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1. La face et l’esthétique :
Le sourire qui constitue la demande esthétique principale de nos patients doit s’envisager tout
d’abord dans une observation large du visage puis dans une analyse locorégionale et enfin dans un
examen détaillé de chacune de ses composantes dents et tissus gingivaux
Si l’examen clinique et la photographie constituent la base d’une telle étude celle-ci peut être
positivement améliorée par un enregistrement vidéo qui complètera par des informations dynamiques
cette analyse statique
L’analyse préopératoire est incontournable dans le traitement esthétique car elle permet de définir à
travers de check liste les critères nécessitant ou non une correction lors de la réalisation clinique
C’est au cours de cette analyse que l’indication des facettes peut être parfois remise en question si les
critères à modifier ne peuvent entre corrigés par le faible volume que constitue les facettes
1.1. Les lignes de références de la face au repos : L’examen de la face au repos se conçoit de face
et de profil
1.1.1. Les lignes de face :
1.1.1.1. Les lignes horizontales : elles doivent être parallèles entre elles
-La ligne frontale : passe par la racine des cheveux ou le TRICHION
-La ligne biophryaque : elle suit la tangente à la zone convexe des sourcils comme la ligne
bicommissurale elle est idéalement parallèle à la ligne bipipullaire
-La ligne bipipullaire : elle passe par les deux pupilles et constitue la ligne de référence pour le positionnement
des bords incisifs, du plan d’occlusion et du feston gingival. Elle est idéalement perpendiculaire à la ligne
médiane
-La ligne bicommissurale : qui relie les deux commissures labiales ; elle est idéalement parallèle à la
ligne bipipullaire et perpendiculaire au plan sagittal médian
-Dans le plan frontal, ces lignes sont utilisées comme référence pour l’alignement horizontal du plan
incisivo-canin.
-La ligne des faces postérieures des canines : ce repère est plus inconstant, il se situe vers le bord des
ailes du nez, peu importe sa largeur le plus important étant que la distance entre ces deux lignes et la
ligne médiane soit égale. En effet ce qui est recherché est la symétrie du bloc incisivo-canin droit par
rapport au bloc incisivo-canin gauche
-Le plan incisif : il est représenté par une droite passant par la moyenne des bords libres des quatre
incisives maxillaires elle est primordiale elle doit être perpendiculaire au plan sagittal médian et parallèle
à la ligne bipipullaire
1.1.1.2. la ligne médiane verticale :
Elle joint la glabelle, la pointe du nez, le milieu des lèvres et la pointe du menton. Elle est idéalement
rectiligne et perpendiculaire aux lignes horizontales, et coïncide avec la ligne inter incisive, elle sert de
référence pour le degré d’inclinaison axiales des dents.
Figure 23 : une ligne de sourire basse selon la classification de TJAN et COLLONT
-la ligne du sourire haute :
Le sourire découvre entièrement les dents antérieures, et une bande de gencive plus au moins haute apparait.
Figure26 : une ligne incisive qui passe la moyenne des bords libres des incisives.
Il s’agit d’une situation et d’une élévation équivalente des commissures labiales dans le plan vertical, et
une analogie à la ligne bi pupillaire. Plus un sourire est symétrique, plus il est considéré comme
esthétique.
Une attention particulière doit être portée face à une asymétrie du sourire car celle-ci perturbe
l’appréciation des critères évoqués ci-après. En particulier, la différence de visibilité des dents et de la
gencive peut être impactée sans être directement en cause. Dans ce cas ce sont les repères faciaux qui
doivent être pris en compte.
Figure27 : le sourire asymetrique doit etre detecte des l’analyse esthetique car il est source de nombreuses
erreures ou de plaintes apres traitement . il st difficile a corriger et les repers faciaux sont les seuls a prendre
en compte lors de la restauration prothetique
Ce plan est défini par les pointes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et canines ainsi que par les
bords libres des incisives. Il répond idéalement à une légère concavité supérieure.
Cette forme arrondie se traduit par des éléments primordiaux du sourire, qui doivent être restaurées s’ils
font défaut :
L’affleurement des pointes cuspidiennes avec la jonction lèvre muqueuse _lèvre cutanée inferieure.
