe / part variable du prix de l’eau, favorisant notamment les
familles nombreuses p.ex.,
la mise en œuvre de mesures prévues dans l’avant-projet de loi organisant l’aide
sociale des ménages défavorisés,
l'instauration d’une allocation compensatoire pour taxes communales.
Ces mesures sont en tout cas préférables à la fixation d’un prix de l’eau « social » et qui serait
contraire au principe de la récupération des coûts.
5. Disparités au niveau des coûts de l’eau
La distribution d’eau et la collecte des eaux usées sont organisés au niveau communal, le coût
de revient de l'eau présente donc des différences d'une commune à l’autre et appelle d’ailleurs
la fixation et l’application d’une méthode harmonisée basée sur les dispositions des articles
12 à 17 de la loi.
Ces différences s’expliquent essentiellement par les deux facteurs suivants :
1. les frais du personnel administratif et technique de l'opérateur,
2. les charges d'amortissement et de maintenance des infrastructures.
5.1. Efficacité de la gestion au niveau des communes et des syndicats
La mise en œuvre du principe de la récupération des coûts (« Kostendeckendungsprinzip »)
entraîne nécessairement un prix de l’eau plus élevé.
Une des sources de coûts provient de l’efficacité et de l’efficience dans la gestion des services
des communes et des syndicats, soit que l’affectation du personnel et des investissements est
sous-optimale, soit que la – petite – taille de la commune ne permet guère l’efficacité au
niveau de la gestion technique, faute de pouvoir bénéficier d’une certaine masse critique pour
la réalisation de certains services.
5.2. Existence de rentes de situations
42
La situation géographique dont peut profiter l’une ou l’autre commune lui permet d’être
privilégiée ou non vis-à-vis de certains éléments de coûts de l’eau : il est évident qu’en zone
rurale la longueur du réseau nécessaire au raccordement d’une population éparse est
proportionnellement supérieure à la longueur du réseau au service d’une population
agglomérée, où le coût des opérations, élevé en apparence, se répartit forcément sur une
population importante et concentrée. En revanche, les frais de fonctionnement de la structure
administrative et technique ne dépendent que marginalement de ces mêmes conditions
géographiques.
L'analyse de cas spécifiques dans le secteur de l'eau potable laisse apparaître que le coût de
revient baisse avec le nombre croissant d'habitants. Néanmoins, au-delà d'une « densité
critique », le coût de l'eau potable recommence à augmenter. Deux facteurs peuvent
expliquer cette constatation :
1. Le ratio de longueur du réseau par habitant diminue en fonction de la densité de la
population ; cette diminution est toutefois moins prononcée dans les zones urbanisées.
2. Le coût du réseau augmente continuellement avec la densité de l'urbanisation.
Au-delà d'une « densité critique », l'augmentation constante des coûts du réseau l'emporte sur
la diminution du ratio de longueur du réseau de distribution, entraînant une légère inflexion
de la courbe du coût de revient. Il convient cependant de souligner que le coût de l'eau potable
ne dépend qu'à hauteur de 30% de la longueur du réseau.
Contrairement à une opinion largement répandue, le fait de disposer de ressources propres
en eau potable n'apporte pas forcément de retombées tarifaires. En effet, l'exploitation
des ressources en eau et le transport des eaux prélevées vers les réservoirs locaux engendrent
des coûts non négligeables qui ne peuvent être répartis entre un nombre élevé d'abonnées
bénéficiaires.
De surcroît, pour des raisons sécuritaires, les communes dites autonomes, sans
approvisionnement d'appoint, doivent exploiter plusieurs systèmes d'approvisionnement afin
d’assurer la continuité du service de distribution en cas de panne majeure (pollution
bactériologique d'une ressource, défaillance des installations de refoulement). Ces communes
disposent d'une capacité de production supérieure aux besoins réels sans pour autant pouvoir
partager ces coûts fixes supplémentaires avec d'autres opérateurs. Signalons dans ce contexte
que les interconnexions entre réseaux voisins représentent une bien meilleure formule
d’alimentation de secours.
43
En revanche, les opérateurs syndiqués disposent d'un service d'approvisionnement
efficace (la capacité de production est adaptée aux besoins des communes bénéficiaires) et
moins coûteux (les charges fixes sont réparties entre un nombre élevé d'usagers).
5.3. L’influence de l’(in)adéquation des investissements existants
Les charges d'amortissement sont le résultat direct des investissements déjà réalisés par les
autorités communales et par voie de conséquence de l’état technique de leurs infrastructures
et, donc, de la qualité du service que chaque commune souhaite offrir à ses citoyens.
D'un autre côté, il est tout aussi évident qu’un investissement qui ne correspond pas aux
besoins techniques (surdimensionnement des ouvrages, dédoublement de la structure
administrative et technique, réalisation excessivement luxueuses d'ouvrages à caractère
fonctionnel) n’apporte aucun bénéfice en termes de qualité de ce service et se traduit par une
augmentation inutile du coût de revient de l’eau et, partant, du prix de l’eau facturé au
consommateur. La nouvelle politique tarifaire entend responsabiliser les opérateurs dans
leur choix en matière de gestion durable de l'eau.
