Toutes ces situations sont loin d’être claires sur les campus. Dans plusieurs institutions, les
personnes étudiantes ne sont pas directement mises au courant des nouvelles procédures pour terminer
la session. Certain-e-s professeur-e-s n’ont donné aucune nouvelle et certaines institutions restent sans
réponse quant aux questionnements entourant les stages. Des universités changent aussi de plan d’action
du jour au lendemain, causant du stress et de l’incertitude auprès de leur communauté étudiante. Par
exemple, l’Université du Québec à Chicoutimi, après avoir annoncé une pause jusqu’au 13 avril, a
décidé de reprendre ses cours dès le 30 mars lorsque possible, créant ainsi des situations où des
personnes étudiantes, ayant donné leurs disponibilités pour travailler dans les services essentiels
jusqu’au 13 avril, pensent devoir abandonner leur session universitaire.
La situation actuelle cause un stress pour la communauté étudiante, qui doit s’ajuster aux
nouvelles mesures ajoutées chaque jour. Mises à pied, pertes de revenus, avis d’expulsion du logement,
emploi dans un service essentiel, enfants à la maison, factures à payer, accès difficile à Internet ou à un
ordinateur, soins des proches et entraide font désormais partie des préoccupations de l’ensemble de la
population étudiante. Chaque membre de la communauté collégiale et universitaire vit une situation
différente. Les parents aux études doivent s’occuper de leurs enfants, les personnes étudiantes en
situation de précarité financière doivent assurer un revenu, les personnes étudiantes en santé et services
sociaux sont déjà au travail pour répondre à la crise, et les personnes étudiantes internationales vivent
avec le stress du retour dans leur famille, la recherche de billets d’avion, le décalage horaire et plus
encore. Ceci, sans mentionner les personnes aux études avec des difficultés d’apprentissage ou en
situation de handicap qui doivent composer avec de nouveaux problèmes.
La présente situation laisse donc place à de nombreux cas d’injustice et d'iniquité envers les
étudiants vulnérables. Certains ne pourront tout simplement pas poursuivre leur formation et se verront
dans l’obligation d’abandonner certains cours ou l’intégralité de leur session.
Nous savons que la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve le Québec présentement
amène les cégeps et les universités à faire leur possible et qu’il n’y a pas de solution idéale. Nous croyons
cependant que de mettre fin à la session d’hiver 2020 en accordant les crédits et la mention succès aux
personnes étudiantes en réussite, tout en offrant aux personnes étudiantes n’étant pas en réussite la
possibilité d’effectuer un travail supplémentaire ou d’abandonner sans échec, est la solution la plus juste
pour l’ensemble de la population étudiante collégiale et universitaire du Québec.
Signataires