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I. CONTEXTE
L’environnement économique des entreprises est de nos jours marqué par des
mutations fréquentes qui sont dues essentiellement aux phénomènes de mondialisation des
économies et d’intégration économique. Ces mutations à l’origine d’une concurrence accrue
et sévère, impliquent pour les entreprises, un besoin de maîtrise de l’information et de prise de
décisions stratégiques de plus en plus fréquentes, ce qui conduit à s’interroger sur la
pertinence des modèles comptables et financiers traditionnels quant à leur capacité à fournir
des informations efficientes pour la prise de décisions stratégiques car selon certains auteurs
(Holmes et Des Nicholls, 1988; McMahon et Holmes, 1991; Colot et Michel, 1996), cité
par Lavigne (2002), plusieurs petites et moyennes entreprises (PME) souffrent
traditionnellement d’une carence au niveau des outils de gestion utilisés. Ce qui contribuerait
notamment aux difficultés financières et à la faillite de certaines de ces entreprises (Keasy et
Watson, 1991; Graham, 1994). De son côté, McMahon (1999) présente la carence du
système d’information comptable (SIC) comme étant un facteur explicatif des problèmes de
financement des PME en croissance.
Au Cameroun, Plus de 90% des entreprises sont des PME dont la majorité est
constituée d’entreprises individuelles, peu viables faute de financement due à l’absence
d’information comptable (Nguena C. L., 2013 ; RSE-2, 2016), au faible taux de pénétration
des technologies de l’information et de la communication (RSE-2, 2016). La gouvernance en
entreprises demeure ainsi marquée par l’absence de culture en matière de pratique d’une
comptabilité conforme aux dispositions de l’OHADA. Le Recensement Général des
Entreprises fait par l’INS (2016), révèle qu’en dépit du léger mieux observée dans la tenue de
comptabilité écrite dans les entreprises, celle-ci demeure un souci dans la mesure où plus de 8
entreprises sur 10 ne respectent pas cette obligation légale. Et parmi celles qui tiennent une
comptabilité écrite, moins de 3% sont affiliées à un cabinet comptable. D’où le faible taux de
couverture enregistré en matière de remplissage des Déclarations Statistiques et Fiscales
(DSF) de la part des entreprises. Ceci une situation regrettable dans la mesure où la tenue
d’une bonne comptabilité constitue un élément clé de la transparence, de la gouvernance
économique d’une entreprise gage de sa survie, de ses sources de financement et de son
progrès face à un environnement instable, en pleine mutation. Face donc à ces constats, nous
avons porté notre choix sur le thème : « LES DETERMINANTS DE LA COMPLEXITE
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DU SYSTEME D’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME : Cas des PME
d’EBOLOWA ».
II. PROBLEMATIQUE
Au Cameroun, la PME regroupe les Très Petites Entreprises (TPE), les Petites
Entreprises (PE) et les Moyennes Entreprises (ME). La TPE est une entreprise qui emploie au
plus cinq (05) personnes et dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes n’excède pas quinze
(15) millions de francs CFA. La PE est une entreprise qui emploie entre six (06) et vingt (20)
personnes et dont le chiffre d’affaire annuel hors taxes est supérieur à quinze (15) millions de
francs CFA et n’excède pas cent (100) millions de francs CFA. La ME est une entreprise qui
emploie entre vingt-et-un (21) et cent (100) personnes et dont le chiffre d’affaires annuel hors
taxes est supérieur à cent (100) millions de francs CFA et n’excède pas un (01) milliard de
francs CFA. L’article 7 stipule que, en cas de difficulté de classement d’une entreprise dans
l’une des catégories déterminées ci-dessus, le critère prédominant est le chiffre d’affaires
annuel hors taxes. Selon ESSOMBA AMBASSA C. (2004), « les PME camerounaises se
caractérisent par la grande faiblesse de leurs fonds propres, ce qui constitue un gros
désavantage dans leur lutte pour la compétitivité, tant sur le plan national qu’international ».
