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La lr-mière est généralement peu évoquée. Une belle exception est le docume ntaire pointing with
Lfu hr, sur l'extraordinaire travail en couleur du c ref opérateur
Jack Cardiff, que l,on trouverí dans
l'é J;rion DVD du Norcisse noirde Michael Powell et Emeric Pressburger. Une
évocation brève mais
in: 'rrctive des éclairages de Colloterol de Michael Mann peut aussi êire vue
sur la version < édition
sp ciale du DVD du film. L'édition . collector deToy itoryde
" " John Lasseter contient une section
(.( )nlbres et lumières qui détaille la manière dont l'animation numérique simule diverses qualités
"
d'r clairages.
Ce taines éditions DVD montrent les auditions d'acteurs c'est le cas pour
- celle d,American Graffiti
de Ceorge Lucas et suftout celle du Porroin de Francis Ford Coppola, où l,on peut
découvrir des
es: rìr; d'Al Pacino. Toujours sur le DVD de Colloterol, on pourra uô¡r
Le plan
un" intéressante section con-
sar 'ée au travail de Tom Cruise et
Jamie Fox, et la relation des acteurs aux cascades de Speed sont
év' c¡uées dans l'édition de ce film. L'entraînement des acteurs qui ont joué
les Oompalloompas
de llnrlie et Io chocolatene (Tim Burton) est évoqué dans le chapiire Dev'enir un
oompà-rcompà de
se: bonus, tandis qu'un documentaire de Babette Mangolte, Les modèles de pickpocket,
der e ntretiens avec les trois acteurs principaux du film ¿e RoUert Bresson,
sur sa récente édition DVD (MK2).
cont¡ent
évoquant r", Åéthod"r, la prise de vu
L'é lition de Doncer in the Dork de Lars von Trier contient un bonus consacré
au travail de choré-
gre :hie mené par Vincent paterson, qu¡ jette un regard inhabituel sur cette étape très particulière
de a mise en scène (on appréciera mieux cette section en ayant préalablement vu tout le
film, ou
au nltnsses moments musicaux:
" Cvalda " (chap.9) et " I Have Seen lt All
" (chap. 13))
1. lJimage PhotograPhique
(littérale
La prise de me ou, selon un terme désuet' la cinématographiela photogt
dépend pgur une grande part
de
< écriture do -oot'"rnent ') de cam'
ràisateur peut se passer
(o écriture ¿" fu f,'-i¿'" 'l' U"
24 Partie3-LestYle
I
celluloid, le trouer ou y cultiver des moisissures, c'est toujours y ctéer des for- I
Les tonalités
ou gratter le ¡l
des for-
v créer
se sert d'une
lumière renvoYée
de I'image,
Figure 5.2
Dons Breaking the Waves, la monipulotion de la
; être en Figure 5.1 couleur o produit des ímages volontoirement délovées,
une sorte de La plupart des films noir et blanc déploient une gomme
de pellicule voriée de grrs, noirs et bloncs, comme dqns ce plan de
Casablanca (Michoel Curtiz, 1 942).
de leur
- tout
plus claires et
présente des
une gamme
I'inverse, une
de vision ìÞ
formes. Les
vers les Figure 5.3
le niveau L'ospect délqvé de lo séquence onirique du début des
Fraises sauvages (Smultronställel, lngmar Bergmon, Figure 5.4
1957) o été obtenu por lø conjonction d'une certqine Ce plon des Carabiniers imite l'ospect d'une imoge
t¡ain pellicule, d'une surexposition et d'un troitement en d'octuolité por un trovoil sur les contrastes, au moment
film lqboratoire. du choix de lo pellicule et du tirage en lqborotoire.
que
rn est Plus
difficile
images en
noir et
eatJ du bateau
du
de l'époque,
sans protec-
1968) offre
(s.1 l)
les tonalités
on Black
l'émulsion
Waves (1996)
et utilisé
couleurs. Il a Figure 5.14
alnsl Dons La communauté de l'anneaLr, lo surexposition des compognons du magicien fqit
de lq
(s.2). communouté un îlot éclatont menocé por la myriode de monstres qui les entourent, dons l,obscurité.
a la plus
Effectué le
lexposition peut aussi être contrôlée au moyen de filtres des feuilles de géla-
vue par le -
l'objectif, tine ou des lames de verre placées devant I'objectif de la caméra ou de la tireuse
au tirage,
pour absorber certaines des fréquences lumineuses atteignant la pellicule. Les
sur-
filtres modifient de façon très importante les tonalités: ils peuvenipar exemple
par permettre de bloquer une partie de la lumière pour qu'un plan tourné le jóur
paraisse avoir été tourné à la lumière de la lune c'est ce que I'on appelle une
une -
< nuit américaine > (les Américains disent < døy-for-night >;
- 5.lr). Depuis les
années 1920, les chefs opérateurs d'Hollywood travaillent la lumière des gros
plans avec des filtres et des diffrrseurs pour nimber les visages d,un effet
certai-
< glamour > (plus particulièrement les visages des actrices). Les filtres appliqués
la
durant le tournage ou en laboratoire peuvent aussi altérer les couleurs.
Pereira
de la La prise de vue numérique n'utilise pas de pellicule ; l'image est traitée par des
capteurs électriques, et enregistrée sur des cassettes ou des disques durs. Le
pre- chef-opérateur doit faire des choix quant à la couleur, l'exposition ou les con-
trastes, qui sont comparables à ceux offerts par la pellicule. Tous les procédés
5.14, que nous allons évoquer dans ce chapitre ont leurs équivalents numéiiques.
La vitesse
Des exercices de gymnastique étirés par un ralenti; un fait banal qui, accéléré,
devient comique; un arrêt sur image figeant un joueur de tennis au moment du
service - nous sommes habitués à ces effets du contrôle de la vitesse de I'image. si
un réalisateur peut, par la mise en scène, imprimer un certain rythme à une
action, ce rythme peut aussi être contrôlé par un moyen purement cinématogra-
phique : la possibilité de faire varier la vitesse du mouvement représenté.
