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Diagnostic manuel et ostéopathique des céphalées de l’adulte. KS 519, mars 2011

Article · January 2011

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1 author:

Pascal Pommerol
Claude Bernard University Lyon 1
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DIAGNOSTIC KINÉSITHÉRAPIQUE
ET OSTÉOPATHIQUE DES CÉPHALÉES DE L'ADULTE

Pascal POMMEROL 1 RÉSUMÉ SUMMARY

L'approche diagnostique des céphalées est deve- The diagnostic approach of headache has become
nue une nécessité pour proposer des traitements essential ta ensure appropriate manual treatment.
manuels cohérents et cartésiens. Il doit comporter The dia gnosis should exclude medical causes and
un diagnostic d'exclusion médicale et un diagnos- should include a differential dia gnosis of cervico-
tic différentiel entre les céphalées d'origine cervi- genic headache, tension headache and migraine.
cale et les céphalées de tension et les migraines. The history of the condition, the reduced cervical
L'histoire de la maladie, la réduction de mobilité range of movement, the sternocleidomastoid
cervicale, la contracture du SCOM lors d'un test contracture during the craniocervical flexion test,
cranio-cervical en flexion, le test d'extension cervi- the upper cervical extension (0-C.1 & C2-C3) test,
cale haute (0-Ci et C2-C3), le test de flexion rota- the C1-C2 flexion rotation test, the cranial pressure
tion de C1-C2, le test de pression sur le crâne, et la test and palpation of trigger points enables
palpation des points trigger permettent de réaliser marmot differential dia gnosis.
un diagnostic manuel différentiel.

MOTS CLÉS

Kinésithérapeute ostéopathe
Céphalées - Cervicales - Migraine - Thérapie manuelle
Cadre de Santé KEYWORDS
Directeur de l' école d' ostéopathie
PLP Formation
Headache - Cervical - Migraine - Manual therapy
Lyon (69)

L MANQUE DES PREUVES pour la prise en d'Arnold" doit être abandonné. En effet, les
I charge de ces céphalées [i], Cependant, des symptômes douloureux décrits par les
modifications considérables des classifica- patients sont souvent ceux du trajet du grand
tions de ces céphalées et des travaux récents nerf occipital (nervus occipitalis major) : c'est
permettent de mieux individualiser la céphalée le deuxième nerf rachidien, soit C2, mais les
d'origine cervicale, de tension et des migrai- branches postérieures de C3 et de C4 peuvent
nes. Ces modifications nous apportent des élé- être également à l'origine des douleurs.
ments plus précis pour notre pratique clinique.
La thérapie manuelle a une place de choix
L'importance du diagnostic est majeure. La dif- dans ce traitement. La littérature cite de façon
ficulté réside du fait que le diagnostic repose quasi systématique son utilisation de façon
sur un foyer d'indices et de signes cliniques. Il combinée à d'autres moyens ou à d'autres
n'existe pas de batteries de tests pathogno- approches thérapeutiques [2, 3].
moniques de ces affections mais nous avons
une connaissance suffisante pour avoir une Les céphalées de tension, quelles que soient
fiabilité lors de l'examen et du diagnostic des leur fréquence, représentent la catégorie de
céphalées d'origine cervicale. céphalées la plus fréquente et concernent 30 à
Ces céphalées peuvent être combinées à des 78 % de la population pathologique.
céphalées de tension ou des migraines. On parle
Nous vous proposons d'étudier le diagnostic
alors de céphalées mixtes (mixed headache).
d'exclusion médicale et le diagnostic différen-
Les termes de céphalées d'origine cervicale ou tiel entre les trois grands syndromes de dou-
céphalées cervicogènes (cervicogenic heada- leurs craniales : les céphalées de tension, d'o-
che) doivent être utilisés. Le terme "névralgie rigine cervicale et les migraines.

n° 519

Ks mars 2011

17
DIAGNOSTIC I(INÉSITHÉRAPIQUE ET OSTÉOPATHIQUE DES CÉPHALÉES DE L'ADULTE

RAPPEL PHYSIOLOGIQUE:
relations cervicales et céphalées

Les messages douloureux concernant l'extrémité cépha-


lique sont transmis par les quatre types de structures sui -
vantes (fig. i)

Les trois premières racines cervicales

Trois nerfs ont des branches sensitives responsables


d'une névralgie occipitale:
- le nerf grand occipital d'Arnold, ou branche postérieure
de C2 (névralgies d'Arnold)
- la branche postérieure de C3;
- la branche postérieure de Ci ne possède pas de branche
sensitive et donc peut être moins algogène directement.
Par contre elle peut entraîner des contractures doulou-
reuses sur les muscles prévertébraux et sub-occipitaux.
Cet élément est important au niveau du diagnostic diffé-
rentiel. Par ailleurs, il n'existe pas de preuve qu'une dys-
fonction Ci-occiput puisse créer une céphalée ou une
migraine (tab. I).