5.4. Conséquences financières
En ce qui concerne les amortissements des équipements et infrastructures existantes, il faut
noter que les recettes générées par la facturation au consommateur de l’amortissement linéaire
sur base de l’investissement réalisé, bien qu’exact au niveau comptable, ne permettent pas le
financement de l’investissement de remplacement. En conséquence, l’amortissement doit être
calculé non pas sur la base du coût historique de l’investissement, mais sur la base de son
coût de remplacement (« Wiederbeschaffungskosten »).
Si la comptabilité des communes en tient d’ores et déjà compte, il n’en est pas ainsi de la
comptabilité des syndicats de communes, ce qui risque de les conduire à une impasse
financière qui les conduira à demander des apports en capital par les communes membres
pour pouvoir financer les investissements de remplacement.
La distribution et la collecte des eaux sont des services locaux, leurs prix sont donc
établis localement.
La loi dispose cependant que les redevances peuvent être revues à la baisse en tenant compte
des conséquences économiques, des exigences environnementales (obligations d’une
épuration plus conséquente découlant des stipulations du règlement grand-ducal du 19 mai
2009 déterminant les mesures de protection spéciale et les programmes de surveillance de
l'état des eaux de baignade) et des conditions géographiques (p.ex. faible densité de la
population en milieu rural) de la région concernée, la différence pouvant être prise en charge
par l’Etat.
44
La prise en charge par l'Etat du surcoût lié aux conditions géographiques doit se fonder sur
des critères objectifs non négociables. Différents critères avaient été examinés, comme la
densité de la population [hab/km2], la longueur du réseau [m/hab], la densité du réseau
[m/km2], la sollicitation du réseau [m3/m], le dénivellement de la commune et le PPRI (le
plus petit réseau d'interconnexion). Le PPRI est le plus petit linéaire cumulé de lignes
droites reliant les périmètres constructibles des localités (PAG) tout en prenant comme
orientation les coordonnées officielles des localités (source : STATEC). Ce réseau
d’interconnexion fictif est un critère traduisant en une dimension de longueur objectif
l'éparpillement des localités d'une commune.
Finalement, qu'en est-il des coûts d'investissement supplémentaires occasionnés par la mise
hors service de ressources locales et de l'augmentation du coût de traitement des eaux en
raison de la pollution des eaux due aux activités agricoles ?
5.5. Prix harmonisés ≠ prix unique
Le calcul du coût de revient de l’eau se fait au niveau communal, mais selon une méthode
harmonisée (≠ prix unique) basée sur les dispositions des articles 12 à 17 de la loi.
L'introduction d’un prix unique à l’échelle nationale, maintes fois invoquée par les certains
opérateurs, diluerait les « mauvais » investisseurs dans la masse des opérateurs irréprochables.
L'institution d'un fonds de compensation pourrait inciter certains opérateurs à réaliser
des travaux d'infrastructure coûteux et inutiles au détriment de ceux qui sont appelés à
alimenter ce fonds et à contribuer ainsi à l'augmentation du coût de revient de l'eau.
De même, la centralisation au niveau national du service de l'eau ne jouerait pas en faveur
d'une réduction des coûts d'infrastructure. Les infrastructures, dont l'amortissement
(renouvellement courant pour éviter un désinvestissement du patrimoine) représente à lui seul
déjà la moitié du coût de revient de l'eau, sont en effet conditionnées par des contraintes liées
à la géologie, à la topographie et à l'aménagement du territoire, les considérations
administratives n'ayant qu'un rôle secondaire dans la planification de ces infrastructures. Une
centralisation au niveau national jouerait en défaveur de l'efficacité du service de l'eau et,
donc, des coûts de fonctionnement. Les réseaux de distribution et de collecte des eaux, à
l'inverse des (grands) axes de transport de l'énergie électrique et du gaz, sont trop
conditionnés par des contraintes locales pour transférer leur gestion à une entité au niveau
national.
La facturation du coût de revient réel encourage plutôt les communes à adopter un
comportement technico-économique en matière d'investissement durable et à entamer le
45
processus de regroupements (services, ou mêmes communales) pour créer des entités
optimisées au niveau intercommunal.
6. La nouvelle maîtrise des coûts et nouvelles exigences pour les communes
6.1. Des charges essentiellement fixes et rigides
L’analyse détaillée des éléments pris en compte pour le calcul du coût de revient de l’eau
montre que les coûts se caractérisent par une grande rigidité. Cette rigidité provient du fait
qu’une large proportion de ces coûts - entre 80% à 90% - est liée à des dépenses structurelles,
c’est-à-dire aux charges d’amortissement, aux travaux d’entretien et de maintenance, à la
modernisation et au fonctionnement du service technique et administratif. Ces dépenses sont
indépendantes des volumes d’eau réellement consommés et évacués et sont dès lors
difficilement compressibles.
Il faut savoir que dans cette logique, toute baisse de la consommation d'eau potable conduit,
du moins à court terme, à une hausse du prix de l’eau vendue aux consommateurs, même si
elle entraîne une économie modérée en termes de dépenses effectuées par la collectivité. En
effet, une baisse de 10% de la consommation doit nécessairement entraîner une hausse
équivalente de l’ordre 10% du prix de vente pour que les autorités communales soient à même
de récupérer la totalité des coûts des services liés à l’utilisation de cette eau.
