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V) L’analyse esthétique du patient :

1. La face et l’esthétique :
Le sourire qui constitue la demande esthétique principale de nos patients doit s’envisager tout
d’abord dans une observation large du visage puis dans une analyse locorégionale et enfin dans un
examen détaillé de chacune de ses composantes dents et tissus gingivaux
Si l’examen clinique et la photographie constituent la base d’une telle étude celle-ci peut être
positivement améliorée par un enregistrement vidéo qui complètera par des informations dynamiques
cette analyse statique
L’analyse préopératoire est incontournable dans le traitement esthétique car elle permet de définir à
travers de check liste les critères nécessitant ou non une correction lors de la réalisation clinique
C’est au cours de cette analyse que l’indication des facettes peut être parfois remise en question si les
critères à modifier ne peuvent entre corrigés par le faible volume que constitue les facettes

1.1. Les lignes de références de la face au repos : L’examen de la face au repos se conçoit de face
et de profil
1.1.1. Les lignes de face :
1.1.1.1. Les lignes horizontales : elles doivent être parallèles entre elles
-La ligne frontale : passe par la racine des cheveux ou le TRICHION
-La ligne biophryaque : elle suit la tangente à la zone convexe des sourcils comme la ligne
bicommissurale elle est idéalement parallèle à la ligne bipipullaire
-La ligne bipipullaire : elle passe par les deux pupilles et constitue la ligne de référence pour le positionnement
des bords incisifs, du plan d’occlusion et du feston gingival. Elle est idéalement perpendiculaire à la ligne
médiane
-La ligne bicommissurale : qui relie les deux commissures labiales ; elle est idéalement parallèle à la
ligne bipipullaire et perpendiculaire au plan sagittal médian
-Dans le plan frontal, ces lignes sont utilisées comme référence pour l’alignement horizontal du plan
incisivo-canin.
-La ligne des faces postérieures des canines : ce repère est plus inconstant, il se situe vers le bord des
ailes du nez, peu importe sa largeur le plus important étant que la distance entre ces deux lignes et la
ligne médiane soit égale. En effet ce qui est recherché est la symétrie du bloc incisivo-canin droit par
rapport au bloc incisivo-canin gauche
-Le plan incisif : il est représenté par une droite passant par la moyenne des bords libres des quatre
incisives maxillaires elle est primordiale elle doit être perpendiculaire au plan sagittal médian et parallèle
à la ligne bipipullaire
1.1.1.2. la ligne médiane verticale :
Elle joint la glabelle, la pointe du nez, le milieu des lèvres et la pointe du menton. Elle est idéalement
rectiligne et perpendiculaire aux lignes horizontales, et coïncide avec la ligne inter incisive, elle sert de
référence pour le degré d’inclinaison axiales des dents.

Figure18 : lignes de références horizontales et verticales (Fradeani 2006)


1.1.1.3. Les étages de la face :
Le visage se devise en trois parties égales :
-L’étage frontal ou supérieur : de la racine des cheveux à la ligne biophryaque passant par la glabelle
-L’étage nasal ou moyen : de la ligne biophryaque au point sous nasal
-L’étage buccal ou inferieur : du point sous nasal au menton
L’égalité des proportions entre ces trois étages est reconnue comme critère esthétique de longue date. La
forme et les dimensions des dents doivent d’équilibrer avec ces propositions : un visage allongé bénéficiera
plus volontiers de dents longues au contraire du visage à étage inférieure réduit pour lequel un choix de
dents plus courtes doit être envisagé.

Figure19 : Les étages de la face


1.1.2. Les lignes de profil :
Plusieurs lignes de profil ont été proposées dans la littérature telles que : la ligne de Ricketts, la ligne de
Steiner, la ligne de Burstone.
Si les traitements prothétiques de type implantaire ou amovible sont susceptibles d’influencer positivement
ou négativement le soutient labial et son impact sur l’angle nasolabial et le profil du patient, les traitements
par facettes ne permettent pas de telles modifications du fait même de leurs finesses.
Cependant, l’analyse du profil permet de juger le type labial : fin, moyen ou épais afin d’orienter
éventuellement le patient vers un traitement préalable visant à redonner du volume aux lèvres (injections
d’acide hyaluronique, implants ou lipoplastie) si ce point constitue une demande esthétique.