Lorsqu’il est trop haut ou trop plat, oblique ou parfois inversé, il constitue un critère inesthétique dont il
faudra diagnostiquer la cause avant toute intervention. En effet, certaines de ces anomalies relèvent
plutôt de la prise en charge orthodontique, voire orthopédique, que d’un traitement par facettes. Les para
fonctions à l’origine de certaines usures engendrant un plan esthétique inadéquat doivent aussi être
diagnostiquées lors de cette analyse, car elles constituent des facteurs de risque importants, voire des
contre-indications si elles ne peuvent être corrigées
Figure28 : le plan esthétique est globalement concave vers le haut
Figure 29 : Il doit surtout présenter une ondulation liée à l’agencement dentaire et a la position
plus haute du bord libre des incisives latérales
Le corridor buccal, ou espace noir, est l’espace entre les dents maxillaires postérieures et les
commissures labiales.
Le traitement par facette permet de corriger avantageusement ce défaut dès lors que les facettes sont
envisagées sur les dents postérieures aussi. Ainsi, il peut être judicieux d’indiquer la réalisation d’une
facette sur une dent en légère endognathie lorsque l’option orthodontique n’est pas réalisable ou
souhaitée par le patient.
En fonction de la position des dents, ces corridors peuvent être larges, modérés ou inexistants.
Figure 31 a : corridor Large b : corridor modéré c : corridor inexistant
2.1.4 L’agencement axial des dents du sourire :
Par rapport à l’axe sagittal médian, l’inclinaison dans le plan frontal des dents augmente, des incisives
centrales pratiquement verticales, aux canines et prémolaires inclinées dans le sens disto-mésial, du collet au
bord libre.
Dans l’idéal, les axes des incisives centrales, des latérales et des canines doivent être symétriques et en
miroir par rapport aux axes des dents controlatérales.
Il est possible de s’autoriser une marge d’asymétrie notamment au niveau des axes des incisives latérales.
Cependant l’inclinaison des canines se doit d’être symétrique surtout dans le sens vestibulo-lingual.
Enfin, les incisives centrales, au centre du sourire, doivent avoir des axes parfaitement symétriques afin de
montrer une esthétique parfaite de la composition des dents antérieures
Dans une composition dentaire idéale, où les formes et positions des dents sont optimales, les surfaces des
contacts interdentaires sont situées de plus en plus apicalement en allant des incisives centrales aux canines,
provoquant donc des embrasures interdentaires progressivement plus larges, de mésial en distal.
Un sourire naturel présente un interstice incisal entre les deux incisives centrales le plus étroit possible.
L’interstice entre la centrale et la latérale est plus large, et de même celui entre la latérale et la canine est
encore plus large
Cette variation d’embrasure détermine également la hauteur de contact interproximal : idéalement, elle doit
être à 50% de la hauteur totale entre les incisives centrales, de 40% entre l’incisive centrale et l’incisive
latérale, et de 30% entre l’incisive latérale et la canine.
Cette surface de contact migre de plus en plus vers le sommet de la papille, de l’incisive centrale vers la
canine.
Figure39 : La proportion RED appliquée au sourire. Plus elle augmente, plus les dents paraissent
carrées en vue frontale. Ainsi, dans les enquêtes d’opinion sur les sourires harmonieux, la proportion
RED de 70 % présente la meilleure approche.
Ces deux concepts guident aujourd’hui les « masque virtuels » sur lesquels s’appuient la plupart des
logiciels informatiques de projet esthétique virtuel. Or, comme de nombreux travaux l’ont démontré, aucune
règle de proportion ne peut être considérée comme universelle. Ces règles ne doivent constituer que des
aides à la réflexion et à l’élaboration du projet esthétique.
Proportion intra dentaire :
Dimension :
Les dimensions réelles des dents du sourire sont mesurées face à la dent, contrairement aux proportions
évoquées précédemment et qui s’entendent plutôt en projection tangentielle sur une vue frontale. La mesure
des dimensions des dents naturelles a fait l’objet de nombreuses publications. Ainsi, en moyenne, l’incisive
centrale maxillaire mesure 11mm (10-12mm) de hauteur et 9 mm de largeur (8.5-9.5mm). C’est la dent la
plus large du bloc antérieure, dépassant de 2 à 3 mm l’incisive latérale et de 1 à 1.5 mm de la canine. C’est
aussi la seule dent positionnée dans le plan frontale lors du sourire, ce qui en fait un critère de base dans les
mesures lors du projet esthétique
Toutes les études portant sur l’attractivité du sourire rapportent la supériorité des sourires dont les incisives
centrales apparaissent plus grandes que les autres dents, confirmant ainsi leur rôle prédominent dans la
structuration du sourire.
