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Travaux Pratique Julien Hutin

Chimie Analytique Laurent Beget


Semestre d’hiver 1999 Alexandre Myalou

Etude de Ca2+ par absorption


atomique avec flamme
et
Dosage de Cd2+ par absorption
atomique sans flamme

I. Introduction :

Dans cette expérience, nous allons utiliser deux techniques basées sur le même principe :
l’absorption. La différence entre ces deux techniques est la méthode de transformation des
constituants à analyser en leurs atomes respectifs (sous la forme d’un nuage gazeux, à l’état
électronique fondamental). Ce changement fait de l’absorption atomique sans flamme une
méthode beaucoup plus sensible.
En spectrophotométrie d’absorption atomique avec flamme, la solution est aspirée en
continu dans un nébuliseur qui la transforme en brouillard fin. Ce brouillard est ensuite aspiré
vers le brûleur, où la flamme évapore l’eau et casse les molécules en atomes isolés.
L’instrument utilisé dans cette expérience fonctionne sur le principe du double faisceau, ce
qui permet d’éviter de subir les fluctuations de la lampe. Les problèmes inhérents à la mesure
d’un signal vont être mis en évidence lors de la première partie de l’expérience, et par la suite,
nous mesurerons le calcium contenu dans l’eau de l’Arve et dans un sérum par étalonnages
externe et interne.
En spectrophotométrie d’absorption atomique sans flamme, un faible volume de solution
est injecté dans un four de graphite chauffé électriquement. Par paliers de température, l’eau de
l’échantillon est lentement évaporée, puis la matière organique est carbonisée, et finalement, les
sels minéraux sont immédiatement atomisés en leurs atomes individuels. La mesure est effectuée
lors de l’atomisation.
Au cours de cette expérience, nous allons doser le cadmium présent dans l’eau de l’Arve,
le cadmium total et libre présent dans différents échantillons de terres.

Absorption atomique avec flamme :

II. Appareillage et solutions :

• Spectrophotomètre (Perkin-Elmer 430)


• Installation de filtration, avec membranes de porosité 0,45 [µm] en nitrate de cellulose
(∅90 [mm])
• Solution stock (25 [ml]) de Ca2+ à 1000 ppm dans HCl à 0,01 [M]
• Solution stock de HCl à 1 [M]
• H3PO4, La(NO3).6H2O, NaCl, CH3CH2OH
• Eau de l’Arve fraîchement prélevée
• Sérum de contrôle lyophilisé

III. Optimisation des paramètres instrumentaux :

Nous préparons une solution de 100 [ml] contenant 5 ppm de Ca2+ dans du HCl 10-2 [M] et
une autre de 250 [ml] de HCl 10-2 [M].
Nous allumons la flamme du spectrophotomètre, réglons le débit d’air à 30 [u] et celui
d’acétylène à 20 [u]. Nous mesurons l’absorbance de la solution de calcium pour des hauteurs de
brûleurs allant de 1 tour à 10 tours en réglant A = 0 avec la solution de HCl 10-2 [M].

tour Absorbance
1 0,202
2 0,23
3 0,252
4 0,27
5 0,265
6 0,24
7 0,2
8 0,152

Nous choisissons 4 tours comme hauteur optimale (cf. graphique 1), elle a, en effet,
l’absorbance la plus élevée. La flamme est composée d’une zone oxydante et d’une zone
réductrice (où le Ca2+ est réduit en Ca0) et son efficacité est maximale à 4 tours.
A 4 tours, nous mesurons l’absorbance de la solution de Ca2+ à 5 ppm pour des débits
d’acétylène allant de 10 [u] à 22 [u] en réglant A = 0 avec la solution de HCl 10-2 [M].