Figure20 : ligne de Burstone Figure21 : ligne de Steiner


Figure22 : ligne de Ricketts
1-2-Les lignes de références de la face lors du sourire
Le sourire met en jeu un ensemble de muscles peauciers qui concourent tous à élever vers le haut et l’arrière
les commissures labiales et ainsi à découvrir les dents. Il est classique de distinguer différents degrés dans le
sourire, et une analyse complète doit intégrer le sourire maximal (non forcé) .Pour cela, il peut être judicieux
de demander au patient de prendre cette photo par ses propres moyens, surtout lorsque les conditions de
cabinet ne suffisent pas à le détendre complètement. Certaines équipes ont même recours au service d’un
photographe professionnel qui crée plus facilement les conditions de cette prise de vue.
1-2-1 La ligne du sourire :
Parmi les éléments de références lors la dynamique du sourire dans le visage, la ligne de sourire doit être
systématiquement prise en compte, car elle affecte directement certains aspects cliniques, en particulier les
interventions esthétiques d’ordre parodontal.
Cette ligne fictive est définie lors du sourire normal par la ligne qui suit le bord inférieur de la lèvre
supérieure. TJAN et COLLONT identifié trois types de ligne du sourire : basse, moyenne et haute.
-la ligne du sourire basse :
La motilité de la lèvre supérieure provoque l’exposition de moins de 75% des dents antérieures.

Figure 23 : une ligne de sourire basse selon la classification de TJAN et COLLONT
-la ligne du sourire haute :
Le sourire découvre entièrement les dents antérieures, et une bande de gencive plus au moins haute apparait.

Figure24 : une ligne de sourire haute selon la classification de TJAN et COLLONT


-la ligne du sourire moyenne :
Les mouvements des lèvres découvrent entre 75 et 100% des dents antérieures et les papilles gingivales
interproximales.
Figure25 : une ligne de sourire moyenne selon la classification de TJAN et COLLONT
1-2-2 La ligne incisive :
Elle et représentée par une droite passant par la moyenne des bords libres des quatre incisives maxillaires.
Elle doit être horizontale, parallèle à la ligne bipupillaire et perpendiculaire à la ligne verticale médiane.

Figure26 : une ligne incisive qui passe la moyenne des bords libres des incisives.

1-2-3 La ligne interincisive maxillaire :


La ligne interincisive maxillaire doit également se situer sur l’axe vertical médian du visage. Une divergence
de 2mm est considérée comme acceptable dès lors que cette ligne reste verticale et parallèle à la ligne
médiane.
En revanche, toute inclinaison autour de l’axe médian est reconnue comme disgracieuse et doit être prise en
compte et corrigée lors du traitement.
2. Le sourire idéal
2.1. L’agencement dentaire et le sourire
Les rapports entre les dents impliquées dans le sourire et le cadre labial dans lequel elles doivent apparaitre
sont eux aussi bien codifiés.
Pour la majorité des patients, le sourire se traduit par l‘apparition des dents maxillaires jusqu’à la seconde
prémolaire, voire la moitié de la première molaire. il s’agit d’évaluer le rapport de cette ensemble avec les
lèvres.

2.1.1. La symétrie du sourire :

Il s’agit d’une situation et d’une élévation équivalente des commissures labiales dans le plan vertical, et
une analogie à la ligne bi pupillaire. Plus un sourire est symétrique, plus il est considéré comme
esthétique.
Une attention particulière doit être portée face à une asymétrie du sourire car celle-ci perturbe
l’appréciation des critères évoqués ci-après. En particulier, la différence de visibilité des dents et de la
gencive peut être impactée sans être directement en cause. Dans ce cas ce sont les repères faciaux qui
doivent être pris en compte.

Figure27 : le sourire asymetrique doit etre detecte des l’analyse esthetique car il est source de nombreuses
erreures ou de plaintes apres traitement . il st difficile a corriger et les repers faciaux sont les seuls a prendre
en compte lors de la restauration prothetique

2.1.2. Le plan esthétique :

Ce plan est défini par les pointes cuspidiennes vestibulaires des prémolaires et canines ainsi que par les
bords libres des incisives. Il répond idéalement à une légère concavité supérieure.

Cette forme arrondie se traduit par des éléments primordiaux du sourire, qui doivent être restaurées s’ils
font défaut :

Le parallélisme du plan esthétique avec le bord supérieur de la lèvre inferieure

L’affleurement des pointes cuspidiennes avec la jonction lèvre muqueuse _lèvre cutanée inferieure.

