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INTRODUCTION GENERALE 1
0
Introduction Générale
1
Partie I : Les
facteurs
déterminants du
développement de
la grande
distribution au
Maroc
2
Les choix du Maroc pour une libéralisation de ses échanges internes et externes se sont
traduits par la signature de plusieurs accords de libre échange (UE, USA, Turquie, Egypte,
Jordanie….) et une volonté manifeste de s‘insérer pleinement dans la zone européenne. La
grande distribution émerge dans une économie au stade de la transition entre un système familial
et d‘autosubsistance et un système agro-industriel. Elle se caractérise notamment par des circuits
longs et très atomisés qui pèsent sur les prix de détail. Une dialectique de facteurs contraignants
et de forces déterminantes caractérise ce développement du commerce moderne. Ainsi malgré la
maîtrise de l‘inflation, force est de relever une stagnation voir une baisse du pouvoir d‘achat des
ménages marocains alors qu‘au même moment s‘exprime une exigence forte pour des produits de
plus en plus sécurisés.
Le vide juridique en matière de textes sur la grande distribution (à l‘instar de la France avec
sa loi Royer) ou sur l‘urbanisme commercial a favorisé un développement rapide et non freiné de
la grande distribution1. La volonté tacite de l‘Etat de favoriser par un effet régulateur la
3
1
Un des conséquences de ce vide juridique est l‘irrespect des normes en termes de superficies autorisant les
dénominations super, hyper et centre commercial. Il faudrait également évaluer l‘effet de ces implantations sur le
transmission des signaux de prix (mais aussi de standards de qualité et de pratiques
commerciales) vers l‘ensemble du système alimentaire, a permis au groupe ONA notamment, de
poursuivre sa politique d‘implantation, seul et tout récemment avec la participation d‘Auchan.
- Adoption de nombreuses réformes structurelles qui ont concerné tous les domaines de
l‘économie et plus particulièrement :
commerce de détail concurrencé désormais au cœur des villes en raison des implantations non limitées à la
périphérie.
environ la moitié des recettes de privatisation à la Fondation Hassan II et consacré l‘autre moitié
à des investissements stratégiques aux infrastructures publiques et à de nouveaux projets en
partenariat avec le secteur privé.
La libéralisation du commerce international est toutefois demeurée à la traîne. Elle avait été
envisagée dans le cadre d‘un Accord d‘association signé avec l‘Union européenne (UE) en 1996,
mais qui n‘est entré en vigueur qu‘en mars 2000. Un accord de ZLE a été conclu avec les Etats-
Unis en mars 2004, mais il n‘entrera en vigueur qu‘en janvier 2006, avec un programme de
réductions tarifaires. Ainsi, lentement, un régime commercial plus ouvert et libéral est mis en
place, basé davantage sur de multiples accords bilatéraux que sur une réduction des tarifs
accordés dans le cadre de Nation la plus favorisée.
- Les réformes s’agissant de l’accès aux terrains et à des services douaniers efficaces.
L‘accès au foncier dans le secteur manufacturier a été facilité grâce à l‘aménagement de zones
industrielles. Un plan spécial pour le tourisme a été axé sur la question de l‘accès foncier et le
Gouvernement s‘est engagé dans une initiative majeure visant à mettre d‘importantes parcelles de
terrain agricole à la disposition de l‘investissement privé. De même, et bien que des études
antérieures aient indiqué que les douanes étaient à l‘origine d‘importants retards dans le
processus de mobilisation des exportations et des importations, l‘étude sur l‘Evaluation du climat
de l‘investissement de la Banque mondiale en 2004 fait état d‘une amélioration majeure.. Les
politiques visant à convertir le Maroc en une économie tirée par les activités touristiques et à
quadrupler le nombre de touristes en le portant à 10 millions entre 2001 et 2010 (six nouvelles
stations balnéaires, de nouvelles zones commerciales, une politique d‘ouverture à la libre
concurrence, un nombre accru de vols à bas prix, et l‘expansion de l‘infrastructure touristique—
réseau ferroviaire et installations portuaires) sont en cours : le nombre de touristes augmente à
des taux à deux chiffres.
- La reprise de la demande intérieure ces dernières années serait corrélé au rythme récent
d’implantation de franchises ou d’associations (Auchan, Casino, Metro) dans le commerce 5
moderne.
Alors que la demande intérieure privée était limitée par suite de plusieurs sécheresses
consécutives, les années 90 ont été caractérisées par une décennie de faible croissance. La relance
modérée qui a eu lieu au cours du dernier cycle a tiré avantage de la demande publique, de
l‘investissement par les entreprises publiques, et d‘une accélération de la reprise de la
consommation interne. Toutefois, la performance des exportations est demeurée modeste. Le
processus en cours de libéralisation du commerce extérieur, en particulier la récente signature
d‘accords de libre-échange, devrait aider les exportations à reprendre des forces à moyen terme,
malgré le choc négatif pour le secteur des textiles et de l‘habillement provoqué par l‘abolition
internationale de quotas le 1er janvier 2005.
L‘attrait du Maroc pour l‘investissement direct étranger (1,5 du PIB dans les années 90) a
graduellement augmenté au cours des 20 dernières années (Graphique) après une période
d‘isolation qui a persisté jusqu‘au milieu des années 80.
6
Certaines réformes structurelles ayant contribué au développement d’un cadre propice à la grande distribution
L'émergence et l'essor d'un commerce moderne au Maroc ont été rendus possibles par la
combinaison d'un certain nombre de facteurs tels que la croissance démographique, l'urbanisation
croissante et l'amélioration du niveau de vie. D‘autres facteurs sont à rechercher dans l'ouverture
de l'économie et la mondialisation des firmes de la distribution. Les principales forces qui ont
favorisé l‘arrivée de ces nouvelles formes de commerce sont de deux sortes : celles qui ont trait à
la demande et celles qui affectent l‘offre.
2
Les indicateurs sociaux 2002, Direction du Statistique
3
Le journal l‘économiste, les grands chantiers du Maroc, le 08/07/ 2005. 8
4
Article approche marché Maroc, Bureau de Représentation CIC Casablanca – M. Belhoucine Octobre 2004
5
Caractéristiques socio-économiques et démographiques de la population, Direction du Statistique, 1992
6
Idem 26
montrent l‘existence d‘un rapport étroit entre l'évolution à long terme de la consommation des
ménages et l'activité commerciale.
La consommation des ménages a augmenté au rythme annuel de 3,4%. Il est à préciser toute
fois que l'accroissement de la dépense globale est dû en partie à l'augmentation de la population
et donc des consommateurs. En effet, selon une étude de la Direction des Statistiques,
l'accroissement démographique entre 1970-1985 a contribué pour les deux tiers (65,7%) à
l'augmentation globale de la consommation, tandis que l'accroissement de la dépense individuelle
n'a contribué que pour 23%, et l'interaction des deux facteurs pour 11%. En répartissant
l'interaction des deux facteurs, le quart seulement de l'augmentation de la consommation globale
est dû à l'évolution du niveau de vie. Ces tendances ne semblent cependant pas s'être
fondamentalement modifiées depuis 19857.
La consommation dite commercialisable regroupe tous les produits susceptibles d'être vendus
par le commerce de détail. Elle correspond à la consommation des ménages, diminuée de
l'autoconsommation, des services de transport, santé et loisirs, des valeurs locatives des
logements occupés par leurs propriétaires.
En effet, l‘enquête sur la consommation des ménages indique que la part des dépenses
commercialisables dans l‘ensemble des dépenses est de l‘ordre de 70,8%, soit 2565 Dh en
moyenne annuelle par personne8. Ce qui a sans doute contribué à la croissance du secteur de la
distribution au Maroc via la demande.
9
7
Transformation des circuits de distribution au Maroc, membres. lycos. fr.