Le système du trijumeau

Ce noyau trigémino-cervical est la région de la substance


Figure i grise qui reçoit des afférences à la fois du trijumeau mais
Rapport des nerfs cervicaux et du nerf trijumeau aussi des trois premiers nerfs cervicaux. Les afférences
d'après HaLdeman []
cervicales convergent donc préférentiellement sur des
neurones de deuxième ordre qui reçoivent les afférences
de la branche ophtalmique du trijumeau (Vi).
Tableau I
Ce noyau trigémino-cervical semble donc être le principal
Causes possibles de céphalée cervicogène par mécanisme,
et selon la preuve ou l'absence de preuve de sa cause et de sa source, d'après Bogduk [i] noyau nociceptif de la tête, de la gorge et de la région cer -
vicale haute. Cette convergence d'afférences au niveau de
Conjectural
Source démontrable Source démontrable ce noyau est la base neuro-anatomique permettant d'ex-
Mécanisme Absence
Cause connue Cause inconnue pliquer les douleurs référées au niveau des régions cépha-
de preuve
Nociceptive Anévrismes : Articulation Articulation liques et cervicales hautes 141.
-artère vertébrale atianto-axoïdienne atianto-axoïdienne
-artère carotide interne, latérale médiane
Le système sympathique cervical
Méningite Articulation Articulation
zygapophysaire C2-C3 atlanto-occipitale Il peut véhiculer des influx douloureux à la tête et entraî -
ner des perturbations au niveau des réflexes (réflexe cer -
Tumeurs de la fosse Disque C2-C3 Entorse
crânienne postérieure ligamentaire vico-colique, réflexe cervico-oculaire, réflexe tonique du
Neuropathique Névralgie C2 Névralgie occipitale cou).
Central Dysnociception

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mars 2O 1
KS
18
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Le système vasculaire cervical - céphalée orbitale et frontale, éventuellement avec


réduction unilatérale de la vue (flou visuel, diplopie, un
La souffrance de l'artère vertébrale et de L'artère carotide
des signes du syndrome Bernard Horner et nausée)
interne peut entraîner des céphalées. Il s'agit d'une cause
- céphalée d'un nouveau type chez un patient atteint d'un
connue et prouvée [i] (cf. tab. I).
cancer, d'une maladie de Lyme, d'une infection par Le
HIV;
LES CÉPHALÉES

La classification a subi des modifications et va prochaine- Tableau Il


Principales classifications des céphalées,
ment être encore améliorée. Nous proposons La classifica- d'après la classification de l'international headache society, revue en 2004

tion ci-contre (tab. Il)


Céphalées primitives
Migraine avec ou sans aura
Diagnostic

Nous vous proposons le diagnostic de la céphalée d'ori- Algie vasculaire de la face et autres céphalées trigéminales
Groupe 3
autonomiques
gine cervicale par rapport à la céphalée de tension et à La
migraine. Avant cette étape, il est impératif de commencer Autres céphalées primitives : céphalées non associées
à une lésion, telles que céphalées survenant au froid
par un diagnostic d'exclusion, et si ce dernier est positif, Groupe
G 4
ou céphalées bénignes provoquées par le froid, la toux, l'effort,
une consultation médicale s'impose l'activité sexuelle, céphalée en coup de tonnerre

Céphalées secondaires
Diagnostic d' exclusion médicale
Céphalées post-traumatiques crâniennes ou cervicales aiguës
Groupe 5
ou chroniques
Sans prescription médicale, le professionnel doit réaliser
ce diagnostic ; c'est le cas pour une consultation en Céphalées secondaires à une pathologie vasculaire, telles
qu'hémorragie méningée, hématome intra-crânien, malformation
ostéopathie ou en chiropractie ou en thérapie manuelle.
vasculaire, artérite, douleur de l'artère carotide ou de l'artère Groupe 6
vertébrale, hypertension artérielle systémique, thrombose
Nous vous présentons les recommandations inspirées et
veineuse
modifiées de la Fédération suisse des ostéopathes (FSO)
Céphalées secondaires à une pathologie intra-crânienne non
sur les contre-indications absolues de prise en charge vasculaire, telles qu'hypertension intra-crânienne, tumeur Groupe 7
immédiate en ostéopathie: cérébrale, encéphalite inflammatoire