Débit Absorbance
d'acétylène [u]
10 0,003
13 0,027
16 0,112
19 0,24
22 0,291
Nous remarquons que le débit optimal de l’acétylène sans présence d’éthanol est de 22 [u]
(cf. graphique 2), ce qui signifie que plus le débit d’acétylène est élevé, plus la chaleur sera
élevée et plus le signal sera fort. Donc nous utiliserons le débit d’acétylène le plus élevé.
Nous préparons une solution de 100 [ml] contenant Ca2+ à 5 ppm dans du HCl à 10-2 [M] et
CH3CH2OH à 50% (v/v) ainsi qu’une solution de 100 [ml] contenant HCl à 10-2 [M] et
CH3CH2OH à 50%. Aux conditions optimales découvertes précédemment, nous mesurons
l’absorbance de la solution de calcium dans de l’éthanol pour des débits d’acétylène allant de 10
[u] à 22 [u], en réglant A = 0 avec la solution de HCl à 10-2 [M] et CH3CH2OH à 50%.
Nous traçons A=f(débit d’acétylène)

débit Absorbance
d'acétylène [u]
10 0,009
13 0,054
16 0,136
19 0,246
22 0,2

Nous remarquons que le débit optimal (19 [u], cf. graphique 3) n’est pas le même que
précédemment, car il y a présence de solvant organique, qui, lors de sa combustion, dégage du
gaz carbonique, ce qui impose un débit différent. On peut aussi considérer l’alcool comme un
carburant qui dopera la chaleur de la flamme.

IV. Etude des interférences :

Nous préparons 5 solutions de 25 [ml] contenant :

• Ca2+ à 5 ppm dans du HCl à 10-2 [M] (1)


• Ca2+ à 5 ppm et PO43- à 10 ppm dans du HCl à 10-2 [M] (2)
• Ca2+ à 5 ppm, PO43- à 10 ppm et 50 [mg] de La(NO3).6H2O dans du HCl à 10-2 [M] (3)
• Ca2+ à 5 ppm et 50 [mg] de La(NO3).6H2O dans du HCl à 10-2 [M] (4)
• Ca2+ à 5 ppm et 10 [mg] de NaCl dans du HCl à 10-2 [M] (5)

Nous mesurons l’absorbance des 5 solutions en prenant HCl à 10-2 [M] comme blanc.

Solution n°X Absorbance


1 0,26
2 0,200
3 0,203
4 0,265
5 0,283

Quand nous ajoutons des phosphates, nous remarquons que l’absorbance diminue, car le
calcium forme des complexes avec les phosphates. De plus, ces complexes sont thermiquement
stables et résistants à l’atomisation, ce qui induit une décroissance de l’absorbance
Quand nous ajoutons des phosphates et du lanthane, il y a compétition entre deux
réactions : la formation d’un complexe de lanthane avec les phosphates ou celle d’un complexe
de calcium et de phosphates, cela a comme effet de libérer un peu plus de calcium ionisé, qui va
induire une légère augmentation de l’absorbance.
Quand nous ajoutons du NaCl ou du lanthane, l’absorbance du sodium (ou du lanthane)
interfère avec celle du calcium, ce qui induira une augmentation de l’absorbance, car le calcium
a l’énergie d’ionisation la plus faible.

V. Dosage du Ca2+ dans de l’eau de l’Arve :

Le dosage s’effectue avec les conditions optimales trouvées grâce aux tests précédents : 4
tours de manivelle, un débit d’acétylène de 22 [u]. Comme l’eau de l’Arve est relativement
calcaire, nous devons la diluer pour obtenir des concentrations mesurables.
Nous filtrons ~1 litre d’eau de l’Arve brute sur une membrane de porosité 0,45 [µm] et
nous récupérons le filtrat.

◊ Courbe de calibration externe :

Nous préparons huit solutions de 25 [ml] avec des concentrations en calcium comprises
entre 10-5 [M] et 5.10-4 [M], puis nous mesurons leurs absorbance en réglant A = 0 avec la
solution de HCl à 10-2 [M]. Finalement nous établissons la droite de calibration externe du
calcium.
En regardant les résultats obtenus précédemment pour les solutions de calcium à 5 ppm et
le tableau synaptique des Services Industriels de Genève, nous trouvons qu’il faut diluer 12,5
fois l’eau de l’Arve afin d’obtenir des résultats exploitables.