Toutes catégories confondues, les infrastructures de l’eau sont dimensionnées pour une durée
de vie moyenne de l’ordre de 50 ans. Il n’est donc pas possible de redimensionner à la baisse
les équipements existants du réseau tels que les captages, les stations de traitement d'eau
potable, les installations de pompage, les réservoirs de stockage, les conduites d’adduction et
de distribution, les égouts de collecte ou les stations d’épuration au gré de la variation à court
terme de la consommation en eau.
6.2. Exigence d’une gestion prévisionnelle de l’eau
A long terme, un des leviers essentiels d’une maîtrise de l’évolution du prix de l’eau sera la
mise en place d’outils de gestion prévisionnelle de l’eau qui doivent permettre aux
opérateurs de rationaliser leurs investissements futurs affectés aux projets de construction
ou de renouvellement. En effet, l' amortissement des infrastructures collectives représente à
lui seul 40 à 45% du coût de revient de l’eau.
En vue d'une gestion raisonnée des moyens budgétaires, les communes doivent veiller à ce
que les mesures envisagées soient fondées sur une nécessité technique et que l’investissement
programmé apporte un bénéfice en termes de gestion de la qualité du service offert au citoyen
(loi de Pareto : « 20% des moyens permettent d'atteindre 80% des objectifs »)
46
En plus, pour éviter des variations excessives du prix de vente de l'eau, les gestionnaires des
services d’eau doivent prévoir dans leur comptabilité les provisions qui permettent de
renouveler en temps utile leurs infrastructures.
6.3. Exigence d’un contrôle de qualité
Pour assurer la longévité des ouvrages, il est crucial que l’exécution des travaux soit
rigoureusement soumise à un contrôle de qualité. Il est évident que les travaux bâclés sont
immanquablement sanctionnés par une baisse de la durée de vie utile des infrastructures, se
soldant par des coûts de réparation parfois énormes pour les communes. Le contrôle de qualité
est particulièrement indiqué pour les infrastructures des lotissements qui sont initialement
aménagées en domaine privé et qui sont ultérieurement reprises par la commune. On doit
malheureusement constater que nombre de ces réseaux souffrent de défauts dus à un manque
de rigueur manifeste lors des travaux d'exécution.
6.4. Exigence d’une politique de préservation à long terme des ressources en eau potable
Plus important encore, la maîtrise du coût de revient de l’eau, potable en particulier, passe par
une priorité absolue accordée à la protection des ressources en eau. Les communes doivent
développer dès à présent une politique de préservation à long terme de leurs ressources en eau
potable pour éviter que la dégradation du milieu naturel entraîne une augmentation du coût du
traitement de l'eau en vue de l'élimination de substances dangereuses (nitrates, pesticides) et
par conséquent une hausse significative de son prix de vente au consommateur. La protection
préventive de ces ressources est à concrétiser notamment par la mise en place de zones de
protection ainsi que par la mise en œuvre de programmes de coopération avec les auteurs
d’activités nuisibles à la qualité des eaux.
6.5. Exigence de rationalisation de la gestion
Finalement, l'opérateur doit rationaliser ses structures administratives et techniques sans
pour autant compromettre la qualité de son service. Leur coût représente en effet entre 35 et
40% du coût de revient de l'eau.
47
la consommation et de l'indice des prix de la construction. Parallèlement, il y a lieu de
procéder à un recalcul à posteriori (« Nach-Kalkulation ») des coûts afin de vérifier que les
recettes engendrées via le prix de l’eau correspondaient bien aux dépenses de la même
période, et le cas non échéant, de connaître la différence entre les deux.
Depuis la version 2012 des tableurs, ceux-ci tiennent compte des consignes de
rééquilibrage du coût de revient de l'eau telles que communiquées par la circulaire
ministérielle n°2909 du 28 mars 2011. Cette nouvelle approche élimine l'effet pénalisant
d'un certain nombre de facteurs qui jouent dans le sens d'un accroissement difficilement
acceptable des coûts répercutés aux consommateurs tout en instaurant un plafonnement
indexé des prix globaux de l'eau potable et de l'eau usée. En effet, la loi relative à
l'eau dispose que les redevances peuvent être revues à la baisse en tenant compte notamment
des conséquences économiques (plafonnement indexé du coût final imputable) et des
conditions géographiques (ajustement de l'amortissement des infrastructures
d'approvisionnement sur base du PPRI et élimination partielle de l'amortissement des
infrastructures d'évacuation moyennant la prise en compte de la moitié de l'amortissement
local renseigné) de la région concernée.
En outre, les tableurs suivants prennent en compte le secteur HORECA introduit par la loi du
20 juillet 2017 portant modification de la loi du 19 décembre 2008.
Tableau de calcul du coût de revient de l'eau potable [28/03/18 version 2018 base 2017] :
Tableau de calcul du coût de revient de l'eau usée [28/03/18 version 2018 base 2017] :
48
Dans le souci d'améliorer constamment les tableaux de calcul, merci de signaler toute
erreur de programmation.
49
Tableau des équivalents habitants moyens annuels [version 16/06/16, adaptation de la
terminologie] :
50
pour vétusté et obsolescence. Bien au contraire, les coûts de remplacement doivent tenir
compte de l'évolution de l' indice des prix de la construction émis par le Service central de
la statistique et des études économiques luxembourgeois ( www.statec.lu), de l’évolution
technique ainsi que des exigences minima prévues par la réglementation en vigueur. En outre,
ces coûts doivent inclure les frais occasionnés par les études relatives aux travaux de
construction.