250 Partie3-LestYle
Comn
'a 7 Ë
tion
exposl
d
=4.o ) caden,
i,{ l';- ¡ ü-
T
aller ç
classic
I aussi
tI t-
ratu,
il ment
I ì
pouv(
Figure 5.15 Figure 5.16 (God
.. , et dqns d'autres plons, lo sous-exposition des porches souli¡
Dons Kasbah, les couleurs éclotantes des articles de
ombragés volorise ls partre centrale de l'imoge. (s.18
l'épicerie se détachent nettement, tandis que le
paysagq au fond, est surexPosé,., l'accé
teur
d'unr
trave
A l'ir
tant,
Figure 5.17 L'lrct
DansLa prisonnière du désert flhe Searchers, /ohn fon<
Ford, 1 956), cette scène oit les protagonistes épient un fins
campement indien fut tournée en plein iour avec des lian,
filtres de nuit amértcaine.
chas
pas
onrf
puis
La vitesse des mouvements que nous voyons à l'écran résulte du rapport entre pro(
la cadence de prise de vue et la cadence de projection' spe(
en images par secoude. Au moment de I'apparition d Pou
des années 1920, il devint nécessaire de standarcliser d'ur
ment du son et de I'image pour faciliter la synchronisation. La cadence de prise Hot
de vue et celle de projection furent frxées' pour le cinéma sonore' à 24 images voq
par seconde. De nos jours, les caméras 35 mm permettent généralement de fil- arri
mer à n'importe quelle cadence comprise entre 8 et 64 images par seconde, cer- ralt
taines caméras spécialisées offrant des possibilités encore plus grandes. Plu
tio:
Pour obtenir une représentation fidèle du mouvement, la caclence de projection Drt
doit correspondre à la cadence de prise de vue. Laspect saccadé et accéléré des chr
films muets tels qu ils nous sont souvent donnés à voir actuellement n'est pas rat
une caractéristique d'origine rnais le résultat d'une vitesse de projection inadé- ca(
quate (24 images par seconde au lieu de 16 ou 20) : projetés à la bonne cadence, inr
ces films offrent des représentations normales des mouvements'
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 251
Lowell Berg- d'informations concernant la taille, l'éloignement et les rãlations spatiales de ses
des substan-
difftrentes parties. ces relations spatiales obéissent aux lois d,ela peispective.
de CBS' Il Lobjectif photographique d'une caméra fait approximativement le même
son travail que l'æil humain: il focalise la lumière réfléchie par une scène sur la
souligne surface plane de la pellicule pour former une image qui en représente les dif-
qu'ils ont férents paramètres spatiaux. Mais à la différence de l'æil, ì'objectif d'une
met dehors. caméra peut être changé, pour créer des effets perspectifs parfois très diffé-
plus radi- rents. un objectif dit < grand angle > amplifiera l'effet de profondeur et don-
on peut voir nera l'impression que les arbres et les bâtiments sont bomtés ; un téléobjectif
et fleurir réduira la profondeur apparente, les arbres semblant alors plus proches les
la cadence uns des autres et de même taille.
une
d'ima- L'objectif : Io distonce focole
tirée par un
Il est capital, pour le réalisateur, de pouvoir contrôler la représentation de la
de prise
perspective. La principale variable permettant d'exercer ce contrôle estla dis-
être réa-
tance focale (plus simplement appelée <focøIeo), qui est, en termes techni-
ques, la distance séparant le centre de I'objectif du point de convergence des
le tour- rayons lumineux sur la pellicule (appelé <
foyer >). La distance focaie permet
le pro- de contrôler I'agrandissement, I'effet de profondeur et les tailles relatives des
qur objets représentés. on distingue généralement trois types d'objectifs, suivant
leurs effets sur la représentation de la perspective :
du
), en
I . L'objectif à courte focale et le grand angulaire, ou grandangle.
Pour une pellicule de format standard 35 mm, un objectif dont la focale
répétant est inferieure à 35 mm est appelé ( courte focale > et parfois < grand
passer angle > (le terme < grand angle > s'appliquant plutôt à des iocales inférieu-
est res à 18 mm). ces objectifs ont tendance à faire bomber vers I'extérieur du
sonore cadre les lignes qui le bordent. on peut remarquer ce type de déformation
dans dans ces deux images extraites de Ne vous retournez pai (Don't Look Now,
Les Nicholas Roeg, 1973) (5.19, s.2o). Lorsqu'une courte focale est utilisée
de pour des plans moyens ou des gros plans, les distorsions peuvent devenir
(Ken importantes (5.2I).
lJne courte focale exagère la profondeur (5.22). La représentation de la dis-
tance entre le premier plan et le fond étant faussée, les personnages qui se
déplacent vers la caméra ou s'en éloignent semblent aller plus rapidemãnt.
F\
252 p¿¡rtte 3 - Le style
ll '[;
I
;7-
(
2. L'objectif à focale nloyenfle, ou focale normale.
La distance focale est ici comprise entre 35 et I
I
50 mm. Avec cet objectif ( normal >, les distorsions
(
sont réduites: les verticales et les horizontales sont
droites et perpendiculaires, les lignes parallèles
s'éloignent à l'infini, la distance séparant le premier
plan de I'arrière-plan ne paraîtra ni étirée (comme
avec le grand angle) ni comprimée (comme avec le
téléobjectif). Limage présentée en 5.23 a été prise
Figure 5.21 avec un objectif à focale normale. On peut compa-
Distorsion due ou grand ongle dans
rer I'effet de distance entre les figures avec le photo-
Quand passent les cigognes (Letlat
luravli, Mikhoil Kalatozov, 1 9 5 7 ), gramme présenté en 5.22.
3. L'objectif à longue focale et le téléobjectif.
Les objectifs à courte focale déforment l'espace
latéralement ; ceux à longue focale aplatissent les
Figure 5.22
L'objectif fait poroître ces personnages de
La vipère (Ihe Little Foxes, William Figure 5.23
Wyler, 1 941 ) plus éloignés les uns des Un plan tourné avec un objectif ò focole moyenne dons La dame
outres qu'ils ne peuvent l'être réellement. du vendredi.
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 2Ss
distances entre les objets situés sur I'axe de la prise de vue. La profondeur
)
et les volumes sont comprimés, les plans semblent écrasés les uns sur les
autres, comme lorsque I'on regarde dans un télescope ou dans des jumel-
les. Dans un plan de La yie sur un fil (5.24),les personnages sont ainsi écra-
sés sur le même plan et le paysage derrière eux (des rapides) ressemble à
une toile de fond à deux dimensions.
< fe me tiens prêt, attendant de voir où va être placé le 50 mm, ou bien quelle
autre focaìe ils vont mettre, et dans ce carnet non écrit qu'il y a dans mon cer-
veau, je me dis : < Ne les laisse pas te filmer de face, avec un grand angle tu
finiras par ressembler à Dumbo l'éléphant. > >
Tony Curtis
Les longues focales sont comprises entre 75 et250 mm (on parle de très lon-
gue focale ou de téléobjectif à partir de 135 mm). Parce qu'elles permettent de
se ( rapprocher > d'une action, elles sont couramment utilisées pour filmer
des épreuves sportives, notamment à la télévision. (Nous connaissons tous ces
plans de matches de football télévisés où des joueurs, le gardien de but et
35 et
I'arbitre, très éloignés sur le terrain, semblent à l'image très proches les uns
des autres.) Les capacités de Ia longue focale sont spectaculairement illustrées
sont
dans certains plans de Koyaanisqøtsi (5.25).