Céphalées toxiques aiguës ou chroniques, par abus


médicamenteux, céphalées de sevrage. L'abus de médicament Groupe 8
Les drapeaux rouges
est responsable, selon certains auteurs, de 53 % des céphalées
de tension
Les signes à rechercher sont les contre-indications abso-
Céphalées en rapport avec un processus infectieux intra-crânien
lues cliniques
méningite, encéphalite, abcès, empyème ou extracéphaliques, Groupe 9
- fièvre/raideur cervicale/photophobie/étourdissement; infections virales ou bactériennes

- céphalée hyperalgique et brutale; Céphalées secondaires à un trouble métabolique, telles


qu'hypoxie, hypercapnie, hypoglycémie, hypercalcémie, dialyse, Groupe 10
- céphalée temporale avec hyperesthésie cutanée (scalp
HTA à jeun
et face), associée ou non à fièvre/asthénie;
Céphalée associée à une douleur de la face (dentaire, sinusienne,
Groupe 11
- céphalée diminution de l'état général (asthénie) attaque oculaire ou auriculaire) ou de la nuque
variable, intermittente et progressive, amaigrissement; Céphalées associées à une maladie psychiatrique Groupe 12
- céphalée secondaire/attaque rapide/raideur cervi-
Névralgies crâniennes
cale/nausée/confusion mentale. Patient hypertendu,
diabétique, sous traitement anticoagulant; Céphalée associée â une névralgie faciale : trijumeau, glosso-
pharyngien et autres algies en rapport avec une lésion d'un nerf Groupe 13
- céphalée post-traumatique sans imagerie médicale; facial

Céphalées inclassables
L Groupe 14

n ° 519
I1( S mars 2011

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DIAGNOSTIC KINÉS! THÉRAPIQUE ET OSTÉOPATHIQUE DES CÉPHALÉES DE L'ADULTE

Figure 2 Figure 3
Test pour le ligament transverse inspiré du test de Sharp purser Test de flexion passive de nuque sensibilisée décrit par Cyriax,
(sensibilité de 0,69, spécificité de o,96/radio dynamique), d'après Pommerol []
d'après Cleland [6]

- céphalée avec trouble neurologique (hémisyndrome, - les tests vasculaires inspirés de Kleyn et de Guttman
sensitif et moteur, troubles visuels, vertige vrai, trouble pour l'artère vertébrale, et recherche du souffle caroti-
de l'équilibre). dien (bien que ces tests ne soient pas fiables mais
Ces drapeaux rouges ont un caractère d'urgence. recommandés par la SOFMMOO)
- les tests d'instabilité cervicale ou test de cisaillement
Tests généraux d'exclusion médicale postérieur de Cl-C2 pour le ligament transverse (fig. 2),
et tests pour le ligament alaire (en translation frontal de
Nous commençons par l'interrogatoire général, à savoir Cl-C2);
s'il n'y a pas
- te test de la flexion passive nucate sensibilisé par la tech-
- de vertige vrai; nique de Valsalva : effort d'inspiration à glotte fermée à
- de baisse de l'audition ta recherche de signes dure-mériens aigus (fig. 3);
- de signes oculaires objectifs (diplopie oculaire, perte - l'examen de la sensibilité et de la motricité.
d'une partie du champ visuel, etc.)
- de vomissement;
- d'antécédent traumatique récent; Diagnostic d' inclusion
- les exclusions concernant les signes neurologiques.
Si l'examen d'exclusion est négatif, nous pouvons propo-
Il faut éliminer toute pathologie neurologique. Le moindre ser un diagnostic d'inclusion.
signe nécessite une consultation médicale (hyperesthé-
Dans le cas de céphalée, la recherche de la cause est pri-
sie, trouble de l'équilibre, trouble de sensibilité profonde,
mordiale mais elle est souvent plurifactorielte.
hypo ou anesthésie, fourmillements des membres infé-
rieurs, trouble de l'équilibre). Nous vous proposons de séparer les trois grands types de
céphalées pour déterminer un traitement plus approprié
Autres tests au patient. La meilleure indication pour un traitement
manuel est la céphalée d'origine cervicale [i, 8, 9]. Son
Si le moindre doute existe, nous devons réaliser des tests diagnostic est plus objectif et donc plus facile à réaliser.
comme:
- te test de Romberg sensibilisé; Il faut impérativement faire la distinction entre céphalée
d'origine cervicale et céphalée de tension/migraine.
- te test de la marche les yeux fermés;
L'international headache society propose tout de même
- tes tests oculaires (convergence oculaire, cover test,
photomoteur)