Les valeurs unitaires de même que les durées de vie utiles ont été alignées sur le
comportement technico-économique approprié en matière d'investissement durable («
Sollwert »). Finalement, le coût d'amortissement d'un ouvrage correspond au coût annuel
moyen de remplacement, calculé en fonction de sa durée de vie utile pondérée (taux
d'amortissement).
Les charges d'amortissement théoriques prises en compte pour le calcul du coût de revient de
l'eau doivent être confrontées au niveau réel des investissements annuels en renouvellement
inscrits au budget extraordinaire de la comptabilité communale (« Istwert ») afin
d’apprécier si l’effort de renouvellement du patrimoine est actuellement suffisant, ou, en
d’autres termes, si les services liés à l'utilisation de l'eau font l’objet d’une gestion durable.
Les charges du budget extraordinaire ne doivent donc pas être prises en compte pour le
calcul du coût de revient de l’eau. Dans ce contexte, il y a lieu de vérifier s'il n'y a pas de
risque de désinvestissement (perte de valeur) des investissements par le fait que les communes
ne réinvestissent pas régulièrement la perte de valeur (amortissement) dans les infrastructures
d'eau.
Il faut noter que les recettes générées par l’amortissement linéaire de l’investissement réalisé,
bien qu’exact au niveau comptable, ne permettraient pas le financement de l’investissement
de remplacement (généralement absence de l'amortissement des subventions de l'Etat, non
prise en compte de l'inflation). En conséquence, l’amortissement est calculé non pas sur la
base du coût historique de l’investissement (amortissement orienté vers le passé), mais sur la
base de son coût de remplacement (amortissement orienté vers l'avenir).
En règle générale, les infrastructures, et notamment les tubes et les accessoires enterrés, sont
déposés après que leur durée utile est atteinte et remplacés par de nouveaux éléments. En
revanche, les constructions d’envergure, et les réservoirs de stockage et les stations
d'épurations en particulier, sont soumis au cours de leur cycle de vie à différents travaux de
réhabilitation améliorant l’état de leurs éléments constitutifs ayant une durée utile limitée
(équipements électromécaniques, revêtement des surfaces en contact avec l’eau) dans le but
de prolonger la durée utile de l’ouvrage dans son ensemble. Ces deux approches consistent à
51
disposer d’un ouvrage qui assure les mêmes fonctions que celles de l’ouvrage d’origine tout
en apportant les garanties de durée utile d’un ouvrage neuf.
En comparant les valeurs des linéaires d’eau potable et d’eau usée à celles avancées à
l’étranger et en Allemagne en particulier, on constate que les coûts de construction sont tout à
fait comparables. En revanche, cette comparaison laisse apparaître une nette différence pour
les bassins de retenue et les stations d’épuration, ouvrages subventionnées à hauteur de 75%
par des aides de l’Etat et dont les surinvestissements n’affectent que marginalement les
budgets communaux. En moyenne, les stations d’épurations sont 30% plus chères que les
stations de même envergure construites à l’étranger. Une tendance similaire, mais de moindre
importance, a été constatée au niveau des réservoirs de distribution d’eau potable qui ne
bénéficient que d'une subvention de l'ordre de 20% (et dont les valeurs unitaires ont été
adaptées en conséquence dans le tableau de calcul).
Soulignons que les recettes provenant de la facturation de l'amortissement des infrastructures
servent également à financer les frais occasionnés par la maintenance et le renouvellement
courants des branchements particuliers d'eau potable et d'eau usée, y compris le remplacement
des compteurs. En application de ce principe, les travaux de réparation, de réhabilitation
ou de remplacement des branchements vétustes ou inadaptés ne peuvent être mis à la
charge des propriétaires, mais seront financés par le biais du prix de l’eau, à l’exception
bien évidemment des modifications demandées par l’abonné. En revanche, tout nouveau
raccordement est à considérer comme un investissement premier et doit être facturé (de
préférence forfaitairement) à l’abonné. Dans la foulée de l’instauration de la nouvelle
politique tarifaire de l'eau, les règlements communaux sont tenus d’adopter ce mode de
financement des branchements particuliers, conformément à l'article 24 de la loi du 19
juillet 2004 concernant l'aménagement communal et le développement urbain.
Nota : A signaler que les coûts de remplacement moyens proposés par les présents fichiers ne
sont pas destinés à évaluer les coûts de construction de nouvelles infrastructures. En effet,
les coûts unitaires à base du calcul du coût de revient de l'eau représentent des valeurs
moyennes, par rapport auxquelles on observe de larges variations d'une part selon le degré
de difficulté du chantier qui tient aux données locales, et d'autre part selon le volume des
commandes dans le secteur du bâtiment et des travaux publics BTP.