La longue focale altère aussi la représentation du mouvement. Parce qu'elle a
tendance à aplatir la profondeur, les personnages qui évoluent sur l'axe de la
avec le camê.ra mettent beaucoup de temps à couvrir ce qui paraît être une faible dis-
pnse tance et semblent < faire du sur-place >. Cet effet, très courant dans le cinéma
des années 1960 et 1970 -voir par exemple Lelauréat (The Graduate,Mike
Nichols, 1967) -, est créé par une focale très longue. Dans Tootsie, I'arrivée de
Michael Dorsey travesti en Dorothy Michael a lieu dans un plan au téléo-
bjectif qui nous laisse le temps de reconnaître sa nouvelle apparence et de
remarquer que personne, dans la foule des passants, ne < la > trouve bizarre
(s.26-s.28).
les
"ft$s{,t*i--H
Martin Scorsese
cadres: les très grands angles ou les extrêmes téléobjectifs. l'utilise le grand
angle parce que lorsque je veux voir quelque chose, je veux le voir complète-
ment, dans ses moindres détails. Le téléobjectif, je m'en sers pour les gros plans
parce que je trouve qu'il crée une véritable ( rencontre > avec I'acteur. Si vous
filmez un visage avec un 200 mm, le spectateur aura I'impression que l'acteur
36 pos. se tient réellement devant lui. Cela donne de la présence au plan. Donc, j'aime
les extrêmes ; tout ce qui se trouve entre les deux ne m'intéresse pas. >
fohn Woo
25A Partie 3 - Le stYle
Fioure 5.32
".lilo',r'uïrorcord bout de la ptèce'
révèle qu'elle est en fait à l'autre
Le
fois aux mouvements de caméra'
il produit un
éra reste fixe' À l'écran'
Snow, 1966-67)'
L incidence dela focale sur la repré
même d'un film exPérimental d'Erni
son
est un couloir vide' Gehr a utilisé
et non pendant ; il a exPliqué qu il
en pariant du milieu, enregistré
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 259
focale. .. La caméra n'était pas du tout déplacée. Le zoom n'était pas utilisé au
cours de I'enregistrement. chaque photogramme fut impressionné indivi-
duellement, comme une photographie. Quatre photogrammes par focale dif-
férente. Pour donner un exemple : j'ai pris les quatre premiers photogrammes
à 50 mm. Les quatre photogrammes suivant à 55 mm. pendant un certain
temps, approximativement 20 mètres de pellicule, je
suis allé ainsi en avant et en arrière: quatre photo-
grammes à 50 mm, quatre à 55, quatre à 50, quatre à
55, etc. pendant approximativement 20 mètres. Puis je
suis passé à 45-60 [-m], et j'ai recommencé pour 20
mètres. Puis à 40-65, et ainsi de suite. >
est le suJ
Le décor
et
La focale n'afFecte pas seulement la forme et l'échelle des
objets filmés, mais aussi la profondeur de champ. La
profondeur de champ est la portion d'espace située
Figure 5.35
¡t
devant l'objectif à l'intérieur de laquelle la mise au point
les prises, Dons Serene Velocity, des plons ou
des objets photographiés est possible (c'est-à-dire à
deux et, téléobjectif d'un couloir alternent qvec des
I'intérieur de laquelle ils apparaissent nets). Un objectif plons ou grond angle pris depuis le même
de dont la profondeur de champ va de 3 mètres à I'infini point.
26,l) Partie3-Lestyle
Figure 5.36
Dons le premier plan de Simple Men, t,élément à
l'avont-plan et l'homme au fond sont flous, soulignont
l'action nette qui se déroule ou centre.
sans rien préciserrynnt à leur netteté à
l'innge. Dans les loß de l,lnspitølité, ces
solutions possibles.
ì:äiî:iiT:iïJ
sécurité qu'elle vise ayec son arme. Mais
tout comme le complice de la voleuse,
ndeur est un paramètre de la mise en
la scène devant la caméra; la profon_
hotographique, I'objectif de la iaméra
iales de la mise en scène seront nettes.
Si la profondeur de champ règle le éterminant
quels plans seront nets à l,image,
dispose le
réalisateurJ ll peut opter pour une n
ire le point
sur un seul plan et laisser les autres d
Comme I'inàique l'exemple extrait de :iffi:":l
souvent employée pour attirer l'attention sur
I'action pri'cipare et désaccen_
tuer les qui I'entourent. Ceìa ,uppor. souvent de
centrer premier plan.et de plonger I'arrière_plan
dans le édé peut aussi servir à créer des effetì de
composition plus abstraits (5.3s).
Figure 5.32
Figure 5.38
Sanstoit ni loi (Agnès Vordo, I 9g5).
Boy meets girl (Leos Corox, lgg4).
Chapitre 5 _ Le plan : la prise de vue
267
ne longue focale.
< Si je réalise un
hamp ne doit pas être ans: j'utilised.
lrofondeur de I'espace
Il:tJ
de la profondeu
vous
au chapitre 4, qui dési- offre toute une dans
mise en scène organise l'image où vous pouvez accroche¡ des surprises, des endroits d'oìr elres peu-
usieurs plans successiß vent soudain apparaître comme ça, directement dans le cadre. vous pouvez
créer le hors-champ dans le champ.
uant à leur netteté à >
Ort ¡rlor-írrlr: rlii rlrl Ili'Ír[]ìl;i)ÍillÌ'oiiì(lrl (u iirrrl' l)t'|.i1:(l¡(til )) rllì iìlllr,liììl;) i:t-iii't'tl'(llrl()rli
tlrtl;cÍÍìtlr;tlt'¡rr-<llirrrclr)lrl'(.oll\/ilill(liìllilì'l'il¡r¡'1¡¡rtit:t'1'litirr'ilr'fillrtll)rìlilìl;rì('lìi
tti'l; trr:Iictrì(]iti tì(il)rìl'("1ì, i (lllltl;il iltl l'ttlll;tltlt-tl rl'tltlllti't) lr(llir'lrl rll tl'till ilìllll(llli'
r l'rlt,,rt I ir;it I iot r It t t i r i I lr't rrir' r lr'ri rl;r r ll; ( 1i'ui''l )'
1
du f.,_,
2ø Partie 3 - Le style
*/s,;':i,
Figure 5.46
Tournage de La fièvre du pétrole (Boom Town, Jock Conway, 1 940),
miroir orienté à
I
par rapport à l'axe
de prise de vue
écran à haute
réflectance
\ (flþ)
figures
à I'avant-plan
''i -
il/
projecteur
Figure 5,48
Système de projection frontole.