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Tableau III
Diagnostic différentiel
Signes cliniques d'examen

CÉPHALÉES MIGRAINE CÉPHALÉES


D'ORIGINE CERVICALE AVEC OU SANS AURA DE TENSION
EXAMEN NEUROLOGIQUE
CLASSIQUE
NÉGATIF NÉGATIF NÉGATIF
Provoquée par des mouvements Non aggravé Non aggravé
EXAMEN ACTIF du rachis cervical
Déficit de mobilité Sans réduction de mobilité Sans réduction de mobilité

ANTÉCÉDENT
Oui Non Possible
DE TRAUMATISME CERVICAL
Test de flexion-rotation
TEST DE GREEMAN douloureux, avec SCOM Normal Normal
contractu ré++

Diminution des amplitudes


EXAMEN PASSIF GLOBAL de flexion-extension, et surtout Normal Normal
extension CO-C3

Dysfonction articulaire : Dysfonction articulaire


-cervicales supérieures+++ ; Fréquent en cervicales
DYSFONCTION VERTÉBRALE Possible
- cervicales i n fé r ieures+ et en dorsales hautes
- dorsales su pé r i eures++.

TROPHICITÉ Amyotrophie des semi-spinalis Normal Normal ou sub-normal

Palpation des triggers points


PALPATION MUSCULAIRE douloureux, surtout sur semi- Non ou diffus Beaucoup de triggers présents
épineux et muscles sub-occipitaux

La pression sur le crâne La pression diffuse sur le crâne


PRESSION SUR LE CRÂNE Sans intérêt
soulage souvent aggrave et reproduit la douleur

Palpation des nerfs douloureux


PALPATION NERVEUSE Reproduction des symptômes Ne reproduit pas la douleur : Ne reproduit pas la douleur
DES RACINES par mobilisations nerveuses sur motif de consultation motif de consultation
Cl -C2-C3

TEST D'IRRITABILITÉ Souvent présent, surtout si


Possible sur les cervicales
NEURALE antécédent traumatique

une classification de critères nécessaires à l'élaboration On reconnaît une céphalée d'origine cervicale (COQ par:
du diagnostic des céphalées cervicogènes. - une douleur projetée d'une source cervicale et perçue

L'approche clinique peut être complétée par des examens dans une ou plusieurs régions du crâne et/ou de la face;
complémentaires et par des blocs diagnostiques qui sont —des preuves cliniques, d'examens de laboratoire et/ou
peu pratiqués en France [ici]. d'imagerie d'une affection ou d'une lésion du rachis cer-
vical ou des tissus mous, connues et généralement
Le diagnostic clinique différentiel englobera toujours par-
acceptées comme étant des causes valides de céphalée;
tiellement la céphalée cervicogène, la migraine et la
- des preuves permettant d'attribuer la douleur à une
céphalée de tension (tab. III).
affection du rachis cervical ou à une lésion, fondées sur
au moins un des points suivants

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ISS mars 2011
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DIAGNOSTIC I(INÉSITNÉRAPIQUE ET OSTÉOPATHIQUE DES CÉPHALÉES DE L'ADULTE

e Caractéristiques de la douLeur:
- caractère unilatéral;
- coexistence d'une douleur à L'épaule;
- installation nucale de la douleur: la douleur au niveau
cervical n'est pas un critère de distinction entre les
trois types de céphalées principales. Il est estimé que
jusqu'à 6o-8o % des céphalées intermittentes décla-

ç
rent avoir des douleurs au cou [8, 14], notamment l'in-
cidence de la céphalée cervicogène au sein des popu-
lations des maux de tête chroniques a été rapportée
entre 15 et 20 % dans des études préliminaires 115, 16].
La céphalée cervicogène peut être suspectée comme
un diagnostic possible chez les patients présentant
une douleur semblant débuter dans le cou et se pro-
pageant sur le crâne. La douleur sera unilatérale, mais

1:
elle peut être bilatérale si Les douleurs du patient pro-
viennent de sources bilatérales du rachis.
La migraine avec ou sans aura est une douleur pério-
dique. Une céphalée qui n'est pas périodique et de
caractère plus continu à moins de chance d'être une
migraine, et par conséquent plus de chance d'être cer -
Figure 4 vicogène.
Attitude en flexion cervicale basse
La migraine présente des signes associés que sont les
et extension cervicale supérieure
nausées, les vomissements et une photophobie. Ces
- démonstration de signes cliniques impliquant une
derniers peuvent être un peu présents dans les critè-
source de douleur dans le rachis cervical
res de la céphalée cervicogène dans L'international
- abolition de La céphalée à la suite du bloc diagnostique headache society.
au niveau cervical ou de son innervation par une infil-
tration. • Examen actif : on continue par l'examen de la flexion-
extension-inclinaison et rotation pour rechercher une
Il existe des signes cliniques à rechercher: céphalalgie d'origine cervicale. Si on mesure la mobilité