Tableau de calcul de l'amortissement des infrastructures d'alimentation en eau potable
[03/01/17 tableau version 2017] :
52
Tableau de calcul de l'amortissement des infrastructures d'assainissement des eaux usées
[03/01/17 tableau version 2017] :
53
économique (hausse des prix supérieure à 30% sur dix ans), le tableau ci-après ne sera plus
actualisé [24/08/09 dernière révision] :
Nota : Suite à la demande exprimée par les destinataires du site, le tableau ci-après a été
adapté à l'indice des prix de la construction actuel tout en sachant que les coûts affichés ont
été transposés avec des adaptations ponctuelles sur une période de plus de 15 ans
[10/10/17 tableau actualisé] :
La note technique qui suit propose une méthode de calcul hydraulique pour déterminer le
débit d'eau disponible à une prise d'eau (bouche ou poteau d'incendie) avec une pression
minimale prédéterminée, sans devoir établir un modèle détaillé du réseau de distribution.
En l'absence de données précises, la modélisation sommaire se pose comme une alternative
simple donnant une précision suffisante.
Cette méthode se base sur le fait que pour un point de repère donné, l'ensemble d’un réseau de
distribution ramifié ou maillé, exempte de toute station de réduction ou d’augmentation
intermédiaire de la pression de service, se comporte comme une canalisation équivalente avec
une relation parabolique entre le débit acheminé vers la prise d'eau et les pertes de charge
résultantes. Le comportement hydraulique réel du réseau (consommations réelles et
coefficients de rugosité réels des conduites) est reproduit par une représentation simplifiée
calibrée par deux séries de mesures de pression réalisées in situ, sur la prise d'eau. Les
54
données mesurées permettront de déterminer par la suite un polynôme d’ajustement du second
degré décrivant la relation entre la pression dynamique au droit de l’hydrant et le débit de
l’eau prélevée sur le réseau, sans considérer le fonctionnement interne du réseau de
distribution.
Note de calcul hydraulique [03/12/18 version révisée] :
55
vor Ort an der betrachteten Entnahmestelle durchgeführter Druckmessserien kalibriert wird.
Die Messdaten ermöglichen die Ermittlung einer Näherungsfunktion, die die Beziehung
zwischen dem dynamischen Druck am Hydranten und der hierüber entmommenen
Wassermenge beschreibt, ohne die interne Funktionsweise des Netzes zu berücksichtigen.
Technische Erläuterungen [23/10/15 überarbeitete Fassung* ]:
56
même qu'en période estivale, entraînant soit une variation journalière soit une variation
saisonnière de la composition chimique et physique de l'eau).
La dureté de l’eau résulte de son contact avec les formations rocheuses lors de son passage
dans le sous-sol. Elle varie donc en fonction de la nature de celui-ci et de la région d’où
provient l’eau. Trois-quarts des ressources souterraines en eau potable ont leur origine dans le
grès de Luxembourg ( carte) qui fournit une eau d'une dureté de 22 à 30°fr. En revanche,
l'eau produite par la station de traitement d'Esch-sur-Sûre ( SEBES) et délivrée, après
mélange avec les ressources locales, à 80% de la population luxembourgeoise, accuse une
dureté de 7 à 9°fr. La qualité finale livrée aux consommateurs dépend bien évidemment du
mode de fonctionnement des réseaux de distribution locaux. La composition de l'eau peut
même changer d'une localité à l'autre à l'intérieur d'une même commune. Pour connaître la
composition chimique et physique des eaux délivrées dans un secteur spécifique, il faut
s'adresser aux services techniques compétents.
Une trop forte variation de la composition de l’eau distribuée aux consommateurs
empêche le bon réglage des installations (privées et industrielles) de traitement de l'eau
potable de même que des appareils électroménagers (lave-vaisselle, lave-linge). De ce fait,
il est fortement déconseillé de livrer une eau dont les variations de la composition se situent
en dehors des marges préconisées par la directive allemande DVGW W216 « Versorgung mit
unterschiedlichen Wässern ».
Par ailleurs, il y a lieu de vérifier si par mélange d’eaux on ne génère une eau agressive
entraînant la dissolution des couches protectrices composées en partie de carbonate de
calcium et, donc, la corrosion des tuyaux métalliques. Il convient de distribuer une eau
légèrement sursaturée en carbonate de calcium pour favoriser la formation de ce dépôt
protecteur. De même, une eau agressive a tendance à dissoudre le carbonate de calcium des
structures en béton. La dissolution de la chaux du liant entraîne une élévation de la porosité du
béton en surface (d'un réservoir de stockage par exemple) et risque d'endommager
durablement l'ouvrage.
Le tableur qui suit permet de déterminer le pH d’équilibre d’un mélange d’eaux de
composition chimique et physique différente alimentant une même zone de distribution et
d’en déduire de façon indicative si le mélange obtenu présente une tendance entartrante ou
corrosive (indice de saturation Langelier, indice de stabilité Ryznar, indice de corrosivité
Larson) [01/09/11 formule annotée] :
57
2. Traitement domestique de l'eau du robinet
Dans ce contexte, il convient de noter que l’eau chaude du robinet ne requiert aucun
traitement spécifique jusqu’à une dureté de 25°f (eaux classées douces à moyennement
dures). En réglant la chaudière à 55°C pour le circuit d'eau chaude (60°C au maximum et
50°C au minimum pour éviter la prolifération microbienne), le consommateur évite que l’eau
chaude ne devienne entartrante. En effet, le facteur température joue un rôle majeur dans
la formation des dépôts et la vitesse de précipitation du calcaire sur les surfaces chaudes
(parois des chaudières et des canalisations) ne commence à augmenter sensiblement qu'à
partir de 60°C. Si au-delà de 25°f l'entartrage des équipements domestiques est peu
important, l'adoucisseur n'est d'aucune utilité et n'engage que des dépenses inutiles ;
outre l'acquisition de l'appareil lui-même qui occasionne des frais déjà importants, son
fonctionnement engendre des coûts non négligeables pour les fournitures consommables et
l'inéluctable contrat d'entretien.