8
Recensement 1994, direction du statistique
Consumer spending (MAD mn) Evolution des dépenses des ménages (perspectives 2010)
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Le prix demeure le plus important facteur clef de succès des enseignes alimentaires. Il ne
s‘agit pas d‘oublier que les souks et les marchés demeurent les principaux concurrents de la
grande distribution alimentaire. Les consommateurs marocains sont particulièrement sensibles à
la variable prix, ce qui poussent aujourd‘hui les enseignes à s‘orienter de plus en plus vers des
discount (off price) afin d‘élargir leur zone de chalandise aux populations à faible et moyen
pouvoir d‘achat et ne possédant pas de véhicules (85% de la population). Il faut voir le
développement amorcée mais encore timide des marques de distributeurs (Marjane) comme le
souci d‘adapter des produits au faible budget de ces couches sociales.
10
9
Source : à partir des données fournies par www.planetretail.net
4- Changements socioculturels des modes de vie
Le développement des médias nationaux et internationaux10, des moyens de communication
ainsi que du niveau culturel, sans oublier les engagements pris par le Maroc dans le cadre des
différents accords d‘association avec l‘Union Européenne, ont induit des changements importants
au niveau des mentalités, des modes de vie du citoyen marocain, sans négliger bien évidemment
l‘aspiration continuelle de la population à un bien être et à de meilleures conditions de vie.
L‘évolution du mode de vie des ménages (importance du temps, l‘épanouissement, la recherche
de la qualité, l‘occidentalisation, l‘influence de la mode, de ce qui vient d‘ailleurs) ont entraîné
beaucoup de changements dans les attitudes et les comportements des personnes vis-à-vis de leur
environnement. C‘est dans ce contexte que la distribution a dû changer pour mieux s‘y adapter.
Les fabricants de produits alimentaires sont les seconds annonceurs après les
télécommunications. Sur les 10 premiers annonceurs, 6 sont des entreprises alimentaires dont la
majeure partie sont des multinationales.
La grande distribution fait très peu de publicité télévisée et radio (voir tableau ci-dessous).
11
10
Outre le développement de chaînes nationales (2 aujourd‘hui), le développement du piratage des chaînes satellites
(via le marché de l‘informel) donne la possibilité à tout ménage marocain de se doter d‘une antenne parabolique à un
coût dérisoire, lui permettant ainsi d‘avoir accès à la majeure partie des réseaux mondiaux d‘émission.
Télé 2M Radio Midi 1
2000 0.1 2.3
2001 0.8 2.8
2002 0.4 2.7
2004 Rien 2.5
2005 0.03 2.1
Figure 5 : Part de la publicité média de la Grande distribution par rapport au chiffre d‘affaires
global réalisé par les deux supports les plus importants11
Au regard des données ci-dessus, c‘est surtout Marjane (Auchan à 49 %) et Acima (Auchan à
49 %) qui se taillent la part la plus importante, Aswaq Sallam n‘ayant jamais fait de publicité sur
la seconde chaîne marocain (2M ) en 2004 et 2005 et très peu entre 2000 et 2003.
Sur les autres supports gérés par l‘agence régie 3, c‘est-à-dire des magazines (femmes du
maroc, nissai, maisons du Maroc…) il n‘y pas de publicité.
Ce bilan fait apparaître le très faible engagement publicitaire média de la grande distribution,
celle-ci développant davantage la communication affiches et dépliants. Il faut comprendre que la
publicité pour les grandes entreprises alimentaires a des retombées directes sur la grande
distribution : «On achète Coca, Nestlé, Danone chez Marjane ou un autre… ». Il n‘est pas
nécessaire d‘investir dans une publicité média coûteuse, les dépliants et affichent suffisent
d‘autant plus qu‘ils sont souvent à la charge du fournisseur.
En 2004, un travail de recherche (Issam Mounir, 2004) avait pour objectifs d‘évaluer la
perception des risques sanitaires des produits alimentaires par le consommateur marocain et le
touriste de passage. Cette enquête a été réalisée auprès d‘un échantillon de nationaux et de
touristes (Rabat et Marrakech). 87 % des consommateurs ont estimé que les produits de la
12
11
Source : Régie 3
grande distribution représentent le moins de risque pour la santé, de même pour les épiciers
qui ont la confiance des consommateurs avec 62 % qui estiment que leurs produits présentent un
risque faible pour la santé. Tandis que pour les vendeurs ambulants, les gens sont unanimes pour
affirmer que leurs produits présentent des risques élevés pour la santé. (Voir graphiques)
100 87 80
62
80 60
60
40
40 18 17
20 8 20 3
2 3
0 0
Moins de Faible risque Moyen risque Plus de risque Moins de Faible risque Moyen risque Plus de
risque risque risque
93
50 43 100
40 33 80
30 60
20 13 40
10
20 3 0 3
10
0
0
Moins de Faible risque Moyen Plus de
Moins de Faible risque Moyen risque Plus de risque
risque risque risque
risque
Figure 6 : Classement des lieux d‘approvisionnement selon qu‘ils présentent le moins de risques
ou le plus de risques pour la santé12
Selon les enquêtés, l‘introduction des grandes surfaces a eu un effet positif sur la qualité des
produits alimentaire.
Ainsi 70 % de la population de Rabat estime que les grandes surfaces ont eu un impact positif
sur la qualité.
13
12
Source : Issam Mounir, 2011
L'impact de l'introduction des grandes surfaces
80 70
70
60
50
40
25
30
20
10 2 3
0
Oui, impact Non, pas Oui, impact Sans réponse
positif d'impct négatif
Figure 7 : L‘impact de l‘introduction des grandes surfaces sur la qualité des produits
alimentaires13
Pour ceux qui croient à l‘impact positif des grandes surfaces, 37 % estime que c‘est la
fraîcheur des produits qui a le plus évolué, 23 % pense que c‘est l‘aspect sanitaire
13 14
Source : Issam Mounir, 2011
14
Source : Issam Mounir, 2011
S‘agissant des touristes, leurs sources d‘informations (guides, site Internet, forum de
discussion, etc.) insistent sur l‘importance à s‘approvisionner dans les grandes surfaces afin de
diminuer le risque sanitaire.
Parmi les mesures qui amélioreraient la perception de nos produits alimentaires, les touristes
interrogés parlent de labels, certifications et conditions d‘hygiène et de conservation de produits
frais, autant de raisons qui militent pour le développement des grands surfaces.
35
29
30 25
25
23
20 15
15
10
8
5
0
Labels Certificatio n Certificats A utres Ne sait pas
ISO
Autres mesures
45 40
40
35
30
27
25
20 13 13
15
10
7
5
0
Figure 9 : Mesures qui amélioreraient la perception de nos produits alimentaires par les touristes15
15
Source : Issam Mounir, 2011 15
Lorsqu‘on s‘interroge sur la demande de produits marocains du terroir (enquête de 2005
auprès des consommateurs étrangers résidants dans la ville de Rabat), on trouve que 75 % des
résidants étrangers souhaitent acheter les produits du terroir dans les grandes surfaces en raison
des garanties qu‘offre ce type de commerce moderne.
Parmi les mesures fondamentales prises dans le cadre de cette nouvelle politique, figurent la
libéralisation des échanges extérieurs qui s‘est traduite par une réduction progressive des droits
de douane à l‘importation, la privatisation des entreprises publiques et la libéralisation des prix à
l‘intérieur des frontières nationales.
Au niveau de la sphère agroalimentaire, ces actions ont eu un impact notable sur l‘offre des
produits sur le marché intérieur.
Sur le plan du commerce extérieur, plusieurs produits ont connu des réductions importantes
au niveau des droits de douane auxquels ils étaient assujettis et particulièrement dans le cadre des
accords d‘association signés par le Maroc avec certains partenaires que nous avons mentionné ci
haut. Ainsi, et à titre d‘exemples, des réductions allant de 50 à 100% ont été accordées par le
Maroc aux produits suivants originaires de la Communauté Européenne dans le cadre du dernier
accord sur les produits agricoles (2004): lait et crème de lait, concentrés, additionnés de sucre ou
d‘autres édulcorants (90.9%), lactosérum (100%), plusieurs types de fromage (57 à 100%),
16
pruneaux séchés (100%), orge de brasserie (100%), graines de tournesol destinées à la trituration
(100%), huile de tournesol et de soja (100%), jus autres que ceux d‘agrumes (90 à 100%),
intrants pour l‘alimentation animale autres que la maïs et le tourteau (100%), intrants pour la
charcuterie et particulièrement la VSM ( viande séparée mécaniquement) (100%).