• Antécédent de traumatisme cervical : attention, certai- de flexion-extension [17]:

nes études sont en désaccord avec une corrélation entre - dans une population de céphalalgies d'origine cervi-
céphalée d'origine cervicale, et un antécédent trauma- cale, on a une mobilité angulaire de 85 1 ± 11 °
tique. Radanov (n = 112) rapporte plus de céphalées de - dans le groupe de la migraine, l'amplitude est de
tension après traumatisme. 100,5 ° ± 14,4°

• Radiographie avec uncarthrose des cervicales supérieu- - dans les céphalalgies de tension, elle est de ioi,i° ±

res, et surtout entre C1-C2 et C2-C3 [ii]. 14,4°


- dans Le groupe contrôle, elle est de 98,9 0 ± 15,1 0 .

• Observation, nous recherchons l'attitude en flexion cer-


Il n'existe pas de différence de mobilité entre le groupe
vicale basse et extension cervicale supérieure dans le
migraine, céphalalgie de tension et le groupe contrôle.
cas des COC (fig. 4). Cependant, Le rôle des postures sur
En revanche, on note la réduction de mobilité des cervi-
l'incidence d'une céphalalgie n'est pas réellement
cales dans le groupe de céphalalgies d'origine cervicale.
démontré, l'angle C7-tragus n'est pas corrélé avec la
Ce déficit est surtout marqué sur l'extension de Co-C3.
migraine, les céphalées d'origine cervicale, et une popu-
lation non migraineuse [8, 12, 1 31.

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D
S

Figure 5 Figure 6
Glissement sur une épineuse Test de flexion basse et extension cervicale haute

Test de flexion: il existe une hyperactivité des muscles


fléchisseurs lors du test de flexion passive et c'est un
signe pour différencier la céphalée d'origine cervicale
par rapport à la céphalée de tension et à la migraine [8].
Le déficit de mobilité a une sensibilité de ioo % et
une spécificité de 94 % pour distinguer une céphalée
d'origine cervicale [8]. Il existe un certain consensus
sur cette affirmation [i, 13, 1 71.
NB il existe une contracture du trapèze supérieur avec
augmentation des potentiels lors de situations d'effort
ou des situations stressantes dans les populations de
céphalées de tension et dans les migraines [18, 19].

• Examen passif des cervicales:


- test de mobilité: on note lors de l'examen une perte
de flexion cervicale haute suite à une contracture mus-
culaire ou une dysfonction articulaire (dysfonction
somatique en extension le plus souvent). En fait, ce Figure 7
sont surtout des spasmes chez un adulte jeune. En Test de rotation-flexion pour l'oblique inférieur de la tête
L'oblique inférieur droit de la tête (le grand oblique) Limite
revanche, chez le sujet âgé, il y a rétraction avec les la rotation gauche, et déclenche La douleur névralgique à droite Li
autres extenseurs du rachis cervical, et on a une
flexion cervicale haute limitée; passives en flexion, extension, inclinaison et rotation
- la perte d'inflexion latérale est le plus souvent due à la montre une sensibilité et une spécificité parfaite par
contracture du droit latéral (rectus capitis superior). rapport au bloc nerveux contrôlé radiologiquement
On teste Cl-C2 pour le nerf C2 et C2-C3 pour le nerf C3; [22] (fig. 5).
- il est admis qu'il existe une dysfonction de Co-C3 dans
• Diagnostic différentiel d'une dysfonction articulaire ou
les céphalées d'origine cervicales [8, 12, 20] comme
musculaire:
des dysfonctions des cervicales basses et des thora-
- si la compression est au niveau foraminal, l'extension
ciques hautes jusqu'à T4 [, 21 ]. La dysfonction la plus
et la rotation homolatérale ferment le canal et repro-
fréquente serait C2-C3 provoquant une irritation de la
duiront les symptômes (fig. 6). Le test d'extension cer-
racine C3. Bogduk et Mc Guirk [i] estiment que 53 %
vical haut sur flexion localisée cervicale basse peut
des céphalées sont d'origine de C3 après wiplash.
être intéressant dans une batterie de tests pour affir-
- l'examen couplé (n = 20 sujets cervicalgiques) des
mer l'origine cervicale des symptômes;
glissements antéro-postérieurs et des mobilisations
- si l'origine est musculaire (fig. 7), les mouvements sont
douloureux dès le début des mouvements. L'oblique infé-