Figure 5.50
Dons ce plan de La communauté de
l'anneau, Ia portie lo plus éloígnée de l,édifice,
coches créés par ordinateur. Ies faloises et le ciel sont des
l.l
D
,-
Figure 5.51
Po
erre des étoiles,
un fut filmé devant
un an montrant les Figure 5.52
tro Dons Qui a peur de Roger Rabbit
?, un reolisateur
humain vit dons le mème monde que les personnaoes
de dessin animé qui figurent dans'son
film.
maquette au centre; un
cache peint e animation numérique
pour la chu pour un seul plan
film de sci d,un
aux mouvements de maquettes
animées im
un décor par cache mobile, des
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 267
aussi
spéciaux.
une
;un
ue
d'un
IL .)l) tlol
I
Figure 5.57
DansLa communauté de l'anneau, l'étolonnoge numérique sélectif confère une blqncheur éclatante à I'une des
figures, tondis que le reste de lo scène conserve une te¡nte bleue sourde et uniforme.
aussi les parties proches du décor), mais en éclaircissant numériquement sa silhouette, en postpro-
duction. Grâce à l'étalonnage numérique, les techniques d'imagerie numérique ne sont pas can-
tonnées à la création de créatures imaginaires ou de vastes foules, et influent sur tout le style visuel
d'un film.
Dans un commentaire sur la scène de la fête des Hobbits, le superviseur des effets spéciaux, Jim
Rygiel, et le superviseur des animations de la société Weta, Randall William Cook, insistaient sur la
gamme des usages possibles de I'image numérique. La fête fut filmée en studio, mais la cime des
arbres et le ciel furent ajoutés par ordinateur : " On a fini par remplacer tout le ciel, certains des
arbres, puis on a ajouté le dragon et de la fumée. ll y a des effets spectaculaires et bien visibles,
mais il y a aussi beaucoup de choses cachées, comme le fond derrière lan (Holm) et Elijah (Wood),
qui étaient tout aussi compliqués à réaliser. "
Des applications aussi ambitieuses des images numériques nécessitaient des moyens techniques
énormes. A la fin du travail sur Lo communouté de l'onneau, Weta faisait tourner 700 processeurs
24 heures par jour pour le seul rendu des images. À la fin du Retour du roi, il y en avait 420O. La
masse d'information numérique sauvegardée pour l'ensemble du projet avoisinait les 500 terabits.
Les capacités des ordinateurs ne cessant de s'améliorer, les applications de l'imagerie numérique à
de multiples aspects de la réalisation - et pas seulement à la création d'effets spéciaux pour des
films comme Le seigneur des onneaux - vont aussi se développer.
2. Le cadrage
Pour toute image cinématographique, le cadre ne produit pas une simple
limite neutre : il impose un certain de vue sur ce qui se trouve dans
l'image. Le cadre est important parce est une tion active de I'image
pour le spectateur.
272 Partie 3 - Le stYle
;sances du cadrage, il Le cadrage peut avoir une grande influence sur I'image par le biais: (l) de la
ier grand réalisateur forme et des proportions du cadre; (2) de la création d'un champ et d'un
umière. Inventeur et hors-champ ; (3) de la taille du plan, de I'angle de prise de vue; et (4) des
It son frère, Auguste, mouvements du cadre, en fonction de la mise en scène.
méras (5.59), I'aPPa-
e de son éPoque' qui Formes et dimensions du cadre
.La caméra inventée
Un cadre n'a pas nécessairement la forme rectangulaire à laquelle nous som-
,n faisait Presque la
mes habitués. En peinture comme en photographie, les images sont délimi-
des frères Lumière,
tées par des cadres de dimensions et de formes variables : des rectangles
e six kilos. Elle Pou-
étroits, des ovales, des panneaux verticaux, parfois même des triangles ou
ln$allée raPidement.
présentent des divers autres parallélogrammes. Au cinéma, le choix est beaucoup moins
de I'usine de
étendu, et concerne d'abord la largeur du cadre rectangulaire.
un repas familial. Le rapport entre la hauteur et la largeur du cadre détermine ce que l'on
à transformer, par appelle \e format de l'image. Ses dimensions ont été établies très tôt dans I'his-
événement ciné- toire du cinéma par Edison, Dickson, Lumière et d'autres inventeurs : il devait
être rectangulaire, et ses proportions, d'environ trois sur deux, pour donner
un format standard de 1,33. Certains réalisateurs de la période du muet trou-
L'qrrivée d'un
vèrent ce standard trop contraignant. Abel Gance tourna et projeta des
avait suivi une
séquences de Napoléon (1927) dans un format qu'il désignait sous le nom de
le plan per-
< triple-écran ) : un effet d'écran large produit par la réunion de trois écrans,
train entrer par
un angle obli-
qui servaient à une seule grande image ou à trois images différentes (5.63).
dans Iaquelle le
Sergueï Eisenstein avait de son côté défendu I'idée d'un cadre carré, qui aurait
axe de prise cle
permis de composer I'image dans plusieurs directions (horizontale, verticale,
Vu qu'une diagonale).
choisi per- À la fin des années 1920,1'anivée du cinéma sonore modifia les proportions
des passagers du cadre, parce qu'ajouter la bande son sur la pellicule nécessitait une correc-
frlm très sim- tion de la hauteur ou de la largeur des photograrìmes. Certains films furent
d'une d'abord tirés dans un format plus proche du carré, offrant en général un rap-
du choix port de l,l7 (5.64), avant que, dans les années 1930, I'Academy of Motion
cadrage que Pictures Arts and Sciences d'Hollywood n'établisse le 1,33 comme format
de bébé
sur cer_
ensemble
jardin,
rnoyen,
toute
Ûlem
le cadre
aussi
Figure 5.63
Une vue ponoromique extraite de Napoléon, joignant des imoges filmées avec trots camérqs.
274 parrie 3 _ Le
style
Figure 5.66
tigure 5.67
i!:i_lüt:);::i;i,1#;,^::,i:;::i"i,;:i"*
nord
- a me rico i
n ror ri. ro Une chambre en ville (Jacques
Deny, l9B2)
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 275
tigure 5.72
Raging Bull. Lln micro est visible en hqut de l'image,
dans lo partie masquée,
Bull,Martin Scorsese, 1980) sera masqué à la projection par une fenêtre qui
donnera à I'image un format de 1,85 (indiqué par les deux lignes colorées)'
On peut aussi créer un format large par anamorphose, Un objectif spécial
produit, au tournage ou au tirage' une compression horizontale de l'image ; le
Demy, I 982).
phénomène est inversé à la projection grâce à un objectif semblable. On voit
en 5.73 un photogramme tel qu'il apparaît sur la pellicule 35 mm' et en 5.74,
276 Partie3-LestYle
Figure 5.73
lJn plan en Cinemascope de Derrière le miroir
(Bigger than Lìfe, Nicho/os Roy, 1957), ici
anamorphosé tel qu'il apparoît sur la pellicule.
Figure 5.74
... et désanqmorphosé, à l'écran.
Figure 5.75
Sanjuro, d' Akira Kurosawa.
le procédé Ciné-
La primauté du rectangle n'a
pas empêché des réalisateurs Figure 5.76
techniques, Yeelen, de Souleymane Cissé,
anamorphotique d'essayer d'autres formes de
ou d'une
devient une
aux genres
seule lmage
de
,
épopées
La
peut orga-
dans un
équiva_
à attirer
courante
Figure 5.77
Piège de crislal, de John McTiernan.