Dans le cadre de l‘accord de libre échange avec les Emirats Arabes Unis, le Maroc a concédé
d‘importantes préférences tarifaires pour les produits importés. Dans le cas des biscuits, du
chocolat et la confiserie, du concentré de tomate et des jus, les droits de douane sont nuls.
La réduction des droits de douane sur les matières premières nécessaires à la production de
biens alimentaires ainsi que ceux des produits finis ont eu un impact conséquent sur l‘offre de
biens alimentaires sur le marché intérieur.
Quant à la libéralisation des prix16, elle a permis une meilleure visibilité pour les producteurs
et a été à l‘origine d‘une croissance relativement importante des investissements17. Cela s‘est
traduit à son tour par une augmentation considérable de l‘offre globale des produits, une
diversification et une différenciation de ces derniers, une amélioration de la qualité aussi bien au
niveau du produit lui-même qu‘en matière d‘emballage.
16
C‘est le cas de la libéralisation des prix des farines autres que celle dite Farine Nationale de Blé Tendre (qui est
subventionnée et dont les prix continuent à être administrés), des huiles de table, du lait. 17
17
Au lendemain de la libéralisation des huiles, nous avons assisté effectivement au lancement d‘importants projets
d‘investissement aussi bien d‘extension (cas de Lesieur) que de création (création d‘une grande unité de trituration
des graines par le groupe Belhassan et l‘entrée sur le marché d‘un concurrent étranger à travers la société Savola
2- Investissements étrangers et Grande distribution au Maroc
Le Maroc est qualifié «d‘émergent» et les mutations des habitudes de consommation et du
mode de vie sont des facteurs de développement apparent. En effet l‘apparition de la grande
distribution au Maroc s'est imposée avec force18 et a participé manifestement à la transformation
du tissu commercial. C'est ce qui explique l'engouement des investisseurs pour ce secteur,
notamment les enseignes étrangères qui se sont installées pour leur propre compte et/ou en
association avec des partenaires marocains. C'est le cas à titre d‘exemple du partenariat du
Français Auchan qui a pris 49% du capital de Cofarma, gérant des hypermarchés Marjane et la
société ACIMA ou encore la société étrangère Euromarché. Dans le cadre de leur stratégie
d‘expansion, ces différents groupes envisagent l‘ouverture de grandes et de moyennes surfaces au
niveau de différentes villes du maroc.
Quand au réseau ACIMA, celui-ci a ouvert onze supermarchés en un peu plus de deux ans19.
Son rythme de croissance moyen étant fixé à six grandes surfaces par an, situées plutôt en centre-
ville. La société COFARMA, envisage la création de nouveaux hypermarchés Marjane à travers
l‘ensemble du territoire. Le plan de développement est programmé sur cinq ans, avec un projet
d‘ouverture de deux magasins par an. L‘enseigne LABEL VIE prévoit l‘ouverture de 16 unités
sur 5 ans. L‘enseigne Aswak Assalam quant à elle, projette d‘ouvrir un hypermarché à Agadir.
Pour la société METRO, un investissement de 100 millions de Dhs permettra de réaménager
prochainement les locaux de casa Aïn Sebâa et Fès.
Ceci étant, le secteur du commerce attire une part non négligeable d‘investissements
étrangers. Il a drainé durant l‘année 2003, 5,71% de l‘ensemble des investissements étrangers.
Les capitaux étrangers investis dans ce secteur, ont atteint le montant de 483,7 millions de
dirhams en 2003, contre 148,4 millions de dirhams en 199920. Ce qui lui a valu la quatrième
position par rapport aux autres secteurs.
18
D‘après les études réalisées par la Direction du commerce intérieur en 2002, le Maroc compte plus de 90 grandes 18
surfaces.
19
Grands de la distribution au Maroc, Jeune Afrique - Yabiladi.com, le 01/09/200
20
Office des changes.
De façon générale, le capital de la majorité des grands distributeurs spécialisés
(électroménager, ameublement, habillement) est a 100% marocain21, contrairement aux grandes
chaînes de distribution à prédominance alimentaire qui connaissent une contribution des
investisseurs étrangers. L‘essentiel de ces investissements, provient des pays occidentaux et
essentiellement de la France et des Etat Unis, qui restent les principaux pourvoyeurs de fonds
(53% du volume global)22 .
Metro Makro
Maroc en 1990 2600 42 000 m² 1200 6 0 100
racheté MDH
en 1997
par
Metro
Acima
93 DH
(filiale de 2002 971 MDH 24 000 m² 832 21 51 49
l’ONA et
d’Auchan)
Label’Vie 1985 412 MDH - 600 11 super et 7 100%
(Hyper SA) centres
commerciaux
19
21
Saïd Arous (2010), la distribution moderne, état des lieux et perspectives de développement. Cas de Rabat,
Mémoire de licence en science économique, Université Mohamed V, Rabat, p : 22
22
Ministère du Commerce de l‘Industrie et de l‘Artisanat, Etude sur les grande Magasins, Février 2010, p.11.
Aswak ? 40 000 m² 3 hyper (Un En 2004 franchise avec
Assalam géant) Casino
(Groupe
marocain
Chaabi)
20
Partie II : La place
et le rôle de la
grande
distribution
21
Le marché de la distribution au Maroc est encore dominé par les circuits traditionnels tels que
les épiceries et le souk classique. Leur vigueur s‘explique par des facteurs tels que la proximité et
le fait qu‘ils ciblent de larges couches de la population à revenu moyen voire faible. La grande
distribution a fait son apparition au début des années 90 par l‘intermédiaire de Marjane une filiale
du groupe ONA et Makro un cash and carry repris depuis par le groupe Métro. Jusqu‘à la fin des
années 1990, c‘est essentiellement la distribution à prédominance alimentaire qui s‘est lentement
développée. Depuis, un certain nombre de supermarchés détenus par des capitaux locaux ont vu
le jour dans les villes du pays. La grande distribution à capital étranger voit le jour à la fin des
années 90 avec la participation d‘Auchan et l‘arrivée de Casino. A l‘origine, les GMS se sont
principalement concentrées dans la zone Casablanca-Rabat (60% des unités et 66% de la surface
de vente en 2001) qui bénéficie d‘infrastructures modernes et d‘un pouvoir d‘achat supérieur en
moyenne au reste du pays. Depuis 2003 cependant, les grandes surfaces se développent
désormais dans des villes considérées comme secondaires (Kenitra, Khouribga) ou au pouvoir
d‘achat plus limité (Fès, Tanger).
Tanger Tétouan
1 hyper marché 1 hyper marché
Auchan projette
de développer son 60% du grand
réseau hyper et commerce est
supermarchés concentré sur
Kenitra
(villes moyennes) l’axe Rabat-
2 hyper marchés
Casablanca.
7 supermarchés
10 superettes Rabat
Hyper Sa 4 hypermarchés
(label vie) Fès
projette 2 hyper marchés
Mohammedia
d’ouvrir 16
1 hyper marché
magasins en 5 18 Casablanca
supermarchés, Mekhnès
ans 4 hypermarchés
6 superettes
70 superettes
Casino et
Aswaq Salam
développent
leur réseau Marrakech
3 hyper marchés 22 Hypermarchés
15 superettes
46 supermarchés
4 supermarchés
7 superettes Agadir
180 superettes de proximité
2 hyper marchés
45 000 épiceries
20 stations service
3- Le commerce sédentaire
Les données de l‘économie marocaine permettent de constater que la plus grande part de la
distribution est assurée par le commerce traditionnel (formel et informel). Ce commerce s‘est
développé et s‘est transmis de père en fils par les tenants (généralement des soussis : une ethnie
du sud du Maroc, dynamique et mercantile) des fonds de commerce de détail et semi-gros. Les
changements qu‘à connus l‘environnement économique (accumulation du capital national) et
l‘accès à la formation des nouvelles générations, ont fait que le petit commerce a évolué vers des
formes de distribution plus larges et innovatrices.