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DIAGNOSTIC KINÉSITHÉRAPIQUE ET OSTÉOPATHIQUE DES CÉPHALÉES DE L'ADULTE

rieur comprime souvent la branche nerveuse postérieure


de C2 et provoquera des rotations actives douloureuses
en homolatérale et des rotations passives douloureuses
en controlatérale lors du test flexion-rotation de Cl-C2. La
sensation de fin de mouvement "end feel range" est alors
primordiale pour déterminer l'origine musculaire (limite
élastique) ou l'origine articulaire (butée dure).

• Réalisation des tests de provocation de la douleur lors


de la palpation: une sensibilité des articulations ou des
Rameau postérieur Rameau postérieur
de C3
émergences des branches postérieures au toucher
de C2
reproduisant les céphalées est un signe très fiable : il
existe des territoires cohérents à la palpation (fig. 8).

Rameau antérieur Palpation nerveuse:


de C2
- test de reproduction de la douleur: lors de la palpa-
tion au niveau cervical, l'écrasement des racines au
niveau de la ligne nuchale augmente les douleurs. II
existe un Lien entre dure-mère cervicale et les trois
premières racines cervicales et le nerf trigéminal [i]
nerf grand occipital (grand nerf occipital d'Arnold,
branche postérieure de C2).
La palpation est souvent retrouvée douloureuse et
Rameau antérieur provoque des allodynies [23, 2 41.
deC3
Elle est facile au niveau de l'occiput. Il faut recher-
Figure 8 cher les racines de Ci et de C2 sur l'occiput dans sa
Dermatome des rameaux antérieurs et postérieurs de C2-c3,
partie sous-cutanée (fig. 9),
inspiré de Maigne [ii]
Pour la branche postérieure de C2, on la palpe sur une
Ligne joignant le processus mastoïde à la proéminence
occipitale externe. Il naît en dessous de l'oblique infé-
rieur de la tête et va être satellite de l'artère occipitale
(repérage du pouls : sur l'occiput, elle chemine en arrière
de l'articulation occipito-mastoidienne) (cf fig. 9).

3e nerf cervic

Artère vertébrale
:ipitale

rf du grand occipital
ique
Grand droi

Épineuse de l
Grand oblique

Figure 9
Palpation des nerfs c2 et c3

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KS
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Kinésithér Scient 2010;519:17-28

Figures w et 11
Palpation en extension cervicale haute, et en flexion cervicale haute

Elle est plus difficile vers l'émergence des deux - contractures : la présence de trigger point est très
nerfs puisque qu'il faut traverser le trapèze, le spié- important en nombre dans les céphalées de tension
nius, le semi-épineux (complexus). On réalise une pal- [25-27].
pation douce cari! existe de nombreux ganglions lym- JuIl [8] considère que seule la migraine ne présente
phatiques aux points d'émergences des nerfs Ci et C2 pas de trigger. On note des augmentations de l'activité
sous-occipitaux. de ces muscles cervicaux et axiaux scapulaires dans
Il existe un point d'ArnoLd pour C2 (points d'émergen- les migraines et les céphalées de tension Lors d'acti-
ces des branches postérieures nerveuses) 2 cm en vité comme le Lever de bras [19]. Ces manifestations
dessous des lignes nuchales supérieures et 1,5 cm de créent une sensibilisation des neurones du nerf triju-
part et d'autre de la ligne des épineuses (Rouvière). meau [19, 2 8].
Le troisième nerf occipital (branche post de C3) est En fait, les céphalées de tension et les migraines ont des
beaucoup plus médial que le nerf d'Arnold. On le palpe contractures diffuses (vers les bras par exemple), ce qui
en écrasant La peau bien en dedans de l'artère occipi- n'est pas Le cas dans les céphalées d'origine cervicale.
tale sous la ligne nucchale. Dans les COC, on va retrouver surtout les triggers sur
La palpation nerveuse doit se faire en extension et en Les muscles su b-occipitaux;
flexion cervicale supérieure en transversale et en lon- - trigger de l'oblique inférieur de la tête, du semi-spi -
gitudinale (fig. io et ii) [p']. nalis et du trapèze supérieur: un nombre important de
ces triggers points peut accentuer les possibilités d'er -
• Palpation osseuse : on recherche une nette sensibilité à
reur de diagnostic en faveur de La céphalée de tension.
la palpation de l'articulation interapophysaire CO-Ci,
La contracture de L'oblique inférieur de la tête est la
Ci-C2, C2-C3 du côté homolatéral à la névralgie.
plus importante.
• Palpation musculaire: Sturniolo et coll. proposaient une section des muscles
petits droits postérieurs, grand droit postérieur et
- recherche d'amyotrophie du semi-spinalis : certains
droit latéraux dans les cas d'atteinte de L'artère verté-
auteurs [8] montrent une diminution de la surface de
brale ; ainsi, il faut rechercher le syndrome de L'artère
la section au niveau de C2 du semi-spinalis dans le cas
vertébrale.
de céphalée d'origine cervicale, mais pas pour les
Bastin observe, à partir d'éLectromyogramme, que la
céphalées de tension et les migraines. Cette palpation
contracture de tous ces petits muscles (grand et petit
est facile car ce muscle est superficiel et forme un
droits et grand et petit obliques) crée une compression
cylindre parallèle au rachis
de L'artère vertébrale. Une atteinte de la racine Ci qui
innerve ces mêmes muscles.