278 partie 3 Le style
-
Figure 5.79 !
Figure 5.80
J La roue, d'Abel Gqnce.
lntolérance, de D. W, Criffith.
Figure 5.81
Figure 5.82
La splendeur des Amberson,
d,Orson Welles.
*"" dons suspense (Phitips smattev,
Tf,l'r;''o
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 279
SSCI' ou faire
l, est t.ns. LQ du forrn¿rt est l'un des facteurs permettant au réalisateur de façonner
Le choix
nce a elnp diverses
I'expérience du spectateul.
La forme et les dimensious du cadre guident l'¿rtten-
rlaires et ovales (s.7e).
tion de ce clernier, pour la concentrer sllt' Lrn élément précis au rnoyen cle la
rrnage extraite d, httolé_
corlposition oll de caches, ou polrr la peldre dans une clémultiplication cl'effets
Ldc pirltie est occultée possibilités existent avec le nulti-images, plocédé
visuels et sonores. Les uêmes
Lr'rurc fine bande verti_
qr.ri nécessite une coordination rlinntiense cle ses divels éléments prour réussir tì
te d'un soldat du haut
cftèctivetnent focaliser I'atteutiou ou la faire cilculer cl'une in-rage à une ar'ttt'c.
rt réutilisé les iris et les
tllcs conclut nne scène
Le champ et le hors-chamP
re à la séquence.
s, irnssi appelé nntlti_
Quelle clue soit sa forme, le cadre limite l'irnage, la bolne : d'un noude cltlnt
ls le mêrne caclre plu_ luols acceptotts qu'il est continu, il nous clonne ¿ì voir ttn fi'agmeut choisi.
nsions. On s'est servi
s scònes de conversa_
' lnênre type cle scène
['autres courédies sur
Figure 5.83
Griffith. Des odolescents se pafsent les derniers potins dans une conversation en split screen de\ye Bye Birdie,
Figure 5.84
L'acteur qui joue Artel dans Prospero's
Book f/otfe ou-dessus de lo scène, dorts
(Philips Smottey, un espace à port.
2AO Partie3-Lestyle
(l
*
Figure 5.85
Figure 5.86
Dans une scène de L,insoumise,
l,héroi.ne, Julie, .. . lorsqu'une main énorme tenant
salue quelques amis en plan un verre foit
moyen.,. irruption au premier plan gauche.
Figure 5.82
Figure 5.88
Julie regarde hors-champ vers son proprietoire
et s'avance. . .
.. la c.oméra recule légèrement pour lo cadrer
.
largement influencés
viennent de quelque
hors-champ. Un film
Li surgissent viennent
n personnage ou un 1,,r, -
lre.
vidence I'existence de
des quatre bords du a
trouvant derrière la
présence dans I'un de Figure 5,89 Figure 5.90
: gestes, un son (voir Cæur d'Apache. Cæur d'Apache.
i reste en grande par-
-
effets dans n'importe
violemment signalé la présence d'un nouveau personnage. Le regard de Julie,
le mouvement de la caméÍa et Ia bande son sont venus conforter notre nou-
surprenants.
velle compréhension de I'espace total de la scène. Le cadre a ici permis
:entre de I'attention d'exclure un élément capital pour mieux organiser sa surprenante apparition.
'ruption au premier
le cadre sont plus systématiques, et développées à la
Les irruptions dans
,n de la main nous a
manière d'un thème, dans Cæur d'Apache (The Musketeers of Pig Alley,
D.W. Griffith , I9I2) . Lors de la scène où un gangster essaye de glisser une dro-
gue dans Ia boisson de I'héroïne, nous ne savons pas que Snapper Kid est
entré dans la pièce avant qu'un peu de fumée de sa cigarette vienne flotter
dans le cadre (5.89). À la fin du film, le même personnage reçoit de I'argent
d'une main mystérieuse s'introduisant dans I'image par l'un de ses bords
(5.90). Chaque fois, Griffith a produit un effet de surprise en nous rendant
soudain conscients d'une présence hors-champ.
Le cinquième hors-champ, celui qui se trouve derrière le décor, est couramment
utilisé : des personnages sortent par une porte et sont dissimulés par un mur ou
une cage d'escalier. On en trouve un long exemple dans Au travers des oliviers
)rme tenont un verre foit (Abbas Kiarostami, 1994). Une équipe de cinéma est en train de tourner une
on gouche. scène, et nous voyons la scène par I'objectif
de leur caméra. Prise après prise, la tension
entre les deux interprètes est de plus en plus
importante, et I'action doit être reprise de
nombreuses fois (5.91). Quelques plans Ftt
commencent à montrer le réalisateur et son
équipe, derrière la caméra (5.92).Après plu-
sieurs reprises, le réalisateur sort de son
espace hors-champ derrière la caméra pour
essaye d'aller résoudre Ie problème (5.93).
I
La conscience que nous avons acquise de
l'espace se trouvant derrière la caméra nous Figure 5.91
)rement pour la cadrer Les qcteurs reviennent à leurs positions pour l'une des
permet de garder à l'esprit la lassitude gran-
de porter un toost en multiples reprises d'un plan du film tourn,é dans
dissante de l'équipe. Au travers des oliviers.
242 Partie 3 - Le style
Angle verticol
Angle horizontol
þ
{
Figure 5.94
Figure 5,95
'dans le chomp Un angle normal dqns Chronique d,Anna
de lo prise Magdalena Une plongée dons SeZen
Bach.
et les convqincre de jouer (Dovid Fincher, I 995),
I se trouvant à I'exté_
epuis laquelle les élé_
:position est celle de
paraissent cadrés en
:n gros plan, ils sont
T
a
à l'horizon. Si le
9u'il est incliné.
€n ont abusé,
), Le îoisième
Kar
' un cadre Figure 5.98
qui se Un cadre íncliné surprenont donsThe
End,
2A4 l,¿lr tic :j I 0 :;t1,lr.