Les détaillants occupent en général des magasins de petite dimension, et sont tenus par la
famille. Ils représentent une multitude de points de vente et se trouvent bien répartis dans les
quartiers où la population est concentrée.
L‘investissement est relativement faible, la gestion est sommaire et les frais limités. Les
marges du détaillant sont faibles, de l‘ordre de 3 à 10%23. Les détaillants vendent aux
consommateurs qui font des achats très répétitifs et qui ont un pouvoir d‘achat limité. Le panier
moyen varie de quelques dirhams à cent dirhams.
Les détaillants ont tendance à être «stockistes». Ils achètent en quantités élevées certains
produits non périssables, afin d‘augmenter les chances de répondre à la demande et faire des plus
values lors des augmentations de prix.
23
Mohamed Haidi (2001), la distribution moderne (à dominante alimentaire), quelles perspectives au Maroc ? 23
Mémoire pour l‘obtention du diplôme du cycle supérieur de gestion, Institut Supérieur de commerce et
d ‗administration des entreprises, Casablanca, p.67
possibilité de se faire livrer à domicile, la souplesse des horaires du commerce traditionnel qui lui
attire une clientèle de «dernière minute ». Plus réelle encore est la qualité de la relation
personnelle qui lie le client à son épicier, relation plus difficile à établir avec la caissière de
l‘hypermarché. Sur le plan économique il accepte le marchandage. Mais plus souvent il accepte
le fractionnement des produits pour satisfaire le client à faible pouvoir d‘achat ainsi que le crédit
consommateur gratuit (en produit et parfois en numéraire). En s‘adressant à une cliente
différente, il garde de sérieux atouts.
Le commerce traditionnel reste bien implanté sur tout le territoire national et fortement adapté
aux exigences des ménages à pouvoir d‘achat limité, ces derniers constituant la masse des
consommateurs.
4- Le commerce ambulant
Il existe une autre catégorie de commerce qu‘on appelle le commerce non sédentaire qui se
caractérise par la mobilité des commerçants : marchands de rue, colporteurs...
Dans les villes, nous retrouvons surtout les vendeurs de rue qui connaissent un développement
important, ce type de commerce étant constitué principalement de migrants ruraux qui vendent
divers produits. De par leur nombre élevé, ces vendeurs constituent de véritables concurrents
pour les commerçants sédentaires, en particulier les épiciers. La raison tient au fait qu‘il leur est
possible d‘échapper aux impôts et à d‘autres frais de distribution, ce qui leur permet de vendre à
des prix très bas, réduisant par là les revenus de leurs concurrents du secteur organisé.
Les années soixante dix : Cette décennie a été marquée par la promulgation de plusieurs textes
qui réglementaient le commerce notamment, la loi N°008/71 du 12/10/1971 sur la réglementation
et le contrôle des prix et des conditions de détention et de vente des produits, suivie par la loi N°
009/71 relative aux stocks de sécurité. Cette législation s'est intéressée particulièrement à la
protection du consommateur, en mettant en place les bases d'une réglementation des pratiques
anti-concurrentielles : refus de vente, les ventes discriminatoires, les ventes avec primes, etc. Par
ailleurs, la loi N° 1-73-210 du 2/02/1973 et le décret du 8/03/1973 sur la "marocanisation", qui
avaient pour objectif de faire participer les marocains à la gestion de certaines activités se sont
traduits, à contrario, par la fermeture des grandes surfaces dont le capital était détenu par des
étrangers.
Les années quatre vingt : Après une décennie très marquée par l'intervention des pouvoirs
publics, dans ce qui est convenu d'appeler "l'assainissement des circuits de distribution" et plus
particulièrement ceux de la grande consommation, la décennie quatre vingt a connu un
désengagement progressif de l'administration et une certaine libéralisation des systèmes de prix
ainsi que des circuits de distribution. De ce fait on a assisté à un développement timide du
commerce en libre service, principalement dans les grandes villes du royaume : Casablanca,
Rabat, Fès, Marrakech et Agadir.
25
24
Ministère du Commerce de l‘industrie et de l‘artisanat, Etude sur les grande surface, Mai 1996, p.3.
Les années quatre vingt dix : Ce n‘est qu‘à partir de ces années que l‘on va assister à
l‘émergence des grandes surfaces, notamment des grandes chaînes de distribution nationale ou à
participation étrangère qui ont pénétré progressivement le marché national.
Le nombre des hypermarchés (Superficie> 2500 m²) est passé de 6 unités en 1993 à 19
actuellement;
Le nombre des supermarchés (superficie comprise entre 400 m² et 2500 m²) a connu une
évolution considérable due à l‘implantation massive d‘enseignes marocaines (Label Vie)
et étrangères (ACIMA, FranPrix) qui adoptent des stratégies de proximité basées sur
l‘installation dans le périmètre urbain au lieu de la périphérie des villes. A titre indicatif,
le nombre des supermarchés répertoriés en 2006 dépasse 58.
25
Direction du commerce intérieur, Situation actuelle du secteur commercial, 2005 26
26
Ministère du commerce de l‘industrie et de l‘artisanat, Etude sur les grandes surfaces, Février 2002, p.6
27
Le matin du Sahara, 1998
Circuits de distribution moderne (grande
Circuits traditionnels de
distribution et grossistes supermarchés)
distribution de produits
alimentaires (épiceries,
boutiques)
Importateurs locaux/distributeurs/grossistes
importateurs
Petits grossistes
proximité, stations de service)
Cofarma
(superettes, magasins de
Acima/Marjane
Forces Faiblesses
Petit commerce Commerce moderne Petit commerce Commerce moderne
- circuit de distribution - Niches protégés : - compétitivité déloyale/ - Zone de chalandise limitée
(commerce de gros) a fait ses Monopole ou duopole commerce informel, par le pouvoir d’achat des
preuves. ménages
- Surévaluation de la - lacunes en termes de
- proximité et ouverture tardive monnaie, management : achalandage
27
28
(adapté à partir de Aziz Abdelali, 2005)
- adaptation à des petites - Baisse des tarifs - sur taxation : n‘ayant pas
bourses et facilités de paiement douaniers, le savoir pour gérer la TVA
- «Pauvreté culturelle»
de la population par
manque de loisirs
- amélioration du
niveau de revenus/tête
- Association au capital
national.
- Stratégies multiformes
d’implantation : hyper,
super, superettes
- Investissements peu
risqués à travers les
franchises
- GD relai de
communication à coût
nul pour les produits
des IAA
28
Opportunités Menaces
Petit commerce Commerce moderne Petit commerce Commerce moderne
- Le développement dans des - demande pour plus de - L‘implantation de nouvelles - Non-qualité dans le secteur
régions rurales et dans des régions qualité sanitaire formes de vente (grandes informel induite par un souci
lointain. surfaces). d’économie (vrac)
- L‘ensemble des actes prise par - - La lourdeur de la charge - Faible niveau d’information du
l‘état pour l‘amélioration du fiscale due au régime du consommateur, absence de
climat générale du commerce au forfait, et la multiplication des culture consumériste (les
Maroc. taxes locales. mauvais produits chassent les
bons),
- La création de ligne de crédit - Le faible pouvoir de
spécifique pour les petits négociation avec les - Concurrence de produits de
commerçants, (banque populaire). fournisseurs et la multiplicité mauvaise qualité du fait des
des intermédiaires. défaillances du système de
contrôle
- L‘organisation anarchique
des foires, salons et espaces de
ventes directes aux publics.
- La difficulté d‘accès au
financement avec des
conditions simplifiées.
- La carence en matière de
couverture sociale mise en
place pour les commerçants.
29
Chapitre II – Les conditions d’émergence et de développement
de la GD
A) Conditions d’émergence
Par opposition au commerce traditionnel, la distribution dite moderne est celle qui regroupe
les grandes et moyennes surfaces. Ainsi, on est en présence d'établissements commerciaux
luxueux (grands magasins, libres services situés dans les quartiers résidentiels) ayant une
structure bien organisée et rationnelle. Par ailleurs, deux grandes catégories de magasins
caractérisent ce commerce moderne : l'hypermarché et le supermarché.