Ces dimensions varient avec le sexe et l’âge. Les dents maxillaires antérieures seraient ainsi plus larges et
longues chez l’homme que chez la femme. L’âge influence grandement ces dimensions, tous sexes
confondus, en particulier du fait de l’usure des bords incisifs.
Forme :
La perception de la formée des dents est déterminée par la situation et la forme des crêtes interproximales
appelées aussi lignes de transition. Ces formes, qui évoluent avec le temps et l’usure, se répartissent
traditionnellement en trois familles (fig) dont la fréquence a été rapportée dans une étude française
Figure40 : Les formes des dents naturelles du sourire. La forme triangulaire(a) présente un porteur rectiligne
avec des lignes de transition et des lobes marqué et convergeant vers le collet. La forme ovoïde (b) présente
un porteur arrondi, avec peu de lobes et des lignes de transition douces, convergeant en incisif et vers le
collet (forme en tonneau). La forme rectangulaire (c) présente un porteur rectiligne, avec des lignes de
transition et des lobes marqué et parallèle.
Figure41 L’ouvertures des embrasures associées aux bords arrondis donne l’impression d’une dent plus
étroite (a), contrairement aux bords libres plats, sans embrasures, qui donne l’illusion d’une largeur plus
importante (b).
Figure42 : Le bord libre de l’incisive centrale présente fréquemment un ou plusieurs lobes lors de son
éruption(a). La plupart du temps, il(s) s’estompe(nt) avec la fonction occlusale mais, parfois, il(s)
persiste(nt) partiellement (b) à l’âge adulte.
Figure43 : La proportion idéale (a) de l’incisive centrale et un rapport largeur/hauteur de 80%. Une
fourchette de 5% est classiquement retenue comme toujours esthétique. En revanche, une proportion
trop faible (b) ou trop élevée (c) donne une apparence respectivement trop carrée ou trop
rectangulaire aux dents.
Dans leur étude, Magne et al, rapportent une proportion de 78% pour les incisives centrales maxillaires,
contre 73% pour les latérales et les naines voisines. Cependant, toutes les mesures, réaliser sur dents
extraites et indemnes d’usure, ont comme référence la jonction amélo-cémentaire. En intégrant la notion de
sulcus et la position moyenne de la crête gingivales à 1 mm au-dessus de cette jonction, les proportions
proposées rejoignent celles des autres auteurs ayant travaillé in vivo et rapportant une proportion moyenne
pour l’incisive centrale de 81%.
Ces valeurs mettent à nouveau en évidence la limite de l’utilisation du nombre d’or qui ne s’applique pas
aux dimensions naturelles des dents, un rapport de 0.618 (soit 61.8%) donnant une dent très étroite. Dans la
plupart des situations cliniques, une fourchette idéale se situe entre 75 et 85% et la proportion doit être
précisée au cas par cas.
2.4. Les rapports occlusaux :
Les sollicitations fonctionnelles et parafonctionnelles jouent un rôle essentiel dans les applications de facette en
céramique. Dans certains cas où le patient présente de sévères habitudes parafonctionnelles ou des rapports
occlusaux défavorables, des couronnes tout-céramiques ou céramo-métalliques peuvent être considérées comme le
meilleur choix pour restaurer ces dents.
Il est reconnu que les abfractions cervicales, surtout au niveau des prémolaires, sont dues à la flexion des dents sous
les contraintes occlusales puissantes. Ce sont là les indices d'une occlusion marquée qui doivent être évalués avec
attention avant le début de tout traitement prothétique définitif. La fragilité relative des facettes en céramique
nécessite une analyse occlusale précise pour s'assurer que les restaurants n'atteignent pas des zones soumises à des
contraintes occlusales. Les résultats de cette analyse peuvent limiter le bien-fondé d'un remodelage.
Les facettes en céramique sont largement envisageables sur des dents abrasées si l'occlusion et le guidage antérieur
ont fait l'objet d'un examen attentif. Autrement dit, l'établissement d'un guidage antérieur en propulsion correct et
de protections canines en latéralités est d'importance capitale. Les rapports occlusaux tels un surplomb et une
supraclusion, ou le chevauchement des dents mandibulaires, qui peuvent fausser les rapports interarcades en
propulsion, jouent des rôles importants lors du réglage du guidage antérieur et, s'il est correctement aménagé, ne
doivent pas retentir sur l'allongement incisif des dents antérieures.