Houteur
Toilles de plan
cxpi'cssion clu visagc, le c1étail cl'un gcstc, un objct clótcr-ni¡rl¡t (-5.104). t.c
lri's gr?.s ll¡tt priviléqie turc prrltic ttr visngc (les ycrLx, la b9¡che), e¡ isrllc ct
itgrirndit tur objct (5.105).
vctretlt vcrs lc þas, tltl pottrrait vclir Ie corps erìtier.) On iclc¡tifrc l¡ taillc clt¡
plun ctr cstinr¿rnt la l"lr1¡1.ri1.1i.lr tc[ativc cles fìgurcs.
ll y lt ilr'. .otìfì[ì¡ol[; lì.r1<1rrttilt(]| rìut"l(,lj
rìì('1ìlrr'(. rrriv,.r'l;r'llr, rlc l',rrrrllrr ou tlt, lir t
iinllrro'rrrr ¡r111 r.l'cll;crrrtrlc (l'ulì ,( l)l
¡1
piorrl,,cr' rl'rnr rrrrtlfi' ror.rrrltl. l)irr. irillr,r
l¡ttrt Irl'ntilrolilrlir' l)tti,rir;t, : il lt,lrr illlro
lit'l; tt urlif iolrrcljr-s. (N,tilrnroirl;. rlr
,l'r'nl;,'lltl,li' ilr ( il) l)otr- lÌrol; ¡rl¡¡ ¡¡, ¡;1¡¡
lliìl'i()l;.) (1,'rt ¡oiioltrt r(l;l()lll ¡c¡irrrroi
lllr lt. lìrr ¡ rs t;,' rl,,r r rirrtrl,'r. si ícl
¡rlur r ilr, .Jo
lrr t.tilli'{,$[ (]¡t('ot'('rrrr iitillc oir (laj
¡rl¡¡¡
i (trì [(]rrl('t) l)ottr lr lltlysrtr lit fìlnr:i¡rtI tlr
l ¿¡rir rir¡il.ç tlu t:adrot7r:
les ponctuattons
e le cadre. Aucurre les gros plans uniquement Pour
raisotr de le faire' Et
ne permet de dis- incli-speniabìes - c'est la settle
votls en écotlot¡isez - ¡rils comme à la
-rne légère contre- corllllle çù
télé oir ils fout tout en gros plan' "
ont pas attachés à
re dans les catégo- Howarcl Hawks
Le PE pour plan
ryées dans les scé- Si lesinterprétations toutes faites du Figure 5.108
le plan de La ntort a La mort aux trousses
;'agit d'étudier urr étaient correctes'
nent au-dessus de en 5.108 exprimelait l'impuissanc
tuer
tl*.¿. Errfait Van Damm vient de décider de
sa
rs pollvolls utiliser ",i"f*.rr" en train de
en la Poussant c1'un avion et il est
texte du film.
facile à haute altitude' >
ät;;-' ,, Tout sera beaucoup plus
i."gf. et la distance clu cadrage anlroncel-ìt la
façon
frapper p af leur
Peuvent
par le plan moltt ran t
Bay dans Les oisemtx
de taille et d'angle :
I'axe est horizontal à
(plan général en
un film essentielle-
et de plans
avoir une force con- Figure 5.1 15
subjectifs dans Pickpocket, de Robert Bresson,
Scott donne Figure 5.116
s'approche des Dons Lessons of Darkness, des plans pris depuis
un
tels qu'il les voit, hélicoptère confèrent une étronge et horrible grandeur
jaillit. La sou- aux paysages désolés des gisements de pétrole
incendiés
au Koweit oprès lo guerre du Gotfe cJe l99l
au savoir d'un .
choc violent
du récit.
narratives, ils
visuel
des
plans rap-
capables de
voleur
compose
plans
de vas-
par
Story,
n
de la Figure 5.1 I Z
été chez grand-père (Hou Hsiøo Hsien, 1984), un
?:::Y.: comme un vaste enfant de la ville rend visite Ò
presenté ossemblage de toits abritant
son oncle ; le quartier est
un un point rouge vif.
Figure 5.1'l8
Une dtntr,acte (René Cloir, I 924), filmée par Figure 5.1 19
,ballerine
en dessous, est transformée en une La passion de Jeanne d'Arc,
fleur quiii se dilate et
se contracte.
fìllr.rl ltl $frt'1-¡'t1,','," iì Lllrc itilcrrliorì l)lus vivtr, rlrri v¡ iul rlcliì <lc,lir
sirrrrrl. rr,,,.,.,,,-
li.¡r trl clc i'lri:r-tr¡ri¡1i.rr <Jrr i,. c¡rri r;irIr.,rscLrl..
Iirbj.l ¡irsi Pir.t.f,",,,,iii,ìr],,,,,ìlì,
l)¡r'filis rltt tlitirr rlc ltt.rlitct, il cloltrrc unl.r iltrl,r.cs.si¡¡
¡rl¡¡5 viv,rrrt,,, 1,lLr,; sai..;i1,,,,r
l't't:lttlt'ltt1c Ictl1 $('l'vil'iì-clcs clili.s c<llrir¡Lrrrs, 'Í,,,,
conìnr() l'tirrI nrontr-tt (]lrirr.l it,( llr¡
Itlill' l"trstt'¡'l(rlat<ltl tltt Jitr:clttrl;'l¡ti. NoLl; iì\()rìli vu (lu(Ì l\cir1()ll ulilis.
lrr 1r¡1¡
íirrrtlcrrr'<ìrr ,:ltantl, clalrr, s¿ luistr r,n str:¡i:
rltts Lois,l,.l,ltosltit,tlil,:.1,t1ì iìtì1llL,¡;1j¡
It"il;i: clt'\/llt'()[ lc:ì tailltls clct l'lltrts assult'rrt clt: lit ¡rt¡¡r: l¡r.tr lc r;rrcr-.¡; rli, i:r,r.iirirrs
¡lrlqll" lìi li: ¡lati rltt iririrr lrrústtrir:.n ri.l(rl avirrl,
l.,tr.(,\crìtlrlt,, tllc lìlrrril litirir,,rl.
ttlt'rìi cl <tn Illrrr r1r1rrttr..r[, il iìr¡t.lìit (]i(t irrrIor;siblit (lL.voit.aussi
t lrrili,nrr,rri lu r;ii¡rl
tittiort <lcs ( j(trrx l)¡t ti('s tlu iritil r;lr"rlcl; vtiicrì
P¿rr.¿llòlcs rtI
lrrtstlint llt irr.solr.irllir,
<lrr r lr,l¡rirrol. l,:ì r-r-i(¿tlion rl,Lrn ho¡.1; ,_lr;t
Itli fìtlrrltl;¡1 .l'l0 ci 4.1'/l.l,t, (tonti(lu(Ì
Ir'¡t:tion (lu (]x()l'(r(' Willii, r;u¡. l¡¡ r:<r.ilr, s
lrt¡is l'o¡t voit lc fìls (lltrfjclcl, ¿rllrrr'lrtr rì I
imaginaire par rapport à ce qui est filmé, sa mobilité entraîne la nôtre : nous
de la simPle PerceP-
y trouve nous approchons ou nous éloignons des objets, en faisons le tour, les
dépassons.
plus saisissante >
Différenß mouvements de cadre
Charlie Cha-
utilise la pro-
Il est courant de parler de < mouvement de caméra) pour désigner un mou-
Les angles de
vement de cadre. lexpression est justifiée dans la majorité ães cas, où la
de certains
mobilité ciu cadre dépend effectivement de la possibillté concrète de faire
bouger l'appareil au cours de la prise. Il existe différents types de mouvements
filmé latérale-
la sépa- de caméra, chacun ayant un effet particulier à l'écran.