Rien que dans grande ville de Casablanca, une dizaine de supermarchés ont été créés au cours
des dernières années. De Marjane à Makro en passant par Acima et Aswak Assalam, tout laisse à
penser que la grande surface s'implante plus rapidement qu'on le croyait avec une fréquence
courte et dans toutes les villes du Royaume. En fait l‘enquête menée par le Ministère du
Commerce et de l‘Industrie en 2002 montre que les grandes et moyennes surfaces sont passées de
67 unités en 1992 à 89 unités en 1996. Cependant, la liste des magasins de libre service étant
longue, nous avons estimé qu'il était intéressant de présenter les principaux représentants de la
distribution moderne.
L‘investissement de départ est assez conséquent 260 millions de DH pour une superficie de
35000 m2 couverts, avec près de 4500 m² de surface de vente. ¨Aswak Assalam¨ dispose d‘un
atout de taille : un parking souterrain de 760 places avec accès direct au centre commercial par
tapis. Plus de 25 000 produits sont référencés29. Plusieurs points distinctifs démarquent Aswak
Assalam des autres grandes surfaces telles Marjane ou Makro.
1/ les prix sont étiquetés sur chaque article avec mention des prix au kilo, au litre et à l‘unité
(Marjane s‘est aligné sur ce concept en 1999).
2/ L‘alcool et la viande porcine seront bannis des 15 rayons de l‘hypermarché.
3/ Existence d‘un lieu d‘attraction et d‘amusement couvert pour les parents et leurs enfants (3000
m²) avec possibilité de restauration.
31
29
Le journal l‘Economiste du 3/09/98
4- La grande distribution HYPER SA (enseigne LABEL VIE)
Cette enseigne marocaine compte 7 hypermarchés, dont 5 à Rabat. Elle dispose d‘une plate
forme d‘approvisionnement moderne. La société a racheté pendant l‘an 2002 les deux magasins
Supersol de Casablanca et Rabat détenus auparavant par Ahold Superdiplo MarO.
Makro-Maroc est une forme de vente de libre-service en gros : il s‘adresse en principe à des
professionnels tels les détaillants, les collectivités, les hôtels, les cafés, restaurants, entreprises
…il pratique le cash and carry, c‘est-à-dire que le client règle sur place (soit en espèces ou en
chèques), et transporte lui-même ses achats en marchandises. L‘accès aux magasins est réservé
aux détenteurs de cartes professionnels Makro, délivrés en principe sur la base d‘un numéro de
patente et d‘un numéro de registre de commerce. L‘apparition et la multiplication de ces
magasins, ne peuvent que prouver la réussite de cette forme de commerce.
32
Fés Meknès Casablanca Rabat Marrakech
6% 6% 3% 3%1%
6% 32%
6%
10%
27%
33
30
Le journal l‘Economiste, Comment la grande distribution a bousculé le commerce, du 19/06/2009
31
Source : Plan de développement consolidé des membres de l‘association de distribution moderne (2005-2009)
Chapitre III - Structure du marché et l’environnement juridique de la
concurrence
Dans les pays européen il existe un cadre juridique de la distribution. Il vise par exemple à
protéger le petit commerce en soumettant les autorisations d‘ouverture de grandes surfaces à une
procédure rigoureuse. Celle-ci exige par exemple des études d‘impact dans lesquels il faut
démontrer toutes les externalités positives de la nouvelle implantation. Au Maroc, il y a un vide
juridique qui permet par exemple à l‘entente Auchan ONA de mener parallèlement à ses
implantations «périphériques» (Marjane), une stratégie d‘implantation dans les quartiers urbains à
travers l‘enseigne Acima. Les menaces pour le petit commerce sont réelles ainsi que le suggère
les protestations réitérées des commerçants. Doit-on s‘attendre à la mise en place dans les
prochaines années d‘une réglementation de la distribution à l‘instar de certains pays européens ?
Le Ministère du commerce et de l‘industrie marocain semble davantage préoccupé à encourager
les petits commerçants à s‘organiser mais la précarité des moyens et le faible niveau d‘instruction
ne sont pas des facteurs incitatifs ! Des initiatives privées comme celle menée par le groupe
Chaâbi, qui a créé une centrale d‘achat dédiée aux commerçants traditionnels (Dar Joumla), sont
originales mais trop limitées pour servir de modèle de réponse.
Force donc est de constater que ce vide juridique est de nature à encourager un
développement spectaculaire de la grande distribution avec cependant des inquiétudes quant à la
préservation des règles d‘une concurrence loyale.
La Loi 06 99 sur la liberté des prix et de la concurrence est effective depuis trois ans.
Certaines pratiques de la grande distribution comme le paiement préalable d‘un droit de
référencement, la fixation d‘un niveau incompressible de remise doivent être interrogés à la
lumière par exemple de l‘article 54 de la loi. Cet article définit les pratiques discriminatoires (en
matière de prix, de délais de paiement et de conditions de vente) non justifiées par des
contreparties réelles et créant des avantages pour certains concurrents ou des désavantages pour
d‘autres…
34
On peut dire que réfléchir à l‘intégration des petits producteurs dans le commerce moderne
revient à examiner le degré de concurrence du marché dans lequel évoluent les différents acteurs
En 2002, un rapport pour l‘United Nations Conference on Trade and Development concluait qu‘à
peine 50 % des activités et des marchés étaient concurrentiels.
35
Chapitre 4 : Les effets d’entraînements de la distribution moderne sur les
entreprises agroalimentaires (étude de cas)
Il s‘agit maintenant d‘évaluer l‘impact de la grande distribution sur les différentes catégories
de producteurs agro-alimentaires dans une zone assez typique : celle de Tanger (Nord du Maroc)
caractérisée par une densité de population élevée, une forte urbanisation, la concurrence entre
commerce moderne, traditionnelle et forte contrebande en raison de la situation géographique
(frontière avec les enclaves espagnoles qui sont des zones de franchise), la modernisation de
plusieurs structures de production et de conditionnement des produits agro-alimentaires
Une analyse du type d‘impact exercé par Marjane sur les entreprises avec lesquelles elle
entretient des relations commerciales montre qu‘il existe trois types de fournisseurs :
1/ Ceux qui peuvent être qualifiés d‘entreprises structurées ayant des dimensions extra
régionales : ex. lukus, Sialim ;
3/ Les petites entreprises avec lesquelles Marjane entretient des rapport commerciaux étendues
(comme Somavian, frico-barakkat, promachips..).
L‘impact de Marjane va s‘exercer d‘une façon inégale sur chacune de ces catégories
d‘entreprise.
36
1- Impact sur les grands fournisseurs de la région
Les grands fournisseurs possèdent des marques réputées ce qui leur confère un pouvoir de
négociation important vis-à-vis de la Grande distribution. Ce pouvoir s‘explique également par la
part de marché détenue par ces entreprises leaders qui sont courtisés par Marjane.
Ces grands groupes consacrent des budgets publicitaires et marketing très importants ce qui
constitue une atout de taille pour pénétrer les grandes surfaces.
Ces producteurs, s‘ils veulent préserver leurs marchés, doivent s‘adapter aux exigences du
distributeur notamment en ce qui concerne la qualité et la régularité de la production.
Avec l‘avènement de Marjane dans la région, ces petites et moyennes entreprises n‘étaient pas
référencés par la centrale d‘achat de Marjane et pas préparés à répondre aux exigences des
cahiers de charge de la distribution moderne
37
B)Nature des changements
Parmi les fournisseurs de Marjane on trouve des entreprises suffisamment bien organisées et
qui ne rencontrent aucune difficulté particulière à répondre aux exigences de Marjane. En
revanche d‘autres entreprises sont confrontées à des difficultés d‘adaptation aux normes
introduites par Marjane en ce qui concerne les produits du terroir.
Il est clair que si l‘entreprise pouvait avoir un marketing beaucoup plus efficace (à la fois
marketing de produit, merchandising, promotion) elle pourrait, sur un produit particulier, cerner
l‘ensemble des consommateurs et avoir une capacité plus grande de réponse à leurs besoins et par
conséquence augmenter son volume de ventes.
et par la structure des approvisionnements qui en découle : la multiplication des promotions ainsi
que les fluctuations hebdomadaires des ventes dans le magasin qui sont à l‘origine des achats de
réapprovisionnement.