Absorbance [Ca]
0,018 1,00E-05
0,022 2,00E-05
0,09 4,00E-05
0,13 6,00E-05
0,163 8,00E-05
0,196 1,00E-04
0,425 2,50E-04
0,725 5,00E-04
0,208 Eau de l’Arve

Grâce à la pente de la courbe de calibration externe(cf. graphique 4) et à l’absorbance de


l’eau de l’Arve, nous pouvons calculer la concentration de calcium de notre échantillon et par la
suite, celle de l’eau de l’Arve. Nous trouvons une concentration de 1,248.10-4 [M] dans 25 [ml]
de notre solution, ce qui signifie qu’il y a une concentration de calcium dans l’eau (12,5 fois plus
élevée que dans l’échantillon) de l’Arve de 1,56.10-3 [M] ou 62,4 [mg/l].
Ce qui se trouve être un bon résultat, proche de la mesure des Services Industriels
Genevois (62,2 [mg/l]).

◊ Etalonnage interne :

Nous préparons huit échantillons de 25 [ml] de filtrat, dilués 50 fois et acidifiés ([HCl] 10-2
[M]). Nous ajoutons des volumes croissants mais négligeables de solution stock de calcium à 5
ppm. Nous mesurons l’absorbance des huit échantillons en utilisant comme blanc la solution de
HCl à 10-2 [M].
La mesure, où 250 [µl] de calcium sont ajoutés, est fausse, nous avons ajouté ~500 [µl].
Absorbance [µl] de Ca2+ ajoutés [mg] de Ca2+ ajoutés
0,058 0 0
0,241 100 0,0005
0,346 200 0,001
(0,77) (250) (0,00125)
0,527 300 0,0015
0,6 350 0,00175
0,65 400 0,002
0,764 500 0,0025

Nous avons directement transformé les [µl] ajoutés en [mg] ajoutés, ce qui nous permet
d’avoir un calcul plus simple. En effet, La valeur absolue de l’ordonnée à l’origine nous donne la
quantité de calcium de départ contenue dans notre échantillon, qui est de 0,003 [mg](cf.
graphique 5). Comme nous l’avons dilué 50 fois, nous avons 0,15 [mg] dans 25 [ml], ce qui
donne une concentration totale de 6 [mg/l]. Ce qui est étrange, c’est que normalement, c’est par
cette méthode que l’on obtient les meilleurs résultats, car la calibration interne permet de tenir
compte des impuretés contenues dans la solution.
L’erreur doit provenir du manque de précision de l’ordonnée à l’origine.

VI. Dosage de Ca2+ dans le sérum :

Nous reconstituons un sérum de contrôle en ajoutant 5 [ml] d’eau bidistillée dans le flacon
et nous agitons afin de solubiliser le sérum.
Nous préparons 5 échantillons de 25 [ml] contenant 250 [µl] de sérum et nous ajoutons aux
4 derniers des volumes croissants mais négligeables de la solution stock de calcium.
Nous mesurons l’absorbance des 5 échantillons en prenant comme blanc l’eau bidistillée.

Absorbance [µl] de Ca2+ [µg] de Ca2+


ajoutés ajoutés
0,045 0 0
0,21 100 0,0005
0,46 250 0,00125
0,52 350 0,00175
0,64 500 0,0025

Comme nous avons une calibration interne, le calcul est presque le même :
Nous avons comme ordonnée à l’origine 0,003(cf. graphique 6) ; comme nous l’avons
dilué cent fois, nous avons 0,3 [mg] dans 25 [ml], donc 12 [mg/l], ce qui est trop élevé, mais
nous avons dû faire une erreur lors de la préparation de la solution.
Absorption atomique sans flamme
VII. Appareillage et solutions :

• Spectrophotomètre (Perkin-Elmer 2280)


• Plaque chauffante, centrifugeuse
• Installation de filtration, avec membranes de porosité 0,45 [µm] en nitrate de cellulose
(∅90 [mm])
• Solution stock (25 [ml]) de Cd2+ à 1000 ppm
• Solution stock de NaNO3 suprapur à 0,1 [M], et de HNO3 suprapur à 2 [M]
• Eau de l’Arve fraîchement prélevée, terres recueillies à Chenevriers

VIII. Conditionnement de la verrerie :

Comme il n’y a pas une grande concentration de cadmium (0-2,5 ppb), il est nécessaire de
conditionner toute la verrerie utilisée lors de cette expérience.
La veille de la préparation des échantillons, nous remplissons toute la verrerie d’une
solution de HNO3 suprapur à 10-2 [M], nous laissons tremper toute la nuit et le lendemain, mous
rinçons abondamment la verrerie avec de l’eau bidistillée.