Lorsqu’il est trop haut ou trop plat, oblique ou parfois inversé, il constitue un critère inesthétique dont il
faudra diagnostiquer la cause avant toute intervention. En effet, certaines de ces anomalies relèvent
plutôt de la prise en charge orthodontique, voire orthopédique, que d’un traitement par facettes. Les para
fonctions à l’origine de certaines usures engendrant un plan esthétique inadéquat doivent aussi être
diagnostiquées lors de cette analyse, car elles constituent des facteurs de risque importants, voire des
contre-indications si elles ne peuvent être corrigées
Figure28 : le plan esthétique est globalement concave vers le haut

Figure 29 : Il doit surtout présenter une ondulation liée à l’agencement dentaire et a la position
plus haute du bord libre des incisives latérales

2.1.3. Les corridors latéraux :

Le corridor buccal, ou espace noir, est l’espace entre les dents maxillaires postérieures et les
commissures labiales.

Figure 30 : le corridor buccal est l’espace


compris entre les deux lignes noires

Plus l’espace noir est important, plus le sourire est


considéré comme inesthétique. A l’inverse, l’absence de corridor buccal est un critère esthétique du
sourire. En revanche, un sourire large, découvrant les dents, est considéré comme plus esthétique
qu’un sourire restreint. Ainsi, un sourire large avec un corridor buccal faible ou absent demeure le
critère de largeur du sourire le plus apprécié.

Le traitement par facette permet de corriger avantageusement ce défaut dès lors que les facettes sont
envisagées sur les dents postérieures aussi. Ainsi, il peut être judicieux d’indiquer la réalisation d’une
facette sur une dent en légère endognathie lorsque l’option orthodontique n’est pas réalisable ou
souhaitée par le patient.

En fonction de la position des dents, ces corridors peuvent être larges, modérés ou inexistants.

Figure 31 a : corridor Large b : corridor modéré c : corridor inexistant
2.1.4 L’agencement axial des dents du sourire :
Par rapport à l’axe sagittal médian, l’inclinaison dans le plan frontal des dents augmente, des incisives
centrales pratiquement verticales, aux canines et prémolaires inclinées dans le sens disto-mésial, du collet au
bord libre.
Dans l’idéal, les axes des incisives centrales, des latérales et des canines doivent être symétriques et en
miroir par rapport aux axes des dents controlatérales.
Il est possible de s’autoriser une marge d’asymétrie notamment au niveau des axes des incisives latérales.
Cependant l’inclinaison des canines se doit d’être symétrique surtout dans le sens vestibulo-lingual.
Enfin, les incisives centrales, au centre du sourire, doivent avoir des axes parfaitement symétriques afin de
montrer une esthétique parfaite de la composition des dents antérieures

Figure32 : Agencement axial des dents du sourire

2.1.5 Les embrasures occlusales :


Les angles interincisifs correspondent aux embrasures entre deux dents au niveau des bords libres incisifs.

Figure33 : Contacts et angles interincisifs

Dans une composition dentaire idéale, où les formes et positions des dents sont optimales, les surfaces des
contacts interdentaires sont situées de plus en plus apicalement en allant des incisives centrales aux canines,
provoquant donc des embrasures interdentaires progressivement plus larges, de mésial en distal.
Un sourire naturel présente un interstice incisal entre les deux incisives centrales le plus étroit possible.
L’interstice entre la centrale et la latérale est plus large, et de même celui entre la latérale et la canine est
encore plus large
Cette variation d’embrasure détermine également la hauteur de contact interproximal : idéalement, elle doit
être à 50% de la hauteur totale entre les incisives centrales, de 40% entre l’incisive centrale et l’incisive
latérale, et de 30% entre l’incisive latérale et la canine.
Cette surface de contact migre de plus en plus vers le sommet de la papille, de l’incisive centrale vers la
canine.

2.2. L’agencement dentaire et le parodonte


Les facettes s’inscrivent dans un traitement global du sourire qui répond à une harmonie complexe
impliquant le positionnement des dents, leur couleur, leur forme et leur rapport aux tissus environnants. 
Les rapports esthétiques idéaux entre les dents antérieures et la gencive sont définis par la ligne des collets
et la position des différents zéniths gingivaux
2.2.1. La gencive :
La localisation de la gencive au contact de la dent jouée un rôle important dans l’esthétique du sourire, donc
une harmonie gencive-dent signifie implicitement une gencive en bonne santé.