Le respect des exigences des distributeurs, en terme de qualité et de fraîcheur des produits
agricoles transformés, est le moteur d‘investissements lourds, destinés à optimiser les circuits
logistiques, qui ne se justifient souvent, d‘un point de vue économique, que s‘ils concernent des
volumes conséquents.
C‘est ainsi que les entreprises fournisseurs, sont appelées à s'élargir considérablement et à
privilégier des unités de conditionnement (exemple camions frigorifiques à Température
contrôlée) surtout pour les produits frais périssables.
Ces changements ont visé à mieux satisfaire les exigences de livraison à temps, ce qui est un
facteur critique dans cette relation, et de répondre à l‘accroissement des exigences des
consommateurs pour des produits de qualité et de bonne présentation.
39
1- Lancement de nouveaux produits
Certains fournisseurs voient dans le lancement de nouveaux produits un moyen d‘innovation
et de différenciation. Cette stratégie permet à ces entreprises d‘acquérir un avantage
concurrentiel, d‘attirer et de fidéliser le distributeur représentant ainsi un levier fort de
négociation vis-à-vis de la centrale d‘achat.
C‘est le cas de l‘entreprise Promachips (chips, Ketchup,..) grâce au lancement d‘un produit
nouveau ¨SNACKS¨ …
La transformation organisationnelle de l'entreprise est donc, dans son ensemble, une condition
nécessaire pour que les fournisseurs puissent s‘adapter à ce nouveau marché. C‘est ainsi, que
toute restructuration au niveau de la chaîne de valeur génère de la valeur ajoutée. Une bonne
gestion des principales activités par lesquels une firme crée un produit permet de diminuer
fortement le délai de livraison du produit et le coût du cycle correspondant. Tant que le produit
fini engendrera de la valeur, le profit augmentera de la même valeur.
Pour cette raison, il s‘agit d‘optimiser chacune de ces activités individuellement et par la
suite, les coordonner d‘une manière efficace. C‘est uniquement de cette manière que l‘entreprise
peut créer une valeur élevée. Cependant, l'impact de la grande distribution sur la chaîne de valeur
est considérable.
Ce type de commerce pourrait jouer un rôle important dans l‘essor économique et social de la
région où elle s‘implante. Notre enquête a montré que la majorité des fournisseurs de Marjane
40
Tanger sont localisés à Casablanca, bien que la région d‘étude possède un potentiel économique
assez important (voir présentation de la région d‘étude).
Figure 14 : Part de certains fournisseurs de la région d‘étude par rapport à ceux hors région
41
L‘essentiel des produits agro-alimentaires provient de fournisseurs hors zone Tanger et
particulièrement de Casablanca ;
La part des fournisseurs de la région d‘étude est actuellement faible ; la région du Loukkos
par exemple produit de la pomme de terre, des arachides, de la pastèque…. alors que
l‘approvisionnement de Marjane Tanger pour ces produits se fait à Mekhnès.
Dans la perspective d‘une décentralisation des achats, les fournisseurs régionaux pourraient
mener les changements organisationnels nécessaires pour s‘adapter au cahier de charges de la
grande distribution. Actuellement les pratiques de Marjane (multiplication des promotions,
quantité à livrer, délais de paiement,…) dissuadent les producteurs de la région;
42
Fournisseurs Produits Localisation
Il ressort d‘une enquête conduite par nos soins en 2005 (El Mouak, 2005) dans la région
que ces entreprises sont prêtes à se structurer si les perspectives de commercialisation de leurs
produits via Marjane s‘avèrent porteuses.
La mise en place de cahiers de charges précis et le contrôle du respect des exigences avancées
par Marjane poussera les entreprises à être davantage structurés et à diversifier leur offre en
fournissant par exemple des produits typiques, du terroir.
La transformation à la ferme apporte une valeur ajoutée qui permet la pérennité de certaines
exploitations et favorise leur développement dans les zones rurales. Ce qui constitue un facteur
non négligeable de maintien des emplois et de préservation du tissu social de la région.
43
32
El Mouak, 2005
Les grands producteurs comptent développer des stratégies de partenariat avec les enseignes
privilégiant des alliances gagnant-gagnant. L'objectif est bien évidemment de récupérer une part
plus importante de la valeur ajoutée de leurs productions.
En effet, partant des atouts et des faiblesses de ce mode de distribution (la compétitivité de
l‘offre commerciale, la qualité de produits, la notoriété, l‘optimisation de la mise en linéaire, la
fidélisation du consommateur, l‘augmentation de la rotation au travers des techniques de
merchandising ou d‘opérations de promotions…), les jeunes agriculteurs estiment que ce type de
partenariat semble une voie de progrès réel pour les deux parties en raison des effets bénéfiques
qu‘ils peuvent générer au niveau de l‘augmentation des volumes de vente, de production et donc
de baisse de coûts.
On peut donc en conclure que la grande distribution a des effets restructurant sur tous les
niveaux de la filière des produits agro-alimentaires et agricoles dans la région.
La grande distribution devrait dans ce cas là s'engager à acheter les produits «au prix du
marché» du jour, même s'il est élevé. D‘un autre côté les produits doivent répondre aux exigences
des cahiers de charges rédigés avec les producteurs, qui portent sur les variétés, la catégorie, le
calibre, le taux de maturité/fermeté, le taux de sucre et le respect des principes de la production
raisonnée.
Ceci ne peut être le cas que par la constitution d‘organisations de producteurs dans le but est
de fournir des quantités suffisantes à la grande distribution avec qui ils travaillent ; par exemple 44
proposer à cinq producteurs ou plus de se rassembler pour pouvoir livrer à la grande distribution
des grandes quantités sous la même étiquette et la même marque.
Mais nous remarquons que, dans la majorité des cas, le problème ne se réside pas seulement
dans la livraison de grandes quantités, mais aussi dans sa continuité et sa diversité. La plupart des
producteurs au niveau de la région produisent au même moment des quantités énormes (c'est le
cas pour la pomme de terre, pour l'arachide, pour le melon et pastèque,….).
La plupart d'entre eux, ne disposant pas de moyen pour valoriser ses produits, les stocker, les
conditionner…; ce qu'ils poussent à procéder à une vente sur pied pour les intermédiaires. A ce
niveau, nous pensons que les choses peuvent changer avec l'arrivée des investisseurs nationaux et
étrangers pour qui la SOGETA a concédé une grande part de ses terres dans la région. Les
centralités vont changer petit à petit et les agriculteurs de la région pourraient non seulement
livrer à la grande distribution mais également valoriser la production et même exporter.
Par ailleurs la grande distribution devrait moraliser ses pratiques, notamment sur les marges et
améliorer la contractualisation producteur - distributeur. Les volumes, la qualité et les prix des
produits à livrer seront ainsi définis avant la saison. Si la grande distribution parvient à
contractualiser sa relation avec les producteurs, elle assurera leur revenu.
La grande distribution ne peut pas garantir l'établissement de prix minimum aux producteurs,
mais elle peut aider les agriculteurs à améliorer ses revenus par une stabilisation des cours.
45
Partie III : Les
perspectives de la
Grande
distribution
Au Maroc
46
En ce qui concerne les perspectives d‘avenir, il y a lieu de tenir compte d‘un certain nombre
de paramètres fondamentaux qui sont de deux types. Le premier type peut être considéré comme
intrinsèque à la grande distribution et dépend, d‘une part, des forces qui président à l‘essor de
celle-ci et, d‘autre part, des faiblesses qui peuvent freiner la tendance de son développement. Le
second type, extrinsèque, relate les facteurs favorables (opportunités) et défavorables (menaces)
qui peuvent être induits par l‘environnement socio-économique de la grande distribution. D‘une
manière évidente, les paramètres intrinsèques sont maîtrisables parce que faisant partie du
système de management de la grande distribution elle-même alors que l‘intensité des autres
paramètres dépend essentiellement de données macroéconomiques liées à la demande globale.