L'eau présente également une tendance entartrante au niveau de la mise à l'air. La
formation de dépôts calcaires sur les filtres des robinets d'eau chaude de même que d'eau
froide n'est donc pas synonyme d'entartrage des installations intérieures. Il suffit de les
démonter et de les tremper une nuit complète dans du vinaigre d'alcool pour enlever la croûte
calcaire.
En règle générale, il est vivement déconseillé de brancher l'appareil sur le système d'eau
froide. Tel est particulièrement le cas pour les robinets fournissant l'eau de boisson qui ne
doivent en aucun cas pas être connecté à l'adoucisseur. L’eau adoucie, enrichie en sodium,
n’est pas indiquée pour les personnes qui suivent un régime pauvre en sel, ni pour la
préparation des aliments pour bébés. A part quelques rares exceptions, le traitement de l'eau
froide (pour des raisons de facilité d'installation en début de l'installation privée) est inutile et
ne crée que des dépenses injustifiées.
L'expérience montre par ailleurs que le dysfonctionnement d'un dispositif de traitement
domestique peut provoquer plus de dégâts à l'installation intérieure qu'une eau non
traitée. En effet, maintes réclamations de consommateurs se plaignant d'une eau de ville
58
rougeâtre trouvent leurs origines dans la détérioration de la couche protectrice de zinc des
tuyaux galvanisés. Ce processus de corrosion, difficilement réversible, est déclenché par un
mauvais réglage des adoucisseurs domestiques amplifiant les propriétés corrosives de l'eau
adoucie vis-à-vis des métaux utilisés dans l’installation intérieure et la robinetterie et
empêchant la formation d’une fine pellicule de calcaire qui protègerait les conduites
métalliques contre des agressions corrosives. Ainsi la réglementation recommande une dureté
résiduelle de 15°f pour toute eau destinée à la consommation humaine et ayant subi un
traitement d'adoucissement. A cet effet, les appareils sont munis d'un by-pass permettant de
mélanger de l'eau non adoucie à l'eau traitée. Rappelons que les variations journalières et/ou
saisonnières de la composition chimique et physiques de l'eau distribuée empêchent dans bien
des cas le bon réglage des adoucisseurs.
Notons au passage que beaucoup de cas de corrosion, et surtout de canalisations galvanisées,
sont également dus à une température trop élevée du circuit d'eau chaude dépassant les 65°C.
En tout cas, l'utilisation de l'acier galvanisé pour les installations de distribution d'eau potable
est fortement déconseillée (risque élevé de corrosion perforante et traces de plomb à hauteur
de 1% de l'alliage, plage d'utilisation pH > 7,3).
De même, il faut veiller à respecter scrupuleusement les instructions d'entretien au risque de
dégrader la qualité sanitaire de l'eau adoucie. Les installations domestiques de traitement mal
entretenues sont fréquemment le siège d'une prolifération explosive de germes dans le
circuit interne. Un goût et une odeur désagréables peuvent alors apparaître dans l’eau du
robinet. Notons dans ce contexte qu'il faut éviter de placer l'appareil dans une pièce chauffée
(comme par exemple dans la chaufferie). En effet, une température ambiante relativement
élevée entraîne le réchauffement de l'eau circulant dans l'adoucisseur et favorise le
développement de germes. Dans ce même contexte, il convient également de signaler que les
adoucisseurs privés ne doivent pas pouvoir altérer la qualité des eaux du réseau de distribution
publique. Tout appareil est à équiper pour le moins d'un clapet de non retour type EA EN
1717 régulièrement entretenu.
Il est évident que l'installateur, en tant que homme de l'art, est coresponsable des dégâts
éventuels causés par un appareil de traitement installé par ses soins. On ne peut que
stigmatiser la vente agressive sous couvert de faux arguments de ces appareils qui est
l’apanage de quelques sociétés plus scrupuleuses de leurs bénéfices que de l’utilité réelle des
adoucisseurs. Avant toute chose, le consommateur est bien conseillé de se renseigner auprès
de l'opérateur local sur la dureté de l'eau du robinet et sur l'utilité de son traitement.
59
Finalement, il faut se rendre à l'évidence que les adoucisseurs sont des équipements polluants.
Le sel nécessaire à leur fonctionnement est en effet évacué vers les rivières via les stations
d'épuration qui ne sont pas conçues pour traiter cet élément. Ces rejets peuvent porter atteinte
à la vie aquatique et au bon fonctionnement des stations d'épuration.
Dans la grande majorité des cas, l'Administration de la gestion de l'eau déconseille tout
simplement de traiter l'eau du robinet.