Cependant, Lavigne B. (2002) présente une description de six caractéristiques du SIC des
PME réparties entre trois dimensions : états financiers annuels, pratique de comptabilité de
management et diffusion interne des résultats financiers. Dans la même logique, Lassoued et
Abdelmoula (2006), considèrent le système d'information comptable comme « tout système
d'information disponible, à base comptable, historique ou prévisionnelle qui recouvrent à la
fois la comptabilité générale, le contrôle de gestion, l'analyse financière, l'élaboration des
tableaux de bord comptables ». Selon Chapellier P. et Mohammed (2010), le SIC peut être
défini comme «un ensemble organisé de structures, moyens et acteurs permettant de produire
des données comptables (obligatoires et facultatives, historiques et prévisionnelles) utilisées
par les dirigeants de PME pour gérer leur entreprise ». Etant donné que, la PME, entendue
comme personne morale, évolue dans un environnement instable et fonctionne grâce à la
volonté de plusieurs acteurs aux objectifs et intérêts divergents, on peut donc se poser la
question centrale prééminente suivante :
« Quels sont les facteurs explicatifs du degré de complexité du SIC des PME
d’Ebolowa ? » ou « Quels sont les facteurs susceptibles d’expliquer le degré de
complexité ou la diversité des caractéristiques du SIC dans les PME d’Ebolowa ? »
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De ce qui précède, il ressort que notre travail a pour objectif général de : « Caractériser les
facteurs susceptibles d’expliquer la complexité du SIC en contexte PME ». De cet objectif
principal, découlent deux objectifs spécifiques :
IV. HYPOTHESES
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Mais la théorie de la contingence structurelle néglige l’influence possible des acteurs.
D’autres auteurs (Chapellier, 1996 ; Bergeron, 1996 ; Lavigne, 2002 ; Flacke et Segbers,
2005 ; Nyengue Edimo, 2006 ; Affès et Chabchoub, 2007 ; Santin et Van Caillie, 2008 ;
Chapellier et al., 2011 ; Chapellier et al., 2013 ; L. Djouta Wamba et al., 2013) ont
proposé pour cette raison d’élargir le cadre de recherche sur les systèmes d’information
comptables à la théorie de la contingence comportementale. Dans cette perspective, les
caractéristiques individuelles de chaque acteur viennent modérer l’aspect normatif des
variables structurelles. Un individu peut donc être actif par rapport à la situation et non
contraint par elle. Il dispose d’une marge de liberté (Crozier et Friedberg, 1977). Les
facteurs de contingence comportementaux retenus par les auteurs tournent le plus souvent
autour de l’acteur central de la PME : le dirigeant. L’ensemble de la littérature s’accorde en
effet pour souligner que le profil du dirigeant (compétence, histoire, culture, famille...) joue
un rôle très particulier qui fait la spécificité de ce type d’organisation : « comprendre la PME,
c’est tout d’abord découvrir le profil et percer les motivations de son propriétaire-dirigeant »
(Raymond et al., 2004). le dirigeant, est mû par des objectifs personnels et son entreprise est
en grande partie destinée à lui permettre de les satisfaire (Saporta, 1989) ; le patron possède,
surtout dans les PME un pouvoir sans limite. Etant au cœur de l’entreprise, il coordonne
toutes les actions et dirige selon sa vision et son flair (Lamine D., 1991). Le patron de PME
se trouve donc au cœur de la stratégie de son entreprise qui se confond le plus souvent à ses
objectifs propres.
Dans leurs travaux, Chapellier et De Mongolfier (1995), ont dénombré trois grandes
catégories d’indicateurs de mesure du degré de complexité du SICF que sont : la logistique, la
production et la diffusion des données. Les travaux de Chapellier et Mohammed (2010),
quant à eux, mettent également en évidence trois dimensions caractérisant le SICF des
entreprises en insistant sur la dimension organisationnelle. Ainsi, pour mesurer le degré de
complexité du SICF, les auteurs tiennent compte tout d’abord de la dimension
organisationnelle c'est-à-dire des caractéristiques de l’unité formellement chargée de produire
et diffuser les données comptables , ensuite de la dimension relative à la production des
données comptables et enfin à la dimension relative à l’utilisation de ces données par les
dirigeants. Ces auteurs ne se limitent pas à l’étude des données élaborées par le système et
utilisées par le dirigeant. Ils tentent aussi de décrire les moyens et ressources qui y sont
consacrés. En 2013, L. DJOUTA WAMBA et al., arrivent à la conclusion que les pratiques
comptables sont déterminées principalement par des facteurs de contingence structurelle
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(notamment par la taille de l’entreprise) et comportementale (le niveau moyen d’études du
personnel du service comptable et la mission du comptable interne).
D’après l’approche contingente des organisations reprisent par les auteurs comme Chapellier
(2003), Tondeur et De La Villarmois (2003), le degré de complexité d'un système est
révélateur à la fois de son stade de développement et de son degré d'évolution par rapport à
d'autres systèmes existants. Pour Tort (2005), la complexité d'un système se traduit par un
certain nombre de manifestations externes auxquelles il est possible d'associer des indicateurs
de mesure (cité par Djouta Wamba et al., 2013).