insouciante Le panoramique horizontal est une rotation de la caméra autour
d'un axe
présenté par vertical. L appareil ne se déplace pas. À l'écran, le cadre donne I'impression
de
temporel: la balayer horizontalement I'espace : c'est un ( mouvement de la tête >
vers la
aucun effet, droite ou vers la gauche (5.12t,5.122).
le cadre et
gouffre. Le
la caméra
visuels
ici du
distance
la mise
àla
de la
Tou-
pou-
hau-
la
Figure 5.121 Figure 5.122
des
Au cours d'un plan d'Ordet, la cqméra ... pour conserver les personnoges dans le cadre
ponoromique (on peut oussi dire < ponote >) ou moment oii ils trqversent une pièce.
vers lo droite. . .
ji
lil
I
1l
-l
Figure 5.125
Figure 5.126
Au cours de ce travelling lotérql extroit
des ... à côté des deux personnoges,
Rapaces, d'Erich von Stroheim, lo
camérq va
vers la droite..,
Figure 5.'t27
Figure 5.128
Donslvan le terrible on posse en descendqnt
... ò un angle horizontol montront lvan
d'une plongée sur Ie cercueil.,,
agenouillé, plus bas,
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 293
trons en avant,
- (5.I29,5.130). Pour le tournage de La ligne rouge (The Thin Red Line,l99B),
ts quitter le sol Terence Malick a utilisé une grue ayant un bras de presque 22 mètres pour
cadre reste cons- permettre à la caméra de glisser au-dessus des grandes herbes des paysages oìr
son qu'ils aime- se déroulent les séquences de bataille. Les plans réalisés par hélicoptère ou par
avion peuvent être considérés comme des variations sur les plans à la grue.
pourrais les Les panoramiques, travellings et mouvements de grue sont les effets les plus
pourquoi la courants, mais n'importe quel mouvement est a priori possible. On verra
t c'est alors aussi plus loin que différents mouvements de caméra peuvent être combinés.
< C'est une compulsion, chez moi, de déplacer ìa caméra, et maintenant je sais
pourquoi. Ça améliore l'impression de tridimensionnalité. Ça vous met dans
l'espace; si vous bougez la caméra, les spectateurs cleviennent conscients de
réralement pour
I'espace. >
. déplacé par un
George Miller
r un mouvement
:nt selon un axe
Les mouvements de caméra fascinent les réalisateurs et les spectateurs depuis
: et latéralement
les débuts du cinéma. Ils ont souvent pour effet de démultiplier les informa-
tions spatiales sur une image : les positions relatives des objets deviennent plus
sensibles que dans une image fixe et de nouveaux objets peuvent apparaître.
Les travellings et les mouvements de grue fournissent des vues constamment
changeantes. Un mouvement circulaire autour d'un objet en accentue la volu-
métrie) lui confère une plus grande matérialité. Les panoramiques supposent
une continuité de I'espace, dans ses dimensions horizontales ou verticales.
De plus, est difficile de ne pas percevoir un mouvement de caméra comme
il
notre propre mouvement de spectateur. Les objets paraissent moins s'agran-
dir ou rapetisser que nous n'avons l'impression de nous en approcher ou de
nous en éloigner. Tout en gardant à l'esprit notre situation réelle de spectateur
immobilisé dans une salle, nous sommes généralement sensibles à la puis-
1a9es.
sance subjective d'un mouvement de caméra et les réalisateurs jouent beau-
coup sur cet effet en donnant des motivations narratives - en le
lui
transformant en plan représentant la vision d'un personnage en train de se
FÈ s' ¡ r l)tA¡r{i
nonûant lvan For Treatment, Karel Reisz, 1966), la com,éro appqremment inoffensif du héros manifeste ses
fqit un mouvement qscendont oblique... sy mpa th i e s com mu ni stes
294 Partie3-Lestyle
I donc être un fort Primary (Robert Drew, 1960) pour lequel I'opérateur suivit Iohn F. Kennedy à
travers une foule dense en tenant la caméra au-dessus de sa tête (5.134).
r grand nombre de
La caméra portée est aussi utilisée dans les films de fiction. La technique est née
illy (un chariot sur
dans le contexte des tournages documentaires et peut donner un air d'authen-
des rails ou sur tout
ticité à des faux documentaires comme Le projet Blair Witch. Dans d'autres cas,
;, un autre système
la caméra portée peut être au service d'effets subjectiß (5.135). Elle accentue
uipé d'un dispositif
parfois une impression de brutalité, Ie sentiment que l'action a été filmée < sur
:ur, qui permet à ce
le vif >. Porlr Julien Donkey-Boy, Harmony Korine a utilisé des caméras mini-
uits tout en contrô-
DV très légères pour filmer fulien errant dans son quartier (5.136).
ioccupe du point à
La mobilité du cadre n'est pas seulement produite par des mouvements de
camêra. Dans un dessin animé, l'appareil est assigné à une seule position mais
mouvements très
des effets identiques à ceux des mouvements de caméra peuvent être créés
escalier, traversant
image par image (5.137-5.139). Un effet de cadre mobile peut être produit en
32). Certains réali-
photographiant à différentes distances successives une même partie d'une
Lu montage, insérer
)'autres s'en servent
:nt plusieurs minu-
dans les séquences
Brian de Palma,
ies,
our voir un Steadi-
hésitants, qu'il
ne fixe pas I'appa-
office de support,
s'est répan-
Figure 5..134
direct. Parmi
John Kennedy saluant une foule du Wisconsin dqns
un travelling de Primary,
Figure 5.133
Don Penneboker portant sq cqméra à bout de brqs
pendant le tournage de Keep On Rocking (1 969).
Figure 5.139
... ò travers le pont du bateou.
&.;
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 2g7
imagerie numérique.
: isoler un détail, un
obilité du cadre.
nents optiques réali-
de I'appareil
à l'iris ou
un zoom
d'un recadrage Figure 5.140 Figure 5.141
ou les zooms, Dans la guerre est 'finie, une ploque indiquont .., puis vers la gouche oprès un travelling
le nom d'une rue est légèrement relevée vers lq avont.
agrandissement
droíte du cadre...
eux aussr ces
lderniers parais-
los, 1995), un zoom vient agrandir une vue sur une énorme statue
brisée de
nous révé- Lénine transportée par une barge. À la fin du plan, le point de |espace
depuis
les effets de lequel nous voyons la statue est le même q.r'u,r déb,rt , lu tct.
de Lénine vient
avant toujours chevaucher légèrement la ligne des arbres, ses pieds occupent
40,5.141) exacte-
ment la même position par rapport aux éréments formãnt I'avant de
nous le l,embar-
cation. Au fur et à mesure du zoom, la barge semble être plus proche
de la
ligne des arbres. Pour résumer, lorsque la caméra se dépiace, nous
avons
relati- l'impression de notre propre mouvement à travers l'espaå; avec
un zoom,
u une portion d'espace semble être agrandie ou rétrécie.
