BE 2018
On considère une coupe 2D d’un barrage-poids. Les deux faces latérales sont libres (la présence de
l’eau est négligée), de même que la crête. La face inférieure est supposée encastrée dans le rocher.
Données :
• Hauteur totale : H ;
• Fruit amont : a ;
• Fruit aval : b ;
• Largeur de crête : c = négligeable devant H (a+b) ;
• Module de cisaillement : G ;
• Masse volumique : ρ.
Il est supposé que, sous son mode fondamental, le barrage se déforme en cisaillement pur, et que la
distorsion est constante. Le déplacement s’écrit sous la forme :
uz(z, t) = 0
Questions :
1) En posant q(t) = cos(ω0 t), calculer l’énergie cinétique et l’énergie élastique du système.
Comment en déduire la pulsation fondamentale du système ? La calculer.
2) Le système est soumis à un champ uniforme d’accélération horizontale as(t). Montrer que
l’équation qui décrit le déplacement horizontal d’un point C situé en crête est :
6𝐺𝐺
𝑢𝑢̈ 𝐶𝐶 + 𝑢𝑢 = 2𝑎𝑎𝑠𝑠 (𝑡𝑡)
𝜌𝜌𝐻𝐻 2 𝐶𝐶
3) En déduire les valeurs de k1, M1 et α dans le modèle équivalent représenté ci-dessous,
permettant de reproduire correctement le mouvement du point C.
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ENPC – Dynamique des structures 2018
Modèle équivalent
(la masse M1 se translate horizontalement uniquement)
Un oscillateur à 1 degré de liberté est situé en crête. La masse M2 de cet oscillateur est négligeable
devant la masse du barrage. On cherche à déterminer l’effort maximal apparaissant dans cet
oscillateur durant un séisme.
Modèle équivalent
Données :
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Questions :
Un pont en béton, dont le tablier est supposé bien plus rigide que le barrage, est installé en crête afin
d’enjamber l’évacuateur de crue. Le pont est posé sur 4 appuis en élastomère fretté.
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Les effets 3D sont négligés : l’étude porte sur le plot central uniquement, assimilé à une coupe 2D.
Données :
• Hauteur du plot : H = 80 m ;
• Largeur du plot : B = 15 m ;
• Fruits amont et aval : a = 0,5 ; b = 0,7 ;
• Largeur de crête : c = 6 m ;
• Module de cisaillement du barrage : Gbar = 4 GPa ;
• Masse volumique du barrage : ρ = 2 300 kg/m3 ;
• Dimension des appuis : 250 mm (X) x 250 mm (Y) x 60 mm (Z) ;
• Module de cisaillement de l’élastomère : Gapp = 1,2 MPa ;
• Masse du tablier Mtab = 150 T.
Questions :
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Le spectre de réponse élastique à utiliser est celui correspondant au SMD horizontal sur la figure
suivante.
T1 T2 S η
0,15 s 0,30 s 1 1
Pour des travaux, une machine tournante doit être installée en crête. Il est remarqué que, par
malchance, la fréquence de la machine tournante est exactement égale à la fréquence fondamentale
du barrage. Pour limiter l’impact des vibrations sur l’ouvrage, il est proposé d’installer la machine
tournante sur le tablier du pont. Cette dernière applique une force F = F0 cos(ω1t), avec F0 = gM0, et
M0 = 1 000 kg.
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Questions :
La valeur du module de Young proposé dans le texte (E ≈ 10 GPa) est intermédiaire entre un module
de béton compacté au rouleau et un module de remblai dur. Ces deux matériaux sont (en un mot) des
bétons appauvris afin d’obtenir un matériau de construction économique et de résistance suffisante
pour construire des ouvrages lourds et massifs. Pour ces matériaux, le comportement est en général
approximé par des modèles élastiques-linéaires.
Le modèle étudié dans la partie I a été publié en 1986 par Georges Post, Bernard Tardieu et Michel
Lino, et a plutôt été imaginé pour des ouvrages en remblai. Pour ce type de barrage, les fruits amont
et aval sont plus grands, ce qui rend acceptable la déformée fondamentale en cisaillement pur. Dans
l’exemple traité ici, avec des fruits a ≈ b ≈ 0,6, la validité du modèle est discutable. Des méthodes
analogues pour des profils plus élancés(et donc en flexion) proposent de retenir α = 2,5.
Avec l’avènement des méthodes de calcul aux éléments finis, ces approches simplifiées ne sont plus à
la mode. Elles permettent cependant, dans certains cas, d’obtenir des ordres de grandeurs
intéressants, ou de faire des études paramétriques. Leur gros défaut est de négliger les effets
d’interaction avec la retenue et avec la fondation, alors qu’il est désormais reconnu que ces deux
effets pilotent largement le comportement dynamique des barrages-poids (un peu moins les barrages
à profil presque symétriques, comme ici).
Dans le cas d’un matériau dégradable comme un remblai ou des enrochements, il faut tenir compte
de l’assouplissement de l’ouvrage durant le séisme. Deux phénomènes l’expliquent principalement :
l’endommagement du matériau et l’augmentation des pressions interstitielles. Dans ce cas, le module
de Young diminue au cours du séisme, puis ré-augmente jusqu’à retrouver (presque) sa valeur initiale
en post-sismique.
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