Sur le plan pratique, elle devrait permettre aux dirigeants de PME camerounaises de se
situer dans un cadre de référence tant sur le plan de la production des données que sur
le plan des données utilisées. L’étude devrait ainsi permettre aux dirigeants de PME de
remettre en question plus profondément leurs choix comptables en les comparant avec
ceux d’autres PME semblables et différentes, afin de potentiellement accroître la
performance financière et organisationnelle de leur entreprise. Et à partir de là, ces
derniers pourront ainsi disposer d’outils leur permettant de faire face à la concurrence
via l’ouverture de nouvelles opportunités à l’instar, de nouvelles sources de
financement, d’une maitrise des coûts liés à leurs activités, d’une minimisation des
impôts, d’une gestion optimale de leur personnel.
Sur le plan scientifique, notre recherche permettra l’acquisition de nouvelles
connaissances et compétences sur la provenance des diversités ou complexité du
système d’information comptable en PME, ainsi que les implications des facteurs de
contingence comportementale et structurelle sur ces dernières ; elle servira également
de canevas pour tous ceux qui, désireront orienter ou approfondir les recherches sur le
sujet en question, inspirera les experts comptables dans leur rôle, encore en devenir, de
partenaires d’affaires avec les PME.
VI. METHODOLOGIE
Pour atteindre nos objectifs, la méthode retenue dans le cadre de notre recherche est la
« méthode hypothético-déductive ». Par cette méthode, nous allons construire des théories à
partir du vécu des acteurs. Dans un premier temps, nous allons partir des connaissances
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théoriques c’est-à-dire faire une revue de la littérature existante se rapportant à notre thème et
formuler nos hypothèses de recherche. Dans un deuxième temps, nous allons procéder à la
collecte des données à la chambre de commerce afin d’administrer des questionnaires aux
responsables des PME, que nous allons par la suite analyser à l’aide du logiciel SPSS afin de
tester nos hypothèses de recherche.
VII. PLAN
I. THEORIES DE LA CONTINGENCE
II. FACTEURS DE CONTINGENCE
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SECTION II : CANEVAS DE LA RECHERCHE
VIII. BIBLIOGRAPHIE
ARTICLES :
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Djoutsa Wamba L., Takoudjou Nimpa A. et Simo B. (2013), « Les déterminants de
la complexité du Système d’Information Comptable et Financière dans les entreprises
camerounaises », Revue Marocaine de Comptabilité, Contrôle et Audit (REMACCA),
n°2, p. 142-171.
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dans le contexte d’une économie mondialisée », Revue camerounaise de management
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comptable des PME : une recherche empirique », Revue Technologie et management
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Pages.
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sciences de gestion). Université de Nice – Sophia Antipolis
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qualité du système d’information comptable dans les PME d’une entité décentralisée :
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des PME camerounaises », Revue des Sciences de Gestion, n°216, 59-70.
Ngongang D. (2007), « Analyse des facteurs déterminants du système d’information
comptable et des pratiques comptables des PME Tchadiennes », Revue des Sciences
de Gestion, n°224-225, 49-57.
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Ngongang D. (2013), « Système d’information comptable et contrôle de gestion dans
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Nguena C. L. (2013), « Le Financement des PME au Cameroun dans un Contexte de
Crise Financière », Centre d’Etudes et de Recherche en Economie et Gestion
Université de Yaoundé II Yaoundé, Cameroun, Rapport de Recherche du FR-CIEA
N° 52/13.
Santin S. et Van Caillie D. (2008), « Le design du système de contrôle de gestion des
PME: une quête de stabilité adaptative », 29ème Congrès annuel de l’AFC, Paris, Mai.
Souleymanou K. et Djoumessi F. (2016), « Réalités comptables et responsabilité
dans la politique comptable des PME au Cameroun »,
OUVRAGES :
MEMOIRES ET AUTRES :
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Loi N° 2015/010 du 16 juillet 2015 modifiant et complétant certaines dispositions de
la loi N° 2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion des PME au Cameroun.
Rapport INS du Cameroun (2016), RGE-2.
THESES :
Lavigne, B. (1999), Contribution à l’étude de la genèse des états financiers des PME,
Thèse de Sciences de Gestion, Université Paris IX – Dauphine.
Chapellier P. (1994), Comptabilités et Système d'Information du Dirigeant de PME -
Essai d'observation et d'interprétation des pratiques, Thèse de Sciences de Gestion -
Université de Montpellier II.
Nyengue Edimo P. (2006), L’organisation du système d’information comptable des
entreprises camerounaises : essai d’observation et interprétation des pratiques, Thèse
de doctorat en sciences de gestion, Bordeaux, Université de Bordeaux IV.
Saboly M. (1994), Les déterminants de la qualité des produits comptables : le rôle du
dirigeant, Thèse de doctorat en sciences de gestion, Poitiers, Université de Poitiers.
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