IX. Préparation des échantillons (eau d’Arve, terres) :

◊ Cadmium total dans l’Arve :

Après avoir lavé le filtre avec un litre d’eau bidistillée, nous filtrons l’eau de l’Arve et nous
acidifions le filtrat avec du HNO3 suprapur à 2 [M] (concentration finale de l’acide 2.10-2 [M] ;
volume des échantillons 25 [ml]).

◊ Cadmium libre dans la tranche superficielle de terre (0-5 cm) :

Nous pesons 0,5128 [g] de terre, nous y ajoutons 1,25 ml de NaNO3 suprapur à 10-1 [M] et
nous laissons reposer pendant deux heures. Nous centrifugeons la solution et nous récupérons le
surnageant. Nous ajustons le volume de ce dernier à 5 [ml] avec de l’eau bidistillée.

◊ Cadmium total dans les terres :

Nous pesons ~ 0,5 [g] de terre et nous plaçons ces échantillons dans des tubes en
polypropylène. Nous y ajoutons lentement 5 [ml] de HNO3 suprapur à 2 [M].

Profondeur de la terre [cm] Masse de la terre [g]


0-5 0,5001
5-10 0,5085
10-15 0,5012
15-20 0,5056
20-25 0,5042
25-30 0,5042

Nous chauffons la solution à 80°-90° durant trois heures. Nous centrifugeons les
échantillons, récupérons les phases surnageantes et les diluons cent fois avec de l’eau bidistillée.

◊ Cadmium provenant de la contamination :

A la fin de la deuxième journée, nous préparons une solution de 2.10-2 [M] d’HNO3
suprapur. Nous laissons l’échantillon ouvert sur notre table de travail pendant 22 heures.

X. Dosage de Cd2+ :

Nous préparons pour le dosage du cadmium total, six solutions (25 [ml]) contenant du Cd2+
à des concentrations comprises entre 0 et 2,5 ppb dans de l’acide nitrique suprapur à 2.10-2 [M]
(cf. graphique 7).
Nous préparons pour le dosage du cadmium libre, six solutions (25 [ml]) contenant du
Cd2+ à des concentrations comprises entre 0 et 2,5 ppb dans du NaNO3 suprapur à 2,5.10-2 [M]
(cf. graphique 8).

Matière analysée Absorbance ppb Cd total ppb Cd Masse terre [g] Teneur
libre [mg/kg]
Eau de l’Arve 0,005 4,85E-02 --- --- ---
" 0,005 4,85E-02 --- --- ---
Cadmium libre 0,007 --- 0,131768 --- ---
Terres/0 à 5[cm] 0,007 6,79 --- 0,5001 0,05433
5 à 10[cm] 0,006 5,82 --- 0,5085 0,04580
10 à 15[cm] 0,04 38,81 --- 0,5012 0,30977
15 à 20[cm] 0,088 85,39 --- 0,5056 0,67557
20 à 25[cm] 0,054 52,40 --- 0,5042 0,41570
25 à 30[cm] 0,041 39,78 --- 0,5042 0,31563
Contamination 0,008 7,76E-02 --- --- ---

Les échantillons de terre de 5 à 10, 20 à 25, 25 à 30 [cm] se sont renversés dans le bain-
marie, donc ils sont plus dilués.
Nous remarquons que les concentrations en cadmium et pour les terres sont en dessous des
normes du Service Industriels.
La concentration de cadmium pour les terres augmente avec la profondeur de celle-ci.
La mesure de la contamination montre qu’il faut bien conditionner la verrerie, sinon
l’erreur sur la mesure est assez grande ; il y aurait eu plus de cadmium dans cet échantillon que
dans l’eau de l’Arve. Cette contamination provient du fait que l’on ne travaille pas sous chapelle
en labo et que du cadmium est présent dans l’air (cf. Tableau du Service Industriel).

XI. Conclusion :

Nous avons pu, lors de cette expérience, découvrir les différents facteurs influençant
l’absorption atomique sans flamme, faire nos mesures « habituelles » de la teneur en calcium de
l’eau de l’Arve.
Nous avons pu aussi découvrir l’absorption atomique sans flamme pour nos analyses sur le
cadmium.

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