47
Chapitre I - Dynamique interne de développement de la grande distribution
(Forces et faiblesses)
transactions.
Cependant, il faut souligner que malgré ces avantages exprimés, la grande distribution est
confrontée à un certain nombre de faiblesses intrinsèques susceptibles de ralentir son
développement dans le futur. Celles-ci sont surtout liées aux difficultés de son adaptation à
certaines habitudes des consommateurs qui peuvent être considérées comme ancestrales. Il s‘agit
notamment de rigidités imposées par le mode de gestion des grandes surfaces vis-à-vis du
consommateur des quartiers populaires. L‘interdiction de vente à crédit au détail et la fixation des
horaires d‘ouverture et de fermeture sont des exemples qui font partie des obligations de la
grande surface. En revanche, le ‗carnet de crédit‘ est une pratique courante du commerce de
proximité. Elle permet au client d‘acquérir des produits auprès du commerçant du quartier avec
un paiement différé sur des périodes plus ou moins longues. De même, les horaires d‘ouverture et
de fermeture de l‘épicerie dépendent entièrement du bon vouloir de ce commerçant, ce qui
facilite les approvisionnements quotidiens des ménages. Ces deux pratiques du commerce de
proximité permettent de consolider le lien avec le client dans un cadre qui peut souvent dépasser
le cadre commercial.
Par ailleurs, des problèmes de qualification des ressources humaines sont constatés par les
investisseurs en grande distribution. Les départements concernés sont ceux où la formation
professionnelle est inexistante au Maroc comme c‘est le cas de la boucherie et de la poissonnerie.
Leur résolution nécessite la mise en œuvre d‘une stratégie de long terme en concertation avec les
départements ministériels de commerce et de formation professionnels du pays.
49
Chapitre II - Effets de l’environnement (opportunités et menaces)
Les investisseurs éligibles à ce programme sont ceux qui investissent un montant égal ou
supérieur à 200 millions de dirhams et permettent de créer au moins 250 emplois. Le montant des
avantages prévus par la charte ne peut toutefois pas dépasser 5% et 10% du montant global
d‘investissement respectivement dans les zones urbaines et les zones suburbaines ou rurales.
51
Partie IV : Aperçu
sur les Magasins
Marjane
52
Chapitre I - Présentation générale de l’Hypermarché MARJANE
A) Historique
Boutiques : 16 31
Caisses : 25 40
Le magasin a une structure rangée par départements. Ces derniers se divisent en deux :
Départements opérationnels et Départements fonctionnels :
1- Départements opérationnels
a. Le département Bazar
Il est composé de quatre rayons :
Ménage : Cadeaux, verrerie, vaisselle, jetables, cuissons sur feu, cuisson sans feu,
entretien rangement, soin de linge, préparation table
Jouets/Sport/Loisirs : jouets, bébés, jeux de société, jeux de loisirs, sport d‘équipe, jouets
d‘été, camping, sport nautique, sport extérieur, sport intérieur, jouets mixes …
- Petit électroménager
Rayon chaîne HI-FI : L‘implantation se fait par sous famille : Accessoires (baladeurs,
Walkman, radio réveil, haut parleur, …) cassettes audio vidéo clean, cassette vidéo
vierges, antennes, accessoires cassettes ….
55
- Service après vente
Il est annexé au département GPEM, il gère les réclamations des clients, le responsable de
ce service assure le changement des articles achetés durant les 3 jours suivant l‘opération de
vente, au delà de cette période il ne devient qu‘un intermédiaire entre le fournisseur et le
client (en cas de réparation).
L‘implantation des articles est très importante pour la vente en électroménager car ce sont
des articles seuls face au client. Néanmoins, il y a des animateurs délégués auprès de Marjane
par les fournisseurs (vendeurs de marque); leur priorité est la vente de leur marque mais ils
reçoivent des formations sur les autres marques et surtout sur la tenue du rayon parce que ce
sont avant tout des vendeurs Marjane.
c. Département Textile
Ce département est composé des rayons suivants :
L‘implantation dans ce département se fait selon l‘unité de besoins (il n‘y a pas une
implantation idéale car on peut la changer chaque saison).
Rayon Epicerie
Rayon Liquide
La date limite de consommation est très importante, c‘est sur cette base d‘ailleurs que
56
se fait l‘implantation des produits périssables, ainsi, on procède par la méthode FIFO.
Dans le stock de marchandises on peut diviser les produits de PGC en trois catégories
Les produits premiers prix : ils sont souvent implantés en bas des gondoles parce
qu‘ils sont facilement remarquables.
Les produits d’appel : ce sont des produits de première nécessité placés en début de
gondoles.
Les produits d’impulsion : les produits que le client n‘avait pas l‘intention d‘acheter
mais on le pousse à les remarquer et à les acheter par la suite.
Rayon Surgelé: L‘implantation dans ce rayon se fait selon les zones : zone
tiède, zone chaude, zone froide. On y trouve des plats cuisinés, poissons
57
surgelés, légumes surgelés, glaçons.
f. Département Marché
Le département marché est composé de cinq rayons :
Rayon Boulangerie/pâtisserie
Rayon Poissonnerie
Pour le marché, on fait le plus souvent appel de façon séparé à une trentaine de
fournisseurs indépendants, capables de livrer rapidement. Ce dernier point est essentiel pour le
frais car il ne semble pas évident de faire importer ce type de produits étant donné les délais de
livraison non compatibles avec la nature des produits.
2- Départements fonctionnels
a. Service personnel
Le service personnel est l‘un des services les plus dynamiques à Marjane, sa mission
consiste à l‘optimisation de la gestion du personnel pour assurer le fonctionnement et
l‘organisation, la gestion des ressources humaines et de les adapter le plus aux besoins du
magasin.
La paie.
b. Service import
Le responsable de l‘import intervient à deux niveaux, d‘abord au niveau interne il est
chargé d‘établir et de conserver tous les documents liés à l‘importation, de coordonner avec
les différents départements pour optimiser la gestion des commandes et établir les tableaux des
coefficients, ensuite au niveau externe il entretien des relations avec le transirtaire (délais de
livraison, qualité de transport …) et aussi avec les services douaniers (Déclaration des
marchandises importées, …).
La préparation et envoi des demandes de confirmation des prix aux achats sur les
dossiers en litige.
59
Le rapprochement des achats avec d‘une part la réception marchandise et d‘autre part
la comptabilité.
d. Service contrôle de Gestion
Il a pour mission :
La préparation des tableaux de bord journaliers (CA, Marges brurtes & trésorerie)
e. Service Comptabilité
Ce service s‘occupe des tâches suivantes
La comptabilité immobiliations
Le rapprochements bancaires
f. Service informatique
Ce service contient une salle d‘exploitation équipée de nombreux ordinateurs, le chef de
service contrôle un système d‘encaissement sous le logiciel ―RIVA‖ et un système de gestion
sous le logiciel ―GOLD‖.
Ainsi, il effectue la saisie automatique des opérations dans les 40 caisses du magasin : parmi
ses attributions le calcul du CA mensuel, suivi des changements des prix.
g. Service caisses
Caisse centrale du personnel, des planning, affectation des caissières, alimentation des
caisses ;
Caisse de l‘accueil ;
Caisse HI-FI ;
i. Bureau de rapprochement
Ce service s‘occupe de l‘enregistrement des réceptions et l‘édition du dossier de réception
qui se compose de :
Bordereaux de réception
j. Service décoration
ce service a pour mission principale la décoration du magasin et la gestion quotidienne
des affiches promotionnelles et des opérations internes.
k. Service sécurité
Ce service prend en charge la sécurité des clients, du personnel et du magasin à trois
niveaux : Sécurité du parc automobile,Sécurité du magasin et Sécurité des caisse
Pour chaque département on y trouve par ordre hiérarchique : le chef de département, son
assistante, les chefs de rayons et les employés de libre-service.
1- Le chef de département
La mission du chef de département se focalise sur les points suivants :
Rangement de la réserve
Promotions interne
Permanence Week-end
62
Réunions assortiments
Réunions achats, mise en place.