60
19 - L'approvisionnement en eau potable au Luxembourg
Le Grand-Duché de Luxembourg dispose d'un réseau public de distribution d’eau potable
d'une longueur estimative de 4.900 km (10 m/hab - chiffre en décroissance avec l'urbanisation
croissante de l'habitat, 1,9 km/km2, 400 réservoirs, dont 50 sur tour, données 2010), auquel
sont raccordés 180.000 preneurs d'eau privés et industriels. Quelques centaines de maisons
isolées n'ont toutefois pas accès à l'eau potable et sont approvisionnées à partir de sources ou
de puits privés qui ne sont pas soumis au contrôle sanitaire obligatoire.
L'approvisionnement en eau potable relève de la responsabilité exclusive des communes (
carte) : 23 communes sont autonomes, c'est-à-dire alimentées par des ressources locales, 30
communes sont semi-autonomes, c'est-à-dire alimentées tant par des ressources locales que
par des syndicats intercommunaux, et 63 communes ne disposent d'aucune ressource locale.
Ces dernières sont approvisionnées soit par des communes voisines soit par un syndicat
intercommunal ( DEA, SEC, SES, SESE, SIDERE). On notera au passage que dans
les communes dites semi-autonomes, les eaux délivrées aux consommateurs accusent une
composition et notamment une dureté qui varie sensiblement dans le temps ( carte),
empêchant par conséquent le bon réglage des installations de traitement domestique de
l'eau potable.
La consommation en eau potable distribuée par le réseau public avoisine actuellement
49.000.000 m3 par an (estimation 2016), dont 28.000.000 m3 sont captés dans les nappes
phréatiques (sources et forages) et 21.000.000 m3 prélevés du lac d’Esch-sur-Sûre (station de
traitement des eaux de surface du syndicat suprarégional SEBES). Il faut néanmoins
souligner que ces chiffres ne représentent que des moyennes très générales, par rapport
auxquelles on observe de larges variations saisonnières dépendant notamment des conditions
climatologiques.
61
Les 49.000.000 m3/an (estimation 2016) distribuées par le réseau public correspondent à une
consommation unitaire de l'ordre de 235 litres par habitant par jour (valeur globale
comprenant les besoins privés de la population résidente de même que ceux des services
publics, des secteurs économiques et des travailleurs frontaliers lors de leur séjour au
Luxembourg), dont environ 140 litres par habitant par jour pour la seule consommation des
ménages privés (50 m3 par personne par an pour les ménages). Parallèlement, l’industrie
agro-alimentaire prélève directement 4.000.000 m3 d’eau souterraine de qualité potable.
Quelques 290 sources et 60 forages ( carte) sont exploités à des fins d’eau potable par les
fournisseurs d’eau publics (270/40) et par l’industrie (20/20). Bon nombre de prélèvements
privés (sources et puits de faible profondeur) échappent cependant à la surveillance des
autorités publiques. Le captage du déversement des sources et le prélèvement dans les nappes
souterraines correspondent grosso modo à 43% du rechargement annuel des aquifères
sollicités.
Au cours de ces dernières années, on constate que la consommation unitaire diminue pour
avoisiner les 200 litres par habitant par jour (2018). Cette diminution est avant tout due à la
modernisation des infrastructures et à la délocalisation des activités consommatrices en eau du
secteur industriel. Soulignons que cette délocalisation ne change en rien à la forte empreinte
sur l'eau du Grand-Duché de Luxembourg causée par la consommation de produits nécessitant
d'énormes quantités d'eau au cours de leur cycle de production.
En revanche, la consommation totale augmente, un phénomène dû à une forte croissance
démographique (1,80% par an entre 2001 et 2016) de la population résidente (580.000
habitants, 2016) et de l’augmentation constante de travailleurs frontaliers (175.000 frontaliers,
2016).
Il s'avère qu'à l'avenir la capacité de production d'eau potable des infrastructures publiques ne
pourra que difficilement répondre aux besoins maximaux des consommateurs.
La prochaine augmentation de la capacité de traitement de l’eau brute du lac d’Esch/Sûre
disponible à partir de 2021 allégera la pression exercée sur les sites de productions d'eau
potable et permettra de satisfaire les demandes supplémentaires en eau potable formulées par
l’accroissement de la population estimée entre 560.000 (« Pendlerszenario », scénario
considérant que l’actuelle augmentation du nombre de frontaliers perdure, estimation déjà
dépassée en 2016 !) et 605.000 habitants (« Einwohnerszenario », objectif volontariste destiné
à freiner la croissance des frontaliers, estimation prévisionnellement dépassée en 2019) à
l’horizon 2024 (la demande totale en eau du pays est estimée entre 130.000 et 140.000
m3/jour en moyenne et entre 185.000 et 195.000 m3/jour en pointe), à condition que la
62
création des zones de protection apporte les améliorations escomptées de la qualité des
eaux souterraines.
En revanche, dans le cas d’une vidange complète du lac pour des raisons d’entretien ou dans
le cas d'une pollution grave des eaux du lac, les preneurs d’eau du SEBES seraient amenés à
restreindre le service de distribution. En effet, le réseau de transport suprarégional dépend de
facto d’un pilier unique : en raison de l’augmentation de la demande en eau potable, les
forages de secours aménagés à cet effet ne sont plus à même à remplacer la production de la
station de traitement d’Esch/Sûre et doivent toujours davantage être mis à profit pendant les
pointes de consommations estivales. Il est évident que pour assurer la fiabilité et la sécurité du
service de distribution d’eau potable, il s’agira de valoriser de nouvelles ressources
(souterraines et superficielles) pouvant se substituer aux ressources en exploitation en cas de
défaillance majeure. A moyen terme, une solution de rechange d’une grande envergure
devra être mise en place. Dans ce but, les autorités luxembourgeoises ont entamé les études
préliminaires pour l'utilisation des eaux de la rivière Moselle à des fins d'eau potable.