_K s n°519
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25
DIAGNOSTIC I(INÉSITHÉRAPIQUE ET OSTÉOPATHIQUE DES CÉPHALÉES DE L'ADULTE

FI

Figures 12 et 13
Test inspiré de Greenman en position de départ et position d'arrivée

D'après Sturniolo et Jung (1972), le grand oblique est - Le test de flexion-rotation de Cl C2 (décrit, entre autres,
-

responsable de la compression de la branche dorsale par Greenman [29] (fig. 12 et 13) ce signe a été décrié
de C2 ou nerf d'Arnold ; il faut donc rechercher une en biomécanique en évoquant sa mauvaise localisation
hyperesthésie dans son territoire, et ce d'une façon par manque de blocage sous-jacent. Cependant, il doit
unilatérale. être utilisé pour spécifier l'origine cervicale des cépha-
La contracture est significativement retrouvée dans les lées et mettre en évidence une dysfonction C1-C2 ou C2-
céphalées de tension et d'origine cervicale ; ainsi, Zito C3 à cet étage. Dans ce cas, il déclenche une douleur
[13]retrouve des tensions sur tes muscles axio-scapu- lors de la rotation homolatérale.
laires % dans le groupe céphalée d'origine cervi- Cette étude a un recrutement de patients souffrant de COC
cale, et 16,7 % dans le groupe migraine comme le (n = 28, d'âge moyen 43 ans), avec les critères d'inclusion
groupe témoin). suivants: maux de tête prédominants d'un côté: douleur
L'examen clinique doit être corrélé aux examens com- ou raideur cervicale associée, douleur cervicale ayant pré-
plémentaires. Il peut retrouver une diminution de la cédé ou étant apparue conjointement avec la céphalée : au
mobilité et une hypersensibilité à la palpation du moins une crise par semaine). Il existe une réduction de
rachis cervical supérieur, également une augmenta- mobilité de la rotation homolatérale à la céphalgie
tion de ta tonicité des muscles longs notamment des dans cette position de flexion chez deux auteurs 130, 3 1 1.
SCOM. Ce test (cf fig. 12 et 13) était positif chez 86 % des
Cette affirmation est confirmée par la remarque sui- sujets pour céphalées d'origine cervicale (COC) et chez
vante: il existe une hyperactivité du SCOM tors du test aucun des sujets du groupe contrôle et, selon les exa-
cranio-cervical en flexion (cranio-cervical flexion test - minateurs du côté de la névralgie. L'auteur donne une
CCFT) dans une population de céphalée d'origine cer- sensibilité de 0,90 et une spécificité 0,91 [31]. On pren-
vicale, alors que pour les groupes migraine et cépha- dra soin de palper le muscle sterno-cleïdo-occipital
lées de tension, il n'existe pas de différence significa- pendant le test et de noter son hyperactivité;
tive avec un groupe témoin [8, 13, 20 ]. - Le test d'irritabilité du système nerveux (fig. 14) : en
NB : on recherche également la contracture du petit positionnant le patient avec une double EJT (élévation
droit postérieur. D'après Hack, il existe des connec -
de la jambe tendue) et mise en tension bilatérale du
tions entre le petit droit de la tête et la dure-mère cer - plexus brachial. On réalise ensuite une flexion passive
vicale. Cependant, cette palpation demeure très diffi- de tête ; on retrouve alors une reproduction des symp-
cile car il est situé sous le semi-épineux de la tête. tômes. JuIl (1997, 2002) et Zito 113, 21, 321 retrouvent
une incidence de 7 et 10 % de cette irritabilité dans les
• Réalisation des tests de provocation de la douleur lors
céphalées d'origine cervicale.
des mobilisations : une reproduction mécanique de la
douleur est recherchée.