L‘établissement du cadencier : C‘est l‘état des ventes d‘un produit X pour la semaine
écoulée afin d‘éviter les ruptures de stocks et de mesurer les performances du produits
Le suivi des dépliants : le dépliant est un support de communication sur lequel figurent les
produits en promotion ; son suivi permet d‘éviter une rupture de stock. La formation du
personnel de son département ainsi que le contrôle de la démarque.
2- Le chef de rayon
Le chef de rayon est le premier responsable de l‘ensemble des articles de son rayon. Parmi
ces tâches on peut citer :
la gestion de la réserve.
Réalisation d‘un chiffre d'affaires maximum en adéquation avec les objectifs fixés
63
Chapitre II - La politique commerciale de Marjane Menara Marrakech
A) La mise en avant
Comme son nom l‘indique, il s‘agit de l‘action de mettre en avant un produit ou une gamme
de produits
De mettre en valeur un nouveau produit (cas de l‘eau minéral « Danone Ain Saiss »)
La cheminée
La mise en avant peut être sous forme d‘une présentation massive, en pile, comme une
tête de gondole à l‘intérieur du linéaire, sur toute la hauteur, c‘est ce qu‘on l‘appelle la
cheminé.
64
Elément
promotionnel
C‘est un bon moyen pour créer des ruptures de linéaire et limiter l‘effet- rail.
On appelle effet- rail l‘impression de monotonie dégagée par des gondoles face à face, dont les
tablettes sont toujours au même niveau. Le regard n‘est accroché par rien, et il faut absolument
créer des ruptures.
Une autre façon de mettre en avant un produit ou une famille, c‘est le simple décalage de
la tablette ou des tablettes de présentation effectuées aux produits que l‘on veut signaler à
l‘attention des consommateurs.
65
Figure 17 : Le décalage des tablettes
C‘est une façon très efficace pour Marjane de faire une mise en valeur.
Les têtes de gondoles : elle ne sont pas uniquement consacrées aux promotions. Ce sont
des présentations d‘opportunité, très efficaces, car elles induisent souvent, pour les
consommateurs, non seulement la notion d‘exceptionnel, mais celle de bonne affaire.
Pour le saisonnier : à la fin du mois Août, les vêtements d‘été ont été implantés dans les
têtes de gondoles des rayons du textile.
Pour déstocker : dans le département des produits de grandes consommation, les rayons
biscuiterie et précisément les produits qui seront périmé après un mois ou vingt jours, les chefs
rayon les mettent dans les têtes de gondoles pour les liquider. (Déstocker)
Les îlots
Ils sont des présentations massives généralement au milieu d‘une allée, réalisés soit sur
podium, soit directement sur palette ou box palette.
66
TG TG
Sont des mises en avant très efficaces, du fait que ça procurent chez le client l‘idée de faire
une bonne affaire.
D) La promotion
Son rôle est d‘augmenter les ventes d‘un produit ou d‘une famille ou d‘améliorer le taux
de rotation de stock d‘une famille ou encore animer un rayon ou l‘ensemble du magasin : ce
dernier objectif sera atteint si l‘on réussit à étendre la zone de chalandise, si l‘on encourage les
clients à multiplier leurs achats
67
3- Les différentes techniques promotionnelles utilisées par
Marjane
a. La promotion des ventes recouvre trois grands types de moyens
- Les ventes avec primes :
La prime produit en plus : On fait appel ici à vendre deux produits au prix d‘un c‘est à
dire vendre, par exemple, deux bouteilles de Virgin au prix d‘un (au rayon liquide).
La prime contenant : le conditionnement sert alors pour une utilisation nouvelle pour
l‘acheteur (des boîtes, des pots…)
Les concours : il s‘agit de faire concourir les clients pour un gain substantiel. Dans ce
contexte le département PGC à utilisé cette méthode, pour le produit « Lesieur »cristal qui
mis une belle voiture a l‘entré du magasin, et l‘achat du produit « Lesieur » permet au client
de participer au concours
Particulièrement utiles dans la magasin pour augmenter les achats des consommateurs, on
cite :
L’offre spéciale : est un prix spécial, consenti pendant une période déterminée, pour un
stock de produit précis. Les trois pour deux ou quatre pour trois etc..
La vente groupée : Marjane a proposé une réduction sur la vente de plusieurs produits
identiques ou complémentaires par exemple la vente groupée du mayonnaise, vinaigrette,
ketchup, motarde.
Par exemple, si un produit est habituellement vendu au prix de vente hors taxe de 5 Dhs
avec un écoulement hebdomadaire de 150 unités et un taux de marge brute de 25%. Quel
devra être le nouveau chiffre d‘affaires permettant de conserver la même marge totale, si on
diminue le taux de marge de 25% à 15%. Ajoutant que le taux de marge promotionnel de 15%
et pour faciliter en donne le nouveau prix de vente (NPV) = 4,41 Dhs
MU = NPV * 15%
On a: MG = MU * Ec Heb
Donc : MU = PV *25%
Le nouveau chiffre d‘affaires passe à 284 * 4,41 = 1252 soit une augmentation de 502 Dhs (+
66,9%).
- La promotion à besoin d’être connue : que ce soit grâce à une publicité extérieure ou
à l‘aide de la publicité interne (annonce au micro, fléchage renforcé en hauteur,
affiches en vitrines, pancartages précisant les anciens et nouveaux prix).
Il est possible, bien sûr, dans un assortiment, de jouer avec les volumes et les couleurs de
conditionnement ; mais on peut aussi utiliser un matériel PLV adapté, proposé par les
fournisseurs, ou demandé par Marjane dans un but précis : informer et guider.
PLV légère : tels que les stickers adhésifs, banderoles, affichettes, pancartes,…
PLV d‘emballage : tels que la boîte présentoir, fronton avec message fixé sur la boîte…
PLV de praticité : tels les nuanciers, testeurs, présentoir de comptoir, matériel en gondole,
Shop - In- Shop* (utilisé pour les produits cosmétiques, les détergents…).
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G) Principales signalétique
Informer et guider le client est un art difficile, car celui-ci doit néanmoins parcourir. Le
maximum de chemin pour longer tous les rayons. Plus la surface du Marjane est grande, plus
indispensable est la signalétique.
Celle-ci a pour objectif l‘identification des différentes zones, des différents rayons composant
l‘espace de vente, le repérage facile des différentes familles de produits, soit alimentaires ou
non alimentaires.
Le plan magasin.
I) L’animation
Il faut agir périodiquement pour redonner un souffle nouveau à toute la surface de vente
du magasin, rendre le magasin vivant, attractif. Développer la sympathie du public envers le
magasin.
J) L’animation permanente
Par la sonorisation.
Par l’éclairage.
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Par la décoration : pour passer du style de « hangar » vers un style plus chaud et
décoratif.
Par la signalisation : qui est aussi indispensable pour aider les clients à trouver
facilement leurs produits, par exemple plan à l‘entrée du magasin Marjane, indication
claire des rayon dans les allées de circulation
K) L’animation intermittente
Les animations ont généralement lieu dans le magasin ce qui pose des difficultés de
circulation, elles peuvent aussi se dérouler dans la galerie marchande
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La date La période d‘animation
Avril Chocolat.
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Chapitre V - Les techniques d’animation utilisées à Marjane
Présentation de masse, en tête de gondole ou îlots, grands volumes, grandes piles, grands
panneaux d‘affichage, mais avec une bonne accessibilité des produits, ce sont des règles de
présentation en vrac (paniers, box palettes…).
- Le prix choc, le prix barré : utilisé dans les grands affiches des têtes de gondoles
- Les offres groupées : soit le même articles par lots (allotissement), soit deux articles
complémentaires (deux articles de dentifrices+ brosse à dent).
- La vente flash : dans cinq minutes au rayon bazar léger, vente flash de trois saladiers à
un prix incroyable…pendant dix minutes seulement.
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75
Bibliographies et webographies
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www.fr.scribd.com/
www.oodoc.com
www.marketing-étudiant.fr
erwan.neau.free.fr
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Liste des figures
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Table des matières
PARTIE I : LES FACTEURS DETERMINANTS DU DEVELOPPEMENT DE LA GRANDE
DISTRIBUTION AU MAROC 2
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83