Les réalisateurs associent souvent entre eux ces mouvements
de cadre que
nous avons pour l'instant commentés isolément: un travelling
et un panora-
mique, un mouvement de grue et un zoom peuvent être réalisés simultané-
ment' chaque cas est généralement analysabÈ comme une combinaison
des
differents mouvements fondamentaux que nous venons d'évoquer.
tonctions des mouvements de codre
Notre relevé des différents mouvements de cadre possibles serait de peu
d'uti_
lité sans quelques considérations sur leurs fonctions à l,intérieur d'un
film.
Quels sont les effets de ces mouvements sur notre appréhension de I'espace
filmique ? Du temps filmique ? comment constituent-ils en eux-mêmes
des
motifsrécurrents?Ilfaut'pourrépondreàcesquestions'observerleurinter-
action avec la forme du film'
L'ESPACE
fondame
Quelques observations
relations entre les mouvements
(5'.144-5'l
cadre par des recadrages
personnages, ils sont souvent
lmperce
qr. rroo, comlnencerez à les observer'
Figure
',,'l 5.145
Fioure 5.144
-oínstadame panoramique la
s'osseoir sur le bureau, un
du vendredi, Iorsque Híldy vient
suit pour Ia recadrer.. '
par la gauche...
Figure 5.146
,,. et lorsque Wølter Pivote sur son
s,iiagr, t, p,ton est très légèrement recadré
vers la gouche.
Chapitre 5 - Le plan : la prise de vue 299
lbserver leur inter- la grande majorité des films contemporains, les personnages sont constam-
ment recadrés au cours des scènes de conversation, par exemple.
'v-
Figure 5.151
... avant de revenir à l'auteur d'histoires de cow-
boys, tout excité.
D'
Lr r¡tr¡ps
Takeshi Kitano
ljn mouvement de caméra s'inscrivant dans le temps, il peut créer une série
d'attentes et y répondre. Avec le panoramique sur la chambre de M. Lange,
décrit plus haut, Renoir pousse le spectateur à se demander pourquoi la
caméra se sépare ainsi du personnage principal et y répond en montrant les
au fil du panoromique, signes de la fascination de Lange pour I'ouest américain. Nous examinons
plus loin un autre cas de manipulation des attentes du spectateur par un
mouvement de caméra, celui du plan d'ouverture de La soif du mal d'orson
Welles.
La vitesse d'un mouvement de cadre est elle aussi importante : un zoom peut,
au même titre qu'un déplacement d'appareil, être plus ou moins lent. Il y eut
dans les années 1960 une mode du zoom avant ou arrière extrêmement
rapide, qui débuta avec deux films de Richard Lester, euatre garçons dans le
vent (A Hard Døy's Night, 1964) et Help ! (1965). À l'inverse, dans Intolérønce
l'outeur d'histoires de cow- de D.w Grifflth, c'est la lenteur du monumental mouvement de grue descen-
dant à travers l'immense décor de la fête de Belshazzar qui donne au plan
toute sa majesté et son suspense (le décor est montré en 4.12).
un mouvement de caméra crée ses propres effets: un brusque panoramique
sculpter des relations
se séparant de la scène en cours alerte le spectateur, qui se demande ce qui
vient de se passer ; un travelling arrière peut soudain révéler une information
du cadre sur notre inattendue; un mouvement vers un détail dont la lenteur retarde la parfaite
er pour tout mouve- compréhension participe du suspense d'une scène. La vitesse d'un mouve-
hors-champ, sa rela- ment de cadre peut être justifiée par des effets narratifs : un rapide travelling
rreil ou la trajectoire avant vers un objet permet par exemple d'en souligner l'importance dans
rrme globale du film. l'intrigue.
302 Partie3-Lestyle
cette vitesse peut aussi avoir une fonction rythmique. Dans pastorale d,été de
s Pqstorale d'été de
nent du cadre vers
:t ample de l'image
roødway Rythm de
s rapide modifie à
:r les paroles de Ia
avoir des qualités Figure 5,156 Figure 5.157
tant... autre façon L'ovant-dernier plon de Psychose débute ò une ... puis se rapproche pour rendre ses
lu plan. certaine distance de Normqn... expresstons vistbles, alors que nous entendons
ses pensées,
plan est le climax de I'ensemble des mouvements vers I'avant qui ont débuté
chose, par exemple,
avec le zoom vers l'hôtel : le film nous a fait littéralement traverser I'esprit de
r début du film, la
Norman. Dans Citizen Kane,Iarécurrence des mouvements vers I'avant méta-
r et un zoom avant
phorise également la lente découverte du secret d'une personnalité'
,/ements identiques
ité d'une chambre Dans Lola Montès (Max Ophuls, 1955), les travellings à 360' qui caractérisent
à tra- les scènes se déroulant dans l'arène du cirque s'opposent aux constants mouve-
ion est répété
e point de vue sub- ments de grue verticaux des scènes montrant son passé. Le va-et-vient d'un
maison de Norman panoramique horizontal, comme l'aller-retour d'une balle de ping-pong,
sis devant un mur fonde toute la structure formelle de e+ de Michael Snow, généralement appelé
e intérieur (5.156). Back and Forth (1968-69) ; le changement de ce mouvement en un panorami-
r visage (5.157). Ce que vertical, à la fin du film, crée un effet surprenant. Dans tous ces films, les
mouvements de cadre sont un matériau sujet à répétitions et variations'
Nous allons évoquer deux films qui illustrent de façons opposées les relations
possibles entre les mouvements de cadre et le récit. Dans la premier, la mobi-
lité du cadre est au service du récit tandis que, dans le second, la forme narra-
tive est subordonnée à un mouvement qui la dépasse.
La grønde illusion (Jean Renoir,1937) est un film de guerre où l'on ne voit
presque jamais la guerre : les clichés du genre - attaques héroÏques ou
bataillons condamnés - sont absents, la Première Guerre mondiale est tenue
centre sur un bât¡ment
obstinément hors-champ. Renoir préfère s'intéresser à la vie dans un camp de
prisonniers allemands, pour évoquer I'influence de la guerre sur les relations
¡l
entre des hommes de nationalités et de classes sociales différentes. Maréchal
et Boieldieu sont deux prisonniers français; Rauffenstein est allemand.
Mais BoTeldieu, d'origine aristocratique, a plus de points communs avec
Rauffenstein qu'avec Maréchal, un mécanicien. Le récit décrit la mort du cou-
ple aristocratique Boieldieu-Rauffenstein et la survie difficile de Maréchal et
son compagnon, Rosenthal : comment ils se cachent dans la ferme d'Elsa et y
gotrtent un moment de paix, comment ils arrivent jusqu'à la frontière fran-
ne et son ami. çaise, pour probablement retrouver la guerre.