Il faut également savoir que la recharge des nappes phréatiques est fortement influencée par
des facteurs environnementaux : les changements environnementaux observés (le changement
climatique entre autres, mais également la modification de l’occupation du sol et la
dégradation de ce dernier) auront probablement des répercussions sur ce processus et par
conséquent sur la disponibilité future en eau souterraine au Luxembourg. En particulier, le
réchauffement climatique entraînera forcément une augmentation du taux
d’évapotranspiration (évaporation directe due à l’augmentation de la température du sol,
transpiration des plantes pendant une période de croissance végétative plus étendue). De
surcroît, les modèles climatiques établis pour nos régions annoncent une tendance aux pluies
subites et abondantes et de courte durée, favorisant l’écoulement de surface. Ces phénomènes
se traduisent vraisemblablement (les cours d’eau contribuent également à la recharge des
nappes) par une diminution du potentiel de recharge des nappes profondes et expliquent
l'abaissement des nappes constaté depuis une dizaine d'années.
Parallèlement, la majorité des eaux captées dans les eaux souterraines se caractérisent
par une dégradation de la qualité microbiologique et/ou physico-chimique et ne pourront,
pour certaines du moins, éventuellement plus être valorisées pour l’alimentation en eau
potable. La création des zones de protection des sources d’approvisionnement est une
priorité absolue pour assurer la durabilité et la sécurité de l’approvisionnement en eau
de bonne qualité. Une amélioration de la qualité des eaux souterraines n’est pas atteinte
avant plusieurs années (10 à 15 ans pour certains paramètres) après la mise en place de
63
mesures de protection efficaces. Une nécessité d’action rapide impliquant la volonté de
collaboration du secteur agricole est indispensable afin d’obtenir l’amélioration escomptée de
la qualité de l’eau.
De ces points de vue, les capacités exploitables identifiées par la modélisation du Grès de
Luxembourg deviennent incertaines pour le long terme. De même, toute exploitation
excessive de ces ressources conduirait à l’abaissement critique des nappes phréatiques, à la
dégradation du milieu naturel et à la disparition des réserves naturelles de secours pour les
générations suivantes. Une politique d’exploitation coordonnée s’impose dès lors.
En vue de garantir la durabilité et la sécurité du service de distribution, il serait préférable de
recourir à l’avenir de façon prioritaire aux eaux filtrées aux abords des fleuves (et notamment
aux eaux alluviales de la vallée de la Moselle) ainsi qu'aux nappes souterraines
majoritairement rechargées par les cours d’eau et dont le potentiel de recharge est
certainement assuré à long terme. Les capacités non exploitées restantes seraient
préservées pour l’approvisionnement de secours de la population luxembourgeoise en
cas de défaillance d’une ressource majeure. Au niveau local, il convient d’examiner la
revalorisation des sources non exploitées dans le cadre de l’élaboration des projets de création
des zones de protection (tout en tenant compte des aspects écologiques et technico-
économiques).
APPENDICE
Valeurs guides par jour et par unité consommatrice permettant d’évaluer approximativement
les besoins en eau potable de différentes zones de consommation spécifique :
Demande globale en eau potable par tête d'habitant et par jour, comprenant les
besoins des services publics et ceux des différents secteurs économiques hors
industrie (« Grossverbraucher » ) :
o qd_=_200_l/jour•habitant
o qdmax_=_350_l/jour•habitant
Zone d'habitation :
o zone à caractère urbain ou à forte densité de construction (> 150 hab/ha) :
qd_=_140_l/jour•habitant
o zone à caractère rural ou à faible densité de construction (< 150 hab/ha) :
qd_=_180_l/jour•habitant
o densité résidentielle moyenne : 2,50 habitants par ménage, 40 m2 de surface
habitable par habitant
64
o nouveau lotissement : 3,00 habitants par ménage
Zone mixte avec habitat urbain et petit commerce :
o qd_=_140_l/jour•habitant_+_50_l/jour•employé
Zone tertiaire avec immeubles bancaires, administratifs et commerciaux :
o qd_=_75-100_l/jour•employé
Zone multifonctionnelle de l’habitat, du commerce, des administrations, de
l’enseignement et des loisirs (à l’instar du Plateau de Kirchberg et des Friches
industrielles d'Esch/Belval) :
o surface brute de la zone, espaces publics compris : qd_=_18_m3/jour•habrute
o surface nette de la zone, hors espaces publics : qd_=_25_m3/jour•hanette
Zone d’activité :
o surface nette de la zone, hors espaces publics : qd_=_16_m3/jour•hanette
De nouveau, il faut souligner que ces chiffres ne représentent que des moyennes très
générales, ou même plutôt des maxima journaliers, par rapport auxquelles on observe de
larges variations d’une part selon les saisons (le changement des conditions climatologiques et
l'afflux d'une population saisonnière peuvent conduire à une importante augmentation de la
demande en eau) et d’autre part selon les journées de la semaine (notamment pour les secteurs
économiques).
65