2.2.2. Festonnage des papilles et embrasures :


Les papilles proximales comblent les embrasures cervicales et évidents l’effet disgracieux de trous noirs
proximaux, donc une hygiène négligée ou une maladie parodontale peuvent être à l’origine d’une
modification architecturale de la gencive et provoquer la disparition des papilles interdentaires.

Figure 34 : Gencive saine avec fermeture de l’embrasure gingivale


2.2.3. Les axes dentaires ;
Si l’on considère la ligne médiane comme référence, les axes des dents antérieures sont inclinés de mésial au
niveau du bord incisif et en distal au niveau de l’apex.
2.2.4. La ligne des collets :
La ligne des collets doit être symétrique, en particulier pour les deux incisives centrales qui sont les dents les
plus présentes dans le sourire. Les collets des incisives latérales sont décalés d’environ 1mm coronairement
par rapport à ceux des centrales et des canines.
Un défaut d’alignement de la ligne des collets constitue un déficit esthétique plus important si le patient
présente une ligne du sourire moyenne ou haute. Lorsque le défaut est minime, il peut être corrigé par une
simple gingivectomie ; en revanche, lorsqu’il est avancé, une chirurgie parodontale doit être envisagée.
Figure 35 : la ligne des collets symétrique, la présence des papilles lui confère une forme en W
2.2.5. Les zéniths gingivaux :
Le zénith gingival est le point le plus apical de la concavité du collet gingival. Il ne correspond pas
systématiquement au grand axe de la dent. Le zénith est situé en distal d’environ 1 mm pour les incisives
centrales et de 0,4 mm pour les incisives latérales, tandis que pour les canines il est situé sur l’axe principale.
La position du zénith gingival de l’incisive latérale, situé 1mm sous le niveau des zéniths voisins, crée le non
alignement esthétique du sourire naturel.

Figure 36 : Des zéniths gingivaux l’égerment en distal de l’axe de la dent.


2-2-6 Le profil d’émergence :
Le profil d’émergence est caractérisé par l’angle d’émergence formé par le grand axe de la dent d’une part,
et l’inclinaison de la face vestibulaire au niveau cervical (fig.).ce profil permet le soutient des tissus mous et
pérennise la santé parodontale par l’auto-nettoyage et le bon contrôle de plaque, donc il participe à
l’esthétique de la restauration.

Figure 37 : Profil d’émergence.


2.3. Rapport dentodentaire :
Les rapports de proportion entre les dents du sourire (incisives et canines maxillaire) ont fait l’objet de
nombreux travaux. Deux concepts sont aujourd’hui parmi les plus diffusés, sans prétendre pouvoir être
universels.
Concept du nombre d’or :
Le nombre d’or est un concept esthétique emprunté aux arts et connu depuis l’Antiquité. Il est défini comme
une proportion géométrique entre deux longueurs a et b telle que le rapport de la somme a + b des deux
longueurs sur la plus grande (a) soit égale à celui de la plus grande (a) sur la plus petite (b). Il est arrondi à
1.62
En dentisterie esthétique, son application sur un sourire vu de face voudrait que la largeur d’une dent mesure
62% de la taille de la dent qui la précède et que la largeur du groupe incisivo-canin d’un même cadran
représente 62% de la distance totale entre la ligne médiane et l’angle commissural (fig.1). Ce concept a été
proposé et soutenu initialement par Lombardi puis Levin. Plus tard, Snow a lui aussi extrapolé un concept
proportionnel lié au nombre d’or.
Toutes ces propositions ont ensuite fait l’objet de nombreuses études contradictoires qui ne retrouvaient que
tés rarement ces proportions dans la sourire naturel
Concept RED :
La proportion RED (recurring esthetic dental proportion), proposée par Ward, est fondée sur le principe
qu’en vue frontale, les largeurs successives des dents maxillaires diminuent d’une proportion constante.
Celle-ci est fonction de la hauteur de l’incisive centrale et peut varier de 60 à 80%, avec une préférence pour
la proportion 70 % (fig2)

Figure38 : Illustration de la proportion fondée sue le nombre d’or at appliqué au sourire.

Figure39 : La proportion RED appliquée au sourire. Plus elle augmente, plus les dents paraissent
carrées en vue frontale. Ainsi, dans les enquêtes d’opinion sur les sourires harmonieux, la proportion
RED de 70 % présente la meilleure approche.
Ces deux concepts guident aujourd’hui les « masque virtuels » sur lesquels s’appuient la plupart des
logiciels informatiques de projet esthétique virtuel. Or, comme de nombreux travaux l’ont démontré, aucune
règle de proportion ne peut être considérée comme universelle. Ces règles ne doivent constituer que des
aides à la réflexion et à l’élaboration du projet esthétique.
Proportion intra dentaire :
Dimension :
Les dimensions réelles des dents du sourire sont mesurées face à la dent, contrairement aux proportions
évoquées précédemment et qui s’entendent plutôt en projection tangentielle sur une vue frontale. La mesure
des dimensions des dents naturelles a fait l’objet de nombreuses publications. Ainsi, en moyenne, l’incisive
centrale maxillaire mesure 11mm (10-12mm) de hauteur et 9 mm de largeur (8.5-9.5mm). C’est la dent la
plus large du bloc antérieure, dépassant de 2 à 3 mm l’incisive latérale et de 1 à 1.5 mm de la canine. C’est
aussi la seule dent positionnée dans le plan frontale lors du sourire, ce qui en fait un critère de base dans les
mesures lors du projet esthétique
Toutes les études portant sur l’attractivité du sourire rapportent la supériorité des sourires dont les incisives
centrales apparaissent plus grandes que les autres dents, confirmant ainsi leur rôle prédominent dans la
structuration du sourire.
Ces dimensions varient avec le sexe et l’âge. Les dents maxillaires antérieures seraient ainsi plus larges et
longues chez l’homme que chez la femme. L’âge influence grandement ces dimensions, tous sexes
confondus, en particulier du fait de l’usure des bords incisifs.
Forme :
La perception de la formée des dents est déterminée par la situation et la forme des crêtes interproximales
appelées aussi lignes de transition. Ces formes, qui évoluent avec le temps et l’usure, se répartissent
traditionnellement en trois familles (fig) dont la fréquence a été rapportée dans une étude française
Figure40 : Les formes des dents naturelles du sourire. La forme triangulaire(a) présente un porteur rectiligne
avec des lignes de transition et des lobes marqué et convergeant vers le collet. La forme ovoïde (b) présente
un porteur arrondi, avec peu de lobes et des lignes de transition douces, convergeant en incisif et vers le
collet (forme en tonneau). La forme rectangulaire (c) présente un porteur rectiligne, avec des lignes de
transition et des lobes marqué et parallèle.

Triangulaires (21% de la population) ;


Rectangulaire (58%) ;
Ovoïde (21%).
Ces lignes de transition, verticale et oblique, qui séparent les différentes faces de la dent représentent des
surfaces réfléchissantes. Elles n’influencent pas la forme du porteur de la couronne mais la correction de
leur longueur, de leur position et/ou de leur direction modifie la longueur et la largeur apparente de la dent.
Leur travail au laboratoire lors de la construction des restaurations esthétique en céramique collée est donc
essentiel dans l’illusion de perception de la forme et peut parfois être exploité pour rééquilibrer des
dysharmonies. La forme peut, en outre, être influencée par les composantes verticales et horizontales des
états de surface : des composants verticaux marqués rendent la dent plus longue ou étroite tandis que des
composants horizontaux marqués rendent la dent plus large ou plus courte.
La perception de la forme est également influencée par les effets d’optique lié à ses contours. Des angles
interincisifs fermés font apparaitre les dents plus larges qu’elles ne le sont réellement. Une découpe
« ébréchée » du bord libre affine une dent, un bord libre droit l’élargit (fig.).
Les caractéristiques chromatiques de la dent influencent elles aussi la perception globale de sa forme : une
dent plus lumineuse semble plus grande et plus proche de l’observateur qu’elle ne l’est dans la réalité.
Enfin, l’aspect du bord libre est lui aussi un critère esthétique à analyser et à reproduire si nécessaire lors de
l’élaboration d’une restauration esthétique en céramique collée antérieure. L’incisive centrale maxillaire
présente ainsi fréquemment un bord libre trilobé qui s’estompe normalement rapidement avec l’usure de la
fonction occlusale. Il est toutefois parfois préservé partiellement chez le sujet jeune et/ou lorsqu’il existe une
absence fonctionnelle, comme une béance (fig.).
La connaissance de tous ces critères permet de jouer avec les dimensions pour donner l’illusion de
mimétisme du ou des artifices prothétiques avec leur dent controlatérale lorsque la position ou l’espace
prothétique ne le permet pas.
Proportion largeur/ hauteur :
La perception des dimensions d’une dent s’apprécie davantage par le rapport entre sa largeur et sa hauteur
coronaire. Ce rapport est une référence stable car il ne présente que peu de variations selon le sexe ou entre
les dents elles-mêmes. La proportion largeur/ hauteur de l’incisive centrale maxillaire a été le plus étudiée.
Selon les études, la prise en compte ou non de l’usure et la mesure au collet ou à la jonction amélo-céramiqe,
cette proportion varie entre 75 et 90%. En deçà, la dent semble trop rectangulaire, au-delà, elle parait trop
carrée (fig.)

Figure41 L’ouvertures des embrasures associées aux bords arrondis donne l’impression d’une dent plus
étroite (a), contrairement aux bords libres plats, sans embrasures, qui donne l’illusion d’une largeur plus
importante (b).

Figure42 : Le bord libre de l’incisive centrale présente fréquemment un ou plusieurs lobes lors de son
éruption(a). La plupart du temps, il(s) s’estompe(nt) avec la fonction occlusale mais, parfois, il(s)
persiste(nt) partiellement (b) à l’âge adulte.
Figure43 : La proportion idéale (a) de l’incisive centrale et un rapport largeur/hauteur de 80%. Une
fourchette de 5% est classiquement retenue comme toujours esthétique. En revanche, une proportion
trop faible (b) ou trop élevée (c) donne une apparence respectivement trop carrée ou trop
rectangulaire aux dents.

Dans leur étude, Magne et al, rapportent une proportion de 78% pour les incisives centrales maxillaires,
contre 73% pour les latérales et les naines voisines. Cependant, toutes les mesures, réaliser sur dents
extraites et indemnes d’usure, ont comme référence la jonction amélo-cémentaire. En intégrant la notion de
sulcus et la position moyenne de la crête gingivales à 1 mm au-dessus de cette jonction, les proportions
proposées rejoignent celles des autres auteurs ayant travaillé in vivo et rapportant une proportion moyenne
pour l’incisive centrale de 81%.
Ces valeurs mettent à nouveau en évidence la limite de l’utilisation du nombre d’or qui ne s’applique pas
aux dimensions naturelles des dents, un rapport de 0.618 (soit 61.8%) donnant une dent très étroite. Dans la
plupart des situations cliniques, une fourchette idéale se situe entre 75 et 85% et la proportion doit être
précisée au cas par cas.
2.4. Les rapports occlusaux :

Les sollicitations fonctionnelles et parafonctionnelles jouent un rôle essentiel dans les applications de facette en
céramique. Dans certains cas où le patient présente de sévères habitudes parafonctionnelles ou des rapports
occlusaux défavorables, des couronnes tout-céramiques ou céramo-métalliques peuvent être considérées comme le
meilleur choix pour restaurer ces dents.

Il est reconnu que les abfractions cervicales, surtout au niveau des prémolaires, sont dues à la flexion des dents sous
les contraintes occlusales puissantes. Ce sont là les indices d'une occlusion marquée qui doivent être évalués avec
attention avant le début de tout traitement prothétique définitif. La fragilité relative des facettes en céramique
nécessite une analyse occlusale précise pour s'assurer que les restaurants n'atteignent pas des zones soumises à des
contraintes occlusales. Les résultats de cette analyse peuvent limiter le bien-fondé d'un remodelage.

Les facettes en céramique sont largement envisageables sur des dents abrasées si l'occlusion et le guidage antérieur
ont fait l'objet d'un examen attentif. Autrement dit, l'établissement d'un guidage antérieur en propulsion correct et
de protections canines en latéralités est d'importance capitale. Les rapports occlusaux tels un surplomb et une
supraclusion, ou le chevauchement des dents mandibulaires, qui peuvent fausser les rapports interarcades en
propulsion, jouent des rôles importants lors du réglage du guidage antérieur et, s'il est correctement aménagé, ne
doivent pas retentir sur l'allongement incisif des dents antérieures.

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