n°519
mars 2011
K ~~e
26
Kinésithér Scient 2010;519:17-28

Il est fort possible de retrouver ce test positif dans les


migraines et surtout dans les céphalées de tension,
surtout si dans l'histoire du patient on a un antécédent
de Wiplash ['];
- Le test kinesthésique: il est positif chez les cervical-
giques mais apparemment pas dans les céphalalgies
d'origine cervicale par rapport à un groupe .contrôle [8,
12, 13, 21].

• Synthèse (tab. IV) : la probabilité du diagnostic de la


céphalée cervicogène passe de possible à très probable Figure 14
quand on a les facteurs suivants [i, 231 Test d'irritabilité
On peut adjoindre une flexion lombaire pour augmenter la mise en tension,
- provocation de la douleur par des mouvements du ou réaliser un slump modifié
rachis cervical
- limitation des amplitudes du rachis cervical;
- et déclenchement par la palpation occipitale d'une Pour le diagnostic entre la migraine et la céphalée de
névralgie occipitale ipsi-latérale; tension, l'histoire du patient et la description des
Nous rajoutons pour notre part les tests de flexion-rotation. symptôme est essentielle et permet à elle seule de
Cette batterie de tests doit offrir un maximum de sécu- faire le diagnostic. Il existe des questionnaires validés
rité pour le praticien. en anglais à ce propos.

Tableau IV
Diagnostic différentiel
Les caractéristiques générales

CÉPHALÉES D'ORIGINE CERVICALE MIGRAINES SANS AURA CÉPHALÉES DE TENSION ÉPISODIQUES


1) Symptômes cervicaux présents : 1) Présence d'au moins 5 crises avec 1) Douleurs avec plusieurs épisodes
- mouvements de la tête en rapport les caractéristiques de durée (au moins 10 dans l'année)
avec les céphalées (douleurs durant de 4 à 32 h sans épisodes < Lin jour par mois,
- douleur à la pression cervicale, traitement), et ayant les ou < 12 jours par an
recréant la céphalée caractéristiques suivantes
- déficit de la mobilité cervicale. 2) Céphalées de 30 mn à 7 jours
2) Douleurs craniales ayant au moins ayant au moins 2 critères suivants
2) Douleurs unilatérales 2 des facteurs suivants : - bilatérale
- douleur unilatérale - sensation de pression et/ou non
3) Céphalées avec les caractéristiques - douleur pulsatile pulsative
suivantes : - douleur modérée ou sévère - non aggravées par les exercices
- modérées à sévères. Non pulsatiles - douleur aggravée par l'effort d'intensités moyenne à modérée
et non lancinantes (marche, montée des escaliers). - pas de signes de nausées, de
- qui commencent par les cervicales photophobie
- épisodes très variables. 3) Pendant les crises, on retrouve - aggravées par la pression ou la
au moins une des caractéristiques compression.
4) Réponses positives aux blocs suivantes
anesthésiques - nausées ou vomissements 3) La migraine ne peut être attribuée
- photophobie ou phonophobie. à aucune autre pathologie
5) Parfois
- nausées, photophobie, sensation 4) La migraine ne peut être attribuée
d'instabilité, troubles olfactifs. àaucune autre pathologie
La migraine avec aura est une migraine avec des signes précurseurs de 4 à 60 mn. Ces signes sont très variables (perturbations
visuelles, paresthésies (engourdissements), faiblesse, difficultés à parler). Le diagnostic est, dans ce cas, très facile.
La céphalée de tension peut être considérée comme épisodique ou chronique (> 15 jours par mois sur 3 mois, ou > 180 jours
par an) (adapté de Cervicogenic headhache study group et IHS).

n° 519

KS mars 2011

27
DiAGNOSTIC KINÉSITHÉRAP1QUE ET OSTÉOPATHIQUE DES CÉPHALÉES DE L'ADULTE

CONCLUSION

L'approche du diagnostic de ces trois grands syndromes Nous vous proposerons Le traitement dans un prochain
semble sensiblement s'affiner depuis 2005. Nous pen- article avec revue de littérature..
sons que dans peu de temps nous aurons une batterie de
tests fiables (reproductibles, sensibles et spécifiques)
pour déterminer un diagnostic objectif, et donc un traite-
